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Adaptationnisme

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Le nombril n'a pas de fonction adaptative, mais est un simple produit dérivé du cordon ombilical qui, lui, a comme fonction adaptative d'assurer la circulation du sang entre le placenta et le fœtus, afin d'apporter à ce dernier l'oxygène et les nutriments[1].
« Besicles clouantes » au Moyen Âge (1466). Le nez n'est pas apparu pour porter les lunettes, contrairement au paradigme adaptationniste panglossien[a],[2] du personnage dans le Candide de Voltaire[b],[3].

L'adaptationnisme est une vision de l'évolution qui insiste sur le fait que les traits des espèces vivantes sont principalement le résultat d'une adaptation aux pressions de sélection. Les visions opposées à cette école issue de la théorie synthétique de l'évolution sont le structuralisme (en) (rôle des contraintes morphologiques, souligné par les travaux de l'école de « constructionmorphologie » d'Adolf Seilacher, et exaptations) et le neutralisme (rôle de la dérive génétique).

Controverses

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La perfection de l'adaptation des décors des pendentifs de la basilique Saint-Marc de Venise à leur configuration architecturale a servi en 1978 d'argument par l'absurde à Stephen Jay Gould et Richard C. Lewontin pour critiquer l'école de pensée adaptationniste, qui prévalait à cette époque en biologie de l'évolution : ces pendentifs n'existent pas en fonction des images qu'ils supportent mais répondent à une contrainte architecturale[4].

La vision adaptationniste de l'évolution a fait l'objet d'intenses controverses scientifiques, en particulier dans des domaines comme la psychologie évolutionniste. Elle a notamment été critiquée par des biologistes comme Stephen Jay Gould et Richard C. Lewontin qui ont souligné l'importance des contraintes développementales dans la formation des traits biologiques[4]. Selon leur article, « l'adaptationnisme procède en deux étapes : 1) l'atomisation de l'organisme en traits, chacun d'eux étant décrit comme une structure conçue de manière optimale, par la sélection naturelle, pour remplir sa « fonction » ; 2) chaque trait n'apparaissant pas, en fait, comme parfaitement adapté à sa fonction, l'adaptationniste explique que tout organisme est le meilleur compromis possible entre les différentes exigences environnementales auxquelles il est soumis[5]. »

Les tenants du paradigme adaptationniste ont mis en avant certains phénomènes comme les convergences évolutives ou les coévolutions adaptatives pour minorer l'importance de ces contraintes ou le rôle du hasard face à la force de la sélection naturelle.

Aujourd'hui

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Le débat est aujourd'hui moins vif et ne porte plus sur « l'importance de la sélection naturelle, celle-ci demeurant décisive, mais seulement sur le caractère absolu du déterminisme sélectif et du principe (corrélatif) d'adaptationnisme, tels qu'ils furent utilisés dans le cadre traditionnel de la théorie synthétique de l'évolution, ou tels qu'ils devraient l'être dans le cadre d'une vision plus large et plus ouverte, faisant leur part aux autres aspects de la causalité évolutive[6]. »

Notes et références

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  1. C'est le généticien britannique John Burdon Sanderson Haldane qui semble s'être, le premier, servi de cette métaphore pour indiquer la place excessive occupée par l'adaptation des organismes dans la théorie synthétique de l'évolution. Ce néologisme est repris en 1979 par Stephen Jay Gould et Richard C. Lewontin dans leur article « Les pendentifs de Saint-Marc et le paradigme panglossien : une critique du programme adaptationniste »
  2. « Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes ; aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des chausses. Les pierres ont été formées pour être taillées et pour en faire des châteaus, aussi monseigneur a un très beau château ; le plus grand baron de la province doit être le mieux logé ; et les cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute l'année »

Références

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  1. (en) George Mather, Essentials of Sensation and Perception, Routledge, , p. 153
  2. Pierre-Henri Gouyon, Jean-Pierre Henry, Jacques Arnould, Les avatars du gène. La théorie néodarwinienne de l'évolution, Belin, (lire en ligne), n.p.
  3. Voltaire, Candide, éditions livre de poche, , p. 47
  4. a et b (en) S.J. Gould & R.C. Lewontin, « The Spandrels of San Marco and the Panglossian Paradigm: a critique of the adaptationist programme », Proceedings of the Royal Society of London. Series B. Biological Sciences, vol. 205, no 1161,‎ , p. 581–598 (ISSN 0080-4649 et 2053-9193, DOI 10.1098/rspb.1979.0086, lire en ligne, consulté le )
  5. Anouk Barberousse, Denis Bonnay, Mikael Cozic, Précis de philosophie des sciences, Vuibert, , p. 109.
  6. Alain Prochiantz, Darwin : 200 ans, Odile Jacob, , p. 84

Bibliographie

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Articles connexes

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