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« KTM X-Bow » : différence entre les versions

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{{Entête label|BA|année=2010}}
{{en cours|Neef|16 avril à 16h14}}
{{Infobox Automobile
{{Infobox Automobile
| Nom = KTM X-Bow
| nom = KTM X-Bow
| Photo = KTM X-Bow orange.JPG
| image = KTM X-Bow orange.JPG
| Constructeur = [[KTM]]
| taille image =
| légende =
| Années_de_production = [[2007]] - [[2009]]
| Production = 500
| marque = [[KTM]]
| Usine =
| pays de la marque = AUT
| années de production = [[2007]] - [[2020]]
| Modèle_précédent = –
| Modèle_suivant =
| production = 450
| Classe = Super-sportive
| classe = Super-sportive
| Moteurs = 4 cylindres en ligne, turbocompressé
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| Cylindrée = {{formatnum:1984}}
| énergie = Essence
| Puissance = à {{unité|5500|tr/min}} : 240
| moteurs = 4 cylindres en ligne, turbocompressé
| Puissance2 = 177
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| Couple = à {{unité|2000|tr/min}} : 310
| cylindrée = 1984
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| Consommation = {{formatnum:7.2}}
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| CO2 = 171
| transmission = Propulsion
| boîte de vitesses = Mécanique à 6 rapports
| Transmission = Propulsion
| Carrosseries = Barquette
| poids = 790
| Longueur = {{formatnum:3738}}
| vitesse = 217
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}}
}}


La '''KTM X-Bow''' est le premier modèle automobile à avoir été créé par le constructeur autrichien de [[motocyclette]]s [[KTM]]. Conçue en collaboration avec [[Dallara]], la X-Bow est équipée d'un moteur à 4 cylindres d'origine [[Audi]], en l'occurrence celui équipant la compacte sportive [[Audi S3|S3]].
La '''KTM X-Bow''' est le premier modèle automobile créé par le constructeur autrichien de [[motocyclette|motos]] [[KTM]]. Signifiant « arbalète » en français<ref name=MOT2>{{fr}} Jean-François Destin, ''Motorlegend'', {{lien web|url=http://www.motorlegend.com/essai-voiture/ktm-x-bow/2,15984.html|titre=KTM X-Bow – Design extérieur et intérieur|en ligne le=07/12/2009|consulté le=14/02/2010}}</ref>, le nom du modèle se prononce ''Cross-Bow''<ref name=LBA>{{fr}} Christophe Labedan et David Launay, ''Le blog auto.com'', {{lien web|url=https://www.dailymotion.com/video/x93r3f_essai-ktm-x-bow_auto|titre=Essai de la KTM X-Bow|en ligne le=24/04/2009|consulté le=16/04/2010}}</ref>. Conçue en collaboration avec [[Dallara]], la X-Bow est équipée d'un moteur à quatre cylindres d'origine [[Volkswagen]], en l'occurrence celui équipant la compacte sportive [[Volkswagen Golf V|Golf GTI]].


La X-Bow est une [[Type de carrosserie|barquette]] destinée à un usage sur circuit ; elle est ainsi dépourvue de portes, de toit et de pare-brise. Son châssis est par ailleurs entièrement conçu en [[fibre de carbone]], ce qui lui permet de maintenir son poids aux alentours de 790 kg d'après le constructeur. Machine voulue sans concession, la X-Bow se veut l'héritière des petits roadsters anglais tels que la [[Caterham]] Super Seven.
Homologuée pour un usage routier, la X-Bow est pourtant une [[Classement des automobiles|barquette]] destinée essentiellement à un usage sur circuit ; elle est ainsi dépourvue de portes, de toit et de pare-brise. Son châssis est par ailleurs entièrement conçu en [[fibre de carbone]], ce qui lui permet de maintenir son poids aux alentours de {{unité|790|kg}} d'après le constructeur. Machine sans concession, la X-Bow se veut l'héritière des petits roadsters anglais tels la [[Lotus Seven]].


En dépit d'un accueil favorable par la presse spécialisée après sa présentation en [[2007]], la carrière commerciale de la X-Bow est à la fois pénalisée par sa conception radicale et par les effets de la [[Crise économique de 2008-2010|crise économique]]. Les ventes ne décollant pas malgré les efforts de [[KTM]], sa production est finalement interrompue fin [[2009]]. À partir de [[2015]], la [[KTM X-Bow GT4]], une version de course à cockpit fermée, est développée.
==Genèse du projet==


== Genèse du projet ==
[[Image:Ktm.jpg|thumb|left|150px|Le logo de KTM.]]
Aux origines de la conception de la X-Bow – signifiant « arbalète » en français<ref name=MOT2>{{fr}} Jean-François Destin, ''Motorlegend'', {{lien web|url=http://www.motorlegend.com/essai-voiture/ktm-x-bow/2,15984.html|titre=KTM X-Bow – Design extérieur et intérieur|en ligne le=07/12/2009|consulté le=14/02/2010}}</ref>, le nom du modèle se prononce Cross-Bow<ref name=LBA>{{fr}} Christophe Labedan et David Launay, ''Le blog auto.com'', {{lien web|url=http://www.dailymotion.com/video/x93r3f_essai-ktm-x-bow_auto|titre=Essai de la KTM X-Bow|en ligne le=24/04/2009|consulté le=13/02/2010}}</ref> – se trouve la volonté de la firme [[KTM]] de diversifier son offre. La marque [[autriche|autrichienne]] est alors le numéro deux européen de la construction de [[motocyclette|motos]] derrière l'allemand [[BMW]], avec près de {{formatnum:100000}} unités produites par an, et se caractérise par ses productions au caractère assez « trempé » ; pour compenser l'érosion de sa clientèle motarde, [[KTM]] décide donc de proposer une offre pour les conducteurs de voitures<ref name=SP559-59>{{fr}} Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow dans ''Sport Auto'', numéro 559, août 2008, page 59</ref>.
Aux origines de la conception de la X-Bow se trouve la volonté de la firme [[KTM]] de diversifier son offre. La marque [[autriche|autrichienne]] est alors le numéro deux européen de la construction de [[motocyclette|motos]] derrière l'allemand [[BMW]], avec près de {{formatnum:100000}} unités produites par an, et se caractérise par ses productions au caractère assez « trempé ». Pour compenser l'érosion de sa clientèle motarde, [[KTM]] décide donc de proposer une offre pour les automobilistes<ref name=SP559-59>{{fr}} Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow dans ''Sport Auto'', numéro 559, août 2008, page 59</ref>.


La marque ne souhaite néanmoins pas se lancer dans le secteur extrêmement concurrentiel de l'automobile généraliste et opte pour la production d'un modèle radical, à vocation purement et explicitement sportive<ref name=SP559-59 />. Le cahier des charges dessine alors une barquette dénuée de tout le confort moderne : dépourvue de toit, de pare-brise et même de portières, la X-Bow, allant au bout de son concept, ne proposera ni climatisation, ni assistances électroniques, ni airbags, ni sellerie confortable<ref name=AUTOBLOG>{{fr}} Jérôme Dobrovny, ''Autoblog.com'', {{lien web|url=http://fr.autoblog.com/tag/KtmX-bow/|titre=KTM X-Bow : tout simplement fantastique|en ligne le=19/10/2008|consulté le=13/02/2010}}</ref>.
La marque ne souhaite pas se lancer dans le secteur extrêmement concurrentiel de l'automobile généraliste et opte pour la production d'un modèle radical, à vocation purement et explicitement sportive<ref name=SP559-59 />. Le [[cahier des charges]] définit les spécifications d'une barquette dénuée de tout confort moderne, dépourvue de portières, sans toit ni [[pare-brise]]. La X-Bow, allant au bout de son concept, ne propose ainsi ni [[climatisation]], ni assistance électronique, ni [[coussin gonflable de sécurité]], ni sellerie confortable<ref name=AUTOBLOG>{{fr}} Jérôme Dobrovny, ''Autoblog.com'', {{lien web|url=http://fr.autoblog.com/tag/KtmX-bow/|titre=KTM X-Bow : tout simplement fantastique|en ligne le=19/10/2008|consulté le=13/02/2010}}</ref>.


La première version du modèle est présentée dans une livrée orange au [[Salon international de l'automobile de Genève|salon de Genève]] en mars 2007. En septembre de la même année, [[KTM]] communique les tarifs de la X-Bow ; celle-ci sera disponible à la vente au printemps 2008 à partir de {{unité|45850|€}} hors taxes, un tarif comparable à celui de ses concurrentes les plus directes, l'[[Ariel Atom]] et la [[Caterham]] [[Caterham#CSR 200|CSR 200]] ; un doute subsiste alors toujours sur une éventuelle homologation pour une utilisation sur route ouverte<ref name=SP549-17>{{fr}} Yves Bey-Rozet, Julien Diez, Thibault Larue, Alain Pernot & Jean-Éric Raoul, rubrique « Un mois d'automobile » dans ''Sport Auto'', numéro 549, octobre 2007, page 17</ref>. La production débute finalement en juin 2008 et les premiers modèles sont livrés en août. Quant à l'homologation européenne, celle-ci sera finalement obtenue au cours de l'année 2009<ref name=KTM1>{{fr}}Auteur anonyme, site officiel de KTM, {{lien web|url=http://www.ktm-x-bow.com/La-premiere-voiture-de-KTM.2079.4.html|titre=La première automobile de KTM|consulté le=13/02/2010}}, date de mise en ligne inconnue</ref>.
La première version du modèle est présentée dans une livrée orange au [[Salon international de l'automobile de Genève|Salon de Genève]] en {{date-|mars 2007}}. En septembre, [[KTM]] communique les tarifs de la X-Bow, qui sera disponible à la vente au printemps 2008 à partir de {{unité|45850|€}} hors taxes, tarif comparable à celui de ses concurrentes les plus directes comme l'[[Ariel Atom]] et la [[Caterham]] [[Caterham#CSR|CSR 200]]. Bien qu'un doute subsiste alors toujours sur une éventuelle homologation pour une utilisation sur route ouverte<ref name="SP549-17">{{fr}} Yves Bey-Rozet, Julien Diez, Thibault Larue, Alain Pernot & Jean-Éric Raoul, rubrique « Un mois d'automobile » dans ''Sport Auto'', numéro 549, octobre 2007, page 17</ref>, la production débute en {{date-|juin 2008}} et les premiers modèles sont livrés en août. L'[[Homologation des véhicules|homologation]] européenne est finalement obtenue au cours de l'année 2009<ref name=KTM1>{{fr}} Auteur anonyme, site officiel de KTM, {{lien web|url=http://www.ktm-x-bow.com/La-premiere-voiture-de-KTM.2079.4.html|titre=La première automobile de KTM|consulté le=13/02/2010}}, date de mise en ligne inconnue</ref>.


==Conception du châssis==
== Conception du châssis ==
[[Fichier:KTM X-Bow side.jpg|thumb|left|Vue partielle du châssis en fibre de carbone de la X-Bow.]]


Afin de respecter son objectif de produire un modèle aussi léger que performant sur circuit, [[KTM]] opte pour l'utilisation de [[fibre de carbone]], ce qui implique de recourir aux services d'un partenaire doté de l'expérience nécessaire au travail de ce matériau. La marque autrichienne fait appel à [[Dallara Automobili]], un spécialiste de la construction de châssis pour la [[compétition automobile]]<ref name=ASP>{{fr}} Gabriel Lessard, ''L’automobile sportive'', {{lien web|url=http://www.automobile-sportive.com/guide/ktm/x-bow.php|titre=KTM X-Bow : Guillaume Tell|consulté le=13/02/2010}}, date de mise en ligne inconnue</ref>. La rencontre entre le constructeur de motos et la fabricant de châssis est en outre l'occasion pour Giampaolo Dallara de concrétiser un vieux rêve : rendre hommage à [[Colin Chapman]] en créant une héritière digne de la [[Lotus Cars|Lotus]] [[Lotus Seven|Seven]]<ref name=SP559-59 />.
[[Image:KTM X-Bow side.jpg|thumb|left|Vue partielle du châssis en fibre de carbone de la X-Bow.]]
Afin de respecter son objectif de produire un modèle aussi léger que performant sur circuit, [[KTM]] opte pour l'utilisation de [[fibre de carbone]], ce qui implique de recourir aux services d'un partenaire doté de l'expérience nécessaire au travail de ce matériau. La marque autrichienne se tourne ainsi vers [[Dallara Automobili]], un spécialiste de la construction de châssis pour la [[compétition automobile]]<ref name=ASP>{{fr}} Gabriel Lessard, ''L’automobile sportive'', {{lien web|url=http://www.automobile-sportive.com/guide/ktm/x-bow.php|titre=KTM X-Bow : Guillaume Tell|consulté le=13/02/2010}}, date de mise en ligne inconnue</ref>. La rencontre entre le constructeur de motos et la fabricant de châssis est en outre l'occasion pour Gianpaulo Dallara de concrétiser un vieux rêve, celui rendre hommage à [[Colin Chapman]] en créant une héritière de la [[Lotus Cars|Lotus]] [[Lotus Seven|Seven]]<ref name=SP559-59 />.


Le support de [[Dallara]] sera prépondérant lors de la conception du châssis, et il est alors prévu que leur assemblage sera également assuré par le spécialiste italien. Mais le succès auprès du public et les nombreuses pré-commandes enregistrées dès la présentation de la X-Bow inciteront le PDG de la marque, Stefan Pierer, a modifier sa stratégie<ref name=ASP />. En effet, il s'agit désormais de produite des centaines de châssis, un volume bien supérieur aux possibilités de l'artisan [[Dallara]]. [[KTM]] décide donc de racheter la société allemande Wethje, un spécialiste des matériaux composites<ref name=SP559-60>{{fr}} Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow dans ''Sport Auto'', numéro 559, août 2008, page 60</ref>, et engage en parallèle la construction d'une nouvelle usine à [[Graz]], en [[Autriche]]<ref name=ASP />.
Le savoir-faire de [[Dallara]] est prépondérant lors de la conception du [[Châssis (automobile)|châssis]]. Il est même prévu que l'assemblage des barquettes serait également confié au spécialiste italien, mais le succès auprès du public et les nombreuses pré-commandes enregistrées dès la présentation de la X-Bow incitent le PDG de la marque, Stefan Pierer, à modifier sa stratégie<ref name=ASP />. En effet, il s'agit désormais de produire des centaines de châssis un volume bien supérieur aux possibilités de l'artisan Dallara. KTM rachète alors la société allemande Wethje, un spécialiste des [[Matériau composite|matériaux composites]]<ref name=SP559-60>{{fr}} Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow dans ''Sport Auto'', numéro 559, août 2008, page 60</ref>, et engage en parallèle la construction d'une nouvelle usine à [[Graz]], en [[Autriche]]<ref name=ASP />.


Dictées par les impératifs de performance, les proportions de ce châssis – et donc, par extension, celles de la X-Bow – sont peu courantes : avec 3,74 mètres de long pour 1,92 mètres de large, la KTM est à la fois bien plus courte qu'une [[Renault Clio III|Renault Clio]] et aussi large qu'une [[Ferrari F430]]. Son [[Empattement (véhicule)|empattement]] de plus de 2,40 mètres, une valeur importante un véhicule de cette longueur, rejette les roues aux quatre coins et renforce l'allure atypique de la X-Bow<ref name=ASP />.
Dictées par les impératifs de performance, les proportions de ce châssis – et donc, par extension, celles de la X-Bow – sont peu courantes : avec 3,74 m de long pour 1,92 m de large, la KTM est à la fois bien plus courte qu'une [[Renault Clio III|Renault Clio]] et aussi large qu'une [[Ferrari F430]]. Son [[Empattement (véhicule)|empattement]] de plus de 2,40 m, valeur importante pour un véhicule de cette longueur, rejette les roues aux quatre coins et renforce l'allure atypique de la X-Bow<ref name=ASP />.


==Une mécanique éprouvée==
== Une mécanique éprouvée ==
[[Fichier:Audi S3 Sprintblau.JPG|thumb|right|L'Audi S3 prête sa base mécanique à la KTM X-Bow.]]
[[Fichier:KTM X-Bow.ogg|thumb|right|Le bruit du moteur de la X-Bow.]]


Tout comme pour la conception du châssis, [[KTM]] ne dispose pas de l'expérience ou du savoir-faire nécessaires à la fabrication d'une mécanique automobile. Le développement d'un [[Moteur|bloc moteur]] spécifique étant trop coûteux pour un tel projet, la X-Bow doit emprunter une base mécanique issue d'un autre modèle. [[KTM]] va ainsi chercher au sein du [[Volkswagen AG|groupe VAG]] la motorisation de son roadster et arrête son choix sur le bloc 2,0 litres TFSI qui équipe entre autres les [[Volkswagen Golf V]], [[Seat León|León Cupra et Cupra R]], [[Audi TTS]] et [[Audi S3]]<ref name=ASP />.
[[Image:Audi S3 Sprintblau.JPG|thumb|right|L'Audi S3 prête sa base mécanique à la KTM X-Bow.]]


