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{{sous-titre/Taxon|ns1=Solanum lycopersicum}}
{{Voir homonymes}}
{{Voir homonymes}}
{{Taxobox début | végétal | ''Solanum<br />lycopersicum'' | Tomatoes-on-the-bush.jpg | Grappe de tomates }}
{{Taxobox début | végétal | ''Solanum lycopersicum'' | Tomatoes plain and sliced.jpg | La vue externe montre le [[Calice (botanique)|calice]] persistant à six [[sépale]]s. Les coupes longitudinale et transversale montrent que la baie est issue d'un [[ovaire supère]] [[Carpelle|bicarpellé]], [[Glossaire de botanique|biloculaire]], à [[placentation axile]]. | classification=APGIII }}
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[[Fichier:Tomate Dev Num.png|vignette|Étapes de [[floraison]], [[fructification]] et [[maturation]] d'une tomate.]]
La '''tomate''' (''Solanum lycopersicum'' L.) est une [[espèce]] de [[plante]] herbacée de la famille des [[solanacée]]s, originaire du nord-ouest de l'[[Amérique du Sud]], largement cultivée pour son [[fruit]]. Le terme désigne aussi ce fruit charnu, qui est l'un des [[légume]]s les plus importants dans l'alimentation humaine et qui se consomme frais ou transformé. La tomate est devenue un élément incontournable de la gastronomie de nombreux pays, et tout particulièrement de l'[[Italie]].
La '''tomate''' ('''''Solanum lycopersicum''''' L.) est une [[espèce]] de [[plante herbacée|plantes herbacées]] du [[genre (biologie)|genre]] ''[[Solanum]]'' de la [[famille (biologie)|famille]] des [[Solanaceae|Solanacées]], originaire du [[Mexique]]. Le terme désigne aussi son [[Fruit (botanique)|fruit]] charnu : la tomate se consomme comme un [[légume-fruit]], crue ou cuite ; elle est devenue un élément incontournable de la [[gastronomie]] dans de nombreux pays, particulièrement dans les [[Amérique|Amériques]].


L'espèce compte quelques [[variété (botanique)|variétés botaniques]], dont la « [[tomate cerise]] » et plusieurs milliers de variétés cultivées ([[cultivar]]s identifiés par des appellations ou des marques commerciales).
La plante est cultivée, en plein champ ou [[serre|sous abri]], sous presque toutes les latitudes, sur une superficie d'environ trois millions d'hectares, ce qui représente près du tiers des surfaces mondiales consacrées aux [[légume]]s.
La tomate a donné lieu au développement d'une importante industrie de transformation, pour la production de [[concentré de tomates|concentré]], de [[sauce tomate|sauces]], notamment le [[ketchup]], de [[jus de tomate|jus]] et de [[conserve]]s.


La [[plante]] est cultivée en plein champ ou [[serre|sous abri]] par les [[agriculteur]]s et les [[horticulteur]]s sous presque toutes les latitudes, sur une superficie de plus de quatre millions d'[[Hectare|hectares]]. En volume, elle est le fruit le plus cultivé dans le monde. La tomate a donné lieu au développement d'une importante [[industrie agroalimentaire|industrie de transformation]], pour la fabrication de [[Double concentré de tomates|concentré]], de [[sauce tomate]], notamment de sauce ''[[ketchup]]'', de jus de légumes et de [[conserve]]s.
Longtemps appelée {{guil|pomme d'amour}} ou {{guil|pomme d'or}}, son nom de {{guil|tomate}} n'est entré dans le dictionnaire de l'[[Académie française]] qu'en 1835. Il a été emprunté au [[nahuatl]] (langue de la famille uso-aztèque) ''tomatl''.


De grande importance économique, elle est l'objet de nombreuses [[Recherche scientifique|recherches scientifiques]]. Elle est considérée comme une [[organisme modèle|plante-modèle]] en [[génétique]]. Elle a donné naissance à la première [[plante génétiquement modifiée]] autorisée à la mise en culture et commercialisée de façon éphémère aux [[États-Unis]] dans les [[années 1990]].
La tomate a aussi été rangée, sous le nom de ''Lycopersicon esculentum'' dans un genre particulier. Cependant, des études récentes en [[génomique]] l'ont reclassée dans le genre [[Solanum]], le même que la [[pomme de terre]], que lui avait initialement attribué [[Carl von Linné|Linné]]. L'espèce compte plusieurs milliers de [[cultivar|variétés cultivées]], dont la {{guil|[[tomate cerise]]}}, mais la {{guil|tomate groseille}} appartient à une espèce voisine, ''[[Solanum pimpinellifolium]]'' L.

Compte tenu de son importance économique, elle est l'objet de nombreuses recherches scientifiques et est considérée comme une [[organisme modèle|plante modèle]] en génétique. Elle a donné naissance à la première [[OGM|variété génétiquement transformée]] autorisée à la consommation et commercialisée de façon éphémère aux [[États-Unis]] dans les [[années 1990]].
{{Sommaire|niveau=2}}


== Étymologie ==
== Étymologie ==
Le [[Nom (grammaire)|substantif]] [[Genre grammatical|féminin]]<ref name="TLFI">{{CNRTL|tomate|élision=non}} (consulté le {{date-|2 mai 2017}}).</ref>{{,}}<ref name="Larousse">Entrée {{lien web |langue=fr |titre=tomate |url=http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/tomate/78332 |site=Dictionnaires de français |éditeur=[[éditions Larousse]] |consulté le=2 mai 2017}}.</ref> « tomate » est un [[Emprunt lexical|emprunt]]<ref name="TLFI" />, d'abord par l'intermédiaire de l'[[espagnol]]<ref name="Larousse" /> ''{{langue|es|texte=tomate}}'' puis par celui de diverses traductions<ref name="TLFI" />, au [[nahuatl]]<ref name="TLFI" /> (langue de la [[Langues uto-aztèques|famille uto-aztèque]]) ''{{langue|nah|texte=tomatl}}'' qui désignait le [[Fruit (botanique)|fruit]] de la [[tomatille]] ''([[Tomatille|Physalis ixocarpa]]''). Toutefois, le mot nahuatl ''xitoma(tl)'' (qui signifie « (le) nombril » et qui a donné en [[espagnol mexicain]] ''jitomate'') désigne la tomate (''Lycopersicon esculentum)''<ref>{{es}} [http://buscon.rae.es/draeI/ {{langue|es|texte=Diccionario de la lengua espagnola}}], Real Academia Española.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Andrew F. Smith, ''The tomato in America, Early history, culture, and cooking'', University of Illinois Press, 2001{{ISBN|0252070097}}, {{p.|15}}.</ref>. La première attestation de « tomate » en [[français]] date de [[1598 en science|1598]] dans la traduction de l'ouvrage de [[José de Acosta]], ''Historia natural y moral de las Indias''<ref>En français, ''[[Histoire naturelle et morale des Indes]].''</ref>, par Robert Regnault<ref name="TLFI" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=José|nom1=de Acosta|traducteur=Robert Regnault Cauxois|titre=Histoire naturelle et morale des Indes tant occidentales qu'orientales : où il est traicté des choses remarquables du ciel, des élémens, métaux, plantes & animaux qui sont propres de ces païs...|lieu=Paris|éditeur=Chez Adrian Tiffaine, ruë Sainct Iacques, au gril, prés sainct Benoist|date=1617|lire en ligne=http://archive.org/details/histoirenaturell00acos|consulté le=2023-08-21}}.</ref>. « Tomate » n'est entré dans le [[dictionnaire de l'Académie française]] qu'en [[1835 en France|1835]]<ref name=":4" />.


Le fruit s'est longtemps appelé « pomme d'amour », probablement en raison des [[Alcaloïde|alcaloïdes]] présents dans le fruit, avec un supposé effet [[aphrodisiaque]], mais également « pomme d'or » {{Incise|en [[italien]] ''pomi d'oro'', en [[allemand]] ''goldapfel'', de même sens}}, du fait que les premières tomates cultivées étaient jaunes et de la taille d'une cerise<ref name=":6">{{Lien web |langue=en |auteur institutionnel=British Tomato Growers' Association |titre=History |url=https://www.britishtomatoes.co.uk/tomato-facts |date=2018}}.</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Article|langue=fr|auteur1=Hervé Morin|titre=En Israël, la tomate est d'or|périodique=Le Monde.fr|date=2011-06-24|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2011/06/24/en-israel-la-tomate-est-d-or_1540499_3244.html|consulté le=2024-06-01}}.</ref>.
Le terme {{guil|tomate}} vient de l'[[espagnol]] ''tomate'', lui-même emprunté au [[nahuatl]] (langue des Aztèques) ''tomatl'' qui désignait le fruit de la [[tomatille]] ''([[Physalis ixocarpa]]''). En revanche le mot nahuatl ''xictomatl'' (espagnol mexicain : ''jitomate'') désigne la tomate (''Lycopersicon esculentum)''<ref>[http://buscon.rae.es/draeI/ Diccionario de la lengua espagnola], Real Academia Española. {{es}}</ref>{{,}}<ref>Andrew F. Smith, ''The tomato in America, Early history, culture, and cooking'', University of Illinois Press, 2001, {{ISBN|0252070097}}, p. 15. {{en}}</ref>. La première attestation de {{guil|tomate}} en français date de 1598 dans la traduction de l'ouvrage de [[José de Acosta]], ''Historia natural y moral de las Indias'', par Robert Regnault<ref>[http://www.cnrtl.fr/definition/tomate Tomate sur le portail lexical du [[Centre national de ressources textuelles et lexicales]]]</ref>.


Le nom de la tomate figure dans les {{guil|mots sans frontières}} recensés par Sergio Corrêa da Costa<ref>Sergio Corrêa da Costa, ''Mots sans frontières'', éditions du Rocher, Paris, 1999</ref>. On le retrouve en effet dans de nombreuses langues avec de faibles variations phonétiques et orthographiques : ''tomato'' en anglais, ''tomate'' en allemand, espagnol et portugais, ''tomat'' en danois, norvéguien, suédois et estonien, ''tomaat'' en néerlandais, à l'exception notable de l'italien ''pomodoro''<ref>[http://www.ars-grin.gov/misc/mmpnd/Lycopersicon.html ''Sorting Lycopersicon names''], ''Multilingual multiscript plant name database'', Agricultural Research Service, USDA. {{en}}</ref>.
Le nom de la tomate figure dans les « mots sans frontière » recensés par Sergio Corrêa da Costa<ref>Sergio Corrêa da Costa, ''Mots sans frontières'', éditions du Rocher, Paris, 1999.</ref>. On le retrouve en effet dans de nombreuses langues avec de faibles variations phonétiques et orthographiques. On a ainsi dans les langues européennes : ''tomato'' en [[anglais]], ''tomate'' en [[allemand]], espagnol, français et [[portugais]], ''tomată'' en [[roumain]], ''tomat'' en [[danois]], [[norvégien]], [[suédois]] et [[estonien]], ''tomaat'' en [[néerlandais]], ''tomaquet'' en [[catalan]], ''domates'' en [[turc]], à l'exception notable de l'[[italien]] ''pomodoro'', du [[polonais]] ''pomidor'' et du [[hongrois]] ''paradicsom''<ref>{{Lien web |titre=M.M.P.N.D. - Sorting Lycopersicon names |url=https://www.plantnames.unimelb.edu.au/Sorting/Lycopersicon.html |site=www.plantnames.unimelb.edu.au |consulté le=2023-08-21}}.</ref>. En [[russe]], les termes ''tomat'' (томат) et ''pomidor'' (помидор) sont interchangeables.


''[[Solanum]] lycopersicum'', le terme scientifique pour « tomate », est repris du [[grec ancien]] {{grec ancien|λύκος|lúkos}}, « loup », et du [[latin]] {{latin|persicum}}, « pêche » : « pêche de loup », quand on pensait alors qu'il constituait un poison et que sa consommation transformait les humains en loups<ref name=":6" />.
== Aspects botaniques ==
=== Classification ===


== Botanique ==
La tomate a été classée scientifiquement par [[Carl von Linné|Linné]] en 1753 dans le [[genre (biologie)|genre]] [[Solanum]], comme ''Solanum lycopersicum'' <ref group="N">L'épithète spécifique, ''lycopersicum'', composé mixte de racines grecque et latine, signifie littéralement {{guil|pêche de loup}}, et ferait référence au caractère toxique attribué initialement à ce fruit</ref>.
=== Description ===
==== Appareil végétatif ====
[[Fichier:Tomatoes-RootSystem1-SouthGardenBed.jpg|vignette|Système racinaire de la tomate.|alt=]]
Le plant de tomates est une [[plante herbacée]] sensible au froid, [[Plante vivace|vivace]] en climat chaud, généralement [[annuelle]]. C'est une plante à [[croissance indéterminée]], mais il existe des variétés à croissance déterminée, c'est-à-dire dont la fonction végétative, sur chaque [[tige]], s'arrête précocement, puisque la tige se termine par un bouquet floral. Chez les variétés à port indéterminé, chaque bouquet floral est séparé par trois [[Feuille|feuilles]], et la plante peut croître ainsi indéfiniment. Chez les variétés à port déterminé, les [[inflorescence]]s sont séparées par deux feuilles, puis une feuille, avant de se retrouver en position terminale sur la tige. La plante continue ensuite sa croissance non pas sur la tige principale, mais sur les tiges secondaires qui poussent à l'aisselle des feuilles (les « [[Gourmand (botanique)|gourmands]] ») également de manière déterminée.


Son port, dressé en début de croissance, devient retombant ou semi-retombant au fil de la croissance et de la ramification des tiges, nécessitant des supports selon les types de culture.
En 1768, [[Philip Miller]], considérant que la tomate différait substantiellement des autres espèces du genre ''Solanum'', telles la [[pomme de terre]] et l'[[aubergine]], la classa dans un nouveau genre et la renomma ''Lycopersicon esculentum'' <ref group="N">''esculentum'' signifie {{guil|comestible}} en latin</ref>. Ce nom, qui eut un succès notable, ne respectait pas une règle de la [[nomenclature botanique]] qui veut que lorsqu'on déplace une espèce dans un nouveau genre, l'épithète spécifique (''lycopersicum'') doit être conservé : [[Gustav Hermann Karsten|H. Karst]] corrigea l'erreur en 1882 et publia le nom formellement correct, ''Lycopersicon lycopersicum'' (L.) Karsten ex Farw. Ce nom a été peu utilisé, mais l'est toujours, notamment pour la réglementation phytosanitaire internationale<ref>[http://admi.net/eur/loi/leg_euro/fr_300L0029.html Exemple : annexe V de la directive 2000/29/CE du Conseil du 8 mai 2000 concernant les mesures de protection contre l'introduction dans la Communauté d'organismes nuisibles aux végétaux] sur AdmiNet.</ref>.


Son [[racine (botanique)|système racinaire]] est de type pivotant à tendance [[Fascicule (botanique)|fasciculée]]. Très dense et [[Ramification (botanique)|ramifié]] sur les trente premiers centimètres, il peut atteindre un mètre de profondeur.
Le nom donné par Miller est toutefois resté le plus usité, mais les techniques modernes de [[biologie moléculaire]] ont permis d'établir des arbres [[phylogénétique]]s plus précis, qui ont indiqué que la tomate devait être rattachée au genre ''Solanum'', dans le même [[clade]] que la pomme de terre ''(Solanum tuberosum)''<ref>[http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/solanaceaesource/solanum/phylogeny.jsp ''Solanum phylogeny''], Solanaceae sources, Natural History Museum {{en}}</ref>, donnant ainsi raison à Linné. Le nom officiel actuel est donc ''Solanum lycopersicum'', bien que le nom donné par Miller soit encore utilisé dans nombre de publications.


[[Fichier:Cuor di bue 3in1.jpg|vignette|upright=0.6| Tomate multiloculaire.|alt=|gauche]][[Fichier:Starr 080117-2163 Solanum lycopersicum var. lycopersicum.jpg|vignette|Feuille de tomate (''Solanum lycopersicum'' var. ''lycopersicum'').|alt=]]
==== Synonymes<ref>[http://www.ipni.org/ipni/idPlantNameSearch.do?id=316947-2&back_page= ''Solanum lycopersicum'', Plant Name Details], The International Plant Names Index (IPNI). {{en}}</ref> ====


La [[tige]] est anguleuse, épaisse aux entrenœuds, [[glossaire botanique#P|pubescente]]. De consistance herbacée en début de croissance, elle tend à devenir un peu ligneuse en vieillissant. La croissance de la tige, [[monopodiale]] au début, devient [[Ramification sympodiale|sympodiale]] après 4 ou 5 feuilles, c'est-à-dire que les [[bourgeons axillaires]] donnent naissance à des ramifications successives, tandis que les bourgeons terminaux produisent des fleurs ou avortent. Les [[Rameau (botanique)|rameaux]] issus des bourgeons axillaires produisent des feuilles à chaque [[Nœud (botanique)|nœud]] et se terminent aussi par une [[inflorescence]]<ref>Claude Chaux et Claude Foury, ''Production légumières, tome 3 : légumineuses potagères, légumes fruits'', Tec & Doc - Lavoisier, Paris, 1994{{ISBN|2-85206-969-5}}, {{p.|125-153}}.</ref>.
* ''Solanum lycopersicon'' [[Carl von Linné|L.]] 1753,
* ''Lycopersicon esculentum'' [[Philip Miller|Mill.]] 1768,
* ''Lycopersicon pomumamoris'' [[Conrad Moench|Moench]] 1794,
* ''Lycopersicon lycopersicum'' [[Gustav Hermann Karsten|H.Karst.]] 1882.


La tige et les feuilles portent deux types de [[poil]]s : simples ou glanduleux, ces derniers contenant une [[huile essentielle]] qui donne son odeur caractéristique à la plante.
==== Variétés botaniques ====


Les [[feuille]]s, [[alterne]]s, longues de 10 à {{unité|25|cm}}, sont composées, [[Forme foliaire#Compositions pennées|imparipennées]], et comprennent de cinq à sept [[Foliole|folioles]] aux [[Lobe (botanique)|lobes]] très découpés. Le bord du [[Limbe foliaire|limbe]] est denté. Les vieilles feuilles perdent leur pouvoir [[Photosynthèse|photosynthétique]] et deviennent même nuisibles pour la plante, responsables du retard de croissance des fruits. Les professionnels les coupent, ce qui nécessite beaucoup de main-d'œuvre puisque cette opération doit se renouveler toutes les semaines (feuilles au-dessus des fruits à récolter).
L'espèce ''Solanum lycopersicum'' compte plusieurs [[variété (botanique)|variétés botaniques]], dont :
* ''Solanum lycopersicum esculentum'' à gros fruits, c'est la tomate cultivée de laquelle découlent presque toutes les variétés ([[cultivar]]s) trouvées sur le marché.
* ''Solanum lycopersicum cerasiforme'', la [[tomate cerise]], c'est la seule forme sauvage du genre rencontrée aussi en dehors de l'Amérique du Sud (Rick, 1986). Connue dans les Antilles et en Guyane françaises sous le nom de ''[[tomadose]]''. Il est possible que la tomate cultivée ait été domestiquée à partir de cette forme sauvage.


Il existe près de 300 variétés avec un feuillage très particulier nommées {{"|tomates à feuille de type pomme de terre}}, dont par exemple la tomate Précoce de Quimper ou encore la tomate Matina. Elles présentent un feuillage plus {{"|pendant}}, avec des feuilles beaucoup moins découpées et plus épaisses qui se composent seulement de trois [[Foliole|folioles]] souvent gaufrées. Les feuilles ressemblent effectivement à celles des plants de [[Pomme de terre|pommes de terre]].
==== Autres espèces de tomates ====
{{voir|Lycopersicon}}


==== Appareil reproducteur ====
Outre ''Solanum lycopersicum'', le genre ''[[Solanum]]'' comprend neuf (jusqu'à quinze selon certains auteurs) autres espèces de tomates<ref>[http://www.vcru.wisc.edu/spoonerlab/pdf/TGC%20Report%20nomenclature%20for%20wild%20and%20cultivated%20tomatoes.pdf ''Nomenclature for wild and cultivated tomatoes''], ''Report of the tomato genetic cooperative'', 2006, p. 11-12, Agriculture Research Service, USDA. {{en}}</ref> classées dans la section ''Lycopersicum''. Toutes ces espèces, autrefois regroupées dans le genre [[Lycopersicon]], sont originaires des régions andines du nord-ouest de l'Amérique du Sud, de l'[[Équateur (pays)|Équateur]] au nord du Chili, à l'exception de deux, ''Solanum chmielewskii'' et ''Solanum galapagense'', [[endémisme|endémiques]] des [[îles Galapagos]]. Ces tomates sauvages, pour la plupart à fruits verts ou noirs, ne sont pas comestibles, sauf ''[[Lycopersicon pennellii|Solanum pennellii]]'', la tomate-groseille, à fruits rouges de très petite taille, qui est à la base du véritable [[ketchup]].
[[Fichier:Fleurtomate.jpg|vignette|Fleur de tomate.|alt=]]


Les fleurs s'épanouissent du printemps à l'été (de fin mai à septembre dans l'[[hémisphère nord]] et dans l'[[hémisphère sud]] de fin novembre à mars). Elles sont réunies en [[cyme]]s, [[inflorescence]]s de type déterminé. Cependant, chez la tomate, le [[méristème]] de l'[[inflorescence]] ne se termine pas par une fleur et, en fait, maintient son indétermination<ref>{{Article|langue=en|prénom1=N.|nom1=Welty|prénom2=C.|nom2=Radovich|prénom3=T.|nom3=Meulia|prénom4=E.|nom4=van der Knaap|titre=Inflorescence development in two tomato species|périodique=Canadian Journal of Botany|volume=85|numéro=1|pages=111–118|date=2007-01|issn=0008-4026|doi=10.1139/b06-154|lire en ligne=https://vanderknaaplab.uga.edu/files/Welty_et_al_2007_Can_J_Bot.pdf|consulté le=2024-01-15|format=pdf}}.</ref>.
Ces espèces sont toutes diploïdes avec le même nombre de chromosomes (2n = 24) que la tomate cultivée. Elles n'ont pas été domestiquées, mais constituent une réserve fort utile de [[Diversité génétique|variabilité]] pour l'amélioration de la tomate domestique. Plusieurs d'entre elles peuvent s'hybrider facilement avec ''Solanum lycopersicum'' à condition de prendre cette dernière comme femelle. Pour certaines espèces, comme ''Solanum peruvianum'' et ''Solanum chilense'', le croisement nécessite le recours à la culture d'embryons immatures<ref>André Gallais et Hubert Bannerot, ''Amélioration des espèces végétales cultivées: Objectifs et critères de sélection'', INRA éditions, 1992, {{ISBN|2-7380-0383-4}}, p. 382.</ref>.


La fleur de tomate est [[Symétrie florale|actinomorphe]] à symétrie [[pentamère]]. Le [[calice (botanique)|calice]] compte cinq [[sépale]]s verts. Ce calice est persistant après la fécondation et subsiste au sommet du fruit. La [[corolle]] compte cinq [[pétale]]s jaune vif, soudés à la base, souvent réfléchis en arrière, et formant une étoile à cinq pointes. L'[[androcée]] compte cinq [[étamine]]s à [[déhiscence (botanique)|déhiscence]] latérale [[Glossaire de botanique#I|introrse]]<ref group="N">Ce caractère distingue les tomates des autres Solanacées, qui sont à déhiscence terminale.</ref>. Les [[anthère]]s allongées forment un cône resserré autour du [[pistil]]. Celui-ci est constitué de deux [[carpelle]]s soudés, formant un [[ovaire (botanique)|ovaire]] [[supère]] biloculaire (à deux [[Loge (botanique)|loges]]) et à [[placenta (botanique)|placentation]] centrale. Chez certaines variétés, l'ovaire est pluriloculaire.
=== Description ===
==== Appareil végétatif ====


Ces [[fruit (botanique)|fruits]] charnus sont des [[baie (botanique)|baies]] normalement à deux loges, parfois trois ou plus, à graines très nombreuses. Ils sont très variés par la taille, la forme et la couleur. Leur taille va de quelques grammes ([[tomate groseille]], [[tomate cerise]]) à près de deux kilogrammes. Leur forme est généralement sphérique, plus ou moins aplatie, plus ou moins côtelée, mais il en existe en forme de cœur ou de poire. Leur couleur, d'abord verdâtre, tourne généralement au rouge à maturité, mais il en existe des blanches, des jaunes, des noires, des roses, des bleues, des violettes, des orange et des bicolores.
La tomate est une [[plante herbacée]] sensible au froid, vivace sous climat chaud, généralement cultivée comme annuelle. C'est une plante à [[croissance indéterminée]], mais il existe des variétés à croissance déterminée, c'est-à-dire dont la fonction végétative s'arrête précocement. Chez les variétés à port indéterminé, chaque bouquet floral est séparé par trois feuilles et la plante peut croître ainsi indéfiniment.
Chez les variétés à port déterminé, les inflorescences sont séparées par deux feuilles, puis une feuille, avant de se retrouver en position terminale sur la tige.


Le [[pédoncule]] des fruits présente une zone d'[[abscission]], de sorte que le fruit mûr se détache en conservant une partie du pédoncule, ainsi que le calice. Des variétés sélectionnées pour la culture de tomate d'industrie ne présentent pas ce caractère et permettent la récolte du fruit nu. Elles comportent le gène récessif ''jointless'' provenant d'une espèce de tomates sauvages ''(Solanum chessmanii)''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Claire|nom1=Doré|prénom2=Fabrice|nom2=Varoquaux|titre=Histoire et amélioration de cinquante plantes cultivées|éditeur=Institut national de la recherche agronomique|collection=Savoir faire|date=2006|passage=698|isbn=978-2-7380-1215-9|consulté le=2024-01-15}}.</ref>.
Son port dressé en début de croissance, devient retombant ou semi-retombant au fil de la croissance et de la ramification des tiges, nécessitant des supports selon les types de culture.


La [[graine]] est petite (250 à 350 graines par gramme) et velue ; sa [[germination]] est [[épigé]]e. Après le stade [[cotylédon]]aire, la plante produit 7 à 14 feuilles composées avant de fleurir.
Son [[racine (botanique)|système racinaire]] est de type pivotant à tendance fasciculée. Très dense et ramifié sur les trente premiers centimètres, il peut atteindre un mètre de profondeur.


==== Terminologie ====
[[Fichier:Starr 080117-2163 Solanum lycopersicum var. lycopersicum.jpg|thumb|Feuille de tomate (''Solanum lycopersicum var. lycopersicum'')]]
[[Fichier:Formes de tomates.svg|vignette|Formes de tomates : 1 : aplatie ; 2 : légèrement aplatie ; 3 : arrondie ; 4 : haute et ronde ; 5 : en forme de cœur ; 6 : cylindrique ; 7 : en forme de poire ; 8 : en forme de prune.]]
Les termes utilisés pour décrire une tomate font référence à :
* sa couleur : ''blanche'', ''jaune'', ''noire'', ''orange'', ''rose'', ''rouge'', ''verte'', ''violacée'', ''violette'', ''zébrée'' ;
* son apparence : ''allongée'', ''en forme de cœur'', ''côtelée'', ''en grappe'', ''oblongue'', ''petite'', ''grosse'', ''très grosse'' ;
* sa chair : ''dense'', ''douce'', ''ferme'', ''parfumée'', ''à peau épaisse'', ''rustique'' ;
* ses caractéristiques de production : le ''port'' (déterminé, indéterminé, compact), la ''précocité'' (précoce, tardive), la ''productivité'' (faible, moyenne, élevée), la ''régularité'' (fruits homogènes, hétérogènes), la ''résistance'' (aux maladies, aux ravageurs), la ''tolérance'' (au climat humide, à la chaleur).


==== Physiologie ====
La [[tige]] est anguleuse, épaisse aux entre-nœuds, [[glossaire botanique#P|pubescente]]. De consistance herbacée en début de croissance, elle tend à devenir un peu ligneuse en vieillissant. La croissance de la tige, monopodiale au début devient sympodiale après 4 ou 5 feuilles, c'est-à-dire que les bourgeons axillaires donnent naissance à des ramifications successives, tandis que les bourgeons terminaux produisent des fleurs ou avortent. Les rameaux issus des bourgeons axillaires produisent des feuilles à chaque nœud et se terminent aussi par une inflorescence<ref>Claude Chaux et Claude Foury, ''Production légumières, tome 3 : légumineuses potagères, légumes fruits'', Tec & Doc - Lavoisier, Paris 1994, {{ISBN|2-85206-969-5}}, p. 125-153.</ref>.
La tomate cultivée a une floraison indifférente au [[photopériodisme]] (plante à jours neutres), ce qui a permis son adaptation sous diverses latitudes{{ref nec}}.


Par ses fleurs [[Hermaphrodisme|hermaphrodites]], elle est [[autopollinisation|autofertile]] et principalement [[Autogamie|autogame]]. Cela résulte de la morphologie de la fleur : le style est en effet inséré dans le tube formé par les étamines, les stigmates n'apparaissant généralement pas à l'extérieur. Cela limite fortement la pollinisation croisée, sans l'interdire totalement. La pollinisation nécessite toutefois l'intervention d'un agent extérieur, le vent, certains insectes comme les [[bombus|bourdons]], voire un vibreur, capable de faire [[pollinisation vibratile|vibrer]] les anthères et de libérer le pollen<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=J. Benton|nom1=Jones|titre=Tomato plant culture: in the field, greenhouse, and home garden|éditeur=CRC Press|date=1999|passage=13|isbn=978-0-8493-2025-5|consulté le=2024-07-11}}.</ref>.
La tige et les feuilles portent deux types de [[poil]]s : simples ou glanduleux, ces derniers contenant une [[huile essentielle]] qui donne son odeur caractéristique à la plante.


Chez la tomate, la [[photosynthèse]] est du type « [[Fixation du carbone en C3|en C3]] », c'est-à-dire qu'en première étape elle produit des glucides à trois atomes de carbone<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=J. Benton|nom1=Jones|titre=Tomato plant culture: in the field, greenhouse, and home garden|éditeur=CRC Press|date=1999|passage=19|isbn=978-0-8493-2025-5|consulté le=2024-07-11}}.</ref>. Elle est influencée notamment par la température de l'air et sa teneur en {{Dioxyde de carbone}} et par l'intensité lumineuse.
Les [[feuille]]s, alternes, longues de 10 à 25 cm, sont composées, imparipennées, et comprennent de 5 à 7 folioles aux lobes très découpés. Le bord du limbe est denté. Les vieilles feuilles perdent leur pouvoir photosynthétique et deviennent même nuisibles pour la plante, responsables du retard de croissance des fruits. Les professionnels les coupent, ce qui est problématique en main-d'œuvre puisque cette opération doit se renouveler toutes les semaines (feuilles au-dessus des prochains fruits à récolter).


==== Appareil reproducteur ====
=== Classification ===
La tomate, dont l'appartenance à la famille des Solanacées avait été reconnue par les botanistes de la [[Renaissance]], a été classée scientifiquement par [[Carl von Linné|Linné]] en 1753 dans le [[genre (biologie)|genre]] ''[[Solanum]]'', avec comme [[nom binomial|nom]] scientifique ''[[Solanum lycopersicum]]''<ref group="N">L'épithète spécifique, ''lycopersicum'', composé mixte de racines grecque et latine, signifie littéralement « pêche de loup », et ferait référence au caractère toxique attribué initialement à ce fruit.</ref>.


Le [[botaniste]] français [[Joseph Pitton de Tournefort]] avait placé la tomate cultivée à gros fruits dans le genre ''[[Lycopersicon]]'' qu'il décrivit formellement en 1694 dans son ouvrage ''Institutiones rei herbariae''<ref name=":7">{{Article|langue=en|auteur1=Iris E. Peralta|auteur2=Sandra Knapp|auteur3=David M. Spooner|titre=Nomenclature for wild and cultivated tomatoes|périodique=Tomato genetics cooperative report|volume=56|numéro=1|pages=6–12|date=2006|lire en ligne=https://vcru.wisc.edu/spoonerlab/pdf/TGC%20Report%20nomenclature%20for%20wild%20and%20cultivated%20tomatoes.pdf|format=pdf}}.</ref>. En 1768, [[Philip Miller]], considérant que la tomate différait substantiellement des autres espèces du genre ''Solanum'', telles la [[pomme de terre]] et l'[[aubergine]], la classa dans ce genre et la nomma ''Lycopersicon esculentum'' Mill<ref group="N">''Esculentum'' signifie « comestible » en latin.</ref>. Certains auteurs ont repris l'épithète spécifique de Linné, et l'ont nommée ''Lycopersicon lycopersicum'' ([L.] H. Karsten, publié par [[Gustav Hermann Karsten]] en 1882). Si ce nom est toujours utilisé dans la réglementation [[phytosanitaire]] internationale<ref>Par exemple dans {{Lien web |titre=Directive 2000/29/CE du Conseil du 8 mai 2000 concernant les mesures de protection contre l'introduction dans la Communauté d'organismes nuisibles aux végétaux ou aux produits végétaux et contre leur propagation à l'intérieur de la Communtauté |url=https://admi.net/eur/loi/leg_euro/fr_300L0029.html |site=admi.net |consulté le=2024-07-11}}.</ref>, la plupart des auteurs considèrent la différence de terminaison comme ne devant pas être prise en compte, et que ''Lycopersicon lycopersicum'' est un [[tautonyme]], ce qui est interdit par le ''Code International de Nomenclature Botanique''. Le nom ''Lycopersicon esculentum'' Mill. est maintenant un ''[[Code international de nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes|nomen conservandum]]''.
[[Fichier:Solanum lycopersicum - Tomato flower (aka).jpg|thumb|Fleur de tomate]]


Depuis lors, la [[cladistique]], s'appuyant sur les techniques modernes de [[biologie moléculaire]], a conduit à inclure de nouveau la tomate dans le genre ''Solanum'', dans le même [[clade]] que la pomme de terre (''Solanum tuberosum'')<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Phylogeny |url=https://solanaceaesource.myspecies.info/content/phylogeny-0 |site=Solanaceae Source |consulté le=2024-07-11}}.</ref>, donnant ainsi raison à Linné. Les espèces anciennement rattachées au genre ''Lycopersicon'' sont désormais regroupées dans le [[sous-genre (biologie)|sous-genre]] ''Potatoe'', [[Section (biologie)|section]] ''[[Petota]]'', sous-section ''Lycopersicon''<ref>{{Lien web |titre=subsect. Lycopersicon |url=https://isoplexis.uma.pt/gringlobal/taxonomygenus.aspx?type=subsection&id=23377 |site=ISOPlexis |consulté le=2024-07-11}}.</ref> du genre ''Solanum''.
Les fleurs s'épanouissent du printemps à l'été (de fin mai à septembre dans l'hémisphère nord). Elles sont réunies en [[cyme]]s, [[inflorescence]]s de type déterminé, cependant chez la tomate le [[méristème]] de l’inflorescence ne se termine pas par une fleur et, en fait, maintient son indétermination<ref>[http://rparticle.web-p.cisti.nrc.ca/rparticle/RpArticleViewer?_handler_=HandleInitialGet&journal=cjb&volume=85&calyLang=eng&media=html&articleFile=b06-154.pdf N. Welty, C. Radovich, T. Meulia, and E. van der Knaap, ''Inflorescence development in two tomato species''], ''Canadian Journal of Botany'' 85(1): 111–118 (2007). {{pdf}} {{en}}</ref>.
La fleur de tomate est [[actinomorphe]] à symétrie pentamère. Le [[calice (botanique)|calice]] compte cinq [[sépale]]s vert. Ce calice est persistant après la fécondation et subsiste au sommet du fruit. La [[corolle]] compte cinq [[pétale]]s d'un jaune vif, soudés à la base, souvent réfléchis en arrière, et formant une étoile à cinq pointes. L'androcée compte cinq [[étamine]]s à [[déhiscence]] [[introrse]] et longitudinale. Les [[anthères]] allongées forment un cône resserré autour du [[pistil]]. Celui-ci est constitué de deux [[carpelle]]s soudés, formant un [[ovaire (botanique)|ovaire]] supère biloculaire (à deux loges) et à [[placenta]]tion centrale. Chez certaines variétés l'ovaire est pluriloculaire.


