Aller au contenu

Abdelhafid ben Hassan

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Abdelhafid ben Hassan
مُولَاي عَبْد ٱلْحَفِيظ
ⵎⵓⵍⴰⵢ ⵄⴱⴷ ⵍⵃⴰⴼⵉⴺ
Illustration.
Portrait du Sultan Abdelhafid, .
Titre
Sultan du Maroc

(4 ans, 7 mois et 8 jours)
Prédécesseur Moulay Abdelaziz
Successeur Moulay Youssef
Biographie
Dynastie alaouite
Nom de naissance Abdelhafid ben Hassan Alaoui[réf. nécessaire]
Date de naissance
Lieu de naissance Fès (Maroc)
Date de décès
Lieu de décès Enghien-les-Bains (France)
Nationalité Marocaine
Père Hassan Ier
Mère Lalla Aliya al-Settatiya
Fratrie Moulay Abdelaziz
Moulay Youssef
Conjoint Lalla Rabia bint Madani el-Glaoui
(c. 1905-1924)
Lalla Rabaha bint Mohammed el-Zayani
(1907)
Lalla Ruqiya bint Mohammed el-Mokri
(1910)
Enfants Moulay Idriss
Lalla Amina
Moulay Slimane Hafidi
Prince Moulay Abdellah Hafidi
Sidi Mohammed
Profession Souverain
Religion Islam Sunnite
Résidence Palais royal de Fès
Monarques du Maroc

Moulay Abdelhafid[1] (en arabe : مُولَاي عَبْد ٱلْحَفِيظ, amazighe : ⵎⵓⵍⴰⵢ ⵄⴱⴷ ⵍⵃⴰⴼⵉⴺ), ou éventuellement Moulay Abdelhafid ben Hassan[1], né en 1876 à Fès (Maroc) et mort le en exil à Enghien-les-Bains (France), est le sultan alaouite qui a régné au Maroc du jusqu'à son abdication le . Fils du sultan Hassan ben Mohammed (Hassan Ier) et de Lalla Aliya al-Settatiya, il est le frère du sultan Moulay Abdelaziz, auquel il succède.

Son abdication illustrée par Le Petit Journal, Paris, no 1136, 25 août 1912.

Né en 1876[2] à Fès, Moulay Abdelhafid a de grandes connaissances en théologie en devenant maître de la Tariqa Tijaniyya[3],[4], du goût pour l'écriture poétique et à son actif la rédaction de plusieurs ouvrages[2].

Il est khalifa de Marrakech, la capitale du Sud[2]. Opposé aux accords d'Algésiras, mais également motivé par le pouvoir, il destitue son frère, le sultan Moulay Abdelaziz, avec l'aide de Madani El Glaoui (1860-1918), son futur ministre de la Guerre puis Grand Vizir. D'abord proclamé sultan à Marrakech contre son frère, le , son autorité, en tant que commandeur des croyants, ne peut s'imposer qu'à partir de son investiture à Fès, la capitale du Nord, par la beïa[2] — acte d'allégeance — du [5] (« [alors] établie et signée par ceux qui « lient et délient » : les dignitaires du makhzen, le corps des oulémas, les chérifs et les notables », et écrite par l'alem de Karaouyine Ahmed ben Mouaz[6]).

En 1910, il crée le premier ordre honorifique civil et militaire du Maroc, l’Ordre du Ouissam hafidien, ordre à 5 classes sur le modèle de l’Ordre de la Légion d’honneur. L’ordre sera supprimé et remplacé en 1913 par l’Ordre du Ouissam alaouite.

En 1911, alors qu'il contrôle de plus en plus mal l'intérieur du pays, il se retrouve assiégé à Fès par des soulèvements populaires et sollicite l'aide française. Le général Moinier, à la tête d'une armée de 23 000 hommes, le libère le . La situation est irréversible et aboutit au traité franco-marocain de Fès, qu'il signe le , le Maroc se retrouvant désormais sous protectorat.

Le sultan dit qu'il ira jusqu'à mettre fin à ses jours si la France continue à s'opposer à sa volonté (d'abdiquer). Et comme Kaddour Benghabrit lui objecte la loi divine prononcé dans le Coran, il a cette réponse qui nous introduit au cœur de son drame : « J'ai inauguré bien des choses au Maroc. J'inaugurerai le suicide »[7]. Le [8], il abdique en faveur de son demi-frère Moulay Youssef, déjà père du futur roi Mohammed V, puis l'heure de son exil sonne : le 15 août, il arrive à Marseille.

Exil et décès

[modifier | modifier le code]

Après avoir vécu brièvement en France[9], puis à Tanger[9] et, pendant la Première Guerre mondiale, en Espagne[9], Moulay Abdelhafid s'installe de nouveau en France, à Enghien-les-Bains[9], où il meurt quelque vingt ans plus tard, le [10]. Le lendemain, son corps est déposé dans un cercueil de plomb dans la bibliothèque de la Grande Mosquée de Paris, en présence de ses imams et de Si Kaddour ben Ghabrit[10] ; il est ensuite inhumé au Maroc dans le mausolée Moulay-Abdallah, à Bou Geloud, sur les hauteurs de Fès[11].

