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Annie Lacroix-Riz

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Annie Lacroix-Riz
Annie Lacroix-Riz à la conférence « Axis for Peace » organisée par le Réseau Voltaire en 2005.
Fonctions
Émérite
Université Paris-Cité
depuis
Professeur des universités
depuis
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Annie RizVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Rédactrice à
Autres informations
A travaillé pour
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (1970-1972)
Université Paris Diderot (1970-1972)
Lycée Renoir d'Asnières (1972-1984)
Université Toulouse-Jean-Jaurès (1985-1997)
Université Paris Diderot (1997-2010)
Parti politique
Maître
Directeur de thèse
Site web
Œuvres principales
Industriels et banquiers français sous l'Occupation (d), CGT et revendications ouvrières face à l'État, de la Libération au début du plan Marshall, 1944-1947 (d), Autour d'Irving Brown: l'A.F.L., le Free Trade Union Committee, le Département d'État et la scission syndicale française (1944-1947) (d), Les Origines du plan Marshall (d), Le choix de la défaite (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Annie Lacroix-Riz, née Riz[1] en , est une historienne marxiste française, auteure d'une vingtaine d'ouvrages universitaires.

Ancienne élève de l'École normale supérieure de jeunes filles, élève de Pierre Vilar, agrégée d'histoire[2], docteur ès lettres, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université Paris VII - Denis Diderot, elle est spécialiste des relations internationales dans la première moitié du XXe siècle. Elle a notamment écrit sur l'histoire politique, économique et sociale de la Troisième République et du régime de Vichy, sur la collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale, sur les relations entre le Vatican et l'Allemagne nazie, ainsi que sur la stratégie des élites politiques et économiques françaises avant et après le conflit mondial.

Ses publications sur la période 1939-1945, notamment au sujet de l'influence des grands intérêts financiers et industriels, et sur la « synarchie » ont suscité des lectures critiques contrastées qui se partagent en catégories de sensibilités opposées. Les uns évoquent un parti pris anticapitaliste et remettent en cause sa méthodologie historique lui reprochant d'appliquer dans ses ouvrages une grille de lecture qui subordonne la déduction à ses convictions idéologiques, d'autres au contraire notent sa fidélité aux archives et l'importance de ses ouvrages.


Annie Lacroix-Riz[N 1]est née dans le département de la Seine. Ses parents sont d'origine juive polonaise et lithuanienne ; plusieurs membres de sa famille ont été déportés ou sont morts dans des camps de concentration (Auschwitz)[4],[5]. De 1967 à 1971, elle étudie à l'École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF) et suit également des études d'histoire à l'université Paris I. En 1970, elle devient agrégée d'histoire. De 1970 à 1972, elle est chargée de cours aux universités de Paris I et de Paris VII[6] puis, de 1972 à 1984, est professeur d'histoire-géographie au lycée Auguste-Renoir d’Asnières-sur-Seine.

Elle soutient une thèse d'État (commencée avec Pierre Vilar) sous la direction de Jean Bouvier et devient docteur-ès-Lettres en 1981. De 1983 à 1984, elle est chargée de cours d’agrégation à l'ENSJF. Entre janvier 1985 et septembre 1997, elle est professeur d’histoire contemporaine à l’université de Toulouse II-Le Mirail, puis, de 1997 à 2010, à l’université Paris VII. Devenue professeur émérite à l'Université Paris-Cité[N 2], elle continue depuis lors ses activités de chercheuse.

Premiers travaux

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Ses deux premiers ouvrages publiés, issus de sa thèse de Doctorat intitulée CGT et revendications ouvrières face à l'État, de la Libération aux débuts du Plan Marshall (septembre 1944-décembre 1947) - Deux stratégies de la Reconstruction, étudient le processus d'intégration de l'État français dans la zone d’influence américaine entre la Libération et le lancement du Plan Marshall à travers les luttes revendicatives des syndicats, les négociations et les rapports conflictuels au sujet des modalités de la reconstruction de la France.
Le premier La CGT de la Libération à la scission (1944-1947) insiste sur les aspects intérieurs de la Reconstruction[7].
Le second, Le Choix de Marianne : les relations franco-américaines de 1944 à 1948 mène l'étude jusqu'à la première étape du plan Marshall ou « aide intérimaire » de 1948 [8].
Les lectures critiques de François Roth et Pierre Mélandri soulignent l'énorme travail de recherche. Pour ce dernier, l'ouvrage a le mérite de s'appuyer sur les archives diplomatiques françaises, qui rappellent notamment la façon dont les États-Unis considèrent la France, non sans méfiance par rapport à l'influence communiste dans le pays. Selon Mélandri, « le livre éclaire de façon incisive, la nature, souvent très dure, des négociations financières [...] quand les Français cherchent précisément, avec un succès mitigé, à assurer un large soutien de Washington à leur programme de reconstruction et de modernisation ». Les deux commentateurs divergent quant aux thèses défendues estimant tous deux que le parti pris et les conclusions de l'auteure leur semblent à nuancer.
L'historien américain d'origine allemande Fritz Stern estime, en 1986 dans la revue Foreign Affairs (subventionnée par la Fondation Rockefeller[9]), que l'analyse des relations franco-américaines de la Libération au plan Marshall, ayant pour thème les États-Unis contraignant la France à la soumission et favorisant systématiquement les intérêts allemands par rapport aux intérêts français, donne une image trop sévère de « l'impérialisme » américain. Comme les deux précédents critiques, il regrette que l'éditeur n'ait pas jugé utile de reporter les notes et sources d'archives figurant dans la thèse. Il estime néanmoins qu'un nouveau regard sur les relations politico-économiques à cette époque pourrait être utile[10].
L'universitaire et journaliste Bernard Cassen voit dans le livre une « réécriture de l'histoire d'une période décisive pour la France », ainsi que « la chronique d'une aliénation — l'atlantisme »[11].

Ces travaux sont complétés par l'exploration du rôle du syndicaliste américain Irving Brown, un des dirigeants de la Fédération américaine du travail (American Federation of Labor ou AFL) en France, l'auteure y souligne l'alliance tactique de L'AFL au service de la politique de Non Communist Left de Washington pour « rendre définitive la rupture politique de la gauche qui consacrait la restauration des classes dirigeantes françaises »[12].
Entre-temps, Annie Lacroix-Riz réalise une étude intitulée Un ministre communiste face à la question des salaires: l'action d'Ambroise Croizat de novembre 1945 à mai 1947 consacrée aux luttes de ce ministre du travail pour le développement de la protection sociale en France[13], dans laquelle, elle confirme son statut de ministre « sous tutelle » à partir de l'automne 1946[14].

Puis dans un ouvrage intitulé Les protectorats d'Afrique du Nord entre la France et Washington, du débarquement à l'indépendance, Maroc et Tunisie, 1942-1956, l'auteure, selon l'historienne Denise Bouche, met en lumière les dynamiques complexes des relations franco-américaines et leur impact sur le processus de décolonisation en Afrique du Nord rappelant au passage, l'intérêt ancien des États-Unis pour la doctrine de la Porte ouverte[15].

L'ouvrage intitulé L'Économie suédoise entre l'Est et l'Ouest 1944-1949 analyse « comment la Suède, que sa neutralité avait enrichie pendant la Seconde Guerre mondiale, fut contrainte, par les [...] pressions américaines, d'adhérer à un plan Marshall dont, selon l'auteure, elle pouvait fort bien se passer »[16],[17]. Hubert Bonin confirme la qualité d'une « démonstration [faite] avec maestria », « mobilisant la moindre bribe d'archive » « complétée par la riche correspondance envoyée au Quai d'Orsay » pour restituer avec précision les systèmes de relation bilatéraux[18].

Histoire de la collaboration et de l'épuration

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Dans les années 1980, elle oriente ses travaux sur les relations internationales dans la première moitié du XXe siècle, de la guerre de 1914-1918 à la guerre froide. En 1983, dans le cadre d'une recherche sur les nationalisations d'après-guerre, elle commence à travailler sur les archives de la Commission nationale interprofessionnelle d'épuration, un travail dont elle tire, en 1986, un article sur « Les grandes banques françaises : de la collaboration à l'épuration, 1940 - 1950 »[19].

Dans les années 1990, ses recherches l'amènent à étudier la collaboration des élites, économiques notamment : Industriels et banquiers français sous l'Occupation, puis Le Choix de la défaite. Les élites françaises dans les années 1930 et De Munich à Vichy : l’assassinat de la Troisième République [20] qui traitent de la décennie précédant l'Occupation[21].

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Défilé des troupes allemandes en juin 1940, Avenue Foch (Paris), après la défaite française. (Archives fédérales d'Allemagne).

Pour Gilles Perrault dans Le Choix de la défaite, « Annie Lacroix Riz accomplit [...], à sa manière énergique, le vœu formulé naguère par Marc Bloch », tel qu'énoncé à la fin d'un article de l'historien publié anonymement en avril 1944 dans la revue Les Cahiers politiques et ajouté en annexe dans l'édition Gallimard de L'Étrange Défaite en 1990 (pages 246-253)[22]:

« Le jour viendra en effet et peut-être bientôt où il sera possible de faire la lumière sur les intrigues menées chez nous de 1933 à 1939 en faveur de l’Axe Rome-Berlin pour lui livrer la domination de l'Europe en détruisant de nos propres mains tout l'édifice de nos alliances et de nos amitiés. Les responsabilités des militaires français ne peuvent se séparer sur ce point de celles des politiciens comme Laval, des journalistes comme Brinon, des hommes d'affaires comme ceux du Creusot, des hommes de mains comme les agitateurs du 6 février, mais elles ne sont pas les seules elles n'en apparaissent que comme plus dangereuses et plus coupables pour s'être laissées entraîner dans ce vaste ensemble. [..] [à porter à] l'instruction du procès de la vaste entreprise de trahison. »

Des révélations d'archives confirment ainsi les intuitions de l'historien fusillé par les nazis : même s'il n’y eut sans doute pas choix délibéré de la défaite, la volonté de vaincre faisait cruellement défaut, ce que démontre l'auteure [23]. Jacques Pauwels en fait une lecture socio-économique de classe[24]. D'Allemagne, une critique de l'historienne Elisabeth Bokelmann valorise un texte inhabituel issu d’un énorme travail « saturé de matériel, de multiples citations et sources », et rappelle le propos du général allemand Walter von Reichenau :  « la France  nous fut donnée ». À propos de l'auteure décrite comme une « historienne pugnace » mais communiste, elle estime qu' «  il serait erroné de stigmatiser en bloc le présent ouvrage […] ; certains enseignements y sont trop importants », bien que le cas de la France généralisé à tout le continent soit discutable, conclut-elle[25],[26]. Pour Jean-Joseph Boillot, « la lecture de ce livre d'histoire s'avère particulièrement utile pour comprendre comment naissent les idéologies économiques en France. Et comment de puissants réseaux d’influence et de financement les portent en avant sur la scène médiatique »[27].

Annie Lacroix-Riz approfondit ses recherches avec De Munich à Vichy, paru en 2008, que le sociologue Alain Bihr, salue également comme la poursuite du souhait de Marc Bloch, qu’avait commencé à exaucer Le Choix de la défaite : la thèse du complot est, juge-t-il, fondée sur une « montagne d’archives » de toutes origines et sur une énorme bibliographie[28]. Il note, comme Maurice Genty, que l'analyse proposée par l'historienne va à l’encontre de l'histoire officielle indulgente pour Vichy, telle que d'abord décrite notamment par Robert Aron[28], et répétée par les historiens du « consensus »[29].

Industriels et banquiers français sous l'Occupation, paraît en 1999[N 3], Georges Bensoussan, qui commente l'ouvrage cite les industriels comme Peugeot, Berliet, Renault[31],[N 4] ou Schueller (L'Oréal) qui financent des groupes clandestins tels la Cagoule œuvrant à se débarrasser de « l'ennemi intérieur » que représentent les soutiens du Front populaire. Bensoussan indique qu'Annie Lacroix-Riz montre également « l'empressement des entreprises françaises à collaborer en 1940-1941, sûres de la victoire finale de l'Allemagne : l'aéronautique, l'automobile, comme la sidérurgie tourneront à plein régime (et dans certains cas à 100 %) pour le Reich en 1944. Tandis que l'État français, prêt à céder, n'est pas forcément demandeur ».

Est étudié, en particulier, le cas de la grande chimie française (Kuhlmann, Rhône-Poulenc et Ugine), et la création de la firme franco-allemande Francolor[35] (IG Farben[N 5] et Kuhlmann), comme le renforcement de l'alliance d’avant-guerre entre la Degussa-Degesch et Ugine via la création de Durferrit possédée depuis 1941 à 49 % par Degesch [37],[N 6],[N 7].
Annie Lacroix-Riz étudie également la confiscation des biens juifs (aryanisation), et note « qu'à la Libération, d'énormes sommes d'archives patronales ont été détruites qui rendent l'écriture de cette histoire plus difficile »[37],[39],[40],[41],[24].

La juriste américaine Vivian Curran indique que pour Lacroix-Riz les banques françaises sont allées jusqu'à donner la priorité à leur propre agenda, indépendamment et parfois contrairement à l'objectif du régime de Vichy. Selon Lacroix-Riz, les banques n'ont eu aucun scrupule à agir dans le seul but d'accroître leurs propres profits. Elle conclut également qu'en raison de l'empressement du secteur bancaire français à faire des affaires avec les nazis, non seulement les banques ont gagné de grosses sommes d'argent, mais l'Allemagne a également profité beaucoup plus de ses transactions avec les banques françaises que de ses transactions avec les banques d'autres pays occupés[42].
Dans un article examinant les analyses de différents auteurs sur le sujet de la collaboration économique du patronat français durant l'administration dirigiste à rhétorique corporatiste de Vichy, l'économiste nord-américain Kenneth Mouré oppose et rapproche plus particulièrement celle de l'historien François Marcot qui tend à déterminer et différencier la « collaboration » à partir du terme d'« intention » opposé à celui d’« accommodation » —  afin de préserver l’économie française en vue de la reconstruction d’après guerre —, à l'analyse intransigeante et strictement marxiste d'Annie Lacroix-Riz dans laquelle, elle considère que les intérêts de classe constituent les déterminants essentiels de la politique et des pratiques commerciales. Elle estime ainsi que le comportement capitaliste est facilement transférable entre le fascisme et un régime républicain tant que les intérêts du patronat sont maintenus au-dessus de ceux des travailleurs[43],[N 8].

Pour Chloé Maurel les travaux d'Annie Lacroix-Riz (Industriels et banquiers sous l'Occupation en 1999 et Le Choix de la défaite en 2006), montrent un ralliement précoce, dès les années 1930, à la politique économique du Troisième Reich, des représentants du haut patronat français sous la tutelle du Comité des forges et de la Banque de France. L'historienne a été attaquée de manière virulente pour ses conclusions. Le patronat français promeut, de son côté, une histoire plus flatteuse, et s'appuie en cela sur des historiens plus favorables à son image.[...] « L'historienne Sonia Combe montre en 1994 dans Archives interdites, que les archives permettant de faire l'histoire du patronat sont souvent difficilement accessibles, les chercheurs se heurtant à des « mécanismes de censure invisible et d'autocensure » »[44],[N 9], ou encore à des refus de publication d'études, comme rapporté par Le Monde[46].

La Non-épuration constitue une suite logique des précédents ouvrages. Selon l'américaniste Claude Grimal l'ouvrage répond à l'avertissement du philosophe Vladimir Jankélévitch en 1948 : « Demain la Résistance devra se justifier pour avoir résisté ». Pour Annie Lacroix-Riz, les collaborateurs bénéficient d'indulgence ou de clémence comme les magistrats eux-mêmes, tandis que les résistants sont accusés des pires crimes, avec pour écran l'image des femmes tondues. L'épuration « juste et mesurée » prônée par l'État de droit gaulliste après la Libération, à laquelle il aurait ensuite mis un terme pour le plus grand bien du pays ne fut pour Charles de Gaulle et les alliés que favorable au statu quo général des élites[47].

Sur ces sujets, l'historien contemporanéiste Olivier Dard observe que les années 1930 tiennent fréquemment le rôle de « repoussoir » mais qu'il convient de tenir compte « des représentations, largement négatives, portées sur des élites qui se caractériseraient par leur incompétence, leur veulerie et leur corruptibilité. Ainsi, toutes ces dernières années, une historienne, isolée dans le monde universitaire, Annie Lacroix-Riz, a prétendu démontrer dans différents ouvrages, notamment dans l'un intitulé Le Choix de la défaite, que les élites françaises, largement corrompues et gangrenées, avaient délibérément provoqué la défaite de 1940, présentée comme une « divine surprise » dont elles auraient profité. La thèse n'est pas nouvelle et se retrouve illustrée dans une prose abondante des années 1930 et 1940[48]. »

Les historiens Jean-François Muracciole et François Broche critiquent également « une longue tradition d'historiographie militante, d'Henri Guillemin à Annie Lacroix-Riz, [qui] s'est efforcée d'établir des similitudes entre les épisodes de défaite militaire suivis d'une occupation étrangère (1814-1819 et surtout 1870-1873 et 1940-1944) pour dénoncer la tendance défaitiste, capitularde, voire purement et simplement « collaboratrice » des élites françaises qui auraient ainsi cherché dans les armées étrangères le rempart contre le péril de la subversion intérieure (de la Commune de Paris en 1871 à la poussée sociale du Front populaire en 1936). [...] Ces analyses relevant avant tout d'une histoire engagée, pour ne pas dire partisane, n'aident pas vraiment à saisir ce qui se joue en France entre 1940 et 1944. [...] En réalité, bien que le mot soit ancien, la collaboration du type de celle qui exista dans la France des années 1940-1944 demeure sans précédent dans notre histoire[49]. »

Rendant compte de la nouvelle édition d’Industriels et banquiers français sous l'Occupation (2013), l'historien Hubert Bonin, salue la première partie de l'étude, « tableau approfondi des cercles d'hommes d’affaires (...) impliqués [dans la collaboration économique][40] », mais se montre plus critique devant le reste de l'ouvrage.

Relations internationales et plan Marshall

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image symbolique représentant un navire aux voiles représentant les drapeaux européens, vogue sur l'Europe en cendres
Photographie de l'exposition Marshall Plan Programs, U.S. Department of State, The National Archives at College Park (Maryland).

L'ouvrage Les origines du Plan Marshall - Le mythe de l'« aide américaine » (2023), selon Roland Pfefferkorn, « bouscule les représentations erronées, mais fort répandues, sur « l'aide » désintéressée que les États-Unis auraient accordée aux pays d'Europe de l'Ouest entre 1948 et 1952 »[50],[51],[52]. Le sociologue remarque également que son enquête historique s'appuyant sur les archives françaises et étatsuniennes remonte aux années 1941-1945, notamment au Prêt-bail à l'Angleterre de 1941-1942 et aux accords de Bretton Woods de 1944. L'objectif originel du Plan Marshall consistait moins à aider l'Europe qu'à sauver l'Amérique de la récession qui menaçait. Il s'agissait d'assurer aux États-Unis des sources d'approvisionnement en matières premières (souvent contrôlées par les puissances coloniales européennes) et des débouchés pour leurs exportations (dans les pays européens et leurs colonies). La priorité du Plan était le relèvement de l'Allemagne. En France, le capital financier et la haute fonction publique sont atlantistes, de même que le MRP et la SFIO ; de Gaulle, isolé, est plus ambigu. L'objectif ultime du Plan était de consolider l'hégémonie des États-Unis, à la fois financière, commerciale, politique et culturelle (Accord Blum-Byrnes sur le cinéma) [N 10], et le renvoi des ministres communistes du premier gouvernement Ramadier, conditions posées avant la signature de l'accord définitif. Hubert Bonin note également qu'« elle reconstitue clairement comment la perception d'une menace soviétique a conduit nombre de courants élitaires à rejoindre une alliance transatlantique de plus en plus articulée autour d'axes de coopération financière et commerciale »[57], évoquant notamment la création du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale ainsi que la « mission » de Jean Monnet et au niveau académique l'influence critiquée par l'auteure de Jean-Baptiste Duroselle[57]. Jacques Pauwels le résume en parlant d'une opération de « vassalisation de la France »[58],[59]. Anaclet Pons historien à l'université de Valence (Espagne), abonde dans le même sens, en soulignant que l'auteure anticonformiste ne peut laisser indifférent[60]. Éric Branca parle d’une avancée majeure de « la connaissance des rapports secrets franco-américains », d'un ouvrage essentiel pour remonter aux sources de la « servitude volontaire », sur la base d’archives exhumées qui n’intéressent guère les historiens, mais « d’une actualité brûlante »[59],[61].

Le rôle du Vatican dans les relations internationales

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Eugenio Pacelli avec Rudolf Buttmann, Franz von Papen, Ludwig Kaas, Alfredo Ottaviani et Giuseppe Pizzardo lors du Concordat du 20 juillet 1933 à Rome. (Archives fédérales d'Allemagne).

En 1996, Annie Lacroix-Riz publie une première version de l'ouvrage intitulé Le Vatican, l'Europe et le Reich (réédité et enrichi dans l'édition suivante) dans lequel est explorée la politique étrangère de l'État du Vatican pendant la période allant du début du XXe siècle aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale. Pour Alain Bihr, l'auteure y soutient qu'en dépit de bouleversements historiques, le Vatican poursuit une Realpolitik cohérente d'alliance durable avec l'Allemagne, quelles que soient les idéologies officielles de ses dirigeants. Initialement, le Vatican favorise l'Empire austro-hongrois, mais change d'allégeance au profit du Reich pendant la Première Guerre mondiale. Il soutient les ambitions territoriales de l'Allemagne et contribue plus tard à son programme expansionniste, notamment à l'Anschluss et aux invasions militaires. Le Vatican ne dit rien sur les atrocités nazies, notamment la destruction des juifs d'Europe[62], ni sur les atrocités commises par le régime oustachi en Croatie. Pour l'historien germaniste Paul Pasteur, « elle s'intéresse aux pressions exercées par le Vatican sur les hiérarchies locales ou nationales pour faire avancer son propre point de vue tout en exacerbant, si nécessaire, les tensions entre les peuples. Elle étudie à travers les rapports des diplomates français, qui ne peuvent être que choqués, « l’obsession anti-serbe » de l'Église autrichienne et de la coalition liant les deux empires, l'allemand et l'austro-hongrois, contre la Serbie depuis 1878 »[63]. « Pacelli et le Vatican, au nom de la lutte contre le libéralisme et le socialisme, encouragent des tendances autoritaires et l'alliance des catholiques avec des mouvements fascistes, voire avec les nationaux- socialistes »[64].

Lorsque l'Allemagne est vaincue sur le front de l'Est, le Vatican facilite la fuite des nazis de haut rang par la voie d'exfiltrations[65] vers l'Amérique du Sud, vers l'Argentine, ou la Bolivie notamment (comme le fut Klaus Barbie, bourreau de Jean Moulin). Il recherche également des alliances avec les États-Unis pour garantir une position favorable à l'Allemagne après guerre. Le Vatican joue un rôle dans la renaissance du paysage politique de l'Allemagne de l'Ouest en rétablissant le Parti catholique du centre sous le nom de CDU et CSU, qui domine la politique allemande jusque dans les années 1970. L'ouvrage méticuleusement documenté soulève des questions sur les méthodes diplomatiques et les intérêts financiers du Vatican, suggérant qu'ils ont fortement influencé ses actions. Cela mène à une enquête sur le rôle du clergé et sur les affaires financières du Vatican[66]. À l'inverse de la thèse de l'anticommunisme exclusif, la continuité de la ligne politique, financière et territoriale de la Curie romaine est soulignée[67],[68].

Ce sont les « silences » prêtés à Pie XII entre 1939 et 1945 qui ont surtout suscité des controverses[69]. Mais les ouvrages publiés après l'ouverture des archives du Vatican voulue par Paul VI ne révèlent rien de nouveau, pas même celui d'Andrea Riccardi, déclare Fabrice Bouthillon[70].

Selon Jean-Marie Donegani en 1999, et Francis Latour en 1996 dans son livre Le Vatican, l'Europe et le Reich De la Première Guerre mondiale à la guerre froide , elle soutient que l'antibolchevisme de la Curie ne rend pas compte d'une stratégie vaticane dictée par des considérations avant tout territoriales et qui s'est largement confondue avec celle du Reich : promotion du germanisme contre le slavisme à l'Est et contre divers adversaires à l'Ouest[71],[72]. Elle indique que la dimension spirituelle n'est jamais considérée [68] et que Pie XII « partageait avec ses intimes allemands un Antisémitisme toujours assimilé au judéo-bolchévisme »[71].

Dans une tribune du Monde du intitulée « Pie XII, « pape de Hitler » », elle déclare qu'avec l'appui de Pie XII, « l'Église s'engagea activement à l'est de l'Europe dans l'extermination[73] ».

Dans une analyse portant sur l'historiographie de l'Église catholique et la Seconde Guerre mondiale, le professeur émérite d'histoire contemporaine et spécialiste d'histoire du catholicisme Étienne Fouilloux évoque la « lourde charge unilatérale d'Annie Lacroix-Riz » contre le pape, aussi « partisane » selon l'historien que les travaux de certains défenseurs de Pie XII tels que Pierre Blet, Jean Chélini et Vesna Drapac[74].

Critique de la nouvelle historiographie

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Dans L'Histoire contemporaine toujours sous influence, Annie Lacroix-Riz analyse les pratiques de la nouvelle génération d' historiens et souligne les risques de l'histoire sur commande ; « en effet être payé par une firme pour écrire l'histoire de celle-ci, ou bien être chargé d'expertise dans une commission créée par l'État pour résoudre un problème politique (comme par exemple pour le Rapport Mattéoli destiné à calmer les esprits au sujet de la liste supposée détruite des Juifs de France) peut comporter des tentations ». Elle estime que « les travaux nés de la collaboration entre scientifiques et donneurs d’ordres financiers semblent se tenir à distance des archives originales et éviter la confrontation aux sources[75] ». Catherine Coquery-Vidrovitch citant Gérard Noiriel rappelle que « L'important, c'est de clarifier les différents types d'exercice auxquels nous participons, car ce qui est inadmissible dans une société démocratique, c'est la confusion des rôles et la confusion des genres »[76].

Le sociologue Roland Pfefferkorn dans une recension de la première version de l'ouvrage écrit que l'auteure y pointe les pressions qui cherchent à orienter la recherche historique et l'enseignement de la discipline[77]. Ceci dit, Annie Lacroix-Riz possède un point fort incomparable : elle pratique les archives de façon intensive et régulière ce qui « lui fournit des arguments imparables pour critiquer ou inverser des analyses ou des rapports récents dont elle est en mesure de démontrer certaines légèretés »[76].
Claude Liauzu complète en indiquant qu'Annie Lacroix-Riz « soulève aussi le problème de la censure d'État sur les archives, rendue possible par la complaisance des historiens, comme c'est le cas pour la guerre d'Algérie »[78],[N 11]. Catherine Coquery-Vidrovitch indique également que Lacroix-Riz ne supporte pas « le constant souci de médiation modérée » de René Rémond, qu'elle décrit comme le « symbole de l'histoire institutionnelle française »[80],[N 12].

Claude Mazauric, historien de la Révolution française engagé au Parti communiste français[82],[83] et critique de l'ouvrage de François Furet sur la Révolution française, tout comme Annie Lacroix-Riz[76], estime que « depuis le dernier tiers du XXe siècle, Annie Lacroix-Riz poursuit avec persévérance un combat méritoire et nécessaire contre les tentatives inlassablement réitérées d'exempter la grande bourgeoisie française de son essentielle responsabilité politique et morale dans la collaboration avec le nazisme, après la défaite de 1940 » et « aura dû affronter l'une des pires accumulations d'embûches qui se puissent imaginer contre un parcours scientifique : silence médiatique prolongé, médisances quant à ses intentions, manœuvres et polémiques impitoyables visant à minimiser ou circonscrire l'effet de ses travaux, ou à les discréditer au plan académique »[84].

Querelles historiennes, controverses et prises à partie

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Prise à partie sur la collaboration

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En juillet 2015, après une exposition sur les cinquante ans de recherche historiographique sur la collaboration « La Collaboration (1940-1945) » aux archives nationales, Annie Lacroix-Riz fait le point dans la section Les livres du mois du Monde diplomatique. Dans son article intitulé Troublante indulgence envers la collaboration, elle regrette des silences et omissions, sur les élites notamment, et un glissement de l'historiographie vers des études psychologiques, citant Bénédicte Vergez-Chaignon, Bernard Costagliola ou Claude Barbier, elle note, d'une part une sorte de réhabilitation et d'autre part, une édulcoration du rôle de la Résistance. Selon elle, Bénédicte Vergez-Chaignon « réhabilit[erait] les « vichysto-résistants[85] » » et « poursui[vrai]t sans faiblir sa longue normalisation de Vichy avec [sa biographie sur] Pétain[86]. »

Bernard Costaglia, cité dans l'article et auteur d'une biographie de François Darlan[87], n'est pas satisfait et adresse un droit de réponse au journal, dans lequel, il justifie son analyse psychologique de François Darlan, chef du gouvernement de Vichy et ses conclusions relatives à la lourde implication personnelle de l'amiral dans la politique de collaboration du régime avec l'Allemagne nazie. L'historien rappelle in fine que ses conclusions sont reprises dans les recensions du Monde, du Figaro et du Canard enchaîné, sa plume ayant de surcroît été jugée « sévère » envers Darlan, « en contraste frappant, donc, avec la critique d'Annie Lacroix-Riz qui, en une douzaine de lignes, cumule des fautes, dont une de taille, et un jugement d’ensemble tout à fait erroné[88]. »[N 13].

La controverse sur l'industriel Louis Renault

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Bombardement de l’usine Renault de Boulogne-Billancourt, le 3/4 mars 1942, par les forces alliées de la Royal Air Force Bomber Command. Photo, collection de l'Imperial War Museum[N 14].

Georges Bensoussan, qui commente l'ouvrage Industriels et banquiers sous l'occupation cite les industriels comme Peugeot, Berliet, Renault[37],[31],[N 15] ou Schueller (L'Oréal) qui financent des groupes clandestins tels la Cagoule œuvrant à se débarrasser de « l'ennemi intérieur » que représentent les soutiens du Front populaire. Bensoussan indique qu'Annie Lacroix-Riz montre également « l'empressement des entreprises françaises à collaborer en 1940-1941, sûres de la victoire finale de l'Allemagne : l'aéronautique, l'automobile, comme la sidérurgie tourneront à plein régime (et dans certains cas à 100 %) pour le Reich en 1944. Tandis que l'État français, prêt à céder, n'est pas forcément demandeur ».

L'historien Dominique Lejeune rappelle qu' « à la Libération, Louis Renault, suspecté de collaboration, est emprisonné, ses usines sont d’abord réquisitionnées puis nationalisées ». Pour l'historien « les soupçons reposent en bonne part sur des symboles », en effet « Louis Renault incarne le patron autocratique de l’entre-deux-guerres [...], le capitaliste profiteur de guerre, l’opposant au Front populaire et aux syndicats ». Plus concrètement il y a  : la réparation de chars pour le compte de la Wehrmacht, « peut-être le financement dans les années 1930, du mouvement d'extrême droite la Cagoule[91] ».

Cette nationalisation-sanction [est] jusqu’au début du XXIe siècle matière à controverse. Après un jugement en faveur des héritiers de l'industriel contre le Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane en 2010[92], l’année suivante, huit petits-enfants de Louis Renault demandent, en vain [34], à la justice de réviser la nationalisation de 1945[32].

Deux positions s’opposent ; l’une portée notamment par l'historienne qui dénonce une « vaste entreprise de réhabilitation de Louis Renault et du haut patronat français sous l'Occupation », l’autre portée par Laurent Dingli, mari de la petite-fille de Louis Renault, et auteur en 2000 d'une biographie consacrée à l'industriel[93] qui, dans un article publié sur son site dédié à Louis Renault, accuse Annie Lacroix-Riz d' « erreurs historiques majeures », conteste la proximité de Renault avec l'extrême droite, admettant toutefois qu’ont eu lieu des négociations avec les Allemands et que pour ce qui est des réparations de chars, les usines Renault travaillaient sous la contrainte, et sous contrôle allemand[92]. Il dédouane Louis Renault, aux dépens du directeur général de l’entreprise François Lehideux et des Allemands [91]. À le lire, le dossier est bien mince pour justifier la nationalisation-sanction de 1945[92], estiment Pascale Robert-Diard et Thomas Wieder.

La controverse sur la production française de Zyklon B

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Procès IG Farben (Nuremberg, 27 août 1947). Box des dirigeants d'IG Farben.

En [94], « Les Élites françaises et la collaboration économique », une contribution d'Annie Lacroix-Riz commandée, selon elle[95], par la revue Études et Documents et qui, selon Vivian Curran, met au jour la complicité de banquiers et industriels français avec les nazis au seul motif du profit suivie d'une « falsification » après-guerre[96], est refusée par le comité de lecture de cette revue[97], ce que l'historienne interprète comme une censure[98]. La fabrication française de Zyklon B (cyanure d’hydrogène) et le refus de publication de l'article de Lacroix-Riz sont révélés par deux articles publiés fin 1996[97],[99]. La publication du second de ces articles, dans L'Humanité du , lance la controverse publique, dont la presse internationale se fait l'écho[100],[94],[101]. S'appuyant sur des archives allemandes, britanniques et américaines, l'auteur y soutenait que le groupe Ugine avait investi dans sa filiale à 51 % Durferrit-Sofumi, codétenue à 49 % par la société allemande Degesch du groupe IG Farben[94],[102],[103], pour produire du gaz Zyklon B. L'historienne tire argument de l'intervention de techniciens allemands et d'un « accroissement disproportionné » de la production qui, selon elle, ne pouvait être expliqué par celui de la demande d'insecticide[97]. Dans un article publié en 1997[104], Annie Lacroix-Riz soutient que le Zyklon B ainsi produit en France était « entièrement destiné à l'Allemagne et à des fins exclusivement militaires »[105]. Elle reconnaît cependant que « nous n'avons pas encore de documents prouvant formellement que le Zyklon fabriqué dans l'Oise était destiné aux camps »[106]. Elle reprend cette thèse dans son livre Industriels et banquiers sous l'Occupation (1999), décrit par Jon Henley, journaliste au quotidien britannique The Guardian, comme « extrêmement bien documenté »[107],[108] et par l'économiste Kenneth Mouré de l'université de Santa Barbara (Californie), comme « agressivement marxiste »[43],[109].

Est étudié, en particulier, le cas de la grande chimie française (Kuhlmann, Rhône-Poulenc et Ugine), et la création de la firme franco-allemande Francolor[35] (IG Farben[N 16] et Kuhlmann), comme le renforcement de l'alliance d’avant-guerre entre la Degussa-Degesch et Ugine via la création de Durferrit possédée depuis 1941 à 49 % par Degesch [37],[N 17],[N 18].
Annie Lacroix-Riz étudie également la confiscation des biens juifs (aryanisation), et note « qu'à la Libération, d'énormes sommes d'archives patronales ont été détruites qui rendent l'écriture de cette histoire plus difficile »[37],[39],[40],[41],[24].

Robert Paxton indique qu'Annie Lacroix-Riz « a sûrement raison de souligner[...] l'empressement de certains industriels français, dès l'été 1940, à conclure des contrats de production avec des autorités allemandes, sans attendre un Diktat allemand ou un ordre de Vichy » cependant, il estime qu'« elle a tort de suggérer que ces industriels sont typiques de tous les entrepreneurs français », il poursuit en écrivant que « les secteurs qu'elle étudie, - la chimie, l'aluminium, le caoutchouc, la soie pour parachutes -, sont exceptionnels. Ils fournissent des produits de haute valeur militaire dont certains manquent à l'Allemagne », pour finir, il lui reproche de s'être principalement appuyée sur les archives de la Délégation française auprès de la Commission d'armistice (CA) à Wiesbaden[110]. En revanche, selon les journalistes Paul Webster et Stella Hughes, elle s'est appuyée sur des sources allemandes, britanniques et américaines[111],[97]. Denis Peschanski, rapproche la production de Zyklon B de l'usine française, qui aurait atteint 37 tonnes en [106], de la consommation du camp d'Auschwitz, qui « n'en avait commandé que 14 tonnes en 1943 et n'avait pas eu de difficultés d'approvisionnement auprès d'usines allemandes »[112]. Il considère que la réponse à la question de l'éventuelle fourniture par Ugine de Zyklon B à Auschwitz « se trouve sans doute dans les archives de la Degesch (qui a fabriqué le Zyklon B pour les chambres à gaz) difficiles d'accès, mais qu'[Annie Lacroix-Riz] n'a pas essayé d'avoir et, surtout, dans les archives d'Auschwitz, qui, elles, sont accessibles »[112]. Selon Hervé Joly, « le rapprochement fait par Annie Lacroix-Riz entre les augmentations de capital de la Durferrit-Sofumi intervenues en 1943 et les nouveaux débouchés du Zyklon B dans les camps d'extermination n'a donc pas de sens » : « seule la société mère [Degesch] aurait directement vendu 50 tonnes de cyanure de sodium aux Allemands entre 1940 et 1944, ce qui correspondrait à 1,9 % de la production totale »[105]. Selon cet auteur, « d’après toutes les indications concordantes […] la préoccupation des Allemands est seulement de développer la structure de commercialisation et d'application des antiparasites gazeux en France » pour réaliser « les nombreuses fumigations commandées par les troupes d'occupation », l'activité de la filiale commune avec Ugine étant « expressément limitée à la France, aux colonies françaises et aux pays de protectorat et sous-mandat […] À un moment où leurs capacités de production nationales sont encore excédentaires, la motivation des Allemands n’est évidemment pas de faire pénétrer Ugine sur leur propre marché »[113]. Annie Lacroix-Riz fait observer toutefois que les étiquettes du Zyklon B produit dans l'usine Ugine de Villers-Saint-Sépulcre « étaient en allemand »[114].