Le nom actuel est donc ''Solanum lycopersicum'', bien que le nom donné par Miller soit encore utilisé dans de nombreuses publications.
[[Fichier:Cuor di bue 3in1.jpg|thumb|upright=0.6| Tomate multiloculaire]]
Les [[fruit]]s charnus sont des [[baie (botanique)|baies]] normalement à deux loges, parfois trois ou plus, à graines très nombreuses. Ils sont très variés par la taille, la forme et la couleur. Leur taille va de quelques grammes (tomate groseille, tomate cerise) à près de deux kilogrammes. Leur forme est généralement sphérique, plus ou moins aplatie, plus ou moins côtelée, mais il en existe en forme de cœur ou de poire. leur couleur, d'abord verdâtre, vire généralement au rouge à maturité, mais il en existe des blanches, des jaunes, des noires, des roses, des bleues, des violettes, des orange et des bicolores.


==== Synonymes ====
Le [[pédoncule]] des fruits présente une zone d'[[abscission]], de sorte que le fruit mûr se détache en conservant une partie du pédoncule ainsi que le calice. Des variétés sélectionnées pour la culture de tomate d'industrie ne présentent pas ce caractère et permettent la récolte du fruit nu. Elles comportent le gène récessif ''jointless'' provenant d'une espèce de tomate sauvage ''(Solanum chessmanii)''<ref>Claire Doré, Fabrice Varoquaux, op. cit., p. 698.</ref>.
Les synonymes de ''Solanum lycopersicum'' sont<ref>{{Lien web |titre=Solanum lycopersicum |url=https://www.ipni.org/n/316947-2 |site=International Plant Names Index |consulté le=2024-07-11}}.</ref> :
* ''Solanum lycopersicum'' [[Carl von Linné|L.]] (1753) ;
* ''Lycopersicon esculentum'' [[Philip Miller|Mill.]] (1768) ;
* ''Lycopersicon pomumamoris'' [[Conrad Moench|Moench]] (1794) ;
* ''Lycopersicon lycopersicum'' [[Gustav Hermann Karsten|H.Karsten]] (1882).


==== Variétés botaniques ====
La [[graine]] est petite (250 à 350 graines par gramme) et velue ; sa [[germination]] est [[épigée]]. Après le stade [[cotylédon]]aire, la plante produit 7 à 14 feuilles composées avant de fleurir.
[[Fichier:TomateCherryTross.jpg|vignette|Tomate cerise (''Solanum lycopersicum cerasiforme'')''.''|alt=]]


L'espèce ''Solanum lycopersicum'' compte plusieurs [[variété (botanique)|variétés botaniques]], dont :
==== Terminologie ====
* ''Solanum lycopersicum'' var. ''esculentum'' à gros fruits, c'est la tomate cultivée de laquelle découlent presque toutes les variétés ([[cultivar]]s) trouvées sur le marché ;
Les termes utilisés pour décrire une tomate font référence à :
* ''Solanum lycopersicum'' var. ''cerasiforme'', la [[tomate cerise]], c'est la seule forme sauvage du genre rencontrée aussi en dehors de l'Amérique du Sud (Rick, 1986). Elle est connue dans les Antilles françaises et en Guyane sous le nom de ''[[tomate cerise|tomadose]]''. Il est probable que la tomate cultivée ait été domestiquée à partir de cette forme sauvage<ref> {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Michel Pitrat|auteur2=Claude Foury|titre=Histoires de légumes|sous-titre=des origines à l'orée du XXIe siècle|lieu=Paris|éditeur=[[Institut national de la recherche agronomique]]|année=2003|pages totales=410|passage=266-277|isbn=2-7380-1066-0|présentation en ligne={{BNF brut|39103700f7}}}}.</ref>.
* sa couleur : ''blanche'', ''jaune'', ''noire'', ''orange'', ''rose'', ''rouge'', ''verte'', ''violacée'', ''violette'', ''zébrée''

* son apparence : ''allongée'', ''cerise'', ''cerise hybride'', ''cocktail'', ''en forme de cœur'', ''côtelé'', ''en grappe'', ''grosse'', ''oblongue'', ''petite'', ''très grosse''
==== Autres espèces ====
* sa chair : ''à cuire'', ''bonne'', ''dense'', ''douce'', ''ferme'', ''parfumée'', ''à peau épaisse'', ''rustique'', ''savoureuse''
{{Article détaillé|Lycopersicon}}
* ses caractéristiques de production : ''port'' (déterminé, indéterminé, compact), ''précoce'', ''productive'' (moyennement, peu, très), ''régulière'', ''résistante'', ''tardive'', ''tolérante'' (au climat humide, à la chaleur).

Outre ''Solanum lycopersicum'', le genre ''[[Solanum]]'' comprend neuf (jusqu'à quinze selon certains auteurs) autres espèces de tomates<ref name=":7" /> classées dans la section ''Lycopersicum''. Autrefois regroupées dans le genre [[Lycopersicon]], ces espèces sont pour la plupart originaires des régions andines du Nord-Ouest de l'Amérique du Sud, de l'[[Équateur (pays)|Équateur]] au nord du Chili, et deux, ''Solanum chmielewskii'' et ''Solanum galapagense'', sont [[endémisme|endémiques]] des [[îles Galápagos]]. Ces tomates sauvages, pour la plupart à fruits verts ou noirs, ne sont pas comestibles, sauf ''[[Solanum pennellii]]'', la tomate-groseille, à fruits rouges de très petite taille, {{référence nécessaire |qui est à la base du véritable [[ketchup]].}}

Ces espèces sont toutes diploïdes avec le même nombre de chromosomes (2n = 24) que la tomate cultivée. Elles n'ont pas été domestiquées, mais constituent une réserve fort utile de [[Diversité génétique|variabilité]] pour l'amélioration de la tomate domestique. Plusieurs d'entre elles peuvent s'hybrider facilement avec ''Solanum lycopersicum'' à condition de prendre cette dernière comme femelle. Pour certaines espèces, comme ''Solanum peruvianum'' et ''Solanum chilense'', le croisement nécessite le recours à la culture d'embryons immatures<ref>{{Ouvrage|prénom1=André|nom1=Gallais|prénom2=Hubert|nom2=Bannerot|titre=Amélioration des espèces végétales cultivées: objectifs et critères de sélection|éditeur=Institut national de la recherche agronomique|collection=Mieux comprendre|date=1992|passage=382|isbn=978-2-7380-0383-6|consulté le=2024-07-11}}.</ref>.


=== Évolutions et recherche ===
=== Évolutions et recherche ===
[[Fichier:Bluetomato.jpg|vignette|La « tomate bleue » obtenue à l'[[université d'État de l'Oregon]] par rétrocroisement avec ''[[Solanum chilense]]''.
|alt=]]


L'amélioration de la tomate a commencé dès la domestication de l'espèce par les civilisations précolombiennes. Aujourd'hui, la tomate est l'une des espèces les mieux connues en agronomie. Elle sert de modèle génétique à beaucoup de plantes et elle continue à faire l'objet de nombreux travaux, tant en zone tempérée qu'en région tropicale :
L'« amélioration » de la tomate a commencé dès la domestication de l'espèce par les anciens [[Mésoamérique|Mesoamericains]]. Aujourd'hui, la tomate est l'une des espèces les mieux connues en agronomie. Elle sert de [[organisme modèle|modèle génétique]] à beaucoup de plantes et elle continue à faire l'objet de nombreux travaux, tant en zone tempérée qu'en région tropicale :
* En région tropicale, les recherches portent principalement sur l'adaptation au climat et la résistance au flétrissement bactérien et aux nématodes.
* en région tropicale, les recherches portent principalement sur l'adaptation au climat et la résistance au flétrissement bactérien et aux nématodes ;
* En zone tempérée, les études menées ont une incidence déterminante sur les programmes tropicaux. C'est notamment le cas de la sélection pour la résistance aux maladies et de l'amélioration de l'adaptation à la chaleur.
* en zone tempérée, les études menées ont une incidence déterminante sur les programmes tropicaux ; c'est notamment le cas de la sélection pour la résistance aux maladies et de l'amélioration de l'adaptation à la chaleur ;
* Dans le domaine de la biologie moléculaire, des résultats majeurs ont été obtenus, notamment par les équipes américaines ([[université de Cornell]]) et françaises ([[INRA]]).
* dans le domaine de la biologie moléculaire, des résultats majeurs ont été obtenus, notamment par les équipes américaines ([[Université Cornell]]) et françaises ([[Institut national de la recherche agronomique|INRA]]) ;
* comme [[pomate]] : la pomme de terre et la tomate étant toutes deux des solanacées, les chercheurs ont greffé les deux, d'où l'obtention sur la même plante, de tomates en aérien et de pommes de terre en sous-sol<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=VIDEO. Patate et tomate font racine commune |url=http://www.leparisien.fr/sciences/video-patate-et-tomate-font-racine-commune-03-10-2013-3192021.php |site=[[Le Parisien]] |date=2013-10-03 |consulté le=2019-07-20 }}.</ref>.


==== Recherche d'une tomate plus sucrée ====
==== Taux de sucre ====
La tomate ''[[Solanum pennellii]]'' (ex-''Lycopersicon pennellii'') produit un fruit naturellement sucré. Elle est à la base du véritable [[ketchup]]. Cette particularité est due à une [[enzyme]] spécifique une [[invertase]] présente chez beaucoup de fruits et de fleurs, mais particulièrement efficace chez cette tomate.
La tomate ''[[Solanum pennellii]]'' (ex-''Lycopersicon pennellii'') produit un fruit naturellement sucré. Elle est à la base du véritable [[ketchup]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Claire |nom=König |titre=La tomate et ses variétés |url=https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/geographie-touraine-merveilles-montlouis-loire-807/page/5/ |site=Futura |consulté le=2022-01-24}}.</ref>. Cette particularité est due à une [[enzyme]] spécifique {{incise|une [[invertase]]}} présente chez beaucoup de fruits et de fleurs, mais particulièrement efficace chez cette tomate.


Cette découverte, rendue publique par l'équipe israélo-américano-allemande dirigée par [[Dani Zamir]] de l'[[université de Jérusalem]] à [[Rehovot]], découle de leurs recherches à partir de [[Lignée intragénique|lignées intragéniques]]{{refnec}}.
Cette découverte, rendue publique par l'équipe israélo-américano-allemande dirigée par [[Dani Zamir]] de l'[[université hébraïque de Jérusalem|université de Jérusalem]] à [[Rehovot]], découle de leurs recherches à partir de [[lignée isogénique|lignées isogéniques]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Eyal |nom1=Fridman |prénom2=Fernando |nom2=Carrari |prénom3=Yong-Sheng |nom3=Liu |prénom4=Alisdair R. |nom4=Fernie |titre=Zooming In on a Quantitative Trait for Tomato Yield Using Interspecific Introgressions |périodique=Science |volume=305 |numéro=5691 |date=2004-09-17 |issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |doi=10.1126/science.1101666 |consulté le=2023-03-06 |pages=1786–1789}}.</ref>.


Ces recherches ont abouti à la création de la variété ''Tomaccio''<ref name=":4" />.
==== Tomates [[Transgénèse|transgéniques]] ====


==== Génétique de la couleur ====
La [[polygalacturonase]] est une [[enzyme]] responsable de la dégradation des parois cellulaires au cours du mûrissement de la tomate. Son activité est responsable de la perte de fermeté du fruit après la récolte et, in fine, de la relative brièveté de la période de bonne qualité des tomates destinées au marché du frais<ref name="Hobson">Hobson, G., 1965. ''The firmness of tomato fruit in relation to polygalacturonase activity''. Hort. Sci. 40: 66–72</ref>. La [[tomate Flavr Savr|tomate ''Flavr Savr'']] est un [[organisme génétiquement modifié]] mis au point grâce à la technique de l'[[Antisens|ARN antisens]] avec l'objectif d'allonger la vie moyenne post-récolte et par conséquent la qualité de la tomate pour la consommation en frais<ref name="Kramer">Kramer, M., R. Sanders, H. Bolkan, C. Waters, R. Sheehy & W. Hiatt, 1992. ''Post-harvest evaluation of transgenic tomatoes with reduced levels of polygalacturonase: processing, firmness and disease resistance''. Post Harvest Biol. Technol. 1: 241–255.</ref>. Dans ces tomates, on a réussi à diminuer l'expression du [[gène]] responsable de la production de polygalacturonase, et donc l'activité de cette enzyme durant la maturation, la récolte et la post-récolte des fruits<ref name="Sheehy">Sheehy, R., M. Kramer & W. Hiatt, 1988. ''Reduction of polygalacturonase activity in tomato fruit by antisense RNA''. Proc. Natl. Acad. Sci. USA 85: 8805–8809.</ref>{{,}}<ref name="Kramer2">Kramer, M., R. Sanders, R. Sheehy, M. Melis, M. Kuehn & W. Hiatt, 1990. ''Field evaluation of tomatoes with reduced polygalacturonase by antisense RNA''. In: Bennett, A. & S. O'Neill (Ed.), Horticultural Biotechnology, pp. 347–355. Wiley-Liss, Inc., New York.</ref>. Après les évaluations du risque et l'accomplissement de toutes les conditions nécessaires<ref name="Redenbaugh">Redenbaugh, K., W. Hiatt, B. Martineau, M. Kramer, R. Sheehy, R. Sanders, C. Houck & D. Emlay, 1992. Safety Assessment of Genetically-Engineered Fruits and Vegetables: A Case Study the FLAVR SAVR Tomatoes. CRC Press, Boca Raton, FL.</ref>{{,}}<ref name="USDA APHIS">USDA APHIS, 1991. Environmental Assessment and Finding of No Significant Impact on Tomato Containing an Antisense Polygalacturonase Gene. Permit Number 91–268–01.</ref>, la FDA ([[Food and Drug Administration]], États-Unis) approuva en [[1994]] la commercialisation de la tomate FlavrSavr, qui devint ainsi le premier produit dérivé d'une culture transgénique autorisé pour la consommation humaine<ref name="Kramer4">Kramer, M. & Redenbaugh, K. 1994.
{{Boîte déroulante/début|titre=Génétique de la coloration de la tomate}}
Commercialization of a tomato with an antisense polygalacturonase gene: The FLAVR SAVR™ tomato story. Euphytica 79 (3): 18-23. [http://www.springerlink.com/content/j2573v8677x53553/ Résumé en anglais]</ref>.
{|class="wikitable sortable" style=" text-align: center;"
! Couleur tomate
! Couleur épidermique
! Couleur sous-épidermique
! Couleur chair
! Pigments chair
! Variété exemple
|-
|blanche, crème, ivoire||incolore<br />(gène y)|| ||jaune pale à jaune foncé<br />(gène r)||Sans lycopène<br />Un peu betacarotène||'White Wonder'
|-
|rose||incolore<br />(gène y)|| ||rose<br />(gène R)||50 % lycopène<br />7 % betacarotène<br />43 % carotènes incolores||'Rose De Berne'
|-
|rouge||incolore<br />(gène y)|| ||rose<br />(gène R)||50 % lycopène<br />7 % betacarotène<br />43 % carotènes incolores||'Marmande'
|-
|rouge orangé||jaune<br />(naringenine-chalcone)<br />(gène Y)|| ||rouge orangé<br />(gène Del)||+ lycopène<br />Moins betacarotène||'Caro Red'
|-
|orange mandarine|| || ||orange<br />(gène t ou plus rarement Del)||Sans lycopène<br />Beaucoup zetacarotène||'Golden Jubilee',<br />'Golden Sunray'
|-
|orange||jaune<br />(naringenine-chalcone)<br />(gène Y)|| ||orange<br />(gène B)||Sans lycopène<br />Beaucoup betacarotène||'Caro Rich'
|-
|orange pale||incolore<br />(gène y)|| ||orange<br />(gène B)||Sans lycopène<br />Beaucoup betacarotène||
|-
|jaune orange (abricot)|| || ||"jaune orangé, centre rose<br />(gène at)||Peu de lycopène<br />Normal en betacarotène||
|-
|jaune||jaune<br />(naringenine-chalcone)<br />(gène Y)|| ||jaune pale à jaune foncé<br>(gène r)|| ||Blonde Boar
|-
|vert orangé|| || ||orange et verte|| ||
|-
|verte||incolore<br />(gène y)|| ||verte<br />(gènes r et gf)||Chlorophylle seule||'Evergreen'
|-
|verte à bronze||incolore<br />(gène y)|| ||rouge brun sale||Chlorophylle et lycopène||
|-
|noires / violette||incolore<br />(gène y)|| ||rouge et verte<br />(gènes R et gf)||+ lycopène et moins carotènes oranges||'Noire De Crimée'
|-
|noires / brunes||jaune<br />(naringenine-chalcone)<br />(gène Y)|| ||rouge et verte<br />(gènes R et gf)||+ lycopène et moins carotènes oranges||'Black Russian'
|-
|bleue||bleue<br />(anthocyane)<br />(gène Aft ou/et atv)|| ||rouge et orange<br />(gène R)||+ lycopène<br />Moins betacarotène||'Osu blue'
|-
|bleue et rouge||bleue<br />(anthocyane)<br />(gène Aft ou/et atv)|| ||rouge ou orange<br />(gène R)||+ lycopène<br />Moins betacarotène||'Blue Beauty'
|-
|bleue et orange||bleue<br />(anthocyane)<br />(gène Aft)|| ||jaune<br />(gène r)||Peu de lycopène<br />Betacarotène rduit de 75 %||'Pansy Ap',<br />'Pineapple Blues'
|-
|rayée orange ou jaune/vert||jaune (gène Y)<br />(naringenine-chalcone)<br>+ strié (gène gs)|| ||verte<br />(gènes gf)||Chlorophylle<br />Sans lycopène||'Green Zebra'
|-
|rayée jaune/rouge||jaune (gène Y)<br />(naringenine-chalcone)<br>+ strié (gène gs)|| ||rouge et orange<br />(gène R)||Lycopène normal||'Tiger Tom'
|-
|rayée dorée/vert et bleue||bleue<br />(anthocyane)<br />(gène Aft ou/et atv)|| ||verte<br />(gènes gf)||Chlorophylle<br />Sans lycopène||'Blue Green Zebra'
|-
|rayée violet/vert||bleue<br />(anthocyane)<br />(gène Aft ou/et atv)|| ||rouge ou orange<br />(gène R)||Lycopène normal||
|-
|stries radiales longues<br />vertes ou violettes<br />sur fond rouge, orange ou jaune<br />selon couleur épiderme et chair|| ||zones vertes<br />(péricarpe externe)<br/>(gène Fs)|| || ||
|-
|bi ou tricolor jaune, rouge<br/>(gène ry)|| ||péricarpe externe|| || ||'Big Rainbow'
|-
|bi ou tricolor rouge, verte<br/>(gène ry)|| ||péricarpe externe||verte<br />(gènes gf)|| ||'Captain Lucky'
|-
|taches éparses dorées<br/>sur fond rouge, orange ou jaune<br/>selon couleur épiderme et chair|| || || || ||'Scabitha'
|-
|?|| ||bleue<br />(anthocyane)<br />(gène Aft ou/et atv)|| || ||
|-
|?|| ||verte||rouge ou orange<br />(gène R)|| ||
|-
|?|| ||rouge orangé|| || ||
|-
|?|| ||rouge|| || ||
|-
|?|| ||rouge||jaune<br>(gène r)|| ||
|-
|?|| || ||verte<br />(gènes gf)|| ||
|}
{{Boîte déroulante/fin}}


(pour les gènes récessifs, la couleur correspondante est celle des homozygotes).
==== Séquençage du génome de la tomate ====

Le [[génome]] de la tomate comprend 12 paires de [[chromosome]]s (2n=24). Sa taille est estimée à 950 M[[paire de bases|pb]] encodant environ {{formatnum:35000}} gènes. La majorité des séquences géniques, représentant 220 Mpb, est concentrée dans des régions [[euchromatine|euchromatiques]] contiguës dans les régions distales de chaque bras des chromosomes.
==== Tomates transgéniques ====
Il est en cours de [[séquençage]] dans le cadre d'un projet international lancé en 2003, l'''International Tomato Sequencing Project'' regroupant dix pays, et qui s'inscrit lui-même dans un projet plus large, l' ''International Solanaceae Genome (SOL) Project'', intéressant plusieurs espèces de Solanacées<ref>[http://sgn.cornell.edu/about/tomato_sequencing.pl ''International Tomato Sequencing Project''], SOL Genomics Network (SGN), consulté le mai 2009 {{en}}</ref>. La répartition des tâches entre les pays participants est la suivante :
{{Article connexe|Transgénèse|Plante génétiquement modifiée}}
* chromosome 1 : {{États-Unis}}

* chromosome 2 : {{Corée du Sud}}
La marque de tomate [[Flavr Savr|« Flavr Savr » ou « McGregor »]] est une [[plante génétiquement modifiée]] mise au point par la société américaine Calgene, via la technique de l'[[Antisens|ARN antisens]] avec l'objectif d'allonger la durée de vie du fruit après la récolte et par conséquent la {{Citation|qualité}} de la tomate pour la consommation en frais<ref name="Hobson">Hobson, G., 1965. ''The firmness of tomato fruit in relation to polygalacturonase activity''. Hort. Sci. 40: 66–72</ref>{{,}}<ref name="Kramer">Kramer, M., R. Sanders, H. Bolkan, C. Waters, R. Sheehy & W. Hiatt, 1992. ''Post-harvest evaluation of transgenic tomatoes with reduced levels of polygalacturonase: processing, firmness and disease resistance''. Post Harvest Biol. Technol. 1: 241–255.</ref>. Dans cette tomate, on a réussi à diminuer l'expression du [[gène]] responsable de la production de [[pectinase|polygalacturonase]], [[enzyme]] responsable de la dégradation des parois cellulaires dans la phase de mûrissement<ref name="Sheehy">Sheehy, R., M. Kramer & W. Hiatt, 1988. {{langue|en|texte=''Reduction of polygalacturonase activity in tomato fruit by antisense RNA''.}} Proc. Natl. Acad. Sci. USA 85: 8805–8809.</ref>{{,}}<ref name="Kramer2">Kramer, M., R. Sanders, R. Sheehy, M. Melis, M. Kuehn & W. Hiatt, 1990. {{langue|en|texte=''Field evaluation of tomatoes with reduced polygalacturonase by antisense RNA''}}. In: Bennett, A. & S. O'Neill (Ed.), Horticultural Biotechnology, {{p.|347–355}}. Wiley-Liss, Inc., New York.</ref>. Après les évaluations du risque et l'accomplissement de toutes les conditions nécessaires<ref name="Redenbaugh">Redenbaugh, K., W. Hiatt, B. Martineau, M. Kramer, R. Sheehy, R. Sanders, C. Houck & D. Emlay, 1992. Safety Assessment of Genetically-Engineered Fruits and Vegetables: A Case Study the FLAVR SAVR Tomatoes. CRC Press, Boca Raton, FL.</ref>{{,}}<ref name="USDA APHIS">USDA APHIS, 1991. {{langue|en|texte=Environmental Assessment and Finding of No Significant Impact on Tomato Containing an Antisense Polygalacturonase Gene. Permit Number 91–268–01.}}</ref>, la FDA ([[Food and Drug Administration]], États-Unis) approuva en 1994 la commercialisation de la tomate FlavrSavr, qui devint ainsi le premier produit dérivé d'une culture transgénique autorisé pour la consommation humaine<ref name="Kramer4">Kramer, M. & Redenbaugh, K. 1994.
* chromosome 3 : {{Chine}}
{{langue|en|texte=Commercialization of a tomato with an antisense polygalacturonase gene: The FLAVR SAVR™ tomato story.}} Euphytica 79 (3): 18-23. [http://www.springerlink.com/content/j2573v8677x53553/ Résumé en anglais]</ref>.
* chromosome 4 : {{Royaume-Uni}}

* chromosome 5 : {{Inde}}
D'autres variétés transgéniques (OGM) ont également reçu l'autorisation de mise en marché aux États-Unis, notamment une tomate Bt (la ''Bt tomato line 5345'') qui a reçu le gène Cry1Ac provenant de ''[[Bacillus thuringiensis]]'' qui lui confère une résistance aux insectes de l'ordre des [[lepidoptera|lépidoptères]]<ref>{{en}} [http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/gmf-agm/appro/2000-tomato-tomate-eng.php ''Insect (Lepidopteran Species) Resistant Tomato Line 5345''], Santé Canada, {{1er}} octobre 2000 (consulté le 31 mai 2009).</ref>.
* chromosome 6 : {{Pays-Bas}}

* chromosome 7 : {{France}}
La commercialisation de ces variétés fut éphémère, mais les chercheurs continuent de travailler dans diverses directions, comme la « tomate pourpre » créée par le [[John Innes Centre|Centre John Innes]] au Royaume-Uni dont la forte concentration en [[anthocyane|anthocyanines]], responsables de la couleur pourpre du fruit, provient de gènes transférés du [[muflier à grandes fleurs|muflier]]<ref>[http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-1080695/Purple-super-tomato-fight-cancer.html {{langue|en|texte=''Purple 'super tomato' that can fight against cancer''}}], ''Daily Mail Online'', 27 octobre 2008, consulté le 31 mai 2009 {{en}}</ref>, ou la tomate tolérante aux sols salés créée à partir de la variété 'Moneymaker' ayant reçu le gène AtNHX1 d{{'}}''[[arabette des dames|Arabidopsis thaliana]]''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Claire|nom1=Doré|prénom2=Fabrice|nom2=Varoquaux|titre=Histoire et amélioration de cinquante plantes cultivées|éditeur=Institut national de la recherche agronomique|collection=Savoir faire|date=2006|passage=706|isbn=978-2-7380-1215-9|consulté le=2024-01-15}}.</ref>.
* chromosome 8 : {{Japon}}

* chromosome 9 : {{Espagne}}
=== Variétés ===

==== Séquençage du génome ====
[[Fichier:INTA - Técnico en invernáculo.jpg|vignette|Scientifique de l'[[Instituto Nacional de Tecnología Agropecuaria]] travaillant au séquençage du génome de la tomate, octobre 2012.]]
Le Consortium international du Génome de la Tomate (Tomato Genome Consortium, TGC) lancé en 2003 et regroupant 14 pays et plus de 300 chercheurs, a achevé en {{date-|mai 2012}} le [[séquençage]] des [[génome]]s de la tomate cultivée (''Solanum lycopersicum'') et de son ancêtre sauvage (''[[Solanum pimpinellifolium]]'')<ref>[http://www.biotechnologies-vegetales.com/node/296 Séquençage des génomes de la tomate cultivée et de son ancêtre sauvage.]</ref>. Cette avancée permettra d'accélérer les recherches, notamment pour l'amélioration variétale de la tomate. La connaissance de la séquence complète du génome de la tomate ouvre de nouvelles perspectives pour l'amélioration des qualités nutritionnelles et sensorielles et pour accroître sa capacité de résistance aux bioagresseurs et aux stress environnementaux. Les résultats ont été publiés le {{date-|31 mai 2012}} dans la revue ''[[Nature (revue)|Nature]]''<ref>[http://www.nature.com/nature/journal/v485/n7400/full/nature11119.html {{langue|en|texte=The tomato genome sequence provides insights into fleshy fruit evolution - The Tomato Genome Consortium - Nature 485, 635–641 (31 May 2012) doi:10.1038/nature11119}}].</ref>.

Le [[génome]] de la tomate comprend 12 paires de [[chromosome]]s (2n=24). Sa taille est estimée à 950 M[[paire de bases|{{pb}}]] encodant environ {{formatnum:35000}} gènes<ref>{{Article|langue=fr|titre=Les scientifiques ont séquencé le génome de la tomate, leur "fruit modèle"|périodique=Le Monde.fr|date=2012-05-30|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/05/30/les-scientifiques-ont-sequence-le-genome-de-la-tomate-leur-fruit-modele_1709977_1650684.html|consulté le=2022-07-28}}</ref>. La majorité des séquences géniques, représentant 220 M{{pb}}, est concentrée dans des régions [[euchromatine|euchromatiques]] contiguës dans les régions distales de chaque bras des chromosomes.

L' ''International Tomato Sequencing Project'' s'inscrit lui-même dans un projet plus large, l'{{lang|en|International Solanaceae Genome (SOL) Project}}, intéressant plusieurs espèces de Solanacées<ref>{{en}} [http://sgn.cornell.edu/about/tomato_sequencing.pl ''International Tomato Sequencing Project''], SOL Genomics Network (SGN) (consulté le mai 2009).</ref>. La répartition des tâches entre les pays participants a été la suivante :
{{colonnes|taille=30|
* chromosome 1 : {{États-Unis}}
* chromosome 2 : {{Corée du Sud}}
* chromosome 3 : {{Chine}}
* chromosome 4 : {{Royaume-Uni}}
* chromosome 5 : {{Inde}}
* chromosome 6 : {{Pays-Bas}}
* chromosome 7 : {{France}}
* chromosome 8 : {{Japon}}
* chromosome 9 : {{Espagne}}
* chromosome 10 : {{États-Unis}}
* chromosome 10 : {{États-Unis}}
* chromosome 11 : {{Chine}}
* chromosome 11 : {{Chine}}
* chromosome 12 : {{Italie}}
* chromosome 12 : {{Italie}}
}}


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Origines ===
[[Fichier:Diffusion de la tomate.svg|thumb|left|upright=2|Diffusion de la tomate
<br />1. Pérou, centre de diversification, <br />2. Mexique : premier centre de domestication, <br />3. Europe : deuxième centre de domestication, <br />4. États-Unis : troisième centre de domestication]]
[[Fichier:Diffusion de la tomate.svg|vignette|upright=2|Diffusion de la tomate<br />1. Pérou, centre de diversification, <br />2. Mexique : premier centre de domestication, <br />3. Europe : deuxième centre de domestication, <br />4. États-Unis : troisième centre de domestication.|alt=]]

La tomate est originaire des régions andines côtières du nord-ouest de l'[[Amérique du Sud]] ([[Colombie]], [[Équateur (pays)|Équateur]], [[Pérou]], nord du [[Chili]]). C'est en effet seulement dans ces régions qu'on a retrouvé des plantes spontanées de diverses espèces de l'ancien genre ''[[Lycopersicon]]'', notamment ''Solanum lycopersicum cerasiforme'', la [[tomate cerise]]. Cette dernière est actuellement répandue dans toutes les régions tropicales du globe mais il s'agit d'introductions récentes. La première [[domestication]] de la tomate à gros fruits est vraisemblablement intervenue dans le Mexique actuel, où l'ont trouvée les conquérants espagnols. Cette domestication s'est probablement produite après celle de la coquerelle ''([[Physalis philadelphica]])''<ref>J. R. Harlan, ''Les plantes cultivées et l'homme'', éd. ACCT/CILF/PUF, 1987, p. 299-300.</ref>, qui était plus appréciée que la tomate à l'époque préhispanique, mais sa culture s'est marginalisée par la suite<ref>''Culture marginalisées, 1942, une autre perspective'', Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, Rome, 1994, p. 123.</ref>. L'hypothèse d'une domestication parallèle au Pérou ne peut toutefois être définitivement écartée<ref>[http://www.ars.usda.gov/research/publications/publications.htm?seq_no_115=137160 Iris Peralta et David Spooner, ''History, Origin and Early Cultivation of Tomato (Solanaceae)'' (abstract)], Agricultural Research Service, USDA, 2 février 2002, consulté le 15 mai 2009. {{en}}</ref>.
Selon les données fossiles les mieux conservées, le plus vieil ancêtre de cette plante (baptisé Physalis infinemundi) poussait dans la zone de l'actuel [[Antarctique]], qui était alors proche de l'[[Australie]] et de l'[[Amérique du Sud]], il y a plus de 50 millions d'années<ref name=Fossil2017science>Peter Wilf, Mónica R. Carvalho, María A. Gandolfo & N. Rubén Cúneo (2017), ''Eocene lantern fruits from Gondwanan Patagonia and the early origins of Solanaceae''; Science 06 janvier 2017 : Vol. 355, n°6320, pp. 71-75 ; DOI:10.1126/science.aag2737</ref>. C'est ce qu'indiquent deux fossiles trouvés à Laguna del Hunco en [[Patagonie]] (Argentine). Ils ont été datés de 52,2 millions d'années (le supercontinent du [[Gondwana]] commençait alors à se disloquer). Ils présentent les silhouettes aplaties des fruits de type « ''lanterne'' », de calices à cinq [[Lobe (botanique)|lobes]] fortement gonflés qui semblent pouvoir jouer un rôle de flotteur (peut-être pour la dispersion des graines sur l'eau)<ref name=Fossil2017science/>. Ils évoquent déjà les membres modernes de la famille des Solanacées<ref name=Fossil2017science/>. Le milieu est aujourd'hui pauvre et sec mais, durant l'[[éocène]] (-56 millions à -33,9 millions d'années), il s'agissait des abords d'un lac de [[caldeira]] et le climat était plus [[Climat tropical|tropical]]<ref>[http://www.sciencemag.org/news/2017/01/video-tomato-ancestor-evolved-50-million-years-ago-near-antarctica Video: Tomato ancestor evolved 50 million years ago near Antarctica], par Rachael Lallensack, sur le site de la revue Science, mis en ligne le 5 janvier 2017</ref>. Cette découverte éclaire l'origine de la tomate pour laquelle on manquait encore de données sur les divergences phylogénétiques et moléculaires ; elle se montre plus ancienne qu'on ne le pensait et les Solanaceae auraient commencé à se diversifier avant la rupture finale du Gondwana<ref name=Fossil2017science/>.

Les tomates contemporaines semblent toutes originaires des régions andines côtières du Nord-Ouest de l'[[Amérique du Sud]] ([[Colombie]], [[Venezuela]], [[Équateur (pays)|Équateur]], [[Pérou]], Nord du [[Chili]]). C'est en effet seulement dans ces régions qu'on a retrouvé des plantes spontanées de diverses espèces de l'ancien genre ''[[Lycopersicon]]'', notamment ''Solanum lycopersicum cerasiforme'', la [[tomate cerise]] (aujourd'hui répandue dans toutes les régions tropicales du globe, mais à la suite d'introductions récentes) qui est consommée dès le {{S-|VIII}}<ref name=":3">''On va déguster l'Italie,'' p. 28</ref>.

La première [[domestication]] de la tomate à gros fruits est vraisemblablement intervenue dans le Mexique actuel où elle a été transportée par les [[Aztèques]]<ref name=":3" /> et où l'ont trouvée les conquérants espagnols lors de la conquête de [[Mexico-Tenochtitlan|Tenochtitlán]] (Mexico) par [[Hernán Cortés]] en [[1519]]{{Référence souhaitée|date=1 juin 2024}}. Les [[Conquistador|conquistadors]] la rapportent en Europe en 1560<ref name=":4" />.

Cette domestication s'est probablement produite après celle de la Tomatille ''([[Tomatille|Physalis philadelphica]])''<ref>J. R. Harlan, ''Les plantes cultivées et l'homme'', éd. ACCT/CILF/PUF, 1987, {{p.|299-300}}.</ref>, qui était plus appréciée que la tomate à l'[[Civilisation précolombienne|époque préhispanique]], mais sa culture s'est marginalisée par la suite<ref>''Culture marginalisées, 1942, une autre perspective'', Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, Rome, 1994, {{p.|123}}.</ref>. L'hypothèse d'une domestication parallèle au Pérou ne peut toutefois être définitivement écartée<ref>{{en}} [http://www.ars.usda.gov/research/publications/publications.htm?seq_no_115=137160 Iris Peralta et David Spooner, {{langue|en|texte=''History, Origin and Early Cultivation of Tomato (Solanaceae)'' (abstract)}}], {{langue|en|texte=Agricultural Research Service, USDA}}, 2 février 2002, consulté le 15 mai 2009.</ref>.

[[Bernardino de Sahagún]] dans son ''Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne'' rapporte que les Aztèques préparaient une sauce associant les tomates avec du piment et des graines de courges<ref>{{es}} [http://www.historiacocina.com/historia/tomate/tomate1.html Carlos Azcoytia, ''América: La cuna del tomate''], ''Historia del tomate'', Historia de la cocina, consulté le 26 mai 2009.</ref>{{,}}<ref>{{fr}} Bernardino de Sahagún, ''Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne'', [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56006542.image.r=+.f710.langFR page 622], [https://gallica.bnf.fr BNF - Gallica].</ref>.

=== Diffusion en Europe et dans le monde ===
[[Fichier:Naturalis Biodiversity Center - Solanum lycopersicum var. lycopersicum - old tomato herbarium sheet.jpg|vignette|''Solanum lycopersicum var. lycopersicum''. Page d'herbier de tomates le plus ancien de l'Europe, 1542-1544. Naturalis Leiden.]]
Elle fut introduite en [[Europe]] au début du {{XVIe siècle}} par les Espagnols<ref name=":4" />, d'abord en [[Espagne]] apparemment en 1523, puis en 1544 en [[Italie]], par [[Naples]], alors possession de la couronne espagnole<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Roger Phillips|titre=Vegetables|éditeur=[[Random House]]|année=1993|passage=150|isbn=}}</ref>. Le [[royaume de Sardaigne (1324-1713)]], qui est rattaché aussi à la couronne espagnole, pourrait être l'une des premières terres à l'avoir connue et à l'avoir exportée en [[Ligurie]]<ref name=":3" />.

La plante étant de la même famille que la [[belladone]], [[plante indigène]] en Europe connue pour sa [[toxicité]], ses fruits ne furent pas considérés par les « savants » comme comestibles. Feuilles, tiges et fruits immatures de la tomate renferment en effet des [[Glucoalcaloide|gluco-alcaloïdes]] toxiques de type [[solanine]] et [[chaconine]], pouvant entraîner des troubles digestifs et nerveux, parfois cardiaques. Le fruit mûr, lui, n'en contient que des traces mais cette réputation à cette époque explique la résistance initiale, l'espèce étant surtout utilisée comme plante ornementale et le fruit en médecine<ref name=":5">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=V. R Preedy|titre=Tomatoes and Tomato Products : Nutritional, Medicinal and Therapeutic Properties|éditeur=[[CRC Press]]|année=2008|passage=48|isbn=}}</ref>.

La première mention de la tomate dans la littérature européenne apparaît dans un ouvrage publié pour la première fois en [[1544]], les ''Comentarii''<ref>''Petri Andreae Matthioli Medici Senensis Commentarii, in Libros sex Pedacii Dioscoridis Anazarbei, de Materia Medica'', fac similé de l'édition en latin consultable [http://web2.bium.univ-paris5.fr/livanc/?cote=00823&do=chapitre en ligne] sur le site de la Bibliothèque interuniversitaire de médecine et d'odontologie, Université René Descartes, Paris, {{p.|479}}. {{la}}</ref>, de [[Pierandrea Mattioli|Pietro Andrea Mattioli]], botaniste et médecin italien, qui en donne une description sommaire au chapitre consacré aux [[mandragore]]s et l'appelle ''pomi d'oro (mala aurea)'', pomme d'or<ref>Michel Pitrat et Claude Foury, coordinateurs, ''Histoires de légumes, des origines à l'orée du {{s-|XXI}}'', INRA, Paris, 2003, {{ISBN|2-7380-1066-0}}, {{p.|268}}.</ref>. C'est probablement l'importation en Europe d'une variété au fruit jaune qui explique alors son nom latin ''{{Langue|la|texte=Malum aureum}}'' qui donne ''pomo d'oro'' puis ''pomodoro''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Evelyne Bloch-Dano|titre=La fabuleuse histoire des légumes|éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]]|année=2008|passage=87|isbn=}}</ref>. Il remarque que dans certaines régions d'Italie, les paysans la font déjà [[Friture|frire]] à l'huile<ref name=":3" />.

Le 31 octobre 1548, elle arrive officiellement en [[Toscane]], lorsque [[Cosme Ier de Toscane]] reçoit un panier de ces fruits dans sa propriété près de [[Pise]], cadeau de son épouse [[Éléonore de Tolède]]. La tomate rouge apparait en Italie en 1554, résulta de différentes sélections<ref name=":3" />.

Elle est cultivée et consommée en Espagne probablement dès le {{s-|XVI}} car elle figure dans des recettes de [[gaspacho]] dès le début du {{s mini-|XVII}}<ref>François Crouzet, ''L'extrême-occident : {{XVIe}} Colloque de l'institut de recherches sur les civilisations de l'Occident moderne'', Presses Paris Sorbonne, 1989, {{ISBN|2904315632}}, {{p.|54}} ([https://books.google.fr/books?id=w-opO4IvxBYC&pg=PA54&dq=tomate+cuisine&lr=lang_fr&num=100&as_brr=3&as_pt=ALLTYPES Extraits sur Google Books]).</ref>. Dans l'Europe du Nord, et notamment en France<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Michel |nom=Caron |titre=Tomate : les origines péruviennes de la pomme d’amour |url=https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/botanique-tomate-reine-legumes-fruits-1675/page/2/ |site=Futura |consulté le=2020-06-19}}</ref>, elle est initialement considérée comme une [[plante ornementale]], et n'est cultivée pour son [[fruit (botanique)|fruit]] qu'à partir du milieu du {{XVIIIe siècle}}. Il a fallu peut-être de sévères disettes pour qu'elle change de registre classificatoire et soit considérée comme comestible<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Waverley Root|titre=Food|éditeur=Konecky & Konecky|année=|passage=452|isbn=}}</ref>. En 1570, elle entre officiellement dans la famille des [[solanaceae]]<ref name=":3" />.
[[Fichier:Dodoens pommes d'amour.png|vignette|gauche|Première représentation graphique de la tomate ([[Rembert Dodoens]], 1557).|alt=]]

En Grande-Bretagne, [[John Gerard]], botaniste et chirurgien anglais, fut le premier à cultiver la tomate dans les années 1590<ref>Andrew F. Smith, op. cit. {{p.|17}}.</ref>. Il représenta la plante, qu'il considérait comme vénéneuse, y compris le fruit, dans son herbier, ''The Herball or Generall Historie of Plantes''. Son avis négatif prévalut en Grande-Bretagne et dans les colonies britanniques d'Amérique du Nord pendant encore deux siècles.

[[Fichier:Poma aurea - Mattioli, Pietro Andrea,.jpg|vignette|La tomate par [[Pierandrea Mattioli|Pietro Andrea Mattioli]], ''Kreutterbuch'' de Johan Feyerabendt (1590).|alt=]]
L'introduction en France fut lente. Elle commença par la Provence. En [[1600]], [[Olivier de Serres]], un des premiers [[agronomie|agronomes]] français, qui cultivait son [[Château du Pradel|domaine du Pradel]] dans l'[[Ardèche (département)|Ardèche]], classe la tomate parmi les plantes d'ornement. Voici ce qu'il écrivait dans ''Le théâtre d'agriculture et mesnage des champs'' :

{{Citation_bloc|Les pommes d'amour [tomates], de merveille [''Momordica balsamina''], et dorées [coloquintes orange<ref name=ferrao>{{Ouvrage
| titre = Le voyage des plantes et les Grandes Découvertes ({{sp-|XV|-|XVII|s}})
| éditeur =Chandeigne
| auteur = José E. Mendes Ferrão
| année =2020
| pages = 284
}}</ref>], demandent commun terroir et traictement, comme aussi communément, servent-elles à couvrir cabinets et tonnelles, grimpans gaiement par dessus, s'agrafans fermement aux appuis. La diversité de leur feuillage, rend le lieu auquel l'on les assemble, fort plaisant : et de bonne grace, les gentils fruicts que ces plantes produisent, pendans parmi leur rameure… Leurs fruicts ne sont bons à manger : seulement sont-ils utiles en la médecine, et plaisans à manier et flairer<ref>Olivier de Serres, ''Le théâtre d'agriculture et mesnage des champs'', Sixième lieu, chapitre X, ''Du jardin Bouquetier ou à fleurs'', p. 562, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k52175n.zoom.r=Olivier+de+Serres.f581.langFR.pagination consultable sur Gallica]</ref>}}

En 1705, le [[Compagnie de Jésus|jésuite]] Francesco Gaudenzio, dans ''Il pan unto toscano'' (« le pain à l'huile toscan ») célèbre l'heureux mariage de la tomate et de l'[[huile d'olive]]. En 1770, Ferdinand de Bourbon fait semer entre Naples et [[Salerne]], les première graines de la varité ''san marzano'' qui lui ont été offertes par le vice-roi d'Espagne Manuel de Amar<ref name=":3" />.

En France, à la fin du {{s-|XVIII}}, les qualités culinaires du fruit de la tomate sont mises en avant dans l'[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie de Diderot et d'Alembert]] :
{{Citation_bloc|Le fruit de tomate étant mûr est d'un beau rouge, & il contient une pulpe fine, légère & très succulente, d'un goût aigrelet relevé & fort agréable, lorsque ce fruit est cuit dans le bouillon ou dans divers ragoûts. C'est ainsi qu'on le mange fort communément en Espagne & dans nos provinces méridionales, où on n'a jamais observé qu'il produisît de mauvais effets<ref>[http://portail.atilf.fr/cgi-bin/getobject_?a.123:119./var/artfla/encyclopedie/textdata/IMAGE/ Article Tomate, Encyclopédie de Diderot et d'Alembert], ATILF / University of Chicago.</ref>.}}


En 1760, le catalogue de la [[Vilmorin (compagnie)|maison Andrieux-Vilmorin]] classe encore la tomate comme [[plante ornementale]]<ref>Désiré Bois, ''Les plantes alimentaires chez tous les peuples et à travers les âges - Phanérogames légumières'', Comedit, Paris 1995 (réimpression de l'édition de 1927 chez Paul Lechevalier) {{ISBN|2-909-11234-9}}, {{p.|328}}.</ref>, les premières variétés potagères apparaissent dans l'édition de [[1778]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Claire|nom1=Doré|prénom2=Fabrice|nom2=Varoquaux|titre=Histoire et amélioration de cinquante plantes cultivées|éditeur=Institut national de la recherche agronomique|collection=Savoir faire|date=2006|passage=691|isbn=978-2-7380-1215-9|consulté le=2024-01-15}}.</ref> et dans ''le Bon jardinier'' en 1785.
Elle fut introduite en [[Europe]] au début du {{XVIe siècle}} par les Espagnols, d'abord en [[Espagne]], puis en [[Italie]], par [[Naples]], alors possession de la couronne espagnole. Initialement considérée comme [[plante ornementale]], elle est cultivée depuis le {{XVIIIe siècle}} pour son [[fruit]], consommé comme [[légume]].


La diffusion de la tomate s'accéléra en France pendant la [[Révolution française|Révolution]] avec la montée des [[Provençaux]] à Paris pour la [[fête de la Fédération]] en 1790. Deux restaurants tenus par des Marseillais, les ''Trois frères provençaux'' et le ''Bœuf à la mode'' participèrent à la popularisation de la tomate dans la capitale<ref>Maguelonne Toussaint-Samat, ''Histoire naturelle et morale de la nourriture'', Bordas, collection « Culture », Paris, 1987, {{ISBN|2-04-016370-0}}, {{p.|517}}.</ref>.
La première mention de la tomate dans la littérature européenne apparaît dans un ouvrage publié pour le première fois en [[1544]], les ''Comentarii''<ref>''Petri Andreae Matthioli Medici Senensis Commentarii, in Libros sex Pedacii Dioscoridis Anazarbei, de Materia Medica'', fac similé de l'édition en latin consultable [http://web2.bium.univ-paris5.fr/livanc/?cote=00823&do=chapitre en ligne] sur le site de la Bibliothèque interuniversitaire de médecine et d'odontologie, Université René Descarte, Paris, p. 479. {{la}}</ref>, de [[Pierandrea Mattioli|Pietro Andrea Mattioli]], botaniste et médecin italien, qui en donne une description sommaire au chapitre consacré aux [[mandragore]]s et l'appelle ''pomi d'oro (mala aurea)'', pomme d'or<ref>Michel Pitrat et Claude Foury, coordinateurs, ''Histoires de légumes, des origines à l'orée du XXI{{e}} siècle'', INRA, Paris, 2003, {{ISBN|2-7380-1066-0}}, p. 268.</ref>.


En 1860, avec l'[[expédition des Mille]] sous la houlette de [[Giuseppe Garibaldi]], et le [[Risorgimento]], la tomate arrive dans toutes les régions du Nord. En 1875, le Piémontais Francesco Cirio ouvre la première fabrique de conserves de tomates pelées en [[Campanie]]. En 1912, on compte plus de 60 fabricants de tomates en conserve dans la région de [[Parme]] où dès 1888, Brandino Vignali a démarré en 1888 la production de l'extrait de tomate, en faisant sécher au soleil du [[jus de tomate]] concentré<ref name=":3" />.
La plante étant de la même famille que la [[belladone]], ses fruits n'étaient pas considérés comme comestibles, mais utiles en médecine.


Aux [[États-Unis]], le président [[Thomas Jefferson|Jefferson]], qui avait séjourné en France de 1784 à 1789, fut au début du {{s-|XIX}} un propagandiste de la tomate qu'il fit cultiver dans son [[Monticello (Virginie)|domaine de Monticello]] en [[Virginie (États-Unis)|Virginie]] et entrer à la table présidentielle en 1806<ref>[http://www.twinleaf.org/articles/vegetables.html ''Thomas Jefferson's Favorite Vegetables''], ''Twinleaf Journal'', consulté le 15 mai 2009. {{en}}</ref>.
[[File:Poma aurea - Mattioli, Pietro Andrea,.jpg|right|thumb|La tomate par [[Pierandrea Mattioli|Pietro Andrea Mattioli]], <small>''Kreutterbuch'' de Johan Feyerabendt (1590)</small>]]
L'introduction en France fut lente. En [[1600]], [[Olivier de Serres]], un des premiers [[agronomie|agronomes]] français, classe la tomate parmi les plantes d'ornement. Voici ce qu'il écrivait dans ''Le théâtre d'agriculture et mesnage des champs'' :


=== Amélioration et recherche ===
{{citation_bloc|1=Les pommes d'amour, de merveille, et dorées, demandent commun terroir et traictement, comme aussi communément, servent-elles à couvrir cabinets et tonnelles, grimpans gaiement par dessus, s'agrafans fermement aux appuis. La diversité de leur fueillage, rend le lieu auquel l'on les assemble, fort plaisant : et de bonne grace, les gentils fruicts que ces plantes produisent, pendans parmi leur rameure... Leurs fruicts ne sont bons à manger : seulement sont-ils utiles en la médecine, et plaisans à manier et flairer<ref>Olivier de Serres, ''Le théâtre d'agriculture et mesnage des champs'', Sixième lieu, chapitre X, ''Du jardin Bouquetier ou à fleurs'', p. 562], [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k52175n.zoom.r=Olivier+de+Serres.f581.langFR.pagination consultable sur Gallica]</ref>.}}
[[Fichier:Canning tomatoes at Pocomoke City, Md (70294).jpg|vignette|La mise en conserve de tomates à [[Pocomoke City]] aux États-Unis (entre 1930-45)]]
En 1914, des plants à [[croissance déterminée]] apparaissent en [[Floride]] à la suite d'une [[Mutation (génétique)|mutation]]<ref>Michel Pitrat et Claude Foury, op. cit;, {{p.|274}}.</ref><!-- La mutation était elle volontaire? A t'elle eu lieu naturellement ou artificiellement? Ajoutez des précisions svp. -->. Ce caractère, qui facilite la mécanisation des cultures et la récolte groupée est repris dans de nombreux cultivars de tomates pour l'industrie.


Une nouvelle phase de domestication débute aux États-Unis dans les [[années 1920]] par un travail de sélection et d'hybridation mené tant par des institutions publiques que par des firmes privées. Le premier hybride F1 est créé en 1946<ref>[http://aob.oxfordjournals.org/cgi/content/full/100/5/1085 Yuling Bai et Pim Lindhout, {{langue|en|texte=''Domestication and Breeding of Tomatoes: What have We Gained and What Can We Gain in the Future?''}}], Annals of Botany, 23 août 2007, consulté le 18 mai 2009 {{en}}</ref>. Le relais est pris en Europe après guerre, notamment en France sous l'égide de l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]].
En France, à la fin du {{s|XVIII|e|}}, les qualités culinaires du fruit de la tomate sont mises en avant dans l'[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie de Diderot et d'Alembert]] :
{{citation_bloc|Le fruit de tomate étant mûr est d'un beau rouge, & il contient une pulpe fine, légère & très succulente, d'un goût aigrelet relevé & fort agréable, lorsque ce fruit est cuit dans le bouillon ou dans divers ragoûts. C'est ainsi qu'on le mange fort communément en Espagne & dans nos provinces méridionales, où on n'a jamais observé qu'il produisît de mauvais effets<ref>[http://portail.atilf.fr/cgi-bin/getobject_?a.123:119./var/artfla/encyclopedie/textdata/IMAGE/ Article Tomate, Encyclopédie de Diderot et d'Alembert], ATILF / University of Chicago.</ref>.}}


En 1951, Ugo [[Mutti (entreprise)|Mutti]] produit le premier concentré de tomates en tube<ref name=":3" />.
En 1760, le catalogue de la [[Vilmorin Clause & Compagnie|maison Andrieux-Vilmorin]] classe encore la tomate comme [[plante ornementale]]<ref>Désiré Bois, ''Les plantes alimentaires chez tous les peuples et à travers les âges - Phanérogames légumières'', Comedit, Paris 1995 (réimpression de l'édition de 1927 chez Paul Lechevalier) {{ISBN|2-909-11234-9}}, p. 328.</ref>, les premières variétés potagères apparaissent dans l'édition de [[1778]]<ref>Claire Doré, Fabrice Varoquaux, coordinateurs, ''Histoire et amélioration de cinquante plantes cultivées'', éditions INRA, collection Savoir-faire, Paris 2006, {{ISBN|2-7380-1215-9}}, p. 691.</ref> et dans ''le Bon jardinier'' en 1785.


En [[Californie]], [[Charles M. Rick]], pionnier de la recherche génétique sur les tomates, est à l'origine du ''C.M. Rick Tomato Genetics Resource Center'' de l'[[université de Californie à Davis|UC Davis]], qui est une [[banque de gènes]] sur la tomate et les espèces sauvages apparentées et qui conserve la plus grande collection de graines de tomates<ref>{{lien web|langue=en|url=http://tgrc.ucdavis.edu/|titre=C.M. Rick Tomato Genetics Resource Center|éditeur=Tgrc.ucdavis.edu|date=|consulté le=2009-04-02}}</ref>. En 1968, est fondé à [[Escalon]], également en Californie, le {{langue|en|texte=''California Tomato Research Institute''}} spécialisé dans la recherche sur la tomate d'industrie.
Aux [[États-Unis]], le président [[Thomas Jefferson|Jefferson]], qui avait séjourné en France de 1784 à 1789, fut au début du XIX{{e}} siècle un propagandiste de la tomate qu'il fit cultiver dans son [[Monticello (Virginie)|domaine de Monticello]] en [[Virginie]] et entrer à la table présidentielle en 1806<ref>[http://www.twinleaf.org/articles/vegetables.html ''Thomas Jefferson's Favorite Vegetables''], ''Twinleaf Journal'', consulté le 15 mai 2009. {{en}}</ref>.


En 1962, [[Hugh Hellmut Iltis]], botaniste américain connu pour ses travaux sur la [[Zea|téosinte]], ancêtre du maïs, découvrit lors d'une expédition au Pérou une nouvelle espèce de tomate sauvage, qu'il désigna sous le code 832<ref>[http://www.sustainer.org/dhm_archive/index.php?display_article=vn388tomatoed ''What is a Wild Tomato Worth?''], {{langue|en|texte=The Donella Meadows Archive.}} {{en}}</ref>. Cette espèce, ''Solanum chmielewskii''<ref>[http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/solanaceaesource/taxonomy/specimen-detail.jsp?collection=4141 Iltis, HH 832 ''Solanum chmielewskii'' (C.M.Rick, Kesicki, Fobes & M.Holle) D.M.Spooner, G.J.A], Solanaceae Source, {{langue|en|texte=Natural History Museum.}} {{en}}</ref>, permit par la suite d'introduire dans des variétés de tomate d'industrie des gènes améliorant sensiblement le taux de matières sèches solubles, critère important pour la production de concentré de tomate.
En 1914, des plants à [[croissance déterminée]] apparaissent en [[Floride]] à la suite d'une [[mutation]]<ref>Michel Pitrat et Claude Foury, op. cit;, p. 274.</ref>. Ce caractère, qui facilite la mécanisation des cultures et la récolte groupée est repris dans de nombreux cultivars de tomates pour l'industrie.


Depuis les années 1980, la tomate est devenue un légume bon marché et présent sur les étals tout au long de l'année dans les pays occidentaux.
Une nouvelle phase de domestication débute aux États-Unis dans les [[années 1920]] par un travail de sélection et d'hybridation mené tant par des institutions publiques que par des firmes privées. Le premier hybride F1 est créé en 1946<ref>[http://aob.oxfordjournals.org/cgi/content/full/100/5/1085 Yuling Bai et Pim Lindhout, ''Domestication and Breeding of Tomatoes: What have We Gained and What Can We Gain in the Future?''], Annals of Botany, 23 ao^t 2007, consulté le 18 mai 2009 {{en}}</ref>. Le relais est pris en Europe après guerre, notamment en France sous l'égide de l'[[INRA]].


En [[1994]], commercialisation aux [[États-Unis]] par la société Calgene (rachetée en 1997 par [[Monsanto]]) de la [[tomate Flavr Savr]], première [[plante transgénique]] autorisée à la commercialisation. Cette variété, aux fruits restant fermes plus longtemps, fut cependant retirée du marché dès 1996, son échec commercial étant imputable à ses piètres qualités organoleptiques et à son prix trop élevé<ref>Claire Doré, Fabrice Varoquaux, op. cit., p. 705.</ref>. À la même époque, au Royaume-Uni, la société [[Zeneca]] mit sur le marché du concentré à base de tomates OGM qui eut un grand succès localement, bien que le caractère OGM du produit était clairement affiché. La commercialisation cessa en 1999 du fait de l'opposition qui s'était développée dans l'opinion publique<ref>[http://www.ncbe.reading.ac.uk/NCBE/GMFOOD/tomato.html ''Tomoto purée''], ''Genetically-modified foods case studies'', National Centre for Biotechnology Education, 2006 consulté le 25 mai 2009. {{en}}</ref>.
En [[1994]], commercialisation aux [[États-Unis]] par la société Calgene (rachetée en 1997 par [[Monsanto]]) de la [[Flavr Savr|tomate Flavr Savr]], première [[Plante génétiquement modifiée|plante transgénique]] autorisée à la commercialisation. Cette variété, aux fruits restant fermes plus longtemps, fut cependant retirée du marché dès 1996, son échec commercial étant imputable à ses piètres qualités gustatives et à son prix trop élevé<ref>{{Ouvrage|prénom1=Claire|nom1=Doré|prénom2=Fabrice|nom2=Varoquaux|titre=Histoire et amélioration de cinquante plantes cultivées|éditeur=Institut national de la recherche agronomique|collection=Savoir faire|date=2006|passage=705|isbn=978-2-7380-1215-9|consulté le=2024-01-15}}.</ref>. À la même époque, au Royaume-Uni, la société [[AstraZeneca|Zeneca]] mit sur le marché du concentré à base de tomates OGM qui eut un grand succès localement, bien que le caractère OGM du produit fût clairement affiché. La commercialisation cessa en 1999 du fait de l'opposition qui s'était développée dans l'opinion publique<ref>[http://www.ncbe.reading.ac.uk/NCBE/GMFOOD/tomato.html ''Tomoto purée''], {{langue|en|texte=''Genetically-modified foods case studies'', National Centre for Biotechnology Education}}, 2006 consulté le 25 mai 2009. {{en}}</ref>.


En [[2003]], lancement du projet international de [[séquençage]] du [[génome]] de la tomate (''{{lang|en|International Tomato Sequencing Project}}'') regroupant dix pays et piloté par l'[[université Cornell]] ([[État de New York]]).
En [[2003]], lancement du projet international de [[séquençage]] du [[génome]] de la tomate (''{{langue|en|International Tomato Sequencing Project}}'') regroupant dix pays et piloté par l'[[université Cornell]] ([[État de New York]]).


== Culture ==
== Culture ==
[[Fichier:Organic home-grown tomatoes - unripe to ripe.jpg|vignette|alt=De tomates vertes en tomates rouges et mures du haut vers le bas.|Dégradé de tomates.]]
La culture de la tomate fait appel à diverses techniques : culture en plein champ, sous abri léger, en serre, culture hydroponique... dans le cadre de deux filières distinctes : la tomate de marché, pour la consommation en frais, et la tomate d'industrie pour la transformation (conserves, surgelés, plats cuisinés...). Elle est également très cultivée dans les [[jardin potager|jardins potagers]] des particuliers, donnant lieu à une [[autoconsommation]] importante.
La culture de la tomate fait appel à diverses techniques : culture en plein champ, sous abri léger, en serre, culture [[Hydroponie|hydroponique]]… dans le cadre de deux filières distinctes : la tomate de marché, pour la consommation en frais, et la tomate d'industrie pour la transformation (conserves, surgelés, plats cuisinés…). Elle est également très cultivée dans les [[jardin potager|jardins potagers]] des particuliers, donnant lieu à une [[autoconsommation]] importante.


=== Variétés cultivées ===
=== Variétés cultivées ===
[[Fichier:Tomates anciennes.jpg|vignette|Variétés anciennes.|alt=]]
[[Fichier:Tomates-diverses variétés.JPG|vignette|Diverses variétés.|alt=]]
{{Article détaillé|Liste de variétés de tomates}}
[[Fichier:Diversité taille tomates.jpg|vignette|Diversité des tailles du fruit entre les variétés.|alt=]]


Il existe de très nombreuses variétés cultivées de ''Solanum lycopersicum''. La sélection faite par les hommes a privilégié les plantes à gros fruits. On distingue cependant plusieurs catégories de tomates, selon le mode de croissance de la plante — indéterminé ou déterminé — et surtout selon le type de fruit :
[[Fichier:Tomates anciennes.jpg|thumb|right|Variétés anciennes]]
* les variétés à fruit plat et côtelé, de type [[Marmande (tomate)|tomate de Marmande]], dont le poids est élevé puisqu'il peut dépasser {{unité|1|kg}} ;
[[Fichier:Various-tomatos.jpg|thumb|right|Diverses variétés]]
* les variétés à fruit arrondi, dont le poids varie de 100 à {{unité|300|grammes}}, pour lesquelles il existe des hybrides dont les fruits se conservent longtemps ;
{{loupe|Liste des variétés de tomates}}
* les variétés à fruit allongé avec une extrémité arrondie, de type Roma, ou pointue, de type Chico. Ces dernières variétés sont destinées à l'industrie. Elles ont toutes un port déterminé et leurs fruits répondent à un certain nombre de critères technologiques liés à leur transformation. Certaines de ces variétés se prêtent à la récolte mécanique ;
[[Fichier:Diversité taille tomates.jpg|thumb|right|Diversité des tailles du fruit entre les variétés]]
* les variétés à petits fruits : [[tomate cerise]], tomate cocktail, etc. La [[tomate groseille]] appartient à une espèce voisine, ''[[Solanum pimpinellifolium]]'' L.
* les variétés de diversification : de forme (en forme de poire, en forme de cœur, en forme de corne…), de couleur ([[tomate noire]], jaune, orange, verte tigrée, bleue…) et d'aspect varié (peau fine, peau de pêche, côtelée…).


En Europe, certaines cultures régionales de tomates, caractérisées souvent par l'emploi de variétés locales, ont été distinguées par des appellations protégées. C'est le cas en Italie de la [[tomate de Pachino]] ''(pomodoro di Pachino)'' et de la [[tomate de San Marzano]] ''(pomodoro San Marzano dell'Agro Sarnese-Nocerino)'' qui bénéficient du label [[Indication géographique protégée|IGP]] (indication géographique protégée)<ref>{{Lien brisé|consulté le=2013-03-29|url=http://www.inea.it/pdf%5Citaconta2004%5Citacontafra%5Cfra9.pdf|titre=''Liste des produits agroalimentaires italiens estampillés AOP et IGP''}} Istituto nazionale di economia agraria, produits de qualité, 2004.</ref>.
Il existe de très nombreuses variétés cultivées de ''Lycopersicon esculentum''. La sélection faite par les hommes a privilégié les plantes à gros fruits. On distingue cependant plusieurs catégories de tomates, selon le mode de croissance de la plante -- indéterminé ou déterminé -- et surtout selon le type de fruit :
* Les variétés à fruit plat et côtelé, de type [[tomate de Marmande]], dont le poids est élevé puisqu'il peut dépasser 1 kg ; les variétés à fruit arrondi, dont le poids varie de 100 à 300 grammes, pour lesquelles il existe des hybrides dont les fruits se conservent longtemps ;
* Les variétés à fruit allongé avec une extrémité arrondie, de type Roma, ou pointue, de type Chico. Ces dernières variétés sont destinées à l'industrie. Elles ont toutes un port déterminé et leurs fruits répondent à un certain nombre de critères technologiques liés à leur transformation. Certaines de ces variétés se prêtent à la récolte mécanique.


Plus de {{unité|4000|variétés}} de tomates sont actuellement inscrites dans la base européenne des variétés de semences <ref>[http://ec.europa.eu/food/plant/plant_propagation_material/plant_variety_catalogues_databases/search//public/index.cfm?event=SearchForm&ctl_type=H Plant variety database - European commission]</ref>.
En Europe, certaines cultures régionales de tomates, caractérisées souvent par l'emploi de variétés locales, ont été distinguées par des appellations protégées. C'est le cas en Italie de la [[tomate de Pachino]] ''(pomodoro di Pachino)'' et de la [[tomate de San Marzano]] ''(pomodoro San Marzano dell’Agro Sarnese-Nocerino)'' qui bénéficient du label [[IGP]] (indication géographique protégée)<ref>[http://www.inea.it/pdf%5Citaconta2004%5Citacontafra%5Cfra9.pdf ''Liste des produits agroalimentaires italiens estampillés AOP et IGP''] Istituto nazionale di economia agraria, produits de qualité, 2004.</ref>.


En France, sur près de plus de 480 variétés inscrites au Catalogue officiel des espèces et variétés<ref>[https://www.geves.fr/catalogue/ Consultation en ligne] sur le site du [[Groupe d'étude et de contrôle des variétés et des semences|GEVES]]</ref>, près de 300 sont des [[hybride F1|hybrides F1]], et plus de 175 d'entre elles sont des variétés fixées qui figurent en grande majorité sur la liste annexe des variétés sans valeur intrinsèque destinées aux jardiniers amateurs <ref>[https://www.geves.fr/catalogue/ Liste ''SVI'' correspondant à la liste annexe des variétés anciennes pour amateurs] sur le site du [[Groupe d'étude et de contrôle des variétés et des semences|GEVES]]</ref>.
=== Méthodes de culture ===


=== Cultures ===
[[Fichier:Tomate Steg-Tross.jpg|thumb|right|Très jeunes tomates sur pied]]
[[Fichier:Tomate Steg-Tross.jpg|vignette|Très jeunes tomates sur pied.]]
La tomate est une plante de climat tempéré chaud. Sa température idéale de croissance se situe entre 15 °C (la nuit) et 25 °C (le jour). Elle craint le [[gel]] et ne supporte pas les températures inférieures à + 2 °C. C'est une plante [[wikt:héliophile|héliophile]], elle demande une [[hygrométrie]] moyenne, parfois un apport de CO<sub>2</sub> (sous serre verre). Sa période de végétation est assez longue : il faut compter jusqu'à cinq à six mois entre le [[Semis (agriculture)|semis]] et la première récolte.
La tomate est une plante de climat tempéré chaud. Sa température idéale de croissance se situe entre {{unité|15|°C}} (la nuit) et {{unité|25|°C}} (le jour). Elle craint le [[Gel (phénomène météorologique)|gel]] et ne supporte pas les températures inférieures à + {{unité|2|°C}}. C'est une plante [[héliophile]], elle demande une [[hygrométrie]] moyenne, parfois un apport de CO<sub>2</sub> (sous serre verre).

Sa période de végétation est assez longue : il faut compter jusqu'à cinq à six mois entre le [[Semis (agriculture)|semis]] et la première récolte. La longueur du jour a aussi une grande importance. Sous les climats tempérés, la tomate poussera mieux et plus vite en juillet (durée du jour de 17 à 18 h) qu'en septembre, lorsque la durée du jour diminue (durée du jour moins de 12 h). Ceci explique aussi pourquoi la culture de la tomate s'adapte mal dans certains pays ayant pourtant un climat propice (aux [[Antilles]] par exemple) : la durée constante du jour de 12 heures n'est pas suffisante.


==== Culture de plein champ ====
==== Culture de plein champ ====
[[Fichier:TomateJungpflanzeVeredelungsstelle.jpg|vignette|Jeunes plants de tomate.|alt=]]


La multiplication se fait par [[Semis (agriculture)|semis]], opération qu'il faut faire assez tôt, vers février-mars, et donc sous abri en climat tempéré (en [[serre]] ou sous châssis vitré). Les jeunes plants obtenus sont à repiquer entre le {{date-|15 avril}} et le {{date-|15 mai}}, sitôt que la période des gelées est passée. On pourra repiquer le plant en biais (quasiment à l'horizontal en faisant un coude sur le tuteur) en enterrant le bas de la tige jusqu'aux premières feuilles. Le coude permet de ralentir le flux de [[sève]] et l'enterrement de la base du pied permet le développement de plus de racines, ce qui renforcera le plant et donnera plus de tomates.
[[Fichier:TomateJungpflanzeVeredelungsstelle.jpg|thumb|left|Jeunes plants de tomate]]


Il est nécessaire de les [[Tuteurage|tuteurer]], sauf pour les variétés à croissance déterminée pour lesquelles on prévoit seulement un [[paillage]].
La multiplication se fait par [[Semis (agriculture)|semis]], opération qu'il faut faire assez tôt, vers février-mars, et donc sous abri en climat tempéré (en serre ou sous châssis vitré). Les jeunes plants obtenus sont à repiquer entre le 15 avril et le 15 mai, sitôt que la période des gelées est passée.


La taille a pour objectif de maintenir une croissance et un développement équilibrés entre les différentes parties de la plante (tige, feuilles, fruits, racines). Cela favorise la production de fruits, sans affaiblissement de la croissance végétative et améliore la résistance aux attaques des [[Bioagresseur|bioagresseurs]] de toutes origines. La taille permet aussi la bonne implantation racinaire de la plante avant sa mise à fruits et la régénération racinaire avec production de racines fines, plus actives dans l'alimentation minérale de la plante. En réduisant le nombre de bouquets floraux le pincement taille permet aussi l'augmentation du calibre des fruits. La taille pratiquée traditionnellement consiste à ôter les [[Gourmand (botanique)|gourmands]] et à étêter la tige principale après le {{4e}} ou {{5e}} bouquet<ref>{{Article|prénom1=Michel|nom1=Pitrat|prénom2=Michel|nom2=Javoy|prénom3=Jean-Daniel|nom3=Arnaud|titre=Mais pourquoi tailler les légumes ?|périodique=Jardins de France N°641|date=mai-juin 2016|lire en ligne=https://www.jardinsdefrance.org/mais-pourquoi-tailler-les-legumes/|consulté le=13/07/2023}}</ref>.
Il est nécessaire de les tuteurer, sauf pour les variétés à croissance déterminée pour lesquelles on prévoit seulement un paillage. La taille pratiquée traditionnellement consiste à ôter les [[gourmand]]s et à étêter la tige principale après le 4{{e}} ou 5{{e}} bouquet.

Pour ceux qui veulent se risquer à cultiver la tomate en moyenne montagne (700 à 800 m) il est possible d'avoir une production plus précoce.


Pour ceux qui veulent se risquer à cultiver la tomate en moyenne montagne (700 à {{unité|800|m}}) il est possible d'avoir une production plus précoce.
* phase 1 : laisser buissonner (le système racinaire va se développer) ; cette phase est très importante : elle permet à la plante de nourrir les nombreux bouquets qui naitront de façon plus précoce,
* phase 1 : laisser buissonner (le système racinaire va se développer) ; cette phase est très importante : elle permet à la plante de nourrir les nombreux bouquets qui naitront de façon plus précoce,
* phase 2 : taille, choix des 2 ou 3 tiges les plus robustes,
* phase 2 : taille, choix des 2 ou 3 tiges les plus robustes,
* phase 3 : taille classique sur les 2 ou 3 tiges jusqu'au troisième ou quatrième bouquet.
* phase 3 : taille classique sur les 2 ou 3 tiges jusqu'au troisième ou quatrième bouquet.


Vous pouvez ainsi obtenir de 6 à une dizaine de bouquets plus précoces qui pourront être nourris par un système racinaire développé.
On peut ainsi obtenir de 6 à une dizaine de bouquets plus précoces qui pourront être nourris par un système racinaire développé.


C'est une culture très exigeante, qui demande un sol profond et bien fumé, et la possibilité d'[[irrigation]]. C'est une plante [[neutrophile]].
C'est une culture très exigeante, qui demande un sol profond et bien fumé, et la possibilité d'[[irrigation]]. C'est une plante [[neutrophile (biologie)|neutrophile]].


==== Culture hors-sol ====
==== Culture hors-sol ====
[[Fichier:Tomateinv.jpg|thumb|left|Culture hydroponique]]
[[Fichier:Tomato P5260299b.jpg|vignette|[[Hydroponie|Culture hors-sol ou hydroponique]].|alt=]]


Les tomates de production industrielle sont généralement [[Culture hors-sol|cultivés hors sols]] dans des serres de plusieurs hectares sur de la [[laine de roche]] et alimentés de manière totalement artificielle par un mélange d'eau et d'[[engrais]]. On les cultive de la même façon dans les régions chaudes désertiques comme par exemple le [[désert du Neguev]] en [[Israël]] en remplaçant la laine de verre par du [[sable]].
Les tomates de production industrielle sont généralement [[Hydroponie|cultivés hors sols]] dans des serres ou tunnels de plusieurs hectares sur de la [[laine de roche]] et alimentés de manière totalement artificielle par un mélange d'eau et d'[[engrais]]. On les cultive de la même façon dans les régions chaudes désertiques comme le [[Néguev|désert du Néguev]] en [[Israël]]<ref name=":4" /> en remplaçant la [[laine de verre]] par du [[sable]]. Cela permet d'étendre considérablement la période de production en chauffant les serres en hiver.
[[Fichier:Principe greffe tomate.png|vignette|Principe du greffage des tomates.]]
Cela permet d'étendre considérablement la période de production (aux dépens de la qualité des tomates) en chauffant les serres en hiver.
[[Fichier:Différents type de greffe tomates.png|vignette|Différents types de greffe de tomates.]]


=== Les ennemis de la tomate ===
==== Greffe des tomates ====
La tomate peut être greffée sur des [[Porte-greffe|porte-greffes]] (généralement des [[Hybride|hybrides]] aubergine X tomate sauvage) pour augmenter la vigueur et réduire les risques de maladies liées aux racines<ref name=gr>{{Article|auteur1=Michel Javoy, Michel Pitrat, Jean-Daniel Arnaud,|titre=Le greffage des légumes : l’intérêt et la pratique|périodique=Jardins de France|numéro=637|date=2017|lire en ligne=https://www.jardinsdefrance.org/greffage-legumes-linteret-pratique/}}</ref>. Le mode de conduite des plants greffés doit être modifié. La grande majorité des tomates cultivées sous abris sont greffées<ref name=gr/>.
Les cultures de tomates peuvent être affectées par diverses attaques de [[Liste des ravageurs des plantes cultivées|ravageurs]] (insectes, acariens, nématodes, etc.) et de maladies [[maladie cryptogamique|cryptogamiques]], [[bactérie]]nnes ou [[Phytovirus|virales]], par la concurrence de [[adventice|mauvaises herbes]] et par des accidents de végétation ou des agressions abiotiques, dont l'importance varie selon le type de culture et les conditions climatiques. Ravageurs et maladies de la tomate sont souvent communs à d'autres espèces de Solanacées cultivées, comme l'[[aubergine]] ou le [[Nicotiana tabacum|tabac]].

Il existe plusieurs méthodes de [[greffage]]:
* Greffe au cure dent
* Greffe à la japonaise
* Greffe par approche
* Greffe en fente

=== Pollinisation ===
En serre, il est nécessaire de favoriser la [[nouaison]] dont dépend le rendement. Cela demande une bonne [[pollinisation]] des fleurs, qui est obtenue en les faisant vibrer pour favoriser la dispersion du [[pollen]]. Cela peut se faire par différentes méthodes : vibreurs électriques, ventilation forcée, mais de plus en plus, on recourt à un insecte [[Organisme auxiliaire|auxiliaire]], le bourdon ''([[Bombus terrestris]])'', élevé à cet effet. Les bourdons butinant les fleurs se sont révélés plus efficaces ([[pollinisation vibratile]]) que les méthodes mécaniques. Une [[ruche]] contenant jusqu'à 200 [[Abeille ouvrière|ouvrières]] est nécessaire pour {{unité|2000|m|2}} environ de serre<ref>[http://www.agrireseau.qc.ca/Rap/documents/b24cs05.pdf ''Pollinisation de la tomate par les bourdons, c'est tout naturel !''], Agri-Réseau (Québec), ''Cultures en serre'' {{n°|24}},24 mars 2005, consulté le 2 juin 2009.{{Pdf}}</ref>. Cette méthode oblige à réduire l'usage des [[Insecticide|insecticides]].

À défaut de fécondation, la nouaison peut aussi être améliorée par des traitements des fleurs à l'aide d'hormones ([[auxine]]s).

=== Récolte ===
[[Fichier:De-Strobel La raccolta del pomodoro 1924.jpg|vignette|''La récolte de tomates'', [[Daniele de Strobel]] (1924)]]
La maturité des tomates, critère primordial pour décider de la date de la récolte, est appréciée en fonction de la couleur, six stades-repères ont été codifiés, qui s'échelonnent sur une dizaine de jours : vert blanchâtre, point rose, tournant, rose, rouge clair, rouge foncé.

Dans le cas des tomates destinées au marché du frais, la récolte est toujours manuelle. La tomate étant un [[fruit climactérique]], la récolte se fait généralement à un stade de maturité incomplète, dit « tournant » (fruit encore très ferme et très faiblement coloré). Cette opération requiert une [[main-d'œuvre]] importante.

La tomate d'industrie est récoltée à maturité (lorsqu'au moins 80 % des fruits sont rouges). Elle est souvent [[Mécanisation|mécanisée]], surtout dans les pays développés (Europe, États-Unis). Les [[Récolteuse|récolteuses]] à tomates sont des machines automotrices qui effectuent la récolte en un seul passage, avec un débit de 15 à {{unité|30|tonnes}} par heure. L'emploi de ces machines implique le choix de variétés adaptées, qui se caractérisent par une croissance déterminée, une [[maturation]] groupée des fruits, ainsi qu'une programmation des cultures en fonction des capacités de l'usine réceptrice, les tomates mûres ne pouvant être stockées<ref>[http://ressources.ciheam.org/om/pdf/r04/CI010350.pdf Jacques Didier, ''Mécanisation de la culture des tomates dans les pays méditerranéens, perspectives de développement.''], CIHEAM, consulté le 2 juin 2009. {{Pdf}}</ref>.

=== Ennemis ===
Les cultures de tomates peuvent être affectées par diverses attaques de [[Liste des ravageurs des plantes cultivées|ravageurs]] (insectes, [[acariens]], [[Nematoda|nématodes]], etc.) et de maladies [[maladie cryptogamique|cryptogamiques]], [[bacteria|bactériennes]] ou [[Phytovirus|virales]], par la concurrence de [[adventice|mauvaises herbes]] et par des accidents de végétation ou des agressions [[Abiotique|abiotiques]], dont l'importance varie selon le type de culture et les conditions climatiques. Ravageurs et [[maladies de la tomate]] sont souvent communs à d'autres espèces de ''Solanacées'' cultivées, comme l'[[aubergine]] ou le [[Nicotiana tabacum|tabac]].


==== Ravageurs ====
==== Ravageurs ====
{{Article détaillé|Ravageurs de la tomate}}
Les principaux ravageurs de la tomate sont des [[insecte]]s, en particulier [[thrips]], [[aleurode]]s, [[puceron]]s, [[noctuelle]]s et mouches mineuses, ainsi que des [[acarien]]s et des [[nématode]]s. Ils sont dans l'ensemble moins nuisibles que les maladies<ref>Claude Chaux et Claude Foury, op. cit., p. 214</ref>.
[[Fichier:Tomate Blatt Eier Weiße Fliege parasitiert.jpg|thumb|right|[[Aleurode]]s sur feuilles de tomate]]
Les aleurodes des serres, ou mouches blanches des serres ''([[Trialeurodes vaporariorum]])'' sont à redouter dans les cultures sous abri, ainsi qu'une autre espèce apparue plus récemment, l'aleurode du tabac'' ([[Bemisia tabaci]])''. Cette dernière transmet le virus de la [[maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate]] (TYLCV). En serre, une méthode de lutte biologique fait appel à un [[auxiliaire des cultures|auxiliaire]] [[parasitoïde]], ''[[Encarsia formosa]]'' ([[Hymenoptera|Hyménoptères]]) qui pond ses œufs dans les larves d'aleurodes.


[[Fichier:Tomate Blatt Eier Weiße Fliege parasitiert.jpg|vignette|[[Aleurode]]s sur feuilles de tomate.|alt=]]
Les thrips sont de minuscules insectes piqueurs qui provoquent un jaunissement des feuilles. L'un d'eux, le thrips des petits fruits ''([[Frankliniella occidentalis]])'' est en outre le vecteur du virus de la [[maladie bronzée de la tomate]] (TSWV)<ref>[http://www.agrireseau.qc.ca/legumesdeserre/documents/VO222.pdf ''Virus de la maladie bronzée de la tomate''], Agri-Réseau, Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, consulté le 30 mai 2009 {{pdf}}</ref>.


Les principaux ravageurs de la tomate sont des [[insecte]]s, en particulier [[thysanoptera|thrips]], [[aleurode]]s, [[Aphidoidea|pucerons]], [[Helicoverpa armigera|noctuelles]] et [[mineuse tropicale de la tomate|mouches mineuses]], ainsi que des [[acari]]ens et des [[nematoda|nématodes]]. Ils sont dans l'ensemble moins nuisibles que les maladies<ref>Claude Chaux et Claude Foury, op. cit., {{p.|214}}</ref>.
Les [[doryphore]]s se voient parfois sur les tomates, mais préfèrent nettement les pommes de terre.


Les aleurodes des serres, ou mouches blanches des serres ''([[Aleurode des serres|Trialeurodes vaporariorum]])'' sont à redouter dans les cultures sous abri, ainsi qu'une autre espèce apparue plus récemment, l'aleurode du tabac'' ([[Aleurode du tabac|Bemisia tabaci]])''. Cette dernière transmet le virus de la [[Virus des feuilles jaunes en cuillère de la tomate|maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate]] (TYLCV). En serre, une méthode de lutte biologique fait appel à un [[Organisme auxiliaire en protection des cultures|auxiliaire]] [[parasitoïde]], ''[[Encarsia formosa]]'' ([[Hymenoptera|Hyménoptères]]) qui pond ses œufs dans les larves d'aleurodes.
Les [[nématode]]s, notamment le nématode à galles, ''[[Meloidogyne incognita]]'', sont présents tant en culture de plein champ qu'en serre, sauf en culture hors-sol. Ils provoquent la formation de nodosités sur les racines et freinent le développement des plantes. La lutte passe par la désinfection du sol. Certaines variétés modernes sont résistantes (gène Mi), ouplus exactement tolérantes, mais certaines souches de nématodes peuvent se montrer plus virulentes. Le choix de [[rotation culturale|rotations]] appropriées est aussi un moyen de limiter les attaques<ref>[http://eap.mcgill.ca/agrobio/ab320-01.htm ''Les nématodes de la tomate''], ''Ecological Agriculture Projects'', [[Université McGill]], consulté le 30 mai 2009.</ref>.


Les thrips sont de minuscules insectes piqueurs qui provoquent un jaunissement des feuilles. L'un d'eux, le thrips des petits fruits ''([[Frankliniella occidentalis]])'' est en outre le vecteur du [[virus de la maladie bronzée de la tomate]] (TSWV)<ref>[http://www.agrireseau.qc.ca/legumesdeserre/documents/VO222.pdf ''Virus de la maladie bronzée de la tomate''], Agri-Réseau, Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, consulté le 30 mai 2009 {{Pdf}}</ref>.
Les [[limace]]s, notamment la limace grise, ''[[Agriolimax agrestis]]'', peuvent attaquer les jeunes plants.


[[Fichier:Meloidogyne incognita.jpg|vignette|gauche|upright=0.85|''Meloidogyne incognita'' sur racine de tomate (grossi 500 fois).|alt=]]
==== Maladies ====
{{voir|Maladies de la tomate}}


Les [[doryphore]]s se voient parfois sur les tomates, mais préfèrent nettement les pommes de terre.
[[Fichier:Tomate Mehltau Blatt.jpg|thumb|right|Oïdium sur feuille]]
[[File:Tomaat Phytophthora.jpg|thumb|right|Mildiou sur fruit]]
[[File:TomateFruchtVogelaugenCorynebacteriummichiganense.jpg|thumb|right|Chancre bactérien de la tomate]]


La [[mineuse sud-américaine de la tomate|mineuse de la tomate]] ''(Tuta absoluta)'' est la [[larve]] minuscule (moins de {{unité|8|mm}} de long) d'un [[Lepidoptera|lépidoptère]] de la famille des ''[[Gelechiidae]],'' qui attaque les feuilles et les fruits de la tomate, ainsi que d'autres Solanacées. Ce ravageur, originaire d'[[Amérique du Sud]], est apparu dans le [[bassin méditerranéen]] à partir de 2006 et en France en 2008<ref>[http://www.fruits-et-legumes.net/ACTUALITES/tutaAbsoluta/TutaAsoluta.pdf ''Tuta absoluta (Meyrick, 1917)''], fruits-et-legumes - Actualités, consulté le 6 juin 2009, {{Pdf}}</ref>. La lutte contre ce nouveau ravageur passe, outre les mesures de [[prophylaxie]], par des pièges à [[phéromone]]s et l'emploi d'auxilaires [[Parasitoïde|parasitoïdes]] des œufs et des larves<ref>[http://www.fredon-corse.com/standalone/1/DD86zRS99gk4hbI2w7RFq5uG.pdf ''Mesures de lutte contre Tuta absoluta''], FREDON-Corse, consulté le 6 juin 2009. {{Pdf}}</ref>.
* '''[[Maladie cryptogamique|Maladies cryptogamiques]]'''
La [[fonte des semis]], ''Pythium spp.'' et ''Rhyzoctonia solani'',


Les [[nematoda|nématodes]], notamment le [[Meloidogyne|nématode à galles]], ''[[Meloidogyne incognita]]'', sont présents tant en culture de plein champ qu'en serre, sauf en culture hors-sol. Ils provoquent la formation de [[Nodosité|nodosités]] sur les racines et freinent le développement des plantes. La lutte passe par la désinfection du sol. Certaines variétés modernes sont résistantes (gène Mi), ou plus exactement tolérantes, mais certaines souches de nématodes peuvent se montrer plus virulentes. Le choix de [[rotation culturale|rotations]] appropriées est aussi un moyen de limiter les attaques<ref>[http://eap.mcgill.ca/agrobio/ab320-01.htm ''Les nématodes de la tomate''], ''Ecological Agriculture Projects'', [[Université McGill]], consulté le 30 mai 2009.</ref>.
L'[[anthracnose]],
L'[[alternariose]],


Les [[limace]]s, notamment la limace grise, ''[[Deroceras|Agriolimax agrestis]]'', peuvent attaquer les jeunes plants.
la [[cladosporiose de la tomate]] est due à ''[[Fulvia fulva]]'' ''(Cladosporium fulvum)''. Il existe des variétés résistantes à cette maladie.


==== Maladies ====
Le [[pied noir de la tomate]],
{{Article détaillé|Maladies de la tomate}}


[[Fichier:Tomate Mehltau Blatt.jpg|vignette|[[Oïdium]] sur feuille.]]
Les [[fusariose]]s qui affectent la tomate sont au nombre de deux<ref>[http://eap.mcgill.ca/agrobio/ab320-05.htm ''Les fusarioses de la tomate''], Ecological Agriculture Projects, [[Université McGill]], consulté le 24 mai 2009.</ref> :
[[Fichier:Tomaat Phytophthora.jpg|vignette|[[Mildiou]] sur fruit.]]
* la pourriture de la racine et du collet de la tomate, due à ''Fusarium oxysporum'' Schlecht. f. sp. ''radicis-lycopersici'' Jarvis et Shoem., et
[[Fichier:TomateFruchtVogelaugenCorynebacteriummichiganense.jpg|vignette|[[Chancre bactérien de la tomate]].]]
* la flétrissure fusarienne de la tomate, due à ''Fusarium oxysporum'' f. sp. ''lycopersici''.,


La tomate est sensible à des [[maladies cryptogamiques]], des [[Bacteria|maladies bactériennes]] et des [[phytovirus|maladies virales]].
La [[septoriose]],


===== [[Maladies cryptogamiques]] =====
La [[pourriture grise]] due à ''[[Botrytis cinerea]]'' se manifeste par des taches brunâtres, couvertes d'une moisissure grise, sur feuilles, tiges et fruits. C'est l'une des principales maladies affectant les tomates cultivées en serre.
* [[Fonte des semis]], ''Pythium spp.'' et ''Rhyzoctonia solani''.
* [[Anthracnose de la tomate]].
* [[Alternariose de la tomate]].
* [[Cladosporiose de la tomate]], due à ''[[Fulvia fulva]]'', ''(Cladosporium fulvum)''. Il existe des variétés résistantes à cette maladie.
* [[Pied noir de la tomate]].
* [[Fusariose]]s : elles sont au nombre de deux pour la tomate<ref>[http://eap.mcgill.ca/agrobio/ab320-05.htm ''Les fusarioses de la tomate''], Ecological Agriculture Projects, [[Université McGill]], consulté le 24 mai 2009.</ref> :
** la pourriture de la racine et du collet de la tomate, due à ''Fusarium oxysporum'' Schlecht. f. sp. ''radicis-lycopersici'' Jarvis et Shoem. ;
** la flétrissure fusarienne de la tomate, due à ''Fusarium oxysporum'' f. sp. ''lycopersici''.
* [[Septoriose]].
* [[Pourriture grise]] : elle est due à ''[[Botrytis cinerea]]'', et se manifeste par des taches brunâtres, couvertes d'une moisissure grise, sur feuilles, tiges et fruits — c'est l'une des principales maladies affectant les tomates cultivées en serre.
* [[Mildiou de la pomme de terre|Mildiou de la tomate]] : il est dû à ''[[Phytophthora infestans]]'', champignon pathogène qui attaque aussi la [[pomme de terre]]. C'est une maladie fréquente, favorisée par une forte humidité relative et des températures comprises entre 10 et {{unité|25|°C}}, qui provoque de graves dégâts aussi bien en plein champ que sous abri<ref>[http://www.fr.deruiterseeds.com/files/Files/France%20PDF/Pb%20physio%20and%20Maladies/Mildiou%20FR.pdf Mildiou de la tomate], De Ruiter Seeds, consulté le 24 mai 2009. {{Pdf}}</ref>.


===== Maladies bactériennes =====
Le [[mildiou de la tomate]] est dû à ''[[Phytophtora]] infestans'', champignon pathogène qui attaque aussi la [[pomme de terre]]. C'est une maladie fréquente, favorisée par une forte humidité relative et des températures comprises entre 10 et 25 °C, qui provoque de graves dégâts aussi bien en plein champ que sous abri<ref>[http://www.fr.deruiterseeds.com/files/Files/France%20PDF/Pb%20physio%20and%20Maladies/Mildiou%20FR.pdf Mildiou de la tomate], De Ruiter Seeds, consulté le 24 mai 2009. {{pdf}}</ref>.
* Le [[chancre bactérien de la tomate]] est dû à ''Clavibacter michiganensis'', bactérie connue aussi sous le nom de ''Corynebacterium michiganense''. Les symptômes en serre sont une marbrure du fruit et un flétrissement du feuillage<ref>[http://www.fr.deruiterseeds.com/files/Files/France%20PDF/Pb%20physio%20and%20Maladies/Corynebacterie%20FR.pdf Chancre bactérien de la tomate], De Ruiter Seeds, consulté le 24 mai 2009. {{Pdf}}</ref>.
* Le flétrissement bactérien est dû à ''Ralstonia solanacearum'' est la maladie la plus importante en zone tropicale. Des variétés résistantes ont été sélectionnées<ref>Claire Varoquaux et Fabrice Doré, op. cit., {{p.|699}}.</ref>.
* La [[Moelle noire de la tomate|moelle noire]], ou nécrose de la moelle de la tomate, due à ''[[Pseudomonas corrugata]]''<ref>{{lien web|langue=fr |url =http://ephytia.inra.fr/fr/C/5046/Tomate-Pseudomonas-corrugata-moelle-noire |auteur = D. Blancard|titre =''Pseudomonas corrugata Roberts and Scarlett (1981) - Moelle noire'' |site=ephytia |éditeur =INRAE| date= 2014/07/03|consulté le= 2020/12/3}}.</ref>.


===== [[phytovirus|Maladies virales]]<ref>Charles-Marie Messaien, Dominique Blancard, Francis Rouxel et Robert Lafon, ''Les maladies des plantes maraîchères'', INRA, Paris, 1991, {{ISBN|2-7380-0286-2}}, {{p.|183-194}}.</ref> =====
* '''[[bactérie|Maladies bactériennes]]'''
* La [[Virus de la mosaïque du tabac|mosaïque du tabac]], malgré son nom, touche plus souvent les cultures de tomates (mais aussi de poivrons et d'aubergines), et affecte plus ou moins gravement le rendement. Le virus responsable, TMV ''(Tobacco mosaic virus)'' se transmet par le sol et les semences. Les variétés modernes, cultivées en serre, comportent des gènes de résistance au virus qui ont été introduites à partir d'espèces sauvages de tomates (''Solanum peruvianum'' et ''Solanum habrochaites'').
Le [[chancre bactérien de la tomate]] est dû à ''Clavibacter michiganensis'', bactérie connue sous le nom de ''Corynebacterium michiganense''. Les symptômes en serre sont une marbrure du fruit et un flétrissement du feuillage<ref>[http://www.fr.deruiterseeds.com/files/Files/France%20PDF/Pb%20physio%20and%20Maladies/Corynebacterie%20FR.pdf Chancre bactérien de la tomate], De Ruiter Seeds, consulté le 24 mai 2009. {{pdf}}</ref>.
* La [[Virus de la maladie bronzée de la tomate|maladie bronzée de la tomate]] est due au virus TSWV ''({{langue|en|texte=Tomato spotted wilt virus}})'', transmis par une espèce de thrips, ''[[Frankliniella occidentalis]]''. Elle s'est répandue mondialement à partir de l'Australie depuis 1919, touchant la France en 1985. Elle se traduit par des symptômes très variables et touche de nombreuses espèces de plantes. La lutte passe d'abord par la prévention et l'élimination des thrips.
* La [[Virus des feuilles jaunes en cuillère de la tomate|maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate]], due au virus TYLCV ''(Tomato yellow leaf-curl virus)'', est transmise par un aleurode, ''Bemisia tabaci''. Elle touche surtout le Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Est. Des variétés résistantes ont été sélectionnées à partir de ''Solanum pimpinellifolium'', mais la résistance est contournée par certaines souches du virus.
* La « maladie filiforme », produite par le [[virus de la mosaïque du concombre]], CMV ''(Cucumber mosaic virus)'', est transmises par des [[Aphidoidea|pucerons]]. Elle doit son nom aux symptômes foliaires, les feuilles étant réduites à des nervures. Elle touche également les cultures de poivrons. Une autre souche du virus provoque la [[nécrose]] des feuilles.


* Le [[virus du fruit rugueux brun de la tomate]] ([[ToBRFV]], ''[[Tomato brown rugose fruit virus]]''), virus du genre ''[[Tobamovirus]]'', été détecté pour la première fois dans le [[moshav]] d'[[Ohad (Israël)|Ohad]] en [[Israël]] en 2014, s'est répandu mondialement et affecte le rendement des cultures et la qualité des fruits<ref>{{Lien web |langue=fr | titre = ''Virus du fruit rugueux brun de la tomate'' | date = novembre 2019 | url = https://inspection.gc.ca/protection-des-vegetaux/phytoravageurs-especes-envahissantes/maladies/tobrfv/fra/1560266450577/1560266450826 | site = inspection.gc.ca | consulté le = 4 février 2020}}.</ref>.
Le flétrissement bactérien dû à ''Ralstonia solanacearum'' est la maladie la plus importante en zone tropicale. Des variétés résistantes ont été sélectionnées<ref>Claire Varoquaux et Fabrice Doré, op. cit., p. 699.</ref>.


==== Accidents physiologiques ====
* '''[[phytovirus|Maladies virales]]'''
[[Fichier:TomateFleischrosaPinkBrandywinePlatzer.jpg|vignette|Fentes de croissance radiales.]]
[[bronze de la tomate]], [[mosaïque du tabac]], maladie filiforme.
[[Fichier:Tomaat_neusrot_(Solanum_lycopersicum).jpg|vignette|Nécrose apicale.]]

Le fruit de la tomate peut être sujet à diverses atteintes liées à des carences physiologiques ou à des phénomènes climatiques<ref>Charles-Marie Messaien, Dominique Blancard, Francis Rouxel et Robert Lafon, op. cit., {{p.|200-201}}.</ref>.
* La « nécrose apicale », parfois appelée « maladie du cul noir », se manifeste par des plages de nécrose à la base du fruit, du côté opposé au [[Calice (botanique)|calice]], vite envahies par des champignons [[Saprophyte|saprophytes]]. Elle est due à un taux de [[calcium]] insuffisant dans le fruit, insuffisance qui peut être induite par un arrosage irrégulier<ref>{{Lien web |titre=Nécrose apicale - Tomates - LIcultures Ontario |url=https://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/tomatoes/diseases-and-disorders/blossom-end-rot.html |site=www.omafra.gov.on.ca |consulté le=2023-10-04}}</ref>. Certaines variétés y sont plus sensibles que d'autres, en particulier les formes allongées comme la [[Tomate de San Marzano|San Marzano]]. Une analyse de sol peut être utile en cas de problème récurrent.
* Les « fentes de croissances » qui apparaissent sur la moitié supérieure du fruit, près du calice, peuvent être annulaires ou concentriques. Elles affectent surtout les [[tomate ancienne|variétés anciennes]]. Leurs causes sont multiples, notamment des averses fréquentes ou un arrosage excessif.
* Le « coup de Soleil » causé par un ensoleillement excessif se traduit par une lésion décolorée, en position latérale ou supérieure. C'est souvent la conséquence d'un effeuillage excessif.


==== Adventices ====
==== Adventices ====
La gestion des mauvaises herbes dans les cultures de tomates est importante pour éviter les baisses de rendement, du fait de la concurrence des [[adventice]]s, et limiter les infestations, ces plantes pouvant servir de réservoirs à divers organismes tels qu'[[Insecte ravageur|insectes ravageurs]], [[Champignon parasite|champignons parasites]], [[nématode]]s… La lutte contre les mauvaises herbes combine diverses méthodes, notamment traitements à base d'[[Herbicide|herbicides]] en pré- ou post-émergence, et interventions mécanique ([[sarclage]]), ces dernières étant surtout efficaces sur les adventices annuelles au premier stade de la culture.
{{...}}

==== Méthodes de lutte ====
Dans les pays méditerranéens, les cultures de tomates peuvent aussi être infestées par des [[Plante parasite|plantes parasites]] des genres [[Orobanche]] (''[[Phelipanche ramosa|Orobanche ramosa]]'' et ''[[Orobanche aegyptiaca]]''<ref>[http://www.agriculture.ovh.org/63.pdf ''L'Orobanche, monographie et gestion dans la culture de plantes légumineuses''], Programme national de transfert de technologie en agriculture (Maroc).</ref>) et [[Cuscuta|Cuscute]].
{{...}}


== Aspects économiques ==
== Économie ==
=== Production ===
=== Production ===
[[Fichier:101613 moshav mivtahim - cherry tomato plantation PikiWiki Israel.jpg|vignette|Plantation de tomates cerises au [[moshav]] Mivtahim (2023)]]
La tomate est cultivée dans de nombreux pays du monde (170 selon la FAO) et sous divers climats, y compris dans des régions relativement froides gràce au développement des cultures sous abri. C'est, par le volume de production, le premier [[légume]] au plan mondial, devant la pastèque et le choux, mais derrière la [[pomme de terre]] et la [[patate douce]], ces deux dernière étant toutefois plutôt considérées comme des féculents<ref name="FAOSTAT">[http://faostat.fao.org/site/567/DesktopDefault.aspx?PageID=567#ancor FAOSTAT], consulté le 11 mai 2009.</ref>.
La tomate est cultivée dans de nombreux pays du monde (170 selon la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]]) et sous divers climats, y compris dans des régions relativement froides grâce au développement des cultures sous abri. C'est, par le volume de production, le premier [[légume]] au niveau mondial, devant la pastèque et le chou, mais derrière la [[pomme de terre]] et la [[patate douce]], ces deux dernières étant toutefois plutôt considérées comme des [[Féculent|féculents]]<ref name="FAOSTAT">[http://faostat.fao.org/site/567/DesktopDefault.aspx?PageID=567#ancor FAOSTAT], consulté le 11 mai 2009.</ref>.
[[Fichier:Orange tomatoes (38043032).jpg|vignette|Tomates à [[Hong Kong]] (2005)]]
La production de tomates connait deux grandes filières : la tomate pour la consommation en frais (tomate de marché) d'une part et la tomate destinée à la transformation et la conserve (tomate d'industrie) d'autre part. Cette dernière représente environ la moitié de la production dans l'[[Union européenne]], 80 % aux [[États-Unis]] (moyenne 1980-1987)<ref>Claude Chaux et Claude Foury, op. cit. {{p.|146-147}}.</ref> et environ 15 % en [[Chine]] (2008)<ref name="Heuvelink" />.


Selon les statistiques de l'[[organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]], la production mondiale de tomates s'élevait en 2007 à 126,2 millions de tonnes pour une surface de 4,63 millions d'hectares, soit un [[rendement]] moyen de 27,3 tonnes à l'hectare<ref name="FAOSTAT"/>.
Selon les statistiques de l'[[organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]], la production mondiale de tomates s'élevait en 2013 à 164.5 millions de tonnes pour une surface de 4,77 millions d'hectares, soit un [[rendement agricole|rendement]] moyen de 34.5 t/ha<ref name=":0">{{Lien web|titre=FAOSTAT|url=http://faostat3.fao.org/browse/Q/QC/F|site=faostat3.fao.org|consulté le=2016-11-30}}</ref>.
Ces chiffres ne tiennent toutefois compte que de la production commercialisée, et n'incluent pas les productions familiales et vivrières qui peuvent être non négligeables dans certaines régions.
Ces chiffres ne tiennent toutefois compte que de la production commercialisée, et n'incluent pas les productions familiales et [[Agriculture vivrière|vivrières]] qui peuvent être non négligeables dans certaines régions.


