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Front uni (Chine)

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Le Front uni est une stratégie politique et un réseau de groupes et d'individus clés qui sont influencés ou contrôlés par le Parti communiste chinois (PCC) et utilisés pour faire avancer ses intérêts. Il s'agit traditionnellement d'un front populaire qui comprend huit partis politiques légalement autorisés, la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), la Fédération de l'industrie et du commerce de Chine, le Conseil chinois pour la promotion du commerce international, la Fédération chinoise des Chinois de retour d'outre-mer et autres organisations populaires[1]. Sous la direction du secrétaire général du PCC, Xi Jinping, le Front uni et ses cibles d'influence se sont élargis en taille et en portée[2],[3],[4],[5],[6]. Il comprend notamment le réseau des Instituts Confucius[6],[7]. Le Front uni est géré principalement par le département du Travail du Front uni (DTFU) mais ne se limite pas uniquement au DTFU. Il englobe de nombreuses organisations de façade subordonnées et leurs affiliés en Chine et à l'étranger telles que l'Association des étudiants et chercheurs chinois, l'Association chinoise pour les contacts amicaux internationaux (CAIFC), la Fondation pour les échanges entre la Chine et les États-Unis (CUSEF)[3],[8],[9],[10],[11] .

Le Front Uni mène des opérations d'influence politique dans de nombreux pays dans le monde[12], y compris en France[13]. Les réseaux qu'il contribue à organiser peuvent aussi être utilisés dans le cadre de transferts de technologies[14], y compris en France[15].

Structure et organisation du Front uni

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Selon Emmanuel Jourda, le Front uni regroupe trois dispositifs : un dispositif de pensée sociale, d'organisation du PCC et de d'action politique[16]. Alex Joske fait la distinction entre le Front uni lui-même — un ensemble de groupes et personnes contribuant à réaliser les objectifs du PCC —, le travail du Front uni — manifestation des efforts du PCC pour renforcer le Front uni —, le département du Travail du Front uni — un département du Comité central du PCC qui organise et réalise ce travail — et enfin le système du Front uni — le réseau d'entités qui constituent ce Front uni[17].

Notes et références

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  1. « The United Front in Communist China » [archive du ] [PDF], Central Intelligence Agency, (consulté le ).
  2. Brady, « Magic Weapons: China's political influence activities under Xi Jinping », Woodrow Wilson International Center for Scholars, .
  3. a et b (en) Alex Joske, « The party speaks for you: Foreign interference and the Chinese Communist Party's united front system » [archive du ], Australian Strategic Policy Institute, (consulté le ).
  4. (en-US) Gerry Groot, « The CCP's Grand United Front abroad », Sinopsis, (consulté le ).
  5. Didi Kirsten Tatlow, « The Chinese Influence Effort Hiding in Plain Sight », The Atlantic, (ISSN 1072-7825, consulté le ).
  6. a et b « La France peut-elle contribuer au réveil européen dans un XXIe siècle chinois ? », sur www.senat.fr (consulté le ) : « Le Front uni, émanation du parti communiste chinois, diffuse son influence en tout endroit : de la plus modeste association culturelle locale, aux médias, aux réseaux sociaux et jusqu’aux instituts Confucius, objet d’interdictions dans toujours plus de pays à la suite d'enquêtes pour espionnage, à des tentatives de recrutement, etc. », p. 12
  7. Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, « Les opérations d'influence chinoises », sur www.irsem.fr, Institut de Recherche Stratégique de l'École Militaire (consulté le ) : « les Instituts Confucius relèvent du Front uni et représentent de puissants leviers de mobilisation, de collecte de renseignement ou de guerre informationnelle à travers le monde. », p. 39
  8. Alexander Bowe, « China's Overseas United Front Work: Background and Implications for the United States » [archive du ], United States-China Economic and Security Review Commission, (consulté le ).
  9. (en-US) Joske, « The Central United Front Work Leading Small Group: Institutionalising united front work », Sinopsis, (consulté le ).
  10. (en) Clive Hamilton et Mareike Ohlberg, Hidden Hand: Exposing How the Chinese Communist Party Is Reshaping the World., New York, Oneworld Publications, (ISBN 978-1-78607-784-4, OCLC 1150166864).
  11. (en) Bethany Allen-Ebrahimian, « Ce milliardaire lié à Pékin finance la recherche politique dans les institutions les plus influentes de Washington - This Beijing-Linked Billionaire Is Funding Policy Research at Washington’s Most Influential Institutions » », sur foreignpolicy.com, (consulté le )
  12. (en) « Select Committee Unveils CCP Influence Memo, "United Front 101" | Select Committee on the CCP », sur selectcommitteeontheccp.house.gov, (consulté le )
  13. (en-US) René Bigey, Alex Joske, « The tea leaf prince: Chinese Communist Party networks in French politics », sur Sinopsis, (consulté le )
  14. (en) Alex Joske, « Hunting The Phoenix », sur ASPI, (consulté le )
  15. (en-US) René Bigey, « CCP-linked professional associations in France and their role in technology transfer », sur Sinopsis, (consulté le )
  16. Emmanuel Jourda, Les usages postrévolutionnaires d'un canon orthodoxe le Front Uni et l'invention politique de l'après-révolution en Chine (1978-2008), EHESS, (OCLC 1240503996, lire en ligne), note 3, p. 6
  17. « The Chinese Communist Party’s Nomenklatura System as a Leadership Selection Mechanism: An Evaluation », dans The Chinese Communist Party in Reform, Routledge, (lire en ligne), p. 6, pp. 43–68