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Emmy Lynn

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Emmy Lynn
Emmy Lynn, par Sartony en 1920
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Emily LeighVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Période d'activité
Conjoints
Charles Peignot (de à )
Henry RousselVoir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

Emily Leigh dite Emmy Lynn, née le à Barcelone (Espagne) et morte le à Paris 13e[1], est une actrice française.

Emmy Lynn, née à Barcelone d'un père britannique, William Louis Émile Leigh[2], consul d'Angleterre, et d'une mère mi-espagnole et mi-allemande, Elisa Tillmanns[2], arrive à Paris à l'âge de 1 an[3]

Après avoir pris des cours de théâtre avec Guillemot, elle part en tournée vers 1907[3] en Amérique du Sud, avec Marthe Brandès, Harry Baur, Henry Roussel, Madeleine Lély, où elle est cantonnée aux rôles d'ingénue. De retour à Paris, elle passe le concours du Conservatoire, sans succès. Elle trouve à jouer des petits rôles dans quelques pièces de théâtre (avec Paule Andral, Réjane, Sarah Bernhardt) avant de débuter une carrière au cinéma. 

Le cinéma muet fait d'elle une star. Elle joue dans deux films importants d'Abel Gance (Mater Dolorosa, 1917; La dixième symphonie, 1918), et dans des films d'Henry Roussell (La faute d'Odette Maréchal, 1919 ; Visages voilés, âmes closes, 1924), dans lesquels elle souffrait, élégante, racée et dramatique.

Louis Delluc écrit qu'elle a « tourné beaucoup de films avant qu'on sût qu'elle était photogénique », notamment sous la direction de Maurice Tourneur et Émile Chautard, avant la guerre de 1914.

Le cinéma parlant lui offre le rôle, entre autres, de l'héroïne de L'enfant de l'amour (Marcel L'Herbier, 1930) et de la comtesse éplorée des Deux orphelines (Maurice Tourneur, 1933).

Sa carrière ralentit et son nom disparaît des magazines au début des années 1930 « pour des raisons personnelles (sentimentales) », dit-elle[3]. Son dernier film date de 1942, où elle apparaît en mondaine distinguée dans Le lit à colonnes de Roland Tual.

 Emmy Lynn, par Édouard Vuillard, en 1928
Emmy Lynn, par Édouard Vuillard, en 1928 (il sera son témoin de mariage en 1936)[4].

Mariée en 1936[5],[6] à Charles Peignot, Emmy Lynn semble l'avoir également assagi, lui dont le nom évoquait pourtant à Georges Bataille « les orgies parisiennes (…) dont on m'avait parlé bien des fois » (La vie de Laure). L'ancien mari de sa fille décrit ainsi l'emprise d'Emmy Lynn sur son mari (tout en se trompant sur les dates et l'orthographe) :

Il est certain que mon ex-beau-père a organisé chez lui des parties carrées, mais seulement jusqu'en 1932 (sic). Cette année-là, il a épousé l'actrice Emmy Line (sic) qui lui a mis le grappin dessus parce qu'elle voulait s'embourgeoiser. Aussi je vous le dis: en 1932, il n'a pu coucher avec Dora, parce qu'il était en train de changer de vie et voulait devenir respectable[7].

Emmy Lynn meurt en juin 1978 à l'hôpital de la Salpêtrière à l'âge de 88 ans.

Sa fille, Gladys Lynn-Gautier

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Le naît Florence Lynn (1922-2002) de son union avec Henri Roussel (partenaire de plateau de 1915 à 1923, ce dernier ne reconnaît pas sa fille[8]). Après un baccalauréat au lycée Jules-Ferry et une licence de droit, elle travaille aux Éditions Gallimard. En 1937, elle devient comédienne, contre l'avis de sa mère[8]: elle joue à Paris dans L'écurie Watson (1937) [9]; puis elle fréquente le Rideau gris de Louis Ducreux et André Roussin, à Marseille ; elle revient à Paris où elle joue à l'Odéon La critique de l'école des femmes (1943); la même année, elle tourne au cinéma avec Jacques Feyder (Une femme disparaît, 1943)[10].

Mais, en 1946, Florence Lynn se marie, sous le prénom de Gladys, avec le journaliste Jean-Jacques Gautier[11] et lui sacrifie sa carrière[12]. Le roman posthume de son mari (Il faut que je parle à quelqu'un, 2003, longue et « navrante » plainte contre l'amour contrarié) révèle que leur histoire conjugale a été bouleversée en 1958 par la relation passionnée de son mari avec la comédienne Annie Ducaux (Wanda dans le livre, tandis que Gladys est dénommée Pauline). Malgré la trahison, Gladys Lynn-Gautier préserve le manuscrit, même après le décès de son mari, et laisse sa filleule Martine Pascal le publier après sa propre mort[13].

Avis critiques

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  • « Quant à Emmy Lynn, son physique ingrat et déjà marqué ne la dessert nullement et son interprétation du rôle de Fanny, difficile s'il en fut, est très juste et ne mérite que louanges. » (André de Masini, « La vierge folle, de Luitz-Morat »,  La Revue de l'écran, , p. 6)
  • « Mme Emmy Lynn, depuis si longtemps éloignée de l'écran, fournit là une composition magistrale, élégamment pathétique de la tête aux pieds. » (Jacques Faneuse, « Le vertige, de M. L'herbier », La Pensée française, , p. 23)
  • « Dans cette pièce jouée avec un art et une finesse incomparables, la grande artiste qu'est Mademoiselle Emmy Lynn incarne si bien son rôle que l'émotion étreint le cœur de tous les spectateurs. » (Le Tamatave, , à propos de Celles qui restent au logis, 1915)
  • « Les principaux rôles sont excellemment tenus. Et je dois louer Mlle Emmy Lynn, puérile, fantasque et sauvagement passionnée, indéfinissable à souhait dans le personnage étrange et complexe qu'est la folle marquesita. » (Henri Galoy, « La marquesita », Le Courrier français, , p. 9)

Filmographie

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Notes et références

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  1. Acte de décès n° 1517 (vue 23/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 13e arrondissement, registre des décès de 1978.
  2. a et b « Visionneuse - Archives de Paris », sur archives.paris.fr (consulté le ), p. 13 & 20.
  3. a b c d e f et g Ève Francis, « Interviews avec Emmy Lynn », Fonds Commission de Recherche Historique. Référence : CRH79-B4. Cinémathèque française,‎ (lire en ligne).
  4. « Visionneuse - Archives de Paris », sur archives.paris.fr (consulté le ), p. 13 & 20
  5. « État-civil de Paris (page 22) », sur canadp-archivesenligne.paris.fr (consulté le )
  6. « Visionneuse - Archives de Paris », sur archives.paris.fr (consulté le )
  7. Alicia Dujovne Ortiz, Dora Maar, prisonnière du regard, Paris, Grasset, , chapitre 1
  8. a et b Martine Pascal, « Préface », dans Jean-Jacques Gautier, Il faut que je parle à quelqu'un, Paris, Plon, , 152 p., p. 15
  9. « Florence Lynn a brillamment débuté au Théâtre Saint-Georges », Paris-Soir,‎ , p. 11
  10. « La fille d'Emmy Lynn débute à l'écran », Comœdia,‎ , p. 5
  11. Gisèle Casadesus, Jeu de l'amour et du théâtre, Paris, Philippe Rey éditeur,
  12. « Gautier », sur annie.david2.free.fr
  13. Olivier Delcroix, « Le grand amour secret de Jean-Jacques Gautier », Le Figaro littéraire, no 18320,‎ , p. 2
  14. Pascal Donald & Marlène Pilaete, « Emmy Lynn - CinéArtistes.com », sur www.cineartistes.com (consulté le )

Lien externe

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