La Chine est de loin le premier producteur mondial avec un peu plus du quart du total (33,6 millions de tonnes), suivie par cinq pays produisant plus de 5 millions de tonnes : les États-Unis, la Turquie, l'Inde, l'Égypte, l'Italie et l'Iran. Seize pays (indiqués dans le tableau ci-dessous) rassemblent 80 % de la production mondiale.
La Chine est de loin le premier producteur mondial avec un peu plus du quart du total (50.5 millions de tonnes), production destinée essentiellement (environ 85 %) au marché intérieur pour la consommation en frais<ref name="Heuvelink">{{Lien brisé|consulté le=2013-03-29|url=http://www.tomatoestoday.com/people.php?interview_id=73|titre=Ep Heuvelink, {{langue|en|texte=''World tomato exports have increased by 30 per cent over the last 5 years''}}}}, S&G and Rogers (Syngenta), mai 2009 {{en}}</ref>. Elle est suivie par cinq pays produisant plus de 5 millions de tonnes : l'[[Inde]], les États-Unis, la [[Turquie]], l'[[Égypte]] et l'[[Iran]]. Considérée globalement, l'Union européenne se placerait au deuxième rang avec 9,3 % de la production mondiale (15,3 millions de tonnes), dont l'[[Italie]] assure près du tiers, et les quatre pays méditerranéens produisant plus de {{unité|1|Mt}} (dans l'ordre : Italie, [[Espagne]], [[Portugal]] et [[Grèce]]) un peu moins des trois quarts (72,1 %).
[[Fichier:Oakington Tomato Farm - geograph.org.uk - 681035.jpg|vignette|Vue aérienne de la ferme productrice de tomates d'[[Oakington]] (Grande-Bretagne) montrant des serres, des tunnels et des maisons mobiles pour les travailleurs (2007)]]
Considérée globalement, l'[[Union européenne]] se placerait au deuxième rang avec 12,5 % de la production mondiale (15,8 millions de tonnes), dont l'Italie assure près de 40 %, et les quatre pays méditerranéens produisant plus de 1 Mt (dans l'ordre : Italie, Espagne, Grèce et Portugal) plus des trois quarts (76,8 %).
Sur la période 1961-2013, la production mondiale a été multipliée par près de 6, passant de 27,6 à 164.5 millions de tonnes, soit un taux de croissance annuelle moyen de 3,5%. Cette évolution a été particulièrement forte en Asie, ainsi la Chine a décuplé sa production dans la même période, l'Inde l'a multiplié par 39.


En Chine, le rendement moyen s'établit à {{unité|51.47|t/ha}}, et à {{unité|20.7|t/ha}} en Inde. Il s'étage entre 50 et 90 t/ha dans les pays du Sud de l'Europe, tandis que les pays du Nord, dont la production est quasi exclusivement assurée sous serre, ont des rendements records : 499 t/ha en [[Belgique]], 484 aux [[Pays-Bas]] et 418 au [[Royaume-Uni]]. Des records de {{unité|100|kg/m2}}, soit {{unité|1000|t/ha}}, ont même été obtenus aux Pays-Bas dans des serres avec éclairage artificiel<ref name="Heuvelink"/>.
Sur la période 1961-2007, la production mondiale a été multipliée par plus de 4, passant de 27,6 à 102,2 millions de tonnes, soit un taux de croissance annuelle moyen de 3,36 %. Cette évolution a été particulièrement forte en Asie, ainsi la Chine à multiplié sa production par 7 dans la même période, l'Inde par 18,5.


{| class="wikitable centre alternance sortable" style="text-align:right"
Le rendement moyen s'établit à 23,1 t/ha, un peu en dessous du niveau mondial, en Chine et à 17,9 t/ha en Inde. Il s'étage entre 50 et 80 t/ha dans les pays du sud de l'Europe, tandis que les pays du nord, dont la production est quasi exclusivement assurée sous serre, ont des rendements records : 445 t/ha aux Pays-Bas, 428 au Royaume-Uni et 408 en Belgique.
|+ Principaux pays producteurs de tomates en 2013<ref name=":0" />

{|class="wikitable sortable" style="clear:both;width:70%;text-align:right" align="center"
|+'''Principaux pays producteurs de tomates'''
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| align="center"|Année 2007||Surface cultivée<br /><small>(milliers d'hectares)</small>||Rendement<br /><small>(quintaux par hectare)</small>||Production<br /><small>(milliers de tonnes)</small>
! scope="col" | Pays
! scope="col" | Surface cultivée <br /> <small>(milliers d'hectares)</small>
! scope="col" | Rendement <br /> <small>(tonnes par hectare)</small>
! scope="col" | Production <br /> <small>(milliers de tonnes)</small>
!%
|-
|-
|1
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| align="left" | {{Chine}}
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|-
|2
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|-
|3
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|-{{ligne grise}}
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|align="left"| {{Italie|t=1}}
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|-
|4
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|-
|-
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|-{{ligne grise}}
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|-
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|-
|-
|7
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|-
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|-
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|-
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|-
|11
| align="left" | {{Russie}}
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|-
|12
| align="left" | {{Ouzbékistan}}
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|1,4 %
|-
|13
| align="left" | {{Ukraine}}
|85||24.16||{{formatnum:2051}}
|1,2 %
|-
|14
| align="left" |{{Portugal}}
|18||96,78||{{formatnum:1742}}
|1,1 %
|-
|15
| align="left" |{{Nigeria}}
|27||57,54||{{formatnum:1565}}
|1 %
|-
! colspan="2" |Total monde
!4 762!!34,54!!{{formatnum:164493}}
!100 %
|}
|}


==== Tomates pour l'industrie ====
La production de tomates connait deux grandes filières : la tomate pour la consommation en frais (tomate de marché) d'une part et la tomate destinée à la transformation et la conserve (tomate d'industrie) d'autre part. Cette dernière représente environ la moitié de la production dans l'Union européenne et 80 % aux États-Unis (moyenne 1980-1987)<ref>Claude Chaux et Claude Foury, op. cit. p 146-147.</ref>.
[[Fichier:San Marzano Tomatoes.jpg|vignette|gauche|upright=0.8|Boîte de tomates San Marzano.|alt=]]

La production de tomates fraîches pour la transformation industrielle représente près d'un quart de la production totale (26,8 millions de tonnes, soit 23,4 % en 2002). Cette culture est pratiquée surtout dans les régions proches du {{40e}} [[Parallèle (géographie)|parallèle]], essentiellement dans l'hémisphère nord (90 % du total). Il s'agit d'une culture de plein champ, de plus en plus mécanisée. Les trois principales zones de production sont la [[Californie]], le [[bassin méditerranéen]] et la [[Chine]]. La Californie en produit 10 millions de tonnes, soit 96 % de la production des États-Unis. La production des pays du bassin méditerranéen (onze pays dont cinq de l'Union européenne) s'élève à 10,5 millions de tonnes. La production chinoise atteint 2,8 millions de tonnes en 2002, mais connaît une croissance très rapide. Les autres producteurs notables sont dans l'hémisphère nord le [[Canada]], la [[Hongrie]] et la Bulgarie, et dans l'hémisphère sud le [[Brésil]], le [[Chili]] et l'[[Argentine]]<ref>[http://www.tomatonews.com/processing.php?PHPSESSID=69e618180834635569eb9ba0f6c7fb5d ''About The Tomato Processing Industry''], Tomato News, consulté le 18 mai 2009 {{en}}</ref>.
Pour les principaux pays francophones (chiffres de la production mondiale 2004 en tonnes, source FAO) :
* France : 843 220 tonnes
* Canada : 805 090 tonnes
* Belgique : 245 900 tonnes
* Suisse : 29 600 tonnes

En France :
* plus des trois quarts des semences de tomates autorisées à la vente sont celles de plantes [[hybride F1|hybrides F1]].
* 98 % des semences sont sous [[brevet]].


Tous ces pays (à l'exception du Brésil) sont représentés par leurs organisations professionnelles de producteurs et d'industriels transformateurs au sein du [[Conseil mondial de la tomate d'industrie]] (WPTC), créée en {{date-|mai 1998}} et dont le siège social se trouve à [[Avignon]] (France)<ref>[http://www.wptc.to/ World Processing Tomato Council, site officiel], consulté le 18 mai 2009 {{en}}</ref>. Les pays méditerranéens sont regroupés dans l'[[association méditerranéenne internationale de la tomate]] (Amitom), fondée en 1979 et dont le siège est également à Avignon. Cette organisation rassemble des associations professionnelles de cinq pays européens (Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal), cinq pays hors Union européenne ([[Israël]], Égypte, [[Maroc]], [[Tunisie]], Turquie) et neuf membres associés provenant d'Algérie, des [[Émirats arabes unis]], de [[Malte]], d'[[Ukraine]], d'[[Iran]] et de Syrie<ref>[http://www.amitom.org/ Association méditerranéenne internationale de la tomate, site officiel], consulté le 14 juillet 2011</ref>.
Le principal transformateur français de tomates, la société S.A.S. Conserves de Provence, qui était à l'origine une coopérative agricole fondée en 1947 et qui vend ses produits sous la marque {{guil|Le Cabanon}}, a été rachetée en 2004 par un groupe chinois, la [[Xinjiang Chalkis Co.Ltd|Xinjiang Chalkis Company Limited]]<ref>[http://www.liberation.fr/economie/0101485158-les-chinois-croquent-la-tomate-transformee-francaise ''Les Chinois croquent la tomate transformée française''], ''Libération'', 12 avril 2004.</ref>.


Le premier producteur de tomates pour l'industrie, l'Italie, importe de grandes quantités de tomates de Chine (où dominent deux [[Conglomérat (économie)|conglomérats]] [[Xinjiang Chalkis]] et [[COFCO|COFCO Tunhe]]), de Californie ou encore d'Espagne, conditionnées en barils sous forme de concentré. Après avoir été transformées en [[ketchup]] et autres [[Sauce tomate|sauces tomate]], elles sont conditionnées dans des [[Conserve|conserves]] portant la mention « produites en Italie », avant d'être exportées exemptées de [[Droit de douane|droits de douane]], et à bon prix. Ce « tomato business » a pris une telle ampleur qu'une partie du marché de la tomate est contrôlé par l'agro-[[mafia]] dont le chiffre d'affaires dans ce domaine est estimé à 15,4 milliards en 2014<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Baptiste Malet]]|titre=L'Empire de l'or rouge. Enquête mondiale sur la tomate d'industrie|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2017|passage=57|isbn=}}.</ref>.
==== Tomate pour l'industrie ====
La production de tomates fraiches pour la transformation industrielle représente près d'un quart de la production totale (26,8 millions de tonnes , soit 23,4 % en 2002). Cette culture est pratiquée surtout dans les régions proches du 40{{e}} parallèle, essentiellement dans l'hémisphère nord (90 % du total). Les trois principales zones de production sont la [[Californie]], le [[bassin méditerranéen]] et la [[Chine]]. La Californie en produit 10 millions de tonnes, soit 96 % de la production des États-Unis. La production des pays du bassin méditerranéen (onze pays dont cinq de l'Union européenne) s'élève à 10,5 millions de tonnes. La production chinoise atteint 2,8 millions de tonnes en 2002, mais connait une croissance très rapide. Les autres producteurs notables sont dans l'hémipshère nord le [[Canada]], la Hongrie et la Bulgarie, et dans l'hémisphère sud le [[Brésil]], le Chili et l'Argentine<ref>[http://www.tomatonews.com/processing.php?PHPSESSID=69e618180834635569eb9ba0f6c7fb5d ''About The Tomato Processing Industry''], Tomato News, consulté le 18 mai 2009 {{en}}</ref>.


En France, le principal transformateur de tomates, la société S.A.S. Conserves de Provence, qui était à l'origine une coopérative agricole fondée en 1947 et qui vend ses produits sous la marque « Le Cabanon », a été rachetée en 2004 par un groupe chinois, la [[Xinjiang Chalkis Co.Ltd|Xinjiang Chalkis Company Limited]]<ref>[http://www.liberation.fr/economie/0101485158-les-chinois-croquent-la-tomate-transformee-francaise ''Les Chinois croquent la tomate transformée française''], ''Libération'', 12 avril 2004.</ref>.
[[Fichier:Carte Amitom.svg|thumb|right|upright=1.5|Membres de l'Amitom]]

Tous ces pays (à l'exception du Brésil) sont représentés par leurs organisations professionnelles de producteurs et d'industriels transformateurs au sein du Conseil mondial de la tomate transformée (WPTC, ''World Processing Tomato Council''), créée en mai 1998 et dont le siège social se trouve à [[Avignon]] (France)<ref>[http://www.wptc.to/ World Processing Tomato Council, site officiel], consulté le 18 mai 2009 {{en}}</ref>. Les pays méditerranéens sont regroupés dans l'association méditerranéenne internationale de la tomate (Amitom), fondée en 1979 et dont le siège est également à Avignon. Cette organisation rassemble des associations professionnelles de cinq pays européens (Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal), quatre pays hors Union européenne (Israël, Maroc, Tunisie, Turquie) et neuf membres associés provenant d'Algérie, des Émirats Arabes Unis, de Malte, d'Ukraine, d'Iran et de Syrie<ref>[http://www.amitom.org/ Association méditerranéenne internationale de la tomate, site officiel], consulté le 18 mai 2009</ref>.


=== Échanges internationaux ===
=== Échanges internationaux ===
{| class="wikitable centre alternance sortable centre gauche" style="clear:both;text-align:right;margin-right:1em"
En 2006, les exportations de tomates fraiches ont porté sur un peu plus de 6 millions de tonnes, soit 4,8 % de la production mondiale de l'année. Les trois premiers pays exportateurs (environ 1 million de tonnes chacun) ont été le Mexique, la Syrie et l'Espagne. Le Mexique fournit essentiellement les États-Unis, et l'Espagne l'Union européenne<ref name="FAOSTAT"/>.
|+ Principaux pays exportateurs de tomates fraîches en 2006

La même années les premiers pays importateurs de tomates fraiches sont dans l'ordre les États-Unis (environ 1 million de tonnes), l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et la Russie.

{|class="wikitable sortable" style="clear:both;width:40%;text-align:right" align="center"
|+'''Principaux pays exportateurs de tomates fraîches'''
|-
|-
! scope="col" | Pays
| align="center"|Année 2006||Volume<br /><small>(milliers de tonnes)</small>
! scope="col" | Volume <br /> <small>(milliers de tonnes)</small>
|-
|-
|align="left"| {{Mexique|t=1}}
| align="left" | {{Mexique}}
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| {{0|}}{{formatnum:1032}}
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|-
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|-
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|-{{ligne grise}}
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|}
|}


En 2006, les [[Exportation|exportations]] de tomates fraiches ont porté sur un peu plus de 6 millions de tonnes, soit 4,8 % de la production mondiale de l'année. Les trois premiers pays exportateurs (environ 1 million de tonnes chacun) ont été le [[Mexique]], la [[Syrie]] et l'[[Espagne]]. Le [[Mexique]] fournit essentiellement les [[États-Unis]], et l'[[Union européenne]]<ref name="FAOSTAT"/>.
Concernant la tomate transformée (pâte et purée), les principaux pays exportateurs sont en 2006 la [[Chine]], l'[[Union européenne]], les [[États-Unis]], le [[Chili]] et la [[Turquie]]. Cependant, la Chine, dont la production connaît une croissance impressionnante, est de loin l'exportateur le plus important avec {{formatnum:675000}} tonnes de pâte exportée en 2007, chiffre multiplié par six entre 1999 et 2007<ref>[http://www.fas.usda.gov/htp/2007%20Tomato%20article_08-24-07.pdf ''World Markets and Trade: Tomato & Tomato Products''], USDA, FAS. 2007{{pdf}} {{en}}</ref>.


La même année, les principaux pays importateurs sont la [[Russie]], le [[Japon]], l'[[Union européenne]], le [[Mexique]] et le [[Canada]].
La même année, les premiers pays importateurs de tomates fraiches sont dans l'ordre les États-Unis (environ 1 million de tonnes), l'[[Allemagne]], la [[France]], le [[Royaume-Uni]] et la [[Russie]].

Concernant la tomate transformée (pâte et purée), les principaux pays exportateurs sont en 2006 la [[Chine]], l'Union européenne, les États-Unis, le [[Chili]] et la [[Turquie]]. Cependant, la Chine, dont la production connaît une croissance impressionnante, est de loin l'exportateur le plus important avec {{formatnum:675000}} tonnes de pâte exportée en 2007, chiffre multiplié par six entre 1999 et 2007<ref>[http://www.fas.usda.gov/htp/2007%20Tomato%20article_08-24-07.pdf {{langue|en|texte=''World Markets and Trade: Tomato & Tomato Products''}}], USDA, FAS. 2007{{Pdf}} {{en}}</ref>.

La même année, les principaux pays importateurs sont la [[Russie]], le [[Japon]], l'Union européenne, le Mexique et le [[Canada]].

L'[[Europe]] produit un peu plus de 5 millions de tonnes, l'Espagne est le premier producteur européen, devant les [[Pays-Bas]], l'[[Italie]], le [[Portugal]] et la France.

En {{date-|mai 2019}} des centaines de tonnes de tomates sont détruites chaque semaine. Les prix pratiqués par les entreprises de la grande distribution seraient trop élevés, dissuadant les potentiels acheteurs, et les importations trop importantes, provoquant une saturation du marché<ref>{{lien web |auteur1=France 3 |titre=Agriculture : la tomate en crise, des tonnes de marchandises détruites |url=https://mobile.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-la-tomate-en-crise-des-tonnes-de-marchandises-detruites_3470617.amp?__twitter_impression=true |site=Francetvinfo.fr |périodique=Franceinfo |date=01-06-2019 |consulté le=25-07-2020}}.</ref>.


=== Consommation ===
=== Consommation ===
Selon les statistiques de la FAO, la consommation mondiale de tomates s'élevait en 2003 à 102,8 millions de tonnes. Elle est un peu moins concentrée que la production, les 18 premiers pays (cf. tableau ci-dessous) représentant 77 % du total. En tête figurent la Chine (24,6 %) suivie par les États-Unis (9,8 %), l'Inde (8,7 %), la Turquie (5,9 %) et l'Égypte (5,9 %)<ref name="FAOSTAT" />. Parmi ces pays, apparaissent aussi la France, l'Allemagne et le Japon qui jouent un moindre rôle dans la production.
[[Fichier:Tomates Cœur de bœuf.jpg|thumb|left|Tomates de type Liguria sur un marché (Épône, France)]]
Selon les statistiques de la FAO, la consommation mondiale de tomates s'élevait en 2003 à 102,8 millions de tonnes. Elle est un peu moins concentrée que la production, les 18 premiers pays (cf. tableau ci-dessous) représentant 77 % du total. En tête figurent la Chine (24,6 %) suivie par les États-Unis (9,8 %), l'Inde (8,7 %), la Turquie (5,9 %) et l'Égypte (5,9 %)<ref name="FAOSTAT"/>. Parmi ces pays, apparaissent aussi la France, l'Allemagne et le Japon qui jouent un moindre rôle dans la production.


Si l'on considère la consommation annuelle par habitant, Le record appartient à la [[Libye]] avec 117 kg, suivie de la Grèce (115 kg) et d'autres pays du bassin méditerranéen (dans l'ordre Tunisie, Turquie, Égypte, Italie, Liban).
Si l'on considère la consommation annuelle par habitant, Le record appartient à la [[Libye]] avec {{unité|117|kg}}, suivie de la Grèce ({{unité|115|kg}}) et d'autres pays du bassin méditerranéen (dans l'ordre Tunisie, Turquie, Égypte, Italie, Liban).


Ces chiffres ne tiennent pas compte de l'autoconsommation.
Ces chiffres ne tiennent pas compte de l'autoconsommation.


{|class="wikitable sortable" style="clear:both;width:50%;text-align:right" align="center"
{| class="wikitable centre alternance sortable" style="text-align:right"
|+'''Principaux pays consommateurs de tomates'''
|+ Principaux pays consommateurs de tomates en 2003
! scope="col" | Pays
! scope="col" | Consommation totale <br /> <small>(milliers de tonnes)</small>
! scope="col" | Consommation par habitant <br /> <small>(kg/habitant/an)</small>
|-
|-
| align="left" | {{Chine}}
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|align="left"| {{Allemagne|t=1}}
| align="left" | {{Russie}}
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==== En France ====
==== En France ====
{{Article détaillé|Agriculture en France}}
[[Fichier:Tomates Cœur de bœuf.jpg|vignette|Tomates de type Liguria à un marché d'[[Épône]] (France).|alt=]]
En 2017, la France a produit {{unité|743772|tonnes}} de tomates <ref>Chiffres clés 2017, fruits et légumes. France AgriMer, décembre 2018</ref>. La surface cultivée est de {{unité|4681|ha}}, soit un rendement de 158,9 tonnes par hectare. La [[Bretagne]] étant la première région productrice (39 % de la production, devant les [[Pays de la Loire]] 15 %)<ref>{{Article|auteur=|titre=Légumes - Tomate|périodique=[[Agreste (organisme)|Agreste]] Conjoncture|date=août 2014|numéro=4/6|pages=3-4|url texte=http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/conjinfoleg201408toma.pdf}}</ref>. Les tomates vendues de décembre à février sont généralement importées, essentiellement du Maroc et d'Espagne. L'indication de la provenance est obligatoire<ref>Elise Casta-Verchère, ''Qu'est-ce qu'on mange ? Comment choisir la qualité en toute sécurité'', Livre de Poche {{n°|16603}}, mars 2003, page 225</ref>. Les importations se sont élevées, en 2017 à {{unité|507136|tonnes}} et les exportations à {{unité|230586|tonnes}}.

La tomate est le premier légume consommé par les Français en volume, et le second fruit après la pomme, avec un peu plus de {{unité|14|kg}} par [[ménage]]<ref>Selon l'[[INSEE]], un ménage représente 2,3 personnes.</ref> et par an<ref>Source Kantar Worldpanel - Moyenne 2012-2014, consommation à domicile.</ref>

=== Normes ===
Au niveau international, des [[norme]]s sont définies par le [[codex Alimentarius]], programme commun de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]] et de l'[[Organisation mondiale de la santé|OMS]]. Elles concernent les tomates fraîches<ref>[http://www.codexalimentarius.net/download/standards/11013/CXS_293f.pdf''Norme Codex pour les tomates'' Codex STAN 293-2008], Codex alimentarius {{Pdf}}</ref>, les tomates en conserve<ref>[http://www.codexalimentarius.net/download/standards/225/CXS_013f.pdf ''Norme Codex pour les tomates en conserve'' Codex STAN 13-1981], Codex alimentarius {{Pdf}}</ref>, les [[Jus de tomate|jus de tomates]]<ref>[http://www.biolab.ru/downloads/CXS_247f.pdf ''Norme Codex pour les jus et nectars de fruits (y inclus jus de tomates)'' Codex STAN 247-2005], Codex alimentarius {{Pdf}}</ref> et les [[Concentré de tomates|concentrés de tomates]] traités<ref>[http://www.codexalimentarius.net/download/standards/237/CXS_057f.pdf ''Norme Codex pour les concentrés de tomates traités'' Codex STAN 57-1981], Codex alimentarius {{Pdf}}</ref>.

=== Aspect stratégique, guerre commerciale et condition des travailleurs ===

L'importance du commerce de la tomate donne lieu à des guerres commerciales stratégiques entre les principaux pays producteurs, impliquant notamment les États-Unis, la Chine et l'Italie. Celles-ci impliquant parfois certains des plus hauts responsables de ces pays. (par exemple en Chine : certains généraux de [[Armée populaire de libération|l'armée populaire]] de Chine)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Baptiste|nom1=Malet|titre=L’Empire de l’or rouge|sous-titre=Enquête Mondiale Sur La Tomate D'industrie|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2017|pages totales=288|isbn=978-2-213-68185-6}}.</ref>.


Cette guerre concurrentielle pousse les producteurs à recourir à des pratiques de minimisation extrême des coûts, notamment humain, via la mise en œuvre de [[conditions de travail]] précaires dans les [[Exploitation agricole|exploitations]] (s'appuyant notamment sur une [[Main-d'œuvre|main d'œuvre]] issue de l'[[immigration]]) que certains dénoncent comme étant proches de l'[[esclavage]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=En Italie, l’esclavage moderne des migrants ramasseurs de tomates (1/2) |url=https://observers.france24.com/fr/20180216-italie-sud-esclavage-moderne-migrants-travailleurs-tomates-mafia-caporali |site=Les Observateurs - France 24 |date=2018-02-16 |consulté le=2024-06-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=En Italie, la colère des forçats de la tomate|périodique=Le Monde.fr|date=2018-08-09|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/08/09/en-italie-la-colere-des-forcats-de-la-tomate_5340860_3214.html|consulté le=2024-06-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=La rédaction de |nom=Mediapart |titre=L'esclavage derrière nos tomates |url=https://www.mediapart.fr/journal/economie/251017/lesclavage-derriere-nos-tomates |site=Mediapart |date=2017-10-25 |consulté le=2024-06-01}}</ref>.
En France, les tomates vendues de mars à novembre sont le plus souvent d'origine française, la Bretagne étant la première région productrice, voire d'Italie. Les tomates vendues de décembre à février sont importées, essentiellement du Maroc et d'Espagne. L'indication de la provenance est obligatoire<ref>Elise Casta-Verchère, ''Qu'est-ce qu'on mange ? Comment choisir la qualité en toute sécurité'', Livre de Poche n°16603, mars 2003, page 225</ref>.


== Utilisation ==
== Utilisation ==
[[Fichier:PikiWiki Israel 87336 the carmel market in tel aviv.jpg|vignette|Variétés de tomates colorées]]
La tomate (le fruit) tient une place importante dans l'[[alimentation humaine]]. Bien que ce soit un [[fruit (botanique)|fruit]] sur le plan [[botanique]], elle se consomme comme un légume soit crue, soit en salade, souvent en mélange avec d'autres ingrédients, soit en [[Jus de tomate|jus]], soit cuite dans d'innombrables préparations culinaires.


La tomate (le fruit) tient une place importante dans l'alimentation humaine. C'est un [[légume]] qui se consomme soit cru, en salade, souvent en mélange avec d'autres ingrédients, ou en jus, soit cuit dans d'innombrables préparations culinaires, et qui se prépare soit à partir de produits frais ou transformés industriellement en conserves ou surgelés, sous forme de purée, de concentré, de condiment, de sauces et de plats préparés. Des industries de transformation de la tomate sont implantées dans toutes les régions du monde et sont approvisionnées par des milliers d'hectares de culture mécanisée.
Elles sont alors transformées industriellement, à partir de produits frais, en conserves ou surgelés, sous forme de purée, de [[Concentré de tomates|concentré]], d'autres condiments, de [[Sauce tomate|sauces]] et de plats préparés. Des industries de transformation de la tomate sont implantées dans toutes les régions du monde et sont approvisionnées par des milliers d'hectares de culture mécanisée.


=== Alimentation ===
=== Alimentation ===

==== Valeur nutritionnelle ====
==== Valeur nutritionnelle ====
{{Infobox Valeur nutritionnelle
| titre = Tomate crue
| joule = 73
| calorie = 17
| glucide = 2,60
| amidon = 0,080
| sucre = 2,52
| fibre = 0,95
| protide = 0,95
| lipide = 0,210
| saturé = 0,037
| omega3 = 0,009
| omega6 = 0,091
| omega9 = 0,023
| eau = 94,20
| cendre = 0,61
| bore = 0,115
| calcium = 8,90
| chlore = 30
| chrome = 0,020
| cobalt = 0,0017
| cuivre = 0,057
| fer = 0,316
| fluor = 0,024
| iode = 0,0011
| magnésium = 11
| manganèse = 0,108
| nickel = 0,0058
| phosphore = 22
| potassium = 235
| sélénium = 0,0010
| sodium = 3,3
| zinc = 0,152
| proA = 0,592
| B1 = 0,057
| B2 = 0,035
| B3 = 0,530
| B5 = 0,310
| B6 = 0,100
| B8 = 0,0040
| B9 = 0,022
| C = 19
| E = 0,813
| K = 0,0056
| Ala = 26
| Arg = 18
| Asp = 121
| Cys = 1,0
| Glu = 337
| Gly = 18
| His = 13
| Iso = 23
| Leu = 30
| Lys = 29
| Met = 7,0
| Phe = 24
| Pro = 16
| Ser = 28
| Thr = 23
| Try = 6,0
| Tyr = 12
| Val = 23
| Pal = 32
| Ste = 5,0
| Ptl = 2,0
| Olé = 23
| LA = 91
| ALA = 9,0
| source = Souci, Fachmann, Kraut : La composition des aliments. Tableaux des valeurs nutritives, 7{{e}} édition, 2008, MedPharm Scientific Publishers / Taylor & Francis, {{ISBN|978-3-8047-5038-8}}
}}


La tomate est un aliment [[diététique]], très riche en [[eau]] (93 à 95 %) et très pauvre en [[calorie (unité)|calories]] (17 kcal pour {{unité|100|grammes}}), riche en éléments minéraux et en vitamines ([[Vitamine A|A]], [[Vitamine C|C]] et [[Vitamine E|E]])<ref name=":2" />.
{{valeur nutritionnelle bis|titre=Tomate crue<ref name="tables">''Tables de composition des aliments, Institut scientifique d'hygiène alimentaire'', éditions Jacques Lanore, 1985, {{ISBN|2-86-268-055-9}}</ref>|eau=93 |cal=20 |prot=1 |gluc=4 |lip=0,3 |B1=0,09 |B2=0,04 |B9= |C=38 |PP=0,5 |Fe=0,6 |Ca=11 |Cl=40 | K=280 |Mg=10 |P=27 |Na=3 |S=11 |Zn=0,24 | fibre=1,2 |cellulose=0,6 }}


Les glucides, 2 à 3 %, sont constitués principalement de [[fructose]] et de [[glucose]]<ref name="SFK">[http://www.sfk-online.net/cgi-bin/sfkstart.mysql?language=francais Banque de données en ligne Souci-Fachmann-Kraut], Souci, Fachmann, Kraut : La composition des aliments. Tableaux des valeurs nutritives, {{7e}} édition, 2008, MedPharm Scientific Publishers / Taylor & Francis, {{ISBN|978-3-8047-5038-8}}.</ref>.
La tomate est un aliment [[diététique]], très riche en [[eau]] (93 à 95 %) et très pauvre en [[calorie]]s (18 à 20 kcal pour 100 grammes), riche en éléments minéraux et en vitamines ([[Vitamine A|A]], [[Vitamine C|C]] et [[Vitamine E|E]])<ref name="Aprifel">[http://www.aprifel.com/fiches,produits.php?p=70&c=1 ''Tomate''], Fiches nutritionnelles par produit, Aprifel, consulté le 22 mai 2009.</ref>.


Les [[sels minéraux]], dont la teneur dépend aussi du sol et des apports d'[[engrais]], sont composés pour près de la moitié de [[potassium]], environ {{unité|235|mg}} pour {{unité|100|g}} de tomate<ref name="SFK" />.
Les glucides, 3 à 4 %, sont constitués principalement de [[fructose]] et de [[glucose]].


La tomate contient plusieurs [[vitamine]]s hydrosolubles dont la principale est la [[vitamine C]]. La teneur, de 10 à {{unité|30|mg}}/{{unité|100|g}}<ref name="SFK" />, dans la tomate crue est fortement réduite dans la tomate cuite (environ {{unité|16|mg}}).
Les [[sels minéraux]], dont la teneur dépend aussi du sol et des apports d'engrais, sont composés pour moitié de [[potassium]], environ 280 mg pour 100 g de tomate.


La purée de tomate contient environ {{unité|52 ng/g}} de [[nicotine]], soit environ la moitié de la teneur de l'[[Solanum melongena|aubergine]] et largement en deçà du seuil de [[toxicité]]<ref>{{Article |prénom1=Edward F. |nom1=Domino |prénom2=Erich |nom2=Hornbach |prénom3=Tsenge |nom3=Demana |titre=The Nicotine Content of Common Vegetables |périodique=New England Journal of Medicine |volume=329 |date=1993-08-05 |pmid=8326992 |doi=10.1056/NEJM199308053290619 |lire en ligne=https://dx.doi.org/10.1056/NEJM199308053290619 |consulté le=2016-04-09 |pages=437–437 | issn=0028-4793}}.</ref>.
La tomate contient plusieurs [[vitamine]]s hydrosolubles dont la principale est la [[vitamine C]]. La teneur, de 20 à 40 mg/100g, dans la tomate crue est fortement réduite dans la tomate cuite (environ 16 mg)<ref name="tables"/>.


=== Goût ===
La tomate mûre contient aussi plusieurs [[pigment]]s de la famille des [[caroténoïdes]], dont le ß-carotène qui possède une activité [[provitamine A|provitaminique A]].
Certains consommateurs se plaignent du manque de [[goût]] des tomates disponibles sur le marché. Les qualités [[organoleptiques]] de ce fruit, qui incluent l'aspect, le goût et la texture, dépendent de divers paramètres liés à la [[génétique]] et aux conditions de culture, de récolte et de conservation. Le goût est lié notamment à l'équilibre entre sucres et acides, en particulier à la teneur en [[acide malique]] et en [[saccharose]]<ref>{{en}} [http://www.eu-sol.net/public/better-food/tomato-taste/behind-the-scenes#top ''Tomato taste''], EU-SOL (consulté le 29 mai 2009).</ref>, et à la présence de divers arômes volatils. Cet équilibre dépend largement des conditions de [[maturité|mûrissement]] du fruit.
Les teneurs exprimées en microgrammes pour 100 g de tomate crue sont les suivantes<ref>Thierry Gibault, ''Lycopène ? Peut être. Tomate ? Sans aucun doute !'', Équation Nutrition n° 55, 2006, sur [http://www.aprifel.com/articles-sante,detail.php?m=3&rub=7&sousrub=4&a=1151 Aprifel]</ref> :
* [[Béta-carotène|ß-carotène]] : 449,
* [[carotène|∂-carotène]] : 101,
* [[lycopène]] : 2573,
* [[lutéine]]/[[zéaxanthine]] : 123,
* phytoène : 1860,
* phytofluène : 820.


Parmi les facteurs ayant entraîné une perte de goût des tomates figure la [[Sélection artificielle|sélection]] de variétés dites « longue conservation » qui possèdent un gène particulier, le ''rin'' (''ripening inhibitor''), qui induit des effets négatifs sur la qualité dont les mécanismes sont mal connus<ref>[http://www.inra.fr/internet/Directions/DIC/ACTUALITES/NATURE/pdf/tomaquali.pdf ''La qualité organoleptique de la tomate''], INRA {{Pdf}}</ref>. Des recherches ont été menées récemment sur ce sujet, notamment dans le cadre du projet ''EU-SOL'' inscrit dans le sixième [[programme-cadre pour la recherche et le développement technologique]] de l'[[Union européenne]]<ref>[http://www.eu-sol.net/science/about-the-project/module-1 ''Module 1 - Organoleptic Quality: Biological Bases of Tomato Fruit and Potato Tuber Quality Perceived by Consumers ''], EU-SOL {{en}}</ref>.
Le [[lycopène]] est un pigment rouge qui est un [[antioxydant]], que l'on retrouve à raison de 30 mg dans 200 ml de sauce tomate.

La conservation des tomates à {{tmp|4|°C}} leur fait perdre jusqu'à deux tiers des composés volatils qui contribuent à leur goût<ref name=":1">{{Lien web|langue=fr|nom1=presse|prénom1=Patricia Léveillé d'après Service de |titre=La tomate craint le froid |url=http://www.inra.fr/Grand-public/Alimentation-et-sante/Toutes-les-actualites/Mode-de-conservation-des-tomates |site=www.inra.fr|date=2013-02-27|consulté le=2017-07-24}}.</ref>, tandis qu'une conservation à {{tmp|20|°C}} développe ces composés<ref name=":1" />. Il est également possible de restaurer ces arômes, si la tomate a passé moins d'une semaine au réfrigérateur, en la sortant 24 h avant consommation<ref name=":1" />.

On trouve, dans le goût de la tomate et particulièrement de la sauce tomate, la cinquième saveur fondamentale, l'[[umami]], qui est liée à la présence d'[[acide glutamique]] dans le fruit mûr<ref>{{Lien brisé |langue=en |url=http://www.umamiinfo.com/science_of_umami/science_of_umami/the_umami_of_vegetables/ |titre=The umami of vegetables (tomato and tomato sauce) |site=Umami Information Center |consulté le=25 mai 2009}}.</ref>.


