Aller au contenu

Menahem Begin

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Menahem Begin
מנחם בגין
Illustration.
Menahem Begin en 1978.
Fonctions
Premier ministre d'Israël

(6 ans, 3 mois et 19 jours)
Président Ephraïm Katzir
Yitzhak Navon
Chaim Herzog
Gouvernement Begin I et II
Prédécesseur Yitzhak Rabin
Successeur Yitzhak Shamir
Ministre de la Défense

(9 jours)
Président Yitzhak Navon
Premier ministre Lui-même
Gouvernement Begin II
Prédécesseur Ariel Sharon
Successeur Moshe Arens

(1 an, 2 mois et 8 jours)
Président Yitzhak Navon
Premier ministre Lui-même
Gouvernement Begin I
Prédécesseur Ezer Weizman
Successeur Ariel Sharon
Président du Likoud

(9 ans, 11 mois et 20 jours)
Prédécesseur Parti créé
Successeur Yitzhak Shamir
Ministre sans portefeuille

(3 ans, 2 mois et 1 jour)
Président Zalman Shazar
Premier ministre Levi Eshkol
Yigal Allon (intérim)
Golda Meir
Membre de la Knesset

(35 ans, 5 mois et 30 jours)
Président du Hérout

(35 ans, 3 mois et 18 jours)
Prédécesseur Parti créé
Successeur Yitzhak Shamir
Biographie
Nom de naissance Mieczysław Biegun
Date de naissance
Lieu de naissance Brest-Litovsk, Empire russe (aujourd'hui Biélorussie)
Date de décès (à 78 ans)
Lieu de décès Jérusalem (Israël)
Nationalité Israélienne
Parti politique Hérout (1948–1988)
Gahal (1965–1988)
Likoud (1988–1992)
Religion Judaïsme

Signature de Menahem Beginמנחם בגין

Menahem Begin
Premiers ministres d'Israël
Prix Nobel de la paix 1978

Menahem Begin (en hébreu : מנחם בגין), né le à Brest-Litovsk et mort le à Jérusalem, est un homme d'État israélien. Membre du Gahal, il est Premier ministre de à .

Survivant de la Shoah, militant puis terroriste sioniste durant la guerre israélo-arabe de 1948, il négocie à la tête du gouvernement israélien, les accords de paix de Camp David, avec le président égyptien Anouar el-Sadate et sous la médiation américaine du président Jimmy Carter. Ces accords, qui concrétisent le principe diplomatique d'échange « Territoires contre Paix », valent aux deux négociateurs le prix Nobel de la paix en 1978. Les négociations continuent jusqu'à la signature du traité de paix israélo-égyptien de 1979. Il déclenche l'invasion du Liban en 1982, causant 20 000 morts.

Origines et formation

[modifier | modifier le code]

Né à Brest-Litovsk à une époque où la vie des Juifs y était très dynamique, Begin reçut une éducation combinant l'étude religieuse traditionnelle de la Torah et des études laïques ; il fréquenta notamment le mouvement de jeunesse juive sioniste de gauche Hashomer Hatzaïr[1]. En 1929, la famille a rejoint la nouvelle branche du mouvement Betar, qui a été créée cette année-là. Begin a rejoint après avoir entendu le chef sioniste Zeev Jabotinsky parler pour la première fois au théâtre de la ville. Il conserva toute sa vie l'application des principes religieux et resta proche du judaïsme rabbinique orthodoxe. Cela lui valut d'ailleurs le pseudonyme de « rabbi Haim Sussover » des années plus tard lorsqu'il luttait au sein de l'Irgoun contre le pouvoir britannique en Palestine. Le père de Menahem Begin était un leader de sa communauté et un sioniste convaincu, admirateur de Theodor Herzl. Les parents de Begin périrent au cours de la Shoah.

Photo de Menahem Begin lors de son arrestation par le NKVD (photo retrouvée dans les archives du KGB.)

Begin finit ses études de droit à l'université de Varsovie et obtient un diplôme de juriste en 1935.

Le , Begin épousa Aliza Arnold, qu'il rencontra chez son père, un donateur du parti révisionniste, dans la ville de Drohobych en Galice, où Begin étudia le droit. Jabotinsky était témoin à son mariage[1], auquel ont assisté des centaines de membres du Betar et de connaissances.

Militantisme avant 1948

[modifier | modifier le code]

Le grand tournant de la vie de Begin fut sa rencontre avec Vladimir Jabotinsky, le fondateur du sionisme révisionniste anti-socialiste et du mouvement de jeunesse Betar. Jabotinsky marqua beaucoup le jeune Begin. Begin intègre le Betar dès sa création en 1928, puis en prend la tête en 1939, malgré quelques désaccords avec Jabotinsky, qui meurt le .

Quatre mois plus tard, en , l'Allemagne nazie envahit la Pologne. Peu de temps avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Begin préparait les Betarim à l'immigration en Terre d'Israël. En , il a été nommé commissaire du Betar à Eretz Israël [4], poste qu'il a occupé pendant les six derniers mois de son service dans l'armée.

Cela marque les débuts de l'engagement politique de Begin. En 1939, il s'enfuit à Vilnius, ville faisant alors partie de la Pologne jusqu'à l'invasion de ce pays par l'Allemagne et son partage subséquent en 1940 entre l'Allemagne et l'URSS (en vertu du pacte Molotov-Ribbentrop dit de non-agression réciproque). Le , il est arrêté par le NKVD et détenu à la prison Lukiškės à Vilnius. Accusé d'être un agent de l'impérialisme britannique, il est alors condamné à 8 ans de Goulag, puis transféré le au camp de travail de Petchora en Sibérie, expériences racontées plus tard dans son autobiographie. Libéré après la signature des accords Sikorski-Maïski en , il s'engage dans l'armée polonaise en Union soviétique, armée placée sous le commandement du général Władysław Anders. Évacué d'URSS avec le gros de cette armée, début 1943, il transite par l'Iran, l'Irak, puis la Palestine où s'organise le 2e Corps polonais. Caporal à la 5e division d'infanterie polonaise, il déserte en comme 3 000 autres soldats juifs alors que leur unité stationnait en Palestine[2].

Les parents et le frère de Begin, restés à Brisk, ont été assassinés par les Allemands après avoir occupé (ré) occupé la ville le . Les Allemands ont sorti sa mère de l'hôpital et l'ont assassinée. Selon Begin, les Allemands ont enlevé son père avec 500 Juifs, et les ont conduits au coude de la rivière Bog. Son père ayant apparemment compris ce qui les attendait, est allé à la tête du groupe et a chanté «Je crois en la venue du Messie» et «Espoir». Les Allemands ont ligoté les Juifs et les ont jetés dans la rivière. [5] [6]

En , Begin a son fils aîné, Zeev Binyamin.

À la fin de 1943, à l'âge de 30 ans, il déserte de l'armée polonaise en tant que soldat et le devint le commandant de l'Irgoun.

Rapidement, il s'oppose aux groupes sionistes à idéologie socialiste menés par David Ben Gourion, car il les trouve trop complaisants avec la puissance coloniale britannique. Il milite pour le Sionisme révisionniste. En 1943, Begin rejoint l'Irgoun et en prend le commandement en 1947. De 1944 à la création de l'État d'Israël, Begin vit dans la clandestinité. Il n'a de cesse de dénoncer les mesures prises contre l'immigration juive en Palestine et de lutter pour que le gouvernement britannique retire ses troupes et tienne la promesse que constituait la déclaration Balfour.

Pourtant, les Britanniques maintiennent des limitations strictes à l'immigration juive en Palestine afin de ménager les populations arabes. Begin en est outré et accuse les Britanniques d'appliquer des mesures pro-arabes. Il appelle aux armes et l'Irgoun déclenche une rébellion qui vise les installations et les positions britanniques. Begin continue à échapper aux services britanniques et à l'Agence juive qui le pourchassent et à commander depuis ses cachettes une armée de milliers de combattants, jusqu'au retrait britannique en 1948.

Attaque terroriste de l'hôtel King David

[modifier | modifier le code]

Begin commence à réorganiser la résistance. Le , la première proclamation a été publiée dans laquelle l'esprit de Menachem Begin est évident.

En , le gouvernement britannique exécute des membres de l'Irgoun (pèlerins à potence). Begin prend la chose au sérieux et, en , après la condamnation à mort contre trois membres de l'Irgoun. L'organisation enlève deux sous-officiers britanniques et annonce que la pendaison de ses hommes entraînerait la pendaison des deux Britanniques. A partir de ce moment, les Britanniques décident la suspension des pendaisons de membres de l'Irgoun jusqu'à leur retrait de Palestine.

Au cours des quatre années où Begin commande l'Irgun, l'organisation mène près de 300 opérations, parmi lesquelles l'explosion de l'hôtel King David en , dans l'aile où se trouvait le British Government Center, l'attaque la prison d'Acre et la libération des prisonniers d'Etzel et de Lehi en .

Le , Menahem Begin coordonne l'attentat contre l'hôtel King David à Jérusalem. Des membres de l'Irgoun, déguisés en Arabes, font sauter la partie de l'hôtel abritant le Secrétariat britannique, le Commandement militaire et une branche de la Division d'Investigation criminelle. En dépit d'un coup de téléphone prévenant de l'attaque, les Britanniques n'avaient pas fait évacuer le bâtiment. Quatre-vingt-douze personnes sont tuées, la plupart employées du Secrétariat ou de l'hôtel : 28 Britanniques, 41 Arabes, 17 Juifs et 5 non répertoriés. Dans le même temps 45 personnes sont blessées à des degrés divers.

En , le mandat britannique pour la Palestine prend fin. Il y a un débat animé parmi les historiens sur la question de savoir à quel point les opérations terroristes de la clandestinité ont été un facteur accélérant pour la fin du mandat britannique en Palestine et a mis la lutte pour l'indépendance de ce qui deviendra l’État Israël à l'ordre du jour de la politique mondiale.

Le , Begin signe un accord avec le représentant du gouvernement provisoire Israël Galili. Cet accord entraine le démantèlement progressif de l'Irgoun et son intégration dans l'armée israélienne. L'accord stipule que les opérations de l'Irgoun sont interrompues « en tant que brigade militaire dans l'État d'Israël et sur le territoire du gouvernement d'Israël ».

Deir Yassin et l'Altalena

[modifier | modifier le code]

Le a lieu le massacre de Deir Yassin perpétré par une centaine de combattants de l'Irgoun et du Lehi dont Beghin nie l'existence dans ses mémoires[3] disant que ses « soldats avaient comme priorité de sauver les Juifs de Jérusalem. Il y a bien eu des combats pour passer par ce village, mais pas de massacre de civils. Ce sont des calomnies de la Haganah pour nous salir. Cela a rendu service à nos combattants, car cette nouvelle a fait fuir les habitants des villages suivants, mais elle a sali pour toujours l'image d'Israël » (traduit du roumain).

L'attaque du village et le massacre qui suivit, dont des exécutions dans une carrière attenante, fit plus de cent morts selon l'historien israélien Benny Morris[4].

Après la Déclaration d'indépendance d'Israël, David Ben Gourion conclut un accord avec les principales factions sionistes pour placer les forces paramilitaires sous commandement unifié. L'accord prévoyait également que toutes les fournitures de matériel militaire seraient placées sous contrôle de l'armée. Rompant l'accord, Menahem Begin fit acheminer des armes de France afin de les fournir en priorité aux membres de l'Irgoun. L'ayant appris, David Ben Gourion met Menahem Begin en demeure de respecter l'accord. Ce dernier refuse et rejoint le bateau pour organiser le débarquement clandestin des armes sur une plage de Tel-Aviv. Après que l'endroit fut localisé, David Ben Gourion donne l'ordre à un contingent du Palmah de tirer au canon sur le bateau qui est coulé et sa cargaison perdue ().

Un événement douloureux fut l'affaire Altalena en . L'Altalena était un navire d'armes acheté par l'Irgoun. Les représentants du gouvernement proposèrent à Menachem Begin d'acheter les armes à bord et la proposition fut discutée lors d'une réunion des commandants de l'Irgun. Begin s'opposa avec véhémence à l'affirmation selon laquelle les membres de l'Irgun n'étaient pas des marchands d'armes. Après que l'Irgun eut refusé de céder le contrôle total du navire aux FDI, David Ben-Gourion décida de prendre des mesures fermes contre eux. Aux combattants d'Etzel à Jérusalem (qui formellement n’était pas encore considérée comme faisant partie de l’État d’Israël).

Il a atteint une plage près du village de Vitkin, où le navire a accosté, et a reçu un ultimatum du commandant des FDI au lieu de se rendre sans condition et de remettre toutes les armes au gouvernement dans les 10 minutes, mais il a refusé. Deux autres membres de l'Irgun ont été tués dans la région de Beit Dagan alors qu'ils se rendaient au village de Vitkin. Begin est monté à bord du navire qui a navigué vers les rives de Tel-Aviv. En fin de matinée, une bataille a éclaté entre des membres d'Etzel, dont certains sont descendus du navire et d'autres sur les rives de Tel Aviv, et des soldats de Tsahal. Begin a ordonné à ses hommes de ne pas riposter sur le navire, par crainte d'une guerre civile, mais certains ne l'ont pas écouté. Au total, seize membres d'Etzel et trois soldats des FDI ont été tués dans les combats.

Dans la soirée, il fit un discours en sanglots « J'accuse » sur la radio Etzel. Le discours dura deux heures et Begin raconta l'affaire de son point de vue et a appelé ses subordonnés : « Nous n'ouvrirons pas le feu, il n'y aura pas de guerre civile tant que l'ennemi est à la porte ». Pendant des années après le discours, Begin a été ridiculisé par ses opposants politiques. Il a écrit plus tard à ce sujet : « Je sais qu'il y a des larmes dont tout homme peut être fier. Parfois ça vient, la larme, comme le sang du cœur ».

Poursuite de son engagement politique

[modifier | modifier le code]
Menahem Begin et Marie-Pierre Kœnig en 1969.

Dans les jours qui suivent la déclaration d'indépendance de l'État d'Israël du , Begin fait un discours diffusé par la radio pour appeler ses hommes à rendre les armes. Les Israéliens entendent alors sa voix pour la première fois. Lors de parades de ses troupes, il renouvelle sa demande de rendre les armes et de rejoindre la Haganah afin de constituer les nouvelles « Forces de Défense d'Israël », Tsahal.

Les actions de l'Irgoun et du groupe clandestin Lehi (également connu sous la dénomination de « groupe Stern ») sont dénoncées par la gauche israélienne qui les considère comme relevant d'actes terroristes. Ces deux organisations sont dissoutes en 1948 pour éviter tout risque de guerre civile, et Begin s'engage alors dans un combat politique pendant les trente années suivantes.

Begin fonde son propre parti politique, le Hérout (« Liberté ») en 1948, à la droite de l'échiquier politique israélien, et en marge de l'ancien parti révisionniste déclinant qui avait été fondé par Jabotinsky lui-même. Aux élections de 1949, le Herout gagne 18 sièges au Parlement de la Knesset. Le parti révisionniste sans représentant à l'Assemblée est alors dissout et Begin devient ainsi l'unique leader du courant révisionniste.

De 1948 à 1977, le Herout représente la principale alternative au parti travailliste dominant à la Knesset et la tension est grande entre Menahem Begin et David Ben Gourion. Le public est à l'époque surpris par l'apparence de Begin et ses manières qui semblent d'une autre époque. Par exemple, Begin, qui a été diplômé en Droit en Pologne, continue de préférer le costume et la cravate, là où les socialisants préfèrent des tenues informelles.

Refusant l'accord d'indemnisation des victimes de la Shoah que Ben Gourion négocie avec le chancelier allemand Konrad Adenauer, Begin est accusé d'être l'un des commanditaires d'un attentat raté commis envers le chancelier (de fait, les commanditaires pensaient que le colis piégé n'atteindrait pas sa cible, mais un policier fut tué).

L'engagement de Begin a un écho particulier auprès des citoyens défavorisés et notamment des nouveaux immigrants d'origine séfarade, plutôt religieux dans leur ensemble, et qui fuient les pays arabes. Ils sont pleins de ressentiment envers l'élite israélienne ashkénaze hautaine, majoritairement athée et politiquement (très vaguement) proche du communisme soviétique.

Begin accepte de participer au gouvernement d’union nationale en 1967 et influe sur le déclenchement de la guerre des Six Jours.

Les messages anti-socialistes, anti-élitistes et empreints de signification religieuse que formule Begin attirent ainsi cette base populaire qui lui accorde systématiquement ses voix aux élections et finit par le porter au pouvoir en . Pour cela, Begin avait accepté en 1973 le plan du général Ariel Sharon de former une coalition plus large des partis de l'opposition, en s'alliant au Parti libéral, au Parti du centre et à d'autres groupes plus petits pour constituer le Likoud (« consolidation »).

Begin parvient à réaliser ce qui paraissait impensable jusque-là : remporter les élections contre le parti travailliste, ce qui était une première dans la courte histoire de l'État d'Israël. Il devient alors Premier ministre.

Premier ministre

[modifier | modifier le code]
Menahem Begin à Camp David en 1978.

De 1977 à 1980

[modifier | modifier le code]

Le Likoud gagna les élections de 1977 mais fut loin des 60 sièges sur 120 nécessaires pour appuyer un gouvernement sur une majorité parlementaire. Afin d'exclure le parti travailliste du futur gouvernement, il dut compter sur les 15 sièges du DASH (Mouvement démocratique pour le changement) fondé un peu plus tôt par des personnalités comme le général Yigaël Yadin, le professeur Amnon Rubinstein, Shmuel Tamir et Meir Amit. Yadin jouera un rôle important lors des négociations israélo-égyptiennes. Les 5 représentants du parti religieux Agoudat Israel se joignirent également à cette majorité de centre-droit. Moshe Dayan, ancien ministre « travailliste » de la Défense de 1967 à 1973, devint ministre « Likoud » des Affaires étrangères.

Menahem Begin, Jimmy Carter et Anouar el-Sadate célébrant les accords de Camp David en 1978.

Les principales réalisations du mandat de Menahem Begin furent les accords de Camp David et le traité de paix israélo-égyptien. Il procéda au retrait israélien du Sinaï, comme demandé partiellement par la controversée Résolution 242 (1967) qui avait formulé la nécessité qu'Israël se retire « de(/des) territoires » après la guerre des Six Jours pour mettre fin au conflit israélo-arabe. (Voir les articles qui y sont consacrés, notamment pour une explication sémantique des termes de la résolution de l'ONU). Les accords de Camp David et le traité de paix avec l'Egypte permirent à Israël de se dégager de l'encerclement par trois pays arabes (Egypte, Jordanie, Syrie), mais lui donnèrent les mains libres pour accentuer l'occupation des territoires palestiniens de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem Est.

Les bases militaires du Sinaï furent réimplantées dans le Néguev, avec des aides financières et des garanties politiques des États-Unis. La démolition de colonies de peuplement israéliennes dans le Sinaï (notamment la ville de Yamit) suscita une opposition interne dans le Likoud qui menaça de scinder le parti.

Menace irakienne

[modifier | modifier le code]

Begin prit très au sérieux l'antisionisme de Saddam Hussein. Israël discuta avec la France pour ne pas fournir à l'Irak son réacteur nucléaire de Osirak. Puis en 1981, Begin ordonna le bombardement et la destruction du réacteur nucléaire de Tamuz par l'aviation israélienne. « À aucun prix, Israël ne permettra à un ennemi de développer des armes de destruction massive qu'il pourrait utiliser contre notre peuple » est connu comme la « doctrine Begin ». Cette opération fut dénoncée par de nombreux gouvernements étrangers dont les États-Unis par le biais d'une lettre de protestation de Ronald Reagan, et la résolution 487 du Conseil de sécurité des Nations unies la condamna. La gauche israélienne condamna également l'opération.

Invasion du Liban

[modifier | modifier le code]

En 1982, Begin autorisa Tsahal à envahir le Liban pour en déloger l'OLP qui pilonnait la Galilée à partir de la frontière nord d'Israël. L'opération israélienne au sud-Liban dura trois ans, puis se prolongea, dans une moindre mesure, avec une présence israélienne jusqu'en 2 000.

Dernières années

[modifier | modifier le code]

Begin est très marqué par les échecs de la campagne du Liban : le revirement puis l'assassinat de Bachir Gemayel, les fortes pertes israéliennes, la mauvaise image dans l'opinion d'une guerre non nécessaire à la sécurité d'Israël, le massacre de Sabra et Chatila. Il apprend également la mort de sa femme Aliza survenue en Israël alors qu'il est en voyage officiel à Washington. Déprimé, Begin annonce sa démission le , passe les commandes du gouvernement à Yitzhak Shamir le .

Begin se retire de la vie politique et ne quitte que rarement son appartement au cours de ses dernières années, sauf pour se rendre sur la tombe de son épouse. Mort à Jérusalem en 1992, il est enterré sans grande cérémonie au cimetière juif du Mont des Oliviers.

Publications

[modifier | modifier le code]
  • Menahem Begin (trad. de l'anglais par Jacques Hermone, préf. Jacques Soustelle), La révolte d'Israël, Paris, La Table ronde, , 436 p..

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Freddy Eytan, Menahem Begin – Juif, démocrate et patriote, Le CAPE de Jérusalem, 3/04/2021.
  2. Général Anders, Mémoires, 1939-1946, La Jeune Parque, Paris 1948, p. 222
  3. (ro) Menahem Beghin, Revolta, Iași (Roumanie), Editura DAB, non indiquée mais 1994 très probable, 288 p. (ISBN 973-96099-0-2), p.277-278
  4. Benny Morris, « L'historiographie de Deir Yassin », Cités, vol. 18, no 2,‎ , p. 121–160 (ISSN 1299-5495, DOI 10.3917/cite.018.0121, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (en) Menahem Begin, White nights: the story of prisoner in russia, Harper & Row, , p. 125
  • (en) Avi Shilon, Menahem Begin: A life, New Haven, Conn., Yale University Press, , p. 9
  • (en) Avi Shilon, Menahem Begin: a Life, New Haven, Conn.: Yale University Press, 2012, p. 43-45
  • (en) Arieh Naor, Begin au pouvoir: temoignages personnels, Yediot Ahronot, , p. 9, 88, 89
  • (en) Avi Shilon, Menahem Begin: A life, p. 42
  • (en) Avi Shilon, Menahem begin: A life, Yale University Press, 2012, p. 101-103
  • Ashael Lovitski, Altalena, Yediot arharonot, , p. 161-162
  • (en) Shlomo Nakdimon, Altalena, p. 188

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :