Aller au contenu

Montagney-Servigney

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Montagney-Servigney
Montagney-Servigney
L'ancienne forge de Montagney.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Besançon
Intercommunalité Communauté de communes des Deux Vallées Vertes
Maire
Mandat
Pierre Filet
2020-2026
Code postal 25680
Code commune 25385
Démographie
Population
municipale
126 hab. (2021 en stagnation par rapport à 2015)
Densité 19 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 28′ 55″ nord, 6° 18′ 26″ est
Altitude Min. 241 m
Max. 297 m
Superficie 6,55 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Baume-les-Dames
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Montagney-Servigney
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Montagney-Servigney
Géolocalisation sur la carte : Doubs
Voir sur la carte topographique du Doubs
Montagney-Servigney
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Voir sur la carte administrative de Bourgogne-Franche-Comté
Montagney-Servigney

Montagney-Servigney est une commune française située dans le département du Doubs, la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté.

Géographie

[modifier | modifier le code]

Montagney (Montaigney en 1282 ; Montagney-sur-l'Ognon en 1500, pour le différencier de Montagney - Haute-Saône et aussi sur-l'Ognon - et qui devenait Montagney-les-Pesmes. Fusionné le avec Servigney (Cervigney en 1085 ; Silviniaci en 1140 ; Seloigney en 1200 ; Servinex en 1212 ; Serveigney en 1264 ; Servigney en 1304 ; Servigney-les-Montbozon en 1688 pour la distinguer de Servigney, canton de Saulx, en Haute-Saône)[1].

Communes limitrophes

[modifier | modifier le code]
Rose des vents Cognières
(Haute-Saône)
Thieffrans (Haute-Saône) Rougemont Rose des vents
Bouhans-lès-Montbozon
(Haute-Saône)
Thiénans
(Haute-Saône)
N
O    Montagney-Servigney    E
S
Montbozon
(Haute-Saône)
Montussaint Mondon

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 082 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 10,2 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Villersexel Sa », sur la commune de Villersexel à 12 km à vol d'oiseau[4], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 037,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,4 °C, atteinte le  ; la température minimale est de −19,4 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Au , Montagney-Servigney est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10] et hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols

[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (66 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (44,9 %), forêts (34,5 %), zones agricoles hétérogènes (15,4 %), prairies (5,2 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Politique et administration

[modifier | modifier le code]
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1808 1830 Pierre Nicolas Sirot    
1830 1833 Jean Pierre Défferard    
1833 juin 1848 Jean Nicolas Le Jeune Viénet    
décembre 1848 1862 Florentin Cornu    
1863 1865 Jean Baptiste Mauvais    
1866 1870 Pierre François Goux    
1871 1871 Félix Bergerot    
1872 1877 Pierre François Goux    
1878 1880 Jean Baptiste Viénet    
1881 1884 Jean Baptiste Mauvais    
1885 1899 Pierre François Goux    
1900 1908 Alfred Goux    
1908 >1912 Auguste Maillot    
1921   Goux    
1926 1947 Xavier Petitjean    
mars 1989 mars 2014 Christian Filet[14]    
mars 2014 décembre 2014 Véronique Obéron    
décembre 2014 En cours
(au 31 mai 2020)
Pierre Filet[15]
Réélu pour le mandat 2020-2026
DVG  
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[17].

En 2021, la commune comptait 126 habitants[Note 2], en stagnation par rapport à 2015 (Doubs : +1,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
957896918592102106120
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
13113613511712512412110089
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
8795947474106847379
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
8073111111130112109110119
2015 2020 2021 - - - - - -
126126126------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

[modifier | modifier le code]
- Vers la fin du XVe siècle, installation d'un haut-fourneau.
- En 1689, le développement des guerres de Louis XIV va favoriser ce haut-fourneau qui prend de l'importance par la fabrication de boulets de canons. La forge appartient alors au marquis de la Baume-Montrevel.
- En 1789, les maîtres de cette forge seront Nicolas Gauthier pour le marquis de la Baume-Montrevel jusqu'à 1791.
- En 1808, le marquis de Grammont en devient le propriétaire,
- En 1820, le fils de Nicolas Gauthier, Joseph Gauthier, dit le "Napoléon des forges", deviendra le nouveau maître de la forge de Montagney. (Voir Personnalités liées à la commune, ci-dessous).
- En 1842, le déclin commence jusqu'en 1850 où toutes activités cessent. Peu après, l'atelier deviendra un moulin.
- Début du XXIe siècle, les principaux bâtiments de la Forge demeurent visibles, la plupart en excellent état et permettent d'imaginer l'organisation d'une forge au XVIIIe siècle :
  • Le haut-fourneau, en cours de restauration.
  • Les points de coulée et de travail du métal.
  • Le martinet, longue masse très lourde, mue par une roue à aubes, et destinée au martelage du métal pour en chasser les gaz.
  • les bâtiments du personnel.
  • La maison du directeur, en bon état.
  • La demeure du maître de forge, un ancien et superbe rendez-vous de chasse du marquis de Choiseul
- Des animations destinées à expliquer le travail de la forge, depuis la fabrication du bois, l'extraction du minerai, la montée en température et la coulée sont proposées sur le site.
- Voir aussi: une superbe collection de pièces en fonte: des boulets, des ustensiles et surtout, un grand nombre de fourneaux en fonte fabriqués sur place depuis l'origine de la forge.
  • L'église de la Nativité-de-Notre-Dame de Servigney.
  • Le lavoir de Servigney.
  • La vallée de l'Ognon et le pont à quatre arches en anse de panier.

