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Andouin Aubert

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Andouin Aubert
Image illustrative de l’article Andouin Aubert
Andouin Aubert, portrait dans la Livrée d'Albano
Biographie
Naissance IIe millénaire
Beyssac Drapeau de la France France
Père Guy Aubert (d)
Décès
Avignon Drapeau de la France France
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Innocent VI
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de Ss. Gioavanni e Paolo
Cardinal-évêque d'Ostia e Velletri
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Fonctions épiscopales Évêque de Paris
Évêque d'Auxerre
Évêque de Maguelone
Doyen du Collège des cardinaux

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Andouin Aubert, le cardinal de Maguelone, (né à Beyssac en Limousin et mort à Avignon, le ) est un cardinal français du XIVe siècle. Il est un neveu du pape Innocent VI et un cousin du cardinal Pierre de Monteruc (1356) et l'oncle du cardinal Étienne Aubert le Jeune (1361).

Troisième fils de Guy Aubert et de Marguerite de Livron, Andouin Aubert fait partie d'un milieu aisé ; on lui prête une ascendance chevaleresque par sa mère[1]. Il commence de brillantes études à Toulouse en droit canonique et en droit civil, disciplines dans lesquelles il est gradué docteur[2],[3]. Son parcours ecclésiastique débute sous l'autorité du pape Benoît XII qui le pourvoit d'un canonicat dans l'église de Sainte-Radegonde à Poitiers[4].

Après avoir possédé les cures de La Plume et de Thil, il devient curé de Sainte-Foy-de-Peyrolières (diocèse de Toulouse) en 1337[5]. En 1338, du fait de ses relations avec Pierre Roger, le futur Clément VI, son père Guy Aubert reçoit des lettres de noblesse, renforçant ainsi l'ascension sociale de l'ensemble de sa famille[6]. La même année, Andouin Aubert devient chanoine au chapitre de Limoges à la suite de son oncle Étienne Aubert, le futur pape Innocent VI[7]. Devenu prieur d'Arbois, il est nommé prévôt de Saint-Pierre d'Aire-sur-la-Lys le 21 mai 1342, puis chanoine de Saint-Géry à Cambrai le 18 janvier 1344[8],[9]. Vers 1344[10], il est nommé doyen du chapitre de Saint-Yrieix. A partir de 1346, en tant que nuntius, il se voit confier des missions diplomatiques relevant du secret pontifical. Il fait alors partie du cercle des proches du pape : il est référencé comme notaire apostolique[11] et son nom apparaît dans des lettres de Clément VI concernant son titre officiel dans le cadre de missions secrètes qui ne relèvent pas de sa fonction officielle[12]. A ce titre, il est notamment envoyé auprès de la reine Jeanne de Bourgogne pour l'informer de diverses tractations relatives à la situation politique et militaire entre la France et l'Angleterre.

Le 15 novembre 1348[13] Andouin Aubert est fait archidiacre de Brabant (diocèse de Liège) puis, en septembre 1349, afin de le récompenser de ses services diplomatiques, il est promu évêque de Paris[14] et doit résigner sa dignité d'archidiacre. Transféré à l'évêché d'Auxerre en 1350, il y exerce son épiscopat jusqu'au 30 janvier 1353[15] ; peu de temps après, il est fait cardinal par le pape Innocent VI, lors du consistoire du . Le 20 février 1353, l'archidiaconé de Brabant lui est rendu, puis il devient évêque de Maguelone.

Titulaire des diocèses suburbicaires d'Ostie et Velletri à partir de juillet 1361, le cardinal Aubert participe au conclave de 1362, lors duquel il consacre Urbain V évêque de Rome avant de le couronner pape le 6 novembre. Il est doyen du Collège des cardinaux[16],[17],[18].

Livrée du cardinal Aubert

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Livrée d'Albano devenu Hôtel de ville de 1447 à 1845

Dite livrée d'Albano, du nom de son dernier occupant Niccolò Brancaccio dit Nicolas de Brancas, cardinal-évêque d'Albano, elle se trouve au cœur d'Avignon, sur la place de l'Horloge au carrefour de la Rue Ferruce. C'est l'actuel Hôtel de Ville. Elle fut la résidence des cardinaux Pierre Colonna, Pierre de Mortemart, Étienne Aubert, futur Innocent VI. Mais elle doit toute sa décoration à Audoin Aubert.

Cette livrée fut aménagée dans l'ancienne abbaye des dames bénédictines de Saint-Laurent. Audoin Aubert précisa dans son testament du , qu'il y avait fait édifier tour et cave[19].

Les niveaux de cette tour ont été particulièrement étudiés par Hervé Aliquot qui note qu'elle « a conservé le plus étrange décor de l'Europe de cette époque ».

Dans la salle du premier étage, la voûte, un ciel bleu foncé étoilé d'or, est soutenue par des arcs décorés de boutons de roses et les quatre murs sont couverts « d'immenses tapis dont les motifs peints au pochoir évoquent les merveilles venues d'Orient ». Courant sur ces murs, se voit une inscription en caractères blancs « dont les lettres donnent l'impression d'un alphabet crypté[20] ».

Plus insolite encore dans cette salle est le portrait sculpté du cardinal Aubert sur l'un des culs de lampe. « Son visage est enveloppé d'un capuchon à l'intérieur rouge et à l'extérieur bleu turquoise retombant sur une robe de même couleur. Il est coiffé d'un chapeau noir orné d'une houppe dont il tient les cordons de la main droite ».

Au second étage, dans la chapelle au sol recouvert de carreaux verts, nouveau mystère ! Si trois culots supportant les arêtes d'ogive sont aux symboles des évangélistes (Ange de Matthieu, Aigle de Jean et Lion de Marc), le quatrième n'est pas le Bœuf de Luc mais la tête d'Innocent VI, oncle du cardinal[21].

En 1447, devenue la propriété du Collège Saint-Ruf de Montpellier, la Livrée, sur ordre du cardinal Pierre de Foix, légat pontifical, est rachetée par le Conseil de Ville pour être aménagée en maison municipale.

La chapelle de la tour servit au XVIIIe siècle à entreposer les archives municipales.

Notes et références

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  1. Vincent Tabbagh, Les évêques d'Auxerre à la fin du Moyen-Âge (1296-1513), Annales de Bourgogne, tome 67 - année 1995, p.85.
  2. Vincent Tabbagh, op. cit., p. 95.
  3. Anne Massoni, Les hommes de l’ombre dans l’action pontificale entre le Limousin et Avignon au XIVe siècle. La part de l’ombre. Artisans du pouvoir et arbitres des rapports sociaux (VIIIe – XVe siècles), 2012, Limoges, France. p. 134 (vignette 11).
  4. Honoré Fisquet, La France pontificale (Gallia Christiana): Histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous le diocèses de France, depuis l'établissement du Christianisme jusqu'à nos jours, E. Repos, Paris, 1864, Vol. 13, partie I, p.155.
  5. Vincent Tabbagh, op. cit. p. 97 note 4.
  6. Vincent Tabbagh, op. cit.
  7. Anne Massoni, op. cit., p. 134.
  8. Usmer Berlière, Les archidiacres de Liège au XIVe siècle, Bulletin de la commission royale d'Histoire, 1906, 75, p. 159.
  9. Honoré Fisquet, op. cit. p.155.
  10. Anne Massoni, op.cit. p. 133 note 35.
  11. Anne Massoni, op. cit. p. 135 note 45.
  12. Anne Massoni, op. cit. p. 136.
  13. Société d'art et d'histoire du Diocèse de Liège, Leodium, 1910, vol. 9, p. 126. Voir également Ursmer Berlière, op. cit., p. 159 ; Analecta Praemonstratensia, 1962, , vol. 38, Ed. Typis abbatiae, p. 119. D'autres sources affirment qu'il obtient son archidiaconat en 1343 (Christine Renardy, Les maîtres universitaires du diocèse de Liège : répertoire biographique 1140-1350, Librairie Droz, Paris, 1981, p.186), ou encore après 1352 en tant que titulaire non résident (Christine Renardy, Le monde des maîtres universitaires du diocèse de Liège 1140-1350, chapitre II, tableau n°23). Il semble toutefois que ce soit bien en 1348 qu'il ait été fait archidiacre de Brabant. Cf. l'article de John Paul Adams, Sede Vacante 1362, note 3 (site de la California State University Northridge) ainsi que le Projet Studium Parisiense, fiche 1089.
  14. Anne Massoni, op.cit., p. 133 note 35 ; p. 140.
  15. Vincent Tabbagh, op. cit. p.82 note 1.
  16. Anselme (père), Honoré Caille Dufourny, Ange de Sainte-Rosalie (P.), Simplicien (père), Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la couronne & de la maison du roy, Paris, La Compagnie des Librairies, 1726, tome II, p. 398
  17. « The Cardinals of the Holy Roman Church - Biographical Dictionary - Consistory of February 15, 1353 », sur cardinals.fiu.edu (consulté le )
  18. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan, Mende, Société des Lettres, Sciences et Arts de la Lozère, 1985 p. 773.
  19. De nos jours, seule subsiste la Tour, dite de l'Horloge, rendue célèbre par la présence de Jacquemart et de Jacotte qui sonnent les heures depuis 1471.
  20. H. Aliquot n'hésite pas à parler du rôle ésotérique de cette tour et de son cabinet secret du premier étage.
  21. Ce portrait est identique à celui du gisant du pape à Villeneuve-lès-Avignon. Il l'est aussi avec celui de la fresque de la Chapelle des Espagnols à Santa-Maria Novella de Florence où le Souverain Pontife est entouré du cardinal Gil Albornoz et de l'empereur Charles IV de Luxembourg.

Articles connexes

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Liens externes

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