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« Ducasse d'Ath » : différence entre les versions

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{{En-tête label|AdQ|année=2010}}
La '''[[ducasse]]''' est une tradition populaire de la ville d'[[Ath]], dans le [[Province de Hainaut|Hainaut]] ([[Belgique]]). Remontant au [[Moyen Âge]], elle s’est enrichie au fil du temps, pour devenir une fête très populaire qui dure plusieurs jours, caractérisée par la présence de [[géants de processions et de cortèges|géants processionnels]].
{{Voir homonymes|Ducasse}}
{{Infobox Patrimoine culturel immatériel de l'humanité
| Nom = Ducasse d'Ath<ref name="ref_auto_1">{{de}} Klaus Beitl, ''{{langue|de|Die Umangsriesen, volkskundliche Monographie einer europaïschen Maskengestalt, mit besonderer Berücksichtigung der « {{langue|fr|Fête de Gayant}} » zu Douai in Nord Frankreich}}'', Vienne, 1961.</ref>.
| Image = GoliathGadre.jpg
| Légende = {{M.}} et {{Mme|Goliath}} dansent sur le pont du Gadre, Ath.
| Pays = {{Belgique}}
| Région = Europe
| Liste = représentatif
| ID = 00153
| Année = 2008
| Fin = 2023


|Retrait=2022|Proclamation=2005}}
Depuis le {{s|XV|e}}, le phénomène des « géants » est bien présent en Europe occidentale dans les [[procession]]s, les [[cortège]]s, les [[carnaval]]s ou les fêtes publiques en général. Le contexte politique, économique et culturel a changé mais les géants ont survécu là où la tradition s'est solidement enracinée dans les populations. Ce cortège qui, directement issu des [[Procession (cortège)|procession]]s, a conservé ses géants anciens, est animé par une population locale qui leur demeure extrêmement attachée.
La '''[[ducasse]] d'Ath''' est une fête populaire traditionnelle de la [[Ville de Belgique|ville]] d'[[Ath]], dans le [[Province de Hainaut|Hainaut]], en [[Belgique]]. Remontant au [[Moyen Âge]], elle s’est enrichie au fil du temps, pour devenir une fête très appréciée qui dure plusieurs jours, caractérisée par la présence de [[géants de processions et de cortèges|géants processionnels]], de chars décoratifs et de groupes historiques<ref name="ref_auto_1">{{de}} Klaus Beitl, ''{{langue|de|Die Umangsriesen, volkskundliche Monographie einer europaïschen Maskengestalt, mit besonderer Berücksichtigung der « {{langue|fr|Fête de Gayant}} » zu Douai in Nord Frankreich}}'', Vienne, 1961.</ref>.


Depuis le {{s-|XV}}, le phénomène des « géants » est bien présent en Europe occidentale dans les [[Procession religieuse|processions et cortèges]], les [[carnaval]]s ou les fêtes publiques en général. Le contexte politique, économique et culturel a changé mais les géants ont survécu là où la tradition s'est solidement enracinée dans les populations. Ce cortège qui, directement issu des [[Procession religieuse|processions]], a conservé ses géants anciens, est animé par une population locale qui leur demeure extrêmement attachée. La ducasse est l'événement majeur de la vie festive régionale. Elle donne lieu a de nombreuses réjouissances et manifestations culturelles.
Depuis [[2005]], la ducasse d'Ath est reconnue comme [[Patrimoine oral et immatériel de l'humanité|chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité]] par l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] (Liste des ''[[Géants et dragons processionnels de Belgique et de France]]'').

[[Image:GoliathGadre.jpg|thumb|400px|M. et {{Mme}} Goliath dansent sur le pont du Gadre, 23 août 2008]]
La ducasse d'Ath était inscrite de 2008 à 2022 sur la [[liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité]] par l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]], après sa proclamation en 2005, comme élément des ''[[Géants et dragons processionnels de Belgique et de France]]''. Elle sera retirée de cette liste en 2022 à la suite de polémiques entourant le personnage du Sauvage.


== Histoire ==
== Histoire ==
===Traditions analogues en Europe===
=== Traditions analogues en Europe ===
{{Article détaillé|Géants de processions et de cortèges}}
{{Article connexe|Géants de processions et de cortèges}}
Les plus anciennes mentions<ref group=alpha>Ce paragraphe est basé sur ''Les Géants processionnels en Europe'', ouvrage collectif, catalogue de l'exposition du {{500e|anniversaire}} du Goliath d'Ath, 1981, ministère de la Communauté française.</ref> connues de géants processionnels remontent au plus tôt, au {{s-|XIII}} au [[Portugal]]. À la fin du {{s-|XIV}}, en 1398 exactement, les premières figurations gigantesques sont attestées à [[Anvers]]. Au {{s-|XV}}, dans les [[Pays-Bas bourguignons]], le phénomène s'affirme, et [[Goliath (géant processionnel)|Goliath]] marche dans les processions aux côtés de [[Christophe de Lycie|Saint Christophe]], d'un [[Héraclès|Hercule]] et d'un [[Samson]] ; le [[cheval Bayard (géant d'Ath)|cheval Bayard]] est, quant à lui, chevauché par les [[Chanson des quatre fils Aymon|quatre fils Aymon]] dans dix villes. La majeure partie de ces figurations sont religieuses, tels les récits [[Bible|bibliques]] du combat de [[David (Bible)|David]] et [[Goliath (Bible)|Goliath]] ou des hauts faits de [[Samson]]. L'histoire du grand Bayard et Hercule, issu de la [[mythologie grecque]], constituent les seuls éléments tout à fait profanes et s'intègrent habituellement dans une procession religieuse. Le but premier de ces histoires est sans doute l'éducation religieuse. La plupart illustrent des récits destinés à l'édification des fidèles. De même que le théâtre et l'art de l'époque ont une finalité didactique, de même les groupes figuratifs de la procession montrent clairement la représentation concrète, matérielle et vivante des scènes que le clergé et les notables veulent faire connaître à une population peu instruite et peu capable d'abstraction. Toutefois, les organisateurs ont voulu faire passer leur message en amusant le public : la représentation est également pittoresque et colorée. Ces jeux processionnels ont été repris et imités d'une ville à l'autre à la faveur des échanges commerciaux. Ainsi, le cheval Bayard d'Ath reprend à celui d'[[Audenarde]] la plupart de ses éléments<ref>{{harvsp|Fourdin|1869|p=48-52}}.</ref>. Toutefois, on n'explique pas le fait que certaines régions ([[Pays-Bas (région historique)|Pays-Bas]], [[Espagne]], [[Autriche]], [[Angleterre]]) semblent avoir été plus que d'autres les terres de prédilection des personnages gigantesques et pourquoi la tradition s'est maintenue de façon différente suivant les pays ou les régions<ref name="ref_auto_1" />.


=== Contexte de l'apparition de la ducasse d'Ath ===
Les plus anciennes mentions <ref>Ce paragraphe est basé sur ''Les Géants processionnels en Europe'', ouvrage collectif, catalogue de l'exposition du 500e anniversaire du Goliath d'Ath, 1981, ministère de la Communauté française</ref> connues de géants processionnels remontent au plus tôt, au {{s-|XIII|e}} au [[Portugal]]. À la fin du {{s-|XIV|e}}, les premières figurations gigantesques sont attestées à [[Anvers]] en [[1398]]. Au {{s-|XV|e}}, dans les [[Pays-Bas bourguignons]], le phénomène s'affirme, et [[Goliath]] marche dans les processions aux côtés de [[Saint Christophe]], d'un [[Hercule]] et d'un [[Samson]] ; le [[Bayard (cheval)|Cheval Bayard]] est, quant à lui, chevauché par les [[quatre fils Aymon]] dans 10 villes.
La ville d'[[Ath]] fut fondée vers 1160. {{souverain2|Baudouin IV de Hainaut}}, dit le Bâtisseur, comte de Hainaut, achète une partie de la terre d’Ath à [[Gilles Ier de Trazegnies|Gilles de Trazegnies]], qui y avait quelques propriétés. Il y construit un donjon carré, la [[tour Burbant]], afin de protéger le nord de son comté. Il existait une modeste église rurale, au lieu-dit « Viès-Ath », qui était dédiée à [[Julien de Brioude|saint Julien]] et qui appartenait à l'[[abbaye de Liessies]], située alors également dans le comté de Hainaut (elle se trouve aujourd'hui dans le nord de la France). Au {{s-|XIV}}, la ville connaît une expansion considérable. Une seconde enceinte de rempart est construite et en 1393, commence l'édification de l'église Saint-Julien<ref>Jean Dugnoille, ''La ville d'Ath. Bref regard sur son passé dans Ath et sa région'', {{Éd.}} Imprimerie provinciale 1973.</ref>. La procession serait née avec l'expansion de la ville au {{s-|XIV}} assurant un lien entre l'église du Vieux-Ath et l'agglomération nouvelle. Elle a lieu le quatrième dimanche d'août, à une date proche de la fête du saint patron, [[Julien de Brioude]], honoré le 28. Les premiers géants apparaissent à la fin du {{s-|XV}}. Tous enrichissent de leur présence le cortège qui mêle allègrement religieux et profane. Les personnages religieux servent, comme les [[Mystère (théâtre)|mystères]], à catéchiser une population largement analphabète. Les représentations profanes apportent de l'agrément à la procession et attirent les habitants des environs<ref>JP Ducastelle, MF Gheusquin, {{et al.}}, ''Géants et dragons. Mythes et traditions à Bruxelles, en Wallonie, dans le nord de la France et en Europe'', {{Coll.|Les beaux livres du patrimoine}}, Casterman, Tournai, 1996.</ref>.

La majeure partie de ces figurations sont religieuses (ex: les récits [[Bible|biblique]] du combat de [[David (Bible)]] et Goliath ou les hauts faits de [[Samson]]). L'histoire du grand Bayard et Hercule, issu de la [[mythologie grecque]], constituent les seuls éléments tout à fait profanes et s'intègrent habituellement dans une procession religieuse.

Le but premier de ces histoires est sans doute l'éducation religieuse. La plupart illustrent des récits destinés à l'édification des fidèles. De même que le théâtre et l'art de l'époque ont une finalité didactique, de même les groupes figuratifs de la procession montrent clairement la représentation concrète, matérielle et vivante des scènes que le clergé et les notables veulent faire connaître à une population peu instruite et peu capable d'abstraction. Toutefois, les organisateurs ont voulu faire passer leur message en amusant le public : la représentation est également pittoresque et colorée.

Ces jeux processionnels ont été repris et imités d'une ville à l'autre à la faveur des échanges commerciaux. Ainsi, le Cheval Bayard d'Ath reprend à celui d'[[Audenaerde]] la plupart de ses éléments. Toutefois, l'on n'explique pas le fait que certaines régions semblent avoir été plus que d'autres les terres de prédilection des personnages gigantesques (ex : [[Pays-Bas]], [[Espagne]], [[Autriche]], [[Angleterre]]) et pourquoi la tradition s'est maintenue de façon différente suivant les pays ou les régions<ref>Klaus Beitl, ''Die Umangsriesen, volkskundliche Monographie einer europaïschen Maskengestalt, mit besonderer Berücksichtigung der « Fête de Gayant» zu Douai in Nord Frankreich'', Vienne, 1961</ref>.

===Contexte de l'apparition de la ducasse d'Ath===
La ville d'[[Ath]] fut fondée vers 1160. [[Baudouin IV de Hainaut|Baudouin IV]], dit le Bâtisseur, comte de Hainaut, achète une partie de la terre d’Ath à [[Gilles Ier de Trazegnies|Gilles de Trazegnies]], qui y avait quelques propriétés. Il y construit un donjon carré, la [[Tour Burbant]], afin de protéger le nord de son comté. Il existait une modeste église rurale (au lieu dit « Viès-Ath ») qui était dédicacée à saint Julien et qui appartenait à l'[[abbaye de Liessies]] (nord de la France). Au {{s-|XIV|e}}, la ville connaît une expansion considérable. Une seconde enceinte de rempart est construite et en [[1393]], commence l'édification de l'église Saint-Julien<ref>Jean Dugnoille, ''La ville d'Ath. Bref regard sur son passé dans Ath et sa région'', Éd. Imprimerie provinciale 1973</ref>.

La procession serait née avec l'expansion de la ville au {{s-|XIV|e}} assurant un lien entre l'église du Vieux-Ath et l'agglomération nouvelle. Elle a lieu le quatrième dimanche d'août, à une date proche de la fête du saint patron, [[Julien de Brioude]], honoré le 28. Les premiers géants apparaissent à la fin du {{s-|XV|e}}. Tous enrichissent de leur présence le cortège qui mêle allègrement religieux et profane. Les personnages religieux servent, comme les [[Mystère (théâtre)|mystères]], à catéchiser une population largement analphabète. Les représentations profanes apportent de l'agrément à la procession et attirent les habitants des environs <ref>JP Ducastelle, MF Gheusquin, ..., ''Géants et dragons. Mythes et traditions à Bruxelles, en Walonnie, dans le nord de la France et en Europe'', Coll. Les beaux livres du patrimoine, Casterman, Tournai, 1996</ref>.


=== Naissance de la ducasse d'Ath ===
=== Naissance de la ducasse d'Ath ===
[[Fichier:Dimanche2007 St Christophe.jpg|thumb|upright|Le saint Christophe de Flobecq.]]


C'est en 1399 que se situe la première mention d'une [[Procession religieuse|procession]]. C'est à cette date en effet que l'on trouve, dans les comptes de la [[massarderie]] la mention du paiement d'un certain nombre de personnes pour faire passer les pèlerins, refaire la voirie ou enlever les ordures une fois les cérémonies terminées<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=165}}.</ref>. Dans le deuxième quart du {{s-|XV}}, des groupes figuratifs se montrent dans la vieille procession paroissiale de saint Julien. L'historien athois Emmanuel Fourdin situe cette émergence vers 1430<ref>{{harvsp|Fourdin|1869|p=11}}.</ref>. Le compte de 1431-1432 comprend, en effet, un paiement de quatre livres à des compagnons qui représentent la vie de plusieurs [[saint]]s et [[martyr]]s<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=25}}.</ref>. En 1462, le nombre des « histoires » s'est grandement multiplié : il faut {{nobr|41 couples}} de chevaux<ref name="Fourdin 49-50">{{harvsp|Fourdin|1869|p=49-50}}.</ref> pour tirer les chars sur lesquelles la plupart d'entre elles sont jouées. Mais l'événement de l'année est la naissance du « [[Cheval Bayard (géant d'Ath)|Grant Béart]] » et des [[Chanson des quatre fils Aymon|quatre fils Aymon]], créés pour {{citation|''révérender ladite procession et la boine ville''}}<ref>{{harvsp|Ducastelle|1994|p=76}}.</ref>. Le cheval est copié sur celui d'[[Audenarde]] où des envoyés sont allés s'initier à sa construction et à son maniement. Porté par une équipe de dix à douze hommes, suivant les années, le cheval athois est énorme. C'est une souscription publique rapportant plus de {{nobr|39 [[Livre tournois|livres tournois]]}} qui a permis de couvrir le coût de sa construction et de son équipement<ref name="Fourdin 49-50" />. La même année, il est fait mention d'un [[Christophe de Lycie|Saint Christophe]].
C'est en [[1399]] que se situe la première mention d'une [[Procession (cortège)|procession]]. C'est à cette date en effet que l'on trouve, dans les comptes de la « [[massarderie]] » la mention du paiement d'un certain nombre de personnes pour faire passer les pèlerins, refaire la voirie ou enlever les ordures une fois les cérémonies terminées<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', Ath, 1981, p.165</ref>.
[[Fichier:Dimanche2007_St_Christophe.jpg|thumb|Le Saint Christophe de Flobecq]]
Dans le deuxième quart du {{s|XV|e}}, des groupes figuratifs se montrent dans la vieille procession paroissiale de [[Saint Julien de Brioude|Saint Julien]]. L'historien athois Emmanuel Fourdin situe cette émergence vers [[1430]]<ref>E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', dans les ''Annales du Cercle Archéologique de Mons'', Mons, t, IX, 1869, p.11. </ref>. Le compte de 1431-1432 comprend, en effet, un paiement de quatre livres à des compagnons qui représentent la vie de plusieurs [[saint]]s et [[martyr]]s<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 25</ref>.


Il est difficile d'imaginer l'ordonnance du cortège de cette époque. Il n'existe pas de document à ce propos avant le {{s-|XVIII}}. On y trouvait des scènes de l'[[Ancien Testament|Ancien]] et du [[Nouveau Testament]], par exemple : le groupe des prophètes armés de la vierge blanche ou rouge et l'histoire de [[Daniel (prophète)|Daniel]], la [[Nativité]] et la [[Passion du Christ]], l'[[Annonciation]], la [[Présentation de Jésus au Temple|Présentation au Temple]], l'Histoire de la [[Marie de Magdala|Madeleine]]{{etc.}} Défilaient également les serments des [[archer]]s, des [[Arquebuse|arquebusiers]] et des [[Bombarde (militaire)|bombardiers]]-[[Couleuvrine|couleuvriniers]], qui deviendront plus tard les [[Canon (artillerie)|canonniers]]-arquebusiers<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=26 et suiv}}.</ref>.
En [[1462]], le nombre des « histoires » s'est grandement multiplié : il faut 41 couples de chevaux<ref>E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', p.49-50</ref> pour tirer les chars sur lesquelles la plupart d'entre elles sont jouées. Mais l'événement de l'année est la naissance du « [[Le Cheval Bayard (géant d'Ath)|Grant Béart]] » et des [[quatre fils Aymon]], créé pour « ''révérender ladite procession et la boine ville'' »<ref>J P Ducastelle, ''La ducasse d'Ath'', Bruxelles, 1994, p. 76</ref>. Le cheval est copié sur celui d'[[Audenarde]] où des envoyés sont allés s'initier à sa construction et à son maniement. Porté par une équipe de dix à douze hommes, suivant les années, le cheval athois est énorme. C'est une souscription publique rapportant plus de 39 livres tournois qui a permis de couvrir le coût de sa construction et de son équipement<ref>E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', pp 49-50</ref>. La même année, il est fait mention d'un [[Saint Christophe]].


1481 voit l'émergence historique de [[Goliath (géant d'Ath)|Goliath]]<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=193}}.</ref>. Le choix de héros bibliques, tels que [[Goliath (Bible)|Goliath]] ou [[Samson]], qu'il n'est même pas nécessaire de gigantifier puisqu'ils sont déjà gigantesques dans les [[Saintes Écritures]], est quasi général, en effet, dans les [[Dix-Sept Provinces]], au {{s-|XV}}. Treize des quinze plus vieux géants des anciens [[Pays-Bas bourguignons|Pays-Bas]], créés à cette époque, sont des [[Goliath (géant processionnel)|Goliath]]<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=29}}.</ref>.
Il est difficile d'imaginer l'ordonnance du cortège de cette époque. Il n'existe pas de document à ce propos avant le {{XVIIIe siècle}}. On y trouvait des scènes de l'[[Ancien Testament|Ancien]] et du [[Nouveau Testament]], par exemples : le groupe des prophètes armés de la verge blanche ou rouge et l'histoire de [[Daniel (prophète)|Daniel]], la [[Nativité]] et la [[Passion du Christ]], l'[[Annonciation]], la [[Présentation au Temple]], l'Histoire de la [[Marie de Magdala|Madeleine]], etc. Défilaient également les serments des [[archer]]s, des [[arquebusiers]] et des [[Bombarde (militaire)|bombardiers]]-[[Couleuvrine|couleuvriniers]], qui deviendront plus tard les [[Canon (artillerie)|canonniers]]-arquebusiers <ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 26 et suiv.</ref>.

[[1481]] voit l'émergence historique de [[Goliath (géant d'Ath)|Goliath]]<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 193</ref>.
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|[[Image:Goliath1481.jpg|600px]]
|[[Fichier:Goliath1481.jpg|center|600px|Première mention du géant d'Ath, Goliath, 1481.]]
|« ''Item pour havoir nettoyet visité et refait <br />pluisseurs coses à Golias 6 s. <br />Item pour avoir fait plusieurs verges de vermillon <br />lesquelles verges serviront à conduire la procession 4 s. <br />Item pour avoir point les personnages le jour<br /> de ladite procession l0 s.'' »
|« ''Item pour havoir nettoyet visité et refait <br>pluisseurs coses à Golias 6 s. <br>Item pour avoir fait plusieurs verges de vermillon <br>lesquelles verges serviront à conduire la procession 4 s. <br>Item pour avoir point les personnages le jour<br> de ladite procession l0 s.'' »
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Le choix de héros bibliques, tels que [[Goliath]] ou [[Samson]], qu'il n'est même pas nécessaire de gigantifier puisqu'ils sont déjà gigantesques dans les [[Saintes Écritures]], est quasi général, en effet, dans les [[Dix-sept Provinces]], au {{XVe siècle}}. Treize des quinze plus vieux géants des anciens [[Pays-Bas bourguignons|Pays-Bas]], créés à cette époque, sont des [[Goliath (géant processionnel)|Goliath]]<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath''', p. 29</ref>.


=== Du {{sp-|XVI|e|au|XIX|e}} ===
=== Du {{sp-|XVI|e|au|XIX|e}} ===
[[Image:Ducasse2006-Bleus.jpg|thumb|La compagnie des « Bleus », 2006]]
[[Fichier:Le groupe des Bleus lors de la Ducasse d'Ath.jpg|thumb|La compagnie des « Bleus », 2010.]]
Il n'est pas possible, en l'état actuel des connaissances, de se faire une idée de ce que cette procession est devenue aux {{sp-|XVI|e|et|XVII|e}}s. Fourdin<ref>E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', p. 27</ref> affirme qu'elle prit de plus en plus d'ampleur entre [[1450]] et [[1550]] mais qu'elle déclina, au cours de la seconde moitié du {{s|XVI|e}}, aussi rapidement qu'elle avait prospéré. La première de ces affirmations ne s'appuie sur aucun argument. La seconde, en revanche, est fondée sur l'état désastreux des finances communales, totalement ruinées par les innombrables subsides, taxes et réquisitions, sur les guerres, sur la peste, enfin, qui sévit presque sans discontinuer de [[1578]] à [[1599]]<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p.30</ref>. En effet, le cortège était alors financé par la [[Commune (Moyen Âge)|commune]], la [[paroisse]] et les [[confrérie]]s. Cependant, en [[1589]] on dépense 136 livres pour un somptueux banquet qui réunit la comtesse de Beaurieu, accompagnée de monseigneur le baron [[Charles Ier de Trazegnies]], les sieurs Dandelot et d'Ayseau « ''estant venus veoir jouer les histoires le jour de la procession en la maison eschevinalle, où survinrent pareillement monseigneur le comte d'Egmont avec Madame, le seigneur de Marchenelle et plusieurs gentilzhommes de leur suytte'' »<ref>C.J. Bertrand, ''Histoire de la ville d'Ath'', in ''Mémoires et Publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut'', Mons, VIe série, t, 8, 1906, p. </ref>. La procession avait donc toujours un certain faste.
Il n'est pas possible, en l'état actuel des connaissances, de se faire une idée de ce que cette procession est devenue aux {{sp-|XVI|e|et|XVII|e}}s. Fourdin<ref>{{harvsp|Fourdin|1869|p=27}}.</ref> affirme qu'elle prit de plus en plus d'ampleur entre 1450 et 1550 mais qu'elle déclina, au cours de la seconde moitié du {{s-|XVI}}, aussi rapidement qu'elle avait prospéré. La première de ces affirmations ne s'appuie sur aucun argument. La seconde, en revanche, est fondée sur l'état désastreux des finances communales, totalement ruinées par les innombrables subsides, taxes et réquisitions, sur les guerres, sur la peste, enfin, qui sévit presque sans discontinuer de 1578 à 1599<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=30}}.</ref>. En effet, le cortège était alors financé par la [[Commune (Moyen Âge)|commune]], la [[paroisse]] et les [[confrérie]]s. Cependant, en 1589 on dépense {{nombre|136|livres}} pour un somptueux banquet qui réunit la comtesse de Beaurieu, accompagnée de monseigneur le baron {{souverain3|Charles Ier de Trazegnies}}, les sieurs Dandelot et d'Ayseau {{citation|''estant venus veoir jouer les histoires le jour de la procession en la maison eschevinalle, où survinrent pareillement monseigneur le comte d'Egmont avec Madame, le seigneur de Marchenelle et plusieurs gentilzhommes de leur suytte''}}<ref>{{harvsp|C.J. Bertrand|1906}}.</ref>. La procession avait donc toujours un certain faste. En 1647, le magistrat accorde cent livres aux arbalétriers {{citation|''à l'advancement de leur Gholiat qu'ils prétendent faire neuf, eu esgard que ycelui sert d'ornement à la procession''}}<ref>{{harvsp|Fourdin|1869|p=9}}.</ref>. Il est, en outre, probable que le char de l’''Église triomphante'', inspiré par la [[Contre-Réforme]], date de cette époque.


Il n'est pas impossible qu'un [[Samson (géant processionnel)|géant Samson]] ait participé à la procession, peut-être dès le {{s-|XV}}, mais sans aucune preuve formelle. [[Samson (géant d'Ath)|Samson]] fut introduit dans le cortège de la ducasse d'Ath en 1679 comme géant de la confrérie des canonniers. Dans les comptes de la massarderie de cette année on peut lire :
En [[1647]], le magistrat accorde cent livres aux arbalétriers « ''à l'advancement de leur Gholiat qu'ils prétendent faire neuf, eu esgard que ycelui sert d'ornement à la procession'' »<ref>E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', p. 9</ref>. Il est, en outre, probable que le char de l'''Église triomphante'', inspiré par la [[Contre-Réforme]], date de cette époque.
{{Début citation bloc}}
''Aux confrères de Sainte-Marguerite canoniers se donne annuellement par gratification à eux accordée à suitte de résolution du conseil pour l'année 1679 en juillet 1091. À eux pour faire le Samson en posture à esté payé 38 l. 8 s''<ref>A.V.A., ''Comptes de la massarderie de la Ville d'Ath'', 24 juin 1679-1680,71 v°.</ref> {{Fin citation bloc}}


[[Fichier:Aigle1851.jpg|thumb|upright=0.8|left|L'aigle monocéphale de 1851.]]
[[Samson (géant d'Ath)|Samson]] fut introduit dans le cortège de la Ducasse d'Ath en 1679 comme géant de la confrérie des canonniers. Dans les comptes de la massarderie de cette année on peut lire :
{{Début citation}}
''Aux confrères de Sainte-Marguerite canoniers se donne annuellement par gratification à eux accordée à suitte de résolution du conseil pour l'année 1679 en Juillet 1091. « A eux pour faire le Samson en posture à esté payé 38 l. 8 s<ref>A.V.A., ''Comptes de la massarderie de la Ville d'Ath'', 24 juin 1679-1680,71 v°</ref>.. » {{Fin citation}}
Il n'est pas impossible qu'un [[Samson (Géant processionnel)|géant Samson]] participait à la procession, peut-être dès le {{s|XV|e}}, mais sans aucune preuve formelle.
[[Image:Aigle1851.jpg|thumb|upright=0.8|left|L'aigle monocéphale de 1851]]
En [[1698]], Ath redevient espagnole à la fin de la [[Guerre de succession d'Espagne]]. Le Conseil de Ville se demande « ''si on fera quelque chose pour démonstration de joije'' » à la dédicace ; il décide « ''d'en agir comme Messieurs trouveront convenir'' »<ref name="Meurant32">R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 32</ref>.


Dans une copie du compte pour l'an [[1700]] de la confrérie des tailleurs de [[Saint Maur]], figure la plus ancienne mention de l'[[Aigle à deux têtes (géant d'Ath)|Aigle]] connue à ce jour<ref>A. Dupont et J.-P. Ducastelle, ''Aux origines de l'Aigle'', dans le ''Bulletin du Cercle Royal d'Histoire et d'Archéologie d'Ath et de la région'', vol. 8, 178 (juillet 1997), pp. 109-120. </ref>. Un mandelier et un certain De Peste y reçoivent un salaire de cinq livres deux sous « pour avoir racommodé l'aigle pour la procession ». L'aigle ainsi restauré accuse donc déjà quelques années et ce document permet de faire reculer sa création avant la fin du {{XVIIe siècle}} Le compte mentionne aussi la rémunération des porteurs du géant et du « ''tamboureur quy l'at accompagné à la procession'' ». Comme à [[Douai]] de nos jours encore, les géants athois n'étaient sans doute alors escortés que par un tamboureur<ref>Le terme « tamboureur », batteur de tambour, est spécifique dans ce cas. Il accompagne le géant ou le [[Gille]] lors du [[Carnaval de Binche]]</ref> et que les pas de danse qu'ils exécutaient n'étaient soutenus que par le seul roulement du tambour.
En 1698, Ath redevient [[Succession d'Espagne (1680-1701)|espagnole]]. Le Conseil de Ville se demande {{citation|''si on fera quelque chose pour démonstration de joije''}} à la dédicace ; il décide {{citation|''d'en agir comme Messieurs trouveront convenir''}}<ref name="Meurant32">{{harvsp|Meurant|1981|p=32}}.</ref>. Dans une copie du compte pour l'{{nobr|an 1700}} de la confrérie des tailleurs de [[saint Maur]], figure la plus ancienne mention de l'[[Aigle à deux têtes (géant d'Ath)|Aigle]] connue à ce jour<ref>A. Dupont et J.-P. Ducastelle, ''Aux origines de l'Aigle'', dans le ''Bulletin du Cercle Royal d'Histoire et d'Archéologie d'Ath et de la région'', {{vol.|8}}, {{numéro|178}} (juillet 1997), {{p.|109-120}}.</ref>. Un mandelier et un certain De Peste y reçoivent un salaire de cinq livres deux sous « pour avoir raccommodé l'aigle pour la procession ». L'aigle ainsi restauré accuse donc déjà quelques années et ce document permet de faire reculer sa création avant la fin du {{s-|XVII}}. Le compte mentionne aussi la rémunération des porteurs du géant et du « ''tamboureur quy l'at accompagné à la procession'' ». Comme à [[Douai]] de nos jours encore, les géants athois n'étaient sans doute alors escortés que par un tamboureur<ref group="alpha">Le terme « tamboureur », batteur de tambour, est spécifique dans ce cas. Il accompagne le géant ou le [[Gille]] lors du [[Carnaval de Binche]].</ref> et que les pas de danse qu'ils exécutaient n'étaient soutenus que par le seul roulement du tambour.


[[Image:MmeGoliath1715.jpg|thumb|Résolution du Conseil de Ville, 3 juillet 1715]]
[[Fichier:MmeGoliath1715.jpg|thumb|Résolution du Conseil de Ville, {{date-|3 juillet 1715}}.]]
La procession a-t-elle disparu quelques années, pendant la [[Guerre de Succession d'Espagne]] ? Lorsque les Français, de [[1701]] à [[1706]], puis une garnison hollandaise installée par les Alliés, occupent la ville, on ne trouve que quelques résolutions relatives à la comédie que représentent les élèves du collège. Mais, en 1713, le Conseil conclut de faire marcher Goliath et « ''le mettre en estat luy faisant une juppe de même que le cheval Diricq'' »<ref name="Meurant32"/>. Pour la première fois depuis quinze ans, il est à nouveau question de la procession de la dédicace. Ainsi restaurée, elle sera embellie l'année suivante et, surtout, en [[1715]] : construction d'un char de triomphe, d'une [[Madame Goliath (géant d'Ath)|femme à Goliath]], d'un deuxième cheval Diricq.<ref name="Meurant32"/>. Désormais, Goliath se mariera chaque année la veille de la ducasse, avant que se dispute le « jeu parti » qui l'oppose à David. On notera, à ce sujet, que, si l'on sait que les solennités de la fête débutent « ''le nuict de le procession a vespres'' » dès 1478, on ignore, en revanche, quand le jeu parti a été reporté de la procession du dimanche au samedi après-midi<ref>E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', p.7</ref>.


La procession a-t-elle disparu quelques années, pendant la [[guerre de Succession d'Espagne]] ? Lorsque les Français, de 1701 à 1706, puis une garnison hollandaise installée par les Alliés, occupent la ville, on ne trouve que quelques résolutions relatives à la comédie que représentent les élèves du collège. Mais, en 1713, le Conseil conclut de faire marcher Goliath et {{citation|''le mettre en estat luy faisant une juppe de même que le cheval Diricq''}}<ref name="Meurant32"/>. Pour la première fois depuis quinze ans, il est à nouveau question de la procession de la dédicace. Ainsi restaurée, elle sera embellie l'année suivante et, surtout, en 1715, par la construction d'un char de triomphe, d'une [[Madame Goliath (géant d'Ath)|femme à Goliath]], et l'ajout d'un deuxième cheval Diricq<ref name="Meurant32"/>. Cette même année, on célèbre le {{300e|anniversaire}} de la dédicace de l'église Saint-Julien<ref>''Vers l'Avenir'', 14 février 2015.</ref>. Désormais, Goliath se mariera chaque année la veille de la ducasse, avant que se dispute le « jeu parti » qui l'oppose à David. On notera, à ce sujet, que, si l'on sait que les solennités de la fête débutent « ''le nuict de le procession a vespres'' » dès 1478, on ignore, en revanche, quand le jeu parti a été reporté de la procession du dimanche au samedi après-midi<ref name="Fourdin7">{{harvsp|Fourdin|1869|p=7}}.</ref>.
Jusqu'à la [[guerre de Succession d'Autriche]], soit jusqu'en [[1743]], les « postures » et les chars sortiront à l'accoutumée, le Magistrat veillera sur le matériel « en bons pères de famille »<ref>E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', p.7</ref>. En [[1749]], les Français laissent la ville en piteux état, mais le Conseil décide unanimement de « faire tout comme il se faisoit avant la dernière guerre »<ref name="Meurant32"/>. On restaure Goliath.


Jusqu'à la [[guerre de Succession d'Autriche]], soit jusqu'en 1743, les « postures » et les chars sortiront à l'accoutumée, le Magistrat veillera sur le matériel en [[bon père de famille]]<ref name="Fourdin7"/>. En 1749, les Français laissent la ville en piteux état, mais le Conseil décide unanimement de {{citation|''faire tout comme il se faisoit avant la dernière guerre''}}<ref name="Meurant32"/>. On restaure Goliath.
Le [[11 février]] [[1786]], un édit impérial de [[Joseph II d'Autriche]], l'[[Edit des kermesses]], stipule que toutes les [[kermesse]]s ([[ducasse]]s) dans l'ensemble du pays devaient se dérouler le même jour, le deuxième dimanche après Pâques, soit le 30 avril. Défense expresse d'y permettre aucun objet profane ; les cérémonies et démonstrations en usage la veille de la kermesse sont abolies. Le 15 mai, le gouvernement enjoint au Magistrat de vendre les décorations qu'il pourrait avoir conservées en vue de la célébration de la ducasse<ref>E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', p. 29</ref>. La vente n'a cependant pas lieu et, les États de Hainaut ayant annulé, le [[12 août]] [[1790]], l'édit de 1786 révoqué au nom de l'Empereur le 12 février<ref>E. Hubert, ''L'Edit de Joseph II sur les kermesses 11 février 1786'' , dans ''Université de Liège, Ouverture des cours le 18 octobre 1921'', Liège, 1921, pp. 5 à 34. </ref>, les deux géants restaurés, les deux chevaux Diricq équipés à neuf sortent dès la même année<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 37</ref>. Il se montreront jusqu'en [[1793]] inclus.