Personnalités liées à la commune

[modifier | modifier le code]

Montagney est un lieu important pour la famille Gauthier où plusieurs de ses membres s'illustrèrent comme maîtres de forges à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle[20]. Ce fut un terrain expérimental du fouriérisme :

  • Nicolas Gauthier : né vers 1753, sera à la fois un maître de forges efficace car issu du milieu des ouvriers de la forge et le fondateur d'une lignée de maîtres de forges franc-comtois. Il est directeur de la forge de Montagney entre 1789 et 1791, secondé par son frère, Sébastien Gauthier, comme commis.
  • Joseph Gauthier, son fils, surnommé "le Napoléon des Forges" va accroître considérablement la productivité des forges qu'il géra jusqu'en 1839. Puis le déclin de la métallurgie mènera ce maitre de forge à la faillite, à un exil en Algérie où il subit un nouvel échec dans l'exploitation de mines de fer.
  • Claire Gauthier dite « Clarisse », fille de Nicolas Gauthier est née en 1789. Elle épouse un drapier de Besançon, Pierre Vigoureux. Journaliste et écrivaine de qualité, elle fut l'une des adeptes actives de Charles Fourier et l'égérie de son gendre, Victor Considerant, l'un des disciples les plus connus du socialisme communautaire utopiste fondé par Fourier. Elle écrivit quelques ouvrages: Paroles de Providence en 1834, Avec Considérant, Clarisse se ruina pour tenter de fonder une communauté industrielle, un "phalanstère" selon Fourier. Ces phalanstères échouèrent, y compris dans la tentative dite Réunion un essai de phalanstère à Dallas aux États-Unis par Clarisse, Considérant et Julie, l'épouse de ce dernier et fille de Clarisse. "Réunion" fut un échec, malgré les hommes remarquables qui suivirent Considérant à travers l'océan et les États-Unis, car cela démarra en pleine Guerre de Sécession. Ceci ajouté à l'incapacité de Considérant, plutôt un penseur théoricien, à correctement structurer le phalanstère pouvant expliquer l'échec. Clarisse mourut dans la misère à San Antonio en 1865. Aujourd'hui Dallas a conservé un monument rappelant cet épisode de son histoire et les savants et artisans franc-comtois qui accompagnaient Considérant sont restés célèbres. L'un fut un botaniste réputé qui fit école, l'autre fonda une des premières brasseries américaines.
  • Clarisse Gauthier, épouse Coignet, est née en 1823. Elle est la fille de Joseph Gauthier, le « Napoléon des forges ». Elle aussi fut une moraliste et écrivaine de qualité. Très proche de sa tante, l'autre "Clarisse". Féministe, elle participa en 1870 à une commission d'enseignement destinée à ouvrir l'enseignement public aux filles. Elle publiera ses Mémoires en 1899 et un grand nombre d'ouvrages
  • Victor Considerant, mari de Julie, la fille de Clarisse Vigoureux, même s'il n'est pas de Montagney, était un ami des enfants Gauthier et séjourna fréquemment dans la maison des maîtres de forge. Il fut "poussé" par les femmes de la forge de Montagney vers l'utopisme de Fourier dont il devint un disciple majeur puis vers la députation.
  • Pierre-Frédéric Dorian (1814-1873), encore jeune homme, est engagé comme commis à la Forge de Montagney vers 1835 jusqu'à 1838. Cette rencontre de jeunesse avec le fouriérisme marquera toute sa vie ce Maitre de Forges, industriel et homme politique français (Saint-Etienne, Loire). Il sera associé avec les Jackson, une puissante famille d'industriels anglais originaire de Birmingham, dans une entreprise de faux et faucilles. William Jackson épousera Louise Peugeot, sa sœur Ann Jackson épousera Georges. Cette double alliance donnera naissance à la société Peugeot aîné et Jackson frère. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris en 1873. (statut).
  • Jean Robert (1915-1944), Résistant.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Jean Courtieu, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 4, 6, Besançon, Cêtre, 1985, 1987.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Montagney-Servigney et Villersexel », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Villersexel Sa », sur la commune de Villersexel - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Villersexel Sa », sur la commune de Villersexel - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  9. « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
  10. Insee, « Métadonnées de la commune ».
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. Site officiel de la préfecture du Doubs - liste des maires (doc pdf)
  15. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  20. DUBOS Jean-Claude, Une famille de maître de forges, les Gauthier. Bull. Soc. Agric. Haute Saône 17(1984)61-114

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]