Iotacisme
L'iotacisme (en grec ancien ἰωτακισμός / iôtakismós) est une modification phonétique consistant en la transformation d'un phonème[réf. nécessaire] (le plus souvent une voyelle) en [i][réf. nécessaire].
L'iotacisme du grec ancien
[modifier | modifier le code]Entre le Ve et le IIIe siècle av. J.-C., le système vocalique du grec ancien s'est considérablement modifié. Alors que la langue classique comprenait de nombreuses voyelles et diphtongues, leurs timbres ont eu tendance à se fermer de plus en plus, de sorte qu'ils ont tous atteint celui du [i], que le grec moderne a conservé.
Graphie | Prononciation avant iotacisme | Prononciation après iotacisme |
---|---|---|
η | [ɛː] | [i] |
υ | [y] | |
ει | [eː] | |
ηι | [ɛːj] | |
οι | [oi] | |
υι | [yː] |
L'iotacisme de l'ukrainien
[modifier | modifier le code]L'ukrainien semble avoir subi un iotacisme : un і est apparu à la place d'anciens о, е (qui réapparaissent dans les cas obliques) et ѣ.
L'iotacisme comme interférence de prononciation
[modifier | modifier le code]D'un locuteur qui confond plusieurs phonèmes, à l'avantage de [i], on dira que sa diction est atteinte de iotacisme. C'est, par exemple, le cas de locuteurs d'une langue étrangère dans laquelle le phonème [y] de lune est absent, phonème qu'ils réalisent souvent [i] ([i] et [y], en effet, sont très proches et ne diffèrent en français que par l'arrondissement, [y] étant tout de même moins antérieur). Un mot comme tissu sera alors prononcé [tisi]. L'iotacisme constitue une des évolutions phonétiques qui ont lieu entre le français et ses différents créoles.
Le procédé stylistique
[modifier | modifier le code]D'autre part, une allitération en [i] pourra aussi être nommée iotacisme. Ce peut être là un effet stylistique voulu, une tautophonie particulière à rapprocher du mytacisme et du lambdacisme.
Dans son roman Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?, Georges Perec use de iotacismes burlesques : « Point que, d'ailleurs, on précise assez peu, attentifs que nous sommes à acquimiler les pitits mystères autour de notre modeste récit. »