Le {{date-|11 février 1786}}, un édit impérial de {{souverain2|Joseph II (empereur des Romains)|d'Autriche}}, l'[[Édit des kermesses]], dispose que toutes les [[kermesse]]s et [[ducasse]]s dans l'ensemble du pays devaient se dérouler le même jour, le deuxième dimanche après Pâques, soit le {{date-|30|avril}}. Défense expresse d'y permettre aucun objet profane ; les cérémonies et démonstrations en usage la veille de la kermesse sont abolies. Le {{date-|15 mai}}, le gouvernement enjoint au Magistrat de vendre les décorations qu'il pourrait avoir conservées en vue de la célébration de la ducasse<ref>{{harvsp|Fourdin|1869|p=29}}.</ref>. La vente n'a cependant pas lieu et, les États de Hainaut ayant annulé, le {{date-|12 août 1790}}, l'édit de 1786 révoqué au nom de l'Empereur le {{date-|12 février}}<ref>E. Hubert, ''L'Edit de {{souverain-|Joseph {{II}}}} sur les kermesses 11 février 1786'', dans ''Université de Liège, Ouverture des cours le 18 octobre 1921'', Liège, 1921, {{p.|5 à 34}}.</ref>, les deux géants restaurés, les deux chevaux Diricq équipés à neuf sortent dès la même année<ref name="Meur_137">{{harvsp|Meurant|1981|p=37}}.</ref>. Il se montreront jusqu'en 1793 inclus.
Les [[Club des Jacobins|Jacobins]] mirent le feu à ces symboles de l'ancien régime le [[28 août]] [[1794]]. Le 5 fructidor an II, la Société populaire de la ville envoie à la municipalité une adresse « à l'effet de faire brûler les anciennes figures de la ducasse ». Le lendemain, le commissaire civil du [[Jemmapes (département)|département de Jemmapes]] défend au bureau municipal de continuer les « arlequinades et momeries de la dédicace »<ref>E. Fourdin,''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', p. 33</ref>. Celui-ci abandonne « à la prudence » de la [[Société populaire]] le mode de leur anéantissement. Il lui assigne plein pouvoir à cet égard. Les postures lui seront délivrées pour qu'elle en dispose à sa volonté<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 34</ref>. Le 14, les figures gigantesques flambent sur le marché.


Les [[Club des Jacobins|Jacobins]] mirent le feu à ces symboles de l'ancien régime le {{date-|28 août 1794}}. Le {{date républicaine-|5 fructidor an II}}, la [[Club politique|Société populaire]] de la ville envoie à la municipalité une adresse « ''à l'effet de faire brûler les anciennes figures de la ducasse'' ». Le lendemain, le commissaire civil du [[Jemmapes (département)|département de Jemmapes]] défend au bureau municipal de continuer les {{citation|''arlequinades et momeries de la dédicace''}}<ref>{{harvsp|Fourdin|1869|p=33}}.</ref>. Celui-ci abandonne « ''à la prudence'' » de la Société populaire le mode de leur anéantissement. Il lui assigne plein pouvoir à cet égard. Les postures lui seront délivrées pour qu'elle en dispose à sa volonté<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=34}}.</ref>. Le 11, les figures gigantesques flambent sur le marché.
=== Du {{s-|XIX|e}} à nos jours ===
[[Image:Ducasse04-142.jpg|thumb|upright=0.8|Samson, ducasse d'Ath 2004]]
Il faut attendre [[1804]] pour que la procession reprenne vie et [[1806]]-[[1807]] pour que les géants renaissent sous les doigts du sculpteur Emmanuel Florent : L'Aigle, Samson, Goliath et sa femme et en [1807] de Tirant. En principe, les confréries sont abolies. Mais on retrouve différents corps de métier accompagnés de leur protecteur ou de leur emblème. L'Aigle ainsi que Goliath et sa femme sont autonomes. Il n'est plus question des arbalétriers, ni des tailleurs. En revanche, Tirant est accompagné des archers et Samson des canonniers. Comme dans l'ancienne procession, les autorités civiles ou religieuses, les sociétés, les chars et les groupes religieux font également partie du défilé<ref>JP Ducastelle, ''Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des {{s2-|XIX|e|XX|e}}'', dans ''Les géants processionnels en Europe'', Ath, 1983, p. 447</ref>.


=== Du {{s-|XIX}} à nos jours ===
La première modification provient des circulaires hollandaises de [[1819]]<ref>''Circulaires hollandaises'', 1819, n°578, Culte catholique, processions</ref> :
[[Fichier:Der Samson von Ath (Belgien).jpg|thumb|upright|Samson, ducasse d'Ath 2004.]]
{{Début citation}} aucun vêtement extraordinaire, aucune bigarrure, ni aucune représentation inconvenante, qui causent souvent des désordres et du scandale et qui toujours détruisent plus ou moins le respect que le peuple doit porter à ces actes religieux.{{Fin citation}}
Les géants sont exclus de la procession. La sortie du 4{{e}} dimanche d'août devient un cortège exclusivement laïc qui sera bien vite menacé de disparition. La bourgeoisie rationaliste ne comprend pas l'intérêt des fêtes folkloriques. Seul l'intérêt touristique et commercial justifie le maintien des dépenses communales pour la ducasse.


Il faut attendre 1804 pour que la procession reprenne vie et 1806-1807 pour que les géants renaissent sous les doigts du sculpteur Emmanuel Florent : L'Aigle, Samson, Goliath, sa femme et Tirant. En principe, les confréries sont abolies. Mais on retrouve différents corps de métiers accompagnés de leur protecteur ou de leur emblème. L'Aigle ainsi que Goliath et sa femme sont autonomes. Il n'est plus question des arbalétriers, ni des tailleurs. En revanche, Tirant est accompagné des archers et Samson des canonniers. Comme dans l'ancienne procession, les autorités civiles ou religieuses, les sociétés, les chars et les groupes religieux font également partie du défilé<ref>{{harvsp|texte=Ducastelle, ''Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des {{s2-|XIX|XX}}'', 1983|id=JPD83c|p=447}}.</ref>.
Mais dès cette époque, les organisateurs recherchent l'insolite ou le spectaculaire. En [[1820]], le Char de Jacob est tiré par quarante enfants en costume égyptien. On représente des scènes inspirées de l'opéra comique ''Lodoïska'' de [[Cherubini]]. On y voit également un pacha avec son état-major. Le « char des Belles » est entouré de haies de barbares. En [[1823]] un char est tiré par 60 petits [[Mamelouks]] de 6 ans portant la moustache<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p 283 et suivante</ref>.


La première modification provient des circulaires hollandaises de 1819<ref>''Circulaires hollandaises'', 1819, {{n°|578}}, Culte catholique, processions.</ref> :
À partir de [[1840]], la situation économique et sociale de la Ville d'Ath se dégrade de plus en plus avec la crise de l'industrie du lin. Dès [[1846]], les autorités communales font état de {{formatnum:4000}} pauvres sur une population totale de {{formatnum:8500}} habitants<ref>Lettre des Bourgmestre et secrétaire communal au Gouverneur de la province du 30 décembre 1946 aux Archives de la Ville d'Ath, Correspondance communale, 30-12-1846</ref>. La mildiou de la pomme de terre aggrave la situation (18). Elle est suivie des effets de la crise de [[1848]] et du [[choléra]] de [[1849]]. Les ressources de la ville diminuent en même temps que les dépenses augmentent. Aussi l'aspect du cortège laisse-t-il à désirer. Mais il reste populaire.
{{Début citation bloc}} ''aucun vêtement extraordinaire, aucune bigarrure, ni aucune représentation inconvenante, qui causent souvent des désordres et du scandale et qui toujours détruisent plus ou moins le respect que le peuple doit porter à ces actes religieux.''{{Fin citation bloc}}
[[Image:Ducasse04-263.jpg|thumb|upright=0.8|left|Le géant Ambiorix - Ducasse d'Ath 2004]]
Les géants sont exclus de la procession. La sortie du {{4e|dimanche}} d'août devient un cortège exclusivement laïc qui sera bien vite menacé de disparition. La bourgeoisie rationaliste ne comprend pas l'intérêt des fêtes folkloriques. Seul l'intérêt touristique et commercial justifie le maintien des dépenses communales pour la ducasse. Mais dès cette époque, les organisateurs recherchent l'insolite ou le spectaculaire. En 1820, le char de Jacob est tiré par quarante enfants en costume égyptien. On représente des scènes inspirées de l'opéra comique ''[[Lodoïska (Cherubini)|Lodoïska]]'' de [[Luigi Cherubini|Cherubini]]. On y voit également un pacha avec son état-major. Le « char des Belles » est entouré de haies de barbares. En 1823, un char est tiré par {{nobr|60 petits}} [[mamelouk]]s de six ans portant la moustache<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=283 et suivante}}.</ref>.


À partir de 1840, la situation économique et sociale de la ville d'Ath se dégrade de plus en plus avec la crise de l'industrie du lin. Dès 1846, les autorités communales font état de {{nombre|4000|pauvres}} sur une population totale de {{nombre|8500|habitants}}<ref>Lettre des Bourgmestre et secrétaire communal au Gouverneur de la province du 30 décembre 1946 aux Archives de la Ville d'Ath, Correspondance communale, 30-12-1846.</ref>. La mildiou de la pomme de terre aggrave la situation. Elle est suivie des effets de la crise de 1848 et du [[choléra]] de 1849. Les ressources de la ville diminuent en même temps que les dépenses augmentent. Aussi l'aspect du cortège laisse-t-il à désirer. Mais il reste populaire.
[[1850]] marque un tournant important. Les transformations sont considérables. Elles tendent à faire du cortège un spectacle qui va attirer le public. Des Indiens, des Écossais, l'Empereur de Chine avec ses mandarins et les Mameloucks apportent une note exotique. Un large appel est lancé aux sociétés de fantaisie et aux fanfares de la région. Le chauvinisme local s'exprime par la création du [[char de la ville]] qui transporte les célébrités de la cité. On restaure quelques groupes religieux : Saint Jean-Baptiste, la Fuite en Égypte ou le char de l'Église triomphante. Les chevaux Diricq disparaissent. Les géants sont remis à neuf et restent évidemment en place mais Tirant change de nom. Il devient « [[Ambiorix (géant d'Ath)|Ambiorix]] ». Cette transformation procède du mouvement [[historicisme|historiciste]] présent également dans l'art qui prétend enseigner au peuple belge indépendant depuis 1830 que son pays a des racines historiques glorieuses dont il peut être fier et dont il est le continuateur. [[Ambiorix]] exprime les préoccupations d'une bourgeoisie nationaliste qui veut donner des fondements historiques à son pays<ref>JP Ducastelle, ''Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des {{s2-|XIX|e|XX|e}}'', dans ''Les géants processionnels en Europe'', Ath, 1983, p. 453</ref>.
[[Image:Ducasse04-278.JPG|thumb|upright=0.8|{{Mlle}} Victoire]]
Dans le même ordre d'idée, l'Aigle monocéphale (l'aigle de saint Jean) va devenir bicéphale pour mieux coller aux armoiries de la ville. En [[1854]], lors de la visite royale, un cortège exceptionnel défilera devant la famille du souverain le mercredi 13 septembre. C'est à cette occasion que l'Aigle exhibera pour la première fois ses deux têtes. Celles-ci ont été sculptées dans l'atelier de l'ébéniste Emmanuel Cambier<ref>JP Ducastelle, ''Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des XIXe et XXe siècles'', dans ''Les géants processionnels en Europe'', Ath, 1983, p. 455</ref>.


[[Fichier:Ath ducasse 2004 Ambiorix.jpg|thumb|upright|left|Le géant Ambiorix - Ducasse d'Ath 2004.]]
Quelques années plus tard, [[Melle Victoire (Géant d'Ath)|{{Mlle}} Victoire]] apparaît dans le cortège. En fait, il est attesté un géant ''Victoire'' en [[1793]], à l'initiative du bourgmestre de l'époque, pour célébrer une victoire des Autrichiens sur les Français. Mais son existence fut éphémère. Elle ne participa qu'à une seule Ducasse avant d'être détruite en [[1794]] avec les autres géants. Elle fut donc recréée en [[1860]], sous le nom « La Ville d'Ath » avant de (re)devenir {{Mlle}} Victoire. La tête est l'œuvre d'Ernest Ouverleaux, d'après un dessin d'Henri Hanneton, directeur de l'Académie de dessin d'Ath.
[[Fichier:Ducasse04-278.JPG|thumb|upright|{{Mlle|Victoire}}.]]

1850 marque un tournant important. Les transformations sont considérables, elles tendent à faire du cortège un spectacle qui va attirer le public. Des Indiens, des Écossais, l'Empereur de Chine avec ses mandarins et les mamelouks apportent une note exotique. Un large appel est lancé aux sociétés de fantaisie et aux fanfares de la région. Le chauvinisme local s'exprime par la création du [[char de la ville]] qui transporte les célébrités de la cité. On restaure quelques groupes religieux : Saint Jean-Baptiste, la Fuite en Égypte ou le char de l'Église triomphante. Les chevaux Diricq disparaissent. Les géants sont remis à neuf et restent évidemment en place mais Tirant change de nom. Il devient « [[Ambiorix (géant d'Ath)|Ambiorix]] ». Cette transformation procède du mouvement [[historicisme|historiciste]] présent également dans l'art qui prétend enseigner au peuple belge indépendant depuis 1830 que son pays a des racines historiques glorieuses dont il peut être fier et dont il est le continuateur. [[Ambiorix]] exprime les préoccupations d'une bourgeoisie nationaliste qui veut donner des fondements historiques à son pays<ref>{{harvsp|texte=Ducastelle, ''Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des {{s2-|XIX|XX}}'', 1983|id=JPD83c|p=453}}.</ref>. Dans le même ordre d'idées, l'Aigle monocéphale (l'aigle de saint Jean) va devenir bicéphale pour mieux coller aux armoiries de la ville. En 1854, lors de la visite royale, un cortège exceptionnel défilera devant la famille du souverain le mercredi {{date-|13|septembre}}. C'est à cette occasion que l'Aigle exhibera pour la première fois ses deux têtes. Celles-ci ont été sculptées dans l'atelier de l'ébéniste Emmanuel [[Familles Cambier|Cambier]]<ref>{{harvsp|texte=Ducastelle, ''Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des {{s2-|XIX|XX}}'', 1983|id=JPD83c|p=455}} et Jules Dewert, ''Histoire de la ville d'Ath'', [[Renaix]], Imprimerie Jules Leherte-Courtin, 1903, p. 179. Il est à noter que la famille de cet industriel ébéniste Emmanuel Cambier est originaire de [[Renaix]] - son père y était né et descendait des négociants textiles renaisiens - , ville dont le blason est ''D'or, à une aigle, à deux têtes de sable, languée, becquée, membrée et onglée de gueules, l'écu timbré d'un couronne d'or.''</ref>.

Quelques années plus tard, [[Melle Victoire (géant d'Ath)|{{Mlle|Victoire}}]] apparaît dans le cortège. En fait, il est attesté un géant ''Victoire'' en 1793, à l'initiative du bourgmestre de l'époque, pour célébrer une victoire des Autrichiens sur les Français. Mais son existence fut éphémère. Elle ne participa qu'à une seule ducasse avant d'être détruite en 1794 avec les autres géants. Elle fut donc recréée en 1860, sous le nom « La Ville d'Ath » avant de (re)devenir {{Mlle|Victoire}}. La tête est l'œuvre d'Ernest Ouverleaux, d'après un dessin d'Henri Hanneton, directeur de l'Académie de dessin d'Ath.

=== Récupération politique ===
[[Fichier:Goliath1895.jpg|thumb|upright|left|M. et {{Mme|Goliath}}, le {{date-|18 novembre 1895}}.]]


===Récupération politique===
[[Image:Goliath1895.jpg|thumb|upright=0.8|left|M. et {{Mme}} Goliath, le 18 novembre 1895]]
À plusieurs reprises, les géants d'Ath seront impliqués dans la politique locale, ce qui prouve leur intégration à la vie de la cité.
À plusieurs reprises, les géants d'Ath seront impliqués dans la politique locale, ce qui prouve leur intégration à la vie de la cité.


En [[1884]], [[Monsieur et madame Goliath]] avaient été habillées de bleu<ref>''L'Echo de la Dendre'', 7-9-1884</ref> pour le cortège de Ducasse. Ath sera libérale jusqu'en 1902. Les épaulières et la ceinture du guerrier seront aux couleurs « chères au plus grand nombre de ses concitoyens ». Il en est de même pour le ruban du corsage, le bord de la jaquette et des manches de son épouse.
En 1884, [[Monsieur et madame Goliath]] avaient été habillés de bleu<ref>''L'Echo de la Dendre'', 7-9-1884.</ref> pour le cortège de ducasse. Ath sera libérale jusqu'en 1902. Les épaulières et la ceinture du guerrier seront aux couleurs « chères au plus grand nombre de ses concitoyens ». Il en est de même pour le ruban du corsage, le bord de la jaquette et des manches de son épouse. Le {{date-|18 novembre 1895}}, [[Monsieur et madame Goliath]] font une sortie exceptionnelle. Les deux géants portent une écharpe bleue et des cocardes aux mêmes couleurs. La tête de la géante est ceinte d'une couronne de bleuets et elle tient en main un bouquet des mêmes fleurs. Ils accompagnent le défilé organisé à l'occasion du « triomphe » électoral des [[Parti de la liberté et du progrès (unitaire)|libéraux]] du {{date-|17 novembre}}. Deux photos commémorent cet événement<ref>E. Henin, ''Une photographe curieuse de nos géants mêlés à la politique communale athoise (1985)'', dans ''Bulletin du cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath'', Ath, 1976, {{p.|114-121}}.</ref>. Le {{date|21|octobre|1907}}, ils sont enguirlandés et décorés de rouge mais toujours vêtus de bleu pour participer au cortège qui célèbre la victoire du cartel libéral-socialiste aux élections communales de la veille<ref name="Meurant520">{{harvsp|Meurant|1981|p=520}}.</ref>. Aux élections communales de 1932, les [[Parti socialiste (Belgique)|socialistes]] conquièrent la majorité absolue. Le {{date-|15 janvier 1933}}, ils célèbrent la victoire par un défilé en ville avec la participation des deux « postures ». Le cortège aboutit à la Maison du Peuple où David combat Goliath. À cette occasion, la garde-robe du couple a été renouvelée dans la couleur favorite des socialistes.


Les géants d'Ath ont d'abord été utilisés à des fins d'éducation civique conformes aux idées du {{s-|XIX}} (nationalisme et culte de la cité). Ils ont ensuite été mobilisés au service des partis politiques dominants dans la ville. Les libéraux et les socialistes, maîtres de l'hôtel de ville, ont associé les deux géants les plus populaires à leurs victoires électorales. Ils ont aussi modifié les couleurs de leurs vêtements en vue de refléter l'idéologie politique dominante<ref>{{harvsp|texte=Ducastelle, ''Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des {{s2-|XIX|XX}}'', 1983|id=JPD83c|p=461}}.</ref>.
Le [[18 novembre]] [[1895]], [[Monsieur et madame Goliath]] font une sortie exceptionnelle. Les deux géants portent une écharpe bleue et des cocardes aux mêmes couleurs. La tête de la géante est ceinte d'une couronne de bleuets et elle tient en main un bouquet des mêmes fleurs. Ils accompagnent le défilé organisé à l'occasion du « triomphe » électoral des [[Parti libéral (Belgique)|libéraux]] du 17 novembre. Deux photos commémorent cet événement<ref>E. HENIN, ''Une photographe curieuse de nos géants mêlés à la politique communale athoise (1985)'', dans ''Bulletin du cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath'', Ath, 1976, pp 114-121</ref>.


=== Les deux guerres mondiales ===
Le [[21 octobre]] [[1907]], ils sont enguirlandés et décorés de rouge mais toujours vêtus de bleu pour participer au cortège qui célèbre la victoire du cartel libéral-socialiste aux élections communales de la veille<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 520</ref>.
[[Fichier:CharAlbert1919.jpg|thumb|Le char de l'Apothéose en 1919.]]
Les Allemands entrent en ville le vendredi {{date-|21 août 1914}}. C'est la veille de la ducasse. Toutes les festivités sont annulées. À la fin du conflit, le cortège de la ducasse 1919 est remanié pour célébrer la victoire et sortira deux fois. Les programmes annoncent plus de {{nombre|1500|participants}}. Des groupes historiques (corporations et métiers, Éburons, la [[Révolution belge|révolution de 1830]], les villes martyres, les soldats de l'[[Bataille de l'Yser|Yser]]) défileront autour des géants. Le [[char d'Albert et Isabelle]] est transformé en char de l'Apothéose montrant [[Albert Ier (roi des Belges)|Albert]], le Roi chevalier, et [[Élisabeth en Bavière (1876-1965)|Élisabeth]], la Reine infirmière, entourés de [[poilu]]s en uniforme. Tous les géants s'intègrent dans cette grande mise en scène. Ambiorix voit sa vocation historique renforcée par une compagnie de guerriers [[éburons]], suivie de toute la tribu. Un char traîné par des bœufs transporte les vieillards et les enfants. Samson est costumé en homme d'armes du {{s-|XV}} et porte le casque en cuivre. Il est suivi des arquebusiers ainsi que des canonniers avec leur pièce. L'Aigle est accompagné des métiers et corporations qui rappellent l'histoire de la ville. Mademoiselle Victoire devient tout simplement la Victoire précédée d'un groupe de dames à cheval portant les palmes de la victoire et suivie d'un groupe évoquant les victoires belges. Seuls Goliath et sa femme ne sont pas mis au service des innovations historiques et patriotiques<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=108-110 et 328-342}}.</ref>


La mobilisation générale est décrétée le {{date-|26 août 1939}}, le samedi de la ducasse. Pendant la deuxième guerre, pour compenser la disparition des cérémonies publiques, un petit cortège a défilé à l'[[Athénée (école)|Athénée royal]] en 1941<ref>E. Evrard, ''Sous la botte allemande, un cortège pas comme les autres… Goliath opprimé'' dans C. Bauduin, C. Cannuyer, E. Evrard, '' Goliath opprimé, Goliath libéré, Cinquantième anniversaire de la Libération d'Ath'', {{p.|21 à 41}}.</ref>. La même année, le {{date-|25 juillet}}, pour un cortège à l'{{nobr|[[Oflag]] {{II}} A}}, à [[Prenzlau]], des prisonniers de guerre athois ont consacré tous leurs loisirs pendant des semaines à construire, au moyen de matériaux de fortune {{incise|cartonnages, papiers d'emballage, boîtes à conserve{{etc.}}}} les deux « postures » favorites : Goliath et sa femme qu'accompagnaient comme il se doit le petit David, Magnon le diable et trois tambours<ref>''L'Observateur'', 18 octobre 1941 et {{harvsp|Meurant|1981|p=123}} (photo).</ref>.
Aux élections communales de [[1932]], les [[Parti socialiste (Belgique)|socialistes]] conquièrent la majorité absolue. Le [[15 janvier]] [[1933]], ils célèbrent la victoire par un défilé en ville avec la participation des deux « postures ». Le cortège aboutit à la Maison du Peuple où David combat Goliath. À cette occasion, la garde-robe du couple a été renouvelée dans la couleur favorite des socialistes.


La ville est libérée le {{date-|3 septembre 1944}}. Depuis cette date, chaque année, la « grosse cloche » sonne pour commémorer l'événement. Le 8, à {{heure|15}}, on célèbre le mariage de Goliath à Saint-Julien devant une foule considérable. Une partie du cortège parcourt la ville. Goliath, {{Mme|Goliath}} et l'Aigle participent à la fête<ref>''L'Observateur'', Ath, {{21e|année}}, septembre 1944.</ref>. Cette année-là, le rôle du berger David est exceptionnellement et probablement pour la seule fois, tenu par une fille : Liliose Monnier<ref>[http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=dmf20140821_00516853 ''L'Avenir'', 22 août 2014.]</ref>.
Les géants d'Ath ont d'abord été utilisés à des fins d'éducation civique conformes aux idées du {{s-|XIX|e}} (nationalisme et culte de la cité). Ils ont ensuite été mobilisés au service des partis politiques dominants dans la ville. Les libéraux et les socialistes, maîtres de l'hôtel de ville, ont associé les deux géants les plus populaires à leurs victoires électorales. Ils ont aussi modifié les couleurs de leurs vêtements en vue de refléter l'idéologie politique dominante<ref>JP Ducastelle, ''Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des XIXe et XXe siècles'', dans ''Les géants processionnels en Europe'', Ath, 1983, p. 461</ref>.


===Les deux guerres mondiales===
=== Après 1945 ===
En 1946, le cortège est reporté d'une semaine à cause d'une tempête<ref>''L'Observateur'', 31 août 1846.</ref>. En 1948, [[cheval Bayard (géant d'Ath)|le cheval Bayard]] réapparaît. Comme au Moyen Âge, c'est une souscription qui finance sa résurrection par [[René Sansen]]<ref>J. P. Ducastelle, « Bayard, cheval merveilleux », dans ''Bulletin du cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath'', Ath, 2008.</ref>.
[[Image:CharAlbert1919.jpg|thumb|Le Char de l'apothéose en 1919]]
Les Allemands entrent en ville le vendredi [[21 août]] [[1914]]. C'est la veille de la Ducasse. Toutes les festivités sont annulées.
A la fin du conflit, le cortège de la Ducasse [[1919]] est remanié pour célébrer la victoire et sortira deux fois. Les programmes annoncent plus de {{formatnum:1500}} participants. Des groupes historiques (corporations et métiers, Éburons, la [[Révolution belge|révolution de 1830]], les villes martyres, les soldats de l'[[Bataille de l'Yser|Yser]]) défileront autour des géants. Le [[Char d'Albert et Isabelle]] est transformé en Char de l'apothéose montrant, [[Albert Ier de Belgique|Albert]], le Roi chevalier et [[Élisabeth de Bavière (1876-1965)|Élisabeth]], la Reine infirmière entourés de [[poilu]]s en uniforme. Tous les géants s'intègrent dans cette grande mise en scène. Ambiorix voit sa vocation historique renforcée par une compagnie de guerriers [[éburons]], suivie de toute la tribu. Un char traîné par des bœufs transporte les vieillards et les enfants. Samson est costumé en homme d'armes du {{s-|XV|e}} et porte le casque en cuivre. Il est suivi des arquebusiers ainsi que des canonniers avec leur pièce. L'Aigle est accompagné des métiers et corporations qui rappellent l'histoire de la ville. Mademoiselle Victoire devient tout simplement la Victoire précédée d'un groupe de dames à cheval portant les palmes de la victoire et suivie d'un groupe évoquant les victoires belges. Seuls Goliath et sa femme ne sont pas mis au service des innovations historiques et patriotiques<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', pp. 108-110 et 328-342</ref>


[[Fichier:Ath ducasse 2004 groupe du canon.jpg|thumb|left|Le Canon du mont Sarah.]]
La mobilisation générale est décrétée le [[26 août]] [[1939]], le samedi de la ducasse. Pendant la deuxième guerre, pour compenser la disparition des cérémonies publiques, un petit cortège a défilé à l'[[Athénée (école)|Athénée royal]] en 1941<ref>E. Evrard, ''Sous la botte allemande, un cortège pas comme les autres... Goliath opprimé'' dansC. Bauduin, C. Cannuyer, E. Evrard, '' Goliath opprimé, Goliath libéré, Cinquantième anniversaire de la Libération d'Ath'', pp 21 à 41</ref>. La même année, le 25 juillet, pour un cortège à l'[[Oflag]] II A, à [[Prenzlau]], des prisonniers de guerre athois ont consacré tous leurs loisirs pendant des semaines à construire, au moyen de matériaux de fortune - cartonnages, papiers d'emballage, boîtes à conserve, etc. - les deux « postures » favorites : Goliath et sa femme qu'accompagnaient comme il se doit le petit David, Magnon le diable et trois tambours<ref>''L'Observateur'', 18 octobre 1941 et R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 123 (photo)</ref>. La ville est libérée le [[3 septembre]] [[1944]]. Depuis cette date, chaque année, la « grosse cloche » sonne pour commémorer l'événement. Le 8, à 15 h, on célèbre le mariage de Goliath à Saint-Julien devant une foule considérable. Une partie du cortège parcourt la ville. Goliath, M{{me}} Goliath et l'Aigle participent à la fête<ref>''L'Observateur'', Ath, 21{{e}} année, septembre 1944</ref>.
Une crise grave survient dans les {{lnobr|années 1960}}. À cette époque, le cortège ne semble plus attirer l'attention des Athois et est très délaissé. Les figurants sont devenus difficiles à trouver et les attelages manquent cruellement (en 1966, le [[char de la navigation]] ne sort pas du hangar, faute de [[cheval de trait|chevaux]] pour le tracter). On voit même des tracteurs agricoles les remplacer<ref>''Le Courrier de l'Escaut'', 28 août 1966.</ref>. C'est pourquoi, en 1971, sous l'initiative du Cercle d'histoire et d'archéologie d'Ath, un Comité de rénovation du cortège<ref>[http://www.renovationducortege.be Comité de rénovation du cortège.]</ref> est créé. Celui-ci veillera désormais à la bonne organisation des festivités en se chargeant exclusivement de la figuration et de ses accessoires. L'engouement est général au point qu'il y a trop de figurants<ref>{{harvsp|Ducastelle|1994|p=7}}.</ref>. En 1975, [[René Sansen]] crée donc le groupe du [[Canon du Mont Sarah]] pour évoquer la participation des Athois à la [[révolution belge]] de 1830<ref name=MeurantP391>{{harvsp|Meurant|1981|p=391}}.</ref>. Saint Christophe réintègre le cortège en 1976<ref>''Echo de la Dendre'', 21 août 1976.</ref> et les chevaux Diricq en 1981<ref name="Cour_240881">''Le Courrier de l'Escaut'', 24 août 1981.</ref>. Le premier « brûlage des maronnes » de Goliath a lieu le vendredi de la ducasse 1987<ref>''Le Courrier de l'Escaut'', 24 août 1987.</ref>.


[[Fichier:Ath ducasse 2006 géants.jpg|thumb|Alignement des géants devant la gare en 2006.]]
===Après 1945===
[[Fichier:AD 2023 - Dvcasse Ath porteurs 01.jpg|vignette|Les porteurs de l'Aigle en 2023]]
En {{date-|février 1977}}, le collège communal refuse une proposition de Coca-Cola de faire défiler les géants dans une publicité pour ses produits<ref>''Guy Spitaels, Du cœur de la cité aux souffles du monde'', Ouvrage collectif, {{Éd.}} Illustrata, Ath, 2011, {{p.|57}}.</ref>.


En 1990 et 1991, la corde qui tire la « grosse cloche », le samedi à midi, se rompt et retarde le début officiel de la ducasse de quelques minutes<ref>''Le Courrier de l'Escaut'', 27 août 1990 et 26 août 1991.</ref>.
Plus aucune interruption n'est survenue depuis [[1945]].


En [[1946]], le cortège est reporté d'une semaine à cause d'une tempête<ref>''L'Observateur'', 31 août 1846</ref>.
En 1993, le cortège de l'après-midi est interrompu à cause d'une pluie diluvienne. Il fallait à tout prix préserver les costumes et la décoration des chars qui ont quand même subi de lourds dégâts<ref>''Le Courrier de l'Escaut'', 23 août 1993.</ref>.


En 1997, pour célébrer le {{20e|anniversaire}} de la [[Fusion de communes en Belgique|fusion des communes]], apparaît pour la première fois le groupe des {{nobr|19 communes}}. Il sera repositionné derrière les pompiers en 2000<ref>''Guide de la ducasse d'Ath'', brochure quadrilingue, Ath, 1993.</ref>.
En [[1948]], [[Le Cheval Bayard]] réapparaît. Comme au Moyen Âge, c'est une souscription qui finance sa résurrection par [[René Sansen]]<ref>JP Ducastelle, ''Bayard, cheval merveilleux'', dans ''Bulletin du cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath'', Ath, 2008</ref>.
[[Image:Ducasse04-148.JPG|thumb|left|Le Canon du Mont Sarah]]
Une crise grave survient dans les [[Années 1960|années 60]]. À cette époque, le cortège ne semble plus attirer l'attention des Athois et est gravement délaissé. Les figurants sont devenus difficiles à trouver et les attelages manquent cruellement (en 1966, le [[Char de la navigation]] ne sort pas du hangar, faute de [[cheval de trait|chevaux de trait]] pour le tracter). On voit même des tracteurs agricoles les remplacer<ref>''Le Courrier de l'Escaut'', 28 août 1966</ref>.


La ducasse de 2004 est marquée par la [[Explosion de gaz de Ghislenghien|catastrophe de Ghislenghien]], survenue quelques semaines auparavant. Seuls sont maintenus les « Vêpres Gouyasse » et les cortèges du dimanche. De nombreuses animations sont supprimées ou reportées<ref>''La Vie athoise'', septembre 2004, {{p.|19}}.</ref>. En 2006, tous les géants sont exceptionnellement alignés devant la gare, avant le départ du cortège, pour rendre hommage aux anciens porteurs.
C'est pourquoi, en [[1968]], sous l'initiative du Cercle d'histoire et d'archéologie d'Ath, un Comité de rénovation du cortège<ref>[http://www.renovationducortege.be Comité de rénovation du cortège ]</ref> est créé. Celui-ci veillera désormais à la bonne organisation des festivités en se chargeant exclusivement de la figuration et de ses accessoires. L'engouement est général au point qu'il y a trop de figurants. [[René Sansen]] crée le groupe du [[Le Canon du Mont Sarah|Canon du mont Sarah]] pour évoquer la participation des Athois à la [[Révolution belge]] de [[1830]]<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 391</ref>.


En 2010, le groupe des « Bleus » retrouve son statut de garde civique athoise et non de garde française. On a donc remplacé quelques éléments du costume à savoir le tricorne (ajout d’une cocarde aux couleurs de la Belgique), les guêtres et le plastron (noir). On a également remplacé le drapeau qui ne sera plus français mais bien athois<ref>''La Dernière heure'', 17 août 2010.</ref>. On célèbre le {{150e|anniversaire}} de {{Mlle|Victoire}}<ref>JP Ducastelle, ''Mademoiselle Victoire a {{nombre|150|ans}}'', Extrait du ''Bulletin du Cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath'', {{Vol.|11}} - {{43e|année}} - {{n°|256}}, juillet 2010.</ref>. Le plus récent des géants d'Ath est particulièrement mis à l'honneur.
Saint Christophe réintègre le cortège en [[1976]]<ref>''Echo de la Dendre'', 21 août 1976</ref> et les chevaux Diricq en [[1981]]<ref>''Le Courrier de l'Escaut'', 24 août 1981</ref>.