D'une cylindrée de {{unité|1984|cm{{exp|3}}}}, ce bloc suralimenté à quatre [[Cylindre (moteur)|cylindres]] en ligne développe, dans la version retenue pour la X-Bow, une [[Puissance (physique)|puissance]] de 240 [[Cheval-vapeur|chevaux]] – soit 25 de moins que la version montée dans la [[Audi S3|S3]], mais 20 de plus que celle utilisée lors de la présentation de la X-Bow en {{date-|mars 2007}}<ref name=SP549-17 /> – et 310 newtons-mètres de [[Couple (physique)|couple]], disponibles dès les plus bas régimes. Compte tenu du poids limité du véhicule, ce moteur permet à la KTM d'afficher un rapport poids/puissance de {{unité|3.3|kg/ch}}, plus favorable que celui d'une [[Porsche]] [[Porsche 911|911]] [[Porsche 911 GT3|GT3]]<ref name="SP559-60" />. En outre, ce bloc retient également l'attention des ingénieurs de KTM en raison de sa fiabilité, éprouvée après deux saisons d'utilisation en [[compétition automobile]]<ref name=MOT3>{{fr}} Jean-François Destin, ''Motorlegend'', {{lien web|url=http://www.motorlegend.com/essai-voiture/ktm-x-bow/2,15985.html|titre=KTM X-Bow – Mécanique, châssis|en ligne le=07/12/2009|consulté le=15/02/2010}}</ref>. En revanche, sa sonorité, déjà particulièrement discrète voire banale à l'arrêt, est vite entièrement couverte par les bruits aérodynamiques dus à l'absence de toit et de [[pare-brise]]<ref name=SP564-51>{{fr}} Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow, dossier « Coups de cœur 2009 » dans ''Sport Auto'', numéro 564, janvier 2009, page 51</ref>{{,}}<ref name=MOT4>{{fr}} Jean-François Destin, ''Motorlegend'', {{lien web|url=http://www.motorlegend.com/essai-voiture/ktm-x-bow/2,15986.html|titre=KTM X-Bow – Sur la route|en ligne le=07/12/2009|consulté le=20/02/2010}}</ref>.
Tout comme pour la conception du châssis, [[KTM]] ne dispose pas de l'expérience ou du savoir-faire nécessaires à la fabrication d'une mécanique automobile. Le développement d'un bloc moteur spécifique étant bien trop coûteux pour un tel projet, la X-Bow doit donc emprunter la base mécanique d'un autre modèle ; [[KTM]] va ainsi chercher au sein du [[Volkswagen AG|groupe VAG]] la motorisation de son roadster et arrête son choix sur le bloc 2,0 litres TFSI qui équipe déjà les [[Volkswagen Golf|Golf GTI]], [[Seat León|León FR]], [[Audi TT]] et [[Audi S3]]<ref name=ASP />.


Ce moteur est accouplé à une [[boîte de vitesses]] mécanique à six rapports et commande manuelle également d'origine [[Audi]]<ref name=MOT3 />. Le recours à une [[Boîte de vitesses robotisée#Boîte robotisée à double embrayage|boîte robotisée à double-embrayage]] de type DSG a un temps été envisagé avant d'être écarté pour des raisons de poids<ref name=ASP />. L'[[embrayage]] est lui aussi en provenance directe de la banque d'organes [[Audi]], ce qui lui confère une douceur de fonctionnement et une facilité d'utilisation peu communes dans ce segment automobile<ref name=SP559-60 />.
D'une cylindrée de {{unité|1984|cm{{exp|3}}}}, ce bloc suralimenté à quatre cylindres en ligne développe, dans la version retenue pour la X-Bow, une puissance de 240 chevaux – soit 25 de moins que la version montée dans la [[Audi S3|S3]] – et 310 newton-mètres de couple, disponibles dès les plus bas régimes. Compte tenu du poids limité du véhicule, ce moteur permet à la [[KTM]] d'afficher un rapport poids/puissance de {{unité|3.3|kg/ch}}, plus favorable que celui d'une [[Porsche]] [[Porsche 911|911]] [[Porsche 911 GT3|GT3]]<ref name=SP559-60>{{fr}} Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow dans ''Sport Auto'', numéro 559, août 2008, page 60</ref>. En outre, ce bloc a également retenu l'attention des ingénieurs de [[KTM]] en raison de sa fiabilité, éprouvée après deux saisons d'utilisation en [[Compétition automobile|compétition]]<ref name=MOT3>{{fr}} Jean-François Destin, ''Motorlegend'', {{lien web|url=http://www.motorlegend.com/essai-voiture/ktm-x-bow/2,15985.html|titre=KTM X-Bow – Mécanique, châssis|en ligne le=07/12/2009|consulté le=15/02/2010}}</ref>. En revanche, sa sonorité, déjà particulièrement discrète – voire banale – à l'arrêt, est très vite entièrement couverte par les bruits aérodynamiques dus à l'absence de toit et de pare-brise<ref name=SP564-50>{{fr}} Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow, dossier « Coups de cœur 2009 » dans ''Sport Auto'', numéro 564, janvier 2009, page 50</ref>{{,}}<ref name=MOT4>{{fr}} Jean-François Destin, ''Motorlegend'', {{lien web|url=http://www.motorlegend.com/essai-voiture/ktm-x-bow/2,15986.html|titre=KTM X-Bow – Sur la route|en ligne le=07/12/2009|consulté le=20/02/2010}}</ref>.


== Mise au point ==
Ce moteur est accouplé à une [[boîte de vitesses]] mécanique à six rapports et commande manuelle, également d'origine [[Audi]]<ref name=MOT3 /> ; le recours à une [[boîte de vitesses#Boîte robotisée|boîte robotisée]] à double-embrayage de type DSG a d'ailleurs été écarté pour des raisons de poids<ref name=ASP />. L'[[embrayage]] lui aussi est directement issu de la banque d'organes [[Audi]], ce qui lui confère une douceur de fonctionnement et une facilité d'utilisation peu communes dans ce segment automobile<ref name=SP559-60 />.
[[Fichier:KTM X-Bow rear.JPG|thumb|left|Le train arrière de la X-Bow.]]


À l'instar d'un modèle de [[compétition automobile|compétition]], la X-Bow est construite sur la base d'un [[Châssis (automobile)|châssis]] monocoque en [[fibre de carbone]] de type « baignoire » sur lequel sont greffés quelques éléments de carrosserie, le bloc motopropulseur et les [[Suspension de véhicule|suspensions]]<ref name=SP564-51 /> – une architecture basée sur l'emploi intensif de matériaux composites et donc garante de légèreté et de rigidité<ref name="SP416-48">{{fr}} Thierry Soave, dossier spécial « comparatif performances » dans ''Sport Auto'', numéro 410, mars 1996, page 48</ref>.
{{clr}}


Mise au point par Loris Bicocchi, un essayeur et metteur au point expérimenté qui a déjà travaillé pour des marques prestigieuses telles que [[Bugatti]] ou [[Pagani]]<ref name=SP559-59 />, la X-Bow se montre à la fois maniable et efficace grâce à son système de suspensions très élaboré. Équipée d'amortisseurs entièrement réglables en compression comme en détente, elle est très progressive lorsque poussée à ses limites<ref name=SP559-63>{{fr}} Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow dans ''Sport Auto'', numéro 559, août 2008, page 63</ref>. Son poids contenu et son [[Aérodynamique automobile|aérodynamique]] pensée pour générer autant d'appui que possible lui permettent en outre des vitesses de passage en courbe élevées – [[KTM]] annonce d'ailleurs un potentiel de 1,5 [[Poids|G]] en virage<ref name=SP559-60 />.
==Mise au point==


Dessinée par [[Gerald Kiska]], le designer « maison » de la marque<ref name=ASP />, la X-Bow a été étudiée pour apporter, grâce à ses divers éléments de [[carrosserie]] et à son fond plat, un appui aérodynamique de {{unité|48|kg}} à {{unité|100|km/h}} et de {{unité|193|kg}} à {{unité|200|km/h}}<ref name=OFF-TECH>{{en}} Site officiel de la KTM X-Bow, {{lien web|url=http://www.ktm-x-bow.com/Technical-Data.2024.0.html|titre=KTM-X-Bow Technical Data}}. Date de mise en ligne inconnue, consulté le 16/05/2010</ref>, ce qui lui confère un niveau d'[[Adhérence (physique)|adhérence]] très important<ref name=MOT4 />. Par ailleurs, sa répartition des masses très portée sur le train arrière – le ratio avant/arrière est de 37/63 % en statique et de 35/65 % en dynamique – et son pont arrière à [[Différentiel#Mécanique|différentiel autobloquant]] permettent à la X-Bow d'offrir une excellente motricité<ref name=SP559-60 />.
[[Image:KTM X-Bow rear.JPG|thumb|right|Le train arrière de la X-Bow.]]
À l'instar d'un modèle de [[compétition automobile|compétition]], la X-Bow est construite sur la base d'un [[Châssis (automobile)|châssis]] monocoque en [[fibre de carbone]] de type « baignoire » auquel sont greffés les quelques éléments de carrosserie, le bloc motopropulseur et les [[Suspension de véhicule|suspensions]]<ref name=SP564-51 /> – une architecture basée sur l'emploi matériaux composites garante de légèreté et de rigidité<ref name=SP416-48>{{fr}} Thierry Soave, dossier spécial « comparatif performances » dans ''Sport Auto'', numéro 410, mars 1996, page 48</ref>.