==== Usages ====
==== Usages ====
{{Article détaillé|Liste de spécialités à base de tomate}}


{{loupe|Liste de spécialités à base de tomate}}
La tomate est aujourd'hui un [[légume-fruit]] très important en cuisine, entrant dans la composition de nombreuses [[Liste de spécialités à base de tomate|recettes]].

C'est aujourd'hui un [[légume-fruit]] très important en cuisine, entrant dans la composition de nombreuses [[Recettes à base de tomate|recettes]]. C'est un ingrédient de base de la [[pizza]].


===== Tomate fraîche =====
===== Tomate fraîche =====

La tomate peut se consommer soit crue, soit cuite.
La tomate peut se consommer soit crue, soit cuite.
[[Fichier:Tomate Mozzarella.jpg|thumb|left|[[Tomates mozzarella]]]]
[[File:Tazón de gazpacho.jpg|thumb|left|Bol de [[gaspacho andalou]]]]


Crue, la tomate peut se manger nature, à la croque au sel, mais elle entre le plus souvent dans la composition de [[salade (mets)|salades]] simples ou composées, comme la [[salade niçoise]]. Elle est également l'ingrédient de base du [[gaspacho|gazpacho]], soupe froide, spécialité originaire d'[[Andalousie]].
[[Fichier:Tomates farcies végétariennes.jpg|thumb|left|Tomates farcies]]


Cuite, la tomate se prépare de diverses manières : sautée, farcie, en sauce… C'est aussi un ingrédient de diverses [[sauce]]s. La cuisson détruit une partie des vitamines mais favorise l'assimilation du [[lycopène]].

Crue, la tomate peut se manger nature à la croque au sel, mais elle entre le plus souvent dans la composition de [[salade (mets)|salades]] simples ou composées. Elle est également l'ingrédient de bas du [[gaspacho andalou|gaspacho]], soupe froide, spécialité originaire d'[[Andalousie]]. ;

Cuite, la tomate se prépare de diverses manières : sautée, farcie, en sauce... C'est aussi un ingrédient de diverses [[sauce]]s. La cuisson détruit une partie des vitamines mais favorise l'assimilation du [[lycopène]].


Les tomates vertes ou incomplètement mûres peuvent servir à la confection de [[confiture]], ce qui est une manière d'utiliser les tomates cueillies en fin de saison qui ne peuvent atteindre une maturité complète.
Les tomates vertes ou incomplètement mûres peuvent servir à la confection de [[confiture]], ce qui est une manière d'utiliser les tomates cueillies en fin de saison qui ne peuvent atteindre une maturité complète.


On peut décorer certains plats en confectionnant des roses en peau de tomate. Elles se font simplement en pelant une tomate bien ferme avec un couteau d'office en inox, en formant un ruban régulier qui, enroulé sur lui-même et posé sur la base de la tomate préalablement coupée, formera la {{guil|rose}}<ref>Jean-Pierre Simonin, ''Les tours de main de la cuisine'', éditions Jérôme Villette, 1988, {{ISBN|2-86457-012-1}}, p. 111.</ref>.
On peut décorer certains plats en confectionnant des roses en peau de tomate. Elles se font simplement en pelant une tomate bien ferme avec un couteau d'office en [[Acier inoxydable|inox]], en formant un ruban régulier qui, enroulé sur lui-même et posé sur la base de la tomate préalablement coupée, formera la « rose »<ref>Jean-Pierre Simonin, ''Les Tours de main de la cuisine'', éditions Jérôme Villette, 1988, {{ISBN|978-2-86547-012-9}}, {{p.}}111.</ref>.
<gallery widths="175" heights="175">
Tomate Mozzarella.jpg|[[Salade caprese]] (tomates mozzarella).
Tazón de gazpacho.jpg|Bol de [[gaspacho|gaspacho andalou]].
Tomates farcies végétariennes.jpg|[[Tomate farcie|Tomates farcies]].
</gallery>


===== Tomate transformée =====
===== Tomate transformée =====
La tomate fait l'objet d'une importante industrie de transformation, qui fournit au consommateur des [[Tomate séchée|tomates séchées]], des tomates pelées en boîte, du [[coulis (cuisine)|coulis]] de tomate, du [[concentré de tomates]] (simple ou « double » et même triple concentration), des sauces (dont la [[sauce tomate]], les [[Sauce aigre-douce|sauces aigres-douces]], le [[ketchup]]) et une boisson, le [[jus de tomate]].


Les deux principales transformations industrielles du jus de tomate sont la concentration et le séchage. La concentration est réalisée à chaud sous vide partiel. Selon la température de la concentration, on parlera de concentré ''hot break'' (haute température) ou ''cold break'' (température moins élevée). Le concentré ''hot break'' se caractérise par un goût de « cuit » plus intense mais surtout par une concentration de [[pectine]] plus élevée. Le concentré ''cold break'' présente un profil aromatique plus proche du jus de tomate originel mais avec un niveau de viscosité plus faible.
La tomate fait l'objet d'une importante industrie de transformation, qui fournit au consommateur des tomates séchées, des tomates pelées en boîte, du [[coulis]] de tomate, du concentré de tomate (simple ou « [[Double concentré de tomates|double]] » et même triple concentration), des sauces (dont la sauce tomate, les sauces aigres-douces et le [[ketchup]])... et une boisson saine, le [[jus de tomate]].
Les deux principales transformations industrielles du jus de tomate sont la concentration et le séchage . La concentration est réalisé à chaud sous vide partiel. Selon la température de la concentration, on parlera de concentré ''hot break'' (haute température ) ou ''cold break'' (température moins élevée). Le concentré ''hot break'' se caractérise par un goût de {{guil|cuit}} plus intense mais surtout par une concentration de [[pectine]] plus élevée. Le concentré ''cold break'' présente un profil aromatique plus proche du jus de tomate originel mais avec un niveau de viscosité plus faible.


Le séchage peut être réalisé par atomisation ou par cylindrage, que ce soit sur du concentré ''cold break'' ou ''hot break''. La principale utilisation de la poudre de tomate est la soupe en poudre.
Le séchage peut être réalisé par [[Atomisation (agroalimentaire)|atomisation]] ou par cylindrage, que ce soit sur du concentré ''cold break'' ou ''hot break''. La principale utilisation de la poudre de tomate est la soupe en poudre.


==== Conservation ====
==== Conservation ====
[[Fichier:tomseche.JPG|vignette|Tomates séchées servies en [[antipasti]].|alt=]]

* Tomates d'automne : effeuillées et suspendues, tête en bas, à l'ombre.
[[Fichier:tomseche.JPG|thumb|Tomates séchées servies en [[Antipasti]]]]
* À température ambiante dans une pièce pas trop sèche, pour en conserver le goût.
* Tomates d'automne : effeuillées et suspendues, tête en bas, à l'ombre.
* [[tomate séchée]] : autour du [[bassin méditerranéen]], elle est évidée, salée puis séchée au soleil.
* A température ambiante dans une pièce pas trop sèche, pour en conserver le goût.
* [[conserve de tomates]] : après ébullition, pelée et salée, elle se conserve dans son jus après [[Stérilisation (microbiologie)|stérilisation]].
* Autour du [[bassin méditerranéen]], elle est évidée, salée puis séchée au soleil.
* [[Double concentré de tomates|concentré de tomates]] : la tomate peut également faire l'objet d'une conservation à long terme après transformation des fruits en une pâte très concentrée : [[double concentré de tomates|double ou triple concentré de tomates]] [[Conserve|appertisé]] vendu dans le commerce.
* Après ébullition, pelée et salée, elle se conserve dans son jus après stérilisation.
* La tomate peut également faire l'objet d'une conservation à long terme après transformation des fruits en une pâte très concentrée : [[double concentré de tomates]] [[appertisé]] vendu dans le commerce.


=== Santé ===
=== Santé ===
La tomate est une source de [[vitamine A]] et de [[vitamine C]]<ref name=":2">{{Lien web |titre=Ciqual Table de composition nutritionnelle des aliments |url=https://ciqual.anses.fr/#/aliments/20047/tomate-crue |site=ciqual.anses.fr |consulté le=2021-08-23}}</ref>.


==== Usage médicinal ====
==== Possible prévention contre le cancer ====
{{article connexe|Rôle de l'alimentation dans la prévention des cancers|lycopène}}<!-- MERCI DE NE PAS AJOUTER D’ALLÉGATION SANS SOURCE -->


L'[[American Institute for Cancer Research|institut américain pour la recherche contre le cancer]] (AICR), classe la tomate dans les [[Rôle de l'alimentation dans la prévention des cancers|aliments anti-cancer]]<ref name="AICR food">
La tomate aurait un usage traditionnel de [[phytothérapie]] {{cit}} notamment grâce à sa teneur en [[lycopène]] et en pigments [[carotène|caroténoïdes]] antioxydants. Le lycopène, ''"présente essentiellement dans la tomate crue, prévient le cancer de la prostate, le cancer du pancréas et le cancer de l'estomac. Apparemment, les tomates sont plus riches en lycopène."'', selon un livre sur les aliments publié en 2003<ref>Elise Casta-Verchère, ''Qu'est-ce qu'on mange ? Comment choisir la qualité en toute sécurité'', Livre de Poche n°16603, mars 2003, page 229</ref>.
{{Lien web
|langue=en
|url=http://www.aicr.org/foods-that-fight-cancer/tomatoes.html
|titre=Tomatoes
|série=AICR's Foods That Fight Cancer
|éditeur=sur le site de l'[[Institut américain pour la recherche contre le cancer]]
|consulté le=31 mars 2017
}}.</ref>. L'AICR indique même qu'il y aurait des études en cours sur le potentiel curatif de la tomate ou de l'un de ses composants le [[lycopène]]<ref name="AICR food" />. Cependant, l'AICR affirme que l'existence d'un lien entre consommation de lycopène et diminution de [[risque de cancer]] n'est démontrée que sur l'animal. Elle ajoute que sur l'humain, certaines études ont démontré un lien entre lycopène et réduction du [[cancer de la prostate]], d'autres non, d'autres oui. Elle recommande cependant la consommation de tomate et d'autres aliments contenant du lycopène<ref>
{{Lien web
|langue=en
|url=http://www.aicr.org/press/press-releases/2016/tomatoes-other-foods-containing-lycopene-may-protect-against-prostate-cancer-study-finds.html
|titre=Tomatoes, Other Foods Containing Lycopene May Protect Against Prostate Cancer, Study Finds
|description=communiqué de presse
|date=15 novembre 2016
|éditeur=sur le site de l'[[Institut américain pour la recherche contre le cancer]]
|consulté le=31 mars 2017
}}.</ref>.


Certaines études publiées sur [[United States National Library of Medicine]] (Bibliothèque américaine de médecine) ont ains irévélé que la consommation fréquente ou régulière de tomate pourrait réduire le risque de développer le cancer de la prostate, aussi bien que d'autres tumeurs malignes tels que les [[Cancer du pancréas|cancers du pancréas]], [[Cancer du poumon|du poumon]], [[Cancer colorectal|du côlon]], [[Cancer du rectum|du rectum]], de l'[[estomac]], [[Cancer de la bouche|de la cavité orale]], [[Cancer de l'œsophage|de l'œsophage]], [[Cancer du sein|du sein]] et du col de l'utérus<ref>{{Lien web|langue=English|titre=Ansari MS, Ansari S. Lycopene and prostate cancer. Future Oncol 2005 June;1(3):425-30.|url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Citation&list_uids=16556016|date=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Dr. Delvix, Booboone: Tomato Nutrition Facts and Health Benefits|url=http://www.booboone.com/tomato/|site=www.booboone.com|date=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=English|titre=Giovannucci E. Tomatoes, tomato-based products, lycopene, and cancer: review of the epidemiologic literature. J Natl Cancer Inst 1999 February 17;91(4):317-31.|url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Citation&list_uids=10050865|date=}}</ref>.
==== Toxicité et risques alimentaires ====


===== Point de vue de la FDA =====
Si le fruit possède de nombreuses vertus culinaires et diététiques, les racines, les tiges et les feuilles ne sont pas comestibles du fait de la présence d'un [[alcaloïde]] toxique, la [[solanine]]<ref>{{fr}}[http://www.cfc-efc.ca/docs/cccf/rs029_fr.htm] Enfants & Famille</ref>{{,}}<ref>{{fr}}[http://www.aujardin.info/plantes/tomate.php] aujardin.info</ref>. C'est d'ailleurs le cas de la plupart des Solanacées, entre autres de la [[pomme de terre]]. Les fruits verts (immatures) peuvent contenir une certaine quantité de solanine, qui diminuent rapidement au cours du mûrissement du fruit, mais sans jamais présenter de risque pour le consommateur<ref>[http://www3.interscience.wiley.com/journal/119585137/abstract?CRETRY=1&SRETRY=0 ''Détermination of solanine in tomato cultvars''],E. Šimeková et V. HorČin, Dept. of Raw Materials, Research, institute of Distilleries and Canning Industries, Bratislava, Slovaquie. {{en}}</ref>.
Malgré les demandes de l'[[industrie agroalimentaire]] de faire de la tomate un [[Rôle de l'alimentation dans la prévention des cancers|aliment anti-cancer]], la [[Food and Drug Administration]] (FDA) semble assez frileuse sur le sujet.


Elle a étudié les demandes d'allégation santé liant consommation de tomate et [[Prévention des cancers|réduction de risque]] de nombreux [[cancer]]s<ref name="FDA">
La consommation de tomates, en particulier de tomates crues, peut provoquer chez certaines personnes des réactions [[allergie|allergiques]], pouvant aller jusqu'à un choc anaphylactique. Ce phénomène relativement rare d'[[allergie alimentaire]] est dû à la présence dans les tomates mûres de protéines de liaison avec les [[immunoglobuline]]s E, dont le taux tend à augmenter avec le mûrissement du fruit<ref>Yasuto Kondo, Atsuo Urisu, Reiko Tokuda, ''Identification and Characterization of the Allergens in the Tomato Fruit by Immunoblotting'', International Archives of Allergy and Immunology, 2001;126:294-299, [http://content.karger.com/ProdukteDB/produkte.asp?Aktion=ShowAbstract&ArtikelNr=000049526&Ausgabe=227661&ProduktNr=224161 Free Abstract] {{en}}</ref>.
{{Lien web
|langue=en
|url=https://www.fda.gov/food/ingredientspackaginglabeling/labelingnutrition/ucm072760.htm
|titre=Qualified Health Claims: Letter Regarding "Tomatoes and Prostate, Ovarian, Gastric and Pancreatic Cancers (American Longevity Petition)" (Docket No. 2004Q-0201)
|éditeur=sur le site de la [[Food and Drug Administration]] (FDA)
|date=8 novembre 2005
|consulté le=31 mars 2017
}}.</ref>, et n'a accepté qu'une formulation très alambiquée<ref name="france-science">
{{Lien web
|url=https://www.france-science.org/La-FDA-accepte-finalement-une.html
|titre=La FDA accepte finalement une partie des allégations santé sur la tomate
|auteur=Claire Notin
|date=24 novembre 2005
|éditeur=sur le site de la Mission pour la science et la technologie de l’[[ambassade de France aux États-Unis]]
|consulté le=31 mars 2017
}}.</ref>. Elle a surtout {{citation|rejeté le lien entre le [[lycopène]] (élément responsable des bienfaits supposés de la tomate) utilisé comme [[ingrédient]] ou [[supplément alimentaire]] et la prévention de certains cancers}}<ref name="france-science" />.


De manière plus détaillée, la FDA conclut :
Les tomates fraîches peuvent être contaminées par la [[salmonelle]]. Cela s'est notamment produit en Amérique du Nord, vers la fin du printemps 2008 (à partir du 16 avril), entraînant leur retrait des grandes chaînes de restauration et de certains magasins. Aux États-Unis, on recensait au 11 juin 2008, dans 23 États, au moins 228 cas d'intoxications par la salmonelle dus à la consommation de tomates contaminées, provoquant 25 hospitalisations<ref>[http://www.time.com/time/health/article/0,8599,1814151,00.html ''Rooting Out the Rotten Tomatoes''], ''Time, Health & Science'', 12 juin 2008, consulté le 11 mai 2009.</ref>. Au Canada, aucun cas n'a été rapporté, cependant, par mesure de précaution, les grandes chaînes de restauration, telles que [[McDonald's]] et [[KFC]], avaient décidé de retirer temporairement les tomates de leur menu<ref>[http://www2.canada.com/calgaryherald/news/city/story.html?id=0c30bbc6-5fa0-41c2-9148-f57e622c0cdd ''Tomatoes taken off menus''], ''Calgary Herald'', 11 juin 2008, consulté le 11 mai 2009.</ref>.
* [[Cancer de la prostate]] : des recherches scientifiques préliminaires et très limitées suggèrent que la consommation de 4 à 8 onces (entre 110 et 230 g) de tomates et/ou de sauce tomate par semaine pourrait réduire le risque de cancer de la prostate<ref name="FDA" />. La FDA conclut qu'il y a peu de preuves scientifiques supportant cette allégation<ref name="france-science" />.
* [[Cancer de l'estomac]] : quatre études n'arrivent pas à démontrer un lien entre consommation de tomate et réduction des risques de cancer de l'[[estomac]] ; mais trois autres études concluent que la consommation de tomate peut réduire ce risque. En conformité avec ces études, la FDA conclut qu'il n'y a pas assez de preuves pour affirmer que les tomates aident à réduire le risque de cancer de l'estomac<ref name="FDA" />.
* [[Cancer de l'ovaire]] : une même étude suggère que la consommation de [[sauce tomate]] deux fois par semaine peut réduire le risque de cancer de l'[[ovaire]], et que la consommation de tomates ou de jus de tomate n'a eu aucun effet sur le risque de cancer de l'ovaire. La FDA conclut donc qu'il est très peu certain que la sauce tomate réduise le risque de cancer de l'ovaire<ref name="FDA" />.
* [[Cancer du pancréas]] : une étude suggère que la consommation de tomates ne réduit pas le risque de cancer du [[pancréas]], mais une étude sur un échantillon plus limité de personnes, suggère que la consommation de tomates peut réduire ce risque. En conformité avec ces études, la FDA conclut qu'il est hautement improbable que les tomates réduisent le risque de cancer du pancréas<ref name="FDA" />.


==== Usage médicinal ====
[[File:Schimmel-op-tomaat1079.jpg|thumb|Moissures sur tomates mûres]]
La tomate aurait un usage traditionnel de [[phytothérapie]] <ref>{{Lien web |titre=Tomate : Conseil jardinage, Application en phytothérapie et Recette de cuisine |url=http://www.jardin-et-ecotourisme.fr/tomate--159.htm |site=www.jardin-et-ecotourisme.fr |consulté le=2022-01-15}}</ref> notamment grâce à sa teneur en pigments [[carotène|caroténoïdes]] [[Antioxydant|antioxydants]], et plus particulièrement en [[lycopène]], réputé pour ses propriétés anticancéreuses (voir ''supra'') et de prévention contre les [[Maladie cardiovasculaire|maladies cardiovasculaires]], en particulier.
Les tomates trop mûres peuvent être sujettes à diverses moisissures, comme ''Penicillium expansum'', et contenir de ce fait des [[mycotoxine]]s thermostables comme la [[patuline]]<ref>[http://aem.asm.org/cgi/content/abstract/38/2/267 J Harwig, P M Scott, D R Stoltz and B J Blanchfield, ''Toxins of molds from decaying tomato fruit.''], Applied and Environmental Microbiology. 1979 August; 38(2): 267-274, consulté le 30 ai 2009. {{en}}</ref>. Ces mycotoxines peuvent se retrouver dans des produits dérivés comme les jus de tomate.


Il est à noter que ce lycopène est plus facilement assimilé par la consommation de tomates cuites, la cuisson libérant les nutriments en faisant éclater les [[Cellule végétale|cellules végétales]].
Les tomates mises en vente peuvent parfois contenir des résidus de [[pesticide]]s. En France, selon les contrôles effectués par la [[Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes|DGCCRF]], cela concernait en 2004 48,5 % des échantillons analysés. Toutefois seuls 3,5 % de ces échantillons dépassaient les [[Limite Maximale de Résidus|LMR]] (limites maximales de résidus) fixées au niveau national ou européen<ref>[http://www.observatoire-pesticides.gouv.fr/upload/bibliotheque/843162664968329972897600637049/DGCCRF_2004_annexe2.pdf ''Synthèse des résultats des plans de surveillance et de contrôles des résidus de pesticides dans les denrées d’origine végétale''], données 2004 (DGCCRF), Observatoire des Résidus de Pesticides. {{pdf}}</ref>.


La tomate a des propriétés [[Diurétique|diurétiques]] et désintoxicantes<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[François Couplan]]|titre=Le régal végétal|sous-titre=plantes sauvages comestibles|éditeur=Éditions Ellebore|année=2009|passage=158|isbn=}}</ref>.
=== Autres ===


===== Maladies cardiovasculaires =====
Le purin de tomate, obtenu par macération de feuilles et tiges dans l'eau, serait efficace au jardin pour prévenir ou éloigner certains insectes parasites, notamment les pucerons<ref>[http://tomodori.com/phpBB2/viewtopic.php?t=4991&sid=2cb205c4c1368fb6f8453aa9c7f40564 ''Purin de Tomate (20 recettes anciennes de Lunéville -1)''], Tomodori, site sur les tomates anciennes, consulté le 30 mai 209.</ref>.
Une autre étude menée chez des femmes a démontré que ce même fruit pourrait réduire leurs risques de souffrir des maladies cardiovasculaires et baisser le taux de leurs [[Lipoprotéine(a)|lipoprotéines]] de basse densité (LDL). Les chercheurs pensent que ces effets bénéfiques pourraient être dus au lycopène associé à d'autres composés antioxydants et des [[Vitamine|vitamines]]<ref>{{Lien web|langue=English|titre=Arab L, Steck S. Lycopene and cardiovascular disease. Am J Clin Nutr 2000 June;71(6 Suppl):1691S-5S.|url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Citation&list_uids=10837319|date=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=English|titre=Willcox JK, Catignani GL, Lazarus S. Tomatoes and cardiovascular health. Crit Rev Food Sci Nutr 2003;43(1):1-18.|url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Citation&list_uids=12587984|date=}}</ref>.


==== Toxicité et risques alimentaires ====
Selon Victor Renaud<ref>Victor Renaud, ''Les tomates qui ont du goût'', Eugen Ulmer, Paris, 2006, p 9.</ref>, une feuille de tomate froissée frottée sur la peau contribuerait à calmer la douleur en cas de piqûre d'insecte.
La plante contient dans tous ses organes de l'[[α-tomatine]], [[glycoalcaloïde]] stéroïdal toxique, proche de la [[solanine]] de la [[pomme de terre]], et qui peut présenter un danger pour le bétail. La tomatine a des propriétés [[Antibiotique|antibiotiques]] et [[Antimycosique|antifongiques]]<ref>Y.H. Hui, Roy Smith, David G. Spoerke, {{langue|en|texte=''Foodborne Disease Handbook, vol. 3, Plant Toxicants''}}, CRC; {{2d}} édition, 2001, {{ISBN|082470343X}}, {{p.|99}}.</ref>. La teneur en tomatine est faible pour les tomates rouges (mûres), de l'ordre de 0,03 à {{unité|0.08|mg}}/{{unité|100|g}}, et nettement plus élevée pour les tomates vertes (immatures), de 0,9 à {{unité|55|mg}}/{{unité|100|g}}, sans danger toutefois pour la consommation humaine<ref>[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=3563570 {{langue|en|texte=''α-Tomatine content in tomato and tomato products determined by HPLC with pulsed amperometric detection''}}], {{langue|en|texte=''Journal of agricultural and food chemistry''}}, vol. 43, no6, {{p.|1507-1511}} (1 p.), 1995. {{en}}</ref>.


La consommation de tomates, en particulier de tomates crues, peut provoquer chez certaines personnes des indispositions en raison de la présence de [[saponine]]s et [[solanine]], et des réactions [[allergie|allergiques]], pouvant aller jusqu'à un [[choc anaphylactique]]. Ce phénomène relativement rare d'[[allergie alimentaire]] est dû à la présence dans les tomates mûres de protéines de liaison avec les [[Superfamille des immunoglobulines|immunoglobulines]] E, dont le taux tend à augmenter avec le mûrissement du fruit<ref>Yasuto Kondo, Atsuo Urisu, Reiko Tokuda, ''Identification and Characterization of the Allergens in the Tomato Fruit by Immunoblotting'', International Archives of Allergy and Immunology, 2001;126:294-299, [http://content.karger.com/ProdukteDB/produkte.asp?Aktion=ShowAbstract&ArtikelNr=000049526&Ausgabe=227661&ProduktNr=224161 Free Abstract] {{en}}</ref>.
{{référence nécessaire|Elle peut aussi être utilisée pour faire disparaître l'odeur pestilentielle du [[putois]] (ou [[mouffette]]) sur un animal de compagnie. Le jus de tomate constitue un bon remède contre cette odeur. Toutefois, pour être vraiment efficace, le jus doit sécher sur le poil de l’animal (le chien), puis être rincé}}.


Les tomates fraîches peuvent être contaminées par la [[salmonella|salmonelle]]. Cela s'est notamment produit en Amérique du Nord, vers la fin du printemps 2008 (à partir du {{date-|16 avril}}), entraînant leur retrait des grandes chaînes de restauration et de certains magasins. Aux États-Unis, on recensait au {{date-|11 juin 2008}}, dans 23 États, au moins 228 cas d'intoxications par la salmonelle dus à la consommation de tomates contaminées, provoquant 25 hospitalisations<ref>[http://www.time.com/time/health/article/0,8599,1814151,00.html ''Rooting Out the Rotten Tomatoes''], ''Time, Health & Science'', 12 juin 2008, consulté le 11 mai 2009.</ref>. Au Canada, aucun cas n'a été rapporté, cependant, par mesure de précaution, les grandes chaînes de restauration, telles que [[McDonald's]] et [[KFC]], avaient décidé de retirer temporairement les tomates de leur menu<ref>[http://www2.canada.com/calgaryherald/news/city/story.html?id=0c30bbc6-5fa0-41c2-9148-f57e622c0cdd ''Tomatoes taken off menus''], ''Calgary Herald'', 11 juin 2008, consulté le 11 mai 2009.</ref>.
== Aspects culturels ==


[[Fichier:Mold on tomatoes (proxy).jpg|vignette|Moisissures sur tomates mûres.|alt=]]
=== La légende de la {{guil|pomme d'amour}} ===
Les tomates trop mûres peuvent être sujettes à diverses moisissures, comme ''[[Penicillium expansum]]'', et contenir de ce fait des [[mycotoxine]]s thermostables comme la [[patuline]]<ref>[http://aem.asm.org/cgi/content/abstract/38/2/267 J Harwig, P M Scott, D R Stoltz and B J Blanchfield, ''Toxins of molds from decaying tomato fruit.''], Applied and Environmental Microbiology. 1979 August; 38(2): 267-274, consulté le 30 ai 2009. {{en}}</ref>. Ces mycotoxines peuvent se retrouver dans des produits dérivés comme les jus de tomate.


Les tomates mises en vente peuvent parfois contenir des résidus de [[pesticide]]s. En France, selon les contrôles effectués par la [[Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes|DGCCRF]], cela concernait en 2004 48,5 % des échantillons analysés. Toutefois, seuls 3,5 % de ces échantillons dépassaient les [[Limite Maximale de Résidus|LMR]] (limites maximales de résidus) fixées au niveau national ou européen<ref>[http://www.observatoire-pesticides.gouv.fr/upload/bibliotheque/843162664968329972897600637049/DGCCRF_2004_annexe2.pdf ''Synthèse des résultats des plans de surveillance et de contrôles des résidus de pesticides dans les denrées d’origine végétale''], données 2004 (DGCCRF), Observatoire des Résidus de Pesticides. {{Pdf}}</ref>.
A [[Marmande]] ([[Lot-et-Garonne]]) la légende de la [[pomme d'amour]] raconte comment un galant rapporta {{guil|des isles}} les premières graines de tomate pour les offrir à sa belle<ref>[http://www.mairie-marmande.fr/fr/tomate/legende.htm la légende de la Pomme d'Amour], site officiel de la commune de Marmande, consulté le 20 mai 2009</ref>. Dans cette ville, la {{guil|Confrérie des chevaliers de la Pomme d'Amour}} s'attache à promouvoir et défendre la [[Marmande (tomate)|tomate de Marmande]].


=== Les fêtes de la tomate ===
=== Autres ===
Le [[marc de tomate]], sous-produit de la transformation industrielle des tomates, est parfois utilisé comme [[Alimentation du bétail|aliment du bétail]]<ref>[http://www.anac-anac.ca/files/T-3-162-Fr_1.pdf ''Aliments du bétail, circulaire à la profession.''], Agencecanadienne d'inspection des aliments. {{Pdf}}</ref>.
[[File:Tomatina.jpg|thumb|La ''tomatina'' à Buñol]]


Le [[purin]] de tomate, obtenu par macération de feuilles et tiges dans l'eau, serait efficace au jardin pour prévenir ou éloigner certains insectes parasites, notamment les pucerons<ref>[http://tomodori.com/phpBB2/viewtopic.php?t=4991&sid=2cb205c4c1368fb6f8453aa9c7f40564 ''Purin de Tomate (20 recettes anciennes de Lunéville -1)''], Tomodori, site sur les tomates anciennes, consulté le 30 mai 209.</ref>.
La tomate est aussi la seule munition utilisée pour la ''[[Tomatina]]'', bataille festive qui se déroule chaque année en août à [[Buñol]], commune [[Espagne|espagnole]] de la [[province de Valence]]<ref>[http://www.tomatina.es/ La Tomatina de Buñol, site officiel] {{es}}</ref>. Une fête similaire, la ''La Gran Tomatina Colombiana'', se déroule également en [[Colombie]] dans la commune de [[Municipalités de Colombie|Sutamarchán]] chaque année en juin depuis 2005<ref>[http://www.tomatinacolombiana.piczo.com/?cr=5 La Tomatina de Sutamarchán, site officiel] {{es}}</ref>.


Selon Victor Renaud<ref>Victor Renaud, ''Les tomates qui ont du goût'', Eugen Ulmer, Paris, 2006, {{p.|9}}.</ref>, une feuille de tomate froissée frottée sur la peau contribuerait à calmer la douleur en cas de [[piqûre d'insecte]].
=== La tomate dans la langue française ===
Comme celui d'autres fruits et légumes, le nom de la tomate a été attribué à un jour de l'année dans le [[calendrier républicain]], le 29 [[vendémiaire]].


== Aspects culturels ==
Dans la langue française une {{guil|tomate}} désigne un [[cocktail]] constitué d'un mélange de [[pastis]] et de [[sirop de grenadine]].
[[Image:Bilancia da cucina - Musei del cibo - Pomodoro - 270.jpg|vignette|Balance de cuisine en forme de tomate.]]
C'est aussi le nom d'une [[couleur]], le <font color="#DE2916">'''rouge tomate'''</font> (code HTML #DE2916).
L'allure caractéristique de la tomate et l'ampleur de sa consommation induisent son usage comme thème dans la décoration et le design dans le domaine culinaire.
Dans le français familier du Québec, c'est aussi le dollar : ''j'ai eu une amende de 500 tomates !''.


=== La fruit des loups ===
Expressions, en rapport avec la couleur rouge :
Des illustrations des {{XVIe s}} et {{XVIIe s}} siècles montrent des humains changés en loups après avoir ingéré, les nuits de [[pleine lune]], ce fruit alors défendu car réputé très dangereux<ref name=":5" />, parfois appelé en Allemagne « la pêche des loups »<ref name=":4" />.
* {{guil|être rouge comme une tomate}}, c'est être [[rougeur|rouge]] de honte,
* {{guil|écraser des tomates}}, c'est avoir ses [[Menstruation|règles]]<ref>Claude Duneton, Sylvie Claval, ''Le bouquet des expressions imagées, encyclopédie thématique des expressions figurées de la langue française'', Le Seuil, Paris, 1990 {{ISBN|2-02-009958-6}}, p. 115.</ref>.


=== La tomate dans l'art ===
=== La légende de la « pomme d'amour » ===
Des visions érotogènes suscitées par des Français avaient nommé la tomate « pomme d'amour », sans doute engendrées par les [[Alcaloïde|alcaloïdes]] présents dans le fruit<ref name=":4" />.
Les formes arrondies de la tomate ont inspiré en 1971 au designer [[Eero Aarnio]] le dessin du {{guil|fauteuil tomate}} ''(tomato chair)'' <ref>[http://www.eero-aarnio.com/25/Objects/Tomato_Chair.htm ''Tomato Chair by Eero Aarnio 1971''] sur le site officiel d'Eero Aarnio, consulté le 22 mai 2009{{en}}</ref>.


À [[Marmande]] ([[Lot-et-Garonne]]) la légende de la [[pomme d'amour]] raconte comment un galant rapporta « des isles » les premières graines de tomate pour les offrir à sa belle<ref>[http://www.mairie-marmande.fr/fr/tomate/legende.htm la légende de la Pomme d'Amour], site officiel de la commune de Marmande, consulté le 20 mai 2009</ref>. Dans cette ville, la « Confrérie des chevaliers de la Pomme d'Amour » s'attache à promouvoir et défendre la [[Marmande (tomate)|tomate de Marmande]].
Dans un registre humoristique, [[Alphonse Allais]] intitula en 1882 un tableau abstrait uniformément rouge {{guil|Récolte de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la Mer Rouge}}<ref>[http://alph-allais.perso.libertysurf.fr/peinture.html#Tomate ''Les oeuvres picturales d'Alphonse Allais''], Alphonse Allais, site personnel.</ref>.


=== Symbolique ===
=== Les fêtes de la tomate ===
De nombreuses fêtes de la tomate sont organisées dans le monde, notamment aux États-Unis, en Europe et dans divers pays comme Israël, l'Argentine ou l'Australie. Ce sont souvent des « fêtes des plantes » axées sur la tomate et souvent d'autres légumes dans lesquelles sont présentés des fruits de nombreuses variétés, des concours des plus belles tomates, et qui sont l'occasion pour les passionnés d'échanger des semences ou de découvrir de nouvelles recettes.
Chez les [[Bambaras]], peuple d'[[Afrique de l'Ouest]] ([[Mali]], [[Sénégal]], [[Guinée]]), la tomate est un symbole de [[fécondité]], et les couples doivent en manger avant de s'unir<ref>Jean-Luc Hennig, ''Dictionnaire littéraire et érotique des fruits et légumes'', Albin Michel, Paris, 1994, {{ISBN|2-226-06892-9}}, p. 481.</ref>.