En 2011, une nouvelle charte<ref>[http://ath.blogs.sudinfo.be/archive/2011/05/05/exclusivite-la-charte-pour-tous-les-acteurs-de-la-ducasse-d.html D. Dupont].</ref> pour les acteurs de la Ducasse est mise au point pour éviter que le cortège ne se termine trop tard ({{heure|23|35}} en 2010) et soit plus régulier et attractif pour les visiteurs étrangers. Les chevaux de la barque des pêcheurs napolitains et du char de la ville porteront des caparaçons brodés (ils avaient disparu dans les {{nobr|années 1930}}).
Le premier « brûlage des maronnes » de Goliath a lieu le vendredi de la Ducasse 1987 <ref>''Le Courrier de l'Escaut'', 24 août 1987 </ref>.
[[Fichier:Ducasse2006-201.JPG|thumb|Alignement des géants devant la gare en 2006]]
En 1990 et 1991, la corde qui tire la « grosse cloche », le samedi à midi, se rompt et retarde le début officiel de la Ducasse de quelques minutes <ref>''Le Courrier de l'Escaut'', 27 août 1990 et 26 août 1991 </ref>.


2015 est une date exceptionnelle. On célèbre quatre anniversaires. L'église Saint-Julien a été consacrée le {{date-|7 juillet 1415}}. Cette messe de « dédicace » a donné le nom de « ducasse » employé pour désigner les festivités actuelles. {{nobr|300 ans}} plus tard, en 1715, on embellit le cortège d'un char de triomphe, d'un deuxième cheval-jupon, mais surtout on donne une femme à Goliath. À l'occasion de ce {{300e|anniversaire}} de la géante, elle est dotée d'une nouvelle tenue confectionnée en partie par les [[dentellier|dentellières]] d'Ath. La chorale « Rencontre »<ref name="page chorale">{{lien web | titre=Chorale Rencontre - Historique | url=http://www.choralerencontre.be/ |site=choralerencontre.be | consulté le=9 septembre}}.</ref>, créée en 1965 pour solenniser les « Vêpres Gouyasse », fête son {{50e|anniversaire}}. Le groupe du Canon du Mont Sarah a été introduit dans le cortège en 1975, il y a {{nobr|40 ans}}.
En 1993, le cortège de l'après-midi est interrompu à cause d'une pluie diluvienne. Il fallait à tout prix préserver les costumes et la décoration des chars qui ont quand même subi de lourds dégâts <ref>''Le Courrier de l'Escaut'', 23 août 1993 </ref>.


En 2016, un essieu du Char de l'agriculture s'est brisé, occasionnant un retard conséquent pendant le cortège du matin. Celui du soir s'est terminé par un rondeau réunissant les 7 géants sur la place Cambier, comme il est de tradition, tous les 5 ans, depuis 1981<ref>[http://www.lavenir.net/cnt/dmf20160828_00870728?pid=2736664 Voir sur ''lavenir.net''.]</ref>.
En [[1997]], pour célébrer le 20{{e}} anniversaire de la [[Fusion de communes en Belgique|fusion des communes]], apparaît pour la première fois le groupe des 19 communes. Il sera repositionné derrière les pompiers en 2000 <ref>''Guide de la Ducasse d'Ath'', brochure quadrilingue, Ath, 1993</ref>.


En 2020, la ducasse est annulée en raison de pandémie de coronavirus.
La Ducasse de 2004 est marquée par la [[catastrophe de Ghislenghien]], survenue quelques semaines auparavant. Seuls sont maintenus les « Vêpres Gouyasse » et les cortèges du dimanche. De nombreuses animations sont supprimées ou reportées <ref>''La Vie athoise'', septembre 2004, p. 19</ref>.


En 2021, les festivités sont restreintes au dimanche, pendant lequel seuls les géants sortent avec chacun un parcours différent dans les faubourgs et villages environnants, ainsi qu'au lundi.
En 2006, tous les géants sont exceptionnellement alignés devant la gare, avant le départ du cortège, pour rendre hommage aux anciens porteurs.


{{Boîte déroulante/début|titre= La charte pour les acteurs de la ducasse d'Ath}}
===Sorties exceptionnelles===

* {{nobr|Article 1}} : Les porteurs restent libres d’organiser les danses des géants en complète synergie avec leur fanfare respective tout en respectant les lieux et les moments traditionnels. Afin de tenir en haleine les spectateurs et de leur faire apprécier à sa juste valeur cette prestigieuse manifestation, les porteurs seront tenus de respecter strictement le timing repris ci-après. Les porteurs de géants et les chefs de fanfares s’engagent à collaborer en total respect mutuel mais également avec les responsables communaux. La musique est au service des géants et les géants dansent avec leur musique, formant tous deux un duo indissociable.
* {{nobr|Article 2}} : Chaque chef de groupe est responsable de son groupe. Il sera le relais vers les différents commissaires Ville d’Ath. Il sera donc également le garant du respect de la présente charte.
* {{nobr|Article 3}} : Chaque chef-porteur de géant s’engage à ne pas dépasser un nombre maximum de {{nobr|12 porteurs}} (sauf pour le cheval).
* {{nobr|Article 4}} : Chaque chef-porteur de géant et chef de fanfare s’engagent à respecter strictement les directives qui leur seront données par les services de Police et les commissaires Ville d’Ath.
* {{nobr|Article 5}} : Les commissaires Ville d’Ath organiseront la prise de commande des boissons pour les différents groupes aux lieux qui leur seront signalés en début de cortège. Ceux-ci ne pourront excéder deux arrêts (hors camion rue de la Brantignies) tout le long du parcours.
* {{nobr|Article 6}} : Chaque groupe (géant et fanfare, char, groupe pédestre…) doit se préoccuper de celui qui le précède ou le suit, et veiller à ne pas laisser se former un espace vide trop important.
* {{nobr|Article 7}} : La Ville d’Ath s’engage à assurer la bonne organisation des festivités. La restauration des éléments du cortège et la préparation du matériel seront réalisées avec soin afin de proposer au public un cortège de grande qualité et d’éviter tout problème d’ordre technique. Elle mettra en place toutes les infrastructures susceptibles de répondre aux besoins des participants. En collaboration avec l’association Rénovation du cortège, elle assurera la mise à disposition du personnel nécessaire au bon encadrement du cortège.
* {{nobr|Article 8}} : Cette charte sera reconduite tacitement d’année en année jusqu’à une éventuelle décision contraire des autorités communales.

Ci-dessous, l'horaire de la ducasse qui devrait être respecté<ref>[http://static.blogs.sudinfo.be/media/15/3569234275.JPG Voir sur ''static.blogs.sudinfo.be''.]</ref>.
{{Boîte déroulante/fin}}

=== Sorties exceptionnelles ===
En dehors du quatrième dimanche d'août, les géants ne sortent pas de leur hangar. Il n'en fut pas toujours ainsi.
En dehors du quatrième dimanche d'août, les géants ne sortent pas de leur hangar. Il n'en fut pas toujours ainsi.


Tirant a sans doute accompagné les archers athois à [[Bruxelles]] en 1834<ref name="Ducastelle101">J P Ducastelle, ''La ducasse d'Ath'', Bruxelles, 1994, p.101 </ref>. Les géants sont sortis pour des fêtes princière ou royale en 1853 et 1854 à Ath<ref>G. OPPELT, ''Relation historique des solennités nationales qui ont eu lieu en Belgique de 1853 à 1856'', Bruxelles, 1857, p. 98 </ref>. Goliath et sa femme participe à Bruxelles au ''Cortège des géants et des légendes populaires'' du lundi de Pâques 1890. Ils sortent à Ath, mais en dehors de la ducasse, à l'occasion de victoires électorales en 1895<ref>R. Meurant,''La Ducace d'Ath'',p. 520</ref>, 1907<ref>''L'Écho de la Dendre'', 24 octobre 1907</ref> et 1933<ref>''L'Égalité'', 15 janvier 1933</ref>.
Tirant a sans doute accompagné les archers athois à [[Bruxelles]] en 1834<ref name="Ducastelle101">{{harvsp|Ducastelle|1994|p=101}}.</ref>. Les géants sont sortis pour des fêtes princière ou royale en 1853 et 1854 à Ath<ref>G. OPPELT, ''Relation historique des solennités nationales qui ont eu lieu en Belgique de 1853 à 1856'', Bruxelles, 1857, {{p.|98}}.</ref>. Goliath et sa femme participent à Bruxelles au ''Cortège des géants et des légendes populaires'' du lundi de Pâques 1890. Ils sortent à Ath, mais en dehors de la ducasse, à l'occasion de victoires électorales en 1895<ref name="Meurant520"/>, 1907<ref>''L'Écho de la Dendre'', 24 octobre 1907.</ref> et 1933<ref>''L'Égalité'', 15 janvier 1933.</ref>. Le {{date-|14 juillet 1935}}, tous les géants d'Ath sont à Bruxelles à l'invitation des autorités communales de la capitale à l'occasion de l'[[Exposition universelle de 1935|Exposition universelle]]. Les autorités communales, les Athois de Bruxelles et les autres se sont fait photographier avec leurs «postures<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=523-526}}.</ref> ». Depuis la [[Seconde Guerre mondiale]], les géants sont sortis occasionnellement à Ath pour l'inauguration de la [[Foire (économie)|foire commerciale]] en 1969<ref>''Le Courrier de l'Escaut'', 27 mai 1953.</ref> ou pour l'hommage au dernier [[Bourgmestre (Belgique)|bourgmestre]] avant la [[Fusion de communes en Belgique|fusion des communes]]<ref name="Ducastelle101"/>. Ils étaient présents à Mons pour l'entrée royale de {{souverain2|Baudouin (roi des Belges)|Baudoin Ier}} en 1953<ref>''L'Observateur'', 27 mai 1953.</ref> et en 1976 pour les {{nobr|25 ans}} de règne<ref name="Ducastelle101"/>. Cependant, depuis 1975, l'opinion publique et les porteurs sont de plus en plus opposés aux sorties des géants en dehors du quatrième dimanche d'août et de leur contexte athois<ref name="Ducastelle101"/>. Le {{date-|9 juin 1991}}, le [[cheval Bayard (géant d'Ath)|cheval Bayard]] a défilé à Lille dans un cortège des géants animaliers. Selon les responsables de la société qui l'anime, Bayard devait être considéré comme l'« ambassadeur » de la ville d'Ath. Cette sortie fut qualifiée d'« exceptionnelle et unique<ref>JP Ducastelle, ''Ath ou la force des traditions'', {{p.|94}}.</ref> ».


<gallery mode="packed">
Le 14 juillet 1935, tous les géants d'Ath sont à Bruxelles à l'invitation des autorités communales de la capitale à l'oc­casion de l'[[Exposition universelle]]. Les autorités communales, les Athois de Bruxelles et les autres se sont fait photo­graphier avec leurs «postures»<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', pp 523-526</ref>. Il sortira encore le jour de la ducasse. Depuis la [[Seconde guerre mondiale]], les géants sont sortis occasionnellement à Ath pour l'inauguration de la [[Foire (économie)|foire com­merciale]] en 1969<ref>''Le Courrier de l'Escaut'', 27 mai 1953</ref> ou pour l'hommage au dernier [[Bourgmestre (Belgique)|bourgmestre]] avant la [[Fusion de communes en Belgique|fusion des communes]]<ref name="Ducastelle101"/>. Ils étaient présents à Mons pour l'entrée royale de [[Baudouin de Belgique|Baudouin I{{er}}]] en 1953<ref>''L'Observateur'', 27 mai 1953</ref> et en 1976 pour les 25 ans de règne<ref name="Ducastelle101"/>. Depuis 1975, l'opinion publique et les porteurs sont de plus en plus opposés aux sorties des géants en dehors du quatrième dimanche d'août et de leur contexte athois.
Geantbruxelles1935.jpg|L'aigle et Samson sur la Grand-place de Bruxelles à l’occasion de l'Exposition Universelle de 1935.
Geantmons1976.jpg|Les géants d'Ath sur la [[Grand-Place de Mons]] en 1976.
Geant mons1976.jpg|{{M.}} et {{Mme|Goliath}} sur la [[Grand-Place de Mons]] en 1976.
</gallery>


=== Géants disparus ===
Le 9 juin 1991, le Cheval Bayard a défilé à Lille dans un cortège des géants animaliers. Selon les responsables de la société qui l'anime, Bayard devait être considéré comme l'«ambassadeur» de la ville d'Ath. Cette sortie fut qualifiée d'«exceptionnelle et unique» <ref>JP Ducastelle, ''Ath ou la force des traditions'', p.94</ref>.
En effet, avant 1794, année où les Jacobins brulèrent les géants, « symboles de l’ancien régime » plusieurs [[corporation]]s de métiers défilaient dans le cortège, dont les tailleurs (la présence de l'aigle dans le cortège actuel en témoigne), les boulangers, les poissonniers{{etc.}}


Les boulangers accompagnaient un cygne, dont la blancheur rappelait celle de la farine. Comme la plupart des animaux gigantifiés de l’époque, le cygne devait être chevauché par un enfant, symbole de la domination humaine sur l’animal. En 1807, les vingt-trois boulangers de la ville émettent le souhait de redonner vie à leur bel oiseau. Le coût estimé de la construction s'élevait à {{unité|414|francs}}. Le projet a avorté.
==Détermination de la date==
La ducasse d'Ath s'ouvre officiellement la veille du 4{{e}} dimanche d'août et se clôture le 8 septembre.


Les poissonniers défilaient pour leur part en compagnie d’un triton. Il devait s’agir, non du [[Triton (amphibien)|triton]], un amphibien urodèle mais de [[Triton (mythologie)|Triton]], une divinité marine mineure dans la [[mythologie grecque]], fils de [[Poséidon]] et d’[[Amphitrite]]. On le représentait avec un buste d’humain, une queue de dauphin, des cheveux en algues, une conque et un trident dans les mains. Il n’existe aucune trace de velléités de restauration<ref>Conférence (« Portés disparus ») de Christian Cannuyer et Laurent Dubuisson, organisée par « Rénovation du cortège », le 14 août 2013, Ath.</ref>.
La première mention de la date de la ducasse se trouve dans la ''Description de la Ville d'Ath''<ref>J. Zuallart, ''La description de la Ville d'Ath, contenant sa fondation et imposition de son nom aussi de ses lieux et édifices publics, ses privilègs'', Ath, 1610, réedition Ath, 1846, p. 39.</ref> publiée en 1610 par [[Jean Zuallart]] : la procession a lieu « tous les ans, le dimanche le plus proche de la décollation saint Jean-Baptiste ». L'origine de la ducasse d'Ath est une procession de dédicace, c'est-à-dire la commémoration du saint patron de la paroisse. On fête [[saint Julien de Brioude|saint Julien]] le 28 août. Dans le répertoire des reliques hainuyères publié par P. Brasseur en 1658<ref>P. Brasseur, ''Sancta sanctorum Hannoniae..., Mons, 1658, p. 49</ref>, on peut lire : {{Début citation}}L'église paroissiale de Saint-Julien martyr, patron de cette cité (fêté le 28 août selon le martyrologe romain) a été transférée en 1393 du Vieux-Ath dans la ville (neuve) ; chaque année on célèbre la dédicace solennelle de cette église et de la ville le dimanche le plus proche de la fête de saint Jean décollé, c'est-à-dire, ordinairement, le quatrième de ce même mois d'août.{{fin citation}}
Dans il peut arriver que cette fête ne correspondent pas au 4{{e}} dimanche d'août. Une chanson du {{s-|XV|e}}<ref>C.J. Bertrand, ''Histoire de la Ville d'Ath'', Mons, Duquesne-Masquillier, 1906. {{OCLC|19891921}}, p. 313 et suiv.</ref> raconte la consécration de la nouvelle église de Saint-Julien, le [[4 juillet]] [[1415]]
<center><poem>
Le dimenche, ce m'est advis
Au-devant le décollement
De Saint-Jehan, pour insément
Le continuer toudis.</poem></center>
Il s'agit donc bien du dimanche avant (et non le plus proche) le 29 août. Dans ce cas, c'est toujours le 4{{e}} dimanche d'août.


=== Exotisme ===
Le 8 septembre, dernier jour de la ducasse, est le jour de la [[Nativité de Marie|Nativité de Notre-Dame]] dont l'image, portée par les échevins, précédait le Magistrat dans l'ancienne procession.
Au {{s-|XIX}}, de nombreux groupes du cortège rappellent la tradition des carnavals et des cavalcades. On trouve la trace, pendant une quinzaine d'années, d'un char des Chinois : une pagode occupée par un empereur entouré d'une chorale de mandarins. Un char des Écossais représente une grotte avec un roi et une reine. Le char des Indiens tiendra dix ans. Quarante Athois à la tête noircie, avec un anneau dans le nez sont munis d'arc et de flèches. Il s'agit en fait d'un mélange d’Africains, d'Indiens d'Amérique et d'Inde. Les Bédouins et les Grecs sont également mis à l'honneur. Il ne subsiste de nos jours de cet exotisme que le « Sauvage » sur la [[Barque des pêcheurs napolitains]]<ref>''Ducasse d'Ath'', supplément de ''L'Avenir'', août 2013.</ref>.


== Détermination de la date ==
== Calendrier ==
La ducasse d'Ath s'ouvre officiellement la veille du {{4e|dimanche}} d'août et se clôture le {{date-|8|septembre}}.
Le calendrier officiel est fixé par l'administration communale, conformément à la tradition<ref>Les informations de ce chapitre proviennent des souvenirs personnels de l'[[Utilisateur:daniel71953|auteur]] principal de cet article. Elles peuvent être vérifiées sur le [http://www.ath.be site officiel de la ville d'Ath], le site de [http://www.renovationducortege.be Rénovation du Cortège] et dans la presse locale</ref>.


La première mention de la date de la ducasse se trouve dans la ''Description de la Ville d'Ath''<ref>J. Zuallart, ''La description de la Ville d'Ath, contenant sa fondation et imposition de son nom aussi de ses lieux et édifices publics, ses privilègs'', Ath, 1610, réedition Ath, 1846, {{p.|39}}.</ref> publiée en 1610 par [[Jean Zuallart]] : la procession a lieu « ''tous les ans, le dimanche le plus proche de la décollation de saint Jean-Baptiste'' ». L'origine de la ducasse d'Ath est une procession de dédicace, c'est-à-dire la commémoration du saint patron de la paroisse. On fête [[Julien de Brioude|saint Julien]] le {{date-|28|août}}. Dans le répertoire des reliques hainuyères publié par {{nobr|P. Brasseur}} en 1658<ref>P. Brasseur, ''{{langue|la|Sancta sanctorum Hannoniae…}}'', Mons, 1658, {{p.|49}}.</ref>, on peut lire : {{Début citation bloc}}''L'église paroissiale de Saint-Julien martyr, patron de cette cité (fêté le {{date-|28|août}} selon le martyrologe romain) a été transférée en 1393 du Vieux-Ath dans la ville (neuve) ; chaque année on célèbre la dédicace solennelle de cette église et de la ville le dimanche le plus proche de la fête de saint Jean décollé, c'est-à-dire, ordinairement, le quatrième de ce même mois d'août.''{{fin citation bloc}}
===Premiers préparatifs===
Par contre, une chanson du {{s-|XV}}<ref>{{harvsp|C.J. Bertrand|1906|p=313 et suiv}}.</ref> raconte la consécration de la nouvelle église de Saint-Julien, le {{date-|4 juillet 1415}} :
<poem class="center">
''Le dimenche, ce m'est advis''
''Au-devant le décollement''
''De Saint-Jehan, pour insément''
''Le continuer toudis.''</poem>
On désigne ainsi le dimanche avant le {{date-|29|août}}, et non le plus proche. Dans ce cas, il s'agit toujours du {{4e|dimanche}} d'août.


Le {{date-|8|septembre}}, dernier jour de la ducasse, est le jour de la [[Nativité de Marie|Nativité de Notre-Dame]] dont l'image, portée par les échevins, précédait le Magistrat dans l'ancienne procession.
Un quinzaine de jours avant le cortège, des ouvriers communaux procèdent au dépoussiérage et nettoyage des chars. Quelques retouches y sont apportées. Le cheval Bayard est débâché.


== Calendrier ==
Les essayages et retouches des costumes des figurants ont lieu à l'Académie de musique.
Le calendrier officiel est fixé par l'administration communale, conformément à la tradition<ref group="alpha">Les informations de ce chapitre peuvent être vérifiées sur le [http://www.ath.be site officiel de la ville d'Ath], le site de [http://www.renovationducortege.be Rénovation du Cortège] et dans la presse locale : ''La Vie athoise'', [[le Courrier de l'Escaut]], [[Nord Éclair]], dans leurs éditions précédant et suivant immédiatement le {{4e|dimanche}} d'août.</ref>.


=== Premiers préparatifs ===
La dernière semaine, les groupes des Bleus, des Hallebardiers et des Hommes d'armes répètent leurs évolutions. Les habilleurs ([[Ducasse_d'Ath#Les_habilleurs|voir ci-dessous]]) commencent leur travail. David s'entraîne à terrasser Goliath. La ville est nettoyée à grandes eaux et les forains s'installent sur la grand-place et le quai Saint-Jacques. Les commerçants décorent leurs vitrines avec des sujets de circonstance. Les habitants pavoisent leurs maisons aux couleurs de la ville.
Une quinzaine de jours avant le cortège, des ouvriers communaux procèdent au dépoussiérage et au nettoyage des chars. Quelques retouches y sont apportées. Le [[cheval Bayard (géant d'Ath)|cheval Bayard]] est débâché. Les essayages et retouches des costumes des figurants ont lieu à l'Académie de musique. La dernière semaine, les groupes des Bleus, des Hallebardiers et des Hommes d'armes répètent leurs évolutions. Les habilleurs ([[#Les habilleurs|voir ci-dessous]]) commencent leur travail. David s'entraîne à terrasser Goliath. La ville est nettoyée à grandes eaux et les forains s'installent sur la Grand-Place et le quai Saint-Jacques. Les commerçants décorent leurs vitrines avec des sujets de circonstance. Les habitants pavoisent leurs maisons aux couleurs de la ville.


=== Vendredi ===
=== Vendredi ===
[[Image:Tirant l'Ancien.jpg|thumb|upright=0.8|Tirant l'Ancien]]
[[Fichier:Tirant l'Ancien.jpg|thumb|left|upright|Tirant l'Ancien.]]
Vers 15h, [[Ambiorix (géant d'Ath)|Tirant l'ancien]] assiste au tournoi de [[tir à l'arc]] sur perche verticale organisé sur l'Esplanade par la ''Société royale les archers St-Nicolas'' d' [[Irchonwelz]] : le Grand-Prix du Mayeur. Le géant parcourt ensuite les rues du centre-ville et danse au son d'une petite fanfare formée pour l'occasion.


Vers {{heure|15}}, [[Ambiorix (géant d'Ath)|Tirant l'ancien]] assiste au tournoi de [[tir à l'arc]] sur perche verticale organisé sur l'Esplanade par la ''Société royale les archers St-Nicolas'' d'[[Irchonwelz]] : le Grand-Prix du Mayeur. Le géant parcourt ensuite les rues du centre-ville et danse au son d'une petite fanfare formée pour l'occasion.
Dans chaque famille on prépare la traditionnelle « [[b:Livre de cuisine/tarte à masteilles|tarte à masteilles]] » qu'on dégustera le lendemain en fin d'après-midi.


Dans chaque famille on prépare la traditionnelle « [[b:Livre de cuisine/tarte à masteilles|tarte à masteilles]] » qu'on dégustera le lendemain en fin d'après-midi.
À partir de 22h a lieu le « brûlage des marronnes » de Gouyasse. Selon la tradition populaire, la veille de son mariage le marié brûle ses pantalons (''marrones'' en dialecte [[picard]]) bourrés de paille et de pétards. C'est ce que l'on appelle communément l'« enterrement de sa vie de garçon », souvent suivi d'une sortie bien arrosée entre garçons.

[[Fichier:Video_006.ogv|thumb|Le brûlage marronnes 2007]]
[[Fichier:Video 006.ogv|thumb|Le « brûlage des marronnes » 2007.]]

À partir de {{heure|22}} a lieu le « brûlage des marronnes » de Gouyasse. Selon la tradition populaire, la veille de son mariage le marié brûle ses pantalons (''marronnes'' en dialecte [[picard]]) bourrés de paille et de pétards. C'est ce que l'on appelle communément l'« enterrement de sa vie de garçon », souvent suivi d'une sortie bien arrosée entre garçons.


=== Samedi ===
=== Samedi ===
Midi marque le début officiel de la Ducasse. Des jeunes Athois se donnent rendez-vous pour faire sonner Marie-Pontoise, la « grosse cloche », le [[Bourdon (musique)|bourdon]] de l'église Saint-Julien.
Midi marque le début officiel de la ducasse. Des jeunes Athois se donnent rendez-vous pour faire sonner Julienne{{Référence nécessaire}}, la « grosse cloche », le [[Bourdon (musique)|bourdon]] de l'église Saint-Julien.
[[Image:Samedi 026.jpg|thumb|Pendant les Vêpres Gouyasse 2007]]
À 15h, au son d'airs de procession, précédé par le groupe des [[Les Bleus (Ducasse d'Ath)|Bleus]], [[Monsieur et madame Goliath]], [[Goliath (géant d'Ath)|Goliath]] et sa future [[Madame Goliath (géant d'Ath)|femme]] se dirigent vers le « Pont du Gadre » où ils danseront pour la première fois, dans la foule émue jusqu'aux larmes, le traditionnel « [[s:Grand Gouyasse|Grand Gouyasse]] ». Ils ont ensuite prendre place devant l'église où ont lieux les « Vêpres Gouyasse ». Le doyen de la paroisse accueille les autorités communales, leurs invités, des personnalités locales et un nombreux public, venus assister à la cérémonie. Celle-ci est solennisée par la chorale athoise ''Rencontre''<ref>[http://home.scarlet.be/choralerencontre La Chorale Rencontre]</ref> ou une chorale amie. Le dialecte local est mis à l'honneur par la lecture d'un texte en [[picard]], mettant en scène de manière humoristique des aspects de la Ducasse et l'actualité. Ensuite, le cortège se remet en route vers la grand-place au son d'airs endiablés avec forces embrassades des nouveaux mariés.
[[Fichier:SamediDucasseAth.ogv|thumb|Après les Vêpres Gouyasse. Les nouveaux mariés dansent devant Saint Julien]]
Vers17h, devant l'hôtel de ville, tout le monde retient son souffle. Attesté à Ath dès 1487, le jeu-combat est représenté lors de la procession de la fin août en l’honneur de Saint Julien. Aujourd’hui, Ath peut s’enorgueillir d’être la seule ville européenne où un « mystère » biblique médiéval continue d’être mis en scène depuis le {{s|XV|e}}. Le jeu-parti se décompose en deux éléments : un dialogue et un combat. Au cours du « combat », l’enfant qui incarne le berger David doit lancer une balle dans le « regard » (ouverture dans le panier) de Goliath. L’échec du berger n’est pas un signe de mauvais présage pour la cité mais, s’il est vainqueur, le public peut assister à une danse supplémentaire « Grand Gouyasse ».


[[Fichier:Ath Ducasse2007 vepres.jpg|thumb|left|Pendant les Vêpres Gouyasse 2007.]]
En patois local, le dialogue entre Goliath (par la voix d’un porteur) et David est appelé le « bonimée » (en français, le boniment). De génération en génération, il s’est transmis de bouche à oreille de porteur. Certains passages en sont par conséquent devenus presque incompréhensibles. Il est publié pour la première fois par Emmanuel Fourdin en 1869<ref>E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', dans les ''Annales du Cercle Archéologique de Mons'', Mons, t, IX, 1869</ref>.


À {{heure|15}}, au son d'airs de procession, précédé par le groupe des [[Les Bleus (ducasse d'Ath)|Bleus]], [[Goliath (géant d'Ath)|Goliath]] et sa future [[Madame Goliath (géant d'Ath)|femme]] se dirigent vers le « Pont du Gadre » où ils danseront pour la première fois, dans la foule émue jusqu'aux larmes, le traditionnel « [[s:Grand Gouyasse|Grand Gouyasse]] ». Ils vont ensuite prendre place devant l'église où ont lieu les « Vêpres Gouyasse ». Le [[Doyenné (christianisme)|doyen]] de la paroisse accueille les autorités communales, leurs invités, des personnalités locales et un nombreux public, venus assister à la cérémonie. Celle-ci est solennisée par la chorale athoise ''Rencontre''<ref name="page chorale" /> ou une chorale amie. Le dialecte local est mis à l'honneur par la lecture d'un texte en [[picard]], mettant en scène de manière humoristique des aspects de la ducasse et l'actualité. Ensuite, le cortège se remet en route vers la Grand-Place au son d'airs endiablés avec forces embrassades des nouveaux mariés.
En 2004, le texte du « bonimée » a fait l'objet d'une étude<ref>C. Cannuyer, C. Hespel, ''David affronte Goliath. Origine et histoire du Bonimée'', Rénovation du cortège, Ath, 2006</ref> qui montre que son origine est probablement l'histoire du combat de David et Goliath racontée par [[Guillaume du Bartas]] (1544-1590) dans la ''Seconde semaine (Les Trophées)'' (1584).

[[Fichier:SamediDucasseAth.ogv|thumb|Après les Vêpres Gouyasse. Les nouveaux mariés dansent devant Saint Julien.]]

Vers {{heure|17}}, devant l'hôtel de ville, tout le monde retient son souffle. Attesté à Ath dès 1487, le jeu-combat est représenté lors de la procession de la fin août en l’honneur de saint Julien. Aujourd’hui, Ath peut s’enorgueillir d’être probablement la seule ville européenne où un « mystère » biblique médiéval continue d’être mis en scène depuis le {{s-|XV}}<ref>C. Cannuyer, C. Hespel, ''David affronte Goliath. Origine et histoire du Bonimée'', Rénovation du cortège, Ath, 2006, {{p.|6}}.</ref>. Le jeu-parti se décompose en deux éléments : un dialogue et un combat. Au cours du « combat », l’enfant qui incarne le berger David doit lancer une balle dans le « regard » (ouverture dans le panier) de Goliath. L’échec du berger n’est pas un signe de mauvais présage pour la cité mais, s’il est vainqueur, le public peut assister à une danse supplémentaire « Grand Gouyasse ». En 2016, David a terrassé Goliath après avoir échoué en 2015.

En patois local, le dialogue entre Goliath (par la voix d’un porteur) et David est appelé le « bonimée » (en français, le boniment). De génération en génération, il s’est transmis de bouche à oreille de porteur. Certains passages en sont par conséquent devenus presque incompréhensibles. Il est publié pour la première fois par Emmanuel Fourdin en 1869<ref name="Fourdin">{{harvsp|Fourdin|1869|p=}}.</ref>. En 2004, le texte du « bonimée » a fait l'objet d'une étude<ref>C. Cannuyer, C. Hespel, ''David affronte Goliath. Origine et histoire du Bonimée'', Rénovation du cortège, Ath, 2006.</ref> qui montre que son origine est probablement l'histoire du combat de David et Goliath racontée par [[Guillaume du Bartas]] (1544-1590) dans la ''Seconde semaine (Les Trophées)'' (1584).


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{| class="toccolours" border="0" cellpadding="2" cellspacing="10" align="center" style="margin:0.5em; "
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<poem>
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Ligne 205 : Ligne 226 :
Tes oiseaux cajolés
Tes oiseaux cajolés
Assurent mes frions.
Assurent mes frions.
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<poem>
DAVID
DAVID


Ligne 218 : Ligne 239 :
Un Dieu toujours vainqueur,
Un Dieu toujours vainqueur,
Sa main justement forte.
Sa main justement forte.
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Ligne 231 : Ligne 252 :
Oserais-tu me combattre?
Oserais-tu me combattre?
Avec tant d'avantages?
Avec tant d'avantages?
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DAVID
DAVID


Ligne 245 : Ligne 266 :
De mon bras
De mon bras
Que j'en tire la vengeance!
Que j'en tire la vengeance!
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(Lançant sa fronde)
(Lançant sa fronde)


Ligne 257 : Ligne 278 :


Je n'sus nieu co mort!
Je n'sus nieu co mort!
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À 20h, commence, sur la grand-place, le concert de la Fanfare royale Union de Saint-Martin dont la deuxième partie sera interrompue par le passage du groupe du [[Le Canon du Mont Sarah|Canon du Mont Sarah]] qui sort aux flambeaux à travers la ville. Anne-Marie Leroy harangue la foule dans le dialecte local. La fanfare accompagne l'air de la [[Muette de Portici]]. Le concert se termine par un florilège d'airs et de chansons de ducasse.
À {{heure|20}} commence, sur la Grand-Place, le concert de la Fanfare royale Union de Saint-Martin, dont la deuxième partie sera interrompue par le passage du groupe du [[Canon du Mont Sarah]], qui sort aux flambeaux à travers la ville. Anne-Marie Leroy harangue la foule dans le dialecte local. La fanfare accompagne l'air de [[la Muette de Portici]]. Le concert se termine par un florilège d'airs et de chansons de ducasse.


=== Dimanche ===
=== Dimanche ===
Au petit matin, vers 7 h, depuis 1981, quelques membres de la [[Clique (musique)|clique]] des pompiers athois réveillent la population au son du tambour. Ce moment est appelé : « Gare al tarte ».
Depuis 1981<ref>[http://www.ath.be/default.asp?V_DOC_ID=1604 Site officiel de la Ville d'Ath].</ref>, au petit matin, vers {{heure|7}}, quelques membres de la [[Clique (musique)|clique]] des pompiers athois réveillent la population au son du tambour. Ce moment est appelé : « Gare al tarte ». Un peu plus tard, les Marins anciennement appelés « Braves de la Dendre » vont chercher le « Sauvage » de la [[Barque des pêcheurs napolitains]] à son domicile, et la compagnie des [[Les Bleus (ducasse d'Ath)|Bleus]] se rend chez leur commandant avant de rejoindre la gare où se forme le cortège du matin.


À {{heure|9|45}}, la grosse cloche de l'église Saint-Julien sonne pour marquer le début du cortège (une tradition qui date de 1970) qui commence à la [[gare d'Ath]] et suit un circuit bien défini qui se termine à l'Esplanade. L'après-midi, vers {{nobr|15 heures}}, le cortège repart en sens inverse. En fin de cortège, une foule fervente accompagne les géants jusqu'au hangar communal. Un hommage est alors rendu aux pompiers victimes de la [[Explosion de gaz de Ghislenghien|Catastrophe de Ghislenghien]]. Tous les cinq ans depuis 1981, un [[Rondeau (danse)|rondeau]] réunit l'ensemble des géants sur la place [[Ernest François Cambier|Ernest Cambier]].
Un peu plus tard, les « Braves de la Dendre » vont chercher le « Sauvage » de la [[Barque des pêcheurs napolitains]] à son domicile, chaussée de Mons et la compagnie des [[Les Bleus (Ducasse d'Ath)|Bleus]] se rend chez leur commandant avant de rejoindre la gare où se forme le cortège du matin.

À 9h45, la grosse cloche de l'église Saint-Julien sonne pour marquer le début du cortège (une tradition qui date de 1970) qui commence à la gare d'Ath et suit un circuit bien défini qui se termine à l'Esplanade. L'après-midi, vers 15 heures, le cortège repart en sens inverse.

En fin de cortège, une foule fervente accompagne les géants jusqu'au hangar communal. Un hommage est rendu aux pompiers victimes de la [[Catastrophe de Ghislenghien]]. Tous les 5 ans depuis 1981, un rondeau réunit l'ensemble des géants sur la place [[Ernest Cambier]].


=== Lundi ===
=== Lundi ===
Toute la journée, les géants se promènent individuellement, accompagnés par un tambour, dans différents quartiers de la ville pour recevoir les remerciements des Athois avec comme point fort, à {{heure|15}}, un rassemblement au [[Maison de retraite|home]] et à l'hôpital. L'après-midi, diverses animations sont au programme sur l'Esplanade, notamment un concours de [[tir à l'arc]]. La fanfare de Moulbaix parade sur la plaine avant un festival de [[montgolfière]]s.


Pour la première fois, le Cheval Bayard sortira également le lundi avec les autres géants.
Toute la journée, les géants se promènent individuellement, accompagné par un tambour, dans différents quartiers de la ville pour recevoir les remerciements des Athois avec comme point fort à 15 h, un rassemblement au [[Maison de retraite|home]] et à l'hôpital.

L'après-midi, diverses animations sont au programme sur l'Esplanade, notamment un [[tir à l'arc]]. La fanfare de Moulbaix parade sur la plaine avant un festival de [[montgolfière]]s.


=== Du « lundi de la ducasse » au « 8 de septembre » ===
=== Du « lundi de la ducasse » au « 8 de septembre » ===
Le vendredi, un marché nocturne rassemble les commerçants locaux et extérieurs dans le centre-ville.
Le vendredi, un marché nocturne rassemble les commerçants locaux et extérieurs dans le centre-ville.


Les samedi et dimanche qui suivent la ducasse, au théâtre « le Palace », la troupe des
Les samedi et dimanche qui suivent la ducasse, au théâtre « le Palace », la troupe des
''[[Les Matelots de la Dendre|Matelots de la Dendre]]''<ref>[http://www.matelots.be Site officiel des Matelots de la Dendre]</ref> (active à Ath depuis 1853) présente leur traditionnel gala d'[[opérette]]. En 2010, ils joueront ''Viva Napoli'' de [[Francis Lopez]].
''[[Les Matelots de la Dendre|Matelots de la Dendre]]''<ref>[http://www.matelots.be Site officiel des Matelots de la Dendre].</ref> (active à Ath depuis 1853) présente leur traditionnel gala d'[[opérette]]. En 2013, ils jouent ''Valses de Vienne'', une opérette à grand spectacle sur une musique de [[Johann Strauss]], père et fils.


Le 8 septembre (à Ath on dit « ''le 8 de septembre'' » et on ne prononce pas le '''p''') est le dernier jour de la ducasse. À 14h30, a lieu le Grand Prix de la Ville d'Ath de [[balle pelote]]. Mais le point culminant est le traditionnel souper aux moules (Voir plus bas : traditions de ducasse).
Le {{nobr|8 septembre}} (à Ath on dit « ''le 8 de septembre'' » et on ne prononce pas le '''p''') est le dernier jour de la ducasse. À {{heure|14|30}}, a lieu le Grand Prix de la Ville d'Ath de [[balle pelote]]. Mais le point culminant est le traditionnel souper aux moules (voir plus bas : [[#Traditions de ducasse|traditions de ducasse]]). La journée et les festivités se terminent par un concert de la fanfare ''L'Union de Lorette''<ref name="UDLor">[http://www.harmonieuniondelorette.be Site officiel de la fanfare ''Union de Lorette''].</ref> qui exécute à la fin un dernier « Grand Gouyasse » avant que n'éclate le feu d'artifice de clôture.

La journée et les festivités se terminent par un concert de la fanfare ''L'Union de Lorette''<ref>[http://www.harmonieuniondelorette.be Site officiel de la fanfare ''Union de Lorette'']</ref> qui exécute en final un dernier « Grand Gouyasse » avant que n'éclate le feu d'artifice de clôture.


== Ordonnance du cortège ==
== Ordonnance du cortège ==
===Moyen Âge===
=== Moyen Âge ===
Si l'on en croit Fourdin<ref>E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique''</ref>, les confréries ouvrent la marche, accompagnées de leurs valets, de leurs torches et de leurs châsses. La confrérie de Saint-Éloi la plus ancienne la première, suivie des enfants de l'école dominicale (on notera que celle-ci n'a été organisée qu'en 1584 selon Dewert<ref>Jules Dewert, ''Histoire de la Ville d'Ath'', p.157</ref>, en 1586 selon Bertrand<ref>C.J. Bertrand, ''Histoire de la Ville d'Ath'', p. 392</ref>) et des orphelins. Viennent alors toutes les autres corporations (l'auteur reprend dans son énumération, en signalant d'ailleurs le fait, toutes celles qui existaient vers 1650), les confrères qui ont accompli le voyage de Compostelle ou de Lorette, les serments, les Pères capucins et récollets, les associations pieuses, le collège représenté par le premier de chaque classe, les échevins précédés de porteurs de torches, le châtelain et ses gens. Le clergé des deux paroisses clôture le défilé. Quant aux « histoires » et personnages, ils s'intercalent entre les divers corps de métier<ref>E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', p. 20</ref>.
Si l'on en croit Fourdin<ref name=Fourdin/>, les confréries ouvrent la marche, accompagnées de leurs valets, de leurs torches et de leurs châsses. La confrérie de Saint-Éloi - la plus ancienne - la première, suivie des enfants de l'école dominicale (on notera que celle-ci n'a été organisée qu'en 1584 selon Dewert<ref>Jules Dewert, ''Histoire de la Ville d'Ath'', {{p.|157}}.</ref>, en 1586 selon Bertrand<ref>{{harvsp|C.J. Bertrand|1906|p=392}}.</ref>) et des orphelins. Viennent alors toutes les autres corporations (l'auteur reprend dans son énumération, en signalant d'ailleurs le fait, toutes celles qui existaient vers 1650), les confrères qui ont accompli le [[Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle]] ou de [[Sainte Maison de Lorette|Lorette]], les serments, les Pères [[Frères mineurs capucins|capucins]] et [[Frères mineurs récollets|récollets]], les associations pieuses, le collège représenté par le premier de chaque classe, les [[échevin]]s précédés de porteurs de torches, le [[Châtelain (titre)|châtelain]] et ses gens. Le clergé des deux paroisses clôture le défilé. Quant aux « histoires » et personnages, ils s'intercalent entre les divers corps de métiers<ref>{{harvsp|Fourdin|1869|p=20}}.</ref>.

===Sous l'Ancien Régime===
R. Meurant, grand spécialiste des géants processionnels, a découvert, encarté dans le programme de 1807<ref>) A.V.A., ''Fêtes publiques, cérémonies, rejouissances, 1725-1830, H/I, Programme de l'ordre et de la marche de la Procession de la Dédicace de la ville d'Ath le 23 août 1807'', fait le 19 août 1807</ref>, un manuscrit anonyme non daté, du {{s-|XVIII|e}} ou du début du {{s-|XIX|e}}, qui reprend l'ordonnance de la procession à une date indéterminée mais qu'il croit pouvoir situer entre 1715 et 1743.


=== Sous l'Ancien Régime ===
Les orphelins et les petites écoles ouvrent la marche avant les « corps de métiez avec leurs reliques » : [[Éloi de Noyon|saint Éloi]], les orfèvres avec un char de triomphe ; [[saint Joseph]], les charpentiers avec saint Joseph et la Vierge sur un âne ; [[saint Aubert]], les boulangers avec un « cigne » ; [[saint Jean-Baptiste]], les bouchers avec saint Jean-Baptiste et son agneau ; [[saint Maur]], les tailleurs avec une aigle; [[saint André]], les poissonniers avec un triton ; [[saint Michel]], la confrérie avec un char de triomphe.
R. Meurant, grand spécialiste des géants processionnels, a découvert, encarté dans le programme de 1807<ref>A.V.A., ''Fêtes publiques, cérémonies, rejouissances, 1725-1830, H/I, Programme de l'ordre et de la marche de la Procession de la Dédicace de la ville d'Ath le 23 août 1807'', fait le 19 août 1807</ref>, un manuscrit anonyme non daté, du {{s-|XVIII}} ou du début du {{s-|XIX}}, qui reprend l'ordonnance de la procession à une date indéterminée mais qu'il croit pouvoir situer entre 1715 et 1743.


Viennent ensuite tous les tireurs à l'arc avec « un tijran » ; saint Roch, la confrérie des arbalestriers ; les canonniers avec « un samson » ; les étudiants ; Goliath et sa femme ; le char de la ville avec la Mairie ; différentes images de la sainte Vierge accompagnées des Pères capucins et récollets ; le clergé des deux paroisses ; le gouverneur de la ville et le « chatelin ».
Les orphelins et les petites écoles ouvrent la marche avant les « corps de métiez avec leurs reliques » : [[Éloi de Noyon|saint Éloi]], les orfèvres avec un char de triomphe ; [[Joseph (Nouveau Testament)|saint Joseph]], les charpentiers avec saint Joseph et la Vierge sur un âne ; [[Aubert de Cambrai|saint Aubert]], les boulangers avec un « cigne » ; [[Jean le Baptiste|saint Jean-Baptiste]], les bouchers avec saint Jean-Baptiste et son agneau ; [[saint Maur]], les tailleurs avec une aigle; [[André (apôtre)|saint André]], les poissonniers avec un triton ; [[Michel (archange)|saint Michel]], la confrérie avec un char de triomphe. Viennent ensuite tous les tireurs à l'arc avec « un tijran » ; saint Roch, la confrérie des arbalestriers ; les canonniers avec « un samson » ; les étudiants ; Goliath et sa femme ; le char de la Ville avec la Mairie ; différentes images de la sainte Vierge accompagnées des Pères capucins et récollets ; le clergé des deux paroisses ; le gouverneur de la ville et le « chatelin ». Le premier char qui y est cité doit être celui de l'Église triomphante au sommet duquel trônerait [[Cécile de Rome|sainte Cécile]] entourée de jeunes filles chantant les louanges de l'Eternel<ref>{{harvsp|Fourdin|1869|p=16}}.</ref> et la confrérie de Saint-Éloi l'entretient. La composition du deuxième - celui de la confrérie saint Michel - dans sa reconstitution du début du {{s-|XIX}} porte à croire qu'il descend de l'éclide médiévale (petit char). Enfin, le char de la Ville, construit en 1715, est garni de plumes, de crépines<ref name="Meurant35">{{harvsp|Meurant|1981|p=35}}.</ref> et d'autres attributs dorés<ref name="Meurant35"/>. L'Empereur l'occupe, vêtu d'un manteau garni d'hermine et des enfants haut perchés. Quant aux groupes, la [[Fuite en Égypte]] est la figuration médiévale. Saint Jean-Baptiste est accompagné d'un agneau.


D'autre part, le Cygne des boulangers, l'Aigle des tailleurs, le Triton des poissonniers sont-ils les « pièces nouvelles » dont, en 1715, le Conseil demandait la création aux confréries ? Nul ne le sait, si ce n'est leur présence, attestée d'ailleurs par un seul document. On note la présence du Tirant des archers, les confrères de [[Sébastien (martyr)|saint Sébastien]] vêtus d'écarlate chamarré et du Samson des canonniers de [[Marguerite d'Antioche|sainte Marguerite]], en uniforme complet bleu, parement rouge, galonné d'argent, qui tirent des salves pendant la procession. Quant à Goliath et à sa femme, la structure est, comme de nos jours, composée d'un tronc de cône surmonté d'un « corsage » - tous deux en osier - et qui sont portés au moyen d'« espalières », de « berteilles », de « cingles » (courroies)<ref name="Meurant36">{{harvsp|Meurant|1981|p=36}}.</ref>. Chaque année, on les monte, on les habille, après avoir « lavé, empoissé et lustré<ref name="Meurant36"/> » leurs robes de coton et nettoyé les « paniers ». On ignore tout de leurs accessoires, de leur poids, de leur taille. Une indication cependant : en 1753, Goliath n'a qu'un porteur<ref name="Meur_137"/>.
Le premier char qui y est cité doit être celui de l'Église triomphante au sommet duquel trônerait [[sainte Cécile]] entourée de jeunes filles chantant les louanges de l'Eternel<ref>E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', p. 16 </ref> et la confrérie de Saint-Éloi l'entretient. La composition du deuxième - celui de la confrérie saint Michel - dans sa reconstitution du début du {{s-|XIX|e}} porte à croire qu'il descend de l'éclide médiévale (petit char). Enfin, le char de la ville, construit en [[1715]], est garni de plumes, de crépines<ref name="Meurant35">R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 35</ref> et d'autres attributs dorés<ref name="Meurant35"/>. L'Empereur l'occupe, vêtu d'un manteau garni d'hermine et des enfants haut perchés.


=== Époque contemporaine ===
Quant aux groupes, la [[Fuite en Egypte]] est la figuration médiévale. Saint Jean-Baptiste est accompagné d'un agneau. D'autre part, le Cygne des boulangers, l'Aigle des tailleurs, le Triton des poissonniers sont-ils les « pièces nouvelles » dont, en 1715, le Conseil demandait la création aux confréries ? Nul ne le sait, si ce n'est leur présence, attestée d'ailleurs par un seul document.
Voici par exemple l'ordonnance du cortège en 1820<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=283-284}}.</ref> :

On note la présence du Tirant des archers, les confrères de [[saint Sébastien]] vêtus d'écarlate chamarré et du Samson des canonniers de [[sainte Marguerite]], en uniforme complet bleu, parement rouge, galonné d'argent, qui tirent des salves pendant la procession.

Quant à Goliath et à sa femme, la structure est, comme de nos jours, composée d'un tronc de cône surmonté d'un « corsage » - tous deux en osier - et qui sont portés au moyen d'« espalières », de « berteilles », de « cingles » (courroies)<ref name="Meurant36">R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 36</ref>. Chaque année, on les monte, on les habille, après avoir « lavé, empoissé et lustré »<ref name="Meurant36"/> leurs robes de coton et nettoyé les « paniers ». On ignore tout de leurs accessoires, de leur poids, de leur taille. Une indication cependant : en [[1753]], Goliath n'a qu'un porteur<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 37</ref>

===Époque contemporaine===
Voici par exemple l'ordonnance du cortège en [[1820]]<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 283-284</ref> :
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<center>Fête communale de la ville d'Ath, le Dimanche 27 août 1820
<center>Fête communale de la ville d'Ath, le dimanche {{date-|27 août 1820}}
Grande Cavalcade
Grande Cavalcade
1er Sujet</center>
{{1er}} Sujet</center>
Les Orphelins.
Les Orphelins.
Saint Joseph et la Vierge fuyant en Égypte.
Saint Joseph et la Vierge fuyant en Égypte.
1er char de Triomphe.
{{1er}} char de Triomphe.
Saint Jean Baptiste avec son agneau.
Saint Jean Baptiste avec son agneau.
Le géant Samson.
Le géant Samson.
La compagnie de canonniers faisant des salves.
La compagnie de canonniers faisant des salves.
La compagnie des archers ayant à sa tête la figure colossale dite Tyran.
La compagnie des archers ayant à sa tête la figure colossale dite Tyran.
La Cavalcade des Étudiants en costume romain.
La Cavalcade des Étudiants en costume romain.
Les figures colossales de Goliath et de sa femme.
Les figures colossales de Goliath et de sa femme.
Le Berger David.
Le Berger David.
Le char de Jacob tiré par 40 enfans en costume égyptien chantant le Chœur de Joseph.
Le char de Jacob tiré par {{nobr|40 enfans}} en costume égyptien chantant le Chœur de Joseph.
Des Bergers et Bergères.
Des Bergers et Bergères.
Le 3e char de Triomphe.
Le {{3e}} char de Triomphe.
<center>2ème sujet</center>
<center>{{2e}} sujet</center>
Scène de Lodoïska
Scène de Lodoïska
Le pacha avec son État major et escadron de cavalerie.
Le pacha avec son État major et escadron de cavalerie.
Chants Barbares
Chants Barbares
Char des Belles entre deux hayes de Barbares.
Char des Belles entre deux hayes de Barbares.
Chœur de Lodoïska (musique).
Chœur de Lodoïska (musique).
L'autorité administrative.
L'autorité administrative.
L'autorité judiciaire.
L'autorité judiciaire.
La maréchaussée fermant la marche.
La maréchaussée fermant la marche.
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Le cortège de [[1919]] est tout-à-fait exceptionnel. Plus de {{formatnum:1500}} personnes y participent<ref>''Echo de la Dendre'', 17-8-1919</ref> :
Le cortège de 1919 est tout à fait exceptionnel. Plus de {{nombre|1500|personnes}} y participent<ref>''Echo de la Dendre'', 17 août 1919.</ref> :
{{Boîte déroulante début|titre= Le cortège de la Ducasse en 1919}}
{{Boîte déroulante/début|titre= Le cortège de la ducasse en 1919}}
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1. Groupe de tambours.
1. Groupe de tambours.
2. Sapeurs-pompiers.
2. Sapeurs-pompiers.
3. Ambiorix.
3. Ambiorix.
4. Les tribus éburonnes + char.
4. Les tribus éburonnes + char.
5. Samson.
5. Samson.
6. Compagnie des Canonniers-Arquebusiers, costumes du {{s-|XV|e}}.
6. Compagnie des Canonniers-Arquebusiers, costumes du {{s-|XV}}.
7. L'Aigle.
7. L'Aigle.
8. Corporations et métiers - ménétriers et apprentis portant des chefs-d'œuvre ({{s-|XVII|e}}).
8. Corporations et métiers - ménétriers et apprentis portant des chefs-d'œuvre ({{s-|XVII}}).
9. Combattants de 1830 avec musique des volontaires athois.
9. Combattants de 1830 avec musique des volontaires athois.
10. Trompettes militaires à cheval.
10. Trompettes militaires à cheval.
11. Char de la défense de Liège avec escorte de cavaliers.
11. Char de la défense de Liège avec escorte de cavaliers.
12. Villes martyres, groupe allégorique.
12. Villes martyres, groupe allégorique.
13. Drapeau belge porté par un cavalier en tenue nouvelle.
13. Drapeau belge porté par un cavalier en tenue nouvelle.
14. Alliés: groupe équestre en uniforme des nations de l'Entente et portant des étendards.
14. Alliés : groupe équestre en uniforme des nations de l'Entente et portant des étendards.
15. Les palmes de la victoire, groupes de dames à cheval.
15. Les palmes de la victoire, groupes de dames à cheval.
16. La Victoire (géant).
16. La Victoire (géant).
17. Musique militaire belge en tenue actuelle.
17. Musique militaire belge en tenue actuelle.
18. Les victoires belges, groupe de dames.
18. Les victoires belges, groupe de dames.
19. Char de l'Apothéose (Roi-soldat, Reine-infirmière, les héros de l'Yser).
19. Char de l'Apothéose (Roi-soldat, Reine-infirmière, les héros de l'Yser).
20. Les nations chantant la victoire (chorale mixte).
20. Les nations chantant la victoire (chorale mixte).
21. Les boy-scouts athois.
21. Les boy-scouts athois.
22. Les soldats de la grande guerre.
22. Les soldats de la grande guerre.
23. Le char de la Ville d'Ath.
23. Le char de la Ville d'Ath.
24. Goliath, sa femme et David.
24. Goliath, sa femme et David.
Ligne 372 : Ligne 378 :
27. La force publique
27. La force publique
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{{Boîte déroulante fin}}
{{Boîte déroulante/fin}}


Dès les [[Années 1930|années 30]], le cortège prend sa physionomie actuelle.
Dès les {{lnobr|années 1930}}, le cortège prend sa physionomie actuelle.


===Le cortège actuel===
=== Le cortège actuel ===
[[Fichier:Ath Ducasse2007 aigle.jpg|thumb|upright|left|L'Aigle à deux têtes.]]
Le cortège actuel suit un ordre immuable, fixé par la tradition <ref>''Guide de la Ducasse d'Ath'', brochure quadrilingue, Ath, 1993 et le DVD ''Ducasse 2008'', Reportage réalisé par la télévision communautaire ''[[No Télé]]''</ref>.
[[Image:Aigle2007.jpg|thumb|upright=0.8|left|L'Aigle à deux têtes]]


Le cortège actuel suit un ordre fixé par la tradition<ref>''Guide de la ducasse d'Ath'', brochure quadrilingue, Ath, 1993 et le DVD ''Ducasse 2008'', Reportage réalisé par la télévision communautaire ''[[Notélé]]''</ref>.
Les volontaires sapeurs pompiers (présent dans le cortège depuis 1885) défilent en tête. Leur popularité s'est accrue après la [[catastrophe de Ghislenghien]].


[[Fichier:Ath Ducasse2007 barque.jpg|thumb|upright|La Barque des pêcheurs napolitains.]]
L'[[Aigle a deux têtes (Géant processionnel)|Aigle à deux tête]] est accompagné de la [[fanfare]] de [[Meslin-l'Évêque]].
[[Image:Dimanche2007 barque.jpg|thumb|La Barque des pêcheurs napolitains]]
Le Groupe des 19 communes fut introduit en 1997 (pour le 20{{e}} anniversaire de la fusion des communes). Il présente le blason de la Ville d’Ath et les armoiries des 18 communes de l'entité.


Les volontaires sapeurs pompiers (présents dans le cortège depuis 1885) défilent en tête. Leur popularité s'est accrue après la [[Explosion de gaz de Ghislenghien|catastrophe de Ghislenghien]]. Suit l'[[Aigle à deux têtes (géant d'Ath)|Aigle à deux têtes]], accompagné de la [[fanfare]] de [[Meslin-l'Évêque]].
La [[Barque des pêcheurs napolitains]] est un char de fantaisie créé par la société chorale « [[Les Matelots de la Dendre]] ». Il défile dans le cortège en 1853 et en 1862 avant d'être pris en charge, en 1865, par la société des « Pêcheurs napolitains » puis par les « Braves de la Dendre ». Le « Sauvage » est présent depuis 1873 au moins.


La [[Barque des pêcheurs napolitains]] est un char de fantaisie créé par la société chorale « [[Les Matelots de la Dendre]] ». Il défile dans le cortège en 1853 et en 1862 avant d'être pris en charge, en 1865, par la société des « Pêcheurs napolitains » puis par les « Braves de la Dendre ». Le « Sauvage » est présent depuis 1873 au moins. Le [[Saint-Christophe de Flobecq]], monté sur [[échasse]]s, est attesté depuis 1462.
Le [[Saint-Christophe de Flobecq]], monté sur échasses, est attesté depuis 1462.


[[Les Bleus (Ducasse d'Ath|Les Bleus]], compagnie des canonniers [[arquebusier]]s, participent à la procession depuis le {{s-|XV|e}}, bien avant l'apparition du géant Samson.
[[Les Bleus (ducasse d'Ath)|Les Bleus]], compagnie des canonniers [[Arquebuse|arquebusiers]], participent à la procession depuis le {{s-|XV}}, bien avant l'apparition du géant [[Samson (géant d'Ath)|Samson]] qu'ils escortent. En effet, celui-ci, accompagné de la Royale Union des Fanfares Sainte Cécile de Moulbaix, ne fut créé qu'en 1679. Ensuite vient le groupe du [[Canon du Mont Sarah]], qui évoque la [[révolution belge]] de 1830. Il montre l'épisode où les patriotes athois, harangués par la dentellière Anne-Marie Leroy, s'emparèrent du canon des exercices de tir de l’ancienne confrérie des canonniers et l'emmenèrent à Bruxelles.


[[Fichier:CharHorti2008.jpg|thumb|Le char de l'Horticulture en 2008.]]
[[Samson (géant d'Ath)|Samson]], accompagné de la fanfare de Moulbaix, ne fut créé qu'en 1679.
[[Image:CharHorti2008.jpg|thumb|Le Char de l'Horticulture en 2008]]
[[Image:2009_Char_Agriculture.jpg|thumb|Le Char de l'Agriculture en 2009]]


Sur le [[char de l'horticulture]], la déesse [[Chloris (nymphe)|Flore]] trône sous un dais de style 1900 au-dessus d'un parterre de fleurs et de nymphes. Ce char décoratif a été créé en 1850 sous le nom de « char des Jeunes Filles ». Consacré à [[Vénus (mythologie)|Vénus]] en 1851, il deviendra par après le char de Flore (1860) puis de l'Horticulture (1876). Vient alors [[Ambiorix (géant d'Ath)|Ambiorix]], le [[Géants de processions et de cortèges|géant]] des [[archer]]s est attesté depuis le {{s-|XVIII}} sous le nom de Tirant. En 1850, il se métamorphose en [[Ambiorix]] pour évoquer l’histoire locale et nationale tout en gardant son arc et ses flèches. La fanfare d’[[Irchonwelz]] le fait danser.
Le groupe du [[Le Canon du Mont Sarah|Canon du Mont Sarah]] évoque la [[Révolution belge]] de 1830. Harangué par la dentellière Anne-Marie Leroy, les patriotes athois se sont emparés du canon des exercices de tir de l’ancienne confrérie des canonniers et l’ont emmené à Bruxelles.


Les [[hallebardier]]s sillonnent cette partie du cortège lors de leurs manœuvres. Ils escortent en fait le [[char des États provinciaux]], qui figurait dans le cortège organisé à Bruxelles à l'occasion du cinquantenaire des chemins de fer, sous le nom de char de la Musique des Marchands de la [[Hanse|Ligue hanséatique]]. Acheté par la Ville d'Ath en 1885, il a été transformé en char des États provinciaux pour rappeler que cette assemblée du comté de Hainaut s'est réunie à Ath en 1572. Le [[char de la navigation]], figurant en 1885 dans le même cortège que le précédent, évoque une barge qui assurait la liaison entre [[Bruges]] et [[Gand]] au {{s-|XVI}}.
Sur le [[Char de l'horticulture]], la déesse [[Chloris (nymphe)|Flore]] trône sous un dais de style 1900 au-dessus d'un parterre de fleurs et de nymphes. Ce char décoratif a été créé en 1850 sous le nom de « char des Jeunes Filles ». Consacré à [[Vénus (mythologie)|Vénus]] en 1851, il deviendra par après le char de Flore (1860) puis de l'Horticulture (1876).


[[Melle Victoire (géant d'Ath)|{{Mlle|Victoire}}]] a été créée en 1793 pour célébrer une victoire des Autrichiens sur les Français. Détruite en 1794, elle fut recréée en 1860. Elle symbolise la Ville d'Ath dont elle porte les couleurs : violet, blanc et jaune. C'est la fanfare de Lorette qui la fait danser.
Dans le cortège de la Ducasse d'Ath, [[Ambiorix (géant)|Ambiorix]], le [[Géants de processions et de cortèges|géant]] des [[archer]]s est attesté depuis le {{s-|XVIII|e}} sous le nom de Tirant. En 1850, il se métamorphose en [[Ambiorix]] pour évoquer l’histoire locale et nationale tout en gardant son arc et ses flèches. La fanfare d’[[Irchonwelz]] le fait danser.


[[Fichier:2009 Char Agriculture.jpg|thumb|Le char de l'Agriculture en 2009.]]
Les [[hallebardier]]s sillonnent le cortège lors de leurs manœuvres.


Sur le [[char de l'agriculture]], la déesse [[Cérès (mythologie)|Cérès]], entourée de paysans et de paysannes, trône parmi les gerbes de blé et les instruments agricoles dans un décor inspiré de l’époque 1900. Tel qu'il est, le char remonte à 1905. Il a alors remplacé le char des Moissonneurs qui existait déjà en 1860 mais avait disparu à la fin du {{s-|XIX}}. Le char est escorté par un groupe de paysans. Les hommes d'armes du {{s-|XVI}}, comme les hallebardiers, circulent dans le cortège et ne restent pas à une place bien déterminée. Ils accompagnent en principe le [[char d'Albert et Isabelle]], introduit dans le cortège en 1906 après avoir figuré, l’année précédente, dans le cortège du {{75e|anniversaire}} de l’Indépendance à Bruxelles. Il rappelle aux Athois le règne des archiducs [[Albert d'Autriche (1559-1621)|Albert]] et [[Isabelle-Claire-Eugénie d'Autriche|Isabelle]]. C’est à eux que l'on doit la construction de l’Hôtel de Ville dès 1614.
Le [[char des États provinciaux]] figurait dans le cortège organisé à Bruxelles à l'occasion du cinquantenaire des chemins de fer, sous le nom de char de la Musique des Marchands ([[Hanse|Ligue hanséatique]]). Acheté par la Ville d'Ath en 1885, il a été transformé en char des États provinciaux pour rappeler que cette assemblée du comté de Hainaut s'est réunie à Ath en 1572.


[[Fichier:Bayard2009.JPG|thumb|left|Le [[cheval Bayard (géant d'Ath)|cheval Bayard]] d'Ath en 2009.]]
Le [[char de la navigation]] figurait, en 1885, au cortège des moyens de transports organisé à l'occasion du 50{{e}} anniversaire des chemins de fer. Il évoque une barge qui assurait la liaison entre [[Bruges]] et [[Gand]] au {{s-|XVI|e}}.


La Royale Alliance athoise fait danser le [[cheval Bayard (géant d'Ath)|cheval Bayard]]. Introduit dans la procession en 1462, il disparut au cours du premier quart du {{s-|XVI}}. Le destrier, chevauché par les [[Chanson des quatre fils Aymon|Quatre fils Aymon]], fut recréé par le sculpteur et archéologue René Sansen et réintroduit en 1948 dans le défilé, grâce à une société de gymnastique locale. Seize porteurs le font danser au son de la fanfare de [[Huissignies]].
[[Mlle Victoire]] a été créée en [[1793]] pour célébrer une victoire des Autrichiens sur les Français. Détruite en 1794, elle fut recréée en 1860. Elle symbolise la Ville d'Ath dont elle porte les couleurs : violet, blanc et jaune. C'est la fanfare de Lorette qui la fait danser.


Dès 1876 et jusqu'en 1885 au moins, un char de la Belgique circulait dans le cortège. Le char des Neuf Provinces<ref group=alpha>Il n'est pas incongru de maintenir un char des « 9 Provinces » dans le cortège de la ducasse d'Ath, alors que la Belgique actuelle en compte 10. Ce char a été créé en 1880, dans la Belgique unitaire. Il présente une configuration du pays à un moment donné de son histoire</ref> a été conçu par le décorateur bruxellois Govaert en 1880. Une déesse, représentant la Belgique, est entourée par neuf demoiselles portant le blason de chaque [[provinces de Belgique|province]] du pays. Le groupe des cinq cantons comporte cinq cavaliers qui portent des fanions où figurent les noms : [[Ath]], [[Chièvres]], [[Flobecq]], [[Frasnes-lez-Anvaing|Frasnes]] et [[Belœil (Belgique)|Quevaucamps]] ([[Canton électoral (Belgique)|cantons]] de l'arrondissement d'Ath). Le Groupe des {{nobr|19 communes}} fut introduit en 1997 (pour le {{20e|anniversaire}} de la [[Fusion de communes en Belgique|fusion des communes]]). Il présente le blason de la Ville d’Ath et les armoiries des {{nobr|18 autres}} communes de l'entité.
Sur le [[char de l'agriculture]], la déesse [[Cérès (mythologie)|Cérès]], entourée de paysans et de paysannes, trône parmi les gerbes de blé et les instruments agricoles dans un décor inspiré de l’époque 1900. Tel qu'il est, le char remonte à 1905. Il a alors remplacé le char des Moissonneurs qui existait déjà en 1860 mais avait disparu à la fin du {{s-|XIX|e}}. Le char est escorté par un groupe de paysans.


[[Fichier:Ducasse2006-Char Ville.JPG|thumb|right|Le char de la Ville d'Ath.]]
Les hommes d'armes du {{s-|XVI|e}}, comme les hallebardiers, circulent dans le cortège et ne reste pas à une place bien déterminée.
[[Image:Bayard2009.JPG|thumb|Le Cheval Bayard d'Ath en 2009]]
Le [[char d'Albert et Isabelle]], introduit dans le cortège en 1906 après avoir figuré, l’année précédente, dans le cortège du 75{{e}} anniversaire de l’Indépendance à Bruxelles, il rappelle aux Athois le règne des archiducs [[Albert d'Autriche (1559-1621)|
Albert]] et [[Isabelle d'Espagne (1566-1633)|Isabelle]]. C’est à eux que nous devons la construction de l’Hôtel de Ville dès 1614.


Le char de la Ville d'Ath, conçu en 1850, est le successeur du char de la ville qui figurait dans la procession depuis 1715. La déesse de la ville siège dans un temple monoptère au-dessus des personnalités qui ont illustré l'histoire de la cité. On découvre ainsi :
La Royale Alliance athoise fait danser [[Le Cheval Bayard]]. Introduit dans la procession en 1462, il disparaît au cours du premier quart du {{s-|XVI|e}}. Le destrier, chevauché par les [[Quatre fils Aymon]], est réintroduit en 1948 dans le défilé, grâce à une société de gymnastique locale, et fut recréé par le sculpteur et archéologue René Sansen. Seize porteurs le font danser au son de la fanfare de [[Huissignies]].
* [[Jean Taisnier]] (1508-v.1562), musicien, astrologue et mathématicien ;
* [[Michel De Bay]] (1513-1589), professeur à l'[[Université de Louvain (1425-1797)|Université de Louvain]], théologien du [[Concile de Trente]] ;
* [[Juste Lipse]] (1547-1603), célèbre humaniste, élève du Collège d'Ath ;
* [[Jean Zuallart]] (1541-1634), mayeur (maire) d'Ath de 1584 à 1634, auteur d'une description de la ville, pèlerin de Jérusalem ;
* [[Jean III de Trazegnies|Jean III]], baron de [[Maison de Trazegnies|Trazegnies]]<ref group=alpha>Jean III est l'avant dernier baron de Trazegnies. Le {{Ier}} marquis de Trazegnies sera son grand-père, [[Charles II de Trazegnies|Charles II]].</ref> (v. 1470-1550), châtelain d'Ath de 1540 à 1550 ;
* [[Jacques de Fariaux]] (1627-1695), gouverneur militaire d'Ath de 1690 à 1695 ;
* [[Simon de Bauffe]] (1676-1738), ingénieur militaire au service de l'Autriche ;
* [[Louis Hennepin]] (né à Ath en 1626), explorateur du Mississippi. Il a laissé un récit de ses voyages ;
* [[Eugène Defacqz]] (1797-1871), membre du Congrès national puis premier président de la [[Cour de cassation (Belgique)|Cour de cassation]].


[[Fichier:Goliath et Mme 2006.jpg|thumb|left|M. et {{Mme|Goliath}}.]]
Dès 1876 et jusqu'en 1885 au moins, un char de la Belgique circulait dans le cortège. Le char des Neuf Provinces a été conçu par le décorateur bruxellois Govaert en 1880. Une déesse, représentant la Belgique, est entourée par neuf demoiselles portant le blason de chaque province du pays.
[[Fichier:VideoGoliath 022.ogv|thumb|Le « Grand Gouyasse » sur le pont du Moulin, Ath 2007.]]


