Aller au contenu

Concerto pour piano no 20 de Mozart

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Concerto pour piano no 20 en ré mineur
Köchel 466
Image illustrative de l’article Concerto pour piano no 20 de Mozart
Édition de plusieurs Concertos pour piano de Mozart (dont celui-ci) chez Breitkopf & Härtel

Genre Concerto pour piano
Nb. de mouvements 3
Musique Wolfgang Amadeus Mozart
Effectif Piano et orchestre
Durée approximative env. 30 minutes
Dates de composition 1785
Partition autographe Gesellschaft der Musikfreunde Wien
Création
Vienne Drapeau de l'Autriche Autriche
Interprètes Mozart au piano.

Le Concerto pour piano no 20 en ré mineur de Mozart, catalogué ultérieurement K. 466 dans le Catalogue Köchel, a été composé en 1785, quelques mois avant le Concerto pour piano en ut majeur K. 467 et créé au Mehlgrube (de) à Vienne le avec Mozart comme soliste. On notera qu'avec le concerto pour piano en ut mineur (K.491), c'est le seul autre concerto pour piano (parmi les 27 du compositeur) écrit dans un mode mineur, ce qui rend bien compte du caractère particulier de l'œuvre.

La Neuer Markt à Vienne avec l'Église des Capucins et la Haus zur Mehlgrube à droite. Huile sur toile de Canaletto (116 × 155 cm)

Ce concerto est composé à Vienne et achevé le . Il est créé dès le lendemain lors d'un concert de souscription. Mozart, âgé de 29 ans, vit depuis trois ans à Vienne avec sa femme Constance Weber, mais les commandes, notamment d'opéras, se font rares. Peut-être est-ce la raison qui pousse le compositeur à écrire ce concerto.

Il est possible que Joseph Haydn ait assisté à la création de l'oeuvre[1]. Le père de Wolfgang, Leopold Mozart, venu tout spécialement de Salzbourg, écrit quelques jours plus tard à sa fille Nannerl pour l'informer du récent succès de ce nouveau concerto :

« [J'ai entendu] un excellent nouveau concerto pour piano de Wolfgang, sur lequel le copiste travaillait encore lorsque nous sommes entrés. Ton frère n'a même pas eu le temps de jouer le rondo car il supervisait cette opération de copie[2]. »

L’orchestre a donc déchiffré le mouvement final à vue, Mozart dirigeant du piano tout en improvisant, selon son habitude, les cadences. Il les notera par la suite sans qu’elles aient été conservées. La postérité a laissé place aux cadences écrites par Beethoven (WoO 58) pour cette œuvre qu'il admirait beaucoup et qui faisait partie de son répertoire. Les compositeurs Charles-Valentin Alkan, Johannes Brahms (WoO 14), Johann Nepomuk Hummel, Ferrucio Busoni et Clara Schumann ont également écrit des cadences pour ce concerto.

Instrumentation

[modifier | modifier le code]
Mozart en 1780 ou 1781 par Johann Nepomuk della Croce
Instrumentation du concerto pour piano no 20
Cordes
Premiers violons, seconds violons, altos,

violoncelles, contrebasses,

Bois
Flûte, 2 hautbois, 2 bassons,
Cuivres
2 cors en (passent en si dans la Romance)

2 trompettes en

Percussions
Timbales en et la

Structure et analyse de l'œuvre

[modifier | modifier le code]

Le concerto comprend 3 mouvements et est écrit dans la tonalité ré mineur :

  1. Allegro, en ré mineur, à 4/4, 397 mesures
  2. Romance, en si bémol majeur, à 2/2, sections répétées 2 fois : mesures 84 à 91, mesures 92 à 107, 162 mesures
  3. Allegro vivace assai, en ré mineur, à 2/2, en ré majeur à la mesure 354, 428 mesures

Durée : environ 30 minutes

Ce mouvement dramatique et fougueux est une forme sonate à double exposition.

incipit de la partition
Premières mesures

Le deuxième mouvement, Romance, est un rondo en 5 parties (A—B—A—C—A)[3] dont le thème est énoncé en si bémol majeur. Le thème est énoncé à la tierce, ce qui n'est pas sans rappeler les duos amoureux des opéras du compositeur. La partie C, écrite en sol mineur (tonalité relative), par son ambiance plus grave, contraste fortement avec le reste de la romance.


\version "2.18.2"
\header {
  tagline = ##f
}
upper = \relative c'' {
  \clef treble 
  \key bes \major
  \time 4/4
  \tempo 4 = 65
  %\override TupletBracket.bracket-visibility = ##f

   %%Mozart — Concerto 20 mvt 2, th. 1
   f2 e8( f e f) g( f ees d) d4 f8. d16 bes8 r8 bes8 r8 f8 r8 f r8 bes4.( c16 d) c8( d ees e)

}

lower = \relative c {
  \clef bass
  \key bes \major
  \time 4/4

   << { d'2 cis8( d cis d) ees d c bes bes4 r4 } \\ { bes4 bes bes bes bes } >>
   << { d,8 f d f ees f ees f d f d f } \\ { bes,2 < c a >2 bes f4 r4 } >>
}

\score {
  \new PianoStaff <<
    \new Staff = "upper" \upper
    \new Staff = "lower" \lower
  >>
  \layout {
    \context {
      \Score
      \remove "Metronome_mark_engraver"
    }
  }
  \midi { }
}

Allegro vivace assai

[modifier | modifier le code]

Ce dernier mouvement est également un rondo dans le ton principal de la pièce. Le concerto s'achève, après la cadence et le retour d'une ambiance plus joyeuse introduite par une mélodie en fa majeur développée par les vents puis reprise par le piano, dans la brillante tonalité de majeur.


\version "2.18.2"
\header {
  tagline = ##f
}
Theme = { d8 f a d f a4 d, cis d < bes' g e >2. a8 g g( f e d }

upper = \relative c' {
  \clef treble 
  \key d \minor
  \time 4/4
  \tempo 2 = 140

   %%Mozart — Concerto 20 mvt 3, th. 1 
   \partial 8*5 \Theme cis d cis d) < e cis >4 r8 \relative c' \Theme d4) d d d'2 c8 bes bes( a) g f f( e) d cis e d cis d d4 d d( d'2) c8 bes bes( a g f e4 a d,

}

lower = \relative c {
  \clef bass
  \key d \minor
  \time 4/4

   r8 r2 \clef treble r4 < a'' f >4 < g e > < f d >   \clef bass < cis cis,>1 \clef treble d2 < g bes, > < a a, >4 r4 r2 r4 < a f >4 < g e > < f d >
  \clef bass < cis cis,>1 \clef treble d2 < fis c >2 < g bes, > < e g, > < f a, > g2 < f bes, > < fis c a > < g bes, g > < e d g, >
  \clef bass << { < f d >2 < g cis, > < f d >4 } \\ { a,1 } >>
}

\score {
  \new PianoStaff <<
    \new Staff = "upper" \upper
    \new Staff = "lower" \lower
  >>
  \layout {
    \context {
      \Score
      \remove "Metronome_mark_engraver"
    }
  }
  \midi { }
}
Manuscrit de la cadence de Johannes Brahms

De nombreux compositeurs laissent leurs propres cadences pour ce concerto, comme Ludwig van Beethoven (WoO 58), Johannes Brahms (WoO 14), Clara Schumann, ou encore l'élève de Mozart Johann Nepomuk Hummel.

D'après le pianiste et chef d'orchestre Daniel Barenboim, ce concerto serait l'œuvre favorite de Joseph Staline[4],[5].

Repères discographiques

[modifier | modifier le code]
  • 1984 : Amadeus de Miloš Forman : le premier mouvement y est exécuté au moment où Mozart compose et reçoit la visite d'un homme habillé en noir lui commandant une messe de requiem. Le 2e est utilisé pour le générique de fin.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Piano Concerto No. 20 (Mozart) » (voir la liste des auteurs).
  1. Préface de Paul Badura-Skoda à l'édition « de poche » no 721 de l'œuvre chez Eulenburg, 1979.
  2. Steinberg 1998, p. 304.
  3. Girdlestone 1953, p. 330.
  4. (en) Interview de Daniel Barenboim à propos de Gustav Mahler sur universaledition.com.
  5. Il est cependant accordé que Staline appréciait d'autres concertos, comme le no 23 : Le vrai visage de Staline sur lewebpedagogique.com.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]