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Feuillardier (métier)

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Feuillardier est un métier pratiqué en France au XIXe siècle.

Définition

Les feuillardiers fabriquaient des cercles en lattes de châtaigniers pour entourer les tonneaux.

Environnement socio-professionnel

Le cerclier est souvent payé à la tâche au début avant qu'il ne puisse avoir les fonds pour devenir indépendant[1].

Artisanat

Le feuillardier s'installait en forêt pour travailler à l'exploitation de taillis (jeunes pousses) de châtaigniers. Il abattait à la hache des barres de châtaignier qui étaient ensuite ébranchées à la serpe et entassées à intervalles réguliers. Elles étaient ensuite écorcées pour la confection de piquets et de lattes.

Le bois non écorcé était fendu en deux et servait au tonnelier pour le cerclage des barriques ou la fabrication de panier à crustacés. Les tiges de châtaigniers fendues sont façonnées en cercle dans une cintreuse (parfois par un artisan différent qui possède cet outil). Les cercles sont placés dans un moule en fonction de leur diamètre puis mises en meule de vingt quatre cercles.

Sur l'emplacement de son chantier, le feuillardier construisait une loge dont le toit est composé de branchage et de dolettes (longs copeaux de bois)[2]. Cette cabane lui servait à prendre ses repas, à s'abriter de la pluie et plus rarement, à dormir lorsque le chantier était très éloigné de son domicile.

Histoire

Une loge de feuillardier

Le métier de cerclier est mentionné en 1590 en Charente[3] dans les forêts en limite de Charente et de Dordogne.

Les feuillardiers étaient concentrés principalement sur les cantons de Châlus et Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne). Une partie du Parc naturel régional Périgord Limousin constitue la région naturelle de France dénommée précisément Pays des feuillardiers. En 1906, leur nombre atteignait 1280 individus. Ce chiffre a ensuite décliné à partir des années 1910 - 1920 du fait de la concurrence du feuillard de fer[4] puis s'est stabilisé autour de 800 jusqu'au début de la deuxième guerre mondiale. Exercée principalement pendant les mois d'hiver, cette activité difficile était peu valorisante. Les feuillardiers se rassemblèrent dès 1905 en un syndicat et plusieurs mouvements de grève furent organisés en 1908, 1912, 1934 et 1936. Ces mouvements sociaux eurent pour conséquence une légère revalorisation des tarifs.

L'activité et la production du métier de feuillardier sont présentés à la Maison du Châtaignier, située à Châlus, dans la Châtaigneraie limousine, un espace muséographique interactif entièrement dédié au châtaignier, à ses possibilités et celles de la châtaigne.

Spécialités culinaires

Dessert

C'est aussi une spécialité culinaire d'Éguzon (Indre) servie en dessert lors de la fête annuelle de la Châtaigne. C'est une pâtisserie composée d'un feuilleté fourré d'une ganache châtaigne.

Boisson traditionnelle limousine

Le feuillardier désigne également une boisson à base de liqueur de châtaigne et de vin blanc sec. Une bonne proportion est d'un tiers de liqueur de châtaigne contre deux tiers de vin blanc sec.

Cependant, même à la capitale limousine, Limoges, seuls des personnes âgées et des personnes bien averties de la culture locale savent de quoi on parle. Il est néanmoins souvent servi dans des restaurants et bars traditionnels.

Voir aussi

Articles connexes

Sources

Notes et références

  1. « [...] les cercliers sont souvent des tâcherons qui travaillent pour un propriétaire ou un marchand de bois, l'idéal étant de réunir au plus vite assez d'agent pour pour pouvoir acheter sa propre taille et vendre soi-même ces cercles. » Guillet 2000, p. 197
  2. « [...] plan incliné, d'abord recouvert de branchage, puis de dolettes, les longs copeaux des perches qu'il faut aplanir. »Guillet 2000, p. 196
  3. Archives départementales de Charente (J 1154)
  4. Encyclopédie Bonneton - Limousin, Paris, éd. Bonneton, 2000

Annexes

Bibliographie

  • Bernard Henry, Des métiers et des hommes à la lisière des bois, Seuil, , 125 p. (ISBN 9782020045216), p. 71-76
  • F. Guyot,Les feuillardiers de Saint-Yrieix, Ethnologia, décembre 1977, n°3-4, p. 5-42.
  • M. Larigauderie-Beijaud, Recherches sur les prieurés grandmontains de Charente, dossier de D.E.A., direction R. Favreau, C.E.S.C.M., Poitiers, 1994, p.31-32.
  • Aline et Jacques Guillet, 1850-1950 - La Gacilly et ses environs : Commerçants & Artisants en Pays gallo, Morlaix, éditions des Pins, , 273 p. (ISBN 2-9515523-0-0), p. 196-200

Liens externes