[[Monsieur et madame Goliath]] dansent sur un air d'origine ancienne, probablement d'origine médiévale, le [[s:Grand Gouyasse|« Grand Gouyasse »]], en deux endroits bien précis : le pont du Moulin et le pont du Gâdre au son de la fanfare Saint-Martin d'Ath. David les précède. La garde de Goliath (Magnon, les hommes de feuille et les Chevaux Diricq) est une sorte de service d'ordre burlesque. Le [[Conseil communal (Belgique)|conseil communal]] termine le cortège. Présents dans le cortège dès le Moyen Âge, les membres du conseil communal sont sur le char de la Ville à partir de 1715. Les calèches apparaissent en 1899.
Le groupe des 5 cantons comporte cinq cavaliers qui portent des fanions où figurent les noms : [[Ath]], [[Chièvres]], [[Flobecq]], [[Frasnes-lez-Anvaing|Frasnes]] et [[Belœil (Belgique)|Quevaucamps]] (cantons de l'arrondissement d'Ath).
[[Image:Ducasse2006-Char_Ville.JPG|thumb|right|Le Char de la ville d'Ath]]
Le char de la Ville d'Ath, conçu en 1850, est le successeur du char de la Ville qui figurait dans la procession depuis 1715. La déesse de la ville siège dans un temple monoptère au-dessus des personnalités qui ont illustré l'histoire de la cité. On découvre ainsi:
*[[Jean Taisnier]] (1508-v.1562), musicien, astrologue et mathématicien
*[[Michel De Bay]] (1513-1589), professeur à l'[[Université catholique de Louvain (Louvain)|Université de Louvain]], théologien du [[Concile de Trente]]
*[[Juste Lipse]] (1547-1603), célèbre humaniste, élève du Collège d'Ath
*[[Jean Zuallart]] (1541-1634), mayeur (maire) d'Ath de 1584 à 1634, auteur d'une description de la ville, pèlerin de Jérusalem
*[[Jean III de Trazegnies|Jean III]], baron de [[Maison de Trazegnies d'Ittre|Trazegnies]]<ref>Jean III est l'avant dernier baron de Trazegnies. Le I{{er}}marquis de Trazegnies sera son grand-père, [[Charles II de Trazegnies|Charles II.]]</ref> (v. 1470-1550), châtelain d'Ath de 1540 à 1550
*[[Jacques de Fariaux]] (1627-1695), gouverneur militaire d'Ath de 1690 à 1695
*[[Simon de Bauffe]] (1676-1738), ingénieur militaire au service de l'Autriche
*[[Louis Hennepin]] (né à Ath en 1626), il a exploré le Mississipi et laissé un récit de ses voyages
*[[Eugène Defacqz]] (1797-1871), membre du Congrès national puis premier président de la [[Cour de cassation belge|Cour de cassation]].
[[Image:Goliath et Mme 2006.jpg|thumb|left|M. et Mme Goliath]]
[[Monsieur et madame Goliath]] dansent sur un air d'origine ancienne, probablement d'origine médiévale, le [[s:Grand Gouyasse|« Grand Gouyasse »]], en deux endroits bien précis : le pont du Moulin et le pont du Gâdre au son de la fanfare Saint-Martin d'Ath. David les précède.
[[Fichier:VideoGoliath 022.ogg|thumb|Le « Grand Gouyasse » sur le pont du Moulin, Ath 2007]]


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La garde de Goliath (Magnon, les hommes de feuille et les Chevaux Diricq) est une sorte de service d'ordre burlesque
Ducasse04-124.JPG|Le groupe de 19 communes.

Ducasse04-273.JPG|Les Hallebardiers.
Le conseil communal termine le cortège. Présents dans le cortège dès le Moyen Âge, les membres du conseil communal sont sur le char de la ville à partir de 1715. Les calèches apparaissent en 1899.
Ducasse04-275.JPG|Le Char des États provinciaux.

Ducasse04-176.JPG|Les hommes d'armes du {{s-|XVI}}.
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Image:Ducasse04-124.JPG|Le groupe de 19 communes
Image:Ducasse04-273.JPG|Les Hallebardiers
Image:Ducasse04-275.JPG|Le Char des États provinciaux
Image:Ducasse04-176.JPG|Les hommes d'armes du {{s-|XVI|e}}
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==Les acteurs==
== Les acteurs ==
===Les porteurs===
=== Les porteurs ===
Les porteurs <ref>C. Cannuyer, ''Les héritiers d'Alexit. Portraits des porteurs de géants d'Ath en l'an 2000''</ref> sont l'âme des géants. Ce sont eux qui les font danser aux sons des fanfares qui les accompagnent.
Les porteurs<ref>C. Cannuyer, ''Les héritiers d'Alexit. Portraits des porteurs de géants d'Ath en l'an 2000''</ref> sont l'âme des géants. Ce sont eux qui les font danser aux sons des fanfares qui les accompagnent.
[[Image:PorteursGoliath.JPG|thumb|left|Les porteurs de Goliath en 2006]]
Les premiers porteurs de géants étaient probablement des ouvriers du moulin des Estaques, habitué à coltiner sur leurs épaules de lourds sacs de blé.


[[Fichier:PorteursGoliath.JPG|thumb|left|Les porteurs de Goliath en 2006.]]
Jadis, le statut de porteur de géant était réservé à des familles traditionnelles, encore très présentes de nos jours . Mais l'évolution du cortège dans la deuxième moitié du {{s|XX|e}} a bouleversé cette donnée. De trois porteurs par géant avant 1934, on en comptait six à la fin des années 1960. Depuis, le mouvement s'est accéléré pour former actuellement des groupes d'environ 10 hommes. Le Cheval Bayard (600 kg), quant à lui, totalise deux équipes de 16 porteurs qui l'animent. À l'origine, il s'agissait des membres d'une société de gymnastique locale<ref>[http://chevalbayardath.skyrock.com Blog officiel de la Royale Alliance Athoise ASBL, société d'agrément qui anime le Cheval Bayard]</ref>.


Peu à peu, des personnes extérieures se sont intégrées aux différents groupes. Avant d'être porteur, les enfants candidats ramassent les pièces de monnaie jetées par les spectateurs ; plus grands, ils tenteront de soulever le géant et de le faire avancer le lundi de ducasse. Le mardi, tous laissent leur « posture » et se réunissent pour le « banquet des porteurs » dans différents restaurants de la ville.
Les premiers porteurs de géants étaient probablement des ouvriers du moulin des Estaques, habitués à coltiner de lourds sacs de blé. Jadis, le statut de porteur de géant était réservé à des familles traditionnelles, encore très présentes de nos jours. Mais l'évolution du cortège dans la deuxième moitié du {{s-|XX}} a bouleversé cette donnée. De trois porteurs par géant avant 1934, on en comptait six à la fin des années 1960. Depuis, le mouvement s'est accéléré pour former actuellement des groupes d'environ dix hommes. Le [[cheval Bayard (géant d'Ath)|cheval Bayard]] (six cents kilos), quant à lui, totalise deux équipes de 16 porteurs qui l'animent. À l'origine, il s'agissait des membres d'une société de gymnastique locale<ref>[http://chevalbayardath.skyrock.com Blog officiel de la Royale Alliance Athoise ASBL, société d'agrément qui anime le Cheval Bayard]</ref>. Peu à peu, des personnes extérieures se sont intégrées aux différents groupes. Avant d'être porteur, les enfants candidats ramassent les pièces de monnaie jetées par les spectateurs ; plus grands, ils tenteront de soulever le géant et de le faire avancer le lundi de ducasse. Le mardi, tous laissent leur « posture » et se réunissent pour le « banquet des porteurs » dans différents restaurants de la ville.
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===Le berger David===
=== Le berger David ===
Le petit berger David est apparenté à la famille des porteurs du géant Goliath. Le samedi, après les Vêpres, sur la grand-place, il entame le combat contre Goliath en récitant le Bonimée ; un porteur dissimulé dans le panier du géant lui donne la réplique. Au terme du dialogue, David affronte le géant philistin en lançant une balle qui doit aboutir dans le panier via la lucarne permettant au porteur de se diriger<ref>C. Cannuyer, C. Hespel, ''David affronte Goliath. Origine et histoire du Bonimée''</ref>.
Le petit berger David est apparenté à la famille des porteurs du géant Goliath. Le samedi, après les Vêpres, sur la Grand-Place, il entame le combat contre Goliath en récitant le Bonimée ; un porteur dissimulé dans le panier du géant lui donne la réplique. Au terme du dialogue, David affronte le géant philistin en lançant une balle qui doit aboutir dans le panier via la lucarne permettant au porteur de se diriger<ref>C. Cannuyer, C. Hespel, ''David affronte Goliath. Origine et histoire du Bonimée''</ref>.


===La garde de Goliath===
=== La garde de Goliath ===
[[Image:Goliath et Mme2 2008.JPG|thumb|La garde de Goliath]]
[[Fichier:Groupe de Goliath.JPG|thumb|La garde de Goliath.]]
Ces personnages sont bien connus dans le folklore européen <ref> Voir notamment le [http://www.museedumasque.be site du
Musée international du Carnaval et du Masque (Binche)]</ref>
. À Ath, les diables apparaissent dans des processions de l'[[Ancien Régime]]. Ils y font la police (ouvrir la voie, tenir les spectateurs à distance) ou, le plus souvent, interviennent dans le tableau de l'Enfer, dans la dramatisation de légendes hagiographiques (St Michel, Ste Gudule, St Antoine, St Médard, etc.), dans un jeu processionnel (combat de St Georges contre le dragon). Ils participent encore au [[Ducasse de Mons|Lumeçon montois]]. Les hommes sauvages (hommes de feuilles) ont marché dans quelques processions et tenu un rôle dans des jeux de printemps. Figurant toujours dans la procession et le Jeu de St Evermare à
[[Russon]]
, ils restent, à Mons, les alliés du dragon. Après avoir caracolé dans les processions figuratives, animé des fêtes villageoises et des charivaris, les [[Cheval-jupon|chevaux-jupon]] jouent encore leur rôle d'auxiliaires à Mons et harcèlent le public dans divers cortèges, carnavalesques ou non. Ces trois types de déguisement qui, dans certaines villes, ont pour mission principale de protéger la marche ou la danse des figures gigantesques, se retrouvent à la ducasse d'Ath.


Ces personnages sont bien connus dans le folklore européen<ref group=alpha>Voir notamment le [http://www.museedumasque.be site du Musée international du Carnaval et du Masque (Binche)].</ref>. À Ath, les diables apparaissent dans des processions de l'[[Ancien Régime]]. Ils y font la police (ouvrir la voie, tenir les spectateurs à distance) ou, le plus souvent, interviennent dans le tableau de l'Enfer, dans la dramatisation de légendes hagiographiques (St Michel, Ste Gudule, St Antoine, St Médard{{etc.}}), dans un jeu processionnel (combat de St Georges contre le dragon). Ils participent encore au [[Ducasse de Mons|Lumeçon montois]]. Les hommes sauvages (hommes de feuilles) ont marché dans quelques processions et tenu un rôle dans des jeux de printemps. Figurant toujours dans la procession et le Jeu de St Evermare à [[Russon]], ils restent, à Mons, les alliés du dragon. Après avoir caracolé dans les processions figuratives, animé des fêtes villageoises et des charivaris, les [[Cheval-jupon|chevaux-jupon]] jouent encore leur rôle d'auxiliaires à Mons et harcèlent le public dans divers cortèges, carnavalesques ou non. Ces trois types de déguisement qui, dans certaines villes, ont pour mission principale de protéger la marche ou la danse des figures gigantesques, se retrouvent à la ducasse d'Ath.
Emmanuel Fourdin situe, sans preuves, l'apparition du diable athois au début du {{s|XVII|e}}, en même temps que celle des chevaux Diricq et des hommes sauvages. Il place leur résurgence commune au début du {{s|XIX|e}}. Cependant, le programme de 1809, auquel il se réfère, ne les reprend pas<ref>E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', pp15-16</ref>. Le personnage est surnommé « Magnon » depuis 1858, sobriquet du figurant de l'époque<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', Ath, 1981, p. 127</ref>. Le nom est resté. Magnon est armé d'une vessie de porc dont il se sert pour faire reculer la foule au passage des géants.


Emmanuel Fourdin situe, sans preuves, l'apparition du diable athois au début du {{s-|XVII}}, en même temps que celle des chevaux Diricq et des hommes sauvages. Il place leur résurgence commune au début du {{s-|XIX}}. Cependant, le programme de 1809, auquel il se réfère, ne les reprend pas<ref>{{harvsp|Fourdin|1869|p=15-16}}.</ref>. Le personnage est surnommé « Magnon » depuis 1858, sobriquet du figurant de l'époque<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=127}}.</ref>. Le nom est resté. Magnon est armé d'une vessie de porc dont il se sert pour faire reculer la foule au passage des géants.
Au moins depuis [[1749]], seule année où ils sont notés dans les comptes municipaux du {{s|XVIII|e}}, deux hommes sauvages servent « à ranger la procession ». Il paraît certain qu'ils existaient plus tôt. Ces hommes sauvages n'étaient pas encore des hommes de feuilles au {{s|XVIII|e}} : en 1749, un tailleur leur confectionne habit, culotte, bonnet en toile verte<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p.128</ref>. Le support est actuellement une salopette. Ce travesti est préparé par l'homme sauvage ou par son épouse. C'est un travail délicat, chaque feuille étant cousue à la main, qui exige une quinzaine d'heures. Lorsqu'ils doivent refouler la foule, les hommes de feuilles se bornent à courir le long des trottoirs en criant : « Allez ! Circulez ! ». S'ils s'arrêtent, la massue haute, il est bien rare qu'ils la laissent retomber sur la tête d'un récalcitrant. Ceci à l'opposé de Magnon, dont les coups sonores ne se comptent pas.


Au moins depuis 1749, seule année où ils sont notés dans les comptes municipaux du {{s-|XVIII}}, deux hommes sauvages servent « à ranger la procession ». Il paraît certain qu'ils existaient plus tôt. Ces hommes sauvages n'étaient pas encore des hommes de feuilles au {{s-|XVIII}} : en 1749, un tailleur leur confectionne habit, culotte, bonnet en toile verte<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=128}}.</ref>. Le support est actuellement une salopette. Ce travesti est préparé par l'homme sauvage ou par son épouse. C'est un travail délicat, chaque feuille étant cousue à la main, qui exige une quinzaine d'heures. Lorsqu'ils doivent refouler la foule, les hommes de feuilles se bornent à courir le long des trottoirs en criant : « Allez ! Circulez ! ». S'ils s'arrêtent, la massue haute, il est bien rare qu'ils la laissent retomber sur la tête d'un récalcitrant. Ceci à l'opposé de Magnon, dont les coups sonores ne se comptent pas.
Les chevaux-jupon sont toujours, sauf en [[1790]] (« chevaux postiches »), nommés chevaux Diricq dans les documents municipaux, baudets Dirick par Delcourt, baudets Diricq par Nachez. Diricq étant un vieux patronyme athois, ils tiennent probablement cette appellation de leur premier constructeur ou cavalier. Un Michel Diricq reconstruit le « char de la Carmesse » en 1749, il n'est pas exclu qu'un des ancêtres de cet homme de métier ait fabriqué, avant [[1713]], le cheval qui porte son nom<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 129</ref>. Les chevaux Diricq disparaissent du cortège en 1850 mais y reviennent en [[1981]], lors des festivité du 500{{e}} anniversaire de Goliath<ref>''Le Courrier de l'Escaut'', 24 août 1981</ref>.


Les chevaux-jupon sont toujours, sauf en 1790 (« chevaux postiches »), nommés chevaux Diricq dans les documents municipaux, baudets Dirick par Delcourt, baudets Diricq par Nachez. Diricq étant un vieux patronyme athois, ils tiennent probablement cette appellation de leur premier constructeur ou cavalier. Un Michel Diricq reconstruit le « char de la Carmesse » en 1749, il n'est pas exclu qu'un des ancêtres de cet homme de métier ait fabriqué, avant 1713, le cheval qui porte son nom<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=129}}.</ref>. Les chevaux Diricq disparaissent du cortège en 1850 mais y reviennent en 1981, lors des festivité du {{500e|anniversaire}} de Goliath<ref name="Cour_240881"/>.
===Les figurants===
Environ 350 figurants participent au cortège dans quinze groupes différents.
[[Image:SauvageAth.jpg|thumb|Le « Sauvage »]]
Certains personnages ont les faveurs du public. C'est le cas du « Sauvage » sur la Barque des Pêcheurs napolitains. Présent depuis 1873 au moins, il aurait été embarqué sur l’île légendaire de Gavatao. Il est un des éléments spectaculaires du cortège par ses facéties et ses cris. On raconte qu'au {{s|XIX|e}}, le « Sauvage » tuait des lapins devant le public et les mangeait tous crus. On l'appelait le « Dégoudant », c'est-à-dire le dégoûtant<ref>La barque des pêcheurs napolitains sur le [http://www.ath.be/default.asp?V_DOC_ID=1606 site officiel de la ville d'Ath]</ref>.


=== Les figurants ===
Certains figurants brillent aussi par leur caractère pittoresque et assurent leur rôle pendant des dizaines d'années.
[[Fichier:Sauvage2008.JPG|thumb|Le « Sauvage ».]]


En 2014, {{nobr|422 figurants}}<ref>[http://ath.blogs.sudinfo.be/bientot-sur-ce-site-les-geants-athois Sur le blog de sudinfo, 16 août 2014].</ref> participent au cortège dans quinze groupes différents. Certains personnages ont les faveurs du public. Ils brillent souvent par leur caractère pittoresque et assurent leur rôle pendant des dizaines d'années. C'est le cas du « Sauvage » sur la Barque des Pêcheurs napolitains. Présent depuis 1873 au moins, il aurait été embarqué sur l’île légendaire de Gavatao. Il est un des éléments spectaculaires du cortège par ses facéties et ses cris. On raconte qu'au {{s-|XIX}}, le « Sauvage » tuait des lapins devant le public et les mangeait tous crus. On l'appelait le « Dégoudant », c'est-à-dire le dégoûtant<ref>La barque des pêcheurs napolitains sur le [http://www.ath.be/default.asp?V_DOC_ID=1606 site officiel de la ville d'Ath].</ref>.
En 1969, le cortège manquait cruellement de figurants. L'armée n'avait pu fournir son effectif habituel. Des jeunes du Patro de Flobecq, d'Enghien et ensuite d'Ath s'investirent dans la figuration sur les chars. Dès ce moment, l'engouement pour la fête ne cessa de s'accroître. En 1974, il y avait trop de figurants ! [[René Sansen]], sculpteur et archéologue local, proposa de créer un nouveau groupe autour du [[Le Canon du Mont Sarah|Canon du Mont Sarah]] pour évoquer la révolution de 1830<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 391</ref>. Ce groupe est aujourd'hui bien intégré au cortège du dimanche et défile également avec des flambeaux le samedi soir.


L'association « Rénovation du Cortège »<ref>[http://www.renovationducortege.be Site Officiel de Rénovation du Cortège]</ref> est née dans ce contexte. Elle a joué un rôle essentiel dans la revalorisation et la redynamisation des festivités.
En 1969, le cortège manquait cruellement de figurants. L'armée n'avait pu fournir son effectif habituel. Des jeunes du Patro de Flobecq, d'Enghien et ensuite d'Ath s'investirent dans la figuration sur les chars. Dès ce moment, l'engouement pour la fête ne cessa de s'accroître. En 1974, il y avait trop de figurants. [[René Sansen]], sculpteur et archéologue local, proposa de créer un nouveau groupe autour du [[Canon du Mont Sarah]] pour évoquer la révolution de 1830<ref name="MeurantP391" />. Ce groupe est aujourd'hui bien intégré au cortège du dimanche et défile également avec des flambeaux le samedi soir. L'association « Rénovation du Cortège<ref>[http://www.renovationducortege.be Site Officiel de Rénovation du Cortège].</ref> » est née dans ce contexte. Elle a joué un rôle essentiel dans la revalorisation et la redynamisation des festivités.


===Les fanfares===
=== Les fanfares ===
[[Image:Fanfare de Huissignies.JPG|thumb|left|La fanfare de Huissignies, Ducasse 2006]]
[[Fichier:Fanfare de Huissignies.JPG|thumb|left|La fanfare de Huissignies, ducasse 2006.]]
Chaque géant danse aux sons d'une [[fanfare]] qui lui est propre. Ainsi, la fanfare de [[Meslin-l'Évêque]] accompagne l'Aigle à deux Têtes depuis 1983<ref>JP Ducastelle, ''Le patrimoine immatériel'', p. 301</ref> , la fanfare de [[Moulbaix]]-[[Ligne_(Belgique)|Ligne]] <ref>[http://fanfaresdemoulbaixligne.skynetblogs.be Site de la fanfare de Moulbaix-Ligne]</ref> accompagne Samson, la fanfare Saint-Denis<ref>[http://fanfare-saint-denis-irchonwelz.skynetblogs.be Site de la fanfare Saint-Denis d'Ichonwelz]</ref> d'[[Irchonwelz]] fait danser Ambiorix, la fanfare de Lorette <ref>[http://www.harmonieuniondelorette.be Site officiel de la fanfare ''Union de Lorette'']</ref> (Ath) suit Mademoiselle Victoire, la fanfare de [[Huissignies]]<ref>[http://users.skynet.be/rfch Site de la fanfare de Huissignies]</ref> entoure le cheval Bayard et la fanfare ''Royale Union Saint-Martin''<ref>[http://home.scarlet.be/~tsd11897 Site de la fanfare Saint-Martin d'Ath]</ref> (Ath) fait valser Goliath et Madame.


Chaque géant danse aux sons d'une [[fanfare]] qui lui est propre. Ainsi, la fanfare de [[Meslin-l'Évêque]] accompagne l'Aigle à deux Têtes depuis 1983<ref>JP Ducastelle, ''Le patrimoine immatériel'', {{p.|301}}.</ref>, la Royale Union des Fanfares de [[Moulbaix]]-[[Ligne (Belgique)|Ligne]]<ref>
Certaines danses sont traditionnelles. Goliath et Madame dansent sur les anciens ponts de la ville la ''Danse gouyasse'', suivie de la ''Ducasse d'Ath'' et du ''Faubourg de Tournai''.
{{lien brisé
|url=http://fanfaresdemoulbaixligne.skynetblogs.be
|titre=??
|site= site de la fanfare de Moulbaix-Ligne
}}.</ref> accompagne Samson, la fanfare Saint-Denis<ref>[http://fanfare-saint-denis-irchonwelz.skynetblogs.be Site de la fanfare Saint-Denis d'Ichonwelz].</ref> d'[[Irchonwelz]] fait danser Ambiorix, la fanfare de Lorette<ref name="UDLor"/> (Ath) suit Mademoiselle Victoire, la fanfare de [[Huissignies]]<ref>[http://users.skynet.be/rfch Site de la fanfare de Huissignies].</ref> entoure le [[cheval Bayard (géant d'Ath)|cheval Bayard]] et la fanfare ''Royale Union Saint-Martin''<ref>[http://home.scarlet.be/~tsd11897 Site de la fanfare Saint-Martin d'Ath].</ref> (Ath) fait valser Goliath et Madame.


Depuis la fin du {{s|XX|e}}, chaque géant s'est doté d'une chanson qui lui est propre<ref>JP Ducastelle, ''Le patrimoine immatériel'', dans ''Le patrimoine du pays d'Ath. Un deuxième jalon (1976-2006)'', pp 300-301</ref> : ''La valse de l'Aigle'' (C. Cannuyer/R. Herstens), ''La Chanson de Samson'' (C. Cannuyer/R. Hertsens et Y. Dumont), ''Ambiorix'', ''La Chanson de Mam'zelle'' (M. Lefebvre) et ''Bayard 50'' (M. Lefebvre/P. Monnier) et ''Happy Bayard'' (O. Jorion).
Certaines danses sont traditionnelles. Goliath et Madame dansent sur les anciens ponts de la ville la ''Danse gouyasse'', suivie de la ''Ducasse d'Ath'' et du ''Faubourg de Tournai''. Depuis la fin du {{s-|XX}}, chaque géant s'est doté d'une chanson qui lui est propre<ref>JP Ducastelle, ''Le patrimoine immatériel'', dans ''Le patrimoine du pays d'Ath. Un deuxième jalon (1976-2006)'', {{p.|300-301}}.</ref> : ''La valse de l'Aigle'' (C. Cannuyer/R. Herstens), ''La Chanson de Samson'' (C. Cannuyer/R. Hertsens et Y. Dumont), ''Ambiorix'', ''La Chanson de Mam'zelle'' (M. Lefebvre) et ''{{nobr|Bayard 50}}'' (M. Lefebvre/P. Monnier) et ''Happy Bayard'' (O. Jorion).
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===Les conducteurs de chevaux===
=== Les conducteurs de chevaux ===
[[Image:Dimanche 328.jpg|thumb|Le chien sur le cheval]]
[[Fichier:Dimanche 328.jpg|thumb|Le chien sur le cheval.]]
Les [[Cheval de trait|chevaux de trait]] sont indispensables au cortège. Quelques agriculteurs les élèvent quasi à cette fin. Selon le char, 2, 4 ou 6 chevaux sont attelés. Les chevaux sont accompagnés en permanence par leurs éleveurs. Des poulains sont intégrés au cortège pour les habituer au bruit et à la foule.
Les [[Cheval de trait|chevaux de trait]] sont indispensables au cortège. Quelques agriculteurs les élèvent quasi à cette fin. Selon le char, {{nobr|4 ou 6 chevaux}} sont attelés. Les chevaux sont accompagnés en permanence par leurs éleveurs. Des poulains sont intégrés au cortège pour les habituer au bruit et à la foule. Des images d'archives nous montrent des chars parfois délaissés par leurs figurants ou entourés d'un public parsemé. En 1966, un tracteur tire le [[char de l'agriculture]]. La même année, faute de chevaux, le [[char de la navigation]] reste au hangar<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=375-376}}.</ref>. La tendance s'est inversée au début des {{nobr|années 1970}}<ref group="alpha">Un phénomène similaire a été observé au [[Tour de Saint Barthélemy]] à [[Bousval]].</ref>.


Un chien vivant est assis sur un des chevaux du char des 9 provinces.
Certaines images d'archives nous montrent des chars parfois délaissés par leurs figurants ou entourés d'un public parsemé. En 1966, un tracteur tire le [[Char de l'agriculture]]. La même année, faute de chevaux, le [[Char de la navigation]] reste au hangar<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', pp 375-376</ref>. Par bonheur, la tendance s'est inversée au début des années 1970.

Présent dans les {{nobr|années 1970}} (son nom était ''Tobby'')<ref>{{harvsp|Meurant|1981|p=380}}.</ref>, il avait disparu du cortège avant d'y revenir au début du {{s-|XXI}}.
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=== Les habilleurs ===
Un chien vivant est assis sur un des chevaux du [[Char de la ville]]. Présent dans les année 1970 (son nom était Tobby)<ref>R. Meurant, ''La Ducace d'Ath'', p. 380</ref>, il avait disparu du cortège avant d'y revenir au début du {{s-|XXi|e}}.
[[Fichier:Geantsdeshabilles.jpg|thumb|left|Préparation des géants d'Ath avant la ducasse.]]


Le montage et de l'habillage commencent quelques jours avant la fête. Quatre personnes, deux monteurs, une habilleuse et une coiffeuse, sont chargées de cette mission jadis entourée de « secrets ». De nos jours, on joue sur la transparence et les Athois peuvent désormais assister à ce cérémonial qui se passe dans un garage du centre administratif.
===Les habilleurs===
[[Image:Geantsdeshabilles.jpg|thumb|left|Préparation des géants d'Ath avant la Ducasse]]
Le montage et de l'habillage commencent quelques jours avant la fête. Quatre personnes, deux monteurs, une habilleuse et une coiffeuse, sont chargées de cette mission jadis entouré de « secrets ». De nos jours, on joue sur la transparence et les Athois peuvent désormais assister à ce cérémonial qui se passe dans un garage du centre administratif.


On place d'abord le buste sur le panier avant d'équilibrer le tout. Après avoir été soigneusement dépoussiérés, on habille l'Aigle et les géants selon un ordre bien établi : Samson (le plus facile), Ambiorix, {{Mlle}} Victoire, Goliath, {{Mme}} Goliath (la plus difficile)<ref>Témoignage oral recueilli auprès de M{{me}} Arlette Vermeir, habilleuse officielle des géant</ref>. La matinée du samedi est consacrée à une dernière inspection et au réglage des courroies du joug et du coussin de tête suivant la taille et les habitudes des porteurs.
On place d'abord le buste sur le panier avant d'équilibrer le tout. Après avoir été soigneusement dépoussiérés, on habille l'Aigle et les géants selon un ordre bien établi : Samson (le plus facile), Ambiorix, {{Mlle|Victoire}}, Goliath, {{Mme|Goliath}} (la plus difficile)<ref>
{{lien brisé
|url=http://www.ath.be/default.asp?V_DOC_ID=5013
|titre=Les habilleurs
|site=le site de la ville d'Ath
}}.</ref>. La matinée du samedi est consacrée à une dernière inspection et au réglage des courroies du joug et du coussin de tête suivant la taille et les habitudes des porteurs.


Le Cheval Bayard demeure, avec les chars, au hangar communal, zoning des Primevères jusqu'au dimanche matin. On le débâche, le nettoie et apporte quelques petites restaurations de tissus ou de peinture <ref>Témoignage oral recueilli auprès de M. Patrice Wautié, ouvrier communal chargé de l'entretien des chars et des géants</ref>.
Le [[cheval Bayard (géant d'Ath)|cheval Bayard]] demeure, avec les chars, au hangar communal, zoning des Primevères jusqu'au dimanche matin. On le débâche, le nettoie et apporte quelques petites restaurations de tissus ou de peinture.
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== Traditions de ducasse ==
== Traditions de ducasse ==
[[Fichier:Tarte masteilles.JPG|thumb|Tarte à masteilles.]]
Il est de tradition d'offrir à la maîtresse de maison un bouquet de [[glaïeul]]s aux couleurs de la ville (jaune, blanc, violet).
Il est de tradition d'offrir à la maîtresse de maison un bouquet de [[glaïeul]]s aux couleurs de la ville (jaune, blanc, violet). Il s'agit d'une tradition assez récente, apparue dans les années 1980. Les glaïeuls sont des fleurs de saisons aux multiples coloris. Les fleuristes en ont fait un produit de ducasse, adopté par la population<ref>[http://www.app-ducasse.be/fr/ Application pour smartphones et tablettes « Ducasse d'Ath ».]</ref>.
[[Image:Tarte masteilles.JPG|thumb|Tarte à masteilles]]


Le souper aux [[moules]] du « 8 de septembre » a une origine incertaine. Une tradition, probablement fantaisiste, raconte <ref>Tradition orale</ref> que dans les années 30, « Moumoule », poissonnier à Ath, était revenu de la [[Côte belge]] avec sa charrette à chiens <ref>Au XIXe siècle, des chiens, appelés chiens de charrette, étaient utilisés, notamment en France, en Belgique et aux Pays-Bas, pour tracter des petites charettes. Cette pratique est aujourd'hui interdite.</ref> pleine de moules. En état d'ébriété avancée, il se serait mis à distribuer les moules sur la grand-place. Depuis ce jour, les Athois perpétueraient cet événement. Plus prosaïquement et plus sérieusement, on peut estimer que jadis, il fallait quelques jours pour acheminer les moules de la côte vers la ville. Septembre étant le premier mois en « r »<ref>En principe on ne consomme pas les moules sauvages en été (mois sans « r ») [http://www.saveursdumonde.net/produits/crustaces/moule]</ref>, on profitait de la fin de la fête pour déguster ce mets très apprécié dont on avait était privé depuis mai. On peut rapprocher cette coutume du plat traditionnel de la [[braderie de Lille]], qui a lieu de premier week-end de septembre.
Le « 8 de septembre », on mange des [[mytilida|moules]] dans les cafés, restaurants et sièges d’associations<ref>''La Vie athoise'' {{n°|102}}, 2006, {{p.|39}}.</ref>. Ce souper aux moules a une origine incertaine. Une tradition, probablement fantaisiste, raconte que, dans les [[années 1930]], « Moumoule », poissonnier à Ath, était revenu de la [[Côte belge]] avec sa charrette à chiens<ref group="alpha">Au {{s-|XIX}}, des chiens, appelés chiens de charrette, étaient utilisés, notamment en France, en Belgique et aux Pays-Bas, pour tracter des petites charrettes. Cette pratique est aujourd'hui interdite.</ref> pleine de moules. En état d'ébriété avancée, il se serait mis à distribuer les moules sur la Grand-Place. Depuis ce jour, les Athois perpétueraient cet événement. Plus prosaïquement et plus sérieusement, on peut estimer que jadis, il fallait quelques jours pour acheminer les moules de la côte vers la ville. Septembre étant le premier mois en « r<ref group="alpha">En principe on ne consomme pas les moules sauvages en été (mois sans « r ») ; [http://www.saveursdumonde.net/produits/crustaces/moule cf. ''saveursdumonde.net''.]</ref> », on profitait de la fin de la fête pour déguster ce mets très apprécié dont on avait été privé depuis mai. On peut rapprocher cette coutume du plat traditionnel de la [[braderie de Lille]], qui a lieu le premier week-end de septembre.


Pendant la période de fête, on déguste la « [[b:Livre de cuisine/tarte à masteilles|tarte à masteilles]] » ou « tarte Gouyasse ». L’origine de cette tarte se perd dans les brumes de l’histoire. L’existence d’une tarte d’Ath est attestée en 1529. En 1810, c’est la première mention d’une tarte Goliath. Chaque famille a sa recette, ses proportions d'ingrédients. Le moment privilégié pour la dégustation de la tarte à masteilles est, sans conteste, les instants qui suivent le combat entre David et Goliath. On l'accompagne d'un verre de [[vin de Bourgogne]]. Le « vrai » Athois n'en mangera que jusqu'au « 8 de septembre » et attendra la prochaine ducasse pour la déguster à nouveau<ref> L'histoire de la tarte à masteilles sur le [http://www.ath.be/default.asp?V_DOC_ID=2205 site officiel de la ville d'Ath] </ref>.
Pendant la période de fête, on déguste la « [[b:Livre de cuisine/tarte à masteilles|tarte à masteilles]] » ou « tarte Gouyasse ». L’origine de cette tarte se perd dans les brumes de l’histoire. L’existence d’une tarte d’Ath est attestée en 1529. En 1810, c’est la première mention d’une tarte Goliath. Chaque famille a sa recette, ses proportions d'ingrédients. Le moment privilégié pour la dégustation de la tarte à masteilles est, sans conteste, les instants qui suivent le combat entre David et Goliath. On l'accompagne d'un verre de [[vignoble de Bourgogne|vin de Bourgogne]]. Le « vrai » Athois n'en mangera que jusqu'au « 8 de septembre » et attendra la prochaine ducasse pour la déguster à nouveau<ref>{{lien brisé |url=http://www.ath.be/default.asp?V_DOC_ID=2205 |titre=L'histoire de la tarte à masteilles |site=le site de la ville d'Ath}}.</ref>.


