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Anthophyllite

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Anthophyllite[1]
Catégorie IX : silicates[2]
Image illustrative de l’article Anthophyllite
Kopparberg, Västmanland, Suède
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique (Mg,Fe)7Si8O22(OH)2
Identification
Masse formulaire 780,82 uma
Couleur blanc, gris, gris brun, verdâtre, vert, vert brunâtre, brun jaunâtre, brun, brun jaune, gris jaune
Système cristallin Orthorhombique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace Orthorhombique - Dipyramidal ;
P nma
Clivage Parfait sur {210}, distinct sur {010} et {100}
Cassure conchoïdale
Habitus Prismatique, fibreux, lamellaire, radié
Échelle de Mohs 5,5 à 6
Trait blanc, grisâtre, gris blanc
Éclat vitreux; nacré; soyeux
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=1,598-1,674,
b=1,605-1,685,
g=1,615-1,697
Biréfringence Biaxial (+) ; 0,0170-0,0230
Dispersion optique 82-90. r > v ou r < v
Fluorescence ultraviolet Fluorescent et luminescent
Transparence translucide à opaque
Propriétés chimiques
Densité 2,90 3,50g cm3
Propriétés physiques
Magnétisme Aucun
Radioactivité Aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L’anthophyllite est une espèce minérale du groupe des silicates, sous-groupe des inosilicates, de la famille des amphiboles de formule (Mg,Fe)7Si8O22(OH)2 avec des traces de titane, d'aluminium, de manganèse, de calcium et de sodium. Elle est rarement trouvée en cristaux mais ceux-ci peuvent atteindre jusqu'à 25 cm[3]. Elle est utilisée comme gemme en joaillerie[4].

Inventeur et étymologie

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Décrite par le minéralogiste Christian F. Schumacher en 1801[5]. Son nom vient du latin « anthophullum » ["clou de girofle"], en raison de sa couleur.

La localité type est Kjennerudvann, sur la commune de Kongsberg dans le Comté de Buskerud en Norvège[3].

Cristallographie

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  • Paramètres de la maille conventionnelle a = 18,554 Å, b = 18,026 Å, c = 5,28 Å, Z = 5 ; V = 1 765,92 Å3
  • Densité calculée = 3,67

Cristallochimie

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  • Elle forme une série avec la ferro-anthophyllite et une avec la gédrite.
  • Les réactions chimiques du métamorphisme pour de faibles teneurs en magnésium et hautes teneurs en magnésium des roches ultramafiques :
Olivine + Trémolite + TalcOlivine + Trémolite + Anthophyllite (faible MgO, > 550 °C, XCO2 < 0.6)
Talc + Trémolite + MagnésiteTrémolite + Anthophyllite + Magnésite (haut MgO, > 500 °C, XCO2 > 0.6)
Talc + Magnésite + Trémolite → Anthophyllite + Trémolite + Magnésite (faible MgO, > 500 °C, XCO2 > 0.6)
  • anthogrammite
  • anthophylline
  • kupférite
  • magnésio-anthophyllite[6]

Environnement

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Une étude publiée en 2004 a ainsi pu se baser sur les concentrations en Anthophyllite et en fibres d'amiante chrysotile de sédiments lacustres pour reconstituer les variations passées de la teneur de l'air en Anthophyllite et en amiante[7].

Le minéral se forme à partir du métamorphisme de moyen à haut grade, dans les amphibolites, les gneiss, les métaquartzites, les formations de fer, les granulites, et les schistes provenant de sédiments argileux, ultramafiques, ou roches ignées mafiques, comme produit de réaction rétrograde.

Minéraux associés

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Chlorites, cordiérite, gédrite, grenats, hornblende, magnésio-cummingtonite, micas, olivine, plagioclase, talc, sillimanite, et staurolite[3].

Gisements remarquables

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  • Canada
Mine Marbridge, La Motte, Abitibi RCM, Abitibi-Témiscamingue, Québec[8]
  • France
Vieille-Brioude, Brioude, Haute-Loire, Auvergne[9]
Arvieu, Pont-de-Salars, Rodez, Aveyron, Midi-Pyrénées
Le Séchier, Saint-Jacques-en-Valgaudemar, Valgaudemar, Hautes-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur [10]
  • Italie
Vallée de Passiria, Province de Bolzano, Trentino-Alto Adige[11]
  • Norvège
Kjennerudvann, Kongsberg, Buskerud (Topotype)
  • Suède
Kopparberg, Ljusnarsberg, Västmanland

Notes et références

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Sur les autres projets Wikimedia :

  1. (en) Bernard E. Leake, « Nomenclature of amphiboles », American Mineralogist, vol. 63,‎ , p. 1023-1052 (lire en ligne [PDF])
  2. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  3. a b et c (en) « Anthophyllite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  4. (en) « Anthophyllite », sur Mindat.org (consulté le )
  5. (de) Christian Friedrich Schumacher, Versuch eines Verzeichnisses der in den Dänisch-Nordischen Staaten sich findenden einfachen Mineralien mit Tabellen der einfachen Fossilien nach ihren vorwaltenden Bestandtheilen, Kopenhagen, Friedrich Brummer, (lire en ligne), p. 96
  6. Hawthorne, Frank C., and Roberta Oberti (2006), On the classification of amphiboles: Canadian Mineralogist: 44(1): 1-21.
  7. (en) James S. Webber, Kenneth W. Jackson, Pravin P. Parekh et Richard F. Bopp, « Reconstruction of a Century of Airborne Asbestos Concentrations », Environmental Science & Technology, vol. 38, no 3,‎ , p. 707–714 (ISSN 0013-936X et 1520-5851, DOI 10.1021/es034479h, lire en ligne, consulté le )
  8. Sabina, A.P. (2003) GSC Misc. Report 77,125-127
  9. Pierre G. Pélisson, Étude minéralogique et métallogénique du district filonien polytype de Paulhaguet (Haute-Loire, Massif Central français), thèse de doctorat, Orléans, France, 1989
  10. Roland Pierrot, Paul Picot, Pierre-André Poulain, Inventaire minéralogique de la France n°2 - Hautes-Alpes, Éditions du BRGM, 1972
  11. Exel, R. (1987): Guida mineralogica del Trentino e del Sudtirolo. Athesia, Bolzano, 204 pp.