Aller au contenu

Édénite

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Édénite
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Édénite
Édénite du district de Bancroft en Ontario.
Général
Symbole IMA Ed
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique NaCa2Mg5(Si7Al)O22(OH)2
Identification
Couleur blanc, gris, vert pâle à vert foncé, également brun et brun rosé pâle
Système cristallin monoclinique
Classe cristalline et groupe d'espace 2/m - prismatique B2/m
Clivage parfait sur {110}
Cassure fragile - conchoïdale - Cassure très fragile produisant de petits fragments conchoïdaux.
Habitus tabulaire - Les dimensions du formulaire sont fines dans une direction.
Jumelage simple ou multiple parallèle à {100}
Échelle de Mohs 5 - 6
Trait blanc
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,606 - 1,649, nβ = 1,617 - 1,660, nγ = 1,631 - 1,672

2V = 52° à 83°(mesuré), 84° à 90° (calculé)

Biréfringence δ = 0,025 - biaxe (+)
Pléochroïsme visible, dans les verts, bleus-verts et jaunes-bruns.
Dispersion optique faible à distincte
Fluorescence ultraviolet oui, UV court = vert-bleu pâle.
Transparence oui, translucide
Propriétés chimiques
Densité 3,05–3,37 g/cm3 (mesurée), 3,06 g/cm3 (calculée)

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L'édénite ou hornblende édénitique est un minéral silicaté à double chaîne du groupe des amphiboles et de composition chimique générale NaCa2Mg5(Si7Al)O22(OH)2. L'édénite doit son nom à la localité d'Edenville, dans le comté d'Orange, dans l'état de New York, où elle a été décrite pour la première fois en 1831[2]. Le minéralosgiste Charles Upham Shepard qui l'a décrite a déclaré que le nom était d'usage courant avant 1831. La première analyse chimique de l'édénite semble être celle publiée par Carl Rammelsberg en 1858. Elle est chimiquement similaire à la pargasite (qui contient plus de silicium et moins d’aluminium)[3].

L'édénite a été trouvée principalement dans des roches métamorphiques, présente dans des inclusions d'autres minéraux riches en magnésium au sein d'une formation de marbre ou avec des lherzolites riches en grenat provenant des profondeurs de la croûte terrestre[4],[5]. Ainsi, la découverte d'édénite est un indicateur de métamorphisme à haute température des roches environnantes. Dans la localité type, elle est associée à la titanite, des micas et de la chondrodite.

Usage et importance

[modifier | modifier le code]

Bien que l'on n'ait pas trouvé des applications commerciales ou industrielles pour l'édénite, elle fait l'objet de nombreuses recherches en raison de ses propriétés de substitution chimique uniques. Les études sur les amphiboles ont montré qu'elle est particulièrement adaptée pour intégrer les anions de chlorure dans sa structure chimique[6] et demeure de ce fait un bon candidat pour une utilisation dans le fractionnement isotopique du chlore dans les roches contenant des amphiboles. De nombreuses variantes synthétiques de l'édénite sont également utilisées dans la recherche géochimique pour produire un analogue du bore de la fluoroédénite[7].

L'édénite cristalise dans le système cristallin monoclinique et appartient à la classe cristalline 2/m (groupe spatial C2/m)[4]. Sa forme cristalline est donc symétrique autour d'un double axe de rotation qui est ensuite réfléchi sur un plan miroir perpendiculaire au grand axe du minéral[8].

L'édénite pure est instable et introuvable à l'état naturel ou synthétique. Les éléments fer et fluor aident à stabiliser sa structure, ce qui signifie que les échantillons naturels d'édénite contiennent toujours ces éléments, mais pas nécessairement en quantités suffisantes pour les classer dans des sous-catégories spécifiques. Cette réalité complexifie l'identification correcte des spécimens d'édénite et remet en question certaines des hypothèses courantes utilisées lors de leur analyse[3].

Propriétés optiques

[modifier | modifier le code]

L'édénite est un minéral biaxe positif. Examinée en coupe mince en microscopie en lumière polarisée, elle apparait blanc-gris avec un pléochroïsme donnant du vert pâle. Sous les polaires croisées, ses couleurs d'interférence vont du gris de premier ordre au bleu de premier ordre.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. (en) « Edenite Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
  3. a et b (en) « Edenite », sur Mindat.org (consulté le )
  4. a et b (en) Roberta Oberti, Fernando Cámara, Giancarlo Della Ventura, Gianluca Iezzi et Alan I. Benimoff, « Parvo-mangano-edenite, parvo-manganotremolite, and the solid solution between Ca and Mn2+ at the M4 site in amphiboles », American Mineralogist, vol. 91, no 4,‎ , p. 526–532 (DOI 10.2138/am.2006.1905, Bibcode 2006AmMin..91..526O, S2CID 55824304, lire en ligne)
  5. (en) Jian-Jun Yang, « Relict edenite in a garnet lherzolite from the Chinese Su-Lu UHP metamorphic terrane: Implications for metamorphic history », American Mineralogist, vol. 88, no 1,‎ , p. 180–188 (ISSN 1945-3027, DOI 10.2138/am-2003-0121, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Roberta Oberti, Frank C. Hawthorne, Elio Cannillo et Fernando Cámara, « Long-Range Order in Amphiboles », Reviews in Mineralogy and Geochemistry, vol. 67, no 1,‎ , p. 125–171 (DOI 10.2138/rmg.2007.67.4, Bibcode 2007RvMG...67..125O)
  7. Oberti, R., Della Ventura, G. et Cámara, F., « New Amphibole Compositions: Natural and Synthetic », Reviews in Mineralogy and Geochemistry, vol. 67, no 1,‎ , p. 89–124 (DOI 10.2138/rmg.2007.67.3, Bibcode 2007RvMG...67...89O)
  8. (en) Cornelis Klein, The 23rd Edition of the Manual of Mineral Science: (after James D. Dana), John Wiley & Sons, (ISBN 978-81-265-3457-9, lire en ligne)