En France, une « fête de la tomate et des légumes anciens » se tient depuis quelques années à la mi-septembre à [[Haverskerque]] ([[Nord (département français)|Nord]])<ref>[http://www.commune-haverskerque.fr/spip.php?article281 ''Fête de la tomate et des légumes anciens, {{3e}} édition''], site officiel de Haverskerque, consulté le 4 juin 2009</ref>. À [[Gunnedah]] ([[Nouvelle-Galles du Sud]]) en Australie, la ''National Tomato Competition'' organisée en janvier est un concours de la plus grosse tomate<ref>[http://www.infogunnedah.com.au/tourism/cal_of_events_display.php?id=307 {{langue|en|texte=''Calendar of events''}}], site officiel de Gunnedah, consulté le 4 juin 2009{{en}}</ref>.
La tomate est l'[[plante-emblème|emblème]], fruit ou légume officiel, de plusieurs États américains<ref>[http://www.netstate.com/states/tables/state_fruit.htm ''Official State Fruit''], Netstate, consulté le 15 mai 2009 {{en}}</ref> :
* [[Arkansas]] (fruit et légume officiel), il s'agit d'une variété à fruits roses, la ''South Arkansas Vine Ripe Pink Tomato'',
* [[Louisiane]] (légume officiel), variété ''Creole tomato'',
* [[New-Jersey]] (légume officiel),
* [[Ohio]] (fruit officiel),
* [[Tenessee]] (fruit officiel).
[[Fichier:SP nl logo 2006.svg|thumb|right|upright=1|[[Logo]] du parti socialiste néerlandais]]
En outre, le jus de tomate est la boisson officielle de l'Ohio.


Celle qui est organisée chaque année en août à [[Bunyol]], commune [[Espagne|espagnole]] de la [[province de Valence]]<ref>[http://www.tomatina.es/ La Tomatina de Buñol, site officiel] {{es}}</ref>, la ''[[Tomatina]]'', se distingue par son caractère de bataille festive dans laquelle les seules munitions utilisées sont des tomates bien mûres. Une fête similaire, ''La Gran Tomatina Colombiana'', se déroule en [[Colombie]] dans la commune de [[Municipalités de Colombie|Sutamarchán]], chaque année en juin depuis 2005<ref>[http://www.tomatinacolombiana.piczo.com/?cr=5 La Tomatina de Sutamarchán, site officiel] {{es}}</ref>.
Le [[Parti socialiste (Pays-Bas)|parti socialiste]] [[Pays-bas|néerlandais]] a adopté comme symbole une tomate rouge qui figure dans son logo.


=== La tomate dans la langue française ===
== Fruit ou légume ? ==
Comme celui d'autres fruits et légumes, le nom de la tomate est attribué au 28 [[vendémiaire]] du [[calendrier républicain]] ou révolutionnaire français<ref>[[Fabre d'Églantine|Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine]], [https://books.google.fr/books?id=vVtWj-W-KP8C&printsec=frontcover&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false ''Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française''], {{p.|19}}.</ref>, généralement chaque {{date-|19 octobre}} du [[calendrier grégorien]].
D'un point de vue [[botanique]], la tomate est indiscutablement un [[fruit]], puisqu'elle dérive, y compris ses [[graine]]s, de la transformation de l'[[ovaire (botanique)|ovaire]] d'une [[Magnoliophyta|plante à fleurs]]. Cependant, d'un point de vue [[cuisine|culinaire]], elle n'a pas le même goût sucré que les fruits consommés comme tels, le plus souvent à la fin du repas, et est généralement servie, comme [[légume]], dans des préparations salées, en entrée ou en [[salade (mets)|salade]], ou en accompagnement du plat principal. L'origine de la controverse vient du fait que les tomates sont traitées comme des fruits dans les pratiques de conserve domestique.
Les tomates ont en effet une acidité suffisante pour être préparées à l'eau plutôt que dans un stérilisateur à vapeur comme c'est le cas pour les {{guil|légumes}}.


Dans la langue française une ''tomate'' désigne un [[cocktail]] constitué d'un mélange de [[pastis]] et de [[sirop de grenadine]]. C'est aussi le nom d'une [[couleur]], le [[rouge tomate]] (code HTML #DE2916)<ref>[http://www.code-couleur.com/dictionnaire/couleur-r.html Couleurs commençant par R], Dictionnaire des couleurs.</ref>.
Cette controverse a eu des implications légales aux [[États-Unis]]. En 1887, des [[droit de douane|droits de douane]] appliqués aux légumes mais pas aux fruits ont fait du statut de la tomate un sujet d'importance au regard de la loi. La [[Cour suprême des États-Unis]] mit fin à la controverse le 10 mai 1893 en déclarant que la tomate était un légume, selon la définition populaire qui classe les légumes, généralement servis au cours du repas et non au dessert, en fonction de leur utilisation (''[[Nix v. Heden]]'' (149 U.S. 304))<ref>{{cite web|url=http://www.vegparadise.com/highestperch8.html |titre=Vegetarians in Paradise/Tomato History, Tomato Nutrition, Tomato Recipe |publisher=Vegparadise.com |date= |accessdate=2009-04-02}}</ref>.
La décision s'applique seulement à l'interprétation du tarif douanier du 3 mars 1883 et la Cour ne prétend pas reclasser la tomate pour d'autres considérations que celles relatives au paiement de taxes douanières.


Expressions, en rapport avec la couleur rouge :
La tomate a été choisie comme [[plante-emblème|légume-emblème]] officiel par l'État du [[New Jersey]]. L'[[Arkansas]] en revanche n'a pas tranché entre fruit et légume en faisant de la variété ''South Arkansas Vine Ripe Pink Tomato'' à la fois le fruit-emblème et le légume-emblème de l'État, dans une décision unique citant ses usages culinaires et la classification botanique. En 2006, la chambre des représentants de l'Ohio adopta une loi qui devait déclarer la tomate comme le fruit-emblème de l'État, mais elle ne fut pas ratifiée par le Sénat et il fallu attendre avril 2009 pour qu'une nouvelle loi fasse de la tomate le fruit officiel de l'[[Ohio]]<ref>[http://www.netstate.com/states/symb/fruit/oh_tomato.htm ''Adoption of the Ohio State Fruit''], Netstate.com {{en}}</ref>. Le jus de tomate est depuis 1965 la boisson officielle de l'Ohio. [[A.W. Livingston]], originaire de Reynoldsburg (Ohio), a joué un grand rôle dans la popularisation de la tomate vers la fin des années 1800.
* « être rouge comme une tomate », c'est être [[rougeur|rouge]] de honte,
* « écraser des tomates », c'est avoir ses [[Menstruation|règles]]<ref>Claude Duneton, Sylvie Claval, ''Le bouquet des expressions imagées, encyclopédie thématique des expressions figurées de la langue française'', Le Seuil, Paris, 1990 {{ISBN|2-02-009958-6}}, {{p.|115}}.</ref>.


=== La tomate dans la littérature ===
Du fait de la définition scientifique du fruit, la tomate reste considérée comme un fruit aux États-Unis dès lors qu'il ne s'agit pas de questions douanières. Ce n'est d'ailleurs pas le seul fruit botanique consommé comme légume : l'[[aubergine]], le [[concombre]] et les [[courge]]s de toutes sortes partagent la même ambiguïté.
[[Georges Perec]] illustre l'importance de la [[symbolique]] de la tomate dans l'[[art lyrique]] dans son inénarrable « Mise en évidence expérimentale d'une organisation tomatotopique chez la soprano (Cantatrix sopranica L.) »<ref>[http://www.bevernage.com/humour/tomatotopic.htm « Mise en évidence expérimentale d'une organisation tomatotopique chez la soprano(Cantatrix sopranica L.) »]</ref> dont la version anglaise est publiée au [[Éditions du Seuil|Seuil]] dans la collection « La librairie du {{s-|XX}} » sous le titre ''Cantatrix sopranica L. et autres écrits scientifiques''.


== Tomates et records ==
=== La tomate dans l'art ===
[[Fichier:Still Life of Artichokes and Tomatoes in a Landscape).jpg|vignette|Tableau montrant des tomates rouges, par L. Meléndez ({{XVIIIe s}})]]
[[Image:Tomatotree.JPG|thumb|La pied de tomate tel qu'il est vu par les passagers du circuit ''[[Living with the Land]]'' à [[Epcot]].]]
La tomate est présente dans plusieurs [[Nature morte|natures mortes]] italiennes et espagnoles du {{s2|XVII|XVII}}<ref>{{Lien web|titre=La tomate dans la peinture… Un fruit exotique|url=http://enigm-art.blogspot.com/2013/01/la-tomate-dans-la-peinture.html|site=enigm-art.blogspot.com|date=10 janvier 2013}}</ref>. À titre d'illustration, on peut citer la ''[[Nature morte aux concombres et tomates]]'' du peintre espagnol [[Luis Meléndez]].


[[Pablo Picasso]] a peint en {{date-|août 1944}} une série de neuf tableaux représentant un plant de tomate sur le rebord d'une fenêtre. Réalisées dans l'appartement de son ancienne compagne, [[Marie-Thérèse Walter]] et de sa fille [[Maya Widmaier-Picasso|Maya]] à Paris, où le peintre s'était réfugié pendant les combats pour la [[Libération de Paris|Libération de la capitale]], ces peintures sont, selon [[Jean Sutherland Boggs]], « une [[métaphore]] pittoresque et décorative de la nécessité pour l'être humain de survivre et prospérer même sous les contraintes de la guerre »<ref>[http://www.christies.com/LotFinder/lot_details.aspx?intObjectID=4807458 Pablo Picasso, ''Plant de tomate''], [[Christie's]], consulté le 5 juin 2009. {{en}}</ref>.
L'immense pied de tomate qui pousse dans les serres expérimentales du [[Walt Disney World Resort|parc Disney d'Orlando]] en [[floride]] est probablement le plus grand du monde. La plante a été reconnue par le [[Livre Guinness des records]] pour sa production de {{formatnum:32000}} tomates d'un poids total de 522&nbsp;kg. Elle produit des milliers de tomates en même temps sur un seul pied. Yong Huang, directeur de science agricole à [[Epcot]], a découvert ce plant unique à [[Pékin]] (Chine). Huang en rapporta des graines à Epcot et fit construire une serre spécialisée. Les tomates, qui ont la taille d'une balle de golf, sont servies dans les restaurants du parc Disney. Les visiteurs peuvent voir ce pied de tomate record en empruntant le parcours en bateau ''[[Living with the Land]]'' du parc d'Epcot<ref>[http://www.wdwnews.com/ViewImage.aspx?ImageID=101932 ''A World Record! The only single vine "tomato tree" growing in the U.S. sets a record at The Land pavilion at Epcot''], Walt Disney World News. {{en}}</ref>.


[[Fichier:Andy Warhol Campbell's Soup Cans (MoMA - New York).jpg|vignette|''{{lang|en|[[Campbell's Soup Cans]]}}'', l'œuvre exposée au [[Museum of Modern Art]] de New York.|alt=]]
La plus grosse tomate jamais récoltée pesait 3,51&nbsp;kg. Cette tomate de la variété 'Delicious' fut cueillie aux [[États-Unis]] en 1986 dans sa [[serre]] à [[Edmond (Oklahoma)|Edmond]] ([[Oklahoma]]) par un certain Gordon Graham<ref>[http://www.tomatocasual.com/2007/09/05/world%E2%80%99s-largest-tomato/ ''World’s Largest Tomato''], Tomato Casual, consulté le 24 mai 2009. {{en}}</ref>.


En 1962, [[Andy Warhol]] a produit une œuvre intitulée ''[[Campbell's Soup Cans]]'', constituée d'une série de 32 tableaux représentant une série de boîtes de soupes rouge et blanche de la société Campbell, au premier rang desquelles la [[soupe de tomate]].


Les formes arrondies de la tomate ont inspiré en 1971 au designer finlandais [[Eero Aarnio]] le dessin du « fauteuil tomate » ''(tomato chair)''<ref>{{en}} ''[https://eeroaarnio.com/products/chairs/tomato/ Tomato Chair by Eero Aarnio 1971]'', site officiel d'Eero Aarnio (consulté le 21 décembre 2023).</ref>.
== Notes ==
<references group="N"/>


Dans un registre humoristique, [[Alphonse Allais]] intitula en 1882 un tableau abstrait uniformément rouge « Récolte de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la Mer Rouge »<ref>[http://alph-allais.perso.libertysurf.fr/peinture.html#Tomate ''Les œuvres picturales d'Alphonse Allais''], Alphonse Allais, site personnel.</ref>.
== Sources et références ==
{{Références|colonnes=2}}


== Voir aussi ==
=== Symbolique ===
Chez les [[Bambaras]], peuple d'[[Afrique de l'Ouest]] ([[Mali]], [[Sénégal]], [[Guinée]]), la tomate est un symbole de [[fécondité]], et les couples doivent en manger avant de s'unir<ref>Jean-Luc Hennig, ''Dictionnaire littéraire et érotique des fruits et légumes'', Albin Michel, Paris, 1994, {{ISBN|2-226-06892-9}}, {{p.|481}}.</ref>.


La tomate est l'[[plante-emblème|emblème]], fruit ou légume officiel, de plusieurs États américains<ref>[http://www.netstate.com/states/tables/state_fruit.htm ''Official State Fruit''], Netstate, consulté le 15 mai 2009 {{en}}</ref> :
=== Articles connexes ===
* [[Arkansas]] (fruit et légume officiel), il s'agit d'une variété à fruits roses, la ''South Arkansas Vine Ripe Pink Tomato ;''
* [[Tomate cerise]]
* [[Louisiane]] (légume officiel), variété ''Creole tomato ;''[[Fichier:Socialistische Partij (nl 2006) Logo.svg|vignette|upright=1|[[Logotype|Logo]] du parti socialiste néerlandais.|alt=]]
* [[Marmande (tomate)|Tomate de Marmande]]
* [[New Jersey]] (légume officiel) ;
* [[Sauce tomate]]
* [[Ohio]] (fruit officiel)<ref name="Ohio">{{Lien web|langue=en|url=http://www.sos.state.oh.us/sos/ProfileOhio/SymbolsofOhio.aspx|titre=Symbols of Ohio|série=Profile Ohio|éditeur=site officiel de l’État de [[Ohio]]|consulté le=3 avril 2017|archiveurl=https://web.archive.org/web/20160122205829/http://www.sos.state.oh.us/sos/ProfileOhio/SymbolsofOhio.aspx|archivedate=22 janvier 2016}}.</ref> ;
* [[Ketchup]]
* [[Tennessee]] (fruit officiel).
* [[Jus de tomate]]
En outre, le jus de tomate est la boisson officielle de l'Ohio<ref name="Ohio"/>.
* [[Double concentré de tomates]]
* [[Liste de spécialités à base de tomate]]


Le [[Parti socialiste (Pays-Bas)|parti socialiste]] [[Pays-Bas|néerlandais]] a adopté comme symbole une tomate rouge qui figure dans son logo.
* [[Tomate en arbre]] ''(Cyphomandra betacea)''
* [[Tomatina]], une fête annuelle à [[Buñol]] ([[province de Valence]] en [[Espagne]]) qui consiste en une bataille de tomates.
* [[Vallée de San Joaquin]], centre important de production de tomates (et de fruits et légumes en général) aux États-Unis


=== Bibliographie ===
== Fruit ou légume ? ==
{{Article détaillé|Légume-fruit}}
[[Fichier:Tomatoes 4.jpg|vignette|Tomates.|alt=]]
La tomate dérive, y compris ses [[graine]]s, de la transformation de l'[[ovaire (botanique)|ovaire]] d'une [[Magnoliophyta|plante à fleurs]]. Cependant, d'un point de vue [[cuisine|culinaire]], elle n'a pas le même goût sucré que les fruits consommés comme tels, le plus souvent à la fin du repas, et est généralement servie, comme [[légume]], dans des préparations salées, en entrée ou en [[salade (mets)|salade]], ou en accompagnement du plat principal. L'origine de la controverse vient du fait que les tomates sont traitées comme des fruits dans les pratiques de conserve domestique. Les tomates ont en effet une acidité suffisante pour être préparées à l'eau plutôt que dans un stérilisateur à vapeur comme c'est le cas pour les « légumes ».


Cette controverse a eu des implications légales aux [[États-Unis]]. En 1887, des [[droit de douane|droits de douane]] appliqués aux légumes mais pas aux fruits ont fait du statut de la tomate un sujet d'importance au regard de la loi. La [[Cour suprême des États-Unis]] mit fin à la controverse le {{date-|10 mai 1893}} en déclarant que la tomate était un légume, selon la définition populaire qui classe les légumes, généralement servis au cours du repas et non au dessert, en fonction de leur utilisation (''[[Nix v. Heden]]'' (149 U.S. 304))<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.vegparadise.com/highestperch8.html|titre=Vegetarians in Paradise/Tomato History, Tomato Nutrition, Tomato Recipe|éditeur=Vegparadise.com|date=|consulté le=2009-04-02}}</ref>. La décision s'applique seulement à l'interprétation du tarif douanier du {{date-|3 mars 1883}} et la Cour ne prétend pas reclasser la tomate pour d'autres considérations que celles relatives au paiement de taxes douanières.
* {{Ouvrage | titre = Maladies de la tomate, observer, identifier, lutter | éditeur = INRA éditions |collection = | auteur = Dominique Blancard | langue = français | année = 1988 | lieu = Paris | publi = | pages = 232 | isbn = 2-7380-0087-8 | oclc = | commentaire = |id=Blancard }}


La tomate a été choisie comme [[plante-emblème|légume-emblème]] officiel par l'État du [[New Jersey]]. L'[[Arkansas]] en revanche n'a pas tranché entre fruit et légume en faisant de la variété ''South Arkansas Vine Ripe Pink Tomato'' à la fois le fruit-emblème et le légume-emblème de l'État, dans une décision unique citant ses usages culinaires et la classification botanique. En 2006, la chambre des représentants de l'Ohio adopta une loi qui devait déclarer la tomate comme le fruit-emblème de l'État, mais elle ne fut pas ratifiée par le Sénat et il fallut attendre {{date-|avril 2009}} pour qu'une nouvelle loi fasse de la tomate le fruit officiel de l'[[Ohio]]<ref>[http://www.netstate.com/states/symb/fruit/oh_tomato.htm ''Adoption of the Ohio State Fruit''], Netstate.com {{en}}</ref>. Le jus de tomate est depuis 1965 la boisson officielle de l'Ohio. [[Alexander W. Livingston]], originaire de [[Reynoldsburg]] (Ohio), a joué un grand rôle dans la popularisation de la tomate vers la fin des années 1800.
* {{Ouvrage | titre = Tomate | éditeur = Le Chêne |collection = | auteur = Lyndsay Mikanowski, Patrick Mikanowski et Jean-Louis Guillemin | langue = français | année = 1999 | lieu = Paris | publi = | pages = 191 | isbn = 2-8427-7155-9 | oclc = | commentaire = |id=Mikanowski}}


Du fait de la définition scientifique du fruit, la tomate reste considérée comme un fruit aux États-Unis dès lors qu'il ne s'agit pas de questions douanières. Ce n'est d'ailleurs pas le seul fruit botanique consommé comme légume : l'[[aubergine]], le [[concombre]] et les [[courge]]s de toutes sortes partagent la même ambiguïté.
* {{Ouvrage | titre =The Tomato in America: Early History, Culture, and Cookery| éditeur = University of South Carolina Press |collection = | auteur = Andrew F. Smith | langue = anglais | année = 2001 | lieu = Columbia | publi = | pages = 224 | isbn = 0252070097 | oclc = | commentaire = |id=Smith }}


== Records ==
* {{Ouvrage | titre = La tomate in Encyclopédie du potager| éditeur = [[Actes Sud]] |collection = | auteur = Jean-Luc Daneyrolles | langue = français | année = 2003 | lieu = Arles | publi = | pages = 26 | isbn = 2-7427-4615-3 | oclc = | commentaire = |id=Daneyrolles}}
[[Fichier:Tomatotree.JPG|vignette|Le pied de tomate tel qu'il est vu par les passagers du circuit ''[[Living with the Land]]'' à [[Epcot]].]]


L'immense pied de tomate qui pousse dans les serres expérimentales du [[Walt Disney World Resort|parc Disney d'Orlando]] en [[Floride]] est probablement le plus grand du monde. La plante a été reconnue par le [[Livre Guinness des records]] pour sa production de {{formatnum:32000}} tomates d'un poids total de {{unité|522|kg}}. Elle produit des milliers de tomates en même temps sur un seul pied. Yong Huang, directeur de science agricole à [[Epcot]], a découvert ce plant unique à [[Pékin]] (Chine), où il a été créé par [[Hybride|hybridation]]<ref>Y. Demeure, [http://sciencepost.fr/2016/07/voici-loctopus-tree-plus-grand-plant-de-tomates-monde/ Voici l’Octopus Tree : le plus gros plant de tomates au monde !], SciencePost, 17 juillet 2016</ref>. Huang en rapporta des graines à Epcot et fit construire une serre spécialisée. Les tomates, qui ont la taille d'une balle de golf, sont servies dans les restaurants du parc Disney. Les visiteurs peuvent voir ce pied de tomate record en empruntant le parcours en bateau ''[[Living with the Land]]'' du parc d'Epcot<ref>{{Lien brisé|consulté le=2013-03-29|url=http://www.wdwnews.com/ViewImage.aspx?ImageID=101932|titre=''A World Record! The only single vine "tomato tree" growing in the U.S. sets a record at The Land pavilion at Epcot''}}, Walt Disney World News. {{en}}</ref>.
* {{Ouvrage | titre = Tomates, je vous aime| éditeur = Le Sureau |collection = | auteur = Mireille Gayet, Valérie Gaudant, Nathalie Gaudant | langue = français | année = 2004 | lieu = Méolans-Revel | publi = | pages = 70 | isbn = 2-911328-13-2 | oclc = | commentaire = }}


La plus grosse tomate jamais récoltée pesait {{unité|3.814|kg}}. Cette tomate de la variété 'Big Zac' fut cueillie aux [[États-Unis]] en 2014 par un certain Dan McCoy dans sa serre au [[Minnesota]]<ref>{{Lien web |titre=La culture des Tomates {{!}} Conseils Graines Bocquet |url=https://www.graines-bocquet.fr/conseils/conseil/1001_la-culture-des-tomates.html?page_type=post#:~:text=Le%20record%20du%20monde%20de,Fabrice%20Boudyo%20avec%203,795%20kg. |site=www.graines-bocquet.fr |consulté le=2021-02-01}}</ref>.
* {{Ouvrage | titre = Tomates d'hier et d'aujourd'hui | éditeur = Hoëbeke |collection = | auteur = Louis Albert de Broglie et Dominique Guéroult, Marc Dantan (photographies) | langue = français | année = 2005 | lieu = Paris | publi = | pages = 143 | isbn = 2-84230-241-9 | oclc = | commentaire = |id=Broglie-Guéroult}}


La plus grosse tomate de France pesait {{unité|3.795|kg}}. Cette tomate qui est aussi de la variété 'Big Zac' fut cueillie en 2015 en serre par un certain Fabrice Boudyo à [[Carsac-de-Gurson]] en [[Dordogne (département)|Dordogne]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La plus grosse tomate d'Europe récoltée en Dordogne |url=https://www.francebleu.fr/infos/insolite/le-plus-grosse-tomate-d-europe-recoltee-en-dordogne-1446645981 |site=France Bleu |date=2015-11-04 |consulté le=2021-02-01}}</ref>.
* {{Ouvrage | titre = La culture de la tomate, production, transformation et commercialisation, cinquième édition révisée | éditeur = Agromisa Foundation |collection =Agrodok | auteur = Shankara Naika, Barbara van Dam, Arwen Florijn| langue = français | année = 2005 | lieu = Wageningen | publi = | pages = 105 | isbn = 90-8573-044-9 | oclc = | commentaire = disponible [http://www.anancy.net/documents/file_fr/17-f-2005-screen.pdf en ligne] {{pdf}}|id=Agromisa}}


== Voir aussi ==
* {{Ouvrage | titre = Les tomates qui ont du goût : Comment les choisir et les cultiver facilement | éditeur = Eugen Ulmer |collection =Comment les choisir et les cultiver | auteur = Victor Renaud | langue = français | année = 2006 | lieu = Paris | publi = | pages = 95 | isbn = 2-8413-8252-4 | oclc = | commentaire = |id=Renaud}}
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pascal Antigny|auteur2=|titre=Guide des tomates:250 variétés à cultiver et à déguster|éditeur=Delachaux et Niestlé|lieu=Paris|année=2021|pages totales=330|passage=|isbn=2-6030-2780-8|bnf=|présentation en ligne=https://catalogue.snhf.org/cgi-bin/koha/opac-detail.pl?biblionumber=12095}}
* Jean-Yves Maisonneuve, ''Petit Précis de Pomodoro'', éd. du Pétrin, 2018 {{ISBN|979 10 94184 073}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dominique Blancard|titre=Maladies de la tomate, observer, identifier, lutter|lieu=Paris|éditeur=INRA éditions|année=1988|pages totales=232|isbn=2-7380-0087-8|id=Blancard}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Galas|titre=De la pomme d'amour à la tomate|lieu=Avignon|éditeur=A. Barthélémy|collection=du goût et de l'usage|année=1998|pages totales=159|isbn=2-87923-093-4|id=Galas}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Lyndsay Mikanowski, Patrick Mikanowski (photographies de Jean-Louis Guillermin|titre=Tomate|lieu=Paris|éditeur=éd. du Chêne|année=1999|pages totales=192|isbn=2-84277-155-9|id=Mikanowski}}
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Tomate, pour un produit de qualité|lieu=Paris|éditeur=[[Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes|CTIFL]]|collection=Hortipratic|année=2000|pages totales=221|isbn=2-87911-128-5|id=Galas}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Andrew F. Smith|titre=The Tomato in America|sous-titre=Early History, Culture, and Cookery|lieu=Columbia|éditeur=University of South Carolina Press|année=2001|pages totales=224|isbn=0-252-07009-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=e82QWB89_sIC&printsec=frontcover|id=Smith}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Luc Daneyrolles|titre=La tomate in Encyclopédie du potager|lieu=Arles|éditeur=[[Éditions Actes Sud|Actes Sud]]|année=2003|pages totales=26|isbn=2-7427-4615-3|id=Daneyrolles}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Mireille Gayet|auteur2=Valérie Gaudant|auteur3=Nathalie Gaudant|titre=Tomates, je vous aime|sous-titre=[dans tous vos états]|lieu=Méolans-Revel|éditeur=Le Sureau|année=2004|pages totales=70|isbn=2-911328-13-2}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Louis Albert de Broglie et Dominique Guéroult, Marc Dantan (photographies)|titre=Tomates d'hier et d'aujourd'hui|lieu=Paris|éditeur=[[Hoëbeke]]|année=2005|pages totales=143|isbn=2-84230-241-9|id=Broglie-Guéroult}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Louis Albert de Broglie et Dominique Guéroult|titre=Les tomates du prince jardinier|sous-titre=650 variétés et leurs recettes|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Michel Lafon|Michel Lafon]]|année=2012|pages totales=250|isbn=978-2-7499-1664-4|isbn2=2-7499-1664-X|id=Broglie}}
* Blaise Leclerc, Jean-Jacques Raynal, ''Elles sont bonnes mes tomates !, ''Terre vivante, 2014, 120p. {{ISBN|978-2-36098-121-2}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Shankara Naika, Barbara van Dam, Arwen Florijn|titre=La culture de la tomate, production, transformation et commercialisation, cinquième édition révisée|lieu=Wageningen|éditeur=Agromisa Foundation|collection=Agrodok|année=2005|pages totales=105|isbn=90-8573-044-9|id=Agromisa}}{{Commentaire biblio|disponible [http://www.anancy.net/documents/file_fr/17-f-2005-screen.pdf en ligne] {{pdf}}}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Victor Renaud|titre=Les tomates qui ont du goût : Comment les choisir et les cultiver facilement|lieu=Paris|éditeur=Eugen Ulmer|collection=Comment les choisir et les cultiver|année=2006|pages totales=95|isbn=2-84138-252-4|id=Renaud}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Marie Polèse|titre=La culture des tomates|lieu=Paris|éditeur=Artémis|collection=Les clefs du jardinage|année=2007|pages totales=95|isbn=978-2-84416-553-4|isbn2=2-84416-553-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=nU8Qp7bQUKcC&printsec=frontcover|id=Polèse}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Liliane Otal (texte), Pierre Bordet (photographies)|titre=La cuisine de la tomate|lieu=Bordeaux|éditeur=Sud-Ouest|collection=Couleur cuisine|année=2007|pages totales=63|isbn=978-2-87901-760-0|isbn2=2-87901-760-2|id=Otal}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Baptiste Malet|titre=L'Empire de l'or rouge|sous-titre=enquête mondiale sur la tomate d'industrie|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2017|pages totales=288|isbn=978-2-213-68185-6}}
* {{Article |langue=fr |prénom=Esther |nom=Katz |titre=Deux solanées rouges de l'Amérique à l'Europe : piment et tomate |périodique=[[Cahiers d'Outre-Mer]] : revue de géographie de Bordeaux |volume={{45e|année}} |numéro=179-180 : |titre numéro=Les plantes américaines à la conquête du monde |mois=juillet – décembre |année=1992 |pages=287-302 |lire en ligne=http://www.persee.fr/docAsPDF/caoum_0373-5834_1992_num_45_179_3445.pdf |format=fac-similé |consulté le=2 mai 2017 |libellé=Katz 1992}}.
* {{Article |langue=fr |prénom=Marie |nom=Sautron |titre=Les images olfactives et gustatives du discours poétique des anciens Mexicains |périodique=Caravelle : cahiers du monde hispanique et luso-brésilien |numéro=81 |année=2003 |pages=29-47 |doi=10.3406/carav.2003.1438 |lire en ligne=http://www.persee.fr/docAsPDF/carav_1147-6753_2003_num_81_1_1438.pdf |format=fac-similé |consulté le=2 mai 2017 |libellé=Sautron 2003}}.
* {{Ouvrage|auteur1=François-Régis Gaudry avec Alessandra Pierini, Stephane Solier, Ilaria Brunetti|titre=On va déguster l'Italie|lieu=Vanves|éditeur=Hachette Livre (marabout)|date=2020|pages totales=464|isbn=978-2-501-15180-1}}.


=== Articles connexes ===
* {{Ouvrage | titre = La culture des tomates | éditeur = Artémis |collection =Les clefs du jardinage | auteur = Jean-Marie Polèse | langue = français | année = 2007 | lieu = Paris | publi = | pages = 95 | isbn = 2-8441-6553-2 | oclc = | commentaire = |id=Polèse}}
* [[Hémérochorie]] : diffusion des plantes par la culture.

* [[Solanaceae]] : famille de la tomate.
* {{Ouvrage | titre = La cuisine de la tomate | éditeur = Sud-Ouest |collection =Couleur cuisine | auteur = Liliane Otal (texte), Pierre Bordet (photographies) | langue = français | année = 2007 | lieu = Bordeaux | publi = | pages = 63 | isbn = 2-87901-760-2 | oclc = | commentaire = |id=Otal}}
* [[Liste des variétés de tomates|Types de tomates]] : [[tomate ancienne]], [[tomate cerise]]...
* Dérivés de la tomate : [[jus de tomate]], [[double concentré de tomates]].
* [[Couteau à tomates]] : matériel de cuisine.
* Hybrides : [[pomate]] (tomate et [[pomme de terre]]).
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Solanum lycopersicum

Étapes de floraison, fructification et maturation d'une tomate.

La tomate (Solanum lycopersicum L.) est une espèce de plantes herbacées du genre Solanum de la famille des Solanacées, originaire du Mexique. Le terme désigne aussi son fruit charnu : la tomate se consomme comme un légume-fruit, crue ou cuite ; elle est devenue un élément incontournable de la gastronomie dans de nombreux pays, particulièrement dans les Amériques.

L'espèce compte quelques variétés botaniques, dont la « tomate cerise » et plusieurs milliers de variétés cultivées (cultivars identifiés par des appellations ou des marques commerciales).

La plante est cultivée en plein champ ou sous abri par les agriculteurs et les horticulteurs sous presque toutes les latitudes, sur une superficie de plus de quatre millions d'hectares. En volume, elle est le fruit le plus cultivé dans le monde. La tomate a donné lieu au développement d'une importante industrie de transformation, pour la fabrication de concentré, de sauce tomate, notamment de sauce ketchup, de jus de légumes et de conserves.

De grande importance économique, elle est l'objet de nombreuses recherches scientifiques. Elle est considérée comme une plante-modèle en génétique. Elle a donné naissance à la première plante génétiquement modifiée autorisée à la mise en culture et commercialisée de façon éphémère aux États-Unis dans les années 1990.

Étymologie

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Le substantif féminin[1],[2] « tomate » est un emprunt[1], d'abord par l'intermédiaire de l'espagnol[2] tomate puis par celui de diverses traductions[1], au nahuatl[1] (langue de la famille uto-aztèque) tomatl qui désignait le fruit de la tomatille (Physalis ixocarpa). Toutefois, le mot nahuatl xitoma(tl) (qui signifie « (le) nombril » et qui a donné en espagnol mexicain jitomate) désigne la tomate (Lycopersicon esculentum)[3],[4]. La première attestation de « tomate » en français date de 1598 dans la traduction de l'ouvrage de José de Acosta, Historia natural y moral de las Indias[5], par Robert Regnault[1],[6]. « Tomate » n'est entré dans le dictionnaire de l'Académie française qu'en 1835[7].

Le fruit s'est longtemps appelé « pomme d'amour », probablement en raison des alcaloïdes présents dans le fruit, avec un supposé effet aphrodisiaque, mais également « pomme d'or » — en italien pomi d'oro, en allemand goldapfel, de même sens —, du fait que les premières tomates cultivées étaient jaunes et de la taille d'une cerise[8],[7].

Le nom de la tomate figure dans les « mots sans frontière » recensés par Sergio Corrêa da Costa[9]. On le retrouve en effet dans de nombreuses langues avec de faibles variations phonétiques et orthographiques. On a ainsi dans les langues européennes : tomato en anglais, tomate en allemand, espagnol, français et portugais, tomată en roumain, tomat en danois, norvégien, suédois et estonien, tomaat en néerlandais, tomaquet en catalan, domates en turc, à l'exception notable de l'italien pomodoro, du polonais pomidor et du hongrois paradicsom[10]. En russe, les termes tomat (томат) et pomidor (помидор) sont interchangeables.

Solanum lycopersicum, le terme scientifique pour « tomate », est repris du grec ancien λύκος / lúkos, « loup », et du latin persicum, « pêche » : « pêche de loup », quand on pensait alors qu'il constituait un poison et que sa consommation transformait les humains en loups[8].

Description

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Appareil végétatif

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Système racinaire de la tomate.

Le plant de tomates est une plante herbacée sensible au froid, vivace en climat chaud, généralement annuelle. C'est une plante à croissance indéterminée, mais il existe des variétés à croissance déterminée, c'est-à-dire dont la fonction végétative, sur chaque tige, s'arrête précocement, puisque la tige se termine par un bouquet floral. Chez les variétés à port indéterminé, chaque bouquet floral est séparé par trois feuilles, et la plante peut croître ainsi indéfiniment. Chez les variétés à port déterminé, les inflorescences sont séparées par deux feuilles, puis une feuille, avant de se retrouver en position terminale sur la tige. La plante continue ensuite sa croissance non pas sur la tige principale, mais sur les tiges secondaires qui poussent à l'aisselle des feuilles (les « gourmands ») également de manière déterminée.

Son port, dressé en début de croissance, devient retombant ou semi-retombant au fil de la croissance et de la ramification des tiges, nécessitant des supports selon les types de culture.