== Comportement et performances ==
Mise au point par [[Loris Bicocchi]], un essayeur et metteur au point expérimenté qui a déjà travaillé pour des marques prestigieuses telles que [[Bugatti]] ou [[Pagani]]<ref name=SP559-59 />, la X-Bow se montre à la fois maniable et efficace. grâce à son système de suspensions très élaboré. Équipée d'amortisseurs ''White Power'' entièrement réglables en compression comme en détente, elle est en effet très progressive lorsque poussée à ses limites<ref name=SP559-63>{{fr}} Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow dans ''Sport Auto'', numéro 559, août 2008, page 63</ref>. Son poids contenu et son aérodynamique pensée pour générer autant d'appui que possible lui autorisent en outre des vitesses de passage en courbe élevées – [[KTM]] annonce d'ailleurs un potentiel de 1,5 G en virage<ref name=SP559-60 />.
[[Fichier:KTM X-Bow cockpit.JPG|thumb|Le poste de conduite, avec le volant amovible retiré...]]
[[Fichier:KTMX-Bow-interior.jpg|thumb|... puis volant en place.]]


Bien que sa base mécanique soit directement issue de véhicules de grande série, la X-Bow a été conçue en tant que pure sportive. Ainsi, sa structure très dépouillée et dépourvue de tout élément de confort lui permet d'afficher une [[masse]] relativement contenue puisqu'annoncée par le constructeur à {{unité|790|kg}} à sec<ref name=SP564-51 />. Cette radicalité se retrouve dans l'[[habitacle]] et le poste de pilotage, qui se distinguent notamment par des sièges baquets fixés directement à la coque, des [[Ceinture de sécurité|harnais à quatre points]] « Schroth », un [[Pédalier (mécanique)|pédalier]] réglable et un [[Volant directionnel|volant]] extractible<ref name=LBA />.
Dessinée par [[Gerald Kiska]], le ''designer'' « maison » de la marque autrichienne<ref name=ASP />, la X-Bow a en effet été étudiée pour apporter, grâce à ses divers éléments de carrosserie et à son fond plat, un appui de {{unité|100|kg}} à {{unité|100|km/h}} et de {{unité|200|kg}} à {{unité|200|km/h}}, ce qui lui confère un niveau d'adhérence très important<ref name=MOT4 />. Par ailleurs, sa répartition des masses très portée sur le train arrière – le ratio avant/arrière est de 37/63 % en statique et de 35/65 % en dynamique – et son pont arrière à différentiel autobliquant permettent à la X-Bow d'offrir une excellente motricité<ref name=SP559-60 />.


Cette conception très axée vers un usage sportif se traduit sur la route par un comportement « brut », sans aucun filtre ni compromis<ref name=SP559-63 />. Dépourvue de toute [[Aide à la conduite (Automobile)|assistance à la conduite]] – [[direction assistée]], [[ABS]], [[antipatinage]], etc. –, la X-Bow se montre extrêmement précise et vive sur le plan du comportement routier tout en étant, grâce à sa mécanique de grande série, nettement plus docile qu'une véritable voiture de compétition<ref name=LBA />. Pour certains journalistes, la KTM fait ainsi preuve d'une « [[tenue de route]] ahurissante » doublée d'une « agilité stupéfiante »<ref name=MOT4 />, rappelant le comportement d'une monoplace<ref name=SP559-63 />. Pour autant, la X-Bow demeure relativement facile d'utilisation et saine dans ses réactions lorsque menée à la limite<ref name=SP564-51 />, ce qui la rend beaucoup moins exigeante à piloter – mais également moins « fine » et efficace – qu'une [[Ariel Atom]]<ref name=SP-586-74>{{fr}} Robert Puyal, « La vedette et la torpille », essai-match entre l'Ariel Atom 300 et la Rolls-Royce Phantom Drophead Coupé dans ''Sport Auto'', numéro 586, novembre 2010, page 74</ref>.
==Comportement et performances==


En outre, grâce à son poids contenu, la X-Bow atteint un niveau de performance très élevé compte tenu de son niveau de [[Puissance (physique)|puissance]]. Le 0 à {{unité|100|km/h}} est ainsi annoncé par le constructeur en 3s 9<ref name=AUTOBLOG />, tandis que les {{unité|160|km/h}} sont atteints en 11 secondes<ref name=ZEP>{{fr}} Auteur anonyme, ''Zeperfs.com'', {{lien web|url=http://www.zeperfs.com/fiche2148-ktm-x-bow.htm|titre=KTM X-BOW 240 ch - Fiche technique & performances}}. Date de mise en ligne inconnue, consulté le 16/04/2010</ref>. En revanche, elle n'atteint en [[vitesse]] maximale que {{unité|217|km/h}} – valeur relativement modeste pour un véhicule disposant de {{unité|240|chevaux}}<ref name=MOT1>{{fr}} Jean-François Destin, ''Motorlegend'', {{lien web|url=http://www.motorlegend.com/essai-voiture/ktm-x-bow/2,15983.html|titre=KTM X-Bow – Présentation|en ligne le=07/12/2009|consulté le=16/04/2010}}</ref>. Son [[Aérodynamique automobile|profil aérodynamique]], pensé pour apporter avant tout de l'appui dans le cadre d'une utilisation sur [[circuit automobile]], représente un handicap en vitesse pure car il génère une [[traînée]] importante.
[[Image:KTM X-Bow cockpit.JPG|thumb|right|Le poste de conduite, avec le volant amovible.]]


Ce bilan globalement positif est toutefois terni par le seul véritable reproche fait à la X-Bow : son poids. Pesant moins de {{unité|800|kg}}, elle demeure nettement plus légère qu'une automobile « standard », mais est pourtant beaucoup plus lourde que ses concurrentes directes comme l'[[Ariel Atom]] ({{unité|530|kg}}) ou la [[Caterham#Caractéristiques de la CSR 200|Caterham CSR 200]] ({{unité|630|kg}})<ref name=ASP />. Elle est également plus lourde que les premières versions de la [[Lotus Elise]], qui s'en tenaient à {{unité|720|kg}}<ref name=ASP2>{{fr}} Sébastien Dupuis, ''L’automobile sportive'', {{lien web|url=http://www.automobile-sportive.com/guide/lotus/elise-s1.php|titre=Lotus Elise S1 120 ch : Light is right !|consulté le=17/04/2010}}, date de mise en ligne inconnue</ref> et étaient pourtant équipées – contrairement à la KTM – de portières, de vitres latérales, d'un pare-brise, d'un système de chauffage ou encore d'un toit amovible.
Bien que sa base mécanique soit directement issue de véhicules de grande série, la X-Bow a été conçue en tant que pure sportive.

== Accueil et évolution ==
[[Fichier:2008 ROC KTM X-BOW.jpg|thumb|left|La version ''ROC'' de la X-Bow, ici pilotée par [[David Coulthard]] au Stade de Wembley, en 2008.]]

La X-Bow est globalement bien accueillie par la [[Presse écrite|presse spécialisée]]. Beaucoup d'essais en dressent un bilan très positif, notamment en raison de son haut niveau de performances et malgré une définition radicale très pénalisante en usage quotidien<ref name=MOT5>{{fr}} Jean-François Destin, ''Motorlegend'', {{lien web|url=http://www.motorlegend.com/essai-voiture/ktm-x-bow/4,15987.html|titre=KTM X-Bow – Notre avis|en ligne le=07/12/2009|consulté le=07/05/2010}}</ref>. En outre, la X-Bow permet au [[Constructeur automobile|constructeur]] [[Autriche|autrichien]] de proposer à ses clients une [[Gamme de produits|gamme]] complète et cohérente de modèles sportifs à deux et quatre roues<ref name=SP559-62>{{fr}} Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow dans ''Sport Auto'', numéro 559, août 2008, page 62</ref>.

