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Détroit de Magellan

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Détroit de Magellan
Cartographie du sud de la Patagonie, du détroit et de la Terre de Feu.
Cartographie du sud de la Patagonie, du détroit et de la Terre de Feu.
Géographie humaine
Pays côtiers Drapeau du Chili Chili (Uniquement ce pays selon un traité argentino-chilien de 1984) [1]
Géographie physique
Type Détroit
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 53° 28′ 51″ sud, 70° 47′ 00″ ouest
Longueur 611 km
Profondeur
· Maximale 1 080 m
Géolocalisation sur la carte : Patagonie australe
(Voir situation sur carte : Patagonie australe)
Détroit de Magellan
Géolocalisation sur la carte : Amérique du Sud
(Voir situation sur carte : Amérique du Sud)
Détroit de Magellan

Le détroit de Magellan (en espagnol : estrecho de Magallanes) est un passage maritime situé au sud du Chili en Patagonie, dans la région de Magallanes et de l'Antarctique chilien. Il sépare, du côté nord, le continent sud-américain, et du côté sud, la grande île de la Terre de Feu (Isla Grande de Tierra del Fuego en espagnol). Ce détroit de 611 kilomètres est le plus long et le plus important passage naturel entre les océans Atlantique et Pacifique.

Il est nommé ainsi en l'honneur de Fernand de Magellan, premier Européen à l'avoir découvert et traversé en 1520. Les Amérindiens Selknams le nommèrent « Atelili »[2].

Limites du détroit de Magellan avec l'océan Atlantique

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Découverte du détroit de Magellan
huile sur toile
Álvaro Casanova Zenteno
  • Pour l'Organisation hydrographique internationale : une ligne joignant le cap des Vierges, à l'extrême sud-est de l'Argentine, et le cap du Saint-Esprit, en Terre de Feu. Cette limite marque la rencontre des eaux des deux océans, plaçant ainsi le détroit dans l'océan Pacifique[3]. L'Organisation hydrographique précisant dans son document que les limites choisies excluent toute signification politique, celles concernant l'est du détroit restent valables pour tous pays jusqu'à révision, à l'exception de l'Argentine et du Chili qui ne les ont pas approuvées.
  • Pour l'Argentine et le Chili (conformément aux traités entre ces deux pays signés en 1881 et 1984) : une ligne joignant la pointe Dungeness au cap du Saint-Esprit. La pointe Dungeness se situe à 9 km au sud-ouest du cap des Vierges. Les traités susindiqués ne concernent que les pays contractants, et n'ont pas forcément effet immédiat sur les décisions prises par l'Organisation hydrographique internationale. Toutefois, cette dernière s'est engagée à faire figurer la limite issue du traité de 1984 dans sa prochaine édition des « Limites des océans et des mers »[4].

Le détroit de Magellan est une ancienne vallée glaciaire creusée lors des périodes froides par un gigantesque glacier qui prenait naissance dans la cordillère des Andes, au sud-ouest du détroit, et qui s'écoulait vers l'est en direction de l'océan Atlantique. Cette vallée a été envahie par la mer lorsque la glace a fondu, et lorsque le niveau des mers est remonté, à l'issue de la dernière glaciation, il y a 10 000 ans.

Croquis réalisé lors de l'expédition de Jules Dumont d'Urville en 1846 de la rive de port Saint-Nicolas (détroit de Magellan).

Fernand de Magellan devint le premier Européen à naviguer dans le détroit en 1520 dans son objectif de rejoindre les Moluques par l'ouest. La traversée du détroit eut lieu du au [5]. Antonio Pigafetta décrit la découverte du Pacifique dans la relation qu'il fit de ce voyage : « Tantôt après, nous envoyâmes un bateau bien fourni de gens et de vivres pour découvrir le cap de l'autre mer. Lesquels demeurèrent, à y aller et venir, trois jours, et nous dirent qu'ils avaient trouvé le cap, et la mer grande et large. Dont le capitaine-général, de joie qu'il eut, commença à pleurer et donna à ce cap le nom de cap de Désir, comme une chose bien désirée et de longtemps requise[6]. » Pedro Sarmiento de Gamboa, parti du Pérou le , est le premier à le parcourir d'ouest en est. En 1584, P. S. de Gamboa tente d'installer deux colonies : la Colonia del nombre de Jesús située au cap Virgenes et la Ciudad del Rey Don Felipe, située plus à l'ouest dans le détroit au sud de l'actuelle ville de Punta Arenas. Mais ce fut un échec car ces colonies ne purent survivre à la rigueur du climat et à la malnutrition. En 1586, le navigateur anglais Thomas Cavendish découvrit quelques survivants et renomma les ruines du deuxième fort, Port Famine.

La première tentative connue des Français pour passer le détroit fut celle du capitaine de vaisseau Jean-Baptiste de Gennes en 1695. Elle échoua. La seconde, réussie, fut en 1698 celle du corsaire malouin Jacques Gouin de Beauchêne[7].

Le Chili a pris possession du détroit le et en a toujours la souveraineté aujourd'hui. Le président Manuel Bulnes a pris la décision d'occuper le détroit de Magellan à l'instar du héros de l'indépendance Bernardo O'Higgins. L'occupation en a été faite par des marins et des pêcheurs chiliens venus de la province de Chiloé, et la prise de possession en a été effective le . La première fondation d'une colonie, Fort Bulnes, à quelque 50 kilomètres au sud de Punta Arenas, a été réalisée le 10 octobre de la même année. La ville de Punta Arenas, premier port moderne du détroit de Magellan, a pour sa part été créée le .

Avant la création du canal de Panama, le détroit de Magellan était le second passage le plus utilisé pour passer de l'Atlantique au Pacifique derrière le cap Horn.

Cartographie

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Le porte-avions USS Carl Vinson dans le détroit en 2010.

Long de 330 milles marins soit 611 kilomètres environ[8], c'est un passage maritime connu pour sa difficulté de navigation due à son climat inhospitalier ainsi qu'à son étroitesse à certains endroits. Comme dans tout détroit, les courants des masses d'eau reliées par le bras d'eau (ici les océans Pacifique et Atlantique) interagissent assez violemment lors des marées, ce qui donne à l'intérieur du détroit dans ses parties les plus étroites des courants forts jusqu'à huit nœuds. Difficilement prévisibles, le vent catabatique williwaw ou des phénomènes climatiques soudains et violents comme le grain blanc sont également des dangers pour la navigation. Les vents dominants sont orientés sud-ouest et nord-ouest.

Sous l'autorité de la direction générale du territoire maritime et de la marine marchande (DIRECTEMAR), est organisé un service d'aide à la navigation tel que le pilotage maritime et l'assistance par des remorqueurs de haute mer. En 1999, les autorités chiliennes ont enregistré le passage de 1 256 navires étrangers et de 411 navires chiliens ; en 2008, elles en comptabilisaient 1 681 et 577 respectivement. Le porte-avions américain à propulsion nucléaire de la classe Nimitz, l'USS Ronald Reagan l'a traversé en août 2004 ainsi que le USS Carl Vinson en mars 2010. En février 2006, c'est au tour du Queen Mary 2[9].

Signalisation maritime

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De la pointe Dungeness à l'archipel Evangelistas sont installés un total de 27 phares et neuf balises. Cinq phares sont habités en permanence par du personnel naval qui surveille et informe le trafic maritime. Il s'agit des phares : Evangelistas, San Félix, Fairway, Punta Delgada et Dungeness.

De l'embouchure orientale à celle occidentale du détroit, les principaux phares sont :

Traversée en traversier

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Le ferry Melinka (Punta Arenas - Porvenir).

À défaut de pont, il existe deux traversées du détroit de Magellan en ferry qui relient le continent sud-américain à la Terre de Feu. La première, orientée nord-sud, relie la pointe Delgada à la baie Azul. La durée de la traversée est de 30 minutes environ. Le service n'est pas régulier et dépend des conditions climatiques. La deuxième, orientée est-ouest, relie la ville de Punta Arenas au village de Porvenir.

Notes et références

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  1. John Ranson García, « " CONDICIÓN JURÍDICA DEL ESTRECHO DE MAGALLANES »
  2. (es) Mario Isidro Moreno, Toponimias del sur del mundo, Vega Editores, Punta Arenas, p. 10.
  3. « Limites des Océans et des Mers, 3e édition », Organisation hydrographique internationale, (consulté le ).
  4. Circulaire no 55/2001 relative au différend entre le Chili et l'Argentine sur la limite orientale du détroit de Magellan [lire en ligne].
  5. de Castro 2007, p. 372.
  6. de Castro 2007, p. 108-109.
  7. Gilles Avril, Marins de Saint-Malo. XVIIe – XVIIIe siècles, Rocher, , p. 81.
  8. Description sur le site de www.directemare.cl.
  9. Statistiques sur le site de www.directemar.cl.

Bibliographie

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Sur les autres projets Wikimedia :

  • (en + es) Patagonia Amazing, Editorial Kactus (ISBN 978-956-7136-69-8).
  • Patagonia Sur, Tierra del Fuego, Costa a Costa, Mapa 1:1.800.000, JLM Mapas, Chili.
  • (en) Patagonian & Fuegian Channels, Chilean Fjords Cruise Chart, Magellan Strait, Beagle Channel, Cape Horn, Zaguier & Urruty Publications, 2007 (ISBN 1-879568-96-9).
  • Stefan Zweig, Magellan, .
  • Xavier de Castro, Le Voyage de Magellan (1519-1522), Chandeigne, .

Articles connexes

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Liens externes

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