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Pol Bury

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Pol Bury
Pol Bury en 1995 (Capture d'écran d'une vidéo de l'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain)
Naissance
Décès
Nom de naissance
Pol Simon Alfred Bury
Nationalité
Activité
Formation
Représenté par
Louisa Guinness Gallery (d), Galerie Sven (d), Galerie MiniMasterpiece (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Influencé par
Archives conservées par

Pol Bury, né à Haine-Saint-Pierre (La Louvière) dans la province de Hainaut le et mort dans le 15e arrondissement de Paris le [1], est un peintre et sculpteur belge. Il fut également régent de Cinématoglyphe du Collège de 'Pataphysique.

Pol Bury a pratiqué le dessin, la peinture, la sculpture, la gravure mais également l’écriture, la création de bijoux, la construction de fontaines, et la réalisation de plusieurs courts-métrages expérimentaux[2]. Il est considéré comme un artiste contemporain majeur du XXe siècle et est reconnu internationalement. Ce sont surtout ses reliefs et ses sculptures cinétiques qui ont donné à l’artiste sa place dans l’histoire de l’art. Maître du mouvement lent, il maîtrise le temps dans ses réalisations mobiles, ses fontaines qui dégagent à la fois quelque chose de troublant et une grande sérénité, amusent et animent tout espace où l’eau peut jouer : ville ou campagne, parc historique ou espace contemporain... Qu’elles soient à tubes ou à bulles, en acier, en cuivre ou en une autre matière, les fontaines de Bury font appel au génie créateur de l’artiste et à son imagination technique et mathématique.

Sculptures de Pol Bury au début du boulevard du Roi Albert II à Bruxelles.
Sculpture de Pol Bury devant l'immeuble Régent 44 à Bruxelles.

Pol Bury naît à Haine-Saint-Pierre près de La Louvière. À 16 ans, en 1938, il commence des études artistiques, de peinture et de dessin, à l’académie des beaux-arts de Mons. À la même époque, il rencontre le poète wallon Achille Chavée, un maître à penser du surréalisme en Wallonie. Le poète fait entrer Pol Bury dans le groupe surréaliste « Rupture » qu'il a fondé en 1934. Influencé par Yves Tanguy, Pol adhère, comme de nombreux membres du groupe, à l’idéologie communiste et peint ses premiers tableaux surréalistes. Après sa rencontre avec René Magritte, il travaille en 1940 pour la revue L'Invention collective de Magritte et Raoul Ubac, et participe à l’Exposition internationale du surréalisme en 1945.

En 1946, il oriente sa peinture vers l'abstraction. Il dépasse la manière de peindre représentative, thématique et fixe des surréalistes et réfléchit sur les possibilités picturales de la couleur et de la forme. L’incompréhension de ses amis surréalistes le force à les quitter. Il entre alors dans le groupe de La Jeune Peinture Belge (fondé en 1945) qui se dissout en 1948, puis entre dans le groupe Surréaliste révolutionnaire fondé par Christian Dotremont et Joseph Noiret en 1947, qui fusionne vite avec CoBrA. De 1948 à 1951, il contribue à la rédaction et l’illustration de la revue Cobra, et participe aux expositions du groupe. En 1950, une visite de l'exposition d'Alexander Calder à la Galerie Maeght l'influence grandement et l'incitera plus tard à s'adonner à la sculpture. En 1952, Pol Bury est un des fondateurs du groupe Art Abstrait qui correspond mieux à ses recherches artistiques du moment, basées sur son approche admirative de l’œuvre de Mondrian. Certaines de ses peintures s'approchent aussi du style de Miró.

En 1953, il abandonne peu à peu la peinture et réalise ses premiers Plans mobiles, des panneaux dont l’aspect dépend de l’angle de vue. Durant cette même année, il crée, avec André Balthazar, l’Académie de Montbliard[3].

Les nouvelles œuvres de Pol Bury, qui apparaissent en 1955, s'inscrivant dans le cinétisme, sont des œuvres en mouvement ; le mouvement étant un « symbole de précision et de calme d’une méditation en action ». Bury participe même à l'exposition Le Mouvement à la Galerie Denise René en 1955. Avec des matériaux choisis, le bois, le liège, l’acier inoxydable, le laiton et le cuivre, il réalise ses Multiplans, en utilisant divers éléments, des boules, des disques, ainsi que des jeux de lumière. De 1959 à 1963, il crée la série des « ponctuations ».

Il s’installe en 1961 à Paris où il fait sa première exposition personnelle dans la galerie d'Iris Clert en 1962. En 1963, Bury commence sa grande série des Volumes ouverts et fermés. L'année suivante, il part pour les États-Unis où il enseigne six mois à l'université de Berkeley et trois mois au College of art and design de Minneapolis.

Mélangeur (1961)

En 1964, il représente la Belgique à la Biennale de Venise. Il expose en 1966 des lithographies à la Librairie La Hune (boulevard Saint-Germain) à Paris. Otto Hahn dans L'Express écrit à leur propos : « Le petit air romantique que Pol Bury donne à ses lithographies leur confère un charme suranné, mais leur enlève quelque peu de leur force »[4].

Au cours des années 1970, deux rétrospectives de son œuvre circulent respectivement à travers les États-Unis et l’Europe.

Au début des années 1970, pour la Fondation Maeght, il co-réalise quatre courts-métrages expérimentaux[5] avec le réalisateur, photographe et écrivain français, Clovis Prévost[6] : Une leçon de géométrie plane[7] (1971), 8 500 tonnes de fer[8] (1971), 135 km/h[9] (1972) et 25 tonnes de colonnes[10] (1973).

