« Alphonse Maeder » : différence entre les versions
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{{En-tête label|AdQ|année=2010}} |
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{{Infobox Psychologue |
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{{Voir homonymes|Maeder}} |
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|nom = Alphonse Maeder |
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{{Infobox Personnalité des sciences humaines et sociales |
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|image = [[Fichier:Psychoanalitic Congress 1911 - Alphonse Maeder highlighted.jpg|280px]] |
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| nom = Alphonse Maeder |
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|légende = Alphonse Maeder lors du congrès international de psychanalyse de 1911 à [[Weimar]] <br/>(4{{e}} rang, 3{{e}} depuis la gauche<ref group="Note">Sur la photographie apparaissent d'autres personnalités fondatrices de la psychologie analytique : [[Emma Jung]] (6{{e}} depuis la droite, premier rang), [[Toni Wolff]] (3{{e}} depuis la droite, premier rang), [[Franz Riklin]] (1{{e}} depuis la droite, premier rang), [[Carl Gustav Jung]] (7{{e}} depuis la droite, second rang).</ref>{{,}}<ref>{{image}} Source : {{lien web|url=http://www.loc.gov/exhibits/freud/images/vc123.jpg|titre=''Library of Congress'', Freud's exhibition|site=loc.gov|consulté le =28 décembre 2009}}.</ref>). |
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| image = Alphonse Maeder.jpg |
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|naissance = {{date|11|septembre|1882|en Suisse}} à [[La Chaux-de-Fonds]], en [[Suisse romande]] |
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| upright = 1 |
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|deces = {{date de décès|27|janvier|1971|11|septembre|1882|en Suisse|âge=oui}}<br />à [[Zurich]], en [[Suisse alémanique]] |
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| légende = Alphonse Maeder lors du congrès international de psychanalyse de 1911 à [[Weimar]] |
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|nationalite = {{pays|Suisse|taille=15px}} |
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| date de naissance = {{date|11|septembre|1882|en Suisse}} |
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|formation = [[Études de médecine|Médecine]] ([[psychiatrie]]) |
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| lieu de naissance = [[La Chaux-de-Fonds]], en [[Suisse romande]] |
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|titre = [[Docteur (homonymie)|Docteur]] |
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| date de décès = {{date de décès|27|janvier|1971|11|septembre|1882|en Suisse}} |
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|travaux = [[Psychanalyse]] - [[Psychologie analytique]] |
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| lieu de décès = [[Zurich]], en [[Suisse alémanique]] |
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| nationalité = {{pays|Suisse|taille=15}} |
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| études = [[Études de médecine|Médecine]] ([[psychiatrie]]) |
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| titre = [[Docteur (titre)|Docteur]] |
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| travaux = [[Psychanalyse]] - [[Psychologie analytique]] |
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'''Alphonse Maeder''' (parfois orthographié '''Alphons Maeder''' ou '''Alphonse Mäder'''), né le |
'''Alphonse Maeder''' (parfois orthographié '''Alphons Maeder''' ou '''Alphonse Mäder'''), né le {{date|11|septembre|1882}} à [[La Chaux-de-Fonds]], en [[Suisse romande]], et mort le {{date|27|janvier|1971}} à [[Zurich]], en [[Suisse alémanique]], est un [[psychiatre]] et [[psychothérapie|psychothérapeute]] suisse affilié à la [[psychologie analytique]]. Ses contributions concernent surtout le [[rêve]] et sa fonction prospective, mais aussi la relation entre le patient et l'analyste, ainsi que le processus de [[guérison]]. |
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Après ses études de médecine, Maeder devient un pionnier de la [[psychanalyse]]. Très proche de Freud au début (ce dernier lui donne en effet la charge de traduire en français les avancées de la psychanalyse), il s'en sépare pourtant en 1913, suivant la conduite de [[Carl Gustav Jung]], duquel il est très proche. En effet, lorsque Maeder formule sa conception d'une {{Citation|capacité prospective du rêve}}<ref group="H">p. |
Après ses études de médecine, Maeder devient un pionnier de la [[psychanalyse]]. Très proche de [[Sigmund Freud]] au début (ce dernier lui donne en effet la charge de traduire en français les avancées de la psychanalyse), il s'en sépare pourtant en 1913, suivant la conduite de [[Carl Gustav Jung]], duquel il est très proche. En effet, lorsque Maeder formule sa conception d'une {{Citation|capacité prospective du rêve}}<ref group="H">{{p.}}32.</ref>, dès 1912, Freud le critique sévèrement puis le met en garde contre des dérives [[mystique]]s<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>. |
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Maeder continue ses travaux sur les capacités régulatrice et thérapeutique de la [[psyché (psychologie)|psyché]] et publie nombre d'ouvrages. Il s'intéresse au symbolisme du rêve, aux capacités d'autoguérison de la psyché, au [[transfert (psychanalyse)|transfert]] analytique, à la [[glossolalie]] et au lien entre la [[religion]] et la [[psychologie]]. |
Maeder continue ses travaux sur les capacités régulatrice et thérapeutique de la [[psyché (psychologie)|psyché]] et publie nombre d'ouvrages. Il s'intéresse au symbolisme du rêve, aux capacités d'autoguérison de la psyché, au [[transfert (psychanalyse)|transfert]] analytique, à la [[glossolalie]] et au lien entre la [[religion]] et la [[psychologie]]. |
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== Biographie == |
== Biographie == |
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=== Premières années et études de médecine === |
=== Premières années et études de médecine === |
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Fils de Louis Alphonse Maeder, un horloger suisse francophone, et de Louise Therese Bosing, une Allemande<ref name="DHS">{{DHS|43992|Mäder, Alphonse|auteur=Stefan Schulz|date=19 août 2008}}.</ref>, bilingue donc, Maeder entreprend des études de [[médecine]], spécialité [[psychiatrie|psychiatrique]], à [[Berne]], en 1901, et qu'il poursuit à [[Zurich]] puis [[Berlin]]<ref group="F" name="Roudinesco">Entrée « Maeder Alphonse », p. |
Fils de Louis Alphonse Maeder, un horloger suisse francophone, et de Louise Therese Bosing, une Allemande<ref name="DHS">{{DHS|43992|Mäder, Alphonse|auteur=Stefan Schulz|date=19 août 2008}}.</ref>, bilingue donc, Maeder entreprend des études de [[médecine]], spécialité [[psychiatrie|psychiatrique]], à [[Berne]], en 1901, et qu'il poursuit à [[Zurich]] puis [[Berlin]]<ref group="F" name="Roudinesco">Entrée « Maeder Alphonse », {{p.}}648-649.</ref>{{,}}<ref group="E" name="Kaspar Weber">Entrée « Maeder, Alphonse E. » {{p.}}949, par Kaspar Weber.</ref>. |
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Il obtient le [[Doctorat en psychologie clinique|doctorat de psychiatrie]] à Zurich et publie sa thèse en 1909<ref name="DHS"/>. En 1903 il se lie d'amitié avec le zoologue et philosophe [[Hans Driesch]]<ref group="A" name="Ellenberger,p.894">p. |
Il obtient le [[Doctorat en psychologie clinique|doctorat de psychiatrie]] à Zurich et publie sa thèse en 1909<ref name="DHS"/>. En 1903 il se lie d'amitié avec le zoologue et philosophe [[Hans Driesch]]<ref group="A" name="Ellenberger,p.894">{{p.}}894.</ref>. Ses travaux, qui conduisent à la réintégration, dans sa philosophie [[vitalisme|néovitaliste]], du concept aristotélicien d'« [[entéléchie]] », influencent Maeder<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>{{,}}<ref group="K" name="Shamdasani,p.141"/>. La conception de Driesch est en effet le prélude théorique à l'idée que toute activité du corps évolue vers une finalité et n'est pas simplement le résultat d'un mécanisme dénué de sens. Maeder s'appuie par la suite sur ces travaux pour élaborer la fonction prospective du rêve, expliquant que l'activité onirique vise une finalité, celle de l'anticipation des évolutions de la [[personnalité]]. |
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=== Le Burghölzli et la psychanalyse=== |
=== Le Burghölzli et la psychanalyse === |
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[[Fichier:Burghölzli Stich.jpg|thumb|upright=1.5|left|La [[clinique psychiatrique universitaire de Zurich|clinique psychiatrique du Burghölzli]] vers 1890 |
[[Fichier:Burghölzli Stich.jpg|thumb|upright=1.5|left|La [[clinique psychiatrique universitaire de Zurich|clinique psychiatrique du Burghölzli]] vers 1890]] |
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De 1906 à 1910, Maeder travaille à la [[clinique psychiatrique universitaire de Zurich]] surnommé le « Burghölzli », comme médecin assistant du professeur [[Eugen Bleuler]] et du jeune psychiatre [[Carl Gustav Jung]]<ref group="J">p. 319.</ref>, qui l'initient à la psychanalyse<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>. Il obtient son diplôme de médecin en 1911<ref name="DHS"/>. Il décide de devenir [[psychanalyste]] et, à partir de 1906, il publie des travaux psychanalytiques en français et allemand. Par la suite, après le départ de Jung de la clinique, en avril 1910, Maeder travaillera avec [[Ludwig Binswanger]], un autre médecin et psychanalyste suisse<ref group="J">p. 228.</ref>. |
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De 1908 à 1909, Maeder travaille à la [[clinique psychiatrique universitaire de Zurich]] surnommé le « Burghölzli », comme médecin assistant du professeur [[Eugen Bleuler]] et du jeune psychiatre [[Carl Gustav Jung]]<ref group="J" name="ref_auto_2">{{p.}}319.</ref>. Ce dernier l'initie à la psychanalyse naissante<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>. Maeder obtient son diplôme de médecin en 1911<ref name="DHS"/>, puis il décide de devenir [[psychanalyste]] et, à partir de 1906, il publie des travaux psychanalytiques en français et en allemand. Par la suite, après le départ de Jung de la clinique, en {{date-|avril 1910}}, Maeder travaille avec [[Ludwig Binswanger]], un autre médecin et psychanalyste suisse<ref group="J" name="ref_auto_3">{{p.}}228.</ref>. |
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C'est en effet au Burghölzli, dans le contexte de l'essor de la nouvelle [[psychiatrie dynamique]], d'inspiration bleulérienne, qu'Alphonse Maeder se passionne pour les thèses freudiennes<ref group="F" name="Roudinesco"/> et les popularise en Suisse et en France<ref name="DHS"/>. Très vite, il se livre, comme Freud, à une auto-analyse et pratique la technique de la [[cure]], en interprétant ses rêves et actes manqués. D'autre part, ses articles de 1907, en français, concernant la doctrine psychanalytique, récusent le primat de la [[sexualité infantile|sexualité]], pilier pourtant fondamental du [[freudisme]]<ref group="F" name="Roudinesco"/>. |
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C'est au Burghölzli, dans le contexte de l'essor de la nouvelle [[psychiatrie dynamique]], d'inspiration bleulérienne, qu'Alphonse Maeder se passionne pour les thèses freudiennes<ref group="F" name="Roudinesco"/> puis les popularise en Suisse et en France par la suite<ref name="DHS"/>. Très vite, il se livre, comme [[Freud]], à une auto-analyse et pratique la technique de la [[psychothérapie|cure thérapeutique]], en interprétant ses rêves et actes manqués. Cependant, des divergences d'avec la théorie freudienne apparaissent et ses articles de 1907, en français, concernant la doctrine psychanalytique, récusent le primat de la [[Sexualité infantile (psychanalyse)|sexualité]], pilier pourtant fondamental du [[freudisme]]<ref group="F" name="Roudinesco"/>. |
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Le Burghölzli jouit à cette époque d'une renommée internationale, étant à la pointe des [[Histoire de la psychiatrie|méthodes psychiatriques]]. En plus d'être le témoin de l'affrontement intellectuel entre le jeune Jung et le professeur mature Bleuler, qu'il décrit comme {{Citation|un combat à mort}}<ref group="J">Maeder, cité par D. Bair, p. 232.</ref>, Maeder dépeint l'établissement, dirigé par Bleuler d'une main de fer, comme un {{Citation|monastère psychiatrique}}<ref group="I">p. 125.</ref>{{,}}<ref group="A">p. 685.</ref> : |
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Le Burghölzli jouit à cette époque d'une renommée internationale, étant à la pointe des [[Histoire de la psychiatrie|méthodes psychiatriques]]. En plus d'être le témoin de l'affrontement intellectuel entre le jeune Jung et le professeur mature Bleuler, qu'il décrit comme {{Citation|un combat à mort}}<ref group="J">Maeder, cité {{p.}}232.</ref>, Maeder dépeint l'établissement, dirigé par Bleuler d'une main de fer, comme un {{Citation|monastère psychiatrique}}<ref group="I">{{p.}}125.</ref>{{,}}<ref group="A">{{p.}}685.</ref> : |
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{{Citation bloc|Le véritable centre d'intérêt c'était le malade. L'étudiant apprenait comment il fallait lui parler. Le Burghölzli était à cette époque une sorte d'usine où il fallait travailler très dur pour une rémunération modique. Chaque membre de l'équipe, du professeur au plus jeune interne, était totalement absorbé par son travail. Les boissons alcooliques étaient prohibées. Bleuler se montrait aimable à l'égard de chacun et ne jouait jamais le personnage du chef}} |
{{Citation bloc|Le véritable centre d'intérêt c'était le malade. L'étudiant apprenait comment il fallait lui parler. Le Burghölzli était à cette époque une sorte d'usine où il fallait travailler très dur pour une rémunération modique. Chaque membre de l'équipe, du professeur au plus jeune interne, était totalement absorbé par son travail. Les boissons alcooliques étaient prohibées. Bleuler se montrait aimable à l'égard de chacun et ne jouait jamais le personnage du chef}} |
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[[Fichier:Bleuler.png|thumb|[[Eugène Bleuler]] (1857-1939), directeur du Burghölzli de 1898 à 1927.]] |
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En 1907, Alphonse Maeder initie les lecteurs suisses des ''Archives de psychologie'' de Genève à l'interprétation des rêves de Freud<ref group="G">p. 8.</ref>. Il s'agit d'exposés didactiques des thèses de Freud, avec des analyses tirées de la vie quotidienne et des éléments de l'auto-analyse de Maeder<ref group="M">p. 90.</ref>. C. G. Jung, qui est selon Maeder {{Citation|la première personne digne d'intérêt qu'il ait été amené à rencontrer}}<ref group="K" name="Shamdasani,p.141">p. 141.</ref>, crée ensuite, à Zurich, l'Association freudienne de Zurich, surnommée la « Société suisse de recherche freudienne » (ou « groupe Freud »), {{lang|de|''Gesellschaft für freudische Forschung''}} en langue allemande, réunissant [[Eugène Bleuler]] (comme président), [[Ludwig Binswanger]], [[Franz Riklin]], [[Edouard Claparède]] et Alphonse Maeder, ainsi que d'autres médecins<ref group="J">p. 198.</ref>. Ce groupe se réunit la première fois à Zurich, le 27 septembre 1907, sur l'initiative de Jung<ref group="M">p. 110.</ref>. |
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En 1907, Alphonse Maeder initie les lecteurs suisses des ''Archives de psychologie'' de Genève à l'interprétation des rêves de Freud<ref group="G">{{p.}}8.</ref>. Il s'agit d'exposés didactiques des thèses de Freud, avec des analyses tirées de la vie quotidienne et des éléments de l'auto-analyse de Maeder<ref group="M">{{p.}}90.</ref>. C. G. Jung, qui est, selon Maeder, {{Citation|la première personne digne d'intérêt qu'il ait été amené à rencontrer}}<ref group="K" name="Shamdasani,p.141">{{p.}}141.</ref>, créé ensuite, à Zurich, l'Association freudienne de Zurich, surnommée la « Société suisse de recherche freudienne » (ou « groupe Freud »), {{citation étrangère|langue=de|Gesellschaft für freudische Forschung}} en langue allemande, réunissant : [[Eugène Bleuler]] (comme président), [[Carl Gustav Jung]], [[Ludwig Binswanger]], [[Franz Riklin]], [[Edouard Claparède]] et Alphonse Maeder, ainsi que d'autres médecins suisses<ref group="J">{{p.}}198.</ref>. Ce groupe se réunit la première fois à Zurich, le {{date-|27 septembre 1907}}, sur l'initiative de Jung<ref group="M">{{p.}}110.</ref>. |
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Très vite, cette Société prend de l'importance et rivalise avec [[Vienne (Autriche)|Vienne]], le berceau de la psychanalyse. Ce groupe a en effet inspiré le premier congrès psychanalytique, celui de [[Salzbourg]], qui se tient en avril 1908<ref group="H">p. 109.</ref>. Les membres se réunissent à l’hôpital du Burghölzli régulièrement, mais le groupe est dissous en 1913 suite à la rupture de Jung et de Maeder avec Freud<ref name="Chrono.">{{ouvrage|auteur=Olivier Douville|titre=Chronologie : situation de la psychanalyse dans le monde, du temps de la vie de Freud|année=2006|lire en ligne=http://hal.archives-ouvertes.fr/index.php?halsid=4je99k8varljgoeqf8eus4i8o3&view_this_doc=halshs-00113232&version=2|site=hal.archives-ouvertes.fr|format=pdf|consulté le =14 mars 2010}}.</ref>. Maeder note que les psychanalystes zurichois ont toujours bénéficié d'une totale liberté vis-à-vis de Vienne<ref group="A">p. 688.</ref>. |
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Très vite, cette Société prend de l'importance et rivalise avec [[Vienne (Autriche)|Vienne]], le berceau de la psychanalyse. Ce groupe a en effet inspiré le premier congrès psychanalytique, celui de [[Salzbourg]], qui se tient en {{date-|avril 1908}}<ref group="H">{{p.}}109.</ref>. Les membres ont pour habitude de se réunir à l’hôpital du Burghölzli régulièrement, mais le groupe est dissout en 1913 à la suite de la rupture de Jung et de Maeder avec [[Freud]]<ref name="Chrono.">{{Ouvrage|auteur1=Olivier Douville|titre=Chronologie : situation de la psychanalyse dans le monde, du temps de la vie de Freud|éditeur=|année=2006|format=pdf|isbn=|lire en ligne=http://hal.archives-ouvertes.fr/index.php?halsid=4je99k8varljgoeqf8eus4i8o3&view_this_doc=halshs-00113232&version=2|consulté le=14 mars 2010}}.</ref>. Maeder note par la suite qu'à cette époque, les psychanalystes zurichois ont toujours bénéficié d'une totale liberté vis-à-vis de Vienne<ref group="A">{{p.}}688.</ref>. |
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C'est en 1907, avec son article « Essai d'interprétation de quelques rêves » que Maeder se fait connaître en tentant une exégèse de la conception freudienne du rêve et de son interprétation. L'ouvrage présente un exposé sur « La théorie de Freud », puis Maeder délivre sa conclusion sur « L'Analyse des rêves », enfin il met en lumière « Quatre analyses de rêves » (deux de femmes et deux d'hommes)<ref group="M">p. 92.</ref>. La réception de cet article en France est assez critique<ref name="Quelques Antécédents de À la Recherche Du Temps Perdu">{{ouvrage|titre=Quelques Antécédents de ''À la Recherche du temps Perdu''|éditeur=Librairie Droz|isbn=9782600034494|passage=41}}.</ref>. [[Jean Paulhan]] en fait un compte-rendu simplifié dans le ''Journal de psychologie''<ref>{{article|auteur=[[Jean Paulhan]]|titre=Essai d'interprétation de quelques rêves d'Alphonse Maeder |périodique=Journal de psychologie|année=1907|page=462-464}}.</ref>, mettant l'accent sur la clé des songes proposée et non sur la méthode novatrice<ref group="M">p. 93.</ref>, puis le docteur Jean Philippe, dans ''La Revue philosophique''<ref>{{article|auteur=Jean Philippe|titre=Essai d'interprétation de quelques rêves d'Alphonse Maeder (titre original inconnu)|périodique=La Revue philosophique|volume=66|date=juillet-décembre 1908|page=438-439}}.</ref>. Selon [[Elisabeth Roudinesco]], Maeder joue un rôle d'importance pour {{Citation|l'introduction du freudisme en France par la voie zurichoise}}<ref group="F" name="Roudinesco"/>. En janvier 1909, dans son article « Une voie nouvelle en psychologie (Freud et son école) », Maeder, enthousiaste, explique l'innovation que constitue la [[psychanalyse]]. Il est dès lors considéré comme un pionnier du mouvement psychanalytique et est de surcroît un intime de Freud avec qui il entretient une abondante [[correspondance]], dès 1909<ref group="J">p. 319.</ref>. |
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C'est en 1907, avec son article « Essai d'interprétation de quelques rêves » (publié dans les ''Archives de Psychologie'') que Maeder se fait connaître en tentant une exégèse de la conception freudienne du rêve et de son interprétation. L'ouvrage présente un exposé sur « La théorie de Freud », puis Maeder délivre sa conclusion sur « L'Analyse des rêves », enfin il met en lumière « Quatre analyses de rêves » (deux de femmes et deux d'hommes)<ref group="M" name="ref_auto_5">{{p.}}92.</ref>. La réception de cet article en France est assez critique<ref name="Quelques Antécédents de À la Recherche Du Temps Perdu">{{Ouvrage|auteur1=Elizabeth Czoniczer|titre=Quelques Antécédents de ''À la Recherche du temps Perdu''|éditeur=[[Librairie Droz]]|année=1957|passage=41|isbn=978-2-600-03449-4}}.</ref>. [[Jean Paulhan]] en fait un compte-rendu simplifié dans le ''Journal de psychologie''<ref>{{Article|auteur=[[Jean Paulhan]]|titre=Essai d'interprétation de quelques rêves d'Alphonse Maeder |périodique=Journal de psychologie|année=1907|pages=462-464}}.</ref>, mettant l'accent sur la clé des songes proposée et non sur la méthode, novatrice, proposée par Maeder<ref group="M" name="ref_auto_6">{{p.}}93.</ref>, puis le docteur Jean Philippe, dans ''La Revue philosophique''<ref>{{Article|auteur=Jean Philippe|titre=Essai d'interprétation de quelques rêves d'Alphonse Maeder (titre original inconnu)|périodique=La Revue philosophique|volume=66|date=juillet-décembre 1908|pages=438-439}}.</ref>. Selon [[Élisabeth Roudinesco]], Maeder joue un rôle d'importance pour {{Citation|l'introduction du freudisme en France par la voie zurichoise}}<ref group="F" name="Roudinesco"/> à ce moment-là. En {{date-|janvier 1909}}, dans son article « Une voie nouvelle en psychologie (Freud et son école) », Maeder, enthousiaste, explique l'innovation que constitue la [[psychanalyse]]. Il est dès lors considéré comme un pionnier du mouvement psychanalytique et est de surcroît un intime de Freud avec qui il entretient une abondante [[correspondance]], dès 1909<ref group="J" name="ref_auto_2" />. |
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Après la fondation en 1909 de la première revue de psychanalyse, la {{lang|de|''Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen''}}<ref group="Note">{{lang|de|''Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen''}} se traduit par Annales de recherches psychanalytiques et psychopathologiques.</ref>, avec Bleuler et Freud comme directeurs et Jung comme rédacteur en chef, les divers psychanalystes peuvent développer leurs conceptions et les partager. Maeder publie ainsi dans le premier numéro de la revue<ref group="J">p. 228.</ref> un article intitulé « Sexualité et épilepsie »<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>{{,}}<ref name="Chrono."/>. Maeder est le premier psychanalyste à s'intéresser à l'[[épilepsie]] d'un point de vue psychanalytique. Se référant aux ''Trois essais sur la théorie de la sexualité'' de Freud, il tente d'expliciter le lien qui existe entre cette maladie et la [[sexualité infantile]]. |
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Après la fondation, en 1909, de la première revue de psychanalyse, la {{citation étrangère|langue=de|Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen}}<ref group="Note">{{citation étrangère|langue=de|Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen}} se traduit par « Annales de recherches psychanalytiques et psychopathologiques ».</ref>, avec Bleuler et Freud comme directeurs et Jung comme rédacteur en chef, les divers psychanalystes peuvent développer leurs conceptions et les partager. Maeder publie ainsi dans le premier numéro de la revue<ref group="J" name="ref_auto_3" /> un article intitulé « Sexualité et épilepsie » ({{citation étrangère|langue=de|Die Sexualität der Epileptiker}})<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>{{,}}<ref name="Chrono."/>. Il est le premier psychanalyste à s'intéresser à l'[[épilepsie]]. Se référant aux ''Trois essais sur la théorie de la sexualité'' de Freud, il tente d'expliciter le lien qui existe entre cette maladie et la [[Sexualité infantile (psychanalyse)|sexualité infantile]]. |
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Dès lors, la participation de Maeder au mouvement psychanalytique est notable. Il assiste en mars 1910 au second congrès de psychanalyse, à [[Nuremberg]]<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>{{,}}<ref group="I" name="Roudinesco,p226"/>. Ce rôle pionnier a été également salué en son temps par Freud lui-même<ref group="D">{{Citation|De tous les pays européens, c'est la France qui, jusqu'à présent, s'est montrée la plus réfractaire à la psychanalyse, bien que le Zurichois A. Maeder ait publié des travaux très solides susceptibles d'ouvrir aux lecteurs français l'accès des théories psychanalytiques.}}, p. 103.</ref>. |
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[[Fichier:Jung 1910-crop.jpg|thumb|Le psychiatre suisse [[Carl Gustav Jung]] en 1910, au Burghölzli.]] |
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De 1911 à 1918, il est thérapeute au sanatorium du Dr Bircher-Benner. Spécialiste des maladies mentales et nerveuses organiques<ref name="DHS"/>, il ouvre un cabinet privé de [[psychothérapie]] en 1908, à Zurich, et dans lequel il officie jusqu'à sa mort<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>{{,}}<ref name="DHS"/>. |
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Dès lors, la participation de Maeder au mouvement psychanalytique est notable. Il assiste en {{date-|mars 1910}} au second congrès de psychanalyse, à [[Nuremberg]]<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>{{,}}<ref group="I" name="Roudinesco,p226"/>. Ce rôle pionnier a été également salué en son temps par Freud lui-même<ref group="D">{{Citation|De tous les pays européens, c'est la France qui, jusqu'à présent, s'est montrée la plus réfractaire à la psychanalyse, bien que le Zurichois A. Maeder ait publié des travaux très solides susceptibles d'ouvrir aux lecteurs français l'accès des théories psychanalytiques}}, {{p.}}103.</ref>. |
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Maeder commence à publier des ouvrages de psychanalyse en langue allemande dès 1906 tels : {{lang|de|''Die Sexualität der Epileptiker''}} (''La Sexualité de l'épileptique'', 1909), {{lang|de|''Psychologie der Schizophrenen''}} (''La Psychologie du schizophrêne'', 1910) et en particulier des articles sur le [[symbolisme]] des rêves, considéré dans sa relation à la notion psychanalytique de [[projection (psychanalyse)|projection]] avec {{lang|de|« ''Zur Entstehung der Symbolik im Traum'' »}} (''Sur la symbolique du rêve'', 1910-1911) et la fonction onirique avec {{lang|de|« ''Funktion des Traumes'' »}} (''La Fonction du rêve'', 1912). Il a notamment étudié la capacité prospective du rêve, notion proche de celle d'[[entéléchie]] élaborée par [[Hans Driesch]]<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>. Celui-ci suppose l'existence d'une force vitale dont l'autonomie s'explique par l'intermédiaire de l'entéléchie. La réaction, lors de sa présentation à une conférence psychanalytique, du public averti est sans appel : Maeder est violemment critiqué, alors qu'il n'a cherché qu'à compléter la théorie freudienne. Il explique qu'il lui a été opposé {{Citation|une tempête d'opposition (...), comme s'[il] avai[t] touché à une réalité sacrée}}<ref group="A">p. 836</ref>{{,}}<ref group="D">Freud revient sur cette divergence de Maeder, expliquant : {{Citation|À Adler encore revient la priorité de la confusion entre le rêve et les idées latentes du rêve, confusion sur laquelle repose sa théorie de la « tendance prospective ». C'est après lui que Maeder s'est engagé dans la même voie.}}, p. 47.</ref>. |
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De 1911 à 1918, il est thérapeute au sanatorium du Dr Bircher-Benner. Devenu spécialiste des maladies mentales et nerveuses organiques<ref name="DHS"/>, il ouvre un cabinet privé de [[psychothérapie]] en 1908, à Zurich, dans lequel il officie jusqu'à sa mort<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>{{,}}<ref name="DHS"/>. |
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=== La psychanalyse et la France === |
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Ce sont les psychanalystes suisses, Maeder et Jung en tête, qui s'insurgent les premiers contre la résistance française à la [[psychanalyse]], raillant son retard<ref group="I">p. 224.</ref>. Maeder a en effet joué un rôle d'importance dans la sensibilisation puis la diffusion de la psychanalyse en Suisse romande, puis dans l'Hexagone. Il a publié en 1906 un résumé introductif à ''[[L'Interprétation des rêves]]'' de Freud et sur lequel les Français s'appuient pour connaître l'œuvre de Freud<ref group="I" name="Roudinesco,p226"/>. Maeder ne dispose alors que de la première version de ''L'Interprétation des rêves''. Il commet des erreurs de réception de l'ouvrage de Freud, ainsi que des erreurs de traduction. Il présente ainsi l'inconscient sous le terme de « subconscient ». Enfin, selon Alain de Mijola, il pratique la « clé des songes », comme beaucoup de premiers psychanalystes. La présentation de Maeder va constituer le précédent de multiples erreurs et biais de réception en France, car {{Citation|c'est par cette méthode que les lecteurs français vont apprendre la psychanalyse}}<ref group="M">p. 93.</ref>. C'est finalement avec [[Angelo Hesnard]] et Emmanuel Régis que la psychanalyse sera correctement présentée en France, dès 1913<ref group="M">p. 142.</ref>. |
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Maeder commence à publier des ouvrages de psychanalyse en langue allemande dès 1906 tels : {{citation étrangère|langue=de|Die Sexualität der Epileptiker}} (''La Sexualité de l'épileptique'', 1909), {{citation étrangère|langue=de|Psychologie der Schizophrenen}} (''La Psychologie du schizophrêne'', 1910) et en particulier des articles sur le [[symbologie|symbolisme]] des rêves, considéré dans sa relation à la notion psychanalytique de [[projection (psychanalyse)|projection]] avec {{citation étrangère|langue=de|« Zur Entstehung der Symbolik im Traum »}} (''Sur la symbolique du rêve'', 1910-1911) et la fonction onirique avec {{citation étrangère|langue=de|« Funktion des Traumes »}} (''La Fonction du rêve'', 1912). Il a notamment étudié la capacité prospective du rêve, notion proche de celle d'[[entéléchie]] élaborée par [[Hans Driesch]]<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>. Celui-ci suppose l'existence d'une force vitale dont l'autonomie s'explique par l'intermédiaire de l'entéléchie. La réaction, lors de sa présentation à une conférence psychanalytique, du public averti est sans appel : Maeder est violemment critiqué, alors qu'il n'a cherché qu'à compléter la théorie freudienne selon ses mots. Il explique qu'il lui a été opposé {{Citation|une tempête d'opposition (...), comme s'[il] avai[t] touché à une réalité sacrée}}<ref group="A">{{p.}}836</ref>{{,}}<ref group="D">Freud revient sur cette divergence de Maeder, expliquant : {{Citation|À Adler encore revient la priorité de la confusion entre le rêve et les idées latentes du rêve, confusion sur laquelle repose sa théorie de la « tendance prospective ». C'est après lui que Maeder s'est engagé dans la même voie}}, {{p.}}47.</ref>. |
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Les psychologues et psychiatres français le critiquèrent cependant vivement. Il fut en effet {{Citation|ébouriffé}}, selon ses mots, pour avoir présenté le [[rêve]] dans une perspective différente de celle d'[[Henri Bergson]]<ref group="I" name="Roudinesco,p226"/>, faisant alors autorité. Le Dr Berlard-Leroy, lors de la séance mensuelle de la Société de Psychologie d'avril 1908 fustige le [[pansexualisme]] des interprétations de rêves proposées par Maeder dans « Essai d'interprétation de quelques rêves ». Maeder est accusé de rechercher fanatiquement dans chaque rêve {{Citation|un symbole obscène}}. Il ajoute que l'interprétation de Maeder bascule rapidement dans {{Citation|la pornographie et la scatologie}}<ref name="Quelques Antécédents de À la Recherche Du Temps Perdu"/>. |
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=== La psychanalyse et la France === |
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Dans « Sur le mouvement psychanalytique », Maeder reprend la thèse du retard français mais explique que la France est pourtant {{Citation|le pays le mieux préparé}} à recevoir la psychanalyse, car {{Citation|terre classique du point de vue psychologie en médecine}}<ref group="I" name="Roudinesco,p226"/>, avec la figure d'[[Alfred Binet]] notamment. Il pense que c'est de la Suisse romande que viendra la vulgarisation de la psychanalyse dans les pays latins<ref group="M">Lettre de Maeder à Claparède, du 31 octobre 1915, p. 165.</ref>. Il explique ainsi que Freud est en continuité avec les grands esprits français (Binet, [[Eugène Azam]], George Guinon, [[Pierre Janet]]), puis il cherche une proximité entre la psyché dynamique de Freud et le subconscient statique de Janet et enfin réaffirme l'avancée de la psychanalyse dans l'étude de l'[[étiologie]] de la [[psychose]] et dans le phénomène [[Rêve|onirique]]<ref group="I" name="Roudinesco,p226"/>. Pour le psychanalyste [[Sandor Ferenczi]], Maeder aurait pu permettre un rapprochement de Janet avec Freud<ref group="M">Lettre de Ferenczi rapportée par Mijola, p. 137.</ref>. |
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[[Fichier:Jung 1910-crop.jpg|thumb|Le psychiatre suisse [[Carl Gustav Jung]] en 1910, au Burghölzli.]] |
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Ce sont les psychanalystes suisses, Maeder et Jung en tête, qui s'insurgent les premiers contre la résistance française à la [[psychanalyse]], raillant son retard<ref group="I">{{p.}}224.</ref>. Maeder a en effet joué un rôle d'importance dans la sensibilisation puis la diffusion de la psychanalyse en Suisse romande, puis dans l'Hexagone. Il a publié en 1906 un résumé introductif à ''[[L'Interprétation des rêves]]'' de Freud et sur lequel les Français s'appuient pour connaître l'œuvre de Freud<ref group="I" name="Roudinesco,p226"/>. Maeder ne dispose alors que de la première version de ''L'Interprétation des rêves''. Il commet des erreurs de réception de l'ouvrage de Freud, ainsi que des erreurs de traduction. Il présente ainsi l'[[inconscient]] sous le terme de « subconscient ». Enfin, selon [[Alain de Mijolla]], il pratique la « [[interprétation des rêves|clé des songes]] », comme beaucoup de premiers psychanalystes. La présentation de Maeder va constituer le précédent de multiples erreurs et biais de réception en France, car {{Citation|c'est par cette méthode que les lecteurs français vont apprendre la psychanalyse}}<ref group="M" name="ref_auto_6" />. C'est finalement avec [[Angelo Hesnard]] et Emmanuel Régis que la psychanalyse est correctement présentée en France, dès 1913<ref group="M">p. 142.</ref>. |
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Les psychologues et psychiatres français le critiquèrent cependant vivement. Il est en effet {{Citation|ébouriffé}}, selon ses mots, pour avoir présenté le [[rêve]] dans une perspective différente de celle d'[[Henri Bergson]]<ref group="I" name="Roudinesco,p226"/>, faisant alors autorité. Le Dr Bernard-Leroy, lors de la séance mensuelle de la Société de Psychologie d'{{date-|avril 1908}} fustige le [[pansexualisme]] des interprétations de rêves proposées par Maeder dans « Essai d'interprétation de quelques rêves ». Maeder est accusé de rechercher fanatiquement dans chaque rêve {{Citation|un symbole obscène}}. Il ajoute que l'interprétation de Maeder bascule rapidement dans {{Citation|la pornographie et la scatologie}}<ref name="Quelques Antécédents de À la Recherche Du Temps Perdu"/>. |
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Dans « Sur le mouvement psychanalytique », Maeder reprend la thèse du retard français mais explique que la France est pourtant {{Citation|le pays le mieux préparé}} à recevoir la psychanalyse, car {{Citation|terre classique du point de vue psychologie en médecine}}<ref group="I" name="Roudinesco,p226"/>, avec la figure d'[[Alfred Binet]] notamment. Il pense que c'est de la Suisse romande que viendra la vulgarisation de la psychanalyse dans les pays latins<ref group="M">Lettre de Maeder à Claparède, du 31 octobre 1915, rapportée {{p.}}165.</ref>. Il explique ainsi que Freud est en continuité avec les grands esprits français (Alfred Binet, [[Eugène Azam]], George Guinon, [[Pierre Janet]]), puis il cherche une proximité entre la psyché dynamique de Freud et le subconscient statique de Janet et enfin réaffirme l'avancée de la psychanalyse dans l'étude de l'[[étiologie]] de la [[psychose]] et dans le phénomène [[Rêve|onirique]]<ref group="I" name="Roudinesco,p226"/>. Pour le psychanalyste [[Sandor Ferenczi]], Maeder aurait pu permettre un rapprochement de Janet avec Freud<ref group="M">Lettre de Ferenczi rapportée par Mijolla, {{p.}}137.</ref>. |
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Cependant, Maeder passe sous silence la sexualité (il parle avec euphémisme de {{Citation|contenu taboué}}) et le [[transfert (psychanalyse)|transfert]]. Selon Elizabeth Roudinesco, Maeder donne une vision psychiatrique de la psychanalyse, parce qu'il est proche de Jung<ref group="I" name="Roudinesco,p227">p. 227.</ref>. Par ailleurs, les Français, [[Théodule Ribot]] en tête, utilisent le {{Citation|tamis helvétique}} — Maeder, Bleuler et Jung — {{Citation|pour atténuer les effets subversifs de la doctrine freudienne}} notamment son pansexualisme, pas du tout accepté en France<ref group="I">p. 233.</ref>. Enfin, les travaux de Maeder ont influencé, dans une mesure relative, ceux des psychiatres français ou francophones. [[Pierre Janet]], dans ''La Psychoanalyse des névroses et des psychoses'' ([[1914 en littérature|1914]]), a en effet lu et compris les articles de Maeder<ref group="I">p. 245.</ref>{{,}}<ref group="A">p. 839.</ref>, ainsi qu'[[Henri F. Ellenberger]]<ref>{{ouvrage|auteur=Henri F. Ellenberger|titre=La guérison et ses artisans. Traité d'anthropologie médicale|éditeur=Presses de L'Université du Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, Presses de L'Université de Lyon|année=1985}}.</ref> pour qui Maeder est une figure de l'étude du processus de guérison. |
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Cependant, Maeder passe sous silence la sexualité (il parle avec [[euphémisme]] de {{Citation|contenu taboué}}) ainsi que la notion de [[Transfert (psychanalyse)|transfert]]. Selon Elisabeth Roudinesco, Maeder donne une vision psychiatrique de la psychanalyse, parce qu'il est proche de Jung<ref group="I" name="Roudinesco,p227">{{p.}}227.</ref>. Par ailleurs, les Français, [[Théodule Ribot]] en tête, utilisent le {{Citation|tamis helvétique}} — Maeder, Bleuler et Jung — {{Citation|pour atténuer les effets subversifs de la doctrine freudienne}} notamment son pansexualisme, pas du tout accepté en France<ref group="I">{{p.}}233.</ref>. Enfin, les travaux de Maeder ont influencé, dans une mesure relative, ceux des psychiatres français ou francophones. [[Pierre Janet]], dans ''La Psychoanalyse des névroses et des psychoses'' ([[1914 en littérature|1914]]), a en effet lu et compris les articles de Maeder<ref group="I">{{p.}}245.</ref>{{,}}<ref group="A">{{p.}}839.</ref>, ainsi qu'[[Henri F. Ellenberger]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Henri F. Ellenberger|titre=La guérison et ses artisans. Traité d'anthropologie médicale|éditeur=Presses de L'Université du Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, Presses de L'Université de Lyon|année=1985|isbn=}}.</ref> pour qui Maeder est une figure de l'étude du processus de guérison. |
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=== Rupture avec Freud et la psychologie analytique === |
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{{loupe|psychologie analytique}} |
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=== Rupture avec Freud et la psychanalyse === |
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C'est en 1912, en pleine tension entre Freud et Jung, que Maeder a avec ce dernier un échange de lettres à propos du rêve et de la question juive<ref group="F" name="Roudinesco"/>, échange qui initie leur querelle. Freud l'accuse en effet de n'avoir rien compris au symbolisme du rêve et d'être de surcroît [[antisémite]]. Maeder, comme Jung, note Roudinesco, croyait à la psychologie différentielle des peuples et revendique contre Freud et les Juifs viennois une possible {{Citation|identité chrétienne}}, en l'occurrence protestante, de la psychanalyse<ref group="F" name="Roudinesco"/>. Maeder critique aussi ouvertement la tendance du [[freudisme]] à s'ériger en une [[secte]]. Dans une lettre inédite de 1912, publiée par Marinelli et Mayer, le psychiatre suisse écrit à Freud : |
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C'est en 1912, en pleine tension entre Freud et Jung, que Maeder a avec ce dernier un échange de lettres à propos du rêve et de la « question juive »<ref group="F" name="Roudinesco"/>, échange qui initie leur querelle. Freud l'accuse en effet de n'avoir rien compris au symbolisme du rêve et d'être de surcroît [[antisémite]]. Maeder, comme Jung, note Roudinesco, croit à la psychologie différentielle des peuples et revendique contre Freud et les Juifs viennois une possible {{Citation|identité chrétienne}}, en l'occurrence protestante (en Suisse), de la psychanalyse. Maeder critique aussi ouvertement la tendance du [[freudisme]] à s'ériger en une [[secte]]. Dans une lettre inédite de 1912, publiée par Marinelli et Mayer, le psychiatre suisse écrit à Freud<ref group="F" name="Roudinesco"/> : |
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{{Citation bloc|Je remarque depuis quelque temps que nous en venons progressivement à nous constituer en véritable secte.}} |
{{Citation bloc|Je remarque depuis quelque temps que nous en venons progressivement à nous constituer en véritable secte.}} |
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=== Jung et la psychologie analytique === |
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Maeder rejoint donc [[Carl Gustav Jung]] en 1913, après avoir rompu avec Freud la même année. Il s'éloigne définitivement de la psychanalyse freudienne en juillet 1914<ref group="G">p. 11.</ref>. La même année, il a pourtant travaillé, avec [[Ernest Jones]], à la formulation de quelques suggestions quant à l'adaptation de l'œuvre de Freud à la langue anglaise, travail de longue haleine qui sera achevé par d'autres<ref group="G">p. 373.</ref>. D'autre part, il partage la présidence du troisième congrès de psychanalyse avec [[Otto Rank]], à [[Munich]], en 1913, seul congrès à représenter au même niveau les deux écoles, celle de Zurich et celle de Vienne<ref group="J">p. 353.</ref>. |
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{{Article détaillé|Psychologie analytique}} |
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Maeder rejoint donc [[Carl Gustav Jung]] en 1913, après avoir rompu avec Freud la même année. Il s'éloigne définitivement de la psychanalyse freudienne en {{date-|juillet 1914}}<ref group="G">{{p.}}11.</ref>. La même année, il a pourtant travaillé, avec [[Ernest Jones]], à la formulation de quelques suggestions quant à l'adaptation de l'œuvre de Freud à la langue anglaise, travail de longue haleine qui sera achevé par d'autres<ref group="G">{{p.}}373.</ref>. D'autre part, {{douteux|il partage la présidence du troisième congrès de psychanalyse avec [[Otto Rank]], à [[Munich]], en 1913}}, seul congrès à représenter au même niveau les deux écoles, celle de Zurich et celle de Vienne<ref group="J" name="ref_auto_4">{{p.}}353.</ref>. |
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La coopération avec Jung, dès 1913, fait de Maeder un pilier de la [[psychologie analytique]], aux côtés de Leonhard Seif, [[Franz Riklin]], Adof Keller ou Johan Van Ophuijsen<ref group="J">p. 377.</ref>{{,}}<ref group="J">p. 353.</ref>, qui eux aussi quittent l'obédience freudienne. Toutefois, Maeder demeure un esprit libre. [[Charles Baudouin]] précise en effet qu'Alphonse Maeder est un chercheur indépendant qui, s'il s'est séparé de Freud, ne peut être réduit à être le simple disciple de Jung<ref group="B" name="Baudouin,p.422-423"/>{{,}}<ref group="J">D. Bair parle de l'école de Zurich comme le rassemblement de plusieurs groupes hétéroclites, autour de Jung, de Riklin, de Bleuler, de Schmid et de Maeder ; on ne peut donc parler de véritable « école de Zurich », p. 418.</ref>. Dans son autobiographie intitulée ''[[Ma vie. Souvenirs, rêves et pensées]]'' ([[1957 en littérature|1957]]), Jung explique que Maeder est davantage qu'un simple assistant ; avec [[Franz Riklin]], il demeure en effet son seul ami, suite à sa rupture avec Freud<ref group="H">p. 29.</ref>{{,}}<ref group="K">p. 66.</ref>. De son côté, Maeder considère Jung comme son {{Citation|ami supérieur}}<ref group="K" name="Shamdasani,p.141"/>. Cependant, lors des premières années de la psychologie analytique, les scènes d'animosité entre les deux hommes n'ont pas manqué<ref group="J">p 417 et p. 472.</ref>. Maeder est l'un des rares témoins de la vie intérieure de Jung à cette époque, explique [[Henri F. Ellenberger]], vie intérieure d'où émerge la [[psychologie analytique]] par la suite<ref group="A">p. 698.</ref>. |
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La coopération avec Jung, dès 1913, fait de Maeder un pilier de la [[psychologie analytique]], aux côtés de Leonhard Seif, [[Franz Riklin]], {{Lien|lang=en|Adolf Keller}} ou Johan Van Ophuijsen<ref group="J">{{p.}}377.</ref>{{,}}<ref group="J" name="ref_auto_4" />, qui eux aussi quittent l'obédience freudienne. Toutefois, Maeder demeure un esprit libre. [[Charles Baudouin]] précise en effet qu'Alphonse Maeder est un chercheur indépendant qui, s'il s'est séparé de Freud, ne peut être réduit à être le simple disciple de Jung<ref group="B" name="Baudouin,p.422-423"/>{{,}}<ref group="J">Deirdre Bair parle de l'école de Zurich comme le rassemblement de plusieurs groupes hétéroclites, autour de Jung, de Riklin, de Bleuler, de Schmid et de Maeder ; on ne peut donc parler d'une organisation centrée autour de Jung, {{p.}}418.</ref>. Dans son autobiographie intitulée ''[[Ma vie. Souvenirs, rêves et pensées]]'' ([[1957 en littérature|1957]]), Jung explique que Maeder est davantage qu'un simple assistant ; avec [[Franz Riklin]], il demeure en effet son seul ami, à la suite de sa rupture avec Freud<ref group="H">{{p.}}29.</ref>{{,}}<ref group="K">{{p.}}66.</ref>. De son côté, Maeder considère Jung comme son {{Citation|ami supérieur}}<ref group="K" name="Shamdasani,p.141"/>. Cependant, lors des premières années de la psychologie analytique, les scènes d'animosité entre les deux hommes n'ont pas manqué<ref group="J">{{p.}}417 et {{p.}}472.</ref>. Maeder est l'un des rares témoins de la vie intérieure de Jung à cette époque, explique [[Henri F. Ellenberger]], vie intérieure d'où émerge la [[psychologie analytique]] par la suite<ref group="A">{{p.}}698.</ref>. |
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Dans l'article de 1913, {{lang|de|« ''Autoreferat, Ortsgruppe Zürich. Korrenspondenzblatt der Intrenationalen Psychoanalytischen Vereinigung'' »}}, Maeder revient sur la distinction entre le freudisme et psychologie analytique, faisant de Freud et de Jung les représentants de deux mentalités différentes, la première s'apparentant à la mentalité [[Classicisme|classique]] et la seconde à l'esprit [[Romantisme|romantique]], selon la distinction [[caractérologie|caractérologique]] opérée par W. Ostwald<ref group="K">{{p.}}62.</ref> dans ''Les Grands Hommes''<ref group="Note">Cette caractérologie fait l'objet d'une étude, d'un point de vue psychologique, de la part de Jung, dans l'ouvrage ''Types psychologiques'' (1921) et à laquelle Maeder se réfère ici.</ref>. |
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Dans l'article de 1913, {{citation étrangère|langue=de|« Autoreferat, Ortsgruppe Zürich. Korrenspondenzblatt der Intrenationalen Psychoanalytischen Vereinigung »}}, Maeder revient sur la distinction entre le freudisme et psychologie analytique, faisant de Freud et de Jung les représentants de deux mentalités différentes, la première s'apparentant à la mentalité [[Classicisme|classique]] et la seconde à l'esprit [[Romantisme|romantique]], selon la distinction [[caractérologie|caractérologique]] opérée par W. Ostwald<ref group="K">{{p.}}62.</ref> dans ''Les Grands Hommes''<ref group="Note">Cette caractérologie fait l'objet d'une étude, d'un point de vue psychologique, de la part de Jung, dans l'ouvrage ''Types psychologiques'' (1921) et à laquelle Maeder se réfère ici.</ref>. |
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Maeder participe ensuite au mouvement de la psychologie analytique, cercle concurrent du freudisme et qui connaîtra une expansion mondiale similaire. Jung constitue en effet très vite autour de lui et de sa femme [[Emma Jung]] un cercle de partisans, des couples pour la plupart : les Maeder, les Riklin, les Sigg-Böddinghaus, Maria Moltzer et [[Oskar Pfister]] ainsi que des médecins du Burghölzli<ref group="J">p. 379.</ref>. [[Eugène Bleuler]], réticent à l'égard de Freud, rejoint Jung et organise alors des réunions de psychologie. Cette Association de psychologie analytique<ref group="J">p.390.</ref> a pour but avoué de promouvoir les théories de Jung et rassemble la plupart des analystes zurichois qui ont rompu avec Freud, parmi lesquels : Franz Riklin, Alphons Maeder, Adolf Keller, Emma Jung, [[Toni Wolff]], Hans Trüb (médecin et psychanalyste du Burghölzli qui devient le psychanalyste d'Emma Jung et Herbert Oczeret). Par la suite, ce petit groupe devient l'« École de psychanalyse de Zurich »<ref group="J">{{p.}}379.</ref>. Jung en partage la direction avec Alphonse Maeder<ref group="J">{{p.}}353.</ref> qui {{Citation|devint l'un des membres les plus respectés de la nouvelle association}}. Il était {{Citation|révéré par ses patients (...) irradiant une chaleur humaine autant dire jamais vue chez un psychiatre ; même Jung fondait}}<ref group="J">p.393, D. Bair cite un témoin d'époque, Stern, qui fait le portrait de Maeder.</ref>. |
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Maeder participe ensuite au mouvement de la psychologie analytique, cercle concurrent du freudisme et qui connaît une expansion mondiale similaire. Jung constitue en effet autour de lui et de sa femme [[Emma Jung]] un cercle de partisans, des couples pour la plupart : les Maeder, les Riklin, les Sigg-Böddinghaus, Maria Moltzer et [[Oskar Pfister]] ainsi que des médecins du Burghölzli<ref group="J" name="ref_auto_1">{{p.}}379.</ref>. [[Eugène Bleuler]], réticent à l'égard de Freud, rejoint Jung et organise alors des réunions de psychologie{{Référence souhaitée}}. Cette « Association de psychologie analytique »<ref group="J">{{p.}}390.</ref> a pour but avoué de promouvoir les théories de Jung et rassemble la plupart des analystes zurichois qui ont rompu avec Freud, parmi lesquels : Franz Riklin, Alphonse Maeder, Adolf Keller, Emma Jung, [[Toni Wolff]], Hans Trüb (médecin et psychanalyste du Burghölzli qui devient le psychanalyste d'Emma Jung) et Herbert Oczeret. Par la suite, ce petit groupe devient l'« École de psychanalyse de Zurich »<ref group="J" name="ref_auto_1" />. Jung en partage la direction avec Alphonse Maeder<ref group="J" name="ref_auto_4" /> qui {{Citation|devint l'un des membres les plus respectés de la nouvelle association}}. Il était {{Citation|révéré par ses patients (...) irradiant une chaleur humaine autant dire jamais vue chez un psychiatre ; même Jung fondait}}<ref group="J">{{p.}}393. Deirdre Bair cite un témoin d'époque, Stern, qui fait le portrait de Maeder.</ref>. |
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Dès lors, ses contributions principales concernent le rêve et son symbolisme, le transfert analytique et la guérison thérapeutique. Selon Maeder, le rêve est fondé sur un mécanisme de compensation psychique. Il possède aussi une [[Rêve en psychologie analytique#Alphonse Maeder et la fonction prospective|fonction prospective]]<ref group="A" name="Ellenberger,p.738-740">p.738-740.</ref>, orientée par la nécessité d'accomplir le développement du sujet. Il privilégie aussi l'autorégulation et l'autoguérison de l'âme<ref group="A" name="Ellenberger,p.894"/>, l'association personnelle entre médecin et patient, le rôle du [[médecin]] comme guérisseur, comme {{Citation|celui qui reconstitue la globalité psychique}}<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>. |
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Dès lors, ses contributions principales concernent le rêve et son symbolisme, le transfert analytique et la guérison thérapeutique. Selon Maeder, le rêve est fondé sur un mécanisme de compensation psychique. Il possède aussi une [[Rêve en psychologie analytique#Alphonse Maeder et la fonction prospective|fonction prospective]]<ref group="A" name="Ellenberger,p.738-740">{{p.}}738-740.</ref>, orientée par la nécessité d'accomplir le développement du sujet. Il privilégie aussi l'autorégulation et l'autoguérison de l'âme<ref group="A" name="Ellenberger,p.894"/>, l'association personnelle entre médecin et patient, le rôle du [[médecin]] comme guérisseur, comme {{Citation|celui qui reconstitue la globalité psychique}}<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>. |
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=== Dernières années et derniers travaux === |
=== Dernières années et derniers travaux === |
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[[Fichier:Ferdinand hodler paul bonzon photo 1916.jpg|thumb|alt=Le peintre suisse Ferdinand Hodler en 1916, en train de peindre, à l'extérieur.|Le peintre suisse [[Ferdinand Hodler]] en 1916.]] |
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Dans un ouvrage collectif<ref group="Note">L'ouvrage est écrit en collaboration avec Paul Seippel et Jacques Charles Lenoir et n'a été publié qu'en 500 exemplaires.</ref>, ''F. Hodler. Étude de son développement psychique et de l'importance nationale de son art'', de 1916, Maeder fait l'étude du [[symbolique|symbolisme pictural]] du peintre suisse [[Ferdinand Hodler]]. La même année, il publie ''Contributions à la psychopathologie de la vie quotidienne: Oublis - Confusions - Lapsus'', qui sera suivi de ''Nouvelles contributions à la psychopathologie de la vie quotidienne'', dans lequel il fait une double référence d'autorité : à Freud et à Jung<ref group="M">p. |
Dans un ouvrage collectif<ref group="Note">L'ouvrage est écrit en collaboration avec Paul Seippel et Jacques Charles Lenoir et n'a été publié qu'en 500 exemplaires.</ref>, ''F. Hodler. Étude de son développement psychique et de l'importance nationale de son art'', de 1916, Maeder fait l'étude du [[symbolique|symbolisme pictural]] du peintre suisse [[Ferdinand Hodler]]. La même année, il publie ''Contributions à la psychopathologie de la vie quotidienne : Oublis - Confusions - Lapsus'', qui sera suivi de ''Nouvelles contributions à la psychopathologie de la vie quotidienne'', dans lequel il fait une double référence d'autorité : à Freud et à Jung<ref group="M">{{p.}}91.</ref>. [[Alain de Mijolla]] parle en effet de {{Citation|l'œcuménisme de Maeder}}<ref group="M" name="ref_auto_5" />. |
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Il continue son activité de thérapeute libéral. Il travaille aussi en collaboration avec un autre analyste genevois, Paul Tournier, auteur de la « médecine de la personne ». Il s'éloigne peu à peu de l'Association de psychologie analytique (qui devient en 1924 la Société suisse de psychologie analytique), après en avoir refusé deux fois la présidence<ref group="J">p. |
Il continue d'autre part son activité de thérapeute libéral. Il travaille aussi en collaboration avec un autre analyste genevois, [[Paul Tournier]], auteur de la « médecine de la personne ». Il s'éloigne peu à peu de l'Association de psychologie analytique (qui devient en 1924 la Société suisse de psychologie analytique), après en avoir refusé deux fois la présidence<ref group="J">{{p.}}468.</ref>. Pendant la montée du [[nazisme]], puis pendant la Seconde Guerre mondiale, Maeder ne suit pas Jung dans l'administration et l'affiliation à la Société allemande de psychothérapie. Il se contente en effet d'animer des conférences à [[Küsnacht]], près de Zurich<ref group="J">{{p.}}731.</ref>. |
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Maeder se détache d'abord de l'Église pour défendre une conception naturaliste de l'homme puis, par la suite, il s'oriente vers une compréhension globale et chrétienne et compte ainsi parmi les plus éminents psychothérapeutes chrétiens<ref name="DHS"/>. Dans un article de 1926, « De la Psychanalyse à la Psychosynthèse », Maeder dénonce le [[dogmatisme]] dans lequel la psychanalyse est enfermée, dogmatisme tenant selon lui de la mentalité judéo-allemande. Il lui oppose la mentalité suisse, représentée par l'« école de Zurich »<ref group="K">p. |
Maeder se détache d'abord de l'Église pour défendre une conception naturaliste de l'homme puis, par la suite, il s'oriente vers une compréhension globale et chrétienne et compte ainsi parmi les plus éminents psychothérapeutes chrétiens<ref name="DHS"/>. Dans un article de 1926, « De la Psychanalyse à la Psychosynthèse », Maeder dénonce le [[dogmatisme]] dans lequel la psychanalyse est enfermée, dogmatisme tenant selon lui de la mentalité judéo-allemande. Il lui oppose la mentalité suisse, représentée par l'« école de Zurich »<ref group="K">{{p.}}66-67.</ref> et par la guérison fondée sur la confiance entre le patient et le médecin. Selon lui, la fonction religieuse et spirituelle est une donnée fondamentale que toute analyse doit prendre en compte. |
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Ses dernières recherches portent sur l'association personnelle entre le patient et le médecin, considéré comme un guérisseur, ainsi que comme un médiateur permettant de reconstituer la globalité psychique. L'idée de synthèse le conduit à l'[[anthropologie religieuse]], aux travaux de [[Martin Buber]] surtout, et, en 1932, il collabore avec Frank Buchman au sein du [[groupe d'Oxford]]<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>. En 1957 il publie un texte sur le développement spirituel, puis un autre dans lequel il revient sur sa relation avec [[Sigmund Freud]]<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>. Restant toujours proche de Jung, Maeder adhère par la suite au [[Réarmement moral]] issu du mouvement de la « régénération de l'homme » de Frank Buchman. Comme de nombreux pionniers du freudisme, il s'intéresse à des techniques thérapeutiques anciennes d'inspiration religieuse ou culturaliste. Il distingue trois types de guérisseurs : le « profane » faisant appel à la [[rationalité]] ou à des traitements prétendus tels, le « magicien » agissant par suggestion et [[charisme]], le « religieux » enfin, sur lequel le malade peut projeter le modèle inconscient du « Sauveur »<ref group="A" name="Ellenberger,p.53"/>, variante de l'[[archétype (psychologie analytique)|archétype jungien]] du « [[vieux sage]] »<ref group="A" name="Ellenberger,p.738-740"/>, qu'il reprend dans sa conception<ref group="F" name="Roudinesco"/>{{,}}<ref group="A" name="Ellenberger,p.71-72"/>. |
Ses dernières recherches portent sur l'association personnelle entre le patient et le médecin, considéré comme un guérisseur, ainsi que comme un médiateur permettant de reconstituer la globalité psychique. L'idée de synthèse le conduit à l'[[anthropologie religieuse]], aux travaux de [[Martin Buber]] surtout, et, en 1932, il collabore avec [[Frank Buchman]] au sein du [[groupe d'Oxford]]<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>. En 1957, il publie un texte sur le développement spirituel, puis un autre dans lequel il revient sur sa relation avec [[Sigmund Freud]]<ref group="E" name="Kaspar Weber"/>. Restant toujours proche de Jung, Maeder adhère par la suite au [[Réarmement moral]] issu du mouvement de la « régénération de l'homme » de Frank Buchman. Comme de nombreux pionniers du freudisme, il s'intéresse à des techniques thérapeutiques anciennes d'inspiration religieuse ou culturaliste. Il distingue trois types de guérisseurs : le « profane » faisant appel à la [[rationalité]] ou à des traitements prétendus tels, le « magicien » agissant par suggestion et [[charisme (psychologie)|charisme]], le « religieux » enfin, sur lequel le malade peut projeter le modèle inconscient du « Sauveur »<ref group="A" name="Ellenberger,p.53"/>, variante de l'[[archétype (psychologie analytique)|archétype jungien]] du « [[vieux sage]] »<ref group="A" name="Ellenberger,p.738-740"/>, qu'il reprend dans sa conception<ref group="F" name="Roudinesco"/>{{,}}<ref group="A" name="Ellenberger,p.71-72"/>. |
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== Travaux et recherches == |
== Travaux et recherches == |
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=== La fonction prospective du rêve === |
=== La fonction prospective du rêve === |
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Alphonse Maeder consacre la majorité de ses travaux à étudier la fonction prospective dans les rêves à travers deux ouvrages : ''Sur la formation des symboles dans les rêves'' ({{ |
Alphonse Maeder consacre la majorité de ses travaux à étudier la [[Wikt:Prospective|fonction prospective]] dans les rêves à travers deux ouvrages : ''Sur la formation des symboles dans les rêves'' ({{citation étrangère|langue=de|Zur Entstehung der Symbolik im Traum}}) en [[1910 en littérature|1910]] et ''La Fonction des rêves'' ({{citation étrangère|langue=de|Funktion des Traumes}}) en [[1912 en littérature|1912]], dans l'article « Essai d'interprétation de quelques rêves » ([[1907 en littérature|1907]]) également. La théorie de Maeder est en continuité avec celle de Jung. Selon lui en effet, le rêve seul n'apporte rien et la série de rêves est davantage significative car elle exprime un but psychique que l'[[inconscient]] a perçu avant la conscience<ref>{{Article|titre=Sur le mouvement psychanalytique. Un point de vue nouveau en psychologie|périodique=L'année psychologique|année=1911|volume=18|numéro=1|pages=389-418|lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1911_num_18_1_3863?_Prescripts_Search_isPortletOuvrage=false|consulté le=12 mai 2010}}.</ref>{{,}}<ref group="K" name="Shamdasani,p.142"/>. Les conceptions selon lesquelles tout rêve doit être étudié au sein d'une série de rêves, et celle de la [[wikt:téléologie|fonction téléologique]] de la production onirique, reprises par Jung et la psychologie analytique, proviennent de Maeder<ref group="A">{{p.}}751.</ref>. |
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[[Fichier:Michael Lukas Leopold Willmann 001.jpg|thumb|Michael Lukas Leopold Willmann, ''Paysage du [[Jacob|rêve de Jacob]]'', vers 1691.]] |
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Le rêve est selon Maeder {{Citation|un jeu d'activités qui se cherchent}}, résume [[Charles Baudouin]], et ayant une fonction [[catharsis|cathartique]]<ref group="B" name="Baudouin,p.422-423">p. 422-423.</ref>. Maeder a également montré que l'[[sexualisme|interprétation sexuelle]] d'un rêve n'est pas immédiate, et que celui-ci est toujours plus riche de sens si l'analyste ne le lit pas comme une [[libido|pulsion libidinale]]<ref>[[Carl Gustav Jung]], ''[[L'Homme à la découverte de son âme]]'', Payot, 1962, p. 223.</ref>. Enfin, l'apport de Maeder est surtout relatif à la capacité prospective des rêves, qui est selon lui inconsciente et qui va {{Citation|d'ébauche en ébauche, préparant la solution de conflits et de problèmes actuels que le sujet cherche à se représenter grâce à des symboles élus à tâtons}}<ref>Alphonse Maeder, cité par Jung, in ''L'Homme à la découverte de son âme'', Payot, 1962, p. 213.</ref> et qu'il expose dans son article « Sur le mouvement psycho-analytique », au chapitre {{formatnum:VII}} intitulé « la théorie ludique des rêves »<ref>Alphonse Maeder, « la théorie ludique des rêves », pp. 413-417, in « Sur le mouvement psycho-analytique », in ''L'Année psychologique'', tome XVIII, Paris, 1911, pp. 389-418, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1911_num_18_1_3863 consultable en ligne sur le site ''persee.fr'']. Consulté le 28 novembre 2009.</ref>, publié dans ''L'Année psychologique'', la revue de [[Édouard Claparède]]. Le rêve est donc une anticipation qu'il ne faut pas confondre avec une capacité prophétique voire télépathique (idée que Jung ne récuse cependant pas)<ref group="B">p. 117.</ref>. |
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[[Fichier:Michael Lukas Leopold Willmann 001.jpg|thumb|upright=1.2|Michael Lukas Leopold Willmann, ''Paysage du [[Jacob|rêve de Jacob]]'', vers 1691.]] |
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À la vision [[causalité|causaliste]] de Freud, il propose une vision [[téléologique]], visant une finalité et que Jung adopte très vite<ref group="A">p. 718.</ref>. Selon Charles Baudouin, cette nouvelle conception permet de repenser le problème philosophique de la [[matière]] et de la [[forme (philosophie)|forme]]. Le Dr Maeder dit ainsi<ref>Alphonse Maeder, ''Guérison et évolution dans la vie de l'âme'', Zurich, Rascher, 1918, p. 64.</ref> : |
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Le rêve est selon Maeder {{Citation|un jeu d'activités qui se cherchent}}, résume [[Charles Baudouin]], et ayant une fonction [[catharsis|cathartique]]<ref group="B" name="Baudouin,p.422-423">{{p.}}422-423.</ref>. Maeder a également montré que l'[[sexualisme|interprétation sexuelle]] d'un rêve n'est pas immédiate, et que celui-ci est toujours plus riche de sens si l'analyste ne le lit pas au préalable comme une [[Désir sexuel|pulsion libidinale]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Carl Gustav|nom1=Jung|lien auteur1=Carl Gustav Jung|titre=[[L'Homme à la découverte de son âme]]|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|année=1962|passage=223}}.</ref>. Enfin, l'apport de Maeder est surtout relatif à la capacité prospective des rêves, qui est selon lui inconsciente et qui va {{Citation|d'ébauche en ébauche, préparant la solution de conflits et de problèmes actuels que le sujet cherche à se représenter grâce à des symboles élus à tâtons}}<ref>Alphonse Maeder, cité in {{Ouvrage|prénom1=Carl Gustav|nom1=Jung|lien auteur1=Carl Gustav Jung|titre=[[L'Homme à la découverte de son âme]]|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|année=1962|passage=213}}.</ref> et qu'il expose dans son article « Sur le mouvement psycho-analytique », au chapitre {{romain|VII}} intitulé « la théorie ludique des rêves »<ref>{{Article|auteur=Alphonse Maeder|sous-titre=La théorie ludique des rêves|pages=413-417|titre=Sur le mouvement psycho-analytique|périodique=L'Année psychologique|tome=XVIII|lieu=Paris|année=1911|lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1911_num_18_1_3863|consulté le=28 novembre 2009}}.</ref>, publié dans ''L'Année psychologique'', la revue d'[[Édouard Claparède]]. Le rêve est donc une anticipation qu'il ne faut pas confondre avec une capacité prophétique voire [[télépathie|télépathique]] (idée que Jung ne récuse cependant totalement pas)<ref group="B">{{p.}}117.</ref>. |
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{{Citation bloc|Je distingue donc nettement à côté du facteur énergétique (qui fait l'essence du concept de la libido de Jung) un facteur qui lui est coordonné, le facteur direction (l'orientation). Dans le point de vue statique on distingue avec raison le contenu de la forme ; ici il faut distinguer le courant (l'énergie) et la direction}} |
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À la vision [[causalité (sciences sociales)|causaliste]] de Freud, Maeder propose une vision [[téléologique]], visant une finalité et que Jung adopte très vite<ref group="A">{{p.}}718.</ref> car elle permet d'expliquer comment l'inconscient compense l'attitude consciente. Selon Charles Baudouin cette nouvelle conception permet de repenser le problème philosophique de la [[matière]] et de la [[forme (philosophie)|forme]]. Maeder dit ainsi<ref>{{Ouvrage|auteur1=Alphonse Maeder|titre=Guérison et évolution dans la vie de l'âme|lieu=Zurich|éditeur=Rascher|année=1918|passage=64}}.</ref> : |
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Cette conception est empruntée aux travaux de Flournoy, notamment son concept d'automatisme empêchant le suicide du sujet, et surtout à ceux du biologiste Karl Groos. Ce dernier considère, dans {{lang|de|''Die Spiele der Menschen''}} (1899), que le [[jeu]] permet à l'enfant de préparer ses activités futures. Maeder explique donc, dans {{lang|de|''Über die funktion des Traumes''}} ([[1912 en littérature|1912]]), que le rêve a deux principales fonctions dans la vie psychique : il a une visée [[catharsis|cathartique]] et il prépare certaines activités complexes futures<ref group="K" name="Shamdasani,p.142">p. 142.</ref>. L'imagination est ainsi une mise en pratique de ces deux fonctions. Enfin, les phénomènes de prédiction attachés à la personnalité du [[médium]] pourraient s'expliquer, selon Maeder, par une activation de la fonction prospective du rêve. |
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{{Citation bloc|Je distingue donc nettement à côté du facteur énergétique (qui fait l'essence du concept de la libido de Jung) un facteur qui lui est coordonné, le facteur direction (l'orientation). Dans le point de vue statique on distingue avec raison le contenu de la forme ; ici il faut distinguer le courant (l'énergie) et la direction.}} |
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Maeder, mais aussi [[Alfred Adler]] et Léo Oppenheimer, exploitent la capacité naturelle du rêve comme prophétique<ref>{{Citation|De toutes les autres théories du rêve qui ont été formulées postérieurement à celle de Freud, celle de Maeder est la seule qui se rapproche plus ou moins de ma manière de voir}}, in {{ouvrage|auteur=Alfred Adler|titre=Le tempérament nerveux|éditeur=Payot|année=1970|passage=236}}.</ref>. Adler pense que le {{Citation|rêve ont une fonction de penser par avance}} alors que Maeder prétend démontrer que les rêves, en plus d'être des réalisations de désirs, ont une « fonction secondaire » et résolvent des conflits<ref group="H">p. 294-295.</ref>. L'originalité de la conception de Maeder fut cependant vivement critiquée par Freud qui explique ainsi, dans une lettre adressée à [[Raymond de Saussure]], : {{Citation|J'ai à plusieurs reprises rendu Maeder attentif à cette confusion du rêve et des pensées latentes du rêve, en vain.}}<ref group="M">p. 294.</ref>. La critique est également venue de son fidèle partisan, [[Karl Abraham]], dans son essai « Critique de l'essai d'une présentation de la théorie psychanalytique de C. G. Jung »<ref>{{ouvrage|auteur=[[Karl Abraham]]|sous-titre=Critique de l'essai d'une présentation de la théorie psychanalytique de C. G. Jung|titre=Psychanalyse et culture|éditeur=Payot|collection=Petite Bibliothèque Payot, Sciences de l'homme|année=1966|passage=207-224}}.</ref>. Selon lui en effet {{Citation|la « tendance prospective » n’est donc pas non plus une découverte originale de Jung ou de Maeder, mais simplement une dénomination nouvelle d’une impasse que Freud a d’avance évitée}}. D'autre part, en 1913, [[Alfred Adler]] accuse Maeder, dans son article {{lang|de|''Über die Funktion des Traumes''}}, de l'avoir [[plagiat|plagié]]. Ce dernier démontre que sa conception, datant de 1910, est antérieure à celle d'[[Alfred Adler]]<ref group="K">p. 143.</ref>. |
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Cette conception est empruntée aux travaux de [[Théodore Flournoy]], notamment son concept d'« automatisme » empêchant le suicide du sujet, et surtout à ceux du biologiste Karl Groos. Ce dernier considère, dans {{citation étrangère|langue=de|Die Spiele der Menschen}} ([[1899 en littérature|1899]]), que le [[jeu]] permet à l'enfant de préparer ses activités futures. Maeder explique donc, dans {{citation étrangère|langue=de|Über die funktion des Traumes}} ([[1912 en littérature|1912]]), que le rêve a deux principales fonctions dans la vie psychique : il a une visée [[catharsis|cathartique]] et il prépare certaines activités complexes futures<ref group="K" name="Shamdasani,p.142">{{p.}}142.</ref>. L'imagination est ainsi une mise en pratique de ces deux fonctions. Enfin, les phénomènes de prédiction attachés à la personnalité du [[médium (spiritualité)|médium]] pourraient s'expliquer, selon Maeder, par une activation de la fonction prospective du rêve. |
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Maeder, mais aussi [[Alfred Adler]] et Léo Oppenheimer, exploitent la capacité naturelle du rêve comme prophétique. Adler reconnaît ce qu'il doit à Maeder : {{Citation|De toutes les autres théories du rêve qui ont été formulées postérieurement à celle de Freud, celle de Maeder est la seule qui se rapproche plus ou moins de ma manière de voir}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Alfred Adler|titre=Le tempérament nerveux|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|année=1970|passage=236|isbn=}}.</ref>. Adler pense que le {{Citation|rêve ont une fonction de penser par avance}} alors que Maeder prétend démontrer que les rêves, en plus d'être des réalisations de désirs, ont une « fonction secondaire » et résolvent des conflits<ref group="H">{{p.}}294-295.</ref>. L'originalité de la conception de Maeder a été cependant vivement critiquée par Freud qui explique, dans une lettre adressée à [[Raymond de Saussure]] : {{Citation|J'ai à plusieurs reprises rendu Maeder attentif à cette confusion du rêve et des pensées latentes du rêve, en vain.}}<ref group="M">{{p.}}294.</ref>. La critique est également venue de son fidèle partisan, [[Karl Abraham]], dans son essai « Critique de l'essai d'une présentation de la théorie psychanalytique de C. G. Jung »<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Karl Abraham]]|titre=Psychanalyse et culture|sous-titre=Critique de l'essai d'une présentation de la théorie psychanalytique de C. G. Jung|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|collection=Petite Bibliothèque Payot, Sciences de l'homme|année=1966|passage=207-224}}.</ref>. Selon lui en effet {{Citation|la « tendance prospective » n’est donc pas non plus une découverte originale de Jung ou de Maeder, mais simplement une dénomination nouvelle d’une impasse que Freud a d’avance évitée.}} Cependant, en 1913, [[Alfred Adler]] accuse Maeder, dans son article {{citation étrangère|langue=de|Über die Funktion des Traumes}}, de l'avoir [[plagiat|plagié]]. Ce dernier démontre que sa conception, datant de 1910, est antérieure à celle d'[[Alfred Adler]]<ref group="K">{{p.}}143.</ref>. |
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=== Autres travaux et influence === |
=== Autres travaux et influence === |
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==== La guérison psychologique ==== |
==== La guérison psychologique ==== |
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Selon Maeder, la [[psyché (psychologie)|psyché]] recèle les moyens de s'auto-guérir, par le rêve notamment. L'analyste ou le médecin, plus généralement, devient pour le patient une figure spirituelle sur laquelle il [[projection (psychanalyse)|projette]] l'archétype du Sauveur<ref group="A" name="Ellenberger,p.53"/>. Maeder pense que dans l'Histoire, de telles projections ont donné corps à des rites et traditions de guérison<ref group="A" name="Ellenberger,p.71-72">p. |
Selon Maeder, la [[psyché (psychologie)|psyché]] recèle les moyens de s'auto-guérir, par le rêve notamment. L'analyste ou le médecin, plus généralement, devient pour le patient une figure spirituelle sur laquelle il [[projection (psychanalyse)|projette]] l'archétype du Sauveur<ref group="A" name="Ellenberger,p.53"/>. Maeder pense que dans l'Histoire, de telles projections ont donné corps à des rites et traditions de guérison<ref group="A" name="Ellenberger,p.71-72">{{p.}}71-72.</ref>. Un saint, un dieu, un personnage mythique ou un sanctuaire peut en effet recevoir l'archétype du Sauveur et être investi d'une force de guérison. Maeder a développé une psychothérapie brève, fondée sur le désir authentique du malade de se faire aider, désir qui, en retour, oblige l'analyste à s'imposer de {{Citation|sévères exigences}}<ref group="A" name="Ellenberger,p.53">{{p.}}53.</ref>. L'analyste doit en effet faire preuve d'[[empathie]], en plus d'être conscient de tous les problèmes que la cure peut poser, comme le [[contre-transfert]]. |
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Maeder use donc d'une {{Citation|méthode active}}<ref group="A" name="Ellenberger,p.53"/> dans laquelle plusieurs phases apparaissent et qui évoluent dans un cadre [[éthique]]<ref group="B" name="Baudouin,p.422-423"/>. D'abord le malade doit, de lui-même, appeler à l'aide (c'est le « processus d'appel »). Ensuite, le thérapeute répond en manifestant à son tour son désir d'aider<ref group="A" name="Ellenberger,p.53"/>. Ce dernier doit étudier et mettre au jour, puis mobiliser, les forces d'autoguérison du patient. Le malade va ensuite inconsciemment investir le thérapeute d'une [[Aura (parapsychologie)|aura]] spirituelle (c'est la [[Projection (psychanalyse)|projection]] de l'archétype du Sauveur) qui permet d'activer ces forces ; le thérapeute est donc une figure moderne du guérisseur ou {{langue|en|''medecine-man''}}<ref group="A" name= "Ellenberger,p.71-72"/>. Maeder remarque que lors de l'irruption de cet archétype, le processus de guérison s'accélère<ref group="A" name="Ellenberger,p.738-740"/>. Le critère qui lui permet d'affirmer que la guérison est en bonne voie est l'apparition, chez le patient, de sentiments forts, voire d'amour, sentiments constructifs et reconnaissants, envers le thérapeute<ref group="A" name="Ellenberger,p.53"/>. |
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[[Fichier:Alphonse Maeder at the Psychoanalitic Congress 1911.jpg|thumb|left|Alphonse Maeder lors du congrès de psychanalyse de 1911 (détail).]] |
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Maeder use donc d'une {{Citation|méthode active}}<ref group="A" name="Ellenberger,p.53"/> dans laquelle plusieurs phases apparaissent et évoluant dans un cadre [[éthique]]<ref group="B" name="Baudouin,p.422-423"/>. D'abord le malade doit, de lui-même, appeler à l'aide (c'est le « processus d'appel »). Ensuite, le thérapeute répond en manifestant à son tour son désir d'aider<ref group="A" name="Ellenberger,p.53"/>. Ce dernier doit étudier et mettre au jour, puis mobiliser, les forces d'autoguérison du patient. Le malade va ensuite inconsciemment investir le thérapeute d'une [[aura]] spirituelle (c'est la projection de l'archétype du Sauveur) qui permet d'activer ces forces ; le thérapeute est donc une figure moderne du guérisseur ou {{lang|en|''medecine-man''}}<ref group="A" name= "Ellenberger,p.71-72"/>. Maeder remarque que lors de l'irruption de cet archétype, le processus de guérison s'accélère<ref group="A" name="Ellenberger,p.738-740"/>. Le critère qui lui permet d'affirmer que la guérison est en bonne voie est l'apparition, chez le patient, de sentiments forts, voire d'amour, sentiments constructifs et reconnaissants, envers le thérapeute<ref group="A" name="Ellenberger,p.53"/>. |
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[[Fichier:Alphonse Maeder at the Psychoanalitic Congress 1911.jpg|thumb|Alphonse Maeder lors du congrès de psychanalyse de 1911 <small>(détail)</small>.]] |
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==== Synthèse entre la religion et la psychanalyse ==== |
==== Synthèse entre la religion et la psychanalyse ==== |
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L'ouvrage {{ |
L'ouvrage {{citation étrangère|langue=de|Die Richtung im Seelenleben}} ([[1929 en littérature|1929]]) est une tentative de synthèse entre la religion chrétienne d'une part et la psychanalyse d'autre part. Dans une première partie, Maeder, reprenant un texte de 1918, s'attache à montrer les points communs entre ces deux domaines du point de vue de la [[guérison]] et du développement de la vie psychique. Le [[Transfert (psychanalyse)|transfert]] psychanalytique est particulièrement étudié. Selon Maeder, le rôle du thérapeute évolue progressivement, tout au long de l'analyse, d'un statut d'{{citation|agent psychothérapeutique}} à celui de {{citation|partenaire}}, puis enfin d'{{citation|appelé}}. Maeder pense en effet que la dimension religieuse et spirituelle doit faire partie intégrante du processus de guérison psychique, explique son ami et psychiatre suisse Paul Tournier<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Tournier|titre=Quel nom lui donnerez-vous?|éditeur=[[Labor et Fides]]|année=1974|passage=116|isbn=}}.</ref>. Une seconde partie intitulée « Conscience et réalisation » constitue les conférences faites à [[Amersfoort]] (en Hollande). La troisième et dernière partie, « Psychanalyse et éducation » (rééditée sous le titre « Réalisation dans l'éducation ») propose une approche psychanalytique de la [[pédagogie]]. |
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La conception de Maeder est, selon Baudouin, {{Citation|un enseignement d'hygiène morale et spirituelle}}. En effet, par sa thérapeutique brève et éthique, il met l'accent sur {{Citation|l'œuvre de rééducation pratique}} qu'accomplit le psychothérapeute à l'égard de ses patients<ref group="B" name="Baudouin,p.422-423"/>. Enfin, cet enseignement s'adresse à l'Humanité en général. Dans ''Vers la guérison de l'âme'' il explique que l'individu est menacé dans son [[ |
La conception de Maeder est, selon [[Charles Baudouin]], {{Citation|un enseignement d'hygiène morale et spirituelle}}. En effet, par sa thérapeutique brève et éthique, il met l'accent sur {{Citation|l'œuvre de rééducation pratique}} qu'accomplit le psychothérapeute à l'égard de ses patients<ref group="B" name="Baudouin,p.422-423"/>. Enfin, cet enseignement s'adresse à l'Humanité en général. Dans ''Vers la guérison de l'âme'' il explique que l'individu est menacé dans son [[Identité (psychologie)|identité]] et que seule une discipline d'auto-éducation fondée sur la connaissance de soi peut recentrer la psyché individuelle<ref group="B" name="Baudouin,p.422-423"/>. Maeder rejoint le [[Initiatives et Changement|groupe d'Oxford]], rassemblement de personnalités chrétiennes et multidisciplinaires prônant le « réarmement moral » de la civilisation. La pratique de Maeder a ainsi intégré peu à peu la [[spiritualité]] et la relation unique qui existe entre patient et analyste. J. W. G. Meissner a principalement centré son étude biographique de Maeder sur cette « psychiatrie pastorale » dans {{citation étrangère|langue=de|Van hulp en heil: de pastorale psychiatrie van Alphonse Maeder}} ([[1952 en littérature|1952]]). |
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==== Analyse de la glossolalie ==== |
==== Analyse de la glossolalie ==== |
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Dans ''La Langue d'un aliéné. Analyse d'un cas de glossolalie'', et suivant les conceptions d'[[Eugène Bleuler]] et de [[Théodore Flournoy]], Maeder présente l'existence d'un sens caché derrière le charabia d'une langue délirante fabriquée par un schizophrène, patient dénommé par les initiales « F.R. » et qui s'imagine vivre dans un pays imaginaire du nom de « Salisjeur ». Maeder reprend les notions d'« [[autisme]] » et celle de « démence précoce » |
Dans ''La Langue d'un aliéné. Analyse d'un cas de glossolalie'', et suivant les conceptions d'[[Eugène Bleuler]] et de [[Théodore Flournoy]], Maeder présente l'existence d'un sens caché derrière le charabia d'une langue délirante fabriquée par un schizophrène, patient dénommé par les initiales « F. R. » et qui s'imagine vivre dans un pays imaginaire du nom de « Salisjeur ». Maeder reprend les notions d'« [[autisme]] » et celle de « [[démence précoce]] » préalablement étudiées par [[Eugène Bleuler]] et [[Carl Gustav Jung]], sans mentionner leur origine autoérotique, et les nomme {{citation|repliement sur soi-même}}<ref group="M">{{p.}}119.</ref>, les comparant à l'appellation française d'« autophilie »<ref group="I" name="Roudinesco,p226">{{p.}}226.</ref>. Il fait aussi souvent référence, au cas de [[glossolalie]] délirante le plus connu à l'époque, celui du [[Président Schreber]]. L'étude des glossolalies est en effet en vogue chez les pionniers de la psychanalyse<ref group="L">{{p.}}326.</ref>. Maeder relie le phénomène de glossolalie à l'économie psychique telle que la conçoit la psychologie analytique. En effet, l'invention d'une [[Langue imaginaire|langue fictive]] témoigne de la recherche de la part du patient d'{{Citation|un instrument adéquat à sa pensée}}. Il poursuit : {{Citation|Il [le patient] vit dans un monde fantaisiste qui doit lui fournir une compensation pour l'existence terre-à-terre qu'il a dû mener jusqu'alors. Une langue nouvelle est alors nécessaire à cet esprit naïf pour exprimer des idées si nouvelles, profondes et abstraites, des choses si grandioses, pour décrire un monde si nouveau}}<ref group="L">{{p.}}328.</ref>. Selon Maeder, l'[[affectivité]] et l'[[infantilisme|infantilité]] jouent un rôle explicatif dans la glossolalie. |
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==== La psychosynthèse ==== |
==== La psychosynthèse ==== |
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{{Article détaillé|Psychosynthèse}} |
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{{loupe|psychosynthèse}} |
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Dans « De la Psychanalyse à la Psychosynthèse » ([[1926 en littérature|1926]]) Maeder épouse une conception nouvelle, se démarquant définitivement de l'héritage freudien. En annonçant la prise en compte de l'individu dans l'optique de la psychosynthèse, Maeder récuse le primat de la [[libido]] sur la psyché et l'idée que celle-ci se fonde sur des instances antagonistes. Il existe ainsi des degrés dans l'activité psychique, ainsi que deux attitudes, l'une [[hédonisme|hédonique]], élémentaire et utilitaire et une autre de réalisation qui intègre les buts de l'individu. Ainsi, là où la psychanalyse explique la personnalité par le refoulement et l'identification, la psychosynthèse, selon Maeder, l'explique par l'adaptation au réel et au social. Cette conception a influencé la théorie de [[Roberto Assagioli]], père de la psychosynthèse. |
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Roberto Assagioli s'est en effet largement fondé sur les travaux de Maeder pour développer une [[Psychothérapie intégrative|approche intégrative]] de la vie psychique. Par ailleurs, le Dr René Morichaut-Beauchant, dans ''Les Troubles de l'instinct sexuel chez les épileptiques'' ([[1912 en littérature|1912]]) s'inspire également de la théorie de Maeder<ref group="M">p. |
Dans « De la Psychanalyse à la Psychosynthèse » ([[1926 en littérature|1926]]) Maeder épouse une conception nouvelle, se démarquant définitivement de l'héritage freudien. En annonçant la prise en compte de l'individu dans l'optique de la psychosynthèse, Maeder récuse le primat de la [[Désir sexuel|libido]] sur la psyché et l'idée que celle-ci se fonde sur des instances antagonistes. Il existe ainsi des degrés dans l'activité psychique, ainsi que deux attitudes, l'une [[hédonisme|hédonique]], élémentaire et utilitaire et une autre de réalisation qui intègre les buts de l'individu. Ainsi, là où la psychanalyse explique la personnalité par le refoulement et l'identification, la psychosynthèse, selon Maeder, l'explique par l'adaptation au réel et au social. Cette conception a influencé la théorie de [[Roberto Assagioli]], père de la psychosynthèse. Roberto Assagioli s'est en effet largement fondé sur les travaux de Maeder pour développer une [[Psychothérapie intégrative|approche intégrative]] de la vie psychique. Par ailleurs, le Dr René Morichaut-Beauchant, dans ''Les Troubles de l'instinct sexuel chez les épileptiques'' ([[1912 en littérature|1912]]) s'inspire également de la théorie de Maeder<ref group="M">{{p.}}132.</ref> et de celle de [[Cesare Lombroso]], selon lesquelles l'[[épileptique]] est un délinquant en puissance<ref group="I">{{p.}}235.</ref>. |
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== Œuvres d'Alphonse Maeder == |
== Œuvres d'Alphonse Maeder == |
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=== Articles === |
=== Articles === |
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==== En langue allemande ==== |
==== En langue allemande ==== |
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* {{ |
* {{Article |langue=de |titre=Die Symbolik in den Legenden, Märchen, Gebräuchen und Träumen |périodique=Psychologisch-neurologische Wochenschrift |volume={{X}} |année=1908-1909 |passage=45-55.}} |
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* {{ |
* {{Article |langue=de |titre=Die Sexualität der Epileptiker |périodique=Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen |volume={{I}} |année=1909 |passage=119-154}}. |
||
* {{Article |langue=de |titre=Psychologische Untersuchungen an Dementia præcox-Kranken|périodique=Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen |numéro=2 |année=1910 |passage=185-245. |lire en ligne=http://ia311026.us.archive.org/0/items/jahrbuchfrpsy02junguoft/jahrbuchfrpsy02junguoft.pdf |format=PDF}}. |
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* {{article|langue=de|titre=''Zur Entstehung der Symbolik im Traum''|périodique=Zentralblatt für Psychoanalyse|volume=1|année=1910|page=383-389}}. |
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* {{ |
* {{Article |langue=de |titre=Zur Entstehung der Symbolik im Traum |périodique=Zentralblatt für Psychoanalyse |volume=1 |année=1910 |passage=383-389.}} |
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* {{ |
* {{Article |langue=de |titre=Über die Funktion des Traumes |périodique=Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen |volume=4 |année=1912}} |
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* {{ |
* {{Article |langue=de |titre=Zur Frage der Teleologischen Traumfunktion. Eine Bemarkung zur Abwehr|périodique=Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen |numéro=5 |passage=453-454. |année=1913}} |
||
* {{Article |langue=de |titre=Autoreferat, Ortsgruppe Zürich. Korrenspondenzblatt der Intrenationalen Psychoanalytischen Vereinigung |périodique=Internationale Zeitschrift für ärztliche Psychoanalyse |numéro=1 |passage=621-622. |année=1913}} |
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* {{article|langue=de|titre=''Die Richtung im Seelenleben''|périodique=The Journal of Nervous and Mental Disease|volume=69|numéro=5|page=609|commentaire=Traduit en anglais sous le titre ''The Direction in Psychic Life''|date=mai 1929}} |
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* {{Article |langue=de |titre=Die Richtung im Seelenleben |périodique=The Journal of Nervous and Mental Disease |volume=69 |numéro=5 |passage=609. |date=mai 1929}} {{Commentaire biblio |Traduit en anglais sous le titre ''{{Langue|en|The Direction in Psychic Life}}''}} |
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* {{article|langue=de|titre=Der mythische Heilbringer und der Arzt|année=1951|numéro=5|périodique=Psyche Verzeichnis|page=92-97}} |
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* {{ |
* {{Article |langue=de |titre=Der mythische Heilbringer und der Arzt|année=1951 |numéro=5 |périodique=Psyche Verzeichnis |passage=92-97.}} |
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* {{Article |auteurs=Boss, M., H.K. Fierz-Monnier, A. Maeder |année=1953 |langue=de |titre=Herkunft und Wesen des Archetypus-Begriffes. Eine Diskussion |numéro=7 |périodique=Psyche Verzeichnis |passage=217-240.}} |
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* {{ouvrage|langue=de|sous-titre=''Mein Weg von der Psychoanalyse zur Synthese: Ein Autobiographicher Beitrag zur Wandlung der Geisteshaltung seit 1900''|titre=''Wegweiser in der Zeitwende''|auteur=Elga Kern (dir.)|lieu=Munich|éditeur=Ernest Reinhardt|date=1956}} |
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* {{Ouvrage |langue=de |auteur1=Elga Kern |directeur1=oui |titre=Wegweiser in der Zeitwende |sous-titre=Mein Weg von der Psychoanalyse zur Synthese: Ein Autobiographicher Beitrag zur Wandlung der Geisteshaltung seit 1900 |lieu=Munich |éditeur=Ernest Reinhardt |année=1956 }} |
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* {{article|langue=de|titre=''Persönlich Erinnerungen an Freud und retrospektive Besinnung''|périodique=Schweizer Zeitschrift für Psychologie|numéro=15|page=114-122|année=1956}} |
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* {{Article |langue=de |titre=Persönlich Erinnerungen an Freud und retrospektive Besinnung |périodique=Schweizer Zeitschrift für Psychologie |numéro=15 |passage=114-122. |année=1956}} |
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==== Articles écrits en langue française ==== |
==== Articles écrits en langue française ==== |
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<small>''Ces articles n'ont pas été traduits de l'allemand. Les |
<small>''Ces articles n'ont pas été traduits de l'allemand. Les dates fournies correspondent à la publication originale française.''</small> |
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* {{ |
* {{Article|titre=Contribution à la psychopathologie de la vie quotidienne|périodique=Archives de psychologie|mois=avril |année=1907 |volume={{VI}} |passage=149-152.}} |
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* {{ |
* {{Article |titre=Essai d’interprétation de quelques rêves|périodique=Archives de psychologie|année=avril 1907 |volume={{VI}} |passage=354-375.}} |
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* {{Article |titre=Nouvelles contributions à la psychopathologie de la vie quotidienne |périodique=Archives de psychologie |année=février 1908 |volume={{VIII}} |passage=283-299.}} |
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* {{article|titre=Une voie nouvelle en psychologie (Freud et son école)|lieu=Milan, Lugano|périodique=Coenobium|numéro=3|année=Janvier 1909|page=112}} |
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* {{Article |titre=À propos des symboles|année=Janvier-février 1909|périodique=Journal de psychologie normale et pathologique |numéro=1 |passage=46-51.}} |
|||
* {{article|langue=fr|titre=Sur le mouvement psychanalytique. Un point de vue nouveau en psychologie|périodique=L'année psychologique|année=1911|volume=18|numéro=1|page=389-418|lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1911_num_18_1_3863?_Prescripts_Search_isPortletOuvrage=false|site=persee.fr|consulté le=12 mai 2010}} |
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* {{ |
* {{Article |titre=Une voie nouvelle en psychologie (Freud et son école)|lieu=Milan, Lugano |périodique=Coenobium |numéro={{III}} |mois=janvier |année=1909/1 |passage=97-115.}} |
||
* {{Article |titre=Sur le mouvement psychanalytique. Un point de vue nouveau en psychologie|périodique=L'Année psychologique |année=1911 |volume=18 |numéro=1 |passage=389-418. |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1911_num_18_1_3863?_Prescripts_Search_isPortletOuvrage=false |consulté le=12 mai 2010}} |
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* « Psychopathologie et pathologie générale », ''[[L'Encéphale (Paris)|L'Encéphale]]'', {{XIX}}, {{date-|mars 1924}}, {{p.}}163-177. |
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* {{Article |titre=De la Psychanalyse à la Psychosynthèse |périodique=L'Encéphale |lien périodique=L'Encéphale (Paris) |numéro=8 |passage=577-589. |date=septembre–octobre 1926}} |
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=== Monographies === |
=== Monographies === |
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==== En langue allemande ==== |
==== En langue allemande ==== |
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* {{ |
* {{Ouvrage|langue=de|titre=Über das traumproblem|éditeur=F. Deuticke|année=1914|pages totales=40}} |
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* {{ |
* {{Ouvrage|langue=de|titre=Heilung und Entwicklung im Seelenleben|lieu=Zurich|éditeur=Roscher|année=1918}}{{commentaire biblio|Traduit en anglais sous le titre : ''Healing and Development in the Psychic Life''}} |
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* {{ |
* {{Ouvrage|langue=de|titre=Der Psychotherapeut als Partner. Eine appellative Psychotherapie|lieu=Zürich-Stuttgart|éditeur=Rascher|année=1957}} |
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* {{ouvrage|langue=de|titre=''Der Psychotherapeut als Partner. Eine appellative Psychotherapie''|lieu=Zürich-Stuttgart|éditeur=Rascher|année=1957}} |
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==== Ouvrages traduits en langue française ==== |
==== Ouvrages traduits en langue française ==== |
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<small>''Tous les ouvrages sont traduits de l'allemand. La date fournie est celle de la publication française.''</small> |
<small>''Tous les ouvrages sont traduits de l'allemand. La date fournie est celle de la publication française.''</small> |
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* {{ |
* {{Ouvrage|titre=La langue d'un aliéné. Analyse d'un cas de glossolalie|éditeur=A. Kündig|année=1910}}{{commentaire biblio|Première publication dans la revue ''L'Encéphale'', 1910, p.208-216}} |
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* {{ |
* {{Ouvrage|titre=Ferdinand Hodler. Étude de son développement psychique et de l’importance nationale de son art|volume=5|éditeur=Rascher|collection=Publications sur la vie et l'art suisses|année=1916}}{{commentaire biblio|Ouvrage édité en 500 exemplaires, en collaboration avec Paul Seippel et Jacques Charles Lenoir}} |
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* {{ |
* {{Ouvrage|titre=Contributions à la psychopathologie de la vie quotidienne|sous-titre=Oublis - Confusions : Lapsus|éditeur=W. Kündig & Fils|année=1916|pages totales=4}} |
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* {{ |
* {{Ouvrage|titre=Guérison et évolution dans la vie de l'âme : la psychanalyse, son importance dans la vie contemporaine|éditeur=Rascher|année=1918}} |
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* {{ |
* {{Ouvrage|titre=Vers la guérison de l'âme : cas de psychothérapie brève tirés de la pratique d'un psychiatre|éditeur=[[Delachaux et Niestlé|Delachaux & Niestlé]]|collection=L'homme et ses problèmes|année=1946|pages totales=190}} |
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* {{ |
* {{Ouvrage|titre=L'homme et ses problèmes|éditeur=[[Delachaux et Niestlé|Delachaux & Niestlé]]|année=1953}} |
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* {{ |
* {{Ouvrage|titre=La personne du médecin, un agent psychothérapeutique|sous-titre=vers une nouvelle vocation médicale|éditeur=[[Delachaux et Niestlé|Delachaux & Niestlé]]|année=1953}} |
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* {{ |
* {{Ouvrage|titre=De la psychanalyse à la psychothérapie appellative : expérience en psychothérapie de courte et de longue durée|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|collection=Bibliothèque scientifique|année=1970|isbn=}} |
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== Notes complémentaires == |
== Notes complémentaires == |
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{{Références|colonnes |
{{Références|colonnes=2|groupe=Note}} |
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== Références == |
== Références == |
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=== Sources utilisées === |
=== Sources utilisées === |
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* |
* {{Ouvrage |
||
| auteur1=[[Henri F. Ellenberger]] |
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| titre = Histoire de la découverte de l'inconscient |
|||
| titre=Histoire de la découverte de l'inconscient |
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| |
| éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |
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| |
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| isbn = 2-213-61090-8 |
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}} |
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{{Références|colonnes |
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* {{Ouvrage |
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| titre = L'Œuvre de Carl Jung et la psychologie complexe |
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| titre=L'Œuvre de Carl Jung et la psychologie complexe |
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| |
| année=2002 |
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|sous-titre=Contributions à l'histoire du mouvement psychanalytique |
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|collection=Petite bibliothèque Payot |
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|année=1966 |
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}} |
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| |
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| pages totales = 1217 |
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{{Références |
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| éditeur = Le livre de poche |
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| isbn = 2-253-03580-7 |
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}} |
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{{Références|colonnes |
{{Références|colonnes=4|groupe=G}} |
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* |
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| |
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| |
| collection = Désir Payot |
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{{Références|colonnes |
{{Références|colonnes=4|groupe=H}} |
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| auteur1 = [[Élisabeth Roudinesco]] |
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| sous-titre = 1885-1939 |
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| |
| tome = 1 |
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| |
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| éditeur = [[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |
||
| |
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| |
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| isbn = 2-213-59368X |
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{{Références|colonnes |
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* {{ |
* {{Ouvrage|auteur1=[[Deirdre Bair]]|titre=Jung. Une biographie|lieu=Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|collection=Grandes Biographies|année=2007|isbn=978-2-08-210364-0|isbn2=2-08-210364-1}} |
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{{Références|colonnes |
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* {{ |
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Sonu Shamdasani|titre=Jung and the making of modern psychology|sous-titre=the dream of a science|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2003|pages totales=387|isbn=978-0-521-53909-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=5gi7defOJFgC&printsec=frontcover}} |
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* {{ |
* {{Ouvrage|auteur1=Christian Puech|titre=Linguistique et partages disciplinaires à la charnière des {{XIXe}} et {{XXe}} siècles|sous-titre=Victor Henry, (1850-1907)|volume=55|éditeur=Peeters Publishers|collection=Bibliothèque de l'information grammaticale|année=2004|pages totales=416|isbn=978-90-429-1420-9}} |
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{{Références|colonnes=4|groupe=L}} |
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* {{fr |
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Alain de Mijolla]]|titre=Freud et la France. 1885-1945|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=2010|pages totales=956p|isbn=978-2-13-054515-6}} |
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=== Autres sources utilisées === |
=== Autres sources utilisées === |
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{{Références|colonnes=4}} |
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{{Reflist|2}} |
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== Annexes == |
== Annexes == |
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=== Liens externes === |
=== Liens externes === |
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* {{Autorité}} |
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* {{fr}} [http://www.psychanalyse.ch/downloadsfld/SSPsa%20Histoire.pdf « Brève histoire de la Société Suisse de Psychanalyse » par Alexander Moser de Zurich] |
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* {{fr}} {{pdf}} [http://www.psychanalyse.ch/downloadsfld/SSPsa%20Histoire.pdf « Brève histoire de la Société Suisse de Psychanalyse » par Alexander Moser de Zurich] |
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* {{DHS|43992|Mäder (Maeder), Alphonse|auteur=Stefan Schulz|date=19 août 2008}} |
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=== Bibliographie complémentaire === |
=== Bibliographie complémentaire === |
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* {{ |
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Johannes Wilhelm Georg|nom1=Meissner|titre=Van hulp en heil : de pastorale psychiatrie van Alphonse Maeder (1882-1971)|éditeur=H. Meissner, Maandblad Geestelijke Volksgezondheid|année=2004|isbn=978-90-435-0693-9}} |
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* {{ |
* {{Article|auteur=J. Zinkin|langue=de|année=1952|titre=Maeder, A. Selbsterhaltung und Selbsteilung. Die Selbsttatigkeit Der Seele|lieu=Zurich|éditeur=Rascher Verlag|périodique=Psychoanalytic Review|numéro=39|pages=391-393}} |
||
* {{fr}} {{ |
* {{fr}} {{Ouvrage|auteur1=[[Henri F. Ellenberger]]|titre=Médecines de l'âme. Essais d'histoire de la folie et des guérisons psychiques|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=1995|pages totales=550|isbn=978-2-213-59500-9}} |
||
* (fr) Lydia Marinelli, Andreas Mayer, ''Rêver avec Freud. L'Histoire collective de L'Interprétation du rêve'', Paris, Aubier, coll. "Psychanalyse", 2009, traduit de l'allemand par D. Tassel. |
|||
* Florent Serina, "La question du rêve comme point de rupture entre l'École de Zurich et Sigmund Freud", ''Cahiers jungiens de psychanalyse'', {{n°|138}}, 2013/2, {{p.|21-40}}. |
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{{Palette|Psychologie analytique}} |
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<br /> |
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{{Portail|psychologie|médecine|Espace Mittelland}} |
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{{Psychologie analytique}} |
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{{Article de qualité|oldid=54479434|date=22 juin 2010}} |
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{{Portail|Psychologie|Suisse|Médecine}} |
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{{Article potentiellement de qualité|oldid=53529517|date=22 mai 2010}} |
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{{DEFAULTSORT:Maeder, Alphonse}} |
{{DEFAULTSORT:Maeder, Alphonse}} |
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[[Catégorie:Naissance |
[[Catégorie:Naissance à La Chaux-de-Fonds]] |
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[[Catégorie: |
[[Catégorie:Naissance en septembre 1882]] |
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[[Catégorie:Décès en janvier 1971]] |
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[[Catégorie:Personnalité liée au canton de Berne]] |
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[[Catégorie:Psychanalyste suisse]] |
[[Catégorie:Psychanalyste suisse]] |
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[[Catégorie:Psychologie analytique]] |
[[Catégorie:Psychologie analytique]] |
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Ligne 325 : | Ligne 314 : | ||
[[Catégorie:Rêve]] |
[[Catégorie:Rêve]] |
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[[Catégorie:Psychothérapeute jungien]] |
[[Catégorie:Psychothérapeute jungien]] |
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[[Catégorie:Décès à Zurich]] |
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[[Catégorie:Décès à 88 ans]] |
Dernière version du 3 mars 2024 à 18:29
Naissance |
La Chaux-de-Fonds, en Suisse romande |
---|---|
Décès |
Zurich, en Suisse alémanique |
Nationalité | Suisse |
Études | Médecine (psychiatrie) |
---|---|
Titres | Docteur |
Profession | Psychiatre et psychothérapeute (en) |
Travaux | Psychanalyse - Psychologie analytique |
Alphonse Maeder (parfois orthographié Alphons Maeder ou Alphonse Mäder), né le à La Chaux-de-Fonds, en Suisse romande, et mort le à Zurich, en Suisse alémanique, est un psychiatre et psychothérapeute suisse affilié à la psychologie analytique. Ses contributions concernent surtout le rêve et sa fonction prospective, mais aussi la relation entre le patient et l'analyste, ainsi que le processus de guérison.
Après ses études de médecine, Maeder devient un pionnier de la psychanalyse. Très proche de Sigmund Freud au début (ce dernier lui donne en effet la charge de traduire en français les avancées de la psychanalyse), il s'en sépare pourtant en 1913, suivant la conduite de Carl Gustav Jung, duquel il est très proche. En effet, lorsque Maeder formule sa conception d'une « capacité prospective du rêve »[H 1], dès 1912, Freud le critique sévèrement puis le met en garde contre des dérives mystiques[E 1].
Maeder continue ses travaux sur les capacités régulatrice et thérapeutique de la psyché et publie nombre d'ouvrages. Il s'intéresse au symbolisme du rêve, aux capacités d'autoguérison de la psyché, au transfert analytique, à la glossolalie et au lien entre la religion et la psychologie.
Biographie
[modifier | modifier le code]Premières années et études de médecine
[modifier | modifier le code]Fils de Louis Alphonse Maeder, un horloger suisse francophone, et de Louise Therese Bosing, une Allemande[1], bilingue donc, Maeder entreprend des études de médecine, spécialité psychiatrique, à Berne, en 1901, et qu'il poursuit à Zurich puis Berlin[F 1],[E 1].
Il obtient le doctorat de psychiatrie à Zurich et publie sa thèse en 1909[1]. En 1903 il se lie d'amitié avec le zoologue et philosophe Hans Driesch[A 1]. Ses travaux, qui conduisent à la réintégration, dans sa philosophie néovitaliste, du concept aristotélicien d'« entéléchie », influencent Maeder[E 1],[K 1]. La conception de Driesch est en effet le prélude théorique à l'idée que toute activité du corps évolue vers une finalité et n'est pas simplement le résultat d'un mécanisme dénué de sens. Maeder s'appuie par la suite sur ces travaux pour élaborer la fonction prospective du rêve, expliquant que l'activité onirique vise une finalité, celle de l'anticipation des évolutions de la personnalité.
Le Burghölzli et la psychanalyse
[modifier | modifier le code]De 1908 à 1909, Maeder travaille à la clinique psychiatrique universitaire de Zurich surnommé le « Burghölzli », comme médecin assistant du professeur Eugen Bleuler et du jeune psychiatre Carl Gustav Jung[J 1]. Ce dernier l'initie à la psychanalyse naissante[E 1]. Maeder obtient son diplôme de médecin en 1911[1], puis il décide de devenir psychanalyste et, à partir de 1906, il publie des travaux psychanalytiques en français et en allemand. Par la suite, après le départ de Jung de la clinique, en , Maeder travaille avec Ludwig Binswanger, un autre médecin et psychanalyste suisse[J 2].
C'est au Burghölzli, dans le contexte de l'essor de la nouvelle psychiatrie dynamique, d'inspiration bleulérienne, qu'Alphonse Maeder se passionne pour les thèses freudiennes[F 1] puis les popularise en Suisse et en France par la suite[1]. Très vite, il se livre, comme Freud, à une auto-analyse et pratique la technique de la cure thérapeutique, en interprétant ses rêves et actes manqués. Cependant, des divergences d'avec la théorie freudienne apparaissent et ses articles de 1907, en français, concernant la doctrine psychanalytique, récusent le primat de la sexualité, pilier pourtant fondamental du freudisme[F 1].
Le Burghölzli jouit à cette époque d'une renommée internationale, étant à la pointe des méthodes psychiatriques. En plus d'être le témoin de l'affrontement intellectuel entre le jeune Jung et le professeur mature Bleuler, qu'il décrit comme « un combat à mort »[J 3], Maeder dépeint l'établissement, dirigé par Bleuler d'une main de fer, comme un « monastère psychiatrique »[I 1],[A 2] :
« Le véritable centre d'intérêt c'était le malade. L'étudiant apprenait comment il fallait lui parler. Le Burghölzli était à cette époque une sorte d'usine où il fallait travailler très dur pour une rémunération modique. Chaque membre de l'équipe, du professeur au plus jeune interne, était totalement absorbé par son travail. Les boissons alcooliques étaient prohibées. Bleuler se montrait aimable à l'égard de chacun et ne jouait jamais le personnage du chef »
En 1907, Alphonse Maeder initie les lecteurs suisses des Archives de psychologie de Genève à l'interprétation des rêves de Freud[G 1]. Il s'agit d'exposés didactiques des thèses de Freud, avec des analyses tirées de la vie quotidienne et des éléments de l'auto-analyse de Maeder[M 1]. C. G. Jung, qui est, selon Maeder, « la première personne digne d'intérêt qu'il ait été amené à rencontrer »[K 1], créé ensuite, à Zurich, l'Association freudienne de Zurich, surnommée la « Société suisse de recherche freudienne » (ou « groupe Freud »), « Gesellschaft für freudische Forschung » en langue allemande, réunissant : Eugène Bleuler (comme président), Carl Gustav Jung, Ludwig Binswanger, Franz Riklin, Edouard Claparède et Alphonse Maeder, ainsi que d'autres médecins suisses[J 4]. Ce groupe se réunit la première fois à Zurich, le , sur l'initiative de Jung[M 2].
Très vite, cette Société prend de l'importance et rivalise avec Vienne, le berceau de la psychanalyse. Ce groupe a en effet inspiré le premier congrès psychanalytique, celui de Salzbourg, qui se tient en [H 2]. Les membres ont pour habitude de se réunir à l’hôpital du Burghölzli régulièrement, mais le groupe est dissout en 1913 à la suite de la rupture de Jung et de Maeder avec Freud[2]. Maeder note par la suite qu'à cette époque, les psychanalystes zurichois ont toujours bénéficié d'une totale liberté vis-à-vis de Vienne[A 3].
C'est en 1907, avec son article « Essai d'interprétation de quelques rêves » (publié dans les Archives de Psychologie) que Maeder se fait connaître en tentant une exégèse de la conception freudienne du rêve et de son interprétation. L'ouvrage présente un exposé sur « La théorie de Freud », puis Maeder délivre sa conclusion sur « L'Analyse des rêves », enfin il met en lumière « Quatre analyses de rêves » (deux de femmes et deux d'hommes)[M 3]. La réception de cet article en France est assez critique[3]. Jean Paulhan en fait un compte-rendu simplifié dans le Journal de psychologie[4], mettant l'accent sur la clé des songes proposée et non sur la méthode, novatrice, proposée par Maeder[M 4], puis le docteur Jean Philippe, dans La Revue philosophique[5]. Selon Élisabeth Roudinesco, Maeder joue un rôle d'importance pour « l'introduction du freudisme en France par la voie zurichoise »[F 1] à ce moment-là. En , dans son article « Une voie nouvelle en psychologie (Freud et son école) », Maeder, enthousiaste, explique l'innovation que constitue la psychanalyse. Il est dès lors considéré comme un pionnier du mouvement psychanalytique et est de surcroît un intime de Freud avec qui il entretient une abondante correspondance, dès 1909[J 1].
Après la fondation, en 1909, de la première revue de psychanalyse, la « Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen »[Note 1], avec Bleuler et Freud comme directeurs et Jung comme rédacteur en chef, les divers psychanalystes peuvent développer leurs conceptions et les partager. Maeder publie ainsi dans le premier numéro de la revue[J 2] un article intitulé « Sexualité et épilepsie » (« Die Sexualität der Epileptiker »)[E 1],[2]. Il est le premier psychanalyste à s'intéresser à l'épilepsie. Se référant aux Trois essais sur la théorie de la sexualité de Freud, il tente d'expliciter le lien qui existe entre cette maladie et la sexualité infantile.
Dès lors, la participation de Maeder au mouvement psychanalytique est notable. Il assiste en au second congrès de psychanalyse, à Nuremberg[E 1],[I 2]. Ce rôle pionnier a été également salué en son temps par Freud lui-même[D 1].
De 1911 à 1918, il est thérapeute au sanatorium du Dr Bircher-Benner. Devenu spécialiste des maladies mentales et nerveuses organiques[1], il ouvre un cabinet privé de psychothérapie en 1908, à Zurich, dans lequel il officie jusqu'à sa mort[E 1],[1].
Maeder commence à publier des ouvrages de psychanalyse en langue allemande dès 1906 tels : « Die Sexualität der Epileptiker » (La Sexualité de l'épileptique, 1909), « Psychologie der Schizophrenen » (La Psychologie du schizophrêne, 1910) et en particulier des articles sur le symbolisme des rêves, considéré dans sa relation à la notion psychanalytique de projection avec « « Zur Entstehung der Symbolik im Traum » » (Sur la symbolique du rêve, 1910-1911) et la fonction onirique avec « « Funktion des Traumes » » (La Fonction du rêve, 1912). Il a notamment étudié la capacité prospective du rêve, notion proche de celle d'entéléchie élaborée par Hans Driesch[E 1]. Celui-ci suppose l'existence d'une force vitale dont l'autonomie s'explique par l'intermédiaire de l'entéléchie. La réaction, lors de sa présentation à une conférence psychanalytique, du public averti est sans appel : Maeder est violemment critiqué, alors qu'il n'a cherché qu'à compléter la théorie freudienne selon ses mots. Il explique qu'il lui a été opposé « une tempête d'opposition (...), comme s'[il] avai[t] touché à une réalité sacrée »[A 4],[D 2].
La psychanalyse et la France
[modifier | modifier le code]Ce sont les psychanalystes suisses, Maeder et Jung en tête, qui s'insurgent les premiers contre la résistance française à la psychanalyse, raillant son retard[I 3]. Maeder a en effet joué un rôle d'importance dans la sensibilisation puis la diffusion de la psychanalyse en Suisse romande, puis dans l'Hexagone. Il a publié en 1906 un résumé introductif à L'Interprétation des rêves de Freud et sur lequel les Français s'appuient pour connaître l'œuvre de Freud[I 2]. Maeder ne dispose alors que de la première version de L'Interprétation des rêves. Il commet des erreurs de réception de l'ouvrage de Freud, ainsi que des erreurs de traduction. Il présente ainsi l'inconscient sous le terme de « subconscient ». Enfin, selon Alain de Mijolla, il pratique la « clé des songes », comme beaucoup de premiers psychanalystes. La présentation de Maeder va constituer le précédent de multiples erreurs et biais de réception en France, car « c'est par cette méthode que les lecteurs français vont apprendre la psychanalyse »[M 4]. C'est finalement avec Angelo Hesnard et Emmanuel Régis que la psychanalyse est correctement présentée en France, dès 1913[M 5].
Les psychologues et psychiatres français le critiquèrent cependant vivement. Il est en effet « ébouriffé », selon ses mots, pour avoir présenté le rêve dans une perspective différente de celle d'Henri Bergson[I 2], faisant alors autorité. Le Dr Bernard-Leroy, lors de la séance mensuelle de la Société de Psychologie d' fustige le pansexualisme des interprétations de rêves proposées par Maeder dans « Essai d'interprétation de quelques rêves ». Maeder est accusé de rechercher fanatiquement dans chaque rêve « un symbole obscène ». Il ajoute que l'interprétation de Maeder bascule rapidement dans « la pornographie et la scatologie »[3].
Dans « Sur le mouvement psychanalytique », Maeder reprend la thèse du retard français mais explique que la France est pourtant « le pays le mieux préparé » à recevoir la psychanalyse, car « terre classique du point de vue psychologie en médecine »[I 2], avec la figure d'Alfred Binet notamment. Il pense que c'est de la Suisse romande que viendra la vulgarisation de la psychanalyse dans les pays latins[M 6]. Il explique ainsi que Freud est en continuité avec les grands esprits français (Alfred Binet, Eugène Azam, George Guinon, Pierre Janet), puis il cherche une proximité entre la psyché dynamique de Freud et le subconscient statique de Janet et enfin réaffirme l'avancée de la psychanalyse dans l'étude de l'étiologie de la psychose et dans le phénomène onirique[I 2]. Pour le psychanalyste Sandor Ferenczi, Maeder aurait pu permettre un rapprochement de Janet avec Freud[M 7].
Cependant, Maeder passe sous silence la sexualité (il parle avec euphémisme de « contenu taboué ») ainsi que la notion de transfert. Selon Elisabeth Roudinesco, Maeder donne une vision psychiatrique de la psychanalyse, parce qu'il est proche de Jung[I 4]. Par ailleurs, les Français, Théodule Ribot en tête, utilisent le « tamis helvétique » — Maeder, Bleuler et Jung — « pour atténuer les effets subversifs de la doctrine freudienne » notamment son pansexualisme, pas du tout accepté en France[I 5]. Enfin, les travaux de Maeder ont influencé, dans une mesure relative, ceux des psychiatres français ou francophones. Pierre Janet, dans La Psychoanalyse des névroses et des psychoses (1914), a en effet lu et compris les articles de Maeder[I 6],[A 5], ainsi qu'Henri F. Ellenberger[6] pour qui Maeder est une figure de l'étude du processus de guérison.
Rupture avec Freud et la psychanalyse
[modifier | modifier le code]C'est en 1912, en pleine tension entre Freud et Jung, que Maeder a avec ce dernier un échange de lettres à propos du rêve et de la « question juive »[F 1], échange qui initie leur querelle. Freud l'accuse en effet de n'avoir rien compris au symbolisme du rêve et d'être de surcroît antisémite. Maeder, comme Jung, note Roudinesco, croit à la psychologie différentielle des peuples et revendique contre Freud et les Juifs viennois une possible « identité chrétienne », en l'occurrence protestante (en Suisse), de la psychanalyse. Maeder critique aussi ouvertement la tendance du freudisme à s'ériger en une secte. Dans une lettre inédite de 1912, publiée par Marinelli et Mayer, le psychiatre suisse écrit à Freud[F 1] :
« Je remarque depuis quelque temps que nous en venons progressivement à nous constituer en véritable secte. »
Jung et la psychologie analytique
[modifier | modifier le code]Maeder rejoint donc Carl Gustav Jung en 1913, après avoir rompu avec Freud la même année. Il s'éloigne définitivement de la psychanalyse freudienne en [G 2]. La même année, il a pourtant travaillé, avec Ernest Jones, à la formulation de quelques suggestions quant à l'adaptation de l'œuvre de Freud à la langue anglaise, travail de longue haleine qui sera achevé par d'autres[G 3]. D'autre part, il partage la présidence du troisième congrès de psychanalyse avec Otto Rank, à Munich, en 1913[Information douteuse], seul congrès à représenter au même niveau les deux écoles, celle de Zurich et celle de Vienne[J 5].
La coopération avec Jung, dès 1913, fait de Maeder un pilier de la psychologie analytique, aux côtés de Leonhard Seif, Franz Riklin, Adolf Keller (en) ou Johan Van Ophuijsen[J 6],[J 5], qui eux aussi quittent l'obédience freudienne. Toutefois, Maeder demeure un esprit libre. Charles Baudouin précise en effet qu'Alphonse Maeder est un chercheur indépendant qui, s'il s'est séparé de Freud, ne peut être réduit à être le simple disciple de Jung[B 1],[J 7]. Dans son autobiographie intitulée Ma vie. Souvenirs, rêves et pensées (1957), Jung explique que Maeder est davantage qu'un simple assistant ; avec Franz Riklin, il demeure en effet son seul ami, à la suite de sa rupture avec Freud[H 3],[K 2]. De son côté, Maeder considère Jung comme son « ami supérieur »[K 1]. Cependant, lors des premières années de la psychologie analytique, les scènes d'animosité entre les deux hommes n'ont pas manqué[J 8]. Maeder est l'un des rares témoins de la vie intérieure de Jung à cette époque, explique Henri F. Ellenberger, vie intérieure d'où émerge la psychologie analytique par la suite[A 6].
Dans l'article de 1913, « « Autoreferat, Ortsgruppe Zürich. Korrenspondenzblatt der Intrenationalen Psychoanalytischen Vereinigung » », Maeder revient sur la distinction entre le freudisme et psychologie analytique, faisant de Freud et de Jung les représentants de deux mentalités différentes, la première s'apparentant à la mentalité classique et la seconde à l'esprit romantique, selon la distinction caractérologique opérée par W. Ostwald[K 3] dans Les Grands Hommes[Note 2].
Maeder participe ensuite au mouvement de la psychologie analytique, cercle concurrent du freudisme et qui connaît une expansion mondiale similaire. Jung constitue en effet autour de lui et de sa femme Emma Jung un cercle de partisans, des couples pour la plupart : les Maeder, les Riklin, les Sigg-Böddinghaus, Maria Moltzer et Oskar Pfister ainsi que des médecins du Burghölzli[J 9]. Eugène Bleuler, réticent à l'égard de Freud, rejoint Jung et organise alors des réunions de psychologie[réf. souhaitée]. Cette « Association de psychologie analytique »[J 10] a pour but avoué de promouvoir les théories de Jung et rassemble la plupart des analystes zurichois qui ont rompu avec Freud, parmi lesquels : Franz Riklin, Alphonse Maeder, Adolf Keller, Emma Jung, Toni Wolff, Hans Trüb (médecin et psychanalyste du Burghölzli qui devient le psychanalyste d'Emma Jung) et Herbert Oczeret. Par la suite, ce petit groupe devient l'« École de psychanalyse de Zurich »[J 9]. Jung en partage la direction avec Alphonse Maeder[J 5] qui « devint l'un des membres les plus respectés de la nouvelle association ». Il était « révéré par ses patients (...) irradiant une chaleur humaine autant dire jamais vue chez un psychiatre ; même Jung fondait »[J 11].
Dès lors, ses contributions principales concernent le rêve et son symbolisme, le transfert analytique et la guérison thérapeutique. Selon Maeder, le rêve est fondé sur un mécanisme de compensation psychique. Il possède aussi une fonction prospective[A 7], orientée par la nécessité d'accomplir le développement du sujet. Il privilégie aussi l'autorégulation et l'autoguérison de l'âme[A 1], l'association personnelle entre médecin et patient, le rôle du médecin comme guérisseur, comme « celui qui reconstitue la globalité psychique »[E 1].
Dernières années et derniers travaux
[modifier | modifier le code]Dans un ouvrage collectif[Note 3], F. Hodler. Étude de son développement psychique et de l'importance nationale de son art, de 1916, Maeder fait l'étude du symbolisme pictural du peintre suisse Ferdinand Hodler. La même année, il publie Contributions à la psychopathologie de la vie quotidienne : Oublis - Confusions - Lapsus, qui sera suivi de Nouvelles contributions à la psychopathologie de la vie quotidienne, dans lequel il fait une double référence d'autorité : à Freud et à Jung[M 8]. Alain de Mijolla parle en effet de « l'œcuménisme de Maeder »[M 3].
Il continue d'autre part son activité de thérapeute libéral. Il travaille aussi en collaboration avec un autre analyste genevois, Paul Tournier, auteur de la « médecine de la personne ». Il s'éloigne peu à peu de l'Association de psychologie analytique (qui devient en 1924 la Société suisse de psychologie analytique), après en avoir refusé deux fois la présidence[J 12]. Pendant la montée du nazisme, puis pendant la Seconde Guerre mondiale, Maeder ne suit pas Jung dans l'administration et l'affiliation à la Société allemande de psychothérapie. Il se contente en effet d'animer des conférences à Küsnacht, près de Zurich[J 13].
Maeder se détache d'abord de l'Église pour défendre une conception naturaliste de l'homme puis, par la suite, il s'oriente vers une compréhension globale et chrétienne et compte ainsi parmi les plus éminents psychothérapeutes chrétiens[1]. Dans un article de 1926, « De la Psychanalyse à la Psychosynthèse », Maeder dénonce le dogmatisme dans lequel la psychanalyse est enfermée, dogmatisme tenant selon lui de la mentalité judéo-allemande. Il lui oppose la mentalité suisse, représentée par l'« école de Zurich »[K 4] et par la guérison fondée sur la confiance entre le patient et le médecin. Selon lui, la fonction religieuse et spirituelle est une donnée fondamentale que toute analyse doit prendre en compte.
Ses dernières recherches portent sur l'association personnelle entre le patient et le médecin, considéré comme un guérisseur, ainsi que comme un médiateur permettant de reconstituer la globalité psychique. L'idée de synthèse le conduit à l'anthropologie religieuse, aux travaux de Martin Buber surtout, et, en 1932, il collabore avec Frank Buchman au sein du groupe d'Oxford[E 1]. En 1957, il publie un texte sur le développement spirituel, puis un autre dans lequel il revient sur sa relation avec Sigmund Freud[E 1]. Restant toujours proche de Jung, Maeder adhère par la suite au Réarmement moral issu du mouvement de la « régénération de l'homme » de Frank Buchman. Comme de nombreux pionniers du freudisme, il s'intéresse à des techniques thérapeutiques anciennes d'inspiration religieuse ou culturaliste. Il distingue trois types de guérisseurs : le « profane » faisant appel à la rationalité ou à des traitements prétendus tels, le « magicien » agissant par suggestion et charisme, le « religieux » enfin, sur lequel le malade peut projeter le modèle inconscient du « Sauveur »[A 8], variante de l'archétype jungien du « vieux sage »[A 7], qu'il reprend dans sa conception[F 1],[A 9].
Travaux et recherches
[modifier | modifier le code]La fonction prospective du rêve
[modifier | modifier le code]Alphonse Maeder consacre la majorité de ses travaux à étudier la fonction prospective dans les rêves à travers deux ouvrages : Sur la formation des symboles dans les rêves (« Zur Entstehung der Symbolik im Traum ») en 1910 et La Fonction des rêves (« Funktion des Traumes ») en 1912, dans l'article « Essai d'interprétation de quelques rêves » (1907) également. La théorie de Maeder est en continuité avec celle de Jung. Selon lui en effet, le rêve seul n'apporte rien et la série de rêves est davantage significative car elle exprime un but psychique que l'inconscient a perçu avant la conscience[7],[K 5]. Les conceptions selon lesquelles tout rêve doit être étudié au sein d'une série de rêves, et celle de la fonction téléologique de la production onirique, reprises par Jung et la psychologie analytique, proviennent de Maeder[A 10].
Le rêve est selon Maeder « un jeu d'activités qui se cherchent », résume Charles Baudouin, et ayant une fonction cathartique[B 1]. Maeder a également montré que l'interprétation sexuelle d'un rêve n'est pas immédiate, et que celui-ci est toujours plus riche de sens si l'analyste ne le lit pas au préalable comme une pulsion libidinale[8]. Enfin, l'apport de Maeder est surtout relatif à la capacité prospective des rêves, qui est selon lui inconsciente et qui va « d'ébauche en ébauche, préparant la solution de conflits et de problèmes actuels que le sujet cherche à se représenter grâce à des symboles élus à tâtons »[9] et qu'il expose dans son article « Sur le mouvement psycho-analytique », au chapitre VII intitulé « la théorie ludique des rêves »[10], publié dans L'Année psychologique, la revue d'Édouard Claparède. Le rêve est donc une anticipation qu'il ne faut pas confondre avec une capacité prophétique voire télépathique (idée que Jung ne récuse cependant totalement pas)[B 2].
À la vision causaliste de Freud, Maeder propose une vision téléologique, visant une finalité et que Jung adopte très vite[A 11] car elle permet d'expliquer comment l'inconscient compense l'attitude consciente. Selon Charles Baudouin cette nouvelle conception permet de repenser le problème philosophique de la matière et de la forme. Maeder dit ainsi[11] :
« Je distingue donc nettement à côté du facteur énergétique (qui fait l'essence du concept de la libido de Jung) un facteur qui lui est coordonné, le facteur direction (l'orientation). Dans le point de vue statique on distingue avec raison le contenu de la forme ; ici il faut distinguer le courant (l'énergie) et la direction. »
Cette conception est empruntée aux travaux de Théodore Flournoy, notamment son concept d'« automatisme » empêchant le suicide du sujet, et surtout à ceux du biologiste Karl Groos. Ce dernier considère, dans « Die Spiele der Menschen » (1899), que le jeu permet à l'enfant de préparer ses activités futures. Maeder explique donc, dans « Über die funktion des Traumes » (1912), que le rêve a deux principales fonctions dans la vie psychique : il a une visée cathartique et il prépare certaines activités complexes futures[K 5]. L'imagination est ainsi une mise en pratique de ces deux fonctions. Enfin, les phénomènes de prédiction attachés à la personnalité du médium pourraient s'expliquer, selon Maeder, par une activation de la fonction prospective du rêve.
Maeder, mais aussi Alfred Adler et Léo Oppenheimer, exploitent la capacité naturelle du rêve comme prophétique. Adler reconnaît ce qu'il doit à Maeder : « De toutes les autres théories du rêve qui ont été formulées postérieurement à celle de Freud, celle de Maeder est la seule qui se rapproche plus ou moins de ma manière de voir »[12]. Adler pense que le « rêve ont une fonction de penser par avance » alors que Maeder prétend démontrer que les rêves, en plus d'être des réalisations de désirs, ont une « fonction secondaire » et résolvent des conflits[H 4]. L'originalité de la conception de Maeder a été cependant vivement critiquée par Freud qui explique, dans une lettre adressée à Raymond de Saussure : « J'ai à plusieurs reprises rendu Maeder attentif à cette confusion du rêve et des pensées latentes du rêve, en vain. »[M 9]. La critique est également venue de son fidèle partisan, Karl Abraham, dans son essai « Critique de l'essai d'une présentation de la théorie psychanalytique de C. G. Jung »[13]. Selon lui en effet « la « tendance prospective » n’est donc pas non plus une découverte originale de Jung ou de Maeder, mais simplement une dénomination nouvelle d’une impasse que Freud a d’avance évitée. » Cependant, en 1913, Alfred Adler accuse Maeder, dans son article « Über die Funktion des Traumes », de l'avoir plagié. Ce dernier démontre que sa conception, datant de 1910, est antérieure à celle d'Alfred Adler[K 6].
Autres travaux et influence
[modifier | modifier le code]La guérison psychologique
[modifier | modifier le code]Selon Maeder, la psyché recèle les moyens de s'auto-guérir, par le rêve notamment. L'analyste ou le médecin, plus généralement, devient pour le patient une figure spirituelle sur laquelle il projette l'archétype du Sauveur[A 8]. Maeder pense que dans l'Histoire, de telles projections ont donné corps à des rites et traditions de guérison[A 9]. Un saint, un dieu, un personnage mythique ou un sanctuaire peut en effet recevoir l'archétype du Sauveur et être investi d'une force de guérison. Maeder a développé une psychothérapie brève, fondée sur le désir authentique du malade de se faire aider, désir qui, en retour, oblige l'analyste à s'imposer de « sévères exigences »[A 8]. L'analyste doit en effet faire preuve d'empathie, en plus d'être conscient de tous les problèmes que la cure peut poser, comme le contre-transfert.