Pendant son exil, Moulay Abdelhafid a adhéré à la franc-maçonnerie. Il est initié vers la fin de 1920 à Madrid, au sein de la loge « Union hispano-américaine » no 379 du Grand Orient espagnol (es). Arrivé en France, il s'affilie, le , à la loge « Jean-Jacques Rousseau » du Grand Orient de France, à l'Orient de Montmorency (Val-d'Oise). Il demande également son affiliation, en , au sein de la loge « Plus Ultra » no 452 de la Grande Loge de France, à l'Orient de Paris[12].

Mariages et descendance

[modifier | modifier le code]

De ses mariages Moulay Abdelhafid a au moins six enfants. Il épouse quatre femmes :

  1. Lalla Rabia bint Madani el Glaoui, leur mariage a lieu vers 1905[13] et elle décéda en 1924[14], ensemble, ils ont deux fils et deux filles[14], parmi eux :
    • Moulay Idriss (né en 1905)[15],[13].
    • Lalla Amina[16],[14] (décès en 1950), en premières noces elle épousa le prince Moulay Mohammed al-Hassan ben Youssef[14] et en secondes noces, elle épousa Moulay Lafchar el Alaoui[14]. Elle meurt à Fès en 1950 et est enterrée dans la nécropole royale de cette même ville[17].
  2. Lalla Rabaha bint Mouha Ou Hammou Zayani, leur mariage a lieu en décembre 1907[15].
  3. Lalla Ruqiya bint Mohammed El Mokri, leur mariage a lieu en juillet 1910[15]. Leurs enfants sont :
    • Moulay Slimane Hafidi[14];
    • Sidi Mohammed (né en 1917)[15],[18].
  4. Lalla Saadia bint Mohammed, leurs enfants sont[réf. nécessaire] :

Dans la fiction

[modifier | modifier le code]

Ce sultan est l'un des personnages principaux de l'épisode Le Crime du Sultan de la série télévisée Les Brigades du Tigre, réalisé en 1976, où il est incarné par Hans Wyprächtiger (de)[19].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Voir les dénominations utilisées dans les ressources bibliographiques et surtout l'article de qualité Ismaïl ben Chérif.
  2. a b c et d Mustapha Sehimi (dir.) et Mohammed Kenbib, La Grande Encyclopédie du Maroc, vol. VIII : Histoire, Rabat, GEI, (OCLC 311484542), p. 160, d'après une citation annotée dans Alaoui 2007, p. 19.
  3. (ar) الحسين امهال, « مدح الحضرة التجانية / السلطان مولاي عبد الحفيظ » [« Éloge de Hazrat Tijaniya / Sultan Moulay Abdel Hafid »] (consulté le )
  4. (ar) « مدح الحضرة التجانية / السلطان مولاي عبد الحفيظ - » (consulté le )
  5. Alaoui 2007, p. 21, d'après la version officielle de la beïa reproduite par Abderrahman ibn Zidane, Ithaf alam anas bi jamali akbar hadirati miknas, vol. I, Rabat, Al-Wataniya, p. 449-453 (traduction de Saïd Nejjar).
  6. Alaoui 2007, p. 19.
  7. « Tisser le temps politique au Maroc. Imaginaire de l'État à l'âge néolibéral - Béatrice Hibou et Mohamed Tozy | Sciences Po CERI », (consulté le )
  8. Alaoui 2007, p. 42.
  9. a b c et d Alaoui 2007, p. 48.
  10. a et b « Le corps de Moulay-Hafid sera inhumé en terre marocaine », L'Express du Midi, no 16102,‎ , p. 23 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  11. Alaoui 2007, p. 49.
  12. Georges Odo, Les Francs-Maçons au Maroc sous la IIIe République, EDIMAF/Loverval Editions, (ISBN 9782903846558, lire en ligne), chap. 13 (« Moulay Hafid »).
  13. a et b « Idriss Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
  14. a b c d e et f Abdessadeq El Glaoui, Le ralliement: le Glaoui, mon père : récit et témoignage, Marsam Editions, (ISBN 978-9981-149-79-3, lire en ligne), p. 169
  15. a b c et d « Morocco (Alaoui Dynasty) », sur archive.org, (consulté le )
  16. « Amina Al Hassan », sur geni.com (consulté le )
  17. Morocco Résidence générale de la République française au Maroc, Bulletin d'Information du Maroc. Éphémérides, Supplément au Bulletin d'Information, [N.S.], (lire en ligne), p. 37
  18. « Mohammed Al Hassan », sur geni.com (consulté le )
  19. « Les Brigades du Tigre - Saison 3 - Épisode 5 : Le crime du sultan », sur Allociné (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Iconographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]