Plaque no 236 boulevard Raspail (14e arrondissement de Paris), où il vit de 1968 à 2005.

En 1976, il crée sa première fontaine hydraulique. S’inscrivant toujours dans le mouvement cinétique, ses sculptures, autrefois silencieuses, font maintenant du bruit. Pol Bury n’a cessé de concevoir de nouvelles fontaines en acier, toutes plus surprenantes les unes que les autres, utilisant des formes simples, cylindres, sphères, demi-sphères, triangles, pour différentes institutions et lieux tels que le musée Guggenheim de New York ou les jardins du Palais-Royal de Paris. Dans ces fontaines, l’eau est utilisée pour défaire l’équilibre instable des volumes d’acier.

Il publie Les horribles mouvements de l'immobilité[11] en 1977, recueil de textes écrits à partir de 1959, intitulé ainsi en hommage à une phrase de Balzac[12]. Dans le premier chapitre consacré au Point, il écrit :

« En 1958, la technique des matières plastiques n'était pas ce qu'elle devint. Seul le caoutchouc était accessible, mais après un temps assez court, celui-ci finissait par se dessécher et laissait apparaître sur sa surface des points.

La rêverie me laissa imaginer un marbre élastique qui garderait sa pesanteur tout en permettant à la moindre pression de modifier ses volumes. »

Pol Bury meurt le à Paris[13], alors qu’une importante exposition de ses fontaines est en cours au château de Seneffe[14]. Il avait lui-même choisi ce lieu, estimant que :

« Quand une fontaine est dans la nature, elle atteint son point final, son apogée. Elle respire et s’oxygène. »

Il est inhumé au cimetière de Perdreauville, commune où il résidait.

En 2014, le réalisateur belge Arthur Ghenne[15] lui consacre un film documentaire de moyen métrage, Pol Bury, la poésie de la lenteur[16] (57 min, 2014), produit par la cinémathèque de la Communauté française de Belgique.

Une autre rétrospective[17] lui est consacrée en 2015 à la fondation EDF de Paris[18].

En 2022, le Centre Daily-Bul & C° et le MiLL (La Louvière) initient une série d'évènements autour du Centenaire de la naissance de Pol Bury.

Collections publiques

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Livres illustrés

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  • Pol Bury, Les caves du Botanique, Bruxelles, Les Éditions du Botanique, 1986, 179 p.
  • Le syndrome de Pontier, Paris, Allia, 2015, 24 p., (gratuit) (ISBN 978-2-84485-964-8).

Filmographie

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Réalisateur

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Documentaires

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Notes et références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « La personne Pol Bury », sur centrepompidou.fr, (consulté le ).
  3. Une institution d’où sortira plus tard le Daily-Bul, une revue qui deviendra une maison d’édition
  4. Otto Han, Sélection expositions, L'Express no 798 du 3-9 octobre 1966, p. 34.
  5. « Pol Bury », sur IMDb (consulté le ).
  6. a b c d et e « Clovis Prévost », sur IMDb (consulté le ).
  7. a et b « Une leçon de géométrie plane (1971) » (consulté le ).
  8. a et b « 8 500 Tonnes de Fer (1971) » (consulté le ).
  9. a et b « 135 km/h (1972) » (consulté le ).
  10. a et b « 25 Tonnes de Colonnes (1973) » (consulté le ).
  11. Éditions Carmen Martinez, Paris
  12. Citation de Balzac en début d'ouvrage :

    « Je parle pour les gens habitués à trouver de la sagesse dans une feuille qui tombe, des problèmes gigantesques dans la fumée qui s'élève, des théories dans les vibrations de la lumière, de la pensée dans les marbres, et le plus horrible des mouvements dans l'immobilité. Je me place au point précis où la science touche à la folie, et je ne puis mettre de garde-fous. »

    (Théorie de la Démarche)
  13. Harry Bellet, « Pol Bury, du surréalisme aux sculptures mobiles », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  14. Site du château de Seneffe.
  15. a et b « Arthur Ghenne », sur IMDb (consulté le ).
  16. a et b « Pol Bury, la poésie de la lenteur (2014) » (consulté le ).
  17. « Pol Bury, prince du mouvement, roi des fontaines et star des années 70 », Le blog de Thierry Hay,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. Voir sur fondation.edf.com.
  19. « Le Jardin de sculptures - Collection permanente - Pol Bury », sur Fondation Maeght (consulté le )
  20. « Pol Bury: Sept sphères dans une demi-sphère, fontaine », sur www.gianadda.ch (consulté le )
  21. « Sphérades », sur Institut Mémoires de l’édition contemporaine (consulté le ).
  22. « Le Lieu », sur CID - Collections, (consulté le )
  23. David Colling, « Le don Raymond Lepée à l'Institut archéologique du Luxembourg : errata et addenda », Bulletin trimestriel de l'Institut archéologique du Luxembourg, vol. 93, nos 3-4,‎ , p. 56.
  24. Pol Bury, Belgium) Palais des beaux-arts (Brussels et Museum Boymans-Van Beuningen, 25 tonnes de colonnes. [Exposition] Palais des beaux-arts de Bruxelles, 20 mars/15 avril 1973., Maeght, (lire en ligne).
  25. « Pol Bury », sur BOZAR (consulté le ).
  26. imageparadox, « Pol Bury, Côté Jardin », (consulté le ).
  27. Lawrence O'Toole, « pol bury », (consulté le ).
  28. BOZAR Brussels, « Pol Bury. Time in Motion. A Tour with Gilles Marquenie », (consulté le ).

Bibliographie sélective

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Article connexe

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Liens externes

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