Maeder use donc d'une « méthode active »[A 8] dans laquelle plusieurs phases apparaissent et qui évoluent dans un cadre éthique[B 1]. D'abord le malade doit, de lui-même, appeler à l'aide (c'est le « processus d'appel »). Ensuite, le thérapeute répond en manifestant à son tour son désir d'aider[A 8]. Ce dernier doit étudier et mettre au jour, puis mobiliser, les forces d'autoguérison du patient. Le malade va ensuite inconsciemment investir le thérapeute d'une aura spirituelle (c'est la projection de l'archétype du Sauveur) qui permet d'activer ces forces ; le thérapeute est donc une figure moderne du guérisseur ou medecine-man[A 9]. Maeder remarque que lors de l'irruption de cet archétype, le processus de guérison s'accélère[A 7]. Le critère qui lui permet d'affirmer que la guérison est en bonne voie est l'apparition, chez le patient, de sentiments forts, voire d'amour, sentiments constructifs et reconnaissants, envers le thérapeute[A 8].
Synthèse entre la religion et la psychanalyse
[modifier | modifier le code]L'ouvrage « Die Richtung im Seelenleben » (1929) est une tentative de synthèse entre la religion chrétienne d'une part et la psychanalyse d'autre part. Dans une première partie, Maeder, reprenant un texte de 1918, s'attache à montrer les points communs entre ces deux domaines du point de vue de la guérison et du développement de la vie psychique. Le transfert psychanalytique est particulièrement étudié. Selon Maeder, le rôle du thérapeute évolue progressivement, tout au long de l'analyse, d'un statut d'« agent psychothérapeutique » à celui de « partenaire », puis enfin d'« appelé ». Maeder pense en effet que la dimension religieuse et spirituelle doit faire partie intégrante du processus de guérison psychique, explique son ami et psychiatre suisse Paul Tournier[14]. Une seconde partie intitulée « Conscience et réalisation » constitue les conférences faites à Amersfoort (en Hollande). La troisième et dernière partie, « Psychanalyse et éducation » (rééditée sous le titre « Réalisation dans l'éducation ») propose une approche psychanalytique de la pédagogie.
La conception de Maeder est, selon Charles Baudouin, « un enseignement d'hygiène morale et spirituelle ». En effet, par sa thérapeutique brève et éthique, il met l'accent sur « l'œuvre de rééducation pratique » qu'accomplit le psychothérapeute à l'égard de ses patients[B 1]. Enfin, cet enseignement s'adresse à l'Humanité en général. Dans Vers la guérison de l'âme il explique que l'individu est menacé dans son identité et que seule une discipline d'auto-éducation fondée sur la connaissance de soi peut recentrer la psyché individuelle[B 1]. Maeder rejoint le groupe d'Oxford, rassemblement de personnalités chrétiennes et multidisciplinaires prônant le « réarmement moral » de la civilisation. La pratique de Maeder a ainsi intégré peu à peu la spiritualité et la relation unique qui existe entre patient et analyste. J. W. G. Meissner a principalement centré son étude biographique de Maeder sur cette « psychiatrie pastorale » dans « Van hulp en heil: de pastorale psychiatrie van Alphonse Maeder » (1952).
Analyse de la glossolalie
[modifier | modifier le code]Dans La Langue d'un aliéné. Analyse d'un cas de glossolalie, et suivant les conceptions d'Eugène Bleuler et de Théodore Flournoy, Maeder présente l'existence d'un sens caché derrière le charabia d'une langue délirante fabriquée par un schizophrène, patient dénommé par les initiales « F. R. » et qui s'imagine vivre dans un pays imaginaire du nom de « Salisjeur ». Maeder reprend les notions d'« autisme » et celle de « démence précoce » préalablement étudiées par Eugène Bleuler et Carl Gustav Jung, sans mentionner leur origine autoérotique, et les nomme « repliement sur soi-même »[M 10], les comparant à l'appellation française d'« autophilie »[I 2]. Il fait aussi souvent référence, au cas de glossolalie délirante le plus connu à l'époque, celui du Président Schreber. L'étude des glossolalies est en effet en vogue chez les pionniers de la psychanalyse[L 1]. Maeder relie le phénomène de glossolalie à l'économie psychique telle que la conçoit la psychologie analytique. En effet, l'invention d'une langue fictive témoigne de la recherche de la part du patient d'« un instrument adéquat à sa pensée ». Il poursuit : « Il [le patient] vit dans un monde fantaisiste qui doit lui fournir une compensation pour l'existence terre-à-terre qu'il a dû mener jusqu'alors. Une langue nouvelle est alors nécessaire à cet esprit naïf pour exprimer des idées si nouvelles, profondes et abstraites, des choses si grandioses, pour décrire un monde si nouveau »[L 2]. Selon Maeder, l'affectivité et l'infantilité jouent un rôle explicatif dans la glossolalie.
La psychosynthèse
[modifier | modifier le code]Dans « De la Psychanalyse à la Psychosynthèse » (1926) Maeder épouse une conception nouvelle, se démarquant définitivement de l'héritage freudien. En annonçant la prise en compte de l'individu dans l'optique de la psychosynthèse, Maeder récuse le primat de la libido sur la psyché et l'idée que celle-ci se fonde sur des instances antagonistes. Il existe ainsi des degrés dans l'activité psychique, ainsi que deux attitudes, l'une hédonique, élémentaire et utilitaire et une autre de réalisation qui intègre les buts de l'individu. Ainsi, là où la psychanalyse explique la personnalité par le refoulement et l'identification, la psychosynthèse, selon Maeder, l'explique par l'adaptation au réel et au social. Cette conception a influencé la théorie de Roberto Assagioli, père de la psychosynthèse. Roberto Assagioli s'est en effet largement fondé sur les travaux de Maeder pour développer une approche intégrative de la vie psychique. Par ailleurs, le Dr René Morichaut-Beauchant, dans Les Troubles de l'instinct sexuel chez les épileptiques (1912) s'inspire également de la théorie de Maeder[M 11] et de celle de Cesare Lombroso, selon lesquelles l'épileptique est un délinquant en puissance[I 7].
Œuvres d'Alphonse Maeder
[modifier | modifier le code]Les articles et ouvrages sont classés par ordre chronologique.
Articles
[modifier | modifier le code]En langue allemande
[modifier | modifier le code]- (de) « Die Symbolik in den Legenden, Märchen, Gebräuchen und Träumen », Psychologisch-neurologische Wochenschrift, vol. X, 1908-1909, p. 45-55.
- (de) « Die Sexualität der Epileptiker », Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen, vol. I, , p. 119-154.
- (de) « Psychologische Untersuchungen an Dementia præcox-Kranken », Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen, no 2, , p. 185-245. (lire en ligne [PDF]).
- (de) « Zur Entstehung der Symbolik im Traum », Zentralblatt für Psychoanalyse, vol. 1, , p. 383-389.
- (de) « Über die Funktion des Traumes », Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen, vol. 4,
- (de) « Zur Frage der Teleologischen Traumfunktion. Eine Bemarkung zur Abwehr », Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen, no 5, , p. 453-454.
- (de) « Autoreferat, Ortsgruppe Zürich. Korrenspondenzblatt der Intrenationalen Psychoanalytischen Vereinigung », Internationale Zeitschrift für ärztliche Psychoanalyse, no 1, , p. 621-622.
- (de) « Die Richtung im Seelenleben », The Journal of Nervous and Mental Disease, vol. 69, no 5, , p. 609. Traduit en anglais sous le titre The Direction in Psychic Life
- (de) « Der mythische Heilbringer und der Arzt », Psyche Verzeichnis, no 5, , p. 92-97.
- (de) Boss, M., H.K. Fierz-Monnier, A. Maeder, « Herkunft und Wesen des Archetypus-Begriffes. Eine Diskussion », Psyche Verzeichnis, no 7, , p. 217-240.
- (de) Elga Kern (dir.), Wegweiser in der Zeitwende : Mein Weg von der Psychoanalyse zur Synthese: Ein Autobiographicher Beitrag zur Wandlung der Geisteshaltung seit 1900, Munich, Ernest Reinhardt,
- (de) « Persönlich Erinnerungen an Freud und retrospektive Besinnung », Schweizer Zeitschrift für Psychologie, no 15, , p. 114-122.
Articles écrits en langue française
[modifier | modifier le code]Ces articles n'ont pas été traduits de l'allemand. Les dates fournies correspondent à la publication originale française.
- « Contribution à la psychopathologie de la vie quotidienne », Archives de psychologie, vol. VI, , p. 149-152.
- « Essai d’interprétation de quelques rêves », Archives de psychologie, vol. VI, , p. 354-375.
- « Nouvelles contributions à la psychopathologie de la vie quotidienne », Archives de psychologie, vol. VIII, , p. 283-299.
- « À propos des symboles », Journal de psychologie normale et pathologique, no 1, , p. 46-51.
- « Une voie nouvelle en psychologie (Freud et son école) », Coenobium, Milan, Lugano, no III, , p. 97-115.
- « Sur le mouvement psychanalytique. Un point de vue nouveau en psychologie », L'Année psychologique, vol. 18, no 1, , p. 389-418. (lire en ligne, consulté le )
- « Psychopathologie et pathologie générale », L'Encéphale, XIX, , p. 163-177.
- « De la Psychanalyse à la Psychosynthèse », L'Encéphale, no 8, septembre–octobre 1926, p. 577-589.
Monographies
[modifier | modifier le code]En langue allemande
[modifier | modifier le code]- (de) Über das traumproblem, F. Deuticke, , 40 p.
- (de) Heilung und Entwicklung im Seelenleben, Zurich, Roscher, Traduit en anglais sous le titre : Healing and Development in the Psychic Life
- (de) Der Psychotherapeut als Partner. Eine appellative Psychotherapie, Zürich-Stuttgart, Rascher,
Ouvrages traduits en langue française
[modifier | modifier le code]Tous les ouvrages sont traduits de l'allemand. La date fournie est celle de la publication française.
- La langue d'un aliéné. Analyse d'un cas de glossolalie, A. Kündig, Première publication dans la revue L'Encéphale, 1910, p.208-216
- Ferdinand Hodler. Étude de son développement psychique et de l’importance nationale de son art, vol. 5, Rascher, coll. « Publications sur la vie et l'art suisses », Ouvrage édité en 500 exemplaires, en collaboration avec Paul Seippel et Jacques Charles Lenoir
- Contributions à la psychopathologie de la vie quotidienne : Oublis - Confusions : Lapsus, W. Kündig & Fils, , 4 p.
- Guérison et évolution dans la vie de l'âme : la psychanalyse, son importance dans la vie contemporaine, Rascher,
- Vers la guérison de l'âme : cas de psychothérapie brève tirés de la pratique d'un psychiatre, Delachaux & Niestlé, coll. « L'homme et ses problèmes », , 190 p.
- L'homme et ses problèmes, Delachaux & Niestlé,
- La personne du médecin, un agent psychothérapeutique : vers une nouvelle vocation médicale, Delachaux & Niestlé,
- De la psychanalyse à la psychothérapie appellative : expérience en psychothérapie de courte et de longue durée, Payot, coll. « Bibliothèque scientifique »,
Notes complémentaires
[modifier | modifier le code]- « Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen » se traduit par « Annales de recherches psychanalytiques et psychopathologiques ».
- Cette caractérologie fait l'objet d'une étude, d'un point de vue psychologique, de la part de Jung, dans l'ouvrage Types psychologiques (1921) et à laquelle Maeder se réfère ici.
- L'ouvrage est écrit en collaboration avec Paul Seippel et Jacques Charles Lenoir et n'a été publié qu'en 500 exemplaires.
Références
[modifier | modifier le code]Sources utilisées
[modifier | modifier le code]- Henri F. Ellenberger, Histoire de la découverte de l'inconscient, Paris, Fayard, , 975 p. (ISBN 978-2-213-61090-0 et 2-213-61090-8)
- p. 894.
- p. 685.
- p. 688.
- p. 836
- p. 839.
- p. 698.
- p. 738-740.
- p. 53.
- p. 71-72.
- p. 751.
- p. 718.
- Charles Baudouin, L'Œuvre de Carl Jung et la psychologie complexe, Paris, Petite bibliothèque Payot, coll. « numéro 133 », , 522 p. (ISBN 2-228-89570-9)
- p. 422-423.
- p. 117.
- Sigmund Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse : Contributions à l'histoire du mouvement psychanalytique, Payot, coll. « Petite bibliothèque Payot », (ISBN 2-228-88126-0)
- « De tous les pays européens, c'est la France qui, jusqu'à présent, s'est montrée la plus réfractaire à la psychanalyse, bien que le Zurichois A. Maeder ait publié des travaux très solides susceptibles d'ouvrir aux lecteurs français l'accès des théories psychanalytiques », p. 103.
- Freud revient sur cette divergence de Maeder, expliquant : « À Adler encore revient la priorité de la confusion entre le rêve et les idées latentes du rêve, confusion sur laquelle repose sa théorie de la « tendance prospective ». C'est après lui que Maeder s'est engagé dans la même voie », p. 47.
- (fr) Alain de Mijolla, Dictionnaire international de la psychanalyse, Hachette, (ISBN 2-01-279145-X)
- Entrée « Maeder, Alphonse E. » p. 949, par Kaspar Weber.
- Élisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Fayard, , 3e éd., 1217 p. (ISBN 978-2-213-63047-2)
- Entrée « Maeder Alphonse », p. 648-649.
- Roland Jacquard (dir.), Histoire de la psychanalyse, t. 2, Le livre de poche, coll. « biblio essais », (ISBN 2-253-03580-7)
- p. 8.
- p. 11.
- p. 373.
- Emilio Rodrigué, Freud. Le Siècle de la psychanalyse, t. 2, Payot, coll. « Désir Payot », , 611 p. (ISBN 978-2-228-89252-0)
- p. 32.
- p. 109.
- p. 29.
- p. 294-295.
- Élisabeth Roudinesco, Histoire de la psychanalyse en France : 1885-1939, t. 1, Paris, Fayard, , 495 p. (ISBN 2-213-59368-X)
- p. 125.
- p. 226.
- p. 224.
- p. 227.
- p. 233.
- p. 245.
- p. 235.
- Deirdre Bair, Jung. Une biographie, Paris, Flammarion, coll. « Grandes Biographies », (ISBN 978-2-08-210364-0 et 2-08-210364-1)
- p. 319.
- p. 228.
- Maeder, cité p. 232.
- p. 198.
- p. 353.
- p. 377.
- Deirdre Bair parle de l'école de Zurich comme le rassemblement de plusieurs groupes hétéroclites, autour de Jung, de Riklin, de Bleuler, de Schmid et de Maeder ; on ne peut donc parler d'une organisation centrée autour de Jung, p. 418.
- p. 417 et p. 472.
- p. 379.
- p. 390.
- p. 393. Deirdre Bair cite un témoin d'époque, Stern, qui fait le portrait de Maeder.
- p. 468.
- p. 731.
- (en) Sonu Shamdasani, Jung and the making of modern psychology : the dream of a science, Cambridge University Press, , 387 p. (ISBN 978-0-521-53909-8, lire en ligne)
- p. 141.
- p. 66.
- p. 62.
- p. 66-67.
- p. 142.
- p. 143.
- Christian Puech, Linguistique et partages disciplinaires à la charnière des XIXe et XXe siècles : Victor Henry, (1850-1907), vol. 55, Peeters Publishers, coll. « Bibliothèque de l'information grammaticale », , 416 p. (ISBN 978-90-429-1420-9)
- p. 326.
- p. 328.
- Alain de Mijolla, Freud et la France. 1885-1945, Paris, Presses universitaires de France, , 956p (ISBN 978-2-13-054515-6)
- p. 90.
- p. 110.
- p. 92.
- p. 93.
- p. 142.
- Lettre de Maeder à Claparède, du 31 octobre 1915, rapportée p. 165.
- Lettre de Ferenczi rapportée par Mijolla, p. 137.
- p. 91.
- p. 294.
- p. 119.
- p. 132.
Autres sources utilisées
[modifier | modifier le code]- Stefan Schulz, « Mäder, Alphonse » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..
- Olivier Douville, Chronologie : situation de la psychanalyse dans le monde, du temps de la vie de Freud, (lire en ligne [PDF]).
- Elizabeth Czoniczer, Quelques Antécédents de À la Recherche du temps Perdu, Librairie Droz, (ISBN 978-2-600-03449-4), p. 41.
- Jean Paulhan, « Essai d'interprétation de quelques rêves d'Alphonse Maeder », Journal de psychologie, , p. 462-464.
- Jean Philippe, « Essai d'interprétation de quelques rêves d'Alphonse Maeder (titre original inconnu) », La Revue philosophique, vol. 66, , p. 438-439.
- Henri F. Ellenberger, La guérison et ses artisans. Traité d'anthropologie médicale, Presses de L'Université du Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, Presses de L'Université de Lyon, .
- « Sur le mouvement psychanalytique. Un point de vue nouveau en psychologie », L'année psychologique, vol. 18, no 1, , p. 389-418 (lire en ligne, consulté le ).
- Carl Gustav Jung, L'Homme à la découverte de son âme, Payot, , p. 223.
- Alphonse Maeder, cité in Carl Gustav Jung, L'Homme à la découverte de son âme, Payot, , p. 213.
- Alphonse Maeder, « Sur le mouvement psycho-analytique : La théorie ludique des rêves », L'Année psychologique, Paris, t. XVIII, , p. 413-417 (lire en ligne, consulté le ).
- Alphonse Maeder, Guérison et évolution dans la vie de l'âme, Zurich, Rascher, , p. 64.
- Alfred Adler, Le tempérament nerveux, Payot, , p. 236.
- Karl Abraham, Psychanalyse et culture : Critique de l'essai d'une présentation de la théorie psychanalytique de C. G. Jung, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot, Sciences de l'homme », , p. 207-224.
- Paul Tournier, Quel nom lui donnerez-vous?, Labor et Fides, , p. 116.
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (fr) [PDF] « Brève histoire de la Société Suisse de Psychanalyse » par Alexander Moser de Zurich
- Stefan Schulz, « Mäder (Maeder), Alphonse » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
Bibliographie complémentaire
[modifier | modifier le code]- (de) Johannes Wilhelm Georg Meissner, Van hulp en heil : de pastorale psychiatrie van Alphonse Maeder (1882-1971), H. Meissner, Maandblad Geestelijke Volksgezondheid, (ISBN 978-90-435-0693-9)
- (de) J. Zinkin, « Maeder, A. Selbsterhaltung und Selbsteilung. Die Selbsttatigkeit Der Seele », Psychoanalytic Review, Zurich, Rascher Verlag, no 39, , p. 391-393
- (fr) Henri F. Ellenberger, Médecines de l'âme. Essais d'histoire de la folie et des guérisons psychiques, Paris, Fayard, , 550 p. (ISBN 978-2-213-59500-9)
- (fr) Lydia Marinelli, Andreas Mayer, Rêver avec Freud. L'Histoire collective de L'Interprétation du rêve, Paris, Aubier, coll. "Psychanalyse", 2009, traduit de l'allemand par D. Tassel.
- Florent Serina, "La question du rêve comme point de rupture entre l'École de Zurich et Sigmund Freud", Cahiers jungiens de psychanalyse, no 138, 2013/2, p. 21-40.