Son système racinaire est de type pivotant à tendance fasciculée. Très dense et ramifié sur les trente premiers centimètres, il peut atteindre un mètre de profondeur.

Tomate multiloculaire.
Feuille de tomate (Solanum lycopersicum var. lycopersicum).

La tige est anguleuse, épaisse aux entrenœuds, pubescente. De consistance herbacée en début de croissance, elle tend à devenir un peu ligneuse en vieillissant. La croissance de la tige, monopodiale au début, devient sympodiale après 4 ou 5 feuilles, c'est-à-dire que les bourgeons axillaires donnent naissance à des ramifications successives, tandis que les bourgeons terminaux produisent des fleurs ou avortent. Les rameaux issus des bourgeons axillaires produisent des feuilles à chaque nœud et se terminent aussi par une inflorescence[11].

La tige et les feuilles portent deux types de poils : simples ou glanduleux, ces derniers contenant une huile essentielle qui donne son odeur caractéristique à la plante.

Les feuilles, alternes, longues de 10 à 25 cm, sont composées, imparipennées, et comprennent de cinq à sept folioles aux lobes très découpés. Le bord du limbe est denté. Les vieilles feuilles perdent leur pouvoir photosynthétique et deviennent même nuisibles pour la plante, responsables du retard de croissance des fruits. Les professionnels les coupent, ce qui nécessite beaucoup de main-d'œuvre puisque cette opération doit se renouveler toutes les semaines (feuilles au-dessus des fruits à récolter).

Il existe près de 300 variétés avec un feuillage très particulier nommées « tomates à feuille de type pomme de terre », dont par exemple la tomate Précoce de Quimper ou encore la tomate Matina. Elles présentent un feuillage plus « pendant », avec des feuilles beaucoup moins découpées et plus épaisses qui se composent seulement de trois folioles souvent gaufrées. Les feuilles ressemblent effectivement à celles des plants de pommes de terre.

Appareil reproducteur

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Fleur de tomate.

Les fleurs s'épanouissent du printemps à l'été (de fin mai à septembre dans l'hémisphère nord et dans l'hémisphère sud de fin novembre à mars). Elles sont réunies en cymes, inflorescences de type déterminé. Cependant, chez la tomate, le méristème de l'inflorescence ne se termine pas par une fleur et, en fait, maintient son indétermination[12].

La fleur de tomate est actinomorphe à symétrie pentamère. Le calice compte cinq sépales verts. Ce calice est persistant après la fécondation et subsiste au sommet du fruit. La corolle compte cinq pétales jaune vif, soudés à la base, souvent réfléchis en arrière, et formant une étoile à cinq pointes. L'androcée compte cinq étamines à déhiscence latérale introrse[N 1]. Les anthères allongées forment un cône resserré autour du pistil. Celui-ci est constitué de deux carpelles soudés, formant un ovaire supère biloculaire (à deux loges) et à placentation centrale. Chez certaines variétés, l'ovaire est pluriloculaire.

Ces fruits charnus sont des baies normalement à deux loges, parfois trois ou plus, à graines très nombreuses. Ils sont très variés par la taille, la forme et la couleur. Leur taille va de quelques grammes (tomate groseille, tomate cerise) à près de deux kilogrammes. Leur forme est généralement sphérique, plus ou moins aplatie, plus ou moins côtelée, mais il en existe en forme de cœur ou de poire. Leur couleur, d'abord verdâtre, tourne généralement au rouge à maturité, mais il en existe des blanches, des jaunes, des noires, des roses, des bleues, des violettes, des orange et des bicolores.

Le pédoncule des fruits présente une zone d'abscission, de sorte que le fruit mûr se détache en conservant une partie du pédoncule, ainsi que le calice. Des variétés sélectionnées pour la culture de tomate d'industrie ne présentent pas ce caractère et permettent la récolte du fruit nu. Elles comportent le gène récessif jointless provenant d'une espèce de tomates sauvages (Solanum chessmanii)[13].

La graine est petite (250 à 350 graines par gramme) et velue ; sa germination est épigée. Après le stade cotylédonaire, la plante produit 7 à 14 feuilles composées avant de fleurir.

Terminologie

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Formes de tomates : 1 : aplatie ; 2 : légèrement aplatie ; 3 : arrondie ; 4 : haute et ronde ; 5 : en forme de cœur ; 6 : cylindrique ; 7 : en forme de poire ; 8 : en forme de prune.

Les termes utilisés pour décrire une tomate font référence à :

  • sa couleur : blanche, jaune, noire, orange, rose, rouge, verte, violacée, violette, zébrée ;
  • son apparence : allongée, en forme de cœur, côtelée, en grappe, oblongue, petite, grosse, très grosse ;
  • sa chair : dense, douce, ferme, parfumée, à peau épaisse, rustique ;
  • ses caractéristiques de production : le port (déterminé, indéterminé, compact), la précocité (précoce, tardive), la productivité (faible, moyenne, élevée), la régularité (fruits homogènes, hétérogènes), la résistance (aux maladies, aux ravageurs), la tolérance (au climat humide, à la chaleur).

Physiologie

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La tomate cultivée a une floraison indifférente au photopériodisme (plante à jours neutres), ce qui a permis son adaptation sous diverses latitudes[réf. nécessaire].

Par ses fleurs hermaphrodites, elle est autofertile et principalement autogame. Cela résulte de la morphologie de la fleur : le style est en effet inséré dans le tube formé par les étamines, les stigmates n'apparaissant généralement pas à l'extérieur. Cela limite fortement la pollinisation croisée, sans l'interdire totalement. La pollinisation nécessite toutefois l'intervention d'un agent extérieur, le vent, certains insectes comme les bourdons, voire un vibreur, capable de faire vibrer les anthères et de libérer le pollen[14].

Chez la tomate, la photosynthèse est du type « en C3 », c'est-à-dire qu'en première étape elle produit des glucides à trois atomes de carbone[15]. Elle est influencée notamment par la température de l'air et sa teneur en CO2 et par l'intensité lumineuse.

Classification

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La tomate, dont l'appartenance à la famille des Solanacées avait été reconnue par les botanistes de la Renaissance, a été classée scientifiquement par Linné en 1753 dans le genre Solanum, avec comme nom scientifique Solanum lycopersicum[N 2].

Le botaniste français Joseph Pitton de Tournefort avait placé la tomate cultivée à gros fruits dans le genre Lycopersicon qu'il décrivit formellement en 1694 dans son ouvrage Institutiones rei herbariae[16]. En 1768, Philip Miller, considérant que la tomate différait substantiellement des autres espèces du genre Solanum, telles la pomme de terre et l'aubergine, la classa dans ce genre et la nomma Lycopersicon esculentum Mill[N 3]. Certains auteurs ont repris l'épithète spécifique de Linné, et l'ont nommée Lycopersicon lycopersicum ([L.] H. Karsten, publié par Gustav Hermann Karsten en 1882). Si ce nom est toujours utilisé dans la réglementation phytosanitaire internationale[17], la plupart des auteurs considèrent la différence de terminaison comme ne devant pas être prise en compte, et que Lycopersicon lycopersicum est un tautonyme, ce qui est interdit par le Code International de Nomenclature Botanique. Le nom Lycopersicon esculentum Mill. est maintenant un nomen conservandum.

Depuis lors, la cladistique, s'appuyant sur les techniques modernes de biologie moléculaire, a conduit à inclure de nouveau la tomate dans le genre Solanum, dans le même clade que la pomme de terre (Solanum tuberosum)[18], donnant ainsi raison à Linné. Les espèces anciennement rattachées au genre Lycopersicon sont désormais regroupées dans le sous-genre Potatoe, section Petota, sous-section Lycopersicon[19] du genre Solanum.

Le nom actuel est donc Solanum lycopersicum, bien que le nom donné par Miller soit encore utilisé dans de nombreuses publications.

Les synonymes de Solanum lycopersicum sont[20] :

  • Solanum lycopersicum L. (1753) ;
  • Lycopersicon esculentum Mill. (1768) ;
  • Lycopersicon pomumamoris Moench (1794) ;
  • Lycopersicon lycopersicum H.Karsten (1882).

Variétés botaniques

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Tomate cerise (Solanum lycopersicum cerasiforme).

L'espèce Solanum lycopersicum compte plusieurs variétés botaniques, dont :

  • Solanum lycopersicum var. esculentum à gros fruits, c'est la tomate cultivée de laquelle découlent presque toutes les variétés (cultivars) trouvées sur le marché ;
  • Solanum lycopersicum var. cerasiforme, la tomate cerise, c'est la seule forme sauvage du genre rencontrée aussi en dehors de l'Amérique du Sud (Rick, 1986). Elle est connue dans les Antilles françaises et en Guyane sous le nom de tomadose. Il est probable que la tomate cultivée ait été domestiquée à partir de cette forme sauvage[21].

Autres espèces

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Outre Solanum lycopersicum, le genre Solanum comprend neuf (jusqu'à quinze selon certains auteurs) autres espèces de tomates[16] classées dans la section Lycopersicum. Autrefois regroupées dans le genre Lycopersicon, ces espèces sont pour la plupart originaires des régions andines du Nord-Ouest de l'Amérique du Sud, de l'Équateur au nord du Chili, et deux, Solanum chmielewskii et Solanum galapagense, sont endémiques des îles Galápagos. Ces tomates sauvages, pour la plupart à fruits verts ou noirs, ne sont pas comestibles, sauf Solanum pennellii, la tomate-groseille, à fruits rouges de très petite taille, qui est à la base du véritable ketchup.[réf. nécessaire]

Ces espèces sont toutes diploïdes avec le même nombre de chromosomes (2n = 24) que la tomate cultivée. Elles n'ont pas été domestiquées, mais constituent une réserve fort utile de variabilité pour l'amélioration de la tomate domestique. Plusieurs d'entre elles peuvent s'hybrider facilement avec Solanum lycopersicum à condition de prendre cette dernière comme femelle. Pour certaines espèces, comme Solanum peruvianum et Solanum chilense, le croisement nécessite le recours à la culture d'embryons immatures[22].

Évolutions et recherche

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La « tomate bleue » obtenue à l'université d'État de l'Oregon par rétrocroisement avec Solanum chilense.

L'« amélioration » de la tomate a commencé dès la domestication de l'espèce par les anciens Mesoamericains. Aujourd'hui, la tomate est l'une des espèces les mieux connues en agronomie. Elle sert de modèle génétique à beaucoup de plantes et elle continue à faire l'objet de nombreux travaux, tant en zone tempérée qu'en région tropicale :

  • en région tropicale, les recherches portent principalement sur l'adaptation au climat et la résistance au flétrissement bactérien et aux nématodes ;
  • en zone tempérée, les études menées ont une incidence déterminante sur les programmes tropicaux ; c'est notamment le cas de la sélection pour la résistance aux maladies et de l'amélioration de l'adaptation à la chaleur ;
  • dans le domaine de la biologie moléculaire, des résultats majeurs ont été obtenus, notamment par les équipes américaines (Université Cornell) et françaises (INRA) ;
  • comme pomate : la pomme de terre et la tomate étant toutes deux des solanacées, les chercheurs ont greffé les deux, d'où l'obtention sur la même plante, de tomates en aérien et de pommes de terre en sous-sol[23].

Taux de sucre

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La tomate Solanum pennellii (ex-Lycopersicon pennellii) produit un fruit naturellement sucré. Elle est à la base du véritable ketchup[24]. Cette particularité est due à une enzyme spécifique — une invertase — présente chez beaucoup de fruits et de fleurs, mais particulièrement efficace chez cette tomate.

Cette découverte, rendue publique par l'équipe israélo-américano-allemande dirigée par Dani Zamir de l'université de Jérusalem à Rehovot, découle de leurs recherches à partir de lignées isogéniques[25].

Ces recherches ont abouti à la création de la variété Tomaccio[7].

Génétique de la couleur

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(pour les gènes récessifs, la couleur correspondante est celle des homozygotes).

Tomates transgéniques

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La marque de tomate « Flavr Savr » ou « McGregor » est une plante génétiquement modifiée mise au point par la société américaine Calgene, via la technique de l'ARN antisens avec l'objectif d'allonger la durée de vie du fruit après la récolte et par conséquent la « qualité » de la tomate pour la consommation en frais[26],[27]. Dans cette tomate, on a réussi à diminuer l'expression du gène responsable de la production de polygalacturonase, enzyme responsable de la dégradation des parois cellulaires dans la phase de mûrissement[28],[29]. Après les évaluations du risque et l'accomplissement de toutes les conditions nécessaires[30],[31], la FDA (Food and Drug Administration, États-Unis) approuva en 1994 la commercialisation de la tomate FlavrSavr, qui devint ainsi le premier produit dérivé d'une culture transgénique autorisé pour la consommation humaine[32].

D'autres variétés transgéniques (OGM) ont également reçu l'autorisation de mise en marché aux États-Unis, notamment une tomate Bt (la Bt tomato line 5345) qui a reçu le gène Cry1Ac provenant de Bacillus thuringiensis qui lui confère une résistance aux insectes de l'ordre des lépidoptères[33].

La commercialisation de ces variétés fut éphémère, mais les chercheurs continuent de travailler dans diverses directions, comme la « tomate pourpre » créée par le Centre John Innes au Royaume-Uni dont la forte concentration en anthocyanines, responsables de la couleur pourpre du fruit, provient de gènes transférés du muflier[34], ou la tomate tolérante aux sols salés créée à partir de la variété 'Moneymaker' ayant reçu le gène AtNHX1 d'Arabidopsis thaliana[35].

Séquençage du génome

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Scientifique de l'Instituto Nacional de Tecnología Agropecuaria travaillant au séquençage du génome de la tomate, octobre 2012.

Le Consortium international du Génome de la Tomate (Tomato Genome Consortium, TGC) lancé en 2003 et regroupant 14 pays et plus de 300 chercheurs, a achevé en le séquençage des génomes de la tomate cultivée (Solanum lycopersicum) et de son ancêtre sauvage (Solanum pimpinellifolium)[36]. Cette avancée permettra d'accélérer les recherches, notamment pour l'amélioration variétale de la tomate. La connaissance de la séquence complète du génome de la tomate ouvre de nouvelles perspectives pour l'amélioration des qualités nutritionnelles et sensorielles et pour accroître sa capacité de résistance aux bioagresseurs et aux stress environnementaux. Les résultats ont été publiés le dans la revue Nature[37].

Le génome de la tomate comprend 12 paires de chromosomes (2n=24). Sa taille est estimée à 950 Mpb encodant environ 35 000 gènes[38]. La majorité des séquences géniques, représentant 220 Mpb, est concentrée dans des régions euchromatiques contiguës dans les régions distales de chaque bras des chromosomes.

L' International Tomato Sequencing Project s'inscrit lui-même dans un projet plus large, l'International Solanaceae Genome (SOL) Project, intéressant plusieurs espèces de Solanacées[39]. La répartition des tâches entre les pays participants a été la suivante :

Diffusion de la tomate
1. Pérou, centre de diversification,
2. Mexique : premier centre de domestication,
3. Europe : deuxième centre de domestication,
4. États-Unis : troisième centre de domestication.

Selon les données fossiles les mieux conservées, le plus vieil ancêtre de cette plante (baptisé Physalis infinemundi) poussait dans la zone de l'actuel Antarctique, qui était alors proche de l'Australie et de l'Amérique du Sud, il y a plus de 50 millions d'années[40]. C'est ce qu'indiquent deux fossiles trouvés à Laguna del Hunco en Patagonie (Argentine). Ils ont été datés de 52,2 millions d'années (le supercontinent du Gondwana commençait alors à se disloquer). Ils présentent les silhouettes aplaties des fruits de type « lanterne », de calices à cinq lobes fortement gonflés qui semblent pouvoir jouer un rôle de flotteur (peut-être pour la dispersion des graines sur l'eau)[40]. Ils évoquent déjà les membres modernes de la famille des Solanacées[40]. Le milieu est aujourd'hui pauvre et sec mais, durant l'éocène (-56 millions à -33,9 millions d'années), il s'agissait des abords d'un lac de caldeira et le climat était plus tropical[41]. Cette découverte éclaire l'origine de la tomate pour laquelle on manquait encore de données sur les divergences phylogénétiques et moléculaires ; elle se montre plus ancienne qu'on ne le pensait et les Solanaceae auraient commencé à se diversifier avant la rupture finale du Gondwana[40].

Les tomates contemporaines semblent toutes originaires des régions andines côtières du Nord-Ouest de l'Amérique du Sud (Colombie, Venezuela, Équateur, Pérou, Nord du Chili). C'est en effet seulement dans ces régions qu'on a retrouvé des plantes spontanées de diverses espèces de l'ancien genre Lycopersicon, notamment Solanum lycopersicum cerasiforme, la tomate cerise (aujourd'hui répandue dans toutes les régions tropicales du globe, mais à la suite d'introductions récentes) qui est consommée dès le VIIIe siècle[42].

La première domestication de la tomate à gros fruits est vraisemblablement intervenue dans le Mexique actuel où elle a été transportée par les Aztèques[42] et où l'ont trouvée les conquérants espagnols lors de la conquête de Tenochtitlán (Mexico) par Hernán Cortés en 1519[réf. souhaitée]. Les conquistadors la rapportent en Europe en 1560[7].

Cette domestication s'est probablement produite après celle de la Tomatille (Physalis philadelphica)[43], qui était plus appréciée que la tomate à l'époque préhispanique, mais sa culture s'est marginalisée par la suite[44]. L'hypothèse d'une domestication parallèle au Pérou ne peut toutefois être définitivement écartée[45].

Bernardino de Sahagún dans son Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne rapporte que les Aztèques préparaient une sauce associant les tomates avec du piment et des graines de courges[46],[47].

Diffusion en Europe et dans le monde

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Solanum lycopersicum var. lycopersicum. Page d'herbier de tomates le plus ancien de l'Europe, 1542-1544. Naturalis Leiden.

Elle fut introduite en Europe au début du XVIe siècle par les Espagnols[7], d'abord en Espagne apparemment en 1523, puis en 1544 en Italie, par Naples, alors possession de la couronne espagnole[48]. Le royaume de Sardaigne (1324-1713), qui est rattaché aussi à la couronne espagnole, pourrait être l'une des premières terres à l'avoir connue et à l'avoir exportée en Ligurie[42].

La plante étant de la même famille que la belladone, plante indigène en Europe connue pour sa toxicité, ses fruits ne furent pas considérés par les « savants » comme comestibles. Feuilles, tiges et fruits immatures de la tomate renferment en effet des gluco-alcaloïdes toxiques de type solanine et chaconine, pouvant entraîner des troubles digestifs et nerveux, parfois cardiaques. Le fruit mûr, lui, n'en contient que des traces mais cette réputation à cette époque explique la résistance initiale, l'espèce étant surtout utilisée comme plante ornementale et le fruit en médecine[49].

La première mention de la tomate dans la littérature européenne apparaît dans un ouvrage publié pour la première fois en 1544, les Comentarii[50], de Pietro Andrea Mattioli, botaniste et médecin italien, qui en donne une description sommaire au chapitre consacré aux mandragores et l'appelle pomi d'oro (mala aurea), pomme d'or[51]. C'est probablement l'importation en Europe d'une variété au fruit jaune qui explique alors son nom latin Malum aureum qui donne pomo d'oro puis pomodoro[52]. Il remarque que dans certaines régions d'Italie, les paysans la font déjà frire à l'huile[42].

Le 31 octobre 1548, elle arrive officiellement en Toscane, lorsque Cosme Ier de Toscane reçoit un panier de ces fruits dans sa propriété près de Pise, cadeau de son épouse Éléonore de Tolède. La tomate rouge apparait en Italie en 1554, résulta de différentes sélections[42].

Elle est cultivée et consommée en Espagne probablement dès le XVIe siècle car elle figure dans des recettes de gaspacho dès le début du XVIIe[53]. Dans l'Europe du Nord, et notamment en France[54], elle est initialement considérée comme une plante ornementale, et n'est cultivée pour son fruit qu'à partir du milieu du XVIIIe siècle. Il a fallu peut-être de sévères disettes pour qu'elle change de registre classificatoire et soit considérée comme comestible[55]. En 1570, elle entre officiellement dans la famille des solanaceae[42].

Première représentation graphique de la tomate (Rembert Dodoens, 1557).

En Grande-Bretagne, John Gerard, botaniste et chirurgien anglais, fut le premier à cultiver la tomate dans les années 1590[56]. Il représenta la plante, qu'il considérait comme vénéneuse, y compris le fruit, dans son herbier, The Herball or Generall Historie of Plantes. Son avis négatif prévalut en Grande-Bretagne et dans les colonies britanniques d'Amérique du Nord pendant encore deux siècles.

La tomate par Pietro Andrea Mattioli, Kreutterbuch de Johan Feyerabendt (1590).

L'introduction en France fut lente. Elle commença par la Provence. En 1600, Olivier de Serres, un des premiers agronomes français, qui cultivait son domaine du Pradel dans l'Ardèche, classe la tomate parmi les plantes d'ornement. Voici ce qu'il écrivait dans Le théâtre d'agriculture et mesnage des champs :

« Les pommes d'amour [tomates], de merveille [Momordica balsamina], et dorées [coloquintes orange[57]], demandent commun terroir et traictement, comme aussi communément, servent-elles à couvrir cabinets et tonnelles, grimpans gaiement par dessus, s'agrafans fermement aux appuis. La diversité de leur feuillage, rend le lieu auquel l'on les assemble, fort plaisant : et de bonne grace, les gentils fruicts que ces plantes produisent, pendans parmi leur rameure… Leurs fruicts ne sont bons à manger : seulement sont-ils utiles en la médecine, et plaisans à manier et flairer[58] »

En 1705, le jésuite Francesco Gaudenzio, dans Il pan unto toscano (« le pain à l'huile toscan ») célèbre l'heureux mariage de la tomate et de l'huile d'olive. En 1770, Ferdinand de Bourbon fait semer entre Naples et Salerne, les première graines de la varité san marzano qui lui ont été offertes par le vice-roi d'Espagne Manuel de Amar[42].

En France, à la fin du XVIIIe siècle, les qualités culinaires du fruit de la tomate sont mises en avant dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert :

« Le fruit de tomate étant mûr est d'un beau rouge, & il contient une pulpe fine, légère & très succulente, d'un goût aigrelet relevé & fort agréable, lorsque ce fruit est cuit dans le bouillon ou dans divers ragoûts. C'est ainsi qu'on le mange fort communément en Espagne & dans nos provinces méridionales, où on n'a jamais observé qu'il produisît de mauvais effets[59]. »

En 1760, le catalogue de la maison Andrieux-Vilmorin classe encore la tomate comme plante ornementale[60], les premières variétés potagères apparaissent dans l'édition de 1778[61] et dans le Bon jardinier en 1785.

La diffusion de la tomate s'accéléra en France pendant la Révolution avec la montée des Provençaux à Paris pour la fête de la Fédération en 1790. Deux restaurants tenus par des Marseillais, les Trois frères provençaux et le Bœuf à la mode participèrent à la popularisation de la tomate dans la capitale[62].

En 1860, avec l'expédition des Mille sous la houlette de Giuseppe Garibaldi, et le Risorgimento, la tomate arrive dans toutes les régions du Nord. En 1875, le Piémontais Francesco Cirio ouvre la première fabrique de conserves de tomates pelées en Campanie. En 1912, on compte plus de 60 fabricants de tomates en conserve dans la région de Parme où dès 1888, Brandino Vignali a démarré en 1888 la production de l'extrait de tomate, en faisant sécher au soleil du jus de tomate concentré[42].

Aux États-Unis, le président Jefferson, qui avait séjourné en France de 1784 à 1789, fut au début du XIXe siècle un propagandiste de la tomate qu'il fit cultiver dans son domaine de Monticello en Virginie et entrer à la table présidentielle en 1806[63].

Amélioration et recherche

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La mise en conserve de tomates à Pocomoke City aux États-Unis (entre 1930-45)

En 1914, des plants à croissance déterminée apparaissent en Floride à la suite d'une mutation[64]. Ce caractère, qui facilite la mécanisation des cultures et la récolte groupée est repris dans de nombreux cultivars de tomates pour l'industrie.

Une nouvelle phase de domestication débute aux États-Unis dans les années 1920 par un travail de sélection et d'hybridation mené tant par des institutions publiques que par des firmes privées. Le premier hybride F1 est créé en 1946[65]. Le relais est pris en Europe après guerre, notamment en France sous l'égide de l'INRA.

En 1951, Ugo Mutti produit le premier concentré de tomates en tube[42].

En Californie, Charles M. Rick, pionnier de la recherche génétique sur les tomates, est à l'origine du C.M. Rick Tomato Genetics Resource Center de l'UC Davis, qui est une banque de gènes sur la tomate et les espèces sauvages apparentées et qui conserve la plus grande collection de graines de tomates[66]. En 1968, est fondé à Escalon, également en Californie, le California Tomato Research Institute spécialisé dans la recherche sur la tomate d'industrie.

En 1962, Hugh Hellmut Iltis, botaniste américain connu pour ses travaux sur la téosinte, ancêtre du maïs, découvrit lors d'une expédition au Pérou une nouvelle espèce de tomate sauvage, qu'il désigna sous le code 832[67]. Cette espèce, Solanum chmielewskii[68], permit par la suite d'introduire dans des variétés de tomate d'industrie des gènes améliorant sensiblement le taux de matières sèches solubles, critère important pour la production de concentré de tomate.

Depuis les années 1980, la tomate est devenue un légume bon marché et présent sur les étals tout au long de l'année dans les pays occidentaux.

En 1994, commercialisation aux États-Unis par la société Calgene (rachetée en 1997 par Monsanto) de la tomate Flavr Savr, première plante transgénique autorisée à la commercialisation. Cette variété, aux fruits restant fermes plus longtemps, fut cependant retirée du marché dès 1996, son échec commercial étant imputable à ses piètres qualités gustatives et à son prix trop élevé[69]. À la même époque, au Royaume-Uni, la société Zeneca mit sur le marché du concentré à base de tomates OGM qui eut un grand succès localement, bien que le caractère OGM du produit fût clairement affiché. La commercialisation cessa en 1999 du fait de l'opposition qui s'était développée dans l'opinion publique[70].

En 2003, lancement du projet international de séquençage du génome de la tomate (International Tomato Sequencing Project) regroupant dix pays et piloté par l'université Cornell (État de New York).

De tomates vertes en tomates rouges et mures du haut vers le bas.
Dégradé de tomates.

La culture de la tomate fait appel à diverses techniques : culture en plein champ, sous abri léger, en serre, culture hydroponique… dans le cadre de deux filières distinctes : la tomate de marché, pour la consommation en frais, et la tomate d'industrie pour la transformation (conserves, surgelés, plats cuisinés…). Elle est également très cultivée dans les jardins potagers des particuliers, donnant lieu à une autoconsommation importante.

Variétés cultivées

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Variétés anciennes.
Diverses variétés.
Diversité des tailles du fruit entre les variétés.

Il existe de très nombreuses variétés cultivées de Solanum lycopersicum. La sélection faite par les hommes a privilégié les plantes à gros fruits. On distingue cependant plusieurs catégories de tomates, selon le mode de croissance de la plante — indéterminé ou déterminé — et surtout selon le type de fruit :

  • les variétés à fruit plat et côtelé, de type tomate de Marmande, dont le poids est élevé puisqu'il peut dépasser 1 kg ;
  • les variétés à fruit arrondi, dont le poids varie de 100 à 300 grammes, pour lesquelles il existe des hybrides dont les fruits se conservent longtemps ;
  • les variétés à fruit allongé avec une extrémité arrondie, de type Roma, ou pointue, de type Chico. Ces dernières variétés sont destinées à l'industrie. Elles ont toutes un port déterminé et leurs fruits répondent à un certain nombre de critères technologiques liés à leur transformation. Certaines de ces variétés se prêtent à la récolte mécanique ;
  • les variétés à petits fruits : tomate cerise, tomate cocktail, etc. La tomate groseille appartient à une espèce voisine, Solanum pimpinellifolium L.
  • les variétés de diversification : de forme (en forme de poire, en forme de cœur, en forme de corne…), de couleur (tomate noire, jaune, orange, verte tigrée, bleue…) et d'aspect varié (peau fine, peau de pêche, côtelée…).

En Europe, certaines cultures régionales de tomates, caractérisées souvent par l'emploi de variétés locales, ont été distinguées par des appellations protégées. C'est le cas en Italie de la tomate de Pachino (pomodoro di Pachino) et de la tomate de San Marzano (pomodoro San Marzano dell'Agro Sarnese-Nocerino) qui bénéficient du label IGP (indication géographique protégée)[71].

Plus de 4 000 variétés de tomates sont actuellement inscrites dans la base européenne des variétés de semences [72].

En France, sur près de plus de 480 variétés inscrites au Catalogue officiel des espèces et variétés[73], près de 300 sont des hybrides F1, et plus de 175 d'entre elles sont des variétés fixées qui figurent en grande majorité sur la liste annexe des variétés sans valeur intrinsèque destinées aux jardiniers amateurs [74].

Très jeunes tomates sur pied.

La tomate est une plante de climat tempéré chaud. Sa température idéale de croissance se situe entre 15 °C (la nuit) et 25 °C (le jour). Elle craint le gel et ne supporte pas les températures inférieures à + 2 °C. C'est une plante héliophile, elle demande une hygrométrie moyenne, parfois un apport de CO2 (sous serre verre).

Sa période de végétation est assez longue : il faut compter jusqu'à cinq à six mois entre le semis et la première récolte. La longueur du jour a aussi une grande importance. Sous les climats tempérés, la tomate poussera mieux et plus vite en juillet (durée du jour de 17 à 18 h) qu'en septembre, lorsque la durée du jour diminue (durée du jour moins de 12 h). Ceci explique aussi pourquoi la culture de la tomate s'adapte mal dans certains pays ayant pourtant un climat propice (aux Antilles par exemple) : la durée constante du jour de 12 heures n'est pas suffisante.

Culture de plein champ

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Jeunes plants de tomate.

La multiplication se fait par semis, opération qu'il faut faire assez tôt, vers février-mars, et donc sous abri en climat tempéré (en serre ou sous châssis vitré). Les jeunes plants obtenus sont à repiquer entre le et le , sitôt que la période des gelées est passée. On pourra repiquer le plant en biais (quasiment à l'horizontal en faisant un coude sur le tuteur) en enterrant le bas de la tige jusqu'aux premières feuilles. Le coude permet de ralentir le flux de sève et l'enterrement de la base du pied permet le développement de plus de racines, ce qui renforcera le plant et donnera plus de tomates.

Il est nécessaire de les tuteurer, sauf pour les variétés à croissance déterminée pour lesquelles on prévoit seulement un paillage.

La taille a pour objectif de maintenir une croissance et un développement équilibrés entre les différentes parties de la plante (tige, feuilles, fruits, racines). Cela favorise la production de fruits, sans affaiblissement de la croissance végétative et améliore la résistance aux attaques des bioagresseurs de toutes origines. La taille permet aussi la bonne implantation racinaire de la plante avant sa mise à fruits et la régénération racinaire avec production de racines fines, plus actives dans l'alimentation minérale de la plante. En réduisant le nombre de bouquets floraux le pincement taille permet aussi l'augmentation du calibre des fruits. La taille pratiquée traditionnellement consiste à ôter les gourmands et à étêter la tige principale après le 4e ou 5e bouquet[75].

Pour ceux qui veulent se risquer à cultiver la tomate en moyenne montagne (700 à 800 m) il est possible d'avoir une production plus précoce.

  • phase 1 : laisser buissonner (le système racinaire va se développer) ; cette phase est très importante : elle permet à la plante de nourrir les nombreux bouquets qui naitront de façon plus précoce,
  • phase 2 : taille, choix des 2 ou 3 tiges les plus robustes,
  • phase 3 : taille classique sur les 2 ou 3 tiges jusqu'au troisième ou quatrième bouquet.

On peut ainsi obtenir de 6 à une dizaine de bouquets plus précoces qui pourront être nourris par un système racinaire développé.

C'est une culture très exigeante, qui demande un sol profond et bien fumé, et la possibilité d'irrigation. C'est une plante neutrophile.

Culture hors-sol

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Culture hors-sol ou hydroponique.

Les tomates de production industrielle sont généralement cultivés hors sols dans des serres ou tunnels de plusieurs hectares sur de la laine de roche et alimentés de manière totalement artificielle par un mélange d'eau et d'engrais. On les cultive de la même façon dans les régions chaudes désertiques comme le désert du Néguev en Israël[7] en remplaçant la laine de verre par du sable. Cela permet d'étendre considérablement la période de production en chauffant les serres en hiver.

Principe du greffage des tomates.
Différents types de greffe de tomates.

Greffe des tomates

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La tomate peut être greffée sur des porte-greffes (généralement des hybrides aubergine X tomate sauvage) pour augmenter la vigueur et réduire les risques de maladies liées aux racines[76]. Le mode de conduite des plants greffés doit être modifié. La grande majorité des tomates cultivées sous abris sont greffées[76].

Il existe plusieurs méthodes de greffage:

  • Greffe au cure dent
  • Greffe à la japonaise
  • Greffe par approche
  • Greffe en fente

Pollinisation

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En serre, il est nécessaire de favoriser la nouaison dont dépend le rendement. Cela demande une bonne pollinisation des fleurs, qui est obtenue en les faisant vibrer pour favoriser la dispersion du pollen. Cela peut se faire par différentes méthodes : vibreurs électriques, ventilation forcée, mais de plus en plus, on recourt à un insecte auxiliaire, le bourdon (Bombus terrestris), élevé à cet effet. Les bourdons butinant les fleurs se sont révélés plus efficaces (pollinisation vibratile) que les méthodes mécaniques. Une ruche contenant jusqu'à 200 ouvrières est nécessaire pour 2 000 m2 environ de serre[77]. Cette méthode oblige à réduire l'usage des insecticides.

À défaut de fécondation, la nouaison peut aussi être améliorée par des traitements des fleurs à l'aide d'hormones (auxines).

La récolte de tomates, Daniele de Strobel (1924)

La maturité des tomates, critère primordial pour décider de la date de la récolte, est appréciée en fonction de la couleur, six stades-repères ont été codifiés, qui s'échelonnent sur une dizaine de jours : vert blanchâtre, point rose, tournant, rose, rouge clair, rouge foncé.

Dans le cas des tomates destinées au marché du frais, la récolte est toujours manuelle. La tomate étant un fruit climactérique, la récolte se fait généralement à un stade de maturité incomplète, dit « tournant » (fruit encore très ferme et très faiblement coloré). Cette opération requiert une main-d'œuvre importante.

La tomate d'industrie est récoltée à maturité (lorsqu'au moins 80 % des fruits sont rouges). Elle est souvent mécanisée, surtout dans les pays développés (Europe, États-Unis). Les récolteuses à tomates sont des machines automotrices qui effectuent la récolte en un seul passage, avec un débit de 15 à 30 tonnes par heure. L'emploi de ces machines implique le choix de variétés adaptées, qui se caractérisent par une croissance déterminée, une maturation groupée des fruits, ainsi qu'une programmation des cultures en fonction des capacités de l'usine réceptrice, les tomates mûres ne pouvant être stockées[78].

Les cultures de tomