« Cendrillon » : différence entre les versions
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Le surnom de Cendrillon vient d'un amalgame entre les mots ''cendre'' et ''souillon''. Dans un conte chinois similaire du IX{{e}} siècle, la jeune fille se nomme ''Ye Xian''. Ce nom se rapproche d'un point de vue phonétique de termes tels que ''aschen'' (allemand), ''asan'' (en sanskrit) ''ashes'' (anglais) et ''aescen'' (anglo-saxon) qui signifient ''cendre''. Il s'agit donc toujours de la même histoire. |
Le surnom de Cendrillon vient d'un amalgame entre les mots ''cendre'' et ''souillon''. Dans un conte chinois similaire du IX{{e}} siècle, la jeune fille se nomme ''Ye Xian''. Ce nom se rapproche d'un point de vue phonétique de termes tels que ''aschen'' (allemand), ''asan'' (en sanskrit) ''ashes'' (anglais) et ''aescen'' (anglo-saxon) qui signifient ''cendre''. Il s'agit donc toujours de la même histoire. |
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Mais ce seront essentiellement [[Charles Perrault]] en 1667 avec ''Cendrillon ou la Petite pantoufle de verre'' et [[Jacob et Wilhelm Grimm]], en 1812 avec ''Cendrillon'' qui auront permis au conte de se fixer sous la forme qu'on lui connait dans l'imaginaire collectif. |
Mais ce seront essentiellement [[Charles Perrault]] en 1667 avec ''Cendrillon ou la Petite pantoufle de verre'' et [[Jacob et Wilhelm Grimm]], en 1812 avec ''Cendrillon'' qui auront permis au conte de se fixer sous la forme qu'on lui connait dans l'imaginaire collectif. |
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==Différences entre Charles Perrault et les frères Grimm== |
==Différences entre Charles Perrault et les frères Grimm== |
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La version de Charles Perrault, ''Cendrillon ou La Petite pantoufle de verre'', présente déjà une importante différence avec la version des frères Grimm : le prince tente de retenir l'héroïne en enduisant l'escalier de poix. Dans d'autres versions, l'héroïne laisse intentionnellement tomber sa pantoufle. On observe ici que ces contes sont bien plus anciens que les versions courantes et qu'ils ont été adaptés pour les enfants, alors qu'à l'origine ils servaient à véhiculer un certain nombre de principes. D'autres versions parlent d'un anneau qui n'irait qu'à l'héroïne. |
La version de Charles Perrault, ''Cendrillon ou La Petite pantoufle de verre'', présente déjà une importante différence avec la version des frères Grimm : le prince tente de retenir l'héroïne en enduisant l'escalier de poix. Dans d'autres versions, l'héroïne laisse intentionnellement tomber sa pantoufle. On observe ici que ces contes sont bien plus anciens que les versions courantes et qu'ils ont été adaptés pour les enfants, alors qu'à l'origine ils servaient à véhiculer un certain nombre de principes. D'autres versions parlent d'un anneau qui n'irait qu'à l'héroïne. |
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Il est amusant de trouver ainsi des similitudes avec d'autres contes. On reconnaît bien sûr dans l'image de l'anneau l'empreinte de ''[[Peau d'Âne]]''. Dans certaines versions, ce n'est pas une [[marraine-fée]] qui aide l'héroïne, mais sa mère défunte qui lui apparait alors sous la forme d'un animal ou d'un arbre. Cependant, l'héroïne reçoit roujours de l'aide, et cela dans toutes les versions. |
Il est amusant de trouver ainsi des similitudes avec d'autres contes. On reconnaît bien sûr dans l'image de l'anneau l'empreinte de ''[[Peau d'Âne]]''. Dans certaines versions, ce n'est pas une [[marraine-fée]] qui aide l'héroïne, mais sa mère défunte qui lui apparait alors sous la forme d'un animal ou d'un arbre. Cependant, l'héroïne reçoit roujours de l'aide, et cela dans toutes les versions. |
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La plupart des versions sont directement issues des anciennes traditions populaires, et recèlent beaucoup de sagesse. Il faut noter que même si le thème de la justice du destin est clairement identifiable dans toutes les versions, les conteurs ne sont pas tous d'accord sur le second thème à aborder, à savoir, la punition ou le pardon. Dans la version de Charles Perrault, les belles-sœurs sont pardonnées par l'héroïne, alors que dans la version des frères Grimm, elles sont doublement punies ; il y a d'une part le fruit de leur mutilation devant leur permettre de chausser la pantoufle (dans une version écossaise intitulée ''Rashin Coatie'', la belle-mère mutile elle-même ses filles) et d'autre part le fait qu'elles finissent aveugles. |
La plupart des versions sont directement issues des anciennes traditions populaires, et recèlent beaucoup de sagesse. Il faut noter que même si le thème de la justice du destin est clairement identifiable dans toutes les versions, les conteurs ne sont pas tous d'accord sur le second thème à aborder, à savoir, la punition ou le pardon. Dans la version de Charles Perrault, les belles-sœurs sont pardonnées par l'héroïne, alors que dans la version des frères Grimm, elles sont doublement punies ; il y a d'une part le fruit de leur mutilation devant leur permettre de chausser la pantoufle (dans une version écossaise intitulée ''Rashin Coatie'', la belle-mère mutile elle-même ses filles) et d'autre part le fait qu'elles finissent aveugles. |
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Encore les frères Grimm sont-ils modérés par rapport à la première version allemande, dans laquelle les belles-sœurs sont condamnées à danser avec des chaussures de métal chauffées au rouge jusqu'à ce que mort s'ensuive. Un tel châtiment (dont la brutalité rappelle que les contes populaires peuvent avoir la vocation morale des apologues et qu'ils mettent en garde contre les tentations du mal) se trouve cependant dans la ''Blanche-Neige'' des mêmes frères Grimm. |
Encore les frères Grimm sont-ils modérés par rapport à la première version allemande, dans laquelle les belles-sœurs sont condamnées à danser avec des chaussures de métal chauffées au rouge jusqu'à ce que mort s'ensuive. Un tel châtiment (dont la brutalité rappelle que les contes populaires peuvent avoir la vocation morale des apologues et qu'ils mettent en garde contre les tentations du mal) se trouve cependant dans la ''Blanche-Neige'' des mêmes frères Grimm. |
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Ces deux surnoms sont dérivés du mot ''[[cendre]]'', qui a toujours été symbole d'humiliation et de pénitence : la [[Bible]] et l'[[Odyssée]] font mention de [[Jérémie]] se roulant dans les cendres et [[Ulysse]] assis dessus. Quant aux pères de l'Église, ils nous montrent les pénitents se couvrant la tête de cendres ou vivant dans la cendre<ref>Charles Perrault, Contes (introduction, notices et notes de Catherine Magnien), Editions Le Livre de Poche Classique</ref>. |
Ces deux surnoms sont dérivés du mot ''[[cendre]]'', qui a toujours été symbole d'humiliation et de pénitence : la [[Bible]] et l'[[Odyssée]] font mention de [[Jérémie]] se roulant dans les cendres et [[Ulysse]] assis dessus. Quant aux pères de l'Église, ils nous montrent les pénitents se couvrant la tête de cendres ou vivant dans la cendre<ref>Charles Perrault, Contes (introduction, notices et notes de Catherine Magnien), Editions Le Livre de Poche Classique</ref>. |
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L'image de la marraine-fée qui dans la version de Charles Perrault tient absolument à ce que l'héroïne quitte le bal avant minuit faute de quoi tout ce qu'elle lui a donné redeviendra comme avant, représente l'image du parent qui tient absolument à ce que son enfant ne traine pas dehors tard dans la nuit, sinon les choses pourraient aller très mal pour lui. |
L'image de la marraine-fée qui dans la version de Charles Perrault tient absolument à ce que l'héroïne quitte le bal avant minuit faute de quoi tout ce qu'elle lui a donné redeviendra comme avant, représente l'image du parent qui tient absolument à ce que son enfant ne traine pas dehors tard dans la nuit, sinon les choses pourraient aller très mal pour lui. |
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Le sens moderne du mot ''pantoufle'' (chaussure d'intérieur confortable) a certainement influé dans ce sens, alors qu'à l'origine c'est une chaussure fine et élégante (les traductions de la version de Grimm emploient ''escarpin'', et d'ailleurs des escarpins en ''or'', qui ne doivent pas être spécialement confortables non plus). |
Le sens moderne du mot ''pantoufle'' (chaussure d'intérieur confortable) a certainement influé dans ce sens, alors qu'à l'origine c'est une chaussure fine et élégante (les traductions de la version de Grimm emploient ''escarpin'', et d'ailleurs des escarpins en ''or'', qui ne doivent pas être spécialement confortables non plus). |
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==Voir aussi== |
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===Références=== |
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Version du 4 septembre 2007 à 11:04
Cendrillon est un conte populaire. Il existe plusieurs versions de ce conte de par le monde dont certaines peuvent être très différentes de celle connue en occident.
Antique version du conte
Parmi les multiples versions du conte que l'histoire littéraire a retenues il y a celle-ci, retranscrite au IIIe siècle par d'Élien. L'auteur raconte l'histoire de Rhodope, une jeune Grecque embarquée en Égypte comme esclave. Un jour, un aigle lui vola une de ses pantoufles alors qu'elle était au bain. L'oiseau laissa tomber la pantoufle aux pieds du pharaon Psammétique ; celui-ci, frappé de stupeur par la délicatesse de la pantoufle, promit d'épouser la femme à qui elle appartenait.
Un récit d'origine orale source d'inspiration pour toutes les disciplines artistiques
Le conte de Cendrillon s'est propagé à travers les siècles et les continents. On dénombre aujourd'hui plus de cinq-cents versions différentes. Ainsi, depuis la légende de Rhodope, en passant par sa mise par écrit en Chine au IXe siècle, le conte vietnamien de Bo Than où l'héroïne prie Bouddha, La Chatte cendreuse de l'Italien Giambattista Basile en 1634, ou plus récemment un ballet de Rudolf Noureev, la comédie musicale Cindy de Luc Plamondon, la Cendrillon des temps modernes en 2002.
Le surnom de Cendrillon vient d'un amalgame entre les mots cendre et souillon. Dans un conte chinois similaire du IXe siècle, la jeune fille se nomme Ye Xian. Ce nom se rapproche d'un point de vue phonétique de termes tels que aschen (allemand), asan (en sanskrit) ashes (anglais) et aescen (anglo-saxon) qui signifient cendre. Il s'agit donc toujours de la même histoire.
Mais ce seront essentiellement Charles Perrault en 1667 avec Cendrillon ou la Petite pantoufle de verre et Jacob et Wilhelm Grimm, en 1812 avec Cendrillon qui auront permis au conte de se fixer sous la forme qu'on lui connait dans l'imaginaire collectif.
Différences entre Charles Perrault et les frères Grimm
La version de Charles Perrault, Cendrillon ou La Petite pantoufle de verre, présente déjà une importante différence avec la version des frères Grimm : le prince tente de retenir l'héroïne en enduisant l'escalier de poix. Dans d'autres versions, l'héroïne laisse intentionnellement tomber sa pantoufle. On observe ici que ces contes sont bien plus anciens que les versions courantes et qu'ils ont été adaptés pour les enfants, alors qu'à l'origine ils servaient à véhiculer un certain nombre de principes. D'autres versions parlent d'un anneau qui n'irait qu'à l'héroïne.
Il est amusant de trouver ainsi des similitudes avec d'autres contes. On reconnaît bien sûr dans l'image de l'anneau l'empreinte de Peau d'Âne. Dans certaines versions, ce n'est pas une marraine-fée qui aide l'héroïne, mais sa mère défunte qui lui apparait alors sous la forme d'un animal ou d'un arbre. Cependant, l'héroïne reçoit roujours de l'aide, et cela dans toutes les versions.
La plupart des versions sont directement issues des anciennes traditions populaires, et recèlent beaucoup de sagesse. Il faut noter que même si le thème de la justice du destin est clairement identifiable dans toutes les versions, les conteurs ne sont pas tous d'accord sur le second thème à aborder, à savoir, la punition ou le pardon. Dans la version de Charles Perrault, les belles-sœurs sont pardonnées par l'héroïne, alors que dans la version des frères Grimm, elles sont doublement punies ; il y a d'une part le fruit de leur mutilation devant leur permettre de chausser la pantoufle (dans une version écossaise intitulée Rashin Coatie, la belle-mère mutile elle-même ses filles) et d'autre part le fait qu'elles finissent aveugles.
Encore les frères Grimm sont-ils modérés par rapport à la première version allemande, dans laquelle les belles-sœurs sont condamnées à danser avec des chaussures de métal chauffées au rouge jusqu'à ce que mort s'ensuive. Un tel châtiment (dont la brutalité rappelle que les contes populaires peuvent avoir la vocation morale des apologues et qu'ils mettent en garde contre les tentations du mal) se trouve cependant dans la Blanche-Neige des mêmes frères Grimm.
De même, la version des frères Grimm, ainsi que d'autres versions plus anciennes de l'histoire, ne dit absolument pas que l'héroïne doit à tout prix quitter le bal avant minuit. Elle ne s'y rend d'ailleurs pas non plus à bord d'une citrouille transformée en carosse conduit par un rat transformé en cocher, tiré par six souris transformées en chevaux, et entouré par six lézards transformés en laquais (à l'époque de Charles Perrault, les laquais étaient souvent sujet de plaisanterie à cause de leur paresse. De même, l'image du lézard qui reste immobile sous le soleil à souvent été rapprochée des personnes de nature paresseuse ; d'où cette dernière métamorphose.)
Le nom de l'héroïne
Cendrillon n'est que le surnom de l'héroïne, dérivé du fait qu'elle se repose dans la cendre une fois son travail fini. On ignore son nom réel. Elle a un second surnom, celui de Cucendron, qu'une précieuse aurait banni mais que Charles Perrault choisit pour mieux souligner la vulgarité de Javotte (la belle-sœur ainée).
Ces deux surnoms sont dérivés du mot cendre, qui a toujours été symbole d'humiliation et de pénitence : la Bible et l'Odyssée font mention de Jérémie se roulant dans les cendres et Ulysse assis dessus. Quant aux pères de l'Église, ils nous montrent les pénitents se couvrant la tête de cendres ou vivant dans la cendre[1].
Image
L'image de la marraine-fée qui dans la version de Charles Perrault tient absolument à ce que l'héroïne quitte le bal avant minuit faute de quoi tout ce qu'elle lui a donné redeviendra comme avant, représente l'image du parent qui tient absolument à ce que son enfant ne traine pas dehors tard dans la nuit, sinon les choses pourraient aller très mal pour lui.
La pantoufle de vair ou de verre ?
Beaucoup de gens affirment que la pantoufle de Cendrillon était de vair et non pas de verre. L'édition de 1697 des contes de Charles Perrault mentionne bien « la pantoufle de verre », donnée traditionnelle dans le folklore, puisqu'on retrouve des pantoufles de verre ou cristal dans les contes catalans, écossais, irlandais, comme dans d'autres contes le héros peut avoir des chaussures de fer. Honoré de Balzac et Émile Littré voulaient, au nom de la raison, corriger cette graphie en vair (petit-gris, écureuil). Cette correction n’apporte pas toute satisfaction, car outre le fait que jamais on ne fourra par le passé les chaussures de petit-gris, de tels souliers seraient bien inappropriés à un bal et à la danse.
Le sens moderne du mot pantoufle (chaussure d'intérieur confortable) a certainement influé dans ce sens, alors qu'à l'origine c'est une chaussure fine et élégante (les traductions de la version de Grimm emploient escarpin, et d'ailleurs des escarpins en or, qui ne doivent pas être spécialement confortables non plus).
Voir aussi
Références
- Charles Perrault, Contes (introduction, notices et notes de Catherine Magnien), Editions Le Livre de Poche Classique
Articles connexes
- Cendrillon, le ballet
- Cendrillon, le long métrage d'animation de Walt Disney Pictures
- Cendrillon de Jean-Louis Laruette et Louis Anseaume, première version lyrique du conte de Perrault [1]
Liens internes
Modèle:Contes de ma mère l'Oye
- Hermann Hochegger, Cendrillon en Afrique. Versions zaïroises de 1906 à 1993 (ISBN 978235176028x[à vérifier : ISBN invalide], présentation en ligne)