La controverse sur l'Holodomor

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Reconnaissance internationale du Holodomor en 2008.
Reconnaissance internationale du Holodomor en 2023.

Lors de la parution du livre décrit comme « efficace» par Jean-Jacques Becker[115]Le Livre noir du communisme, dirigé par Stéphane Courtois, qui dénonce les crimes du communisme (1997), Annie Lacroix-Riz est prise à partie, elle sait par ses recherches antérieures sur les relations entre la Russie et l'Ukraine, que ce pays devenu indépendant de la Russie, tient à faire reconnaitre l'Holodomor comme crime contre l'humanité. Ainsi après la Révolution orange, le président Viktor Iouchtchenko avait-il déposé un projet de loi qualifiant la famine de 1932-1933 de génocide, dont la négation sera[it] punie[116]. Au Canada[117]et en France, la diaspora ukrainienne agit dans le même sens[118]. Des pressions sont exercées sur l'historienne, indique Gilles Manceron[119] et selon l'historienne des sciences sociales, Valérie Kozlowski « un véritable bras de fer est engagé entre l'historienne et la communauté ukrainienne de France et les principaux responsables des associations ukrainiennes ». « Ces derniers lui reprochent des écrits particulièrement virulents à l'encontre de Symon Petlioura »[N 19], mais aussi ceux « visant le cardinal André Szeptyckyj, métropolite ukrainien au moment de la Seconde Guerre mondiale, l'historienne les qualifiant notamment tous deux d'antisémites. Annie Lacroix-Riz soutient également la thèse selon laquelle la famine de 1933 n'a jamais existé et ne serait qu'une invention du Vatican, assisté en la circonstance des services secrets américains. Une action en justice pour diffamation [a eu lieu] à l'encontre des groupements ukrainiens qui ont demandé au recteur de l'université Paris-VII d'intervenir pour modérer les propos de l'historienne »[118]. Dans un entretien ultérieur de 2017, Stéphane Courtois indique qu'il ne lui jette pas la pierre, ni à d'autres philosophes communistes, ayant été lui-même militant maoïste dans sa jeunesse[121].

Dans une « présentation critique de documents originaux »[122] sur l' « extermination par la faim » en Ukraine en 1933 (Holodomor en ukrainien), diffusée à ses étudiants en 2004[123] mise à jour[124] et complétée[125] en 2008, Lacroix-Riz conteste la présentation de cette famine comme résultant d'une intention « génocidaire » du pouvoir soviétique, préférant y voir « une sérieuse disette conduisant à un strict renforcement du rationnement »[123],[126], qui « résultait de phénomènes naturels et sociopolitiques »[125]. Elle s'appuie notamment sur les analyses de Wheatcroft et Davies[127], qui, selon Mark Tauger, « réfutent décisivement les explications intentionnalistes »[128]. Elle dénonce une « opération de propagande », « un bobard »[126],[129] ». Elle reprend à son compte l'analyse de Douglas Tottle (en) (selon lequel le Holodomor est une création « frauduleuse » de « propagandistes nazis »[130]), dont elle considère l'ouvrage « essentiel »[124],[131]. Ses articles sur ce sujet furent au cœur d'une importante controverse.

Son texte originel a suscité en 2006 de vives réactions, dans les associations de la diaspora ukrainienne, dont le Congrès mondial ukrainien[132]. À la suite de ces propos, une association d'Ukrainiens, soutenue par l'historien Stéphane Courtois, a organisé une pétition pour « appeler les plus hautes autorités de l’État à tout mettre en œuvre pour lutter contre le révisionnisme stalinien », que l'on peut interpréter comme une demande de suspension comme professeur d'université. Il s'est ensuivi une contre-pétition, dont les premiers signataires sont principalement des communistes dits orthodoxes[133].

Dans une interview de [134], interrogée par Daniel Laurent sur l'éventuelle dimension négationniste de son démenti du génocide stalinien en Ukraine, l'historienne réplique en renvoyant à ses recherches et en accusant ses contradicteurs de vouloir dédouaner les « autonomistes » ukrainiens, antisémites auxiliaires des Einsatzgruppen :

« Qu’on cesse de prendre les criailleries des associations “ukrainiennes” ou présumées telles pour des propos scientifiques. Ce que celles-ci me reprochent, et elles l'avouent dans leurs sites, c'est avant tout de montrer, dans divers travaux, publiés, eux, tel Le Vatican, l'Europe et le Reich, que les mouvements “autonomistes” ukrainiens dépendaient financièrement de Berlin bien avant la Deuxième Guerre mondiale, qu'ils ont contribué à l’extermination des juifs et des Russes d'URSS (Raul Hilberg l'a exposé avant moi et plus longuement) et que Szepticky, évêque de Lemberg (autrichienne) puis Lwow (polonaise), a été le soutien de la stratégie autrichienne puis allemande en et contre la Russie, tsariste puis bolchevique, depuis les premières années du XXe siècle, sous l'égide du Vatican. Qu'il ait béni la division nazie “Galicia”, et que les « autonomistes » ukrainiens aient participé en masse aux massacres de juifs et de Russes aux côtés de l'occupant allemand sont des affirmations qui rendent les associations “ukrainiennes” hystériques. Elles reposent sur des faits établis. »

Selon Stéphane Courtois, coordinateur du Livre noir du communisme, Lacroix-Riz s'appuie sur des dizaines de dépêches du Quai d'Orsay mais sans jamais s'interroger sur les conditions de production de ces dépêches, ne tenant « aucun compte des règles de travail élémentaires de l'historien ». De plus, Stéphane Courtois, qui cite notamment un ouvrage regroupant six mille témoignages de survivants, affirme que Lacroix-Riz « ignore les témoignages de base », et, de surcroît, « ignore tout autant les nombreux travaux tirés des archives soviétiques synthétisés par Nicolas Werth (…) elle ignore tout autant les nombreux ouvrages en anglais »[135],[136].

Annie Lacroix-Riz répond :

« Staline et le régime soviétique auraient donc eu la capacité d'enfouir à jamais les morts entassés en quelques mois, alors que l'extermination de six millions de juifs, étirée sur près de trois ans a accumulé des preuves immédiatement visibles, perçues d'emblée très au-delà des frontières de la réalisation du processus, et conservées sur les lieux du génocide malgré les efforts que fit le IIIe Reich pour en dissimuler toute trace à partir de 1944 »[137].

