Sandra Hegedüs
Sandra Hegedüs, née à São Paulo (Brésil) en 1964, est une collectionneuse d'art contemporain et mécène[1]. Elle est la fondatrice de SAM Art Projects, initiative philanthropique destinée à promouvoir la création artistique contemporaine.
Biographie
[modifier | modifier le code]Issue d'une famille juive hongroise émigrée à São Paulo, Sandra Hegedüs y naît en 1964[1]. Elle y étudie la philosophie et le cinéma à la Fundaçao Armando Alvares Penteado (FAAP). Impliquée dans la communauté artistique de São Paulo du début des années 1980, elle réalise plusieurs performances (vidéos, happenings, interventions urbaines) avant d'arriver en France en 1990.
Elle monte une société de production de films documentaires baptisée Zeugma qui produit des reportages et des films documentaires pour la télévision[1].
En 2000, elle épouse Amaury Mulliez, fils de Gérard Mulliez et héritier des supermarchés Auchan[1].
Collectionneuse d'art contemporain
[modifier | modifier le code]À partir de 2005, elle commence à monter sa propre collection d'art contemporain[2]. Parmi les œuvres qu'elle acquiert avec son mari figurent les photos de Bill Henson sur la jeunesse australienne, « l'injonction au rêve » de Claude Lévêque, « la drôlerie élégante » de Philippe Ramette, une cabane de Tadashi Kawamata, installée à leur domicile, ou encore un bidet gainé de dentelles de Joana Vasconcelos[1].
En 2009, elle fonde SAM Art Projects, fondation d'art contemporain destinée à promouvoir la création artistique contemporaine, par le biais de résidences, qui permettent à deux artistes étrangers (hors Europe et Amérique du Nord) d’obtenir une résidence de création à Paris chaque année, suivie d’une exposition monographique au Palais de Tokyo, en juin ; et par l'attribution d'un prix (prix SAM pour l'art contemporain), décerné à un artiste français ou européen présentant un projet à réaliser à l’étranger (hors Europe et Amérique du Nord). L’aboutissement du projet fait lui aussi l’objet d’une exposition au Palais de Tokyo, chaque année en février[3],[4].
Depuis novembre 2019, elle préside le conseil d’administration de la Villa Arson[5].
Polémique sur le Palais de Tokyo
[modifier | modifier le code]Vice-présidente des Amis du Palais de Tokyo à partir de 2020, elle présente sa démission de l’association et du conseil d’administration en mai 2024, dénonçant une dérive idéologique de l'établissement public[6] :
« Suite à une longue réflexion, j'ai pris la décision difficile de démissionner des Amis du Palais de Tokyo ainsi que du Conseil d'Administration. Je ne souhaite plus aujourd'hui soutenir cette institution que j'ai soutenue depuis plus de 15 ans. La raison est simple : les choses ont changé et je ne veux pas être associée à la nouvelle orientation très politique du Palais. La programmation semble désormais dictée par la défense de "Causes", très orientées (wokisme, anti-capitalisme, pro-Palestine, etc.). »
Outre une programmation politique, elle dénonce également une forme de désinformation concernant l'exposition « Passé Inquiet : Musées, Exil et Solidarité (Past Disquiet) » initiée par Kristine Khouri et Rasha Salti (en)[7] notamment en déclarant[6] : « La dernière exposition sur la Palestine qui proposait, sans mise en perspective, des points de vues biaisés et mensongers sur l'histoire de ce conflit, donnant la parole, sans contradiction, à des propos racistes, violents et antisémites a été la goutte d'eau. »
Le lendemain de sa démission, le Palais de Tokyo, sous la plume de Guillaume Désanges, publie un communiqué pour se défendre : « Notre programmation artistique n’est pas partisane, elle est d’abord, et avant tout, le reflet des préoccupations des artistes. […] le lieu où les artistes peuvent s’exprimer : un terrain de débat, de réflexion et de rencontre[8]. »
Décorations
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Roxana Azimi, « Sandra Mulliez, de Sao Paulo à Paris par les chemins de traverse », Le Monde, 4 décembre 2009.
- Patricia Boyer de Latour, « Chez Sandra Mulliez, au bonheur des artistes », Madame Figaro, 9 décembre 2010.
- Clément Thibault, « Sandra Hegedüs, la militante », Art Absolument, (ISSN 1634-6556).
- Judith Benhamou-Huet, « Sandra Mulliez et la jeune garde de l'art contemporain », Les Échos, 12 mars 2010.
- La Rédaction, « Nomination – Sandra Hegedüs, nouvelle présidente de la Villa Arson », sur Profession Spectacle, .
- Claire Moulène,« Art contemporain. La démission fracassante de Sandra Hegedüs des Amis du Palais de Tokyo crée la polémique, sur fond de conflit israélo-palestinien », Libération, 8 mai 2024.
- « Exposition Past Disquiet au Palais de Tokyo », sur arabnews.fr, (consulté le ).
- Emmanuelle Jardonnet, « Le Palais de Tokyo soutenu par des personnalités du monde de l’art après la virulente campagne de dénigrement d’une mécène », Le Monde, 13 mai 2024.
- « Nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres », .
- « La maison, à l'heure du confinement, vue par la mécène Sandra Hegedüs », sur Marie Claire (consulté le )