==Activités traditionnelles annexes==
== Activités traditionnelles annexes ==
===Le tir à l'arc===
=== Le tir à l'arc ===
[[Fichier:TirPercheAth.jpg|thumb|upright=0.8|[[Tir à l'arc]]. Vendredi de la [[ducasse d'Ath]]]]
[[Fichier:TirPercheAth.jpg|thumb|[[Tir à l'arc]]. Vendredi de la ducasse d'Ath.]]
Le [[tir à l'arc]], sport traditionnel, a toujours fait partie des cérémonies. Les [[confrérie]]s d'archers (Saint-Sébastien, Saint-Nicolas et Sainte Christine) participaient sous l'[[Ancien Régime]], à la défense de la ville. Ils marchaient dans la procession aux côtés du géant Tirant au moins depuis le {{XVIIIe siècle}}<ref>J P Ducastelle, ''La ducasse d'Ath'', Bruxelles, 1994, passim</ref>.
Le [[tir à l'arc]], sport traditionnel, a toujours fait partie des cérémonies. Les [[confrérie]]s d'archers (Saint-Sébastien, Saint-Nicolas et Sainte Christine) participaient sous l'[[Ancien Régime]], à la défense de la ville. Ils marchaient dans la procession aux côtés du géant Tirant au moins depuis le {{s-|XVIII}}<ref>{{harvsp|Ducastelle|1994|p=}}.</ref>.


Au début du {{XIXe siècle}}, il y avait deux sociétés d'archers : l'''Assomption'', fondée en 1802, qui utilisait la perche de l'Esplanade et l''Union'', qui tirait au berceau, c'est-à-dire, à la cible<ref name="Ducastelle16">J P Ducastelle, ''La ducasse d'Ath'', Bruxelles, 1994, p.16</ref>.
Au début du {{s-|XIX}}, il y avait deux sociétés d'archers : l’Assomption, fondée en 1802, qui utilisait la perche de l'Esplanade et l’Union, qui tirait au berceau, c'est-à-dire à la cible<ref name="Ducastelle16">{{harvsp|Ducastelle|1994|p=16}}.</ref>. Le tir du bourgmestre se déroule toujours le vendredi dans le cadre de la ducasse. Un deuxième tournoi, organisé comme le premier par la Société royale les archers St-Nicolas d'[[Irchonwelz]] a lieu le lundi de la ducasse. Les prix sont placés sur une herse qui est hissée en haut d'un mât.


=== Le jeu de balle ===
Le tir du bourgmestre se déroule toujours le vendredi dans le cadre de la ducasse. Un deuxième tournoi, organisé comme le premier par la ''Société royale les archers St-Nicolas'' d' [[Irchonwelz]] a lieu le lundi de la ducasse. Les prix sont placés sur une herse qui est hissée en haut d'un mât.
Le jeu de [[Balle pelote|balle]] est avec le tir à l'arc, le sport le plus pratiqué pendant la ducasse. Il est attesté à Ath depuis le {{s-|XV}}<ref name="Ducastelle16"/>. Les règlements du début du {{s-|XIX}} laissent à penser qu'il s'agit de balle pelote. À cette époque, les équipes ne sont pas constituées mais regroupent des joueurs par quartiers ou par villages. Il n'y a pas de championnat organisé<ref name="Ducastelle16"/>. De nos jours, la finale du grand prix de la ville d'Ath a lieu le {{date-|8|septembre}}, dernier jour de la ducasse, depuis 1857<ref>{{harvsp|Ducastelle|1994|p=22}}.</ref>. Des équipes de renom s'y affrontent devant un public averti et passionné<ref>C. Rasson, ''Jeu de Balle, Grand prix de la ville d'Ath, Esplanade'', 1994 et ''{{50e}} grand prix de la ville d'Ath, le 8 septembre 1997''.</ref>.


===Le jeu de balle===
=== Le lâcher de ballons ===
[[Fichier:Ballon1889.JPG|thumb|left|L'envol du ballon à gaz le {{date-|28 août 1899}}.]]
Le jeu de [[Balle pelote|balle]] est avec le tir à l'arc, le sport le plus pratiqué pendant la Ducasse. Il attesté à Ath depuis le {{XVe siècle}}<ref name="Ducastelle16"/>. Les règlements du début du {{XIXe siècle}} laisse à penser qu'il s'agit de balle pelote. A cette époque, les équipes ne sont pas constituées mais regroupent des joueurs par quartiers ou par villages. Il n'y a pas de championnat organisé<ref name="Ducastelle16"/>.
Un lâcher de [[Ballon à gaz|ballon]] existait déjà dans les {{nobr|années 1840}}. Un ballon lumineux était lâché après le bal de la Société philharmonique d'Ath (créée en 1783)<ref>{{harvsp|Ducastelle|1994|p=18}}.</ref>. Vers 1850, lorsque la fête devint communale, les autorités la prirent en charge. La ville fournit le gaz des ballons, dont le volume a pu atteindre {{unité|900|m|3}}.


À la fin du {{s-|XIX}}, c'est sur l'Esplanade que le ballon est lâché. L'affiche officielle des fêtes communales de 1905<ref name="Ducastelle34">{{harvsp|Ducastelle|1994|p=34}}.</ref> renseigne pour la première fois une « grande fête aérostatique ». Il faudra attendre les {{nobr|années 1920}} pour que l'événement se déroule systématiquement, chaque année, le lundi de la ducasse. Un seul ballon, gonflé au [[Gaz de houille|gaz]] puis à l'[[hélium]], s'envole, en début de soirée, avec parfois à son bord une autorité communale. En 1989, la fête se transforme en un festival de [[montgolfière]]s, plus spectaculaire et mieux apprécié du public.
De nos jours, la finale du « Grand prix de la ville d'Ath » a lieu le 8 septembre, dernier jour de la ducasse, depuis 1857<ref> J P Ducastelle, ''La ducasse d'Ath'', Bruxelles, 1994, p.22</ref>. Des équipes de renom s'y affrontent devant un public averti et passionné <ref>C. Rasson, ''Jeu de Balle, Grand prix de la ville d'Ath, Esplanade'', 1994 et ''50{{e}} grand prix de la ville d'Ath, le 8 septembre 1997''</ref>.


===Le lâcher de ballons===
=== Jeux populaires disparus ===
Dès 1835, l'administration communale organise, dans le cadre de la ducasse, des jeux pour célébrer les [[Révolution belge#Les Journées de septembre|Journées de septembre]]. Ces fêtes sont destinées à rappeler « la délivrance de la ville du joug hollandais ». Tout au long du {{s-|XIX}}, au moins jusqu'en 1905, la population a pu participer à différents tirs (arbalète, carabine…) la course en sac, la course aux ânes, la course aux canards, le mât de cocagne, le jeu de cuvette, le jeu de bricolet{{etc.}} Ce dernier est attesté à Tournai au {{s-|XV}} et à Ath au {{s-|XVIII}}. Il consiste à lancer une boule en bois de charme emmanchée sur une pointe de métal entre un portique ou un arceau enfoui dans le sol et fixé à une poutre de chêne<ref>J P Ducastelle, ''Le bricolet, un jeu traditionnel du pays d'Ath'' dans ''Liber Amicorum Prof. {{Dr|Jozef Van Haver}}'', Bruxelles, 1991, {{p.|97-105}}.</ref>.
[[Fichier:Ballon1889.JPG|thumb|L'envol du ballon à gaz le 28 août 1899]]
Un lâcher de [[Ballon à gaz|ballon]] existait déjà dans les années 1840. Un ballon lumineux était lâché après le bal de la ''Société Philharmonique d'Ath'' (créée en 1783)<ref>J P Ducastelle, ''La ducasse d'Ath'', Bruxelles, 1994, p.18</ref>.


=== Le feu d'artifice ===
Vers 1850, lorsque la fête devint communale, les autorités la prennent en charge. La ville fournit le gaz des ballons, dont le volume a pu atteindre 900 m³.
Un « brillant feu d'artifice » est tiré le {{date-|3|septembre|1905}} à l'occasion du {{75e|anniversaire}} de la [[révolution belge]]<ref name="Ducastelle34"/>. Dès 1907, le feu d'artifice entre dans les habitudes. Il a lieu désormais le {{date-|8|septembre}} et met un point final à la fête<ref>{{harvsp|Ducastelle|1994|p=36}}.</ref>.


En 2004, il est annulé en hommage aux pompiers disparus dans la [[Explosion de gaz de Ghislenghien|catastrophe de Ghislenghien]]. Par contre, en 2006, un feu d'artifice exceptionnel conclut le « brûlage des marronnes » pour célébrer sa {{20e|édition}}.
À la fin du {{XIXe siècle}}, c'est sur l'Esplanade que le ballon est lâché. L'affiche officielle des Fêtes communales de 1905<ref name="Ducastelle34">J P Ducastelle, ''La ducasse d'Ath'', Bruxelles, 1994, p.34</ref> renseigne pour la première fois une « grande fête aérostatique ». Il faudra attendre les années 1920 pour que l'événement se déroule systématiquement, chaque année, le lundi de la Ducasse. Un seul ballon, gonflé au [[Gaz de houille|gaz]] puis à l'[[hélium]], s'envole, en début de soirée, avec parfois à son bord une autorité communale.
En 1989, la fête se transforme en un festival de montgolfières, plus spectaculaire et mieux apprécié du public.


== Patrimoine culturel immatériel de l'humanité ==
===Jeux populaires disparus===
Dès 1835, l'administration communale organise, dans le cadre de la Ducasse, des jeux pour célébrer les [[Révolution_belge#Les_Journées_de_septembre|Journées de septembre]]. Ces fêtes sont destinées à rappeler ''la délivrance de la ville du joug hollandais''.
Tout au long du {{s-|XIX|e}}, au moins jusqu'en 1905, la population a pu participer à différents tirs (arbalète, carabine, ...) la course en sac, la course aux ânes, la course aux canards, le mât de cocagne, le jeu de cuvette, le jeu de bricolet, etc.
Ce dernier est attesté à Tournai au {{s-|XV|e}} et à Ath au {{s mini-|XVIII|e}}. Il consiste à lancer une boule en bois de charme emmanchée sur une pointe de métal entre un portique ou un arceau enfoui dans le sol et fixé à une poutre de chêne<ref>J P Ducastelle, ''Le bricolet, un jeu traditionnel du pays d'Ath'' dans ''Liber Amicorum Prof. Dr. Jozef Van Haver'', Bruxelles, 1991, pp 97-105</ref>.
===Le feu d'artifice===
Un « brillant feu d'artifice » est tiré le 3 septembre 1905 à l'occasion du 75{{e}} anniversaire de la [[Révolution belge]]<ref name="Ducastelle34"></ref>. Dès 1907, le feu d'artifice entre dans les habitudes. Il a lieu désormais le 8 septembre et met un point final à la fête<ref> J P Ducastelle, ''La ducasse d'Ath'', Bruxelles, 1994, p.36</ref>. En 2004, il est annulé en hommage aux pompiers disparus dans la [[catastrophe de Ghislenghien]]. Par contre, en 2006, un feu d'artifice exceptionnel conclut le « brûlage des marronnes » pour célébrer sa 20{{e}} édition.

== Statut actuel de la ducasse d'Ath ==
{{Article détaillé|Géants et dragons processionnels de Belgique et de France}}
{{Article détaillé|Géants et dragons processionnels de Belgique et de France}}
Depuis le 25 novembre 2005, la ducasse d'Ath est reconnue comme [[Patrimoine oral et immatériel de l'humanité|chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité]] par l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]<ref>[http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?RL=00153 Page consacrée aux Géants et dragons processionnels de Belgique et de France sur le site de l'Unesco]</ref>. Une candidature franco-belge avait été déposée auprès de l’Unesco pour la troisième proclamation des chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité le 31 octobre 2004. Cette candidature était relative aux géants et dragons processionnels d'Europe occidentale. C’est un « label » international qui est ainsi offert à la Ducasse. Elle rejoint ainsi le [[Carnaval de Binche]] et la [[Ducasse de Mons]] parmi les manifestations wallonnes reconnues. La qualité des festivités de la Ducasse, l’engouement et la ferveur populaire, ont constitué autant d’atouts qui ont impressionné le jury. Cette fête des Athois garde toute son originalité et a su conserver son caractère et son identité.
En 2005, la ducasse d'Ath est proclamée « chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité » et, en 2008, elle est inscrite sur la liste représentative du [[patrimoine culturel immatériel]] par l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]<ref>[http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?RL=00153 Page consacrée aux Géants et dragons processionnels de Belgique et de France sur le site de l'Unesco.]</ref>. Une candidature franco-belge avait été déposée auprès de l’Unesco pour la troisième proclamation des [[chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité]] le {{date-|31|octobre|2004}}. Cette candidature était relative aux géants et dragons processionnels d'Europe occidentale. Avec la [[ducasse de Mons]], elle rejoint ainsi le [[carnaval de Binche]] parmi les manifestations wallonnes inscrites.


Fin 2022, la ducasse est retirée de la liste en raison de la présence du personnage du « Sauvage »<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |titre=L’Unesco retire la Ducasse d’Ath du patrimoine culturel immatériel de l’humanité |url=https://www.rtbf.be/article/lunesco-retire-la-ducasse-dath-du-patrimoine-culturel-immateriel-de-lhumanite-11116140 |site=RTBF |consulté le=2022-12-02}}.</ref>.
==Activités annexes et produits dérivés==
Deux colloques, réunissant des specialistes venant de toute l'Europe, ont été organisés par le cercle d'histoire et d'archéologie d'Ath : en 1981<ref>JP Ducastelle,''Les géants processionnels en Europe. Colloque du 20 au 22 août 1981''</ref> à l'occasion du 500{{e}} anniversaire de Goliath et en 2000<ref>JP Ducastelle, ''Maison des géants d'Ath-Cortège du 1{{er}} octobre 2000, Document de la Maison des géants, 3</ref> pour l'inauguration de la Maison des géants et du rassemblement international du 1{{er}} octobre.


=== Polémique autour du « Sauvage » ===
[[File:Geants santons fèves.JPG|thumb|Santons et fèves représentant M et M{{me}} Goliath]]
{{Article connexe|Décolonisation de l'espace public}}
Pendant l’année, un musée<ref>[http://www.maisondesgeants.be Site de la Maison des géants]</ref> sur les [[Géants de processions et de cortèges|géants]] (appelé « maison des géants ») est ouvert au public. On y explique comment sont fabriqués les géants, l’historique de la fête, comment devenir porteur de géant, les autres pays où sont pratiquées également des fêtes de géants, etc.
Le personnage du « Sauvage » de la ducasse suscite l'indignation en raison de sa représentation jugée [[Racisme antinoir|raciste]] par une partie de la population belge.


Dès 2019, l'association [[Bruxelles Panthères]], rejointe par d'autres associations, pointe le problème que représente le ''[[blackface]]'' et demande auprès de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] le retrait de la ducasse d'Ath du [[patrimoine culturel immatériel]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Unesco Stop Blackface support |url=https://bruxelles-panthere.thefreecat.org/?p=4257 |date=1 septembre 2019 |consulté le=4 décembre 2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=français |titre=Le “Sauvage” de la Ducasse d’Ath une nouvelle fois au cœur des débats : “inqualifiable et dégradant” |url=https://www.7sur7.be/belgique/le-sauvage-de-la-ducasse-dath-une-nouvelle-fois-au-coeur-des-debats-inqualifiable-et-degradant~ab0d6b02 |accès url=libre |site=7sur7.be |date=24 août 2022 |consulté le=4 décembre 2022}}.</ref>{{,}}<ref name=":1">{{Lien web |langue=français |auteur=Bruxelles Panthères |titre=Bruxelles Panthères interpelle à nouveau l’UNESCO à propos du "Sauvage" d’Ath |url=https://bruxelles-panthere.thefreecat.org/?p=5201 |date=10 août 2022 |consulté le=4 décembre 2022}}.</ref>{{,}}<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |titre=Suite à l'affaire du "Sauvage", l'UNESCO retire la Ducasse d'Ath du patrimoine culturel immatériel de l’humanité |url=https://www.rtl.be/info/regions/hainaut/suite-a-l-affaire-du-sauvage-l-unesco-retire-la-ducasse-d-ath-du-patrimoine-culturel-immateriel-de-l-humanite-1418961.aspx |accès url=libre |date=2 décembre 2022 |consulté le=4 décembre 2022}}.</ref>.
Depuis 2003, la Maison des Géants collabore avec l'association française la Ronde des Géants pour éditer le Calendrier des sorties de géants pour la Belgique et la France<ref>[http://terre-de-geants.fr/index.php/Actu-des-Geants/Calendrier-des-geants-2010.html Lecalendrier des géants 2010]</ref>.


En août 2022, la même association interpelle de nouveau l'UNESCO à la suite d'une nouvelle présentation du personnage lors de l'édition 2022, en ajoutant qu'il existe un autre personnage du nom du « Diable Magnon » qui pose le même problème<ref name=":1"/>.
Il existe de nombreux produits dérivés de la ducasse d'Ath : CD, DVD, T-shirts, pins, bijoux, vaisselle, sac à provisions, magnets, savons, fèves de la galettes des rois, santons, appellations de bière ( la « Gouyasse ») et de fromages (« le petit David) »...


Finalement, le 2 décembre 2022, le comité intergouvernemental de l'UNESCO annonce avoir décidé à l'unanimité le retrait de la ducasse d'Ath de la liste du patrimoine culturel immatériel en raison de la présence dans le cortège {{citation|d’un personnage noir enchaîné appelé “le Sauvage” traduisant un caractère raciste et discriminatoire en contradiction avec les principes fondateurs de l’UNESCO et avec l’exigence d’un respect mutuel prévue dans l’article 2 de la Convention<ref name=":0"/>{{,}}<ref name=":2"/>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=français |auteur=Unesco |titre=Patrimoine immatériel : l’UNESCO inscrit 47 nouveaux éléments |url=https://www.unesco.org/fr/articles/patrimoine-immateriel-lunesco-inscrit-47-nouveaux-elements |site=[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture]] |date=2 décembre 2022 |consulté le=4 décembre 2022}}.</ref>.}}
Des enseignes de commerces de la ville d'Ath font une référence explicite à la Ducasse et ses géants : l'agence « Immobilière des Géants », la « Brasserie des géants », les cafés « Aux géants », « Le Goliath », « Le Tirant »... A l'approche du 4{{e}} dimanche dimanche d'août, les commerçants rivalisent d'ingéniosité et multiplient les allusions à la fête qui se prépare dans la décoration de leurs vitrines. Le club de football local s'appelle le « Royal Géant Athois »<ref>[http://www.rga.be Site du Royal Géants Athois]</ref> et évolue dans le « Stade des géants ».


== Activités annexes et produits dérivés ==
==Dates des prochaines ducasses==
[[Fichier:Geants santons fèves.JPG|thumb|Santons et fèves représentant {{M.}} et {{Mme|Goliath}}.]]
*2010 : 21-22 août (150{{e}} anniversaire de M{{lle}} Victoire)
*2011 : 27-28 août
*2012 : 25-26 août
*2013 : 24-25 août
*2014 : 23-24 août
*2015 : 22-23 août


Deux colloques, réunissant des spécialistes venant de toute l'Europe, ont été organisés par le cercle d'histoire et d'archéologie d'Ath : en 1981<ref>JP Ducastelle, ''Les géants processionnels en Europe. Colloque du 20 au 22 août 1981''.</ref> à l'occasion du {{500e|anniversaire}} de Goliath et en 2000<ref>JP Ducastelle, ''Maison des géants d'Ath-Cortège du {{1er}} octobre 2000'', Document de la Maison des géants, 3.</ref> pour l'inauguration de la [[La Maison des Géants|Maison des géants]] et le rassemblement international du {{date-|1er|octobre}}.
== Sources d'information ==
=== Notes et références ===
{{Références|colonnes = 2}}


Pendant l’année, un musée sur les [[Géants de processions et de cortèges|géants]] (appelé « Maison des géants ») est ouvert au public<ref>[http://www.maisondesgeants.be Site de la Maison des géants].</ref>. On y explique comment sont fabriqués les géants, l’historique de la fête, comment devenir porteur de géant{{etc.}} ; on y présente également les fêtes impliquant des géants dans le monde. Depuis 2003, la Maison des Géants collabore avec l'association française « la Ronde des Géants » pour éditer le calendrier des sorties de géants pour la Belgique et la France<ref>
{{lien brisé
|url=http://terre-de-geants.fr/index.php/Actu-des-Geants/Calendrier-des-geants-2010.html
|titre=Le calendrier des géants 2010
}}.</ref>.

Il existe de nombreux produits dérivés de la ducasse d'Ath : CD, DVD, T-shirts, {{langue|en|pins}}, bijoux, vaisselle, sacs à provisions, magnets, savons, fèves de la galette des rois, santons, appellations de bière (la « Gouyasse ») et de fromages (« le petit David »).

Des enseignes de commerces de la ville d'Ath font une référence explicite à la ducasse et ses géants : l'agence « Immobilière des Géants », la « Brasserie des géants », les cafés « Aux géants », « Le Goliath », « Le Tirant »{{etc.}} À l'approche du {{4e|dimanche}} d'août, les commerçants rivalisent d'ingéniosité et multiplient les allusions à la fête qui se prépare dans la décoration de leurs vitrines. Le club de football local s'appelle le « Royal Géant Athois<ref>[http://www.rga.be Site du Royal Géants Athois].</ref> » et évolue dans le « Stade des géants ».

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=alpha}}
=== Références ===
{{Références nombreuses|taille=24}}

== Annexes ==
{{Autres projets
|commons=Ducasse of Ath (Belgium)
|commons titre=Ducasse d'Ath
}}
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
*Archives de la Ville d'Ath (A.VA.)
* Archives de la Ville d'Ath (A.VA.)
* ''Les géants processionnels en Europe'', ouvrage collectif, catalogue de l'exposition du 500{{e}} anniversaire du Goliath d'Ath, 1981, ministère de la Communauté française. {{OCLC|24680005}}
* ''Les Géants processionnels en Europe'', ouvrage collectif, catalogue de l'exposition du {{500e|anniversaire}} du Goliath d'Ath, 1981, ministère de la Communauté française. {{OCLC|24680005}}
*C. Bauduin, C. Cannuyer, E. Evrard, ''Goliath opprimé, Goliath libéré, Cinquantième anniversaire de la Libération d'Ath'', Centre Libre de Lecture Publique d'Ath, 1994. {{OCLC|164772011}}
* C. Bauduin, C. Cannuyer, E. Evrard, ''Goliath opprimé, Goliath libéré, Cinquantième anniversaire de la Libération d'Ath'', Centre Libre de Lecture Publique d'Ath, 1994 {{OCLC|164772011}}
*C.J. Bertrand, ''Histoire de la ville d'Ath'', in ''Mémoires et Publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut'', Mons, VIe série, t, 8, 1906. {{OCLC|19891921}}
* {{ouvrage|auteur=C.J. Bertrand |titre tome=Histoire de la ville d'Ath |titre=Mémoires et Publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut |lieu=Mons |série={{VI}} |tome=8 |année=1906 |oclc=19891921}}
*C. Cannuyer, ''Goliath d'autrefois. Études sur le géant athois Goliath d'avant la restauration de 1806'', Centre Libre de Lecture Publique d'Ath, 1991
* C. Cannuyer, ''Goliath d'autrefois. Études sur le géant athois Goliath d'avant la restauration de 1806'', Centre Libre de Lecture Publique d'Ath, 1991
*C. Cannuyer, ''Aux jardins secrets des géants d'Ath'', Centre Libre de Lecture Publique d'Ath, 1992
* C. Cannuyer, ''Aux jardins secrets des géants d'Ath'', Centre Libre de Lecture Publique d'Ath, 1992
*C. Cannuyer, ''Les héritiers d'Alexit. Portraits des porteurs de géants d'Ath en l'an 2000'', Ath, 2000
* C. Cannuyer, ''Les héritiers d'Alexit. Portraits des porteurs de géants d'Ath en l'an 2000'', Ath, 2000
*C. Cannuyer, A. Dupont, ..., ''L'Aigle d'Ath. L'aigle bicéphale dans notre blason et notre folklore'', Ath, 2004
* C. Cannuyer, A. Dupont, {{et al.}}, ''L'Aigle d'Ath. L'aigle bicéphale dans notre blason et notre folklore'', Ath, 2004
*C. Cannuyer, C. Hespel, ''David affronte Goliath. Origine et histoire du Bonimée'', Rénovation du cortège, Ath, 2006
* C. Cannuyer, C. Hespel, ''David affronte Goliath. Origine et histoire du Bonimée'', Rénovation du cortège, Ath, 2006
*L. Dubuisson, ''Le Cheval Bayard au 16{{e}} siècle'', dans ''Bulletin du cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath'', Ath, 2008
* L. Dubuisson, ''Le Cheval Bayard au {{16e}} siècle'', dans ''Bulletin du cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath'', Ath, 2008
*JP Ducastelle,''Les géants processionnels en Europe. Colloque du 20 au 22 août 1981'', Ath, 1983
* JP Ducastelle, ''Les géants processionnels en Europe. Colloque du 20 au 22 août 1981'', Ath, 1983
*JP Ducastelle, ''Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des {{s2-|XIX|e|XX|e}}'', dans ''Les géants processionnels en Europe'', Ath, 1983
* {{chapitre|auteur=JP Ducastelle |titre=Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des {{s2-|XIX|XX}} |titre ouvrage=Les géants processionnels en Europe |lieu=Ath |année=1983 |id=JPD83c}}.
*J P Ducastelle, ''La ducasse d'Ath'', Collection ''La Tradition par l'image'', Ministère de la Communauté française de Belgique, Bruxelles, 1994 {{ISBN|2-930047-09-7}}
* {{ouvrage|auteur=JP Ducastelle |titre=La ducasse d'Ath |collection=La Tradition par l'image |éditeur=Ministère de la Communauté française de Belgique |lieu=Bruxelles |année=1994 |ISBN=2-93004-709-7}}
*JP Ducastelle, ''Bayard, cheval merveilleux'', dans ''Bulletin du cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath'', Ath, 2008
* JP Ducastelle, ''Bayard, cheval merveilleux'', dans ''Bulletin du cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath'', Ath, 2008
*JP Ducastelle, ''Ath ou la force des traditions'', dans JP Ducastelle, MF Gheusquin, ..., ''Géants et dragons. Mythes et traditions à Bruxelles, en Walonnie, dans le nord de la France et en Europe'', Les beaux livres du patrimoine, Casterman, Tournai, 1996, pp 74 à 94 {{ISBN|2-203-62005-6}}
* JP Ducastelle, ''Ath ou la force des traditions'', dans JP Ducastelle, MF Gheusquin, {{et al.}}, ''Géants et dragons. Mythes et traditions à Bruxelles, en Wallonie, dans le nord de la France et en Europe'', Les beaux livres du patrimoine, Casterman, Tournai, 1996, {{p.|74 à 94}} {{ISBN|2-203-62005-6}}
*JP Ducastelle, ''Le patrimoine immatériel'', dans ''Le patrimoine du pays d'Ath. Un deuxième jalon (1976-2006)'', Office du tourisme d'Ath, études et documents du cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath'', Ath, 2006
* JP Ducastelle, ''Le patrimoine immatériel'', dans ''Le patrimoine du pays d'Ath. Un deuxième jalon (1976-2006)'', Office du tourisme d'Ath, ''Études et documents du cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath'', Ath, 2006
* JP Ducastelle, ''Mademoiselle Victoire a {{nobr|150 ans}}'', Extrait du ''Bulletin du Cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath'', {{Vol.|11}} - {{43e|année}} - {{numéro|256}}, juillet 2010.
*E. Fourdin, ''La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique'', dans les ''Annales du Cercle Archéologique de Mons'', Mons, t, IX, 1869
* JP Ducastelle, ''Madame Goliath et les géantes (15-{{21e}} siècle'', in ''Bulletin du Cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath'', {{Vol.|13}} - {{48e|année}} - {{numéro|285}}, juillet 2015.
*René Meurant, ''La Ducace d'Ath'', Ath, 1981. {{OCLC|163993684}}
* JP Ducastelle, L. Dubuisson, ''La Ducasse d'Ath, passé & présent'', La Maison des Géants, Ath, 2014
*René Meurant, ''Géants processionnels et de cortège en Europe, en Belgique, en Wallonie'', Tielt, 1979. {{OCLC|6356266}}
* {{article|auteur=E. Fourdin |titre=La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique |périodique=Annales du Cercle Archéologique de Mons |lieu=Mons |volume={{IX}} |année=1869}}
* M. Van Haudenard, ''Les géants d'Ath'', dans ''Le Folklore Brabançon'', Bruxelles, 7e année, n° 40, février 1928, pp.&nbsp;228 à 243.
* Michel Lefèvre et Philippe Masson, ''Sur les chemins de la mastelle. Voyage impertinent au cœur de la tarte Gouyasse'', Jacques Flament éditions, 2015 {{ISBN|978-2-36336-193-6}}
* {{ouvrage|auteur=[[René Meurant]] |titre=La Ducace d'Ath |lieu=Ath |année=1981 |oclc=163993684}}
* {{ouvrage|auteur=[[René Meurant]] |titre=Géants processionnels et de cortège en Europe, en Belgique, en Wallonie |lieu=Tielt |année=1979 |oclc=6356266}}
* [[René Meurant]], ''Ducace d'Ath'', Bruxelles, Editions de La Phalange, 1938
* M. Van Haudenard, ''Les géants d'Ath'', dans ''Le Folklore Brabançon'', Bruxelles, {{7e|année}}, {{numéro|40}}, février 1928, {{p.|228 à 243}}.
* L. Verriest, ''Le Cortège folklorique d'Ath - Quelques regards sur son passé'', dans ''L'Echo de la Dendre'', Lessines, 25 août 1945.
* L. Verriest, ''Le Cortège folklorique d'Ath - Quelques regards sur son passé'', dans ''L'Echo de la Dendre'', Lessines, 25 août 1945.
*{{fr}}{{de}}{{en}}{{ne}} ''Guide de la Ducasse d'Ath'', brochure quadrilingue, Ath, 1993
* {{mul|fr|de|en|nl}} ''Guide de la ducasse d'Ath'', brochure quadrilingue, Ath, 1993


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
{{catégorie principale}}
* [[Géants et dragons processionnels de Belgique et de France]]
* [[Mystère (théâtre)]]
* [[Procession (cortège)]]
* [[Carnaval de Binche]]
* [[Ducasse de Mons]]
* [[Ducasse de Mons]]
* [[Simpélourd]] de [[Soignies]]
* [[Ducasse de Messines]] à [[Mons]]
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=== Liens externes ===
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* {{site officiel|http://www.ath.be}} de la ville d'Ath
{{commons|Ducasse of Ath (Belgium)}}
* [http://www.ath.be Site officiel de la ville d'Ath]
* {{site officiel|http://www.renovationducortege.be}} de Rénovation du Cortège
* [http://ducasse-ath.be Site de Pascal Hyde] consacré à la ducasse d'Ath depuis 2003
* [http://www.renovationducortege.be Site officiel de Rénovation du Cortège]
* [http://ducasse-ath.be Site sur la ducasse d'Ath contenant différentes photos des ducasses depuis 2003]
* [http://www.ducassedath.be Site sur la ducasse d'Ath]
* [http://picasaweb.google.fr/daniel71953/Ducasse2008 Album de la ducasse 2008]

<br />
{{Patrimoine mondial en Belgique}}
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Dernière version du 26 août 2024 à 13:05

Ducasse d'Ath[1]. *
Image illustrative de l’article Ducasse d'Ath
M. et Mme Goliath dansent sur le pont du Gadre, Ath.
Pays * Drapeau de la Belgique Belgique
Liste Liste représentative
Année d’inscription 2008
Année de proclamation 2005
Année de retrait 2022
* Descriptif officiel UNESCO

La ducasse d'Ath est une fête populaire traditionnelle de la ville d'Ath, dans le Hainaut, en Belgique. Remontant au Moyen Âge, elle s’est enrichie au fil du temps, pour devenir une fête très appréciée qui dure plusieurs jours, caractérisée par la présence de géants processionnels, de chars décoratifs et de groupes historiques[1].

Depuis le XVe siècle, le phénomène des « géants » est bien présent en Europe occidentale dans les processions et cortèges, les carnavals ou les fêtes publiques en général. Le contexte politique, économique et culturel a changé mais les géants ont survécu là où la tradition s'est solidement enracinée dans les populations. Ce cortège qui, directement issu des processions, a conservé ses géants anciens, est animé par une population locale qui leur demeure extrêmement attachée. La ducasse est l'événement majeur de la vie festive régionale. Elle donne lieu a de nombreuses réjouissances et manifestations culturelles.

La ducasse d'Ath était inscrite de 2008 à 2022 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l'Unesco, après sa proclamation en 2005, comme élément des Géants et dragons processionnels de Belgique et de France. Elle sera retirée de cette liste en 2022 à la suite de polémiques entourant le personnage du Sauvage.

Traditions analogues en Europe

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Les plus anciennes mentions[a] connues de géants processionnels remontent au plus tôt, au XIIIe siècle au Portugal. À la fin du XIVe siècle, en 1398 exactement, les premières figurations gigantesques sont attestées à Anvers. Au XVe siècle, dans les Pays-Bas bourguignons, le phénomène s'affirme, et Goliath marche dans les processions aux côtés de Saint Christophe, d'un Hercule et d'un Samson ; le cheval Bayard est, quant à lui, chevauché par les quatre fils Aymon dans dix villes. La majeure partie de ces figurations sont religieuses, tels les récits bibliques du combat de David et Goliath ou des hauts faits de Samson. L'histoire du grand Bayard et Hercule, issu de la mythologie grecque, constituent les seuls éléments tout à fait profanes et s'intègrent habituellement dans une procession religieuse. Le but premier de ces histoires est sans doute l'éducation religieuse. La plupart illustrent des récits destinés à l'édification des fidèles. De même que le théâtre et l'art de l'époque ont une finalité didactique, de même les groupes figuratifs de la procession montrent clairement la représentation concrète, matérielle et vivante des scènes que le clergé et les notables veulent faire connaître à une population peu instruite et peu capable d'abstraction. Toutefois, les organisateurs ont voulu faire passer leur message en amusant le public : la représentation est également pittoresque et colorée. Ces jeux processionnels ont été repris et imités d'une ville à l'autre à la faveur des échanges commerciaux. Ainsi, le cheval Bayard d'Ath reprend à celui d'Audenarde la plupart de ses éléments[2]. Toutefois, on n'explique pas le fait que certaines régions (Pays-Bas, Espagne, Autriche, Angleterre) semblent avoir été plus que d'autres les terres de prédilection des personnages gigantesques et pourquoi la tradition s'est maintenue de façon différente suivant les pays ou les régions[1].

Contexte de l'apparition de la ducasse d'Ath

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La ville d'Ath fut fondée vers 1160. Baudouin IV, dit le Bâtisseur, comte de Hainaut, achète une partie de la terre d’Ath à Gilles de Trazegnies, qui y avait quelques propriétés. Il y construit un donjon carré, la tour Burbant, afin de protéger le nord de son comté. Il existait une modeste église rurale, au lieu-dit « Viès-Ath », qui était dédiée à saint Julien et qui appartenait à l'abbaye de Liessies, située alors également dans le comté de Hainaut (elle se trouve aujourd'hui dans le nord de la France). Au XIVe siècle, la ville connaît une expansion considérable. Une seconde enceinte de rempart est construite et en 1393, commence l'édification de l'église Saint-Julien[3]. La procession serait née avec l'expansion de la ville au XIVe siècle assurant un lien entre l'église du Vieux-Ath et l'agglomération nouvelle. Elle a lieu le quatrième dimanche d'août, à une date proche de la fête du saint patron, Julien de Brioude, honoré le 28. Les premiers géants apparaissent à la fin du XVe siècle. Tous enrichissent de leur présence le cortège qui mêle allègrement religieux et profane. Les personnages religieux servent, comme les mystères, à catéchiser une population largement analphabète. Les représentations profanes apportent de l'agrément à la procession et attirent les habitants des environs[4].

Naissance de la ducasse d'Ath

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Le saint Christophe de Flobecq.

C'est en 1399 que se situe la première mention d'une procession. C'est à cette date en effet que l'on trouve, dans les comptes de la massarderie la mention du paiement d'un certain nombre de personnes pour faire passer les pèlerins, refaire la voirie ou enlever les ordures une fois les cérémonies terminées[5]. Dans le deuxième quart du XVe siècle, des groupes figuratifs se montrent dans la vieille procession paroissiale de saint Julien. L'historien athois Emmanuel Fourdin situe cette émergence vers 1430[6]. Le compte de 1431-1432 comprend, en effet, un paiement de quatre livres à des compagnons qui représentent la vie de plusieurs saints et martyrs[7]. En 1462, le nombre des « histoires » s'est grandement multiplié : il faut 41 couples de chevaux[8] pour tirer les chars sur lesquelles la plupart d'entre elles sont jouées. Mais l'événement de l'année est la naissance du « Grant Béart » et des quatre fils Aymon, créés pour « révérender ladite procession et la boine ville »[9]. Le cheval est copié sur celui d'Audenarde où des envoyés sont allés s'initier à sa construction et à son maniement. Porté par une équipe de dix à douze hommes, suivant les années, le cheval athois est énorme. C'est une souscription publique rapportant plus de 39 livres tournois qui a permis de couvrir le coût de sa construction et de son équipement[8]. La même année, il est fait mention d'un Saint Christophe.

Il est difficile d'imaginer l'ordonnance du cortège de cette époque. Il n'existe pas de document à ce propos avant le XVIIIe siècle. On y trouvait des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, par exemple : le groupe des prophètes armés de la vierge blanche ou rouge et l'histoire de Daniel, la Nativité et la Passion du Christ, l'Annonciation, la Présentation au Temple, l'Histoire de la Madeleineetc. Défilaient également les serments des archers, des arquebusiers et des bombardiers-couleuvriniers, qui deviendront plus tard les canonniers-arquebusiers[10].

1481 voit l'émergence historique de Goliath[11]. Le choix de héros bibliques, tels que Goliath ou Samson, qu'il n'est même pas nécessaire de gigantifier puisqu'ils sont déjà gigantesques dans les Saintes Écritures, est quasi général, en effet, dans les Dix-Sept Provinces, au XVe siècle. Treize des quinze plus vieux géants des anciens Pays-Bas, créés à cette époque, sont des Goliath[12].

Première mention du géant d'Ath, Goliath, 1481.
Première mention du géant d'Ath, Goliath, 1481.
« Item pour havoir nettoyet visité et refait
pluisseurs coses à Golias 6 s.
Item pour avoir fait plusieurs verges de vermillon
lesquelles verges serviront à conduire la procession 4 s.
Item pour avoir point les personnages le jour
de ladite procession l0 s.
 »

Du XVIe au XIXe siècle

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La compagnie des « Bleus », 2010.

Il n'est pas possible, en l'état actuel des connaissances, de se faire une idée de ce que cette procession est devenue aux XVIe et XVIIe siècles. Fourdin[13] affirme qu'elle prit de plus en plus d'ampleur entre 1450 et 1550 mais qu'elle déclina, au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, aussi rapidement qu'elle avait prospéré. La première de ces affirmations ne s'appuie sur aucun argument. La seconde, en revanche, est fondée sur l'état désastreux des finances communales, totalement ruinées par les innombrables subsides, taxes et réquisitions, sur les guerres, sur la peste, enfin, qui sévit presque sans discontinuer de 1578 à 1599[14]. En effet, le cortège était alors financé par la commune, la paroisse et les confréries. Cependant, en 1589 on dépense 136 livres pour un somptueux banquet qui réunit la comtesse de Beaurieu, accompagnée de monseigneur le baron Charles Ier de Trazegnies, les sieurs Dandelot et d'Ayseau « estant venus veoir jouer les histoires le jour de la procession en la maison eschevinalle, où survinrent pareillement monseigneur le comte d'Egmont avec Madame, le seigneur de Marchenelle et plusieurs gentilzhommes de leur suytte »[15]. La procession avait donc toujours un certain faste. En 1647, le magistrat accorde cent livres aux arbalétriers « à l'advancement de leur Gholiat qu'ils prétendent faire neuf, eu esgard que ycelui sert d'ornement à la procession »[16]. Il est, en outre, probable que le char de l’Église triomphante, inspiré par la Contre-Réforme, date de cette époque.

Il n'est pas impossible qu'un géant Samson ait participé à la procession, peut-être dès le XVe siècle, mais sans aucune preuve formelle. Samson fut introduit dans le cortège de la ducasse d'Ath en 1679 comme géant de la confrérie des canonniers. Dans les comptes de la massarderie de cette année on peut lire :

«  Aux confrères de Sainte-Marguerite canoniers se donne annuellement par gratification à eux accordée à suitte de résolution du conseil pour l'année 1679 en juillet 1091. À eux pour faire le Samson en posture à esté payé 38 l. 8 s[17]  »

L'aigle monocéphale de 1851.

En 1698, Ath redevient espagnole. Le Conseil de Ville se demande « si on fera quelque chose pour démonstration de joije » à la dédicace ; il décide « d'en agir comme Messieurs trouveront convenir »[18]. Dans une copie du compte pour l'an 1700 de la confrérie des tailleurs de saint Maur, figure la plus ancienne mention de l'Aigle connue à ce jour[19]. Un mandelier et un certain De Peste y reçoivent un salaire de cinq livres deux sous « pour avoir raccommodé l'aigle pour la procession ». L'aigle ainsi restauré accuse donc déjà quelques années et ce document permet de faire reculer sa création avant la fin du XVIIe siècle. Le compte mentionne aussi la rémunération des porteurs du géant et du « tamboureur quy l'at accompagné à la procession ». Comme à Douai de nos jours encore, les géants athois n'étaient sans doute alors escortés que par un tamboureur[b] et que les pas de danse qu'ils exécutaient n'étaient soutenus que par le seul roulement du tambour.

Résolution du Conseil de Ville, .

La procession a-t-elle disparu quelques années, pendant la guerre de Succession d'Espagne ? Lorsque les Français, de 1701 à 1706, puis une garnison hollandaise installée par les Alliés, occupent la ville, on ne trouve que quelques résolutions relatives à la comédie que représentent les élèves du collège. Mais, en 1713, le Conseil conclut de faire marcher Goliath et « le mettre en estat luy faisant une juppe de même que le cheval Diricq »[18]. Pour la première fois depuis quinze ans, il est à nouveau question de la procession de la dédicace. Ainsi restaurée, elle sera embellie l'année suivante et, surtout, en 1715, par la construction d'un char de triomphe, d'une femme à Goliath, et l'ajout d'un deuxième cheval Diricq[18]. Cette même année, on célèbre le 300e anniversaire de la dédicace de l'église Saint-Julien[20]. Désormais, Goliath se mariera chaque année la veille de la ducasse, avant que se dispute le « jeu parti » qui l'oppose à David. On notera, à ce sujet, que, si l'on sait que les solennités de la fête débutent « le nuict de le procession a vespres » dès 1478, on ignore, en revanche, quand le jeu parti a été reporté de la procession du dimanche au samedi après-midi[21].

Jusqu'à la guerre de Succession d'Autriche, soit jusqu'en 1743, les « postures » et les chars sortiront à l'accoutumée, le Magistrat veillera sur le matériel en bon père de famille[21]. En 1749, les Français laissent la ville en piteux état, mais le Conseil décide unanimement de « faire tout comme il se faisoit avant la dernière guerre »[18]. On restaure Goliath.

Le , un édit impérial de Joseph II d'Autriche, l'Édit des kermesses, dispose que toutes les kermesses et ducasses dans l'ensemble du pays devaient se dérouler le même jour, le deuxième dimanche après Pâques, soit le . Défense expresse d'y permettre aucun objet profane ; les cérémonies et démonstrations en usage la veille de la kermesse sont abolies. Le , le gouvernement enjoint au Magistrat de vendre les décorations qu'il pourrait avoir conservées en vue de la célébration de la ducasse[22]. La vente n'a cependant pas lieu et, les États de Hainaut ayant annulé, le , l'édit de 1786 révoqué au nom de l'Empereur le [23], les deux géants restaurés, les deux chevaux Diricq équipés à neuf sortent dès la même année[24]. Il se montreront jusqu'en 1793 inclus.

Les Jacobins mirent le feu à ces symboles de l'ancien régime le . Le 5 fructidor an II, la Société populaire de la ville envoie à la municipalité une adresse « à l'effet de faire brûler les anciennes figures de la ducasse ». Le lendemain, le commissaire civil du département de Jemmapes défend au bureau municipal de continuer les « arlequinades et momeries de la dédicace »[25]. Celui-ci abandonne « à la prudence » de la Société populaire le mode de leur anéantissement. Il lui assigne plein pouvoir à cet égard. Les postures lui seront délivrées pour qu'elle en dispose à sa volonté[26]. Le 11, les figures gigantesques flambent sur le marché.

Du XIXe siècle à nos jours

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Samson, ducasse d'Ath 2004.

Il faut attendre 1804 pour que la procession reprenne vie et 1806-1807 pour que les géants renaissent sous les doigts du sculpteur Emmanuel Florent : L'Aigle, Samson, Goliath, sa femme et Tirant. En principe, les confréries sont abolies. Mais on retrouve différents corps de métiers accompagnés de leur protecteur ou de leur emblème. L'Aigle ainsi que Goliath et sa femme sont autonomes. Il n'est plus question des arbalétriers, ni des tailleurs. En revanche, Tirant est accompagné des archers et Samson des canonniers. Comme dans l'ancienne procession, les autorités civiles ou religieuses, les sociétés, les chars et les groupes religieux font également partie du défilé[27].

La première modification provient des circulaires hollandaises de 1819[28] :

«  aucun vêtement extraordinaire, aucune bigarrure, ni aucune représentation inconvenante, qui causent souvent des désordres et du scandale et qui toujours détruisent plus ou moins le respect que le peuple doit porter à ces actes religieux. »

Les géants sont exclus de la procession. La sortie du 4e dimanche d'août devient un cortège exclusivement laïc qui sera bien vite menacé de disparition. La bourgeoisie rationaliste ne comprend pas l'intérêt des fêtes folkloriques. Seul l'intérêt touristique et commercial justifie le maintien des dépenses communales pour la ducasse. Mais dès cette époque, les organisateurs recherchent l'insolite ou le spectaculaire. En 1820, le char de Jacob est tiré par quarante enfants en costume égyptien. On représente des scènes inspirées de l'opéra comique Lodoïska de Cherubini. On y voit également un pacha avec son état-major. Le « char des Belles » est entouré de haies de barbares. En 1823, un char est tiré par 60 petits mamelouks de six ans portant la moustache[29].

À partir de 1840, la situation économique et sociale de la ville d'Ath se dégrade de plus en plus avec la crise de l'industrie du lin. Dès 1846, les autorités communales font état de 4 000 pauvres sur une population totale de 8 500 habitants[30]. La mildiou de la pomme de terre aggrave la situation. Elle est suivie des effets de la crise de 1848 et du choléra de 1849. Les ressources de la ville diminuent en même temps que les dépenses augmentent. Aussi l'aspect du cortège laisse-t-il à désirer. Mais il reste populaire.

Le géant Ambiorix - Ducasse d'Ath 2004.
Mlle Victoire.

1850 marque un tournant important. Les transformations sont considérables, elles tendent à faire du cortège un spectacle qui va attirer le public. Des Indiens, des Écossais, l'Empereur de Chine avec ses mandarins et les mamelouks apportent une note exotique. Un large appel est lancé aux sociétés de fantaisie et aux fanfares de la région. Le chauvinisme local s'exprime par la création du char de la ville qui transporte les célébrités de la cité. On restaure quelques groupes religieux : Saint Jean-Baptiste, la Fuite en Égypte ou le char de l'Église triomphante. Les chevaux Diricq disparaissent. Les géants sont remis à neuf et restent évidemment en place mais Tirant change de nom. Il devient « Ambiorix ». Cette transformation procède du mouvement historiciste présent également dans l'art qui prétend enseigner au peuple belge indépendant depuis 1830 que son pays a des racines historiques glorieuses dont il peut être fier et dont il est le continuateur. Ambiorix exprime les préoccupations d'une bourgeoisie nationaliste qui veut donner des fondements historiques à son pays[31]. Dans le même ordre d'idées, l'Aigle monocéphale (l'aigle de saint Jean) va devenir bicéphale pour mieux coller aux armoiries de la ville. En 1854, lors de la visite royale, un cortège exceptionnel défilera devant la famille du souverain le mercredi . C'est à cette occasion que l'Aigle exhibera pour la première fois ses deux têtes. Celles-ci ont été sculptées dans l'atelier de l'ébéniste Emmanuel Cambier[32].

Quelques années plus tard, Mlle Victoire apparaît dans le cortège. En fait, il est attesté un géant Victoire en 1793, à l'initiative du bourgmestre de l'époque, pour célébrer une victoire des Autrichiens sur les Français. Mais son existence fut éphémère. Elle ne participa qu'à une seule ducasse avant d'être détruite en 1794 avec les autres géants. Elle fut donc recréée en 1860, sous le nom « La Ville d'Ath » avant de (re)devenir Mlle Victoire. La tête est l'œuvre d'Ernest Ouverleaux, d'après un dessin d'Henri Hanneton, directeur de l'Académie de dessin d'Ath.

Récupération politique

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M. et Mme Goliath, le .

À plusieurs reprises, les géants d'Ath seront impliqués dans la politique locale, ce qui prouve leur intégration à la vie de la cité.

En 1884, Monsieur et madame Goliath avaient été habillés de bleu[33] pour le cortège de ducasse. Ath sera libérale jusqu'en 1902. Les épaulières et la ceinture du guerrier seront aux couleurs « chères au plus grand nombre de ses concitoyens ». Il en est de même pour le ruban du corsage, le bord de la jaquette et des manches de son épouse. Le , Monsieur et madame Goliath font une sortie exceptionnelle. Les deux géants portent une écharpe bleue et des cocardes aux mêmes couleurs. La tête de la géante est ceinte d'une couronne de bleuets et elle tient en main un bouquet des mêmes fleurs. Ils accompagnent le défilé organisé à l'occasion du « triomphe » électoral des libéraux du . Deux photos commémorent cet événement[34]. Le , ils sont enguirlandés et décorés de rouge mais toujours vêtus de bleu pour participer au cortège qui célèbre la victoire du cartel libéral-socialiste aux élections communales de la veille[35]. Aux élections communales de 1932, les socialistes conquièrent la majorité absolue. Le , ils célèbrent la victoire par un défilé en ville avec la participation des deux « postures ». Le cortège aboutit à la Maison du Peuple où David combat Goliath. À cette occasion, la garde-robe du couple a été renouvelée dans la couleur favorite des socialistes.

Les géants d'Ath ont d'abord été utilisés à des fins d'éducation civique conformes aux idées du XIXe siècle (nationalisme et culte de la cité). Ils ont ensuite été mobilisés au service des partis politiques dominants dans la ville. Les libéraux et les socialistes, maîtres de l'hôtel de ville, ont associé les deux géants les plus populaires à leurs victoires électorales. Ils ont aussi modifié les couleurs de leurs vêtements en vue de refléter l'idéologie politique dominante[36].

Les deux guerres mondiales

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Le char de l'Apothéose en 1919.

Les Allemands entrent en ville le vendredi . C'est la veille de la ducasse. Toutes les festivités sont annulées. À la fin du conflit, le cortège de la ducasse 1919 est remanié pour célébrer la victoire et sortira deux fois. Les programmes annoncent plus de 1 500 participants. Des groupes historiques (corporations et métiers, Éburons, la révolution de 1830, les villes martyres, les soldats de l'Yser) défileront autour des géants. Le char d'Albert et Isabelle est transformé en char de l'Apothéose montrant Albert, le Roi chevalier, et Élisabeth, la Reine infirmière, entourés de poilus en uniforme. Tous les géants s'intègrent dans cette grande mise en scène. Ambiorix voit sa vocation historique renforcée par une compagnie de guerriers éburons, suivie de toute la tribu. Un char traîné par des bœufs transporte les vieillards et les enfants. Samson est costumé en homme d'armes du XVe siècle et porte le casque en cuivre. Il est suivi des arquebusiers ainsi que des canonniers avec leur pièce. L'Aigle est accompagné des métiers et corporations qui rappellent l'histoire de la ville. Mademoiselle Victoire devient tout simplement la Victoire précédée d'un groupe de dames à cheval portant les palmes de la victoire et suivie d'un groupe évoquant les victoires belges. Seuls Goliath et sa femme ne sont pas mis au service des innovations historiques et patriotiques[37]

La mobilisation générale est décrétée le , le samedi de la ducasse. Pendant la deuxième guerre, pour compenser la disparition des cérémonies publiques, un petit cortège a défilé à l'Athénée royal en 1941[38]. La même année, le , pour un cortège à l'Oflag II A, à Prenzlau, des prisonniers de guerre athois ont consacré tous leurs loisirs pendant des semaines à construire, au moyen de matériaux de fortune — cartonnages, papiers d'emballage, boîtes à conserve, etc. — les deux « postures » favorites : Goliath et sa femme qu'accompagnaient comme il se doit le petit David, Magnon le diable et trois tambours[39].

La ville est libérée le . Depuis cette date, chaque année, la « grosse cloche » sonne pour commémorer l'événement. Le 8, à 15 h, on célèbre le mariage de Goliath à Saint-Julien devant une foule considérable. Une partie du cortège parcourt la ville. Goliath, Mme Goliath et l'Aigle participent à la fête[40]. Cette année-là, le rôle du berger David est exceptionnellement et probablement pour la seule fois, tenu par une fille : Liliose Monnier[41].

Après 1945

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En 1946, le cortège est reporté d'une semaine à cause d'une tempête[42]. En 1948, le cheval Bayard réapparaît. Comme au Moyen Âge, c'est une souscription qui finance sa résurrection par René Sansen[43].

Le Canon du mont Sarah.

Une crise grave survient dans les années 1960. À cette époque, le cortège ne semble plus attirer l'attention des Athois et est très délaissé. Les figurants sont devenus difficiles à trouver et les attelages manquent cruellement (en 1966, le char de la navigation ne sort pas du hangar, faute de chevaux pour le tracter). On voit même des tracteurs agricoles les remplacer[44]. C'est pourquoi, en 1971, sous l'initiative du Cercle d'histoire et d'archéologie d'Ath, un Comité de rénovation du cortège[45] est créé. Celui-ci veillera désormais à la bonne organisation des festivités en se chargeant exclusivement de la figuration et de ses accessoires. L'engouement est général au point qu'il y a trop de figurants[46]. En 1975, René Sansen crée donc le groupe du Canon du Mont Sarah pour évoquer la participation des Athois à la révolution belge de 1830[47]. Saint Christophe réintègre le cortège en 1976[48] et les chevaux Diricq en 1981[49]. Le premier « brûlage des maronnes » de Goliath a lieu le vendredi de la ducasse 1987[50].

Alignement des géants devant la gare en 2006.
Les porteurs de l'Aigle en 2023

En , le collège communal refuse une proposition de Coca-Cola de faire défiler les géants dans une publicité pour ses produits[51].

En 1990 et 1991, la corde qui tire la « grosse cloche », le samedi à midi, se rompt et retarde le début officiel de la ducasse de quelques minutes[52].

En 1993, le cortège de l'après-midi est interrompu à cause d'une pluie diluvienne. Il fallait à tout prix préserver les costumes et la décoration des chars qui ont quand même subi de lourds dégâts[53].

En 1997, pour célébrer le 20e anniversaire de la fusion des communes, apparaît pour la première fois le groupe des 19 communes. Il sera repositionné derrière les pompiers en 2000[54].

La ducasse de 2004 est marquée par la catastrophe de Ghislenghien, survenue quelques semaines auparavant. Seuls sont maintenus les « Vêpres Gouyasse » et les cortèges du dimanche. De nombreuses animations sont supprimées ou reportées[55]. En 2006, tous les géants sont exceptionnellement alignés devant la gare, avant le départ du cortège, pour rendre hommage aux anciens porteurs.

En 2010, le groupe des « Bleus » retrouve son statut de garde civique athoise et non de garde française. On a donc remplacé quelques éléments du costume à savoir le tricorne (ajout d’une cocarde aux couleurs de la Belgique), les guêtres et le plastron (noir). On a également remplacé le drapeau qui ne sera plus français mais bien athois[56]. On célèbre le 150e anniversaire de Mlle Victoire[57]. Le plus récent des géants d'Ath est particulièrement mis à l'honneur.

En 2011, une nouvelle charte[58] pour les acteurs de la Ducasse est mise au point pour éviter que le cortège ne se termine trop tard (23 h 35 en 2010) et soit plus régulier et attractif pour les visiteurs étrangers. Les chevaux de la barque des pêcheurs napolitains et du char de la ville porteront des caparaçons brodés (ils avaient disparu dans les années 1930).

2015 est une date exceptionnelle. On célèbre quatre anniversaires. L'église Saint-Julien a été consacrée le . Cette messe de « dédicace » a donné le nom de « ducasse » employé pour désigner les festivités actuelles. 300 ans plus tard, en 1715, on embellit le cortège d'un char de triomphe, d'un deuxième cheval-jupon, mais surtout on donne une femme à Goliath. À l'occasion de ce 300e anniversaire de la géante, elle est dotée d'une nouvelle tenue confectionnée en partie par les dentellières d'Ath. La chorale « Rencontre »[59], créée en 1965 pour solenniser les « Vêpres Gouyasse », fête son 50e anniversaire. Le groupe du Canon du Mont Sarah a été introduit dans le cortège en 1975, il y a 40 ans.

En 2016, un essieu du Char de l'agriculture s'est brisé, occasionnant un retard conséquent pendant le cortège du matin. Celui du soir s'est terminé par un rondeau réunissant les 7 géants sur la place Cambier, comme il est de tradition, tous les 5 ans, depuis 1981[60].

En 2020, la ducasse est annulée en raison de pandémie de coronavirus.

En 2021, les festivités sont restreintes au dimanche, pendant lequel seuls les géants sortent avec chacun un parcours différent dans les faubourgs et villages environnants, ainsi qu'au lundi.

Sorties exceptionnelles

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En dehors du quatrième dimanche d'août, les géants ne sortent pas de leur hangar. Il n'en fut pas toujours ainsi.

Tirant a sans doute accompagné les archers athois à Bruxelles en 1834[62]. Les géants sont sortis pour des fêtes princière ou royale en 1853 et 1854 à Ath[63]. Goliath et sa femme participent à Bruxelles au Cortège des géants et des légendes populaires du lundi de Pâques 1890. Ils sortent à Ath, mais en dehors de la ducasse, à l'occasion de victoires électorales en 1895[35], 1907[64] et 1933[65]. Le , tous les géants d'Ath sont à Bruxelles à l'invitation des autorités communales de la capitale à l'occasion de l'Exposition universelle. Les autorités communales, les Athois de Bruxelles et les autres se sont fait photographier avec leurs «postures[66] ». Depuis la Seconde Guerre mondiale, les géants sont sortis occasionnellement à Ath pour l'inauguration de la foire commerciale en 1969[67] ou pour l'hommage au dernier bourgmestre avant la fusion des communes[62]. Ils étaient présents à Mons pour l'entrée royale de Baudoin Ier en 1953[68] et en 1976 pour les 25 ans de règne[62]. Cependant, depuis 1975, l'opinion publique et les porteurs sont de plus en plus opposés aux sorties des géants en dehors du quatrième dimanche d'août et de leur contexte athois[62]. Le , le cheval Bayard a défilé à Lille dans un cortège des géants animaliers. Selon les responsables de la société qui l'anime, Bayard devait être considéré comme l'« ambassadeur » de la ville d'Ath. Cette sortie fut qualifiée d'« exceptionnelle et unique[69] ».

Géants disparus

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En effet, avant 1794, année où les Jacobins brulèrent les géants, « symboles de l’ancien régime » plusieurs corporations de métiers défilaient dans le cortège, dont les tailleurs (la présence de l'aigle dans le cortège actuel en témoigne), les boulangers, les poissonniers, etc.

Les boulangers accompagnaient un cygne, dont la blancheur rappelait celle de la farine. Comme la plupart des animaux gigantifiés de l’époque, le cygne devait être chevauché par un enfant, symbole de la domination humaine sur l’animal. En 1807, les vingt-trois boulangers de la ville émettent le souhait de redonner vie à leur bel oiseau. Le coût estimé de la construction s'élevait à 414 francs. Le projet a avorté.

Les poissonniers défilaient pour leur part en compagnie d’un triton. Il devait s’agir, non du triton, un amphibien urodèle mais de Triton, une divinité marine mineure dans la mythologie grecque, fils de Poséidon et d’Amphitrite. On le représentait avec un buste d’humain, une queue de dauphin, des cheveux en algues, une conque et un trident dans les mains. Il n’existe aucune trace de velléités de restauration[70].

Au XIXe siècle, de nombreux groupes du cortège rappellent la tradition des carnavals et des cavalcades. On trouve la trace, pendant une quinzaine d'années, d'un char des Chinois : une pagode occupée par un empereur entouré d'une chorale de mandarins. Un char des Écossais représente une grotte avec un roi et une reine. Le char des Indiens tiendra dix ans. Quarante Athois à la tête noircie, avec un anneau dans le nez sont munis d'arc et de flèches. Il s'agit en fait d'un mélange d’Africains, d'Indiens d'Amérique et d'Inde. Les Bédouins et les Grecs sont également mis à l'honneur. Il ne subsiste de nos jours de cet exotisme que le « Sauvage » sur la Barque des pêcheurs napolitains[71].

Détermination de la date

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La ducasse d'Ath s'ouvre officiellement la veille du 4e dimanche d'août et se clôture le .

La première mention de la date de la ducasse se trouve dans la Description de la Ville d'Ath[72] publiée en 1610 par Jean Zuallart : la procession a lieu « tous les ans, le dimanche le plus proche de la décollation de saint Jean-Baptiste ». L'origine de la ducasse d'Ath est une procession de dédicace, c'est-à-dire la commémoration du saint patron de la paroisse. On fête saint Julien le . Dans le répertoire des reliques hainuyères publié par P. Brasseur en 1658[73], on peut lire :

« L'église paroissiale de Saint-Julien martyr, patron de cette cité (fêté le selon le martyrologe romain) a été transférée en 1393 du Vieux-Ath dans la ville (neuve) ; chaque année on célèbre la dédicace solennelle de cette église et de la ville le dimanche le plus proche de la fête de saint Jean décollé, c'est-à-dire, ordinairement, le quatrième de ce même mois d'août. »

Par contre, une chanson du XVe siècle[74] raconte la consécration de la nouvelle église de Saint-Julien, le  :

Le dimenche, ce m'est advis
Au-devant le décollement
De Saint-Jehan, pour insément
Le continuer toudis.

On désigne ainsi le dimanche avant le , et non le plus proche. Dans ce cas, il s'agit toujours du 4e dimanche d'août.

Le , dernier jour de la ducasse, est le jour de la Nativité de Notre-Dame dont l'image, portée par les échevins, précédait le Magistrat dans l'ancienne procession.

Le calendrier officiel est fixé par l'administration communale, conformément à la tradition[c].

Premiers préparatifs

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Une quinzaine de jours avant le cortège, des ouvriers communaux procèdent au dépoussiérage et au nettoyage des chars. Quelques retouches y sont apportées. Le cheval Bayard est débâché. Les essayages et retouches des costumes des figurants ont lieu à l'Académie de musique. La dernière semaine, les groupes des Bleus, des Hallebardiers et des Hommes d'armes répètent leurs évolutions. Les habilleurs (voir ci-dessous) commencent leur travail. David s'entraîne à terrasser Goliath. La ville est nettoyée à grandes eaux et les forains s'installent sur la Grand-Place et le quai Saint-Jacques. Les commerçants décorent leurs vitrines avec des sujets de circonstance. Les habitants pavoisent leurs maisons aux couleurs de la ville.

Tirant l'Ancien.

Vers 15 h, Tirant l'ancien assiste au tournoi de tir à l'arc sur perche verticale organisé sur l'Esplanade par la Société royale les archers St-Nicolas d'Irchonwelz : le Grand-Prix du Mayeur. Le géant parcourt ensuite les rues du centre-ville et danse au son d'une petite fanfare formée pour l'occasion.

Dans chaque famille on prépare la traditionnelle « tarte à masteilles » qu'on dégustera le lendemain en fin d'après-midi.

Le « brûlage des marronnes » 2007.

À partir de 22 h a lieu le « brûlage des marronnes » de Gouyasse. Selon la tradition populaire, la veille de son mariage le marié brûle ses pantalons (marronnes en dialecte picard) bourrés de paille et de pétards. C'est ce que l'on appelle communément l'« enterrement de sa vie de garçon », souvent suivi d'une sortie bien arrosée entre garçons.

Midi marque le début officiel de la ducasse. Des jeunes Athois se donnent rendez-vous pour faire sonner Julienne[réf. nécessaire], la « grosse cloche », le bourdon de l'église Saint-Julien.

Pendant les Vêpres Gouyasse 2007.

À 15 h, au son d'airs de procession, précédé par le groupe des Bleus, Goliath et sa future femme se dirigent vers le « Pont du Gadre » où ils danseront pour la première fois, dans la foule émue jusqu'aux larmes, le traditionnel « Grand Gouyasse ». Ils vont ensuite prendre place devant l'église où ont lieu les « Vêpres Gouyasse ». Le doyen de la paroisse accueille les autorités communales, leurs invités, des personnalités locales et un nombreux public, venus assister à la cérémonie. Celle-ci est solennisée par la chorale athoise Rencontre[59] ou une chorale amie. Le dialecte local est mis à l'honneur par la lecture d'un texte en picard, mettant en scène de manière humoristique des aspects de la ducasse et l'actualité. Ensuite, le cortège se remet en route vers la Grand-Place au son d'airs endiablés avec forces embrassades des nouveaux mariés.

Après les Vêpres Gouyasse. Les nouveaux mariés dansent devant Saint Julien.

Vers 17 h, devant l'hôtel de ville, tout le monde retient son souffle. Attesté à Ath dès 1487, le jeu-combat est représenté lors de la procession de la fin août en l’honneur de saint Julien. Aujourd’hui, Ath peut s’enorgueillir d’être probablement la seule ville européenne où un « mystère » biblique médiéval continue d’être mis en scène depuis le XVe siècle[75]. Le jeu-parti se décompose en deux éléments : un dialogue et un combat. Au cours du « combat », l’enfant qui incarne le berger David doit lancer une balle dans le « regard » (ouverture dans le panier) de Goliath. L’échec du berger n’est pas un signe de mauvais présage pour la cité mais, s’il est vainqueur, le public peut assister à une danse supplémentaire « Grand Gouyasse ». En 2016, David a terrassé Goliath après avoir échoué en 2015.

En patois local, le dialogue entre Goliath (par la voix d’un porteur) et David est appelé le « bonimée » (en français, le boniment). De génération en génération, il s’est transmis de bouche à oreille de porteur. Certains passages en sont par conséquent devenus presque incompréhensibles. Il est publié pour la première fois par Emmanuel Fourdin en 1869[76]. En 2004, le texte du « bonimée » a fait l'objet d'une étude[77] qui montre que son origine est probablement l'histoire du combat de David et Goliath racontée par Guillaume du Bartas (1544-1590) dans la Seconde semaine (Les Trophées) (1584).

GOLIATH

Pied d'haut, assuré chien,
Que veux-tu me poursuivre,
Une pierre à la main?
Es-tu donc las de vivre?
Jeune sot, petit tamareau,
Tu ne porteras plus
Ton flambeau, ni mon bau.
Ta tête sera foulée;
Tes yeux de lion,
Tes oiseaux cajolés
Assurent mes frions.

DAVID

Approche seulement,
Ennemi des Hébreux,
Le mutin affronté;
Tu jases contre Dieu!
L'avantage est pour moi:
J'ai pour escorte,
Un Dieu toujours vainqueur,
Sa main justement forte.

GOLIATH

Quand Dieu tendrait son arc,
Et moi desur la terre,
Te livré-jou la guerre?
Non pas à toi, petit objet.
Quand tu saurais un Dieu,
Avec autant de pages,
Oserais-tu me combattre?
Avec tant d'avantages?

DAVID

Ah! blasphème! tu en seras puni:
Un Dieu qui se pique,
Couronné de bonheur,
Ne peut rien souffrir
Contre son sang et son honneur.
Ah! Seigneur! donnez-moi
La force et la puissance!
De mon bras
Que j'en tire la vengeance!

(Lançant sa fronde)

Il en a le vilain!
Il est mis en ce lieu;
Il a sentu la main de Dieu!

GOLIATH

Je n'sus nieu co mort!

À 20 h commence, sur la Grand-Place, le concert de la Fanfare royale Union de Saint-Martin, dont la deuxième partie sera interrompue par le passage du groupe du Canon du Mont Sarah, qui sort aux flambeaux à travers la ville. Anne-Marie Leroy harangue la foule dans le dialecte local. La fanfare accompagne l'air de la Muette de Portici. Le concert se termine par un florilège d'airs et de chansons de ducasse.

Depuis 1981[78], au petit matin, vers h, quelques membres de la clique des pompiers athois réveillent la population au son du tambour. Ce moment est appelé : « Gare al tarte ». Un peu plus tard, les Marins anciennement appelés « Braves de la Dendre » vont chercher le « Sauvage » de la Barque des pêcheurs napolitains à son domicile, et la compagnie des Bleus se rend chez leur commandant avant de rejoindre la gare où se forme le cortège du matin.

À h 45, la grosse cloche de l'église Saint-Julien sonne pour marquer le début du cortège (une tradition qui date de 1970) qui commence à la gare d'Ath et suit un circuit bien défini qui se termine à l'Esplanade. L'après-midi, vers 15 heures, le cortège repart en sens inverse. En fin de cortège, une foule fervente accompagne les géants jusqu'au hangar communal. Un hommage est alors rendu aux pompiers victimes de la Catastrophe de Ghislenghien. Tous les cinq ans depuis 1981, un rondeau réunit l'ensemble des géants sur la place Ernest Cambier.

Toute la journée, les géants se promènent individuellement, accompagnés par un tambour, dans différents quartiers de la ville pour recevoir les remerciements des Athois avec comme point fort, à 15 h, un rassemblement au home et à l'hôpital. L'après-midi, diverses animations sont au programme sur l'Esplanade, notamment un concours de tir à l'arc. La fanfare de Moulbaix parade sur la plaine avant un festival de montgolfières.

Pour la première fois, le Cheval Bayard sortira également le lundi avec les autres géants.

Du « lundi de la ducasse » au « 8 de septembre »

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Le vendredi, un marché nocturne rassemble les commerçants locaux et extérieurs dans le centre-ville.

Les samedi et dimanche qui suivent la ducasse, au théâtre « le Palace », la troupe des Matelots de la Dendre[79] (active à Ath depuis 1853) présente leur traditionnel gala d'opérette. En 2013, ils jouent Valses de Vienne, une opérette à grand spectacle sur une musique de Johann Strauss, père et fils.

Le 8 septembre (à Ath on dit « le 8 de septembre » et on ne prononce pas le p) est le dernier jour de la ducasse. À 14 h 30, a lieu le Grand Prix de la Ville d'Ath de balle pelote. Mais le point culminant est le traditionnel souper aux moules (voir plus bas : traditions de ducasse). La journée et les festivités se terminent par un concert de la fanfare L'Union de Lorette[80] qui exécute à la fin un dernier « Grand Gouyasse » avant que n'éclate le feu d'artifice de clôture.

Ordonnance du cortège

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Si l'on en croit Fourdin[76], les confréries ouvrent la marche, accompagnées de leurs valets, de leurs torches et de leurs châsses. La confrérie de Saint-Éloi - la plus ancienne - la première, suivie des enfants de l'école dominicale (on notera que celle-ci n'a été organisée qu'en 1584 selon Dewert[81], en 1586 selon Bertrand[82]) et des orphelins. Viennent alors toutes les autres corporations (l'auteur reprend dans son énumération, en signalant d'ailleurs le fait, toutes celles qui existaient vers 1650), les confrères qui ont accompli le Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle ou de Lorette, les serments, les Pères capucins et récollets, les associations pieuses, le collège représenté par le premier de chaque classe, les échevins précédés de porteurs de torches, le châtelain et ses gens. Le clergé des deux paroisses clôture le défilé. Quant aux « histoires » et personnages, ils s'intercalent entre les divers corps de métiers[83].

Sous l'Ancien Régime

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R. Meurant, grand spécialiste des géants processionnels, a découvert, encarté dans le programme de 1807[84], un manuscrit anonyme non daté, du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle, qui reprend l'ordonnance de la procession à une date indéterminée mais qu'il croit pouvoir situer entre 1715 et 1743.

Les orphelins et les petites écoles ouvrent la marche avant les « corps de métiez avec leurs reliques » : saint Éloi, les orfèvres avec un char de triomphe ; saint Joseph, les charpentiers avec saint Joseph et la Vierge sur un âne ; saint Aubert, les boulangers avec un « cigne » ; saint Jean-Baptiste, les bouchers avec saint Jean-Baptiste et son agneau ; saint Maur, les tailleurs avec une aigle; saint André, les poissonniers avec un triton ; saint Michel, la confrérie avec un char de triomphe. Viennent ensuite tous les tireurs à l'arc avec « un tijran » ; saint Roch, la confrérie des arbalestriers ; les canonniers avec « un samson » ; les étudiants ; Goliath et sa femme ; le char de la Ville avec la Mairie ; différentes images de la sainte Vierge accompagnées des Pères capucins et récollets ; le clergé des deux paroisses ; le gouverneur de la ville et le « chatelin ». Le premier char qui y est cité doit être celui de l'Église triomphante au sommet duquel trônerait sainte Cécile entourée de jeunes filles chantant les louanges de l'Eternel[85] et la confrérie de Saint-Éloi l'entretient. La composition du deuxième - celui de la confrérie saint Michel - dans sa reconstitution du début du XIXe siècle porte à croire qu'il descend de l'éclide médiévale (petit char). Enfin, le char de la Ville, construit en 1715, est garni de plumes, de crépines[86] et d'autres attributs dorés[86]. L'Empereur l'occupe, vêtu d'un manteau garni d'hermine et des enfants haut perchés. Quant aux groupes, la Fuite en Égypte est la figuration médiévale. Saint Jean-Baptiste est accompagné d'un agneau.

D'autre part, le Cygne des boulangers, l'Aigle des tailleurs, le Triton des poissonniers sont-ils les « pièces nouvelles » dont, en 1715, le Conseil demandait la création aux confréries ? Nul ne le sait, si ce n'est leur présence, attestée d'ailleurs par un seul document. On note la présence du Tirant des archers, les confrères de saint Sébastien vêtus d'écarlate chamarré et du Samson des canonniers de sainte Marguerite, en uniforme complet bleu, parement rouge, galonné d'argent, qui tirent des salves pendant la procession. Quant à Goliath et à sa femme, la structure est, comme de nos jours, composée d'un tronc de cône surmonté d'un « corsage » - tous deux en osier - et qui sont portés au moyen d'« espalières », de « berteilles », de « cingles » (courroies)[87]. Chaque année, on les monte, on les habille, après avoir « lavé, empoissé et lustré[87] » leurs robes de coton et nettoyé les « paniers ». On ignore tout de leurs accessoires, de leur poids, de leur taille. Une indication cependant : en 1753, Goliath n'a qu'un porteur[24].

Époque contemporaine

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Voici par exemple l'ordonnance du cortège en 1820[88] :

Fête communale de la ville d'Ath, le dimanche

Grande Cavalcade

1er Sujet

Les Orphelins.
Saint Joseph et la Vierge fuyant en Égypte.
1er char de Triomphe.
Saint Jean Baptiste avec son agneau.
Le géant Samson.
La compagnie de canonniers faisant des salves.
La compagnie des archers ayant à sa tête la figure colossale dite Tyran.
La Cavalcade des Étudiants en costume romain.
Les figures colossales de Goliath et de sa femme.
Le Berger David.
Le char de Jacob tiré par 40 enfans en costume égyptien chantant le Chœur de Joseph.
Des Bergers et Bergères.
Le 3e char de Triomphe.

2e sujet

Scène de Lodoïska
Le pacha avec son État major et escadron de cavalerie.
Chants Barbares
Char des Belles entre deux hayes de Barbares.
Chœur de Lodoïska (musique).
L'autorité administrative.
L'autorité judiciaire.
La maréchaussée fermant la marche.

Le cortège de 1919 est tout à fait exceptionnel. Plus de 1 500 personnes y participent[89] :

Dès les années 1930, le cortège prend sa physionomie actuelle.

Le cortège actuel

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L'Aigle à deux têtes.

Le cortège actuel suit un ordre fixé par la tradition[90].

La Barque des pêcheurs napolitains.

Les volontaires sapeurs pompiers (présents dans le cortège depuis 1885) défilent en tête. Leur popularité s'est accrue après la catastrophe de Ghislenghien. Suit l'Aigle à deux têtes, accompagné de la fanfare de Meslin-l'Évêque.

La Barque des pêcheurs napolitains est un char de fantaisie créé par la société chorale « Les Matelots de la Dendre ». Il défile dans le cortège en 1853 et en 1862 avant d'être pris en charge, en 1865, par la société des « Pêcheurs napolitains » puis par les « Braves de la Dendre ». Le « Sauvage » est présent depuis 1873 au moins. Le Saint-Christophe de Flobecq, monté sur échasses, est attesté depuis 1462.

Les Bleus, compagnie des canonniers arquebusiers, participent à la procession depuis le XVe siècle, bien avant l'apparition du géant Samson qu'ils escortent. En effet, celui-ci, accompagné de la Royale Union des Fanfares Sainte Cécile de Moulbaix, ne fut créé qu'en 1679. Ensuite vient le groupe du Canon du Mont Sarah, qui évoque la révolution belge de 1830. Il montre l'épisode où les patriotes athois, harangués par la dentellière Anne-Marie Leroy, s'emparèrent du canon des exercices de tir de l’ancienne confrérie des canonniers et l'emmenèrent à Bruxelles.

Le char de l'Horticulture en 2008.

Sur le char de l'horticulture, la déesse Flore trône sous un dais de style 1900 au-dessus d'un parterre de fleurs et de nymphes. Ce char décoratif a été créé en 1850 sous le nom de « char des Jeunes Filles ». Consacré à Vénus en 1851, il deviendra par après le char de Flore (1860) puis de l'Horticulture (1876). Vient alors Ambiorix, le géant des archers est attesté depuis le XVIIIe siècle sous le nom de Tirant. En 1850, il se métamorphose en Ambiorix pour évoquer l’histoire locale et nationale tout en gardant son arc et ses flèches. La fanfare d’Irchonwelz le fait danser.

Les hallebardiers sillonnent cette partie du cortège lors de leurs manœuvres. Ils escortent en fait le char des États provinciaux, qui figurait dans le cortège organisé à Bruxelles à l'occasion du cinquantenaire des chemins de fer, sous le nom de char de la Musique des Marchands de la Ligue hanséatique. Acheté par la Ville d'Ath en 1885, il a été transformé en char des États provinciaux pour rappeler que cette assemblée du comté de Hainaut s'est réunie à Ath en 1572. Le char de la navigation, figurant en 1885 dans le même cortège que le précédent, évoque une barge qui assurait la liaison entre Bruges et Gand au XVIe siècle.

Mlle Victoire a été créée en 1793 pour célébrer une victoire des Autrichiens sur les Français. Détruite en 1794, elle fut recréée en 1860. Elle symbolise la Ville d'Ath dont elle porte les couleurs : violet, blanc et jaune. C'est la fanfare de Lorette qui la fait danser.

Le char de l'Agriculture en 2009.

Sur le char de l'agriculture, la déesse Cérès, entourée de paysans et de paysannes, trône parmi les gerbes de blé et les instruments agricoles dans un décor inspiré de l’époque 1900. Tel qu'il est, le char remonte à 1905. Il a alors remplacé le char des Moissonneurs qui existait déjà en 1860 mais avait disparu à la fin du XIXe siècle. Le char est escorté par un groupe de paysans. Les hommes d'armes du XVIe siècle, comme les hallebardiers, circulent dans le cortège et ne restent pas à une place bien déterminée. Ils accompagnent en principe le char d'Albert et Isabelle, introduit dans le cortège en 1906 après avoir figuré, l’année précédente, dans le cortège du 75e anniversaire de l’Indépendance à Bruxelles. Il rappelle aux Athois le règne des archiducs Albert et Isabelle. C’est à eux que l'on doit la construction de l’Hôtel de Ville dès 1614.

Le cheval Bayard d'Ath en 2009.

La Royale Alliance athoise fait danser le cheval Bayard. Introduit dans la procession en 1462, il disparut au cours du premier quart du XVIe siècle. Le destrier, chevauché par les Quatre fils Aymon, fut recréé par le sculpteur et archéologue René Sansen et réintroduit en 1948 dans le défilé, grâce à une société de gymnastique locale. Seize porteurs le font danser au son de la fanfare de Huissignies.

Dès 1876 et jusqu'en 1885 au moins, un char de la Belgique circulait dans le cortège. Le char des Neuf Provinces[d] a été conçu par le décorateur bruxellois Govaert en 1880. Une déesse, représentant la Belgique, est entourée par neuf demoiselles portant le blason de chaque province du pays. Le groupe des cinq cantons comporte cinq cavaliers qui portent des fanions où figurent les noms : Ath, Chièvres, Flobecq, Frasnes et Quevaucamps (cantons de l'arrondissement d'Ath). Le Groupe des 19 communes fut introduit en 1997 (pour le 20e anniversaire de la fusion des communes). Il présente le blason de la Ville d’Ath et les armoiries des 18 autres communes de l'entité.

Le char de la Ville d'Ath.

Le char de la Ville d'Ath, conçu en 1850, est le successeur du char de la ville qui figurait dans la procession depuis 1715. La déesse de la ville siège dans un temple monoptère au-dessus des personnalités qui ont illustré l'histoire de la cité. On découvre ainsi :

M. et Mme Goliath.
Le « Grand Gouyasse » sur le pont du Moulin, Ath 2007.

Monsieur et madame Goliath dansent sur un air d'origine ancienne, probablement d'origine médiévale, le « Grand Gouyasse », en deux endroits bien précis : le pont du Moulin et le pont du Gâdre au son de la fanfare Saint-Martin d'Ath. David les précède. La garde de Goliath (Magnon, les hommes de feuille et les Chevaux Diricq) est une sorte de service d'ordre burlesque. Le conseil communal termine le cortège. Présents dans le cortège dès le Moyen Âge, les membres du conseil communal sont sur le char de la Ville à partir de 1715. Les calèches apparaissent en 1899.

Les acteurs

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Les porteurs

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Les porteurs[91] sont l'âme des géants. Ce sont eux qui les font danser aux sons des fanfares qui les accompagnent.

Les porteurs de Goliath en 2006.

Les premiers porteurs de géants étaient probablement des ouvriers du moulin des Estaques, habitués à coltiner de lourds sacs de blé. Jadis, le statut de porteur de géant était réservé à des familles traditionnelles, encore très présentes de nos jours. Mais l'évolution du cortège dans la deuxième moitié du XXe siècle a bouleversé cette donnée. De trois porteurs par géant avant 1934, on en comptait six à la fin des années 1960. Depuis, le mouvement s'est accéléré pour former actuellement des groupes d'environ dix hommes. Le cheval Bayard (six cents kilos), quant à lui, totalise deux équipes de 16 porteurs qui l'animent. À l'origine, il s'agissait des membres d'une société de gymnastique locale[92]. Peu à peu, des personnes extérieures se sont intégrées aux différents groupes. Avant d'être porteur, les enfants candidats ramassent les pièces de monnaie jetées par les spectateurs ; plus grands, ils tenteront de soulever le géant et de le faire avancer le lundi de ducasse. Le mardi, tous laissent leur « posture » et se réunissent pour le « banquet des porteurs » dans différents restaurants de la ville.

Le berger David

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Le petit berger David est apparenté à la famille des porteurs du géant Goliath. Le samedi, après les Vêpres, sur la Grand-Place, il entame le combat contre Goliath en récitant le Bonimée ; un porteur dissimulé dans le panier du géant lui donne la réplique. Au terme du dialogue, David affronte le géant philistin en lançant une balle qui doit aboutir dans le panier via la lucarne permettant au porteur de se diriger[93].

La garde de Goliath

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La garde de Goliath.

Ces personnages sont bien connus dans le folklore européen[f]. À Ath, les diables apparaissent dans des processions de l'Ancien Régime. Ils y font la police (ouvrir la voie, tenir les spectateurs à distance) ou, le plus souvent, interviennent dans le tableau de l'Enfer, dans la dramatisation de légendes hagiographiques (St Michel, Ste Gudule, St Antoine, St Médard, etc.), dans un jeu processionnel (combat de St Georges contre le dragon). Ils participent encore au Lumeçon montois. Les hommes sauvages (hommes de feuilles) ont marché dans quelques processions et tenu un rôle dans des jeux de printemps. Figurant toujours dans la procession et le Jeu de St Evermare à Russon, ils restent, à Mons, les alliés du dragon. Après avoir caracolé dans les processions figuratives, animé des fêtes villageoises et des charivaris, les chevaux-jupon jouent encore leur rôle d'auxiliaires à Mons et harcèlent le public dans divers cortèges, carnavalesques ou non. Ces trois types de déguisement qui, dans certaines villes, ont pour mission principale de protéger la marche ou la danse des figures gigantesques, se retrouvent à la ducasse d'Ath.

Emmanuel Fourdin situe, sans preuves, l'apparition du diable athois au début du XVIIe siècle, en même temps que celle des chevaux Diricq et des hommes sauvages. Il place leur résurgence commune au début du XIXe siècle. Cependant, le programme de 1809, auquel il se réfère, ne les reprend pas[94]. Le personnage est surnommé « Magnon » depuis 1858, sobriquet du figurant de l'époque[95]. Le nom est resté. Magnon est armé d'une vessie de porc dont il se sert pour faire reculer la foule au passage des géants.

Au moins depuis 1749, seule année où ils sont notés dans les comptes municipaux du XVIIIe siècle, deux hommes sauvages servent « à ranger la procession ». Il paraît certain qu'ils existaient plus tôt. Ces hommes sauvages n'étaient pas encore des hommes de feuilles au XVIIIe siècle : en 1749, un tailleur leur confectionne habit, culotte, bonnet en toile verte[96]. Le support est actuellement une salopette. Ce travesti est préparé par l'homme sauvage ou par son épouse. C'est un travail délicat, chaque feuille étant cousue à la main, qui exige une quinzaine d'heures. Lorsqu'ils doivent refouler la foule, les hommes de feuilles se bornent à courir le long des trottoirs en criant : « Allez ! Circulez ! ». S'ils s'arrêtent, la massue haute, il est bien rare qu'ils la laissent retomber sur la tête d'un récalcitrant. Ceci à l'opposé de Magnon, dont les coups sonores ne se comptent pas.

Les chevaux-jupon sont toujours, sauf en 1790 (« chevaux postiches »), nommés chevaux Diricq dans les documents municipaux, baudets Dirick par Delcourt, baudets Diricq par Nachez. Diricq étant un vieux patronyme athois, ils tiennent probablement cette appellation de leur premier constructeur ou cavalier. Un Michel Diricq reconstruit le « char de la Carmesse » en 1749, il n'est pas exclu qu'un des ancêtres de cet homme de métier ait fabriqué, avant 1713, le cheval qui porte son nom[97]. Les chevaux Diricq disparaissent du cortège en 1850 mais y reviennent en 1981, lors des festivité du 500e anniversaire de Goliath[49].

Les figurants

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Le « Sauvage ».

En 2014, 422 figurants[98] participent au cortège dans quinze groupes différents. Certains personnages ont les faveurs du public. Ils brillent souvent par leur caractère pittoresque et assurent leur rôle pendant des dizaines d'années. C'est le cas du « Sauvage » sur la Barque des Pêcheurs napolitains. Présent depuis 1873 au moins, il aurait été embarqué sur l’île légendaire de Gavatao. Il est un des éléments spectaculaires du cortège par ses facéties et ses cris. On raconte qu'au XIXe siècle, le « Sauvage » tuait des lapins devant le public et les mangeait tous crus. On l'appelait le « Dégoudant », c'est-à-dire le dégoûtant[99].

En 1969, le cortège manquait cruellement de figurants. L'armée n'avait pu fournir son effectif habituel. Des jeunes du Patro de Flobecq, d'Enghien et ensuite d'Ath s'investirent dans la figuration sur les chars. Dès ce moment, l'engouement pour la fête ne cessa de s'accroître. En 1974, il y avait trop de figurants. René Sansen, sculpteur et archéologue local, proposa de créer un nouveau groupe autour du Canon du Mont Sarah pour évoquer la révolution de 1830[47]. Ce groupe est aujourd'hui bien intégré au cortège du dimanche et défile également avec des flambeaux le samedi soir. L'association « Rénovation du Cortège[100] » est née dans ce contexte. Elle a joué un rôle essentiel dans la revalorisation et la redynamisation des festivités.

Les fanfares

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La fanfare de Huissignies, ducasse 2006.

Chaque géant danse aux sons d'une fanfare qui lui est propre. Ainsi, la fanfare de Meslin-l'Évêque accompagne l'Aigle à deux Têtes depuis 1983[101], la Royale Union des Fanfares de Moulbaix-Ligne[102] accompagne Samson, la fanfare Saint-Denis[103] d'Irchonwelz fait danser Ambiorix, la fanfare de Lorette[80] (Ath) suit Mademoiselle Victoire, la fanfare de Huissignies[104] entoure le cheval Bayard et la fanfare Royale Union Saint-Martin[105] (Ath) fait valser Goliath et Madame.

Certaines danses sont traditionnelles. Goliath et Madame dansent sur les anciens ponts de la ville la Danse gouyasse, suivie de la Ducasse d'Ath et du Faubourg de Tournai. Depuis la fin du XXe siècle, chaque géant s'est doté d'une chanson qui lui est propre[106] : La valse de l'Aigle (C. Cannuyer/R. Herstens), La Chanson de Samson (C. Cannuyer/R. Hertsens et Y. Dumont), Ambiorix, La Chanson de Mam'zelle (M. Lefebvre) et Bayard 50 (M. Lefebvre/P. Monnier) et Happy Bayard (O. Jorion).

Les conducteurs de chevaux

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Le chien sur le cheval.

Les chevaux de trait sont indispensables au cortège. Quelques agriculteurs les élèvent quasi à cette fin. Selon le char, 4 ou 6 chevaux sont attelés. Les chevaux sont accompagnés en permanence par leurs éleveurs. Des poulains sont intégrés au cortège pour les habituer au bruit et à la foule. Des images d'archives nous montrent des chars parfois délaissés par leurs figurants ou entourés d'un public parsemé. En 1966, un tracteur tire le char de l'agriculture. La même année, faute de chevaux, le char de la navigation reste au hangar[107]. La tendance s'est inversée au début des années 1970[g].

Un chien vivant est assis sur un des chevaux du char des 9 provinces.

Présent dans les années 1970 (son nom était Tobby)[108], il avait disparu du cortège avant d'y revenir au début du XXIe siècle.

Les habilleurs

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Préparation des géants d'Ath avant la ducasse.

Le montage et de l'habillage commencent quelques jours avant la fête. Quatre personnes, deux monteurs, une habilleuse et une coiffeuse, sont chargées de cette mission jadis entourée de « secrets ». De nos jours, on joue sur la transparence et les Athois peuvent désormais assister à ce cérémonial qui se passe dans un garage du centre administratif.

On place d'abord le buste sur le panier avant d'équilibrer le tout. Après avoir été soigneusement dépoussiérés, on habille l'Aigle et les géants selon un ordre bien établi : Samson (le plus facile), Ambiorix, Mlle Victoire, Goliath, Mme Goliath (la plus difficile)[109]. La matinée du samedi est consacrée à une dernière inspection et au réglage des courroies du joug et du coussin de tête suivant la taille et les habitudes des porteurs.

Le cheval Bayard demeure, avec les chars, au hangar communal, zoning des Primevères jusqu'au dimanche matin. On le débâche, le nettoie et apporte quelques petites restaurations de tissus ou de peinture.

Traditions de ducasse

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Tarte à masteilles.

Il est de tradition d'offrir à la maîtresse de maison un bouquet de glaïeuls aux couleurs de la ville (jaune, blanc, violet). Il s'agit d'une tradition assez récente, apparue dans les années 1980. Les glaïeuls sont des fleurs de saisons aux multiples coloris. Les fleuristes en ont fait un produit de ducasse, adopté par la population[110].

Le « 8 de septembre », on mange des moules dans les cafés, restaurants et sièges d’associations[111]. Ce souper aux moules a une origine incertaine. Une tradition, probablement fantaisiste, raconte que, dans les années 1930, « Moumoule », poissonnier à Ath, était revenu de la Côte belge avec sa charrette à chiens[h] pleine de moules. En état d'ébriété avancée, il se serait mis à distribuer les moules sur la Grand-Place. Depuis ce jour, les Athois perpétueraient cet événement. Plus prosaïquement et plus sérieusement, on peut estimer que jadis, il fallait quelques jours pour acheminer les moules de la côte vers la ville. Septembre étant le premier mois en « r[i] », on profitait de la fin de la fête pour déguster ce mets très apprécié dont on avait été privé depuis mai. On peut rapprocher cette coutume du plat traditionnel de la braderie de Lille, qui a lieu le premier week-end de septembre.

Pendant la période de fête, on déguste la « tarte à masteilles » ou « tarte Gouyasse ». L’origine de cette tarte se perd dans les brumes de l’histoire. L’existence d’une tarte d’Ath est attestée en 1529. En 1810, c’est la première mention d’une tarte Goliath. Chaque famille a sa recette, ses proportions d'ingrédients. Le moment privilégié pour la dégustation de la tarte à masteilles est, sans conteste, les instants qui suivent le combat entre David et Goliath. On l'accompagne d'un verre de vin de Bourgogne. Le « vrai » Athois n'en mangera que jusqu'au « 8 de septembre » et attendra la prochaine ducasse pour la déguster à nouveau[112].

Activités traditionnelles annexes

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Le tir à l'arc

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Tir à l'arc. Vendredi de la ducasse d'Ath.

Le tir à l'arc, sport traditionnel, a toujours fait partie des cérémonies. Les confréries d'archers (Saint-Sébastien, Saint-Nicolas et Sainte Christine) participaient sous l'Ancien Régime, à la défense de la ville. Ils marchaient dans la procession aux côtés du géant Tirant au moins depuis le XVIIIe siècle[113].

Au début du XIXe siècle, il y avait deux sociétés d'archers : l’Assomption, fondée en 1802, qui utilisait la perche de l'Esplanade et l’Union, qui tirait au berceau, c'est-à-dire à la cible[114]. Le tir du bourgmestre se déroule toujours le vendredi dans le cadre de la ducasse. Un deuxième tournoi, organisé comme le premier par la Société royale les archers St-Nicolas d'Irchonwelz a lieu le lundi de la ducasse. Les prix sont placés sur une herse qui est hissée en haut d'un mât.

Le jeu de balle

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Le jeu de balle est avec le tir à l'arc, le sport le plus pratiqué pendant la ducasse. Il est attesté à Ath depuis le XVe siècle[114]. Les règlements du début du XIXe siècle laissent à penser qu'il s'agit de balle pelote. À cette époque, les équipes ne sont pas constituées mais regroupent des joueurs par quartiers ou par villages. Il n'y a pas de championnat organisé[114]. De nos jours, la finale du grand prix de la ville d'Ath a lieu le , dernier jour de la ducasse, depuis 1857[115]. Des équipes de renom s'y affrontent devant un public averti et passionné[116].

Le lâcher de ballons

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L'envol du ballon à gaz le .

Un lâcher de ballon existait déjà dans les années 1840. Un ballon lumineux était lâché après le bal de la Société philharmonique d'Ath (créée en 1783)[117]. Vers 1850, lorsque la fête devint communale, les autorités la prirent en charge. La ville fournit le gaz des ballons, dont le volume a pu atteindre 900 m3.

À la fin du XIXe siècle, c'est sur l'Esplanade que le ballon est lâché. L'affiche officielle des fêtes communales de 1905[118] renseigne pour la première fois une « grande fête aérostatique ». Il faudra attendre les années 1920 pour que l'événement se déroule systématiquement, chaque année, le lundi de la ducasse. Un seul ballon, gonflé au gaz puis à l'hélium, s'envole, en début de soirée, avec parfois à son bord une autorité communale. En 1989, la fête se transforme en un festival de montgolfières, plus spectaculaire et mieux apprécié du public.

Jeux populaires disparus

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Dès 1835, l'administration communale organise, dans le cadre de la ducasse, des jeux pour célébrer les Journées de septembre. Ces fêtes sont destinées à rappeler « la délivrance de la ville du joug hollandais ». Tout au long du XIXe siècle, au moins jusqu'en 1905, la population a pu participer à différents tirs (arbalète, carabine…) la course en sac, la course aux ânes, la course aux canards, le mât de cocagne, le jeu de cuvette, le jeu de bricolet, etc. Ce dernier est attesté à Tournai au XVe siècle et à Ath au XVIIIe siècle. Il consiste à lancer une boule en bois de charme emmanchée sur une pointe de métal entre un portique ou un arceau enfoui dans le sol et fixé à une poutre de chêne[119].

Le feu d'artifice

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Un « brillant feu d'artifice » est tiré le à l'occasion du 75e anniversaire de la révolution belge[118]. Dès 1907, le feu d'artifice entre dans les habitudes. Il a lieu désormais le et met un point final à la fête[120].

En 2004, il est annulé en hommage aux pompiers disparus dans la catastrophe de Ghislenghien. Par contre, en 2006, un feu d'artifice exceptionnel conclut le « brûlage des marronnes » pour célébrer sa 20e édition.

Patrimoine culturel immatériel de l'humanité

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En 2005, la ducasse d'Ath est proclamée « chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité » et, en 2008, elle est inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel par l'UNESCO[121]. Une candidature franco-belge avait été déposée auprès de l’Unesco pour la troisième proclamation des chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité le . Cette candidature était relative aux géants et dragons processionnels d'Europe occidentale. Avec la ducasse de Mons, elle rejoint ainsi le carnaval de Binche parmi les manifestations wallonnes inscrites.

Fin 2022, la ducasse est retirée de la liste en raison de la présence du personnage du « Sauvage »[122].

Polémique autour du « Sauvage »

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Le personnage du « Sauvage » de la ducasse suscite l'indignation en raison de sa représentation jugée raciste par une partie de la population belge.

Dès 2019, l'association Bruxelles Panthères, rejointe par d'autres associations, pointe le problème que représente le blackface et demande auprès de l'UNESCO le retrait de la ducasse d'Ath du patrimoine culturel immatériel[123],[124],[125],[126].

En août 2022, la même association interpelle de nouveau l'UNESCO à la suite d'une nouvelle présentation du personnage lors de l'édition 2022, en ajoutant qu'il existe un autre personnage du nom du « Diable Magnon » qui pose le même problème[125].

Finalement, le 2 décembre 2022, le comité intergouvernemental de l'UNESCO annonce avoir décidé à l'unanimité le retrait de la ducasse d'Ath de la liste du patrimoine culturel immatériel en raison de la présence dans le cortège « d’un personnage noir enchaîné appelé “le Sauvage” traduisant un caractère raciste et discriminatoire en contradiction avec les principes fondateurs de l’UNESCO et avec l’exigence d’un respect mutuel prévue dans l’article 2 de la Convention[122],[126],[127]. »

Activités annexes et produits dérivés

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Santons et fèves représentant M. et Mme Goliath.

Deux colloques, réunissant des spécialistes venant de toute l'Europe, ont été organisés par le cercle d'histoire et d'archéologie d'Ath : en 1981[128] à l'occasion du 500e anniversaire de Goliath et en 2000[129] pour l'inauguration de la Maison des géants et le rassemblement international du .

Pendant l’année, un musée sur les géants (appelé « Maison des géants ») est ouvert au public[130]. On y explique comment sont fabriqués les géants, l’historique de la fête, comment devenir porteur de géant, etc. ; on y présente également les fêtes impliquant des géants dans le monde. Depuis 2003, la Maison des Géants collabore avec l'association française « la Ronde des Géants » pour éditer le calendrier des sorties de géants pour la Belgique et la France[131].

Il existe de nombreux produits dérivés de la ducasse d'Ath : CD, DVD, T-shirts, pins, bijoux, vaisselle, sacs à provisions, magnets, savons, fèves de la galette des rois, santons, appellations de bière (la « Gouyasse ») et de fromages (« le petit David »).

Des enseignes de commerces de la ville d'Ath font une référence explicite à la ducasse et ses géants : l'agence « Immobilière des Géants », la « Brasserie des géants », les cafés « Aux géants », « Le Goliath », « Le Tirant », etc. À l'approche du 4e dimanche d'août, les commerçants rivalisent d'ingéniosité et multiplient les allusions à la fête qui se prépare dans la décoration de leurs vitrines. Le club de football local s'appelle le « Royal Géant Athois[132] » et évolue dans le « Stade des géants ».

Notes et références

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  1. Ce paragraphe est basé sur Les Géants processionnels en Europe, ouvrage collectif, catalogue de l'exposition du 500e anniversaire du Goliath d'Ath, 1981, ministère de la Communauté française.
  2. Le terme « tamboureur », batteur de tambour, est spécifique dans ce cas. Il accompagne le géant ou le Gille lors du Carnaval de Binche.
  3. Les informations de ce chapitre peuvent être vérifiées sur le site officiel de la ville d'Ath, le site de Rénovation du Cortège et dans la presse locale : La Vie athoise, le Courrier de l'Escaut, Nord Éclair, dans leurs éditions précédant et suivant immédiatement le 4e dimanche d'août.
  4. Il n'est pas incongru de maintenir un char des « 9 Provinces » dans le cortège de la ducasse d'Ath, alors que la Belgique actuelle en compte 10. Ce char a été créé en 1880, dans la Belgique unitaire. Il présente une configuration du pays à un moment donné de son histoire
  5. Jean III est l'avant dernier baron de Trazegnies. Le Ier marquis de Trazegnies sera son grand-père, Charles II.
  6. Voir notamment le site du Musée international du Carnaval et du Masque (Binche).
  7. Un phénomène similaire a été observé au Tour de Saint Barthélemy à Bousval.
  8. Au XIXe siècle, des chiens, appelés chiens de charrette, étaient utilisés, notamment en France, en Belgique et aux Pays-Bas, pour tracter des petites charrettes. Cette pratique est aujourd'hui interdite.
  9. En principe on ne consomme pas les moules sauvages en été (mois sans « r ») ; cf. saveursdumonde.net.

Références

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  31. Ducastelle, Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des XIXe et XXe siècles, 1983, p. 453.
  32. Ducastelle, Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des XIXe et XXe siècles, 1983, p. 455 et Jules Dewert, Histoire de la ville d'Ath, Renaix, Imprimerie Jules Leherte-Courtin, 1903, p. 179. Il est à noter que la famille de cet industriel ébéniste Emmanuel Cambier est originaire de Renaix - son père y était né et descendait des négociants textiles renaisiens - , ville dont le blason est D'or, à une aigle, à deux têtes de sable, languée, becquée, membrée et onglée de gueules, l'écu timbré d'un couronne d'or.
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Bibliographie

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  • Archives de la Ville d'Ath (A.VA.)
  • Les Géants processionnels en Europe, ouvrage collectif, catalogue de l'exposition du 500e anniversaire du Goliath d'Ath, 1981, ministère de la Communauté française. (OCLC 24680005)
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  • C.J. Bertrand, Mémoires et Publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, t. 8 : Histoire de la ville d'Ath, Mons, (OCLC 19891921)
  • C. Cannuyer, Goliath d'autrefois. Études sur le géant athois Goliath d'avant la restauration de 1806, Centre Libre de Lecture Publique d'Ath, 1991
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  • C. Cannuyer, C. Hespel, David affronte Goliath. Origine et histoire du Bonimée, Rénovation du cortège, Ath, 2006
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  • JP Ducastelle, Les géants processionnels en Europe. Colloque du 20 au 22 août 1981, Ath, 1983
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  • JP Ducastelle, Le patrimoine immatériel, dans Le patrimoine du pays d'Ath. Un deuxième jalon (1976-2006), Office du tourisme d'Ath, Études et documents du cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath, Ath, 2006
  • JP Ducastelle, Mademoiselle Victoire a 150 ans, Extrait du Bulletin du Cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath, vol. 11 - 43e année - no 256, juillet 2010.
  • JP Ducastelle, Madame Goliath et les géantes (15-21e siècle, in Bulletin du Cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath, vol. 13 - 48e année - no 285, juillet 2015.
  • JP Ducastelle, L. Dubuisson, La Ducasse d'Ath, passé & présent, La Maison des Géants, Ath, 2014
  • E. Fourdin, « La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique », Annales du Cercle Archéologique de Mons, Mons, vol. IX,‎
  • Michel Lefèvre et Philippe Masson, Sur les chemins de la mastelle. Voyage impertinent au cœur de la tarte Gouyasse, Jacques Flament éditions, 2015 (ISBN 978-2-36336-193-6)
  • René Meurant, La Ducace d'Ath, Ath, (OCLC 163993684)
  • René Meurant, Géants processionnels et de cortège en Europe, en Belgique, en Wallonie, Tielt, (OCLC 6356266)
  • René Meurant, Ducace d'Ath, Bruxelles, Editions de La Phalange, 1938
  • M. Van Haudenard, Les géants d'Ath, dans Le Folklore Brabançon, Bruxelles, 7e année, no 40, février 1928, p. 228 à 243.
  • L. Verriest, Le Cortège folklorique d'Ath - Quelques regards sur son passé, dans L'Echo de la Dendre, Lessines, 25 août 1945.
  • (fr + de + en + nl) Guide de la ducasse d'Ath, brochure quadrilingue, Ath, 1993

Articles connexes

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Liens externes

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