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Bertrand Badré

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Bertrand Badré, né le à Versailles, est un homme d'affaires français.

Ancien directeur financier de la Banque mondiale, directeur financier du Crédit agricole et de la Société générale, ainsi qu’ancien conseiller pour l’Afrique et le développement auprès du président de la République Jacques Chirac, Bertrand Badré est le PDG du fonds d'investissement Blue Like an Orange Sustainable Capital qu'il a créé en 2017.

Il est également président de la Fondation PARC (Paris Agreement Research Commons) depuis février 2024.

Il est le fils de l'homme politique Denis Badré.

Bertrand Badré naît à Versailles en [1] dans une famille catholique pratiquante. Son père est Denis Badré, sénateur des Hauts-de-Seine jusqu'en 2011, maire de Ville-d'Avray et directeur général de l’APCA (Assemblée permanente des Chambres d'agriculture), sa mère, Sabine Vasseur. Ancien élève du lycée Hoche, Bertrand Badré est diplômé de l'université Paris-IV en histoire, de HEC Paris, de Sciences Po Paris et de l'École nationale d'administration (ENA), dont il sort dans le corps de l'Inspection générale des finances[2].

Il commence sa carrière à BFI-Ibexsa en 1989, et travaille ensuite au ministère des Finances au sein de l'Inspection générale des finances.

En 1999, il devient directeur-adjoint de la banque Lazard à Londres, puis vice-président, et directeur à New York (2000). Il devient associé à Paris en 2004, et travaille notamment sur la restructuration de l’Eurotunnel[3],[2].

En 2003, il rejoint le cabinet du président de la République Jacques Chirac et devient son représentant personnel adjoint chargé de l'Afrique dans le cadre du G8. Il participe à ce titre à l’organisation du sommet du G8 à Évian, et prépare l’adoption du Plan d'Action pour l'Eau du G8, ainsi que le partenariat entre le G8 et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD)[4],[2].

Il contribue également à la conception financière du Finance Facility for Immunization (IFFIm) pour l’Alliance globale pour les vaccins et l'immunisation (GAVI). Il a été également rapporteur général du rapport Landau sur « le financement et développement et taxation internationale », à l’origine de la création de UNITAID, avec près de 2 milliards de dollars mobilisés pour la recherche et les vaccins grâce à une taxe de solidarité sur les billets d'avion[5],[6].

Le 1er octobre 2007, Bertrand Badré devient directeur financier du Crédit agricole[2] puis, entre 2011 et 2013, du groupe Société générale[2].

Bertrand Badré est également vice-président de la Société de financement de l'économie française (SFEF), créée par le gouvernement pour soutenir les banques et le financement de l’économie en 2008.

À la Banque mondiale

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En 2013, Bertrand Badré est nommé directeur général finances de la Banque mondiale, et dans ce cadre va représenter l’organisation au sein du G7, du G20, et du Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board ou FSB).

Il est à l’origine de la réforme de l’Association internationale de développement (International Development Association ou IDA), et de la mise en place d’un partage des risques entre les banques de développement permettant d’augmenter les ressources mobilisables pour le développement au sein du groupe de la Banque mondiale[7]. Le passage de Badré à la Banque a également été marqué par un conflit avec le personnel concernant un "bonus" très inhabituel de 94 000 $ qu'il avait demandé à Jim Yong Kim pour compléter sa rémunération[8].

Fonds d'investissement Blue like An Orange Sustainable Capital

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Il quitte la Banque mondiale en 2016, et lance un fonds d'investissement baptisé Blue like An Orange Sustainable Capital[2]. Le 2 juin 2020, sa société boucle sa première levée de fonds, recueillant 200 millions de dollars[9],[10] (180 millions d’euros) pour financer des projets susceptibles de produire un impact positif dans des pays émergents.

Autres mandats

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  • Membre du Conseil d'Administration de l'Institut Aspen France
  • Young Leader de la French-American Foundation (2002)
  • Membre du Conseil d'Administration d'Eurazeo (2010-2012)[11]
  • Membre du comité de parrainage du Collège des Bernardins
  • Président de la fondation Paris Agreement Research Commons (PARC), qui fait partie du réseau de l'Institut Louis Bachelier et qui héberge notamment l'Observatoire de la finance durable

Vie privée

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Il est le petit-fils de Louis Badré, un ingénieur général des eaux et forêts qui fut directeur général de l'Office national des forêts, et le fils de Denis Badré, polytechnicien et ingénieur des eaux et forêts, ancien patron de l'administration du ministère de l'Agriculture et de celui de l'Environnement, et homme politique. Il a hérité de ces deux ancêtres un catholicisme militant[10]

Marié en 1995 à Vanessa du Merle, juriste et historienne d'art, Bertrand Badré est le père de quatre enfants[12].

Il est passionné de montagne[13].

Publications

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  • 2016 : Money Honnie : si la finance sauvait le monde, Débats publics, livre dans lequel il démontre que la finance peut et doit avoir des applications pour le bien commun. La version française de son livre a été préfacée par l’ancien Premier ministre du Royaume-Uni Gordon Brown. La version américaine est préfacée par le président de la République française, Emmanuel Macron. Le livre a également été traduit en italien, russe, et chinois.
  • 2020 : Voulons-nous (sérieusement) changer le monde ?, Mame, un ouvrage pour repenser le monde et la finance après la crise du Covid-19 : il faut changer de modèle financier, passer du diktat du court terme à une stratégie du long terme, pour bâtir une économie fondée sur le développement durable et la prise en compte de l’humain.

Notes et références

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  1. (en) « La mondialisation a-t-elle une âme? : textes réunis à l'occasion du séminaire Morale, spiritualités et vie des affaires de l'Université Paris IX-Dauphine, novembre 1997-février 1998 / sous la dir. de Bertrand Badré, Philippe Chalmin, Nicolas Tissot », sur Bibliothèque - Université Catholique de Lille (consulté le )
  2. a b c d e et f Marie Visot, « Bertrand Badré: «Il faut mettre la finance au service du bien commun» », Le Figaro, supplément Le Figaro Économie,‎ 18-19 décembre 2021, p. 31 (lire en ligne).
  3. « GETLINK : Nouvelle arrivée au Conseil d’Administration de Groupe Eurotunnel SE », sur Getlink, .
  4. Ninon Renaud, « Bertrand Badré veut repenser la finance », Les Échos,‎ (lire en ligne).
  5. « Rapport Landau ».
  6. Bertrand Badré et Jean-Pierre Landau, « Une fiscalité internationale pour le développement ? ».
  7. Alex Brummer, « CITY INTERVIEW: World Bank finance Chief Bertrand Badré sets about restructuring project to save $400m in costs », This is Money,‎ (lire en ligne).
  8. « The World Bank: Rebellion in ranks, essentially between the haves and have-mores », The Economic Times,‎ (ISSN 0013-0389, lire en ligne, consulté le )
  9. Isabelle Chaperon, « Bertrand Badré ou la nouvelle vie d’un chantre de la finance durable », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. a et b Laurance N'Kaoua, « Bertrand Badré, financier militant », Les Échos,‎ (lire en ligne).
  11. « World Bank Group Announces Bertrand Badré as Managing Director for Finance and CFO », sur WorldBank, .
  12. « Bertrand Louis Maurice Badré », Who's Who in France,‎ , p. 168.
  13. « Bertrand Badré, le missionnaire de la finance », Challenges (Économie), .

Liens externes

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