Guerre froide et URSS stalinienne

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Annie Lacroix-Riz a fortement critiqué l'utilisation pédagogique du documentaire Staline, le tyran rouge, consacré à la dictature de Staline, qu'elle qualifie de « vulgate anticommuniste » visant à « effrayer les jeunes »[138]. Ce film de M6, dont le conseiller historique est Nicolas Werth, l'un des meilleurs connaisseurs français de cette période et directeur de recherche à l'IHTP[126], est laissé libre de droit dans l'Éducation nationale[139]. L'historien René Rémond considère qu'Annie Lacroix-Riz « en est restée à la problématique politique de la Guerre froide. Elle continue à évoluer dans une perspective manichéenne, où un camp représente le bien, la liberté, la paix, c’est celui de Moscou ; et l'autre, qui est le contraire, l'empire du Mal (…)[140] ». En 2019, l'historien Gilles Morin de la Fondation Jean-Jaurès la qualifie d'« ultime défenseur en France du pacte germano-soviétique »[141].

Théorie du « complot synarchiste »

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Dans ses travaux sur la collaboration économique de la France avec l'Allemagne pendant l'Occupation, Annie Lacroix-Riz soutient la véracité de la « Synarchie », théorie du complot tenue pour un mythe par les historiens contemporanéistes[142],[143],[144],[145],[146],[147],[148],[149]. L'historien Robert Paxton[110] remarque que les travaux de Lacroix-Riz posent un « problème de sources », estimant que celles-ci sont incomplètes, et il reproche à Lacroix-Riz d'être « visiblement attirée par la thèse du complot. Elle revient au vieil épouvantail de la « Synarchie », contredisant par ces histoires de sociétés secrètes ses propres remarques très pertinentes sur la logique marchande à court terme[110]. »

Pour Rudy Reichstadt qui se revendique anti-marxiste[150],[N 20], avec Le Choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930, ouvrage publié en 2006 puis réédité en 2009, Annie Lacroix-Riz relance l'intérêt pour cette théorie du complot, et ses conférences filmées sur ce thème connaissent un certain succès sur le Web[152]. Son ouvrage expose la thèse d'un complot synarchique pendant l'entre-deux-guerres qui aurait manigancé la défaite militaire de la France en 1940, permettant censément aux « synarques » d'accéder au pouvoir[152] « Mon livre entre autres choses affirme que la France a fonctionné comme une dictature de la Banque de France, mais une dictature que la Banque de France a trouvée trop douce, précisément parce que la population est en mesure de s'y opposer de temps à autre. Et c'est pourquoi la Banque de France a trouvé que des institutions nouvelles qui ressembleraient à celles que l'Italie avait admirablement constituées, puis qui ressembleraient à celles que l'Allemagne avait encore mieux constituées, que des institutions nouvelles feraient beaucoup mieux l'affaire qu'une République qui laissait subsister des moyens de défense pour le maintien des salaires ou, en tout cas, leur maintien vaille que vaille[153]. »

Quelques historiens[154],[155] ou journalistes d'enquête tels Benoît Collombat, David Servenay, avec Martine Orange et notamment Frédéric Charpier, dans les chapitres qu'il signe dans la première partie (I. De la collaboration à l’anticommunisme, la reconstruction d’un système (1945-1968)) de l'ouvrage Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours - Le vrai visage du capitalisme français[156]rejoignent les descriptions d'Annie Lacroix-Riz.

Image du Journal daté du 5 septembre 1940, représentant Henri Chavin, Directeur de la sureté nationale et Secrétaire général à la Police[157].

Pour l'historien Olivier Dard, auteur de La Synarchie, le mythe du complot permanent, les travaux d'Annie Lacroix-Riz sur le sujet relèvent d'un discours anticapitaliste d'extrême gauche qui instruit à travers la synarchie le procès traditionnel du « grand capital » et des élites. Il conclut que « l'intention d'Annie Lacroix-Riz est d'historiciser cette affaire à des fins idéologiques en reprenant nombre d'accusations déjà portées en leur temps par le parti communiste […] Son usage des sources est celui d'une instruction exclusivement à charge dont la conclusion est écrite à l'avance par des postulats idéologiques clairement énoncés[158]. »

L'historien Jean-Louis Panné relève que Le Choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930 paraît dépeindre une « République fantomatique [où] tout semble [se] tramer dans des coulisses ténébreuses, des couloirs de banques et des cabinets occultes ». Il juge qu'« Annie Lacroix-Riz use sans retenue de ce que Michel Foucault appelait le « privilège de véridiction » (...) en s'instituant exploratrice des secrets de l'histoire de la France contemporaine qu'elle seule serait en mesure de cerner par sa lecture des archives. (...) En corollaire, n'ignorant rien des travaux d'autres confrères qui contredisent ses thèses, elle n'en discute nullement les arguments et les voue simplement aux « poubelles de l'histoire » ». Il souligne qu'elle se place « sous le magistère du grand historien » Marc Bloch alors qu'elle ne respecte pas les « règles élémentaires du travail d’historien » et déplore de ce fait une « captation malhonnête, simplement destinée à justifier une démarche aux antipodes de la pensée et du travail de Marc Bloch »[159]. Selon Jean-Louis Panné, Annie Lacroix-Riz prétend s'appuyer sur des archives mais « elle les passe à la moulinette de sa conviction préconçue. Nous avons soit de longues citations jamais remises dans leur contexte, soit des bribes de citations enchâssées dans ses propres phrases, dans une accumulation sans fin, hâchée, sans hiérarchie, et qui finit par rendre toutes questions abordées obscures ». À cela s'ajoute un « culte de l'archive policière - tel le fameux rapport Chavin sur la Synarchie - prise pour valide à 100 % »[153]. Dès lors, elle « renonce à toute analyse critique du document et même à toute critique (marxiste) de l'appareil d'État qui préside à la constitution des archives » et avalise « les erreurs ou les imprécisions de ces fameux rapports ». Selon Panné, le livre de l'historienne « se tient au carrefour de l'histoire et du pamphlet politique, à destination d'un public militant (...) satisfait sans doute de trouver là confirmation tautologique de ses dispositions idéologiques, une représentation simpliste du capitalisme qui s'apparente plus à la caricature (haut de forme et gros cigares) qu'à une réelle analyse, même marxiste[159] ».

Conspiracy Watch s'appuie sur les travaux d'Olivier Dard pour reprocher à Lacroix-Riz « la faible diversité [de ses] sources » ainsi que l'interprétation sans distance critique des archives policières de l'époque, qui comportent leur part d'inexactitudes et de fantasmes, notamment le rapport « truffé d’erreurs factuelles » que remet Henry Chavin, directeur de la Sûreté nationale de Vichy, au ministre de l'Intérieur à l'été 1941, point de départ des dénonciations visant le prétendu « complot synarchiste[152]. »

Militantisme politique

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Annie Lacroix-Riz est engagée politiquement au Parti communiste français (PCF) puis au Pôle de renaissance communiste en France (PRCF)[160]. Selon les historiens Marc Lazar et Stéphane Courtois « en 2004, des désaccords au sein de la Coordination communiste entraînent la création du Pôle pour la Renaissance communiste en France (prcf) dirigé par les enseignants Georges Gastaud, Fadi Kassem et Annie Lacroix-Riz[161] ». Le polémiste Thierry Wolton souligne son appartenance au PRCF, la présente comme une nostalgique du stalinisme à l'instar d'autres auteurs édités par les éditions Delga, une « figure de proue du négationnisme de gauche dans les milieux universitaires français » dont le « jugement historique est mis au service de ses idées politiques qu'elle exprime par ailleurs au Pôle de renaissance communiste en France »[162].

Elle participe en à l'université d'automne de l'Union populaire républicaine (UPR) de François Asselineau[163].[pertinence contestée]

Publications

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Documentaires

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En tant qu'historienne, Annie Lacroix-Riz est sollicitée par la réalisatrice Béatrice Pignède pour participer à plusieurs de ses documentaires, notamment Propagande de guerre, propagande de paix (2004) qui « présente des extraits d’émissions et de journaux télévisés sur les interventions militaires en Irak de 1991 et 2003, et en démonte le traitement médiatique tout en le comparant à d’autres conflits »[165],[166]. Elle participe également à un documentaire réalisé par Sébastien Tézé et Bertrand Delais, La Centrale (copyright les Films d'un jour : Histoire), 2018, sur Georges Albertini[167] et à d'autres enregistrements vidéo réalisés par Maria Koleva.

Notes et références

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  1. Sans aucun rapport avec la famille de papetiers angoumoisins à l'origine des papiers Rizla+[3].
  2. Après la fusion des Universités Paris-Descartes et Paris-Diderot en 2019.
  3. « Tabou de l'argent dans le tabou de Vichy, le sujet est longtemps resté dans l'ombre » et « Le champ de recherche investi inclut la période 1940-1944. 'La plus délicate' », rapporte Gilles Smadja dans un article où il évoque la censure de l'historienne[30].
  4. Louis Renault dont les petits-enfants ont entamé en 2011 une procédure visant à obtenir réparation du préjudice matériel causé par la nationalisation-sanction prononcée à la Libération contre le constructeur automobile [32],[33],[34].
  5. IG Farben sera jugée (Procès IG Farben), Nuremberg[36].
  6. André Nouschi rapporte à ce sujet qu'« un sociologue lyonnais H. Joly, a cru bon de contester sans preuves convaincantes dans la presse ces faits et d'affirmer que cet acide aurait servi comme insecticide en agriculture. Que les industriels français n'aient pas été informés de l'usage qu’en faisaient les Allemands à Auschwitz ou ailleurs c'est possible, mais que les usines françaises n'aient pas fabriqué de Zyklon B ne résiste pas à la documentation apportée par Annie Lacroix-Riz, même si cela fait horreur à la conscience. »,[38].
  7. André Nouschi note également que « dans un article récent (RHMC, avril-juin 2000) L'implication de l'industrie chimique allemande dans la Shoah : le cas du Zyklon B, H. Joly reprend le dossier et reconnaît dans une note infrapaginale, page 395, qu'après tout on a pu exporter vers l’Allemagne du Zyklon B alors que dans Libération, il affirmait le contraire »[38].
  8. Mouré conclut toutefois que ce qui est le plus frappant dans l'expérience de Vichy, c'est la mesure dans laquelle les pratiques commerciales se sont adaptées pour assurer la survie de l'entreprise et rechercher le profit, que ce soit sous la forme d'une collaboration économique pour la survie ou pour le profit, ou en adaptant les activités pour échapper aux contrôles et exploiter les nouvelles opportunités offertes par l'énorme déséquilibre entre des ressources devenues rares et une demande accrue. En l'absence d'un contrôle étatique efficace, aucune force extérieure n'encadrait les décisions des entreprises en termes de normes morales ou éthiques. Les choix économiques de Vichy s'inscrivent dans un conflit entre les valeurs personnelles des individus en position de pouvoir et les opportunités offertes par une économie faussée par la pénurie, la rivalité et la promotion par les nazis du mépris de la loi et de la morale[43].
  9. Lorsque Lacroix-Riz évoque le Zyklon B, Paul Webster, du journal britannique Le Guardian, rapporte, en 1997, que des responsables officiels ont essayé de la bâillonner (au sens figuré) (tried to gag her)[45].
  10. Pour Laurent Le Forestier, citant l'article daté de 1984 d'Annie Lacroix-Riz sur la signature des accords Blum-Byrnes[53], indique que l'auteure revendique d'« oser la révision d’une thèse présentant [...] les accords Blum-Byrnes comme satisfaisants », s'appuyant sur des documents internes à la délégation française, elle montre que « Léon Blum a idéalisé les accords financiers franco-américains »[54]. Il poursuit en indiquant que l'historien américain Irwin M. Wall conteste cette analyse, qu'il estime biaisée parce qu'établie uniquement à partir des archives françaises. Il réévalue donc la portée de ces accords, notamment du point de vue américain, en s'appuyant sur des sources américaines [...] et ce non sans quelques interprétations discutables (par exemple l'accord conclu préalablement entre les Américains et les Britanniques est présenté comme « généreux », ce qui est loin de correspondre au point de vue de Keynes, qui participa aux négociations), (renvoyant à l'article d'Irwin M. Wall[55]) ainsi qu'à son ouvrage l'Influence américaine sur la politique française, Paris, Balland, 1989, dont Max-Jean Zins rend compte[56],[54].
  11. Rejoignant ainsi les observations de Sonia Combe [79].
  12. Rejoignant l'analyse de Marc Angenot[81].
  13. L'historien François Delpla qui rédige également une recension de l'ouvrage, pour Les Clionautes, dans laquelle, il indique que les historiens prédécesseurs sur le sujet comme Hervé Coutau-Bégarie et Claude Huan ou Henri Michel sont fustigés par Bernard Costaglia. Il note que « l'auteur a jugé utile de nous envoyer une mise au point » et que « dans un courriel particulièrement menaçant, l'auteur de cette mise au point m’a « sommé » de restituer le texte original [de cette mise au point] »[89].
  14. Dans un article du magazine Life daté du 24 août 1942, intitulé The French Underground et signé Richard de Rochemont, il est indiqué qu’un observateur infiltré rapporte que 24 heures avant le bombardement des usines de Boulogne-Billancourt, Louis Renault, célébrait dans son bureau en compagnie d’officiers allemands et de personnalités de l'économie française, la livraison de son millième char à l’armée allemande[90].
  15. Louis Renault dont les petits-enfants ont entamé en 2011 une procédure visant à obtenir réparation du préjudice matériel causé par la nationalisation-sanction prononcée à la Libération contre le constructeur automobile [32],[33],[34].
  16. IG Farben sera jugée (Procès IG Farben), Nuremberg[36].
  17. André Nouschi rapporte à ce sujet qu'« un sociologue lyonnais H. Joly, a cru bon de contester sans preuves convaincantes dans la presse ces faits et d'affirmer que cet acide aurait servi comme insecticide en agriculture. Que les industriels français n'aient pas été informés de l'usage qu’en faisaient les Allemands à Auschwitz ou ailleurs c'est possible, mais que les usines françaises n'aient pas fabriqué de Zyklon B ne résiste pas à la documentation apportée par Annie Lacroix-Riz, même si cela fait horreur à la conscience. »,[38].
  18. André Nouschi note également que « dans un article récent (RHMC, avril-juin 2000) L'implication de l'industrie chimique allemande dans la Shoah : le cas du Zyklon B, H. Joly reprend le dossier et reconnaît dans une note infrapaginale, page 395, qu'après tout on a pu exporter vers l’Allemagne du Zyklon B alors que dans Libération, il affirmait le contraire »[38].
  19. Symon Petlioura est considéré comme un assassin par la Licra[120].
  20. L'observateur Yves Pagès notant qu'« un des effets pervers de la dénonciation du complot est de lui assimiler [parfois] certains aspects de la critique anticapitaliste » [151].

Références

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