En dépit de cet accueil favorable, la X-Bow est – sur le plan commercial – un réel échec, en grande partie en raison de la [[Crise économique de 2008-2010|crise économique]] survenue quasiment simultanément à son lancement. Alors que les prévisions de [[KTM]] visaient un objectif de mille modèles vendus en [[Europe]], seuls 450 véhicules trouvent preneur à la fin 2009, dont trente en [[France]]<ref name=MOT5 />.

[[Fichier:KTM X-Bow GT4.jpg|thumb|La version ''GT4'' de la X-Bow, non homologuée pour un usage routier.]]

Ces difficultés n'empêchent pas le constructeur de faire évoluer son modèle, avec le lancement en [[2009]] d'une version baptisée ''ROC'', en référence à la [[Course des Champions]]<ref group="Note">En anglais : ''Race of Champions''.</ref>. Une version ''Street'' est également lancée la même année<ref name=AUTO2>{{en}} Jeremy Korzeniewski, ''Autoblog.com'', {{lien web|url=http://www.autoblog.com/2009/03/05/geneva-2009-ktm-x-bow-roc/|titre=KTM X-Bow ROC unveiled |en ligne le=05/03/2009|consulté le=07/05/2010}}</ref>. Cinq versions de la X-Bow sont finalement disponibles à la vente<ref name=OFF-MODELS>{{en}} Site officiel de la KTM X-Bow, {{lien web|url=http://www.ktm-x-bow.com/Models.2026.0.html|titre=KTM-X-Bow Models}}. Date de mise en ligne inconnue, consulté le 16/05/2010</ref>{{,}}<ref group="Note">Il s'agit des versions ''Street'', ''Clubsport'', ''Superlight'', ''GT4'' et ''ROC''.</ref>, déclinant la X-Bow en une gamme complète dont les tarifs s'échelonnent de {{unité|62764|€}} à {{unité|104105|€}}<ref name=MOT3 />.

Les versions ''Clubsport'' et ''Superlight'' proposent une évolution mécanique orientée vers la compétition incluant notamment un châssis « course » réglable, un [[Différentiel#Mécanique|différentiel à glissement limité]] ou encore un [[extincteur]]. La ''GT4'' est quant à elle totalement préparée pour la [[compétition automobile]] et n'est de ce fait, et contrairement aux autres versions, pas homologuée pour un usage routier<ref name=MOT3 />.

Malgré cela, les difficultés rencontrées par KTM sur le marché de la [[moto]] aux [[États-Unis]], combinées aux mauvaises ventes de la X-Bow, finissent par provoquer la suspension temporaire de sa production en [[2009]], le temps pour la marque d'écouler les stocks et d'attendre un marché plus favorable<ref name=MOT5 />.

Le {{date|25|juillet|2010}}, [[KTM]] annonce avoir tenu une réunion avec l'ensemble de ses concessionnaires pour les rassurer sur la santé de l'entreprise d'une part et d'autre part pour présenter deux nouvelles versions de la X-Bow. La version ''R'', prévue pour 2011, verra sa puissance portée à {{unité|300|chevaux}}<ref name=OFF-2011>{{en}} Site officiel de la KTM X-Bow, {{lien web|url=http://www.ktm-x-bow.com/KTM-X-BOW-MODEL-YEAR-2011.2047.0.html?news=333&cHash=8873646272|titre=KTM X-Box - Model year 2011}}. Date de mise en ligne inconnue, consulté le 23/10/2010</ref> ; la ''Touring'' proposera quant à elle un pare-brise et devrait sortir en 2012<ref name=MS36-10>{{fr}} Jean-François Marchet, « KTM sort du tunnel », brève dans la rubrique « Actualités » dans ''Motor Sport'', numéro 36, septembre-octobre 2010, page 10</ref>.

En 2015, KTM et l'écurie allemande [[Reiter Engineering]] développent conjointement une version à cockpit fermée de la [[KTM X-Bow GT4]]<ref>{{Lien web|auteur1=Patrick Garcia|titre=Voici le KTM X-Bow GT4 Coupé|url=https://www.caradisiac.com/Voici-le-KTM-X-Bow-GT4-Coupe-101917.htm|site=caradisiac.com|date=3 avril 2015|consulté le=23 juillet 2018}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=KTM : le X-Bow GT4 Coupé se dévoile|url=https://www.turbo.fr/actualite-automobile/ktm-le-x-bow-gt4-coupe-se-devoile-109471|site=turbo.fr|date=4 avril 2015|consulté le=23 juillet 2018}}</ref>.


{{clr}}
{{clr}}


== Caractéristiques techniques ==
==Réception==
{{vide}}


'''''NB''' : sauf indication contraire, toutes les valeurs mentionnées ci-dessous proviennent du site officiel de KTM''<ref name=OFF-TECH />.
==Notes et références==

[[Fichier:KTMX-Bow-front.jpg|thumb|Face avant de KTM X-Bow dont la plaque minéralogique est personnalisée.]]
[[Fichier:KTMX-Bow-rear.jpg|thumb|Vue arrière de KTM X-Bow.]]
[[Fichier:KTM X-Bow 01.jpg|thumb|KTM X-Bow sur le circuit de Grindelwald en Suisse.]]
{| class="wikitable alternance"
|+style="font-size:larger"|Caractéristiques techniques de la KTM X-Bow
|-
|align="center"|'''Moteur'''||[[Moteur avec cylindres en ligne|4 cylindres en ligne]] [[Audi]] de {{unité|1984|cm|3}} de cylindrée<br />Suralimentation par [[turbocompresseur]] avec [[Échangeur de chaleur|échangeur]]<br />Disposition centrale-arrière tranversale<br />Moteur semi-porteur intégré au châssis
|-
|align="center"|'''Distribution'''||2 arbres à cames en tête (DOHC<ref group="Note">De l'anglais : ''Double Overhead Camshaft''.</ref>)<br />4 soupapes par cylindre
|-
|align="center"|'''Régime maximal'''||Régime maximum : {{formatnum:6500}} tours par minute
|-
|align="center"|'''Puissance'''||[[Puissance (physique)|Puissance]] maximale : {{unité|240|ch}} ({{unité|177|kW}}) à {{unité|5500|tours}} par minute<br />[[Puissance (physique)|Puissance]] spécifique : {{unité|121|ch/l}}<ref group="Note" name=PUS>Calculée à partir de la cylindrée et de la puissance annoncée de 240 ch.</ref>
|-
|align="center"|'''Couple'''||[[Couple (mécanique)|Couple]] maxi : {{unité|310|N||m}} (31,6 mkg) constant de {{formatnum:2000}} à {{unité|5500|tours}} par minute<br />
[[Couple (mécanique)|Couple]] spécifique : {{unité|156.2 N m/l}}<ref group="Note" name=COS>Calculé à partir de la cylindrée et du couple annoncé de {{nb|310 N m}}.</ref>
|-
|align="center"|'''Poids'''||[[Masse]] à sec annoncée par le constructeur : {{unité|790|kg}}<br />[[Masse]] maximum contrôlée en ordre de marche : {{unité|933|kg}}<ref name=ZEP /><br />Répartition avant/arrière 37 % / 63 %
|-
|align="center"|'''Rapport Poids/Puissance'''||Rapport poids/puissance en ordre de marche : {{unité|3.887|kg/ch}}<ref group="Note" name=RPP>Calculé à partir du poids contrôlé de {{unité|933|kg}}.</ref>
|-
|align="center"|'''Transmission et <br />Boîte de vitesses'''||[[Propulsion (automobile)|Propulsion]]<br />[[Boîte de vitesses]] mécanique à 6 rapports, à commande manuelle<br />Pont arrière à [[différentiel]] autobloquant<br />Aucun système électronique [[antipatinage]] ou de [[Électrostabilisateur programmé|contrôle de trajectoire]]
|-
|align="center"|'''Châssis'''||Monocoque en [[fibre de carbone]]<br />Longueur : {{unité|3738|mm}}<br />Largeur : {{unité|1915|mm}}<br />Hauteur : {{unité|1202|mm}}<br />[[Empattement (véhicule)|Empattement]] : {{unité|2430|mm}}<br />[[Voie (véhicule)|Voie]] avant : {{unité|1672|mm}} <br />[[Voie (véhicule)|Voie]] arrière : {{unité|1626|mm}}<br />Hauteur du [[centre de gravité]] : {{unité|390|mm}}<br />[[Direction (automobile)|Direction]] à crémaillère non-assistée<br />Diamètre de braquage : {{unité|10.80|m}}
|-
|align="center"|'''Freins'''||Système hydraulique assisté sans [[ABS|système d'antiblocage]]<br />[[Frein]]s avant : [[Frein à disque|disques]] [[Brembo (entreprise)|Brembo]] en fonte d’[[acier]] de {{unité|305|mm}} de diamètre<ref name=MOT3 /><br />[[Frein]]s arrière : [[Frein à disque|disques]] [[Brembo (entreprise)|Brembo]] en fonte d’[[acier]] de {{unité|262|mm}} de diamètre<ref name=MOT3 />
|-
|align="center"|'''Roues'''||[[Pneumatique (véhicule)|Pneumatiques]] avant : 205/45 ZR 17<ref name=ZEP /><br />[[Pneumatique (véhicule)|Pneumatiques]] arrière : 235/40 ZR 18<ref name=ZEP />.
|-
|align="center"|'''Réservoir'''||[[Système à carburant|Réservoir]] en [[matériau composite]]<br />Capacité : 40 litres
|-
|align="center"|'''Vitesse maximale'''||[[Vitesse]] maximale annoncée : {{unité|217|km/h}}<br />[[Vitesse]] maximale mesurée sur [[Circuit automobile|circuit]] : {{unité|220|km/h}}<ref name=ZEP />
|-
|align="center"|'''Accélération'''||0 à {{unité|100|km/h}} : 3 s 9<br />0 à {{unité|160|km/h}} : 11 s<ref name=ZEP /><br />0 à {{unité|200|km/h}} : 21 s 2<ref name=ZEP />
|-
|align="center"|'''Reprises'''||80 à {{unité|120|km/h}} en quatrième : 3 s 5<ref name=ZEP /><br />80 à {{unité|120|km/h}} en cinquième : 4 s 5<ref name=ZEP /><br />80 à {{unité|120|km/h}} en sixième : 6 s<ref name=ZEP />
|-
|align="center"|'''Consommation'''||Moyenne annoncée : {{unité|7.9|l/100 km}}<br />Consommation constatée en conduite sportive : {{unité|18.0|l/100 km}}<ref name=ZEP /><br />[[Autonomie#Technologie|Autonomie]] à ce rythme : {{unité/2|200|km}}<ref group="Note" name="AUT">Calculée à partir de la contenance du réservoir moins 10 % de réserve, soit {{unité|36|l}}.</ref><br />Émissions de [[Dioxyde de carbone|CO<sub>2</sub>]] : 171 g/km
|}

== Notes et références ==
=== Notes ===
<references group="Note" />

=== Références ===
{{Références|colonnes=2}}
{{Références|colonnes=2}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==


===Articles connexes===
=== Articles connexes ===
* [[KTM]]
* [[KTM]]
* [[Dallara]]
* [[Dallara]]


===Liens externes===
=== Liens externes ===
{{Autres projets|commons=Category:KTM X-Bow}}
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* Le site officiel du constructeur : [http://www.ktm.fr/ www.ktm.fr]
* Le site officiel du constructeur : [http://www.ktm.fr/ www.ktm.fr]
* Le site officiel de Dallara Automobili : [http://www.dallara.it/ www.dallara.it]
* Le site officiel de Dallara Automobili : [http://www.dallara.it/ www.dallara.it]
* Le site officiel dédié à la X-Bow : [http://www.ktm-x-bow.com/ www.ktm-x-bow.com]
* Le site officiel consacré à la X-Bow : [http://www.ktm-x-bow.com/ www.ktm-x-bow.com]
* Le site officiel du designer : [http://www.kiskadesign.com www.kiskadesign.com]
* Le site officiel du designer : [http://www.kiskadesign.com www.kiskadesign.com]

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[[ja:KTM・クロスボウ]]
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[[pt:KTM X-Bow]]
[[sv:KTM X-Bow]]

Dernière version du 21 juillet 2023 à 23:06

KTM X-Bow
KTM X-Bow

Marque KTM
Années de production 2007 - 2020
Production 450 exemplaire(s)
Classe Super-sportive
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) 4 cylindres en ligne, turbocompressé
Cylindrée 1 984 cm3
Puissance maximale à 5 500 tr/min : 240 ch (177 kW)
Couple maximal de 2 000 à 5 500 tr/min : 310 N m
Transmission Propulsion
Boîte de vitesses Mécanique à 6 rapports
Masse et performances
Masse à vide 790 kg
Vitesse maximale 217 km/h
Accélération 0 à 100 km/h en 3,9 s
Consommation mixte 7,9 L/100 km
Émission de CO2 171 g/km
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Barquette
Châssis Monocoque en fibre de carbone
Dimensions
Longueur 3 738 mm
Largeur 1 915 mm
Hauteur 1 202 mm
Empattement 2 430 mm
Chronologie des modèles

La KTM X-Bow est le premier modèle automobile créé par le constructeur autrichien de motos KTM. Signifiant « arbalète » en français[1], le nom du modèle se prononce Cross-Bow[2]. Conçue en collaboration avec Dallara, la X-Bow est équipée d'un moteur à quatre cylindres d'origine Volkswagen, en l'occurrence celui équipant la compacte sportive Golf GTI.

Homologuée pour un usage routier, la X-Bow est pourtant une barquette destinée essentiellement à un usage sur circuit ; elle est ainsi dépourvue de portes, de toit et de pare-brise. Son châssis est par ailleurs entièrement conçu en fibre de carbone, ce qui lui permet de maintenir son poids aux alentours de 790 kg d'après le constructeur. Machine sans concession, la X-Bow se veut l'héritière des petits roadsters anglais tels la Lotus Seven.

En dépit d'un accueil favorable par la presse spécialisée après sa présentation en 2007, la carrière commerciale de la X-Bow est à la fois pénalisée par sa conception radicale et par les effets de la crise économique. Les ventes ne décollant pas malgré les efforts de KTM, sa production est finalement interrompue fin 2009. À partir de 2015, la KTM X-Bow GT4, une version de course à cockpit fermée, est développée.

Genèse du projet

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Aux origines de la conception de la X-Bow se trouve la volonté de la firme KTM de diversifier son offre. La marque autrichienne est alors le numéro deux européen de la construction de motos derrière l'allemand BMW, avec près de 100 000 unités produites par an, et se caractérise par ses productions au caractère assez « trempé ». Pour compenser l'érosion de sa clientèle motarde, KTM décide donc de proposer une offre pour les automobilistes[3].

La marque ne souhaite pas se lancer dans le secteur extrêmement concurrentiel de l'automobile généraliste et opte pour la production d'un modèle radical, à vocation purement et explicitement sportive[3]. Le cahier des charges définit les spécifications d'une barquette dénuée de tout confort moderne, dépourvue de portières, sans toit ni pare-brise. La X-Bow, allant au bout de son concept, ne propose ainsi ni climatisation, ni assistance électronique, ni coussin gonflable de sécurité, ni sellerie confortable[4].

La première version du modèle est présentée dans une livrée orange au Salon de Genève en . En septembre, KTM communique les tarifs de la X-Bow, qui sera disponible à la vente au printemps 2008 à partir de 45 850  hors taxes, tarif comparable à celui de ses concurrentes les plus directes comme l'Ariel Atom et la Caterham CSR 200. Bien qu'un doute subsiste alors toujours sur une éventuelle homologation pour une utilisation sur route ouverte[5], la production débute en et les premiers modèles sont livrés en août. L'homologation européenne est finalement obtenue au cours de l'année 2009[6].

Conception du châssis

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Vue partielle du châssis en fibre de carbone de la X-Bow.

Afin de respecter son objectif de produire un modèle aussi léger que performant sur circuit, KTM opte pour l'utilisation de fibre de carbone, ce qui implique de recourir aux services d'un partenaire doté de l'expérience nécessaire au travail de ce matériau. La marque autrichienne fait appel à Dallara Automobili, un spécialiste de la construction de châssis pour la compétition automobile[7]. La rencontre entre le constructeur de motos et la fabricant de châssis est en outre l'occasion pour Giampaolo Dallara de concrétiser un vieux rêve : rendre hommage à Colin Chapman en créant une héritière digne de la Lotus Seven[3].

Le savoir-faire de Dallara est prépondérant lors de la conception du châssis. Il est même prévu que l'assemblage des barquettes serait également confié au spécialiste italien, mais le succès auprès du public et les nombreuses pré-commandes enregistrées dès la présentation de la X-Bow incitent le PDG de la marque, Stefan Pierer, à modifier sa stratégie[7]. En effet, il s'agit désormais de produire des centaines de châssis – un volume bien supérieur aux possibilités de l'artisan Dallara. KTM rachète alors la société allemande Wethje, un spécialiste des matériaux composites[8], et engage en parallèle la construction d'une nouvelle usine à Graz, en Autriche[7].

Dictées par les impératifs de performance, les proportions de ce châssis – et donc, par extension, celles de la X-Bow – sont peu courantes : avec 3,74 m de long pour 1,92 m de large, la KTM est à la fois bien plus courte qu'une Renault Clio et aussi large qu'une Ferrari F430. Son empattement de plus de 2,40 m, valeur importante pour un véhicule de cette longueur, rejette les roues aux quatre coins et renforce l'allure atypique de la X-Bow[7].

Une mécanique éprouvée

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L'Audi S3 prête sa base mécanique à la KTM X-Bow.
Le bruit du moteur de la X-Bow.

Tout comme pour la conception du châssis, KTM ne dispose pas de l'expérience ou du savoir-faire nécessaires à la fabrication d'une mécanique automobile. Le développement d'un bloc moteur spécifique étant trop coûteux pour un tel projet, la X-Bow doit emprunter une base mécanique issue d'un autre modèle. KTM va ainsi chercher au sein du groupe VAG la motorisation de son roadster et arrête son choix sur le bloc 2,0 litres TFSI qui équipe entre autres les Volkswagen Golf V, León Cupra et Cupra R, Audi TTS et Audi S3[7].

D'une cylindrée de 1 984 cm3, ce bloc suralimenté à quatre cylindres en ligne développe, dans la version retenue pour la X-Bow, une puissance de 240 chevaux – soit 25 de moins que la version montée dans la S3, mais 20 de plus que celle utilisée lors de la présentation de la X-Bow en [5] – et 310 newtons-mètres de couple, disponibles dès les plus bas régimes. Compte tenu du poids limité du véhicule, ce moteur permet à la KTM d'afficher un rapport poids/puissance de 3,3 kg/ch, plus favorable que celui d'une Porsche 911 GT3[8]. En outre, ce bloc retient également l'attention des ingénieurs de KTM en raison de sa fiabilité, éprouvée après deux saisons d'utilisation en compétition automobile[9]. En revanche, sa sonorité, déjà particulièrement discrète voire banale à l'arrêt, est vite entièrement couverte par les bruits aérodynamiques dus à l'absence de toit et de pare-brise[10],[11].

Ce moteur est accouplé à une boîte de vitesses mécanique à six rapports et commande manuelle également d'origine Audi[9]. Le recours à une boîte robotisée à double-embrayage de type DSG a un temps été envisagé avant d'être écarté pour des raisons de poids[7]. L'embrayage est lui aussi en provenance directe de la banque d'organes Audi, ce qui lui confère une douceur de fonctionnement et une facilité d'utilisation peu communes dans ce segment automobile[8].

Mise au point

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Le train arrière de la X-Bow.

À l'instar d'un modèle de compétition, la X-Bow est construite sur la base d'un châssis monocoque en fibre de carbone de type « baignoire » sur lequel sont greffés quelques éléments de carrosserie, le bloc motopropulseur et les suspensions[10] – une architecture basée sur l'emploi intensif de matériaux composites et donc garante de légèreté et de rigidité[12].

Mise au point par Loris Bicocchi, un essayeur et metteur au point expérimenté qui a déjà travaillé pour des marques prestigieuses telles que Bugatti ou Pagani[3], la X-Bow se montre à la fois maniable et efficace grâce à son système de suspensions très élaboré. Équipée d'amortisseurs entièrement réglables en compression comme en détente, elle est très progressive lorsque poussée à ses limites[13]. Son poids contenu et son aérodynamique pensée pour générer autant d'appui que possible lui permettent en outre des vitesses de passage en courbe élevées – KTM annonce d'ailleurs un potentiel de 1,5 G en virage[8].

Dessinée par Gerald Kiska, le designer « maison » de la marque[7], la X-Bow a été étudiée pour apporter, grâce à ses divers éléments de carrosserie et à son fond plat, un appui aérodynamique de 48 kg à 100 km/h et de 193 kg à 200 km/h[14], ce qui lui confère un niveau d'adhérence très important[11]. Par ailleurs, sa répartition des masses très portée sur le train arrière – le ratio avant/arrière est de 37/63 % en statique et de 35/65 % en dynamique – et son pont arrière à différentiel autobloquant permettent à la X-Bow d'offrir une excellente motricité[8].

Comportement et performances

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Le poste de conduite, avec le volant amovible retiré...
... puis volant en place.

Bien que sa base mécanique soit directement issue de véhicules de grande série, la X-Bow a été conçue en tant que pure sportive. Ainsi, sa structure très dépouillée et dépourvue de tout élément de confort lui permet d'afficher une masse relativement contenue puisqu'annoncée par le constructeur à 790 kg à sec[10]. Cette radicalité se retrouve dans l'habitacle et le poste de pilotage, qui se distinguent notamment par des sièges baquets fixés directement à la coque, des harnais à quatre points « Schroth », un pédalier réglable et un volant extractible[2].

Cette conception très axée vers un usage sportif se traduit sur la route par un comportement « brut », sans aucun filtre ni compromis[13]. Dépourvue de toute assistance à la conduitedirection assistée, ABS, antipatinage, etc. –, la X-Bow se montre extrêmement précise et vive sur le plan du comportement routier tout en étant, grâce à sa mécanique de grande série, nettement plus docile qu'une véritable voiture de compétition[2]. Pour certains journalistes, la KTM fait ainsi preuve d'une « tenue de route ahurissante » doublée d'une « agilité stupéfiante »[11], rappelant le comportement d'une monoplace[13]. Pour autant, la X-Bow demeure relativement facile d'utilisation et saine dans ses réactions lorsque menée à la limite[10], ce qui la rend beaucoup moins exigeante à piloter – mais également moins « fine » et efficace – qu'une Ariel Atom[15].

En outre, grâce à son poids contenu, la X-Bow atteint un niveau de performance très élevé compte tenu de son niveau de puissance. Le 0 à 100 km/h est ainsi annoncé par le constructeur en 3s 9[4], tandis que les 160 km/h sont atteints en 11 secondes[16]. En revanche, elle n'atteint en vitesse maximale que 217 km/h – valeur relativement modeste pour un véhicule disposant de 240 chevaux[17]. Son profil aérodynamique, pensé pour apporter avant tout de l'appui dans le cadre d'une utilisation sur circuit automobile, représente un handicap en vitesse pure car il génère une traînée importante.

Ce bilan globalement positif est toutefois terni par le seul véritable reproche fait à la X-Bow : son poids. Pesant moins de 800 kg, elle demeure nettement plus légère qu'une automobile « standard », mais est pourtant beaucoup plus lourde que ses concurrentes directes comme l'Ariel Atom (530 kg) ou la Caterham CSR 200 (630 kg)[7]. Elle est également plus lourde que les premières versions de la Lotus Elise, qui s'en tenaient à 720 kg[18] et étaient pourtant équipées – contrairement à la KTM – de portières, de vitres latérales, d'un pare-brise, d'un système de chauffage ou encore d'un toit amovible.

Accueil et évolution

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La version ROC de la X-Bow, ici pilotée par David Coulthard au Stade de Wembley, en 2008.

La X-Bow est globalement bien accueillie par la presse spécialisée. Beaucoup d'essais en dressent un bilan très positif, notamment en raison de son haut niveau de performances et malgré une définition radicale très pénalisante en usage quotidien[19]. En outre, la X-Bow permet au constructeur autrichien de proposer à ses clients une gamme complète et cohérente de modèles sportifs à deux et quatre roues[20].

En dépit de cet accueil favorable, la X-Bow est – sur le plan commercial – un réel échec, en grande partie en raison de la crise économique survenue quasiment simultanément à son lancement. Alors que les prévisions de KTM visaient un objectif de mille modèles vendus en Europe, seuls 450 véhicules trouvent preneur à la fin 2009, dont trente en France[19].

La version GT4 de la X-Bow, non homologuée pour un usage routier.

Ces difficultés n'empêchent pas le constructeur de faire évoluer son modèle, avec le lancement en 2009 d'une version baptisée ROC, en référence à la Course des Champions[Note 1]. Une version Street est également lancée la même année[21]. Cinq versions de la X-Bow sont finalement disponibles à la vente[22],[Note 2], déclinant la X-Bow en une gamme complète dont les tarifs s'échelonnent de 62 764  à 104 105 [9].

Les versions Clubsport et Superlight proposent une évolution mécanique orientée vers la compétition incluant notamment un châssis « course » réglable, un différentiel à glissement limité ou encore un extincteur. La GT4 est quant à elle totalement préparée pour la compétition automobile et n'est de ce fait, et contrairement aux autres versions, pas homologuée pour un usage routier[9].

Malgré cela, les difficultés rencontrées par KTM sur le marché de la moto aux États-Unis, combinées aux mauvaises ventes de la X-Bow, finissent par provoquer la suspension temporaire de sa production en 2009, le temps pour la marque d'écouler les stocks et d'attendre un marché plus favorable[19].

Le , KTM annonce avoir tenu une réunion avec l'ensemble de ses concessionnaires pour les rassurer sur la santé de l'entreprise d'une part et d'autre part pour présenter deux nouvelles versions de la X-Bow. La version R, prévue pour 2011, verra sa puissance portée à 300 chevaux[23] ; la Touring proposera quant à elle un pare-brise et devrait sortir en 2012[24].

En 2015, KTM et l'écurie allemande Reiter Engineering développent conjointement une version à cockpit fermée de la KTM X-Bow GT4[25],[26].

Caractéristiques techniques

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NB : sauf indication contraire, toutes les valeurs mentionnées ci-dessous proviennent du site officiel de KTM[14].

Face avant de KTM X-Bow dont la plaque minéralogique est personnalisée.
Vue arrière de KTM X-Bow.
KTM X-Bow sur le circuit de Grindelwald en Suisse.
Caractéristiques techniques de la KTM X-Bow
Moteur 4 cylindres en ligne Audi de 1 984 cm3 de cylindrée
Suralimentation par turbocompresseur avec échangeur
Disposition centrale-arrière tranversale
Moteur semi-porteur intégré au châssis
Distribution 2 arbres à cames en tête (DOHC[Note 3])
4 soupapes par cylindre
Régime maximal Régime maximum : 6 500 tours par minute
Puissance Puissance maximale : 240 ch (177 kW) à 5 500 tours par minute
Puissance spécifique : 121 ch/l[Note 4]
Couple Couple maxi : 310 N m (31,6 mkg) constant de 2 000 à 5 500 tours par minute

Couple spécifique : 156,2 N m/l[Note 5]

Poids Masse à sec annoncée par le constructeur : 790 kg
Masse maximum contrôlée en ordre de marche : 933 kg[16]
Répartition avant/arrière 37 % / 63 %
Rapport Poids/Puissance Rapport poids/puissance en ordre de marche : 3,887 kg/ch[Note 6]
Transmission et
Boîte de vitesses
Propulsion
Boîte de vitesses mécanique à 6 rapports, à commande manuelle
Pont arrière à différentiel autobloquant
Aucun système électronique antipatinage ou de contrôle de trajectoire
Châssis Monocoque en fibre de carbone
Longueur : 3 738 mm
Largeur : 1 915 mm
Hauteur : 1 202 mm
Empattement : 2 430 mm
Voie avant : 1 672 mm
Voie arrière : 1 626 mm
Hauteur du centre de gravité : 390 mm
Direction à crémaillère non-assistée
Diamètre de braquage : 10,80 m
Freins Système hydraulique assisté sans système d'antiblocage
Freins avant : disques Brembo en fonte d’acier de 305 mm de diamètre[9]
Freins arrière : disques Brembo en fonte d’acier de 262 mm de diamètre[9]
Roues Pneumatiques avant : 205/45 ZR 17[16]
Pneumatiques arrière : 235/40 ZR 18[16].
Réservoir Réservoir en matériau composite
Capacité : 40 litres
Vitesse maximale Vitesse maximale annoncée : 217 km/h
Vitesse maximale mesurée sur circuit : 220 km/h[16]
Accélération 0 à 100 km/h : 3 s 9
0 à 160 km/h : 11 s[16]
0 à 200 km/h : 21 s 2[16]
Reprises 80 à 120 km/h en quatrième : 3 s 5[16]
80 à 120 km/h en cinquième : 4 s 5[16]
80 à 120 km/h en sixième : 6 s[16]
Consommation Moyenne annoncée : 7,9 l/100 km
Consommation constatée en conduite sportive : 18,0 l/100 km[16]
Autonomie à ce rythme : 200 km[Note 7]
Émissions de CO2 : 171 g/km

Notes et références

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  1. En anglais : Race of Champions.
  2. Il s'agit des versions Street, Clubsport, Superlight, GT4 et ROC.
  3. De l'anglais : Double Overhead Camshaft.
  4. Calculée à partir de la cylindrée et de la puissance annoncée de 240 ch.
  5. Calculé à partir de la cylindrée et du couple annoncé de 310 N m.
  6. Calculé à partir du poids contrôlé de 933 kg.
  7. Calculée à partir de la contenance du réservoir moins 10 % de réserve, soit 36 l.

Références

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  1. (fr) Jean-François Destin, Motorlegend, « KTM X-Bow – Design extérieur et intérieur », (consulté le )
  2. a b et c (fr) Christophe Labedan et David Launay, Le blog auto.com, « Essai de la KTM X-Bow », (consulté le )
  3. a b c et d (fr) Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow dans Sport Auto, numéro 559, août 2008, page 59
  4. a et b (fr) Jérôme Dobrovny, Autoblog.com, « KTM X-Bow : tout simplement fantastique », (consulté le )
  5. a et b (fr) Yves Bey-Rozet, Julien Diez, Thibault Larue, Alain Pernot & Jean-Éric Raoul, rubrique « Un mois d'automobile » dans Sport Auto, numéro 549, octobre 2007, page 17
  6. (fr) Auteur anonyme, site officiel de KTM, « La première automobile de KTM » (consulté le ), date de mise en ligne inconnue
  7. a b c d e f g et h (fr) Gabriel Lessard, L’automobile sportive, « KTM X-Bow : Guillaume Tell » (consulté le ), date de mise en ligne inconnue
  8. a b c d et e (fr) Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow dans Sport Auto, numéro 559, août 2008, page 60
  9. a b c d e et f (fr) Jean-François Destin, Motorlegend, « KTM X-Bow – Mécanique, châssis », (consulté le )
  10. a b c et d (fr) Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow, dossier « Coups de cœur 2009 » dans Sport Auto, numéro 564, janvier 2009, page 51
  11. a b et c (fr) Jean-François Destin, Motorlegend, « KTM X-Bow – Sur la route », (consulté le )
  12. (fr) Thierry Soave, dossier spécial « comparatif performances » dans Sport Auto, numéro 410, mars 1996, page 48
  13. a b et c (fr) Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow dans Sport Auto, numéro 559, août 2008, page 63
  14. a et b (en) Site officiel de la KTM X-Bow, « KTM-X-Bow Technical Data ». Date de mise en ligne inconnue, consulté le 16/05/2010
  15. (fr) Robert Puyal, « La vedette et la torpille », essai-match entre l'Ariel Atom 300 et la Rolls-Royce Phantom Drophead Coupé dans Sport Auto, numéro 586, novembre 2010, page 74
  16. a b c d e f g h i j et k (fr) Auteur anonyme, Zeperfs.com, « KTM X-BOW 240 ch - Fiche technique & performances ». Date de mise en ligne inconnue, consulté le 16/04/2010
  17. (fr) Jean-François Destin, Motorlegend, « KTM X-Bow – Présentation », (consulté le )
  18. (fr) Sébastien Dupuis, L’automobile sportive, « Lotus Elise S1 120 ch : Light is right ! » (consulté le ), date de mise en ligne inconnue
  19. a b et c (fr) Jean-François Destin, Motorlegend, « KTM X-Bow – Notre avis », (consulté le )
  20. (fr) Yves Bey-Rozet, essai de la KTM X-Bow dans Sport Auto, numéro 559, août 2008, page 62
  21. (en) Jeremy Korzeniewski, Autoblog.com, « KTM X-Bow ROC unveiled », (consulté le )
  22. (en) Site officiel de la KTM X-Bow, « KTM-X-Bow Models ». Date de mise en ligne inconnue, consulté le 16/05/2010
  23. (en) Site officiel de la KTM X-Bow, « KTM X-Box - Model year 2011 ». Date de mise en ligne inconnue, consulté le 23/10/2010
  24. (fr) Jean-François Marchet, « KTM sort du tunnel », brève dans la rubrique « Actualités » dans Motor Sport, numéro 36, septembre-octobre 2010, page 10
  25. Patrick Garcia, « Voici le KTM X-Bow GT4 Coupé », sur caradisiac.com, (consulté le )
  26. « KTM : le X-Bow GT4 Coupé se dévoile », sur turbo.fr, (consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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