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Dheepan

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Dheepan
Description de cette image, également commentée ci-après
L'équipe du film au festival de Cannes 2015.
Réalisation Jacques Audiard
Scénario Jacques Audiard
Thomas Bidegain
Noé Debré
Acteurs principaux
Sociétés de production Why Not Productions
Page 114
France 2 Cinéma
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 114 minutes
Sortie 2015

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Dheepan est un film français réalisé par Jacques Audiard, sorti le .

Le film, qui retrace l'histoire d'un réfugié tamoul sri lankais en France, est sélectionné, en compétition, au Festival de Cannes 2015 où il remporte la Palme d'or.

Le réalisateur Jacques Audiard avec les comédiens Antonythasan Jesuthasan et Kalieaswari Srinivasan, lors du festival de Cannes.

Dheepan est un combattant des Tigres tamouls. La guerre civile touche à sa fin au Sri Lanka, la défaite est proche, Dheepan décide de fuir, d'autant plus que sa femme et ses enfants ont été tués. Il emmène avec lui une femme, Yalini, et une adolescente, Illayaal, qu'il ne connaît pas, espérant ainsi obtenir plus facilement l'asile politique en Europe en les faisant passer pour sa famille. Arrivée à Paris, cette « famille » vivote d'un foyer d'accueil à l'autre, jusqu'à ce que Dheepan obtienne un emploi de gardien d'immeuble en banlieue, dans la cité « Le Pré ». Dheepan espère y bâtir une nouvelle vie et construire un véritable foyer pour sa fausse femme et sa fausse fille. Cependant, la violence quotidienne de la cité fait ressurgir les blessures encore ouvertes de la guerre. Yalini, après s'être rapprochée de Dheepan, ne supporte plus l'ambiance de la cité et ressent à nouveau le besoin de rejoindre sa cousine en Angleterre, ce qui crée de la tension entre eux car cela compromet le titre de séjour de Dheepan en France. Illayaal, de son côté, cherche avant tout à s'intégrer parmi les élèves de son école et à apprendre le français, en récitant notamment en classe la poésie Démons et merveilles (Sables mouvants) de Jacques Prévert. Cette orpheline essaie également de trouver sa place dans cette nouvelle famille. Après l'assassinat dans l'appartement où Yalini est employée comme aide à domicile, d'un homme handicapé et d'un important trafiquant de drogue muni d'un bracelet électronique, l'ex-soldat Dheepan va devoir renouer avec ses instincts guerriers pour porter secours à Yalini et protéger ce qu'il espérait voir devenir sa « vraie » famille[1].

Fiche technique

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Distribution

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Distinctions

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Récompense

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Nominations

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Le scénariste et réalisateur Jacques Audiard au déjeuner des nommés des Césars 2016.

À l'origine, le nom du film comportait le sous-titre L'homme qui n'aimait plus la guerre, en référence à L'Homme qui aimait la guerre, qui a finalement été retiré avant sa sortie[4],[3].

Jacques Audiard fait un parallèle entre son film et les Lettres persanes dont c'est une libre adaptation à travers l'idée de représenter des étrangers portant un regard sur la France qu'ils découvrent[5],[6]. Le cinéaste avait en fait comme idée initiale de réaliser un remake des Chiens de paille[3]

Le film est tourné en 2014 dans la cité HLM de La Coudraie à Poissy[7]. C'est le troisième film tourné dans cette cité après Tête de Turc et From Paris with Love[8].

Contrairement aux précédentes réalisations de Jacques Audiard présentées à Cannes, les réactions critiques sont plus polarisées même si elles sont majoritairement positives.

Pour les avis positifs, Europe 1 salue le film comme beau et justement inteprété[9]. France Info y trouve de grandes qualités mais dénonce une dernière scène problématique[10]. La revue Positif est satisfaite[11]. Film de Culte loue les détails, l'histoire et la mise en scène, parlant d'une potentielle « Palme honnête et actuelle » mais est plus mitigé sur l'héroïsation[12]. Moustique.be apprécie le film, son twist et les références à Montesquieu[13]. Le Monde vante l'économie narrative et l'onirisme[14]. Le Point juge que c'est un film généreux qui va au delà de la chronique sociale[15]. Écran Large salue aussi bien la sociologie du film que son point de bascule dans le polar noir[16]. Les critiques de The Guardian sont enthousiastes, louant la maitrise de style et comparant le cinéaste à Jean-Pierre Melville[17]. Variety loue le regard culturel et l'interprétation[18]. The Hollywood Reporter vante un film lyrique et émouvant[19].

Les Inrocks dénoncent l'idéologie droitière du film et le comparent à New York 1997 et aux « vigilante à la Bronson »[20]. Idem pour Critikat, critiquant la simplification des personnages, l'invraisemblance de la géographie, notamment les no go zones[21] ; la webzine dans un éditorial dénonce l'idéologie du film, qui est politique, malgré les propos d'Audiard[22]. De même que pour Écran Noir qui rejette les messages populistes véhiculés par le film et trouve « insultant » le parallèle qu'établit Audiard entre la guerre des Tamouls et la banlieue française[23]. Jean-Michel Frodon dénonce aussi cette ambivalence et reproche qu'Audiard utilise les problèmes du monde comme prétexte narratif[24]. Le compte twitter des Cahiers du cinéma est hostile : « BFMTV l'a rêvé, Jacques Audiard l'a fait. Fantasme des banlieues comme champ de bataille. » et dans une réaction post-palmarès « une caricature de plus des banlieues au nom du "film de genre" ». Libération critique le film et éreinte « une idéologie du nettoyage au Kärcher et d'un héroïsme viriliste »[25]. Chronic'art est mitigé sur le film, y voyant un long-métrage modeste mais « dont le secret tient du fantasme d'auteurisation des spots de recrutement de l'Armée de terre »[26].

Le film est vivement critiqué par l'urbaniste Christian Lacape, président de l'Association des consultants en aménagement et développement des territoires, qui le qualifie de « film dégueulasse qui utilise les cités HLM comme décor de la soif de violence du réalisateur », estimant que la cité présentée « sans employés des HLM ou de la Ville, sans travailleurs sociaux, sans associations et sans commerces, n'existe pas »[27].

Le cinéaste dans des interviews se défend de toute opinion politique[28], même s'il indique que l'épilogue, qu'il fit « en toute bonne foi », rappelle Taxi Driver[29].

Notes et références

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  1. « Dheepan - L'homme qui n'aimait plus la guerre »
  2. « Jacques Audiard : tournage en octobre pour «Erran» », sur Challenges,
  3. a b et c « Jacques Audiard, guerre et palme », sur Trois couleurs,
  4. Article de l'encyclopédie Universalis sur Dheepan (consulté le 19 avril 2018).
  5. Jacques Audiard pour Dheepan.
  6. « Les cinéastes en compétition : Jacques Audiard, avec “Dheepan” », sur Télérama,
  7. « Poissy : en souvenir de « Dheepan », une rue de la Coudraie sera baptisée « Palme d’or » », sur Le Parisien,
  8. « Comment Audiard a transformé une cité paisible en zone de guerre pour « Dheepan » », sur Les Inrcoks,
  9. « Cannes 2015 : Dheepan, "du très très grand Audiard" », sur Europe 1,
  10. « Cannes 2015 : "Dheepan" de Jacques Audiard n'a pas déçu », sur France Info,
  11. Numéro de septembre 2015. La critique du numéro de juillet-août 2015, dans la rétrospective cannoise, est favorable mais avec une réserve sur la crédibilité de l'épilogue.
  12. « Nos vies secrètes », sur Film de culte, et « Le Palmomètre du Festival de Cannes 2015 », sur Film de culte,
  13. « Festival de Cannes: Dheepan de Jacques Audiard », sur Moustique.be,
  14. « « Dheepan » : Audiard, d’une guerre l’autre », sur Le Monde,
  15. « Audiard, un Tigre dans le "Moteur !" », sur Le Point,
  16. « Cannes 2015 : On a vu Dheepan, le grand retour de Jacques Audiard », sur Ecran Large,
  17. (en) « Dheepan review – a crime drama packed with epiphanic grandeur », sur The Guardian, et (en) « Dheepan review - Tamil Tiger loose in the urban jungle makes powerful thriller », sur The Guardian,
  18. (en) « Film Review: ‘Dheepan’ », sur Variety,
  19. (en) « ‘Dheepan’: Cannes Review », sur The Hollywood Reporter,
  20. « Pourquoi « Dheepan » est le film le plus surestimé de l’année », sur Les Inrocks,
  21. « Racailles », sur Critikat,
  22. « C'était quoi, ce « dégueulasse » ? À propos de « Dheepan », Palme d'or au festival de Cannes 2015 », sur Critikat,
  23. « Je suis (toujours) un soldat », sur Ecran Noir,  : « Librement inspiré des Lettres persanes, Montesquieu doit se retourner dans sa tombe. Entre la sociologie à la Emmanuel Todd (version 2015) et le discours caricatural sur l'immigration à la Alain Finkielkraut (version 2014), Dheepan accumule les clichés, les stéréotypes et les poncifs. »
  24. « Avec «Dheepan», Jacques Audiard fait son marché dans les malheurs du monde », sur Slate,
  25. « Palmarès. Palme à Audiard, «Dheepan» à jouir », sur Libération,
  26. « Bilan : Les Bigorneaux », sur Chronicart,
  27. « Un coup de gueule du président de l'ACAD / Odieux Audiard, dupant Dheepan » (consulté le )
  28. « Cannes 2015, Jacques Audiard : «Dheepan n'est pas une déclaration politique» », sur Le Figaro,
  29. « « Pourquoi filmer le monde ? », conversation avec Jacques Audiard », sur Le Grand Continent,

Liens externes

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