Aller au contenu

José María Reina Andrade

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

José María Reina Andrade
Illustration.
Fonctions
Président de la république du Guatemala

(1 mois et 26 jours)
Prédécesseur Lázaro Chacón González
Successeur Jorge Ubico Castañeda
Vice-président de la république du Guatemala

(10 mois et 4 jours)
Président Manuel José Estrada Cabrera
Prédécesseur Manuel Morales Tovar
Successeur Mariano Serrano Muñoz

(2 mois et 14 jours)
Prédécesseur Mario León
Successeur Mariano J. López
Biographie
Date de naissance
Date de décès (à 86 ans)
Lieu de décès Santiago de Cuba
Nationalité Guatémaltèque
Conjoint Soledad Trabanino de Andrade

José María Reina Andrade
Présidents de la république du Guatemala

José María Reina Andrade, né le et mort le à Santiago de Cuba, est un homme d'État guatémaltèque. Il est président du Guatemala du au .

Reina Andrade est nommé président par le Congrès de la République le , mais prend officiellement ses fonctions le . Il demeure en poste seulement le temps d'organiser des élections, qui consacrent la longue ascension du général Jorge Ubico Castañeda au pouvoir. Il quitte le pouvoir lors de la passation de pouvoir avec Ubico le [1].

Gouvernement Estrada Cabrera

[modifier | modifier le code]

Reina Andrade sert dans le gouvernement du président Manuel Estrada Cabrera comme secrétaire de l'Intérieur durant son second mandat entre 1905 et 1911. À cet fonction, il sera notamment responsable de l'enquête suivant l'attentat à la bombe en avril 1907 et l'attentat des cadets d'avril 1908.

Attentat de 1907

[modifier | modifier le code]

Tôt en 1907, l'avocat Enrique Ávila Echeverría et son frère, le docteur Jorge Ávila Echeverría, accompagné du docteur Julio Valdés et de l'ingénieur électrique Baltasar Rodil, planifient un attentat à la bombe contre la personne du président guatémaltèque Estrada Cabrera. L'attentat doit avoir lieu le . Les frères Echeverría et leurs complices font partie de l'élite et ont étudié à l'étranger. De retour au Guatemala, ils sont dégoûtés de voir l'état du pays et les abus commis par le pouvoir. Il leur vient alors l'idée de tuer le président à l'aide d'explosifs. Le plan est méticuleusement organisé ; le type d'explosif, les détonateurs, ainsi que le jour et l'heure exacte de l'explosion sont prévus, et ce malgré la présence du chauffeur Patrocinio Monterroso à bord[2].

Le jour prévu, le , le président voyage dans une voiture à cheval avec son fils de 13 ans et son chef de cabinet, José María Orellana[Note 1]. Vers 10 h, ils circulent sur la 7e avenue sud. La bombe est placée entre la 16e et la 17e rue ouest mais, en raison un mauvais calcul, Estrada Cabrera et les passagers ne sont pas touchés, alors que le conducteur et un cheval périssent dans l'accident[3].

Le , Emilio Ubico[4], frère du président du Congrès Arturo Ubico Urruela et oncle du futur président Jorge Ubico, est nommé chef de la police chargé de l'enquête aux côtés du secrétaire de l'Intérieur Reina Andrade. Quelques jours plus tard, le Congrès adopte une législation interdisant l'importation d'explosif n'ayant pas préalablement été autorisé par le secrétariat de la Guerre[4].

Les conspirateurs fuient alors à travers Guatemala dans l'espoir de s'échapper de la capitale, alors que leurs familles sont incarcérées. Après vingt-deux jours de cavale, les insurgés sont piégés dans une résidence encerclée par des soldats. Ne désirant pas finir comme prisonniers du régime, ils se suicident après un court combat[2]. Le Diario de Centro América, organe de presse semi-officiel et propriété d'Estrada Cabrera publie le détail des autopsie des conspirateurs[5].

Attentat des cadets

[modifier | modifier le code]
Président Estrada Cabrera regardant la procession de son balcon. Ses apparitions étaient fréquentent avant la tentative d'attentat de 1908.

Vers 1908, des membres de l'église Santo Domingo modifient le tracé de la traditionnelle procession du Vendredi Saint afin de passer devant la résidence présidentielle située sur la 7e avenue sud à Guatemala. Durant cette procession, des cadets de l'Académie militaire doivent se déguiser en pénitents avec le visage recouvert. Des cadets envisagent, au moment de leur passage devant la résidence, de faire irruption dans le palais et de faire prisonnier le président. Cependant, grâce à un réseau d'espions efficace, dont fait partie Roderico Anzueto Valencia[Note 2], Estrada Cabrera est au courant du complot. Il décide d'interdire le passage de la procession devant le palais et d'empêcher l'utilisation de masques[3].

Le , lors d'une réception officielle du nouveau ministre plénipotentiaire des États-Unis au palais du gouvernement, Víctor Manuel Vega, cadet de l'École polytechnique, décide pour se venger de la prison et de la torture subie par ses amis, de tirer à bout portant sur Estrada Cabrera. Blessé seulement au petit doigt, le président ordonne l'exécution de la quasi-totalité de la compagnie de cadets à laquelle appartient Vega à l'exception de Rogelio Girón et Manuel Hurtarte, qui sont conduits au pénitencier. Vega meurt à la suite des ripostes des gardes du président et ce dernier ordonne la dissolution de l'école militaire, la démolition du bâtiment et l'épandage de sel sur ses fondations[3],[Note 3]. De nombreux soldats sont également emprisonnés, dont certains généraux proches du président.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Orellana deviendra président en 1921 après un coup d'État réussi contre Carlos Herrera y Luna, lui-même successeur d'Estrada Cabrera après la Semaine tragique, et commandité par la United Fruit Company.
  2. Futur chef de police sous le gouvernement du général Jorge Ubico.
  3. Le bâtiment de l'École militaire était situé dans un ancien couvent de l'Église de la Récolte dans la ville de Guatemala.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Guatemala, your sacred soil: Presidents: José María Reina Andrade translated
  2. a et b (es) Federico Gamboa, « Mi diario », Ediciones Botas, México,‎
  3. a b et c (es) Rafael Arévalo Martínez, ¡Ecce Pericles!, Guatemala, Tipografía Nacional, (lire en ligne)
  4. a et b (es) El Guatemalteco, « Decretos del organismo legislativo », El Guatemalteco; Diario Oficial de la República de Guatemala, en la América Central, Guatemala,‎ 8 may 1907b
  5. (es) Diario de Centro América, « Otro criminal atentado contra la persona del benemérito presidente de la República », Diario de Centro América, Guatemala,‎

Liens externes

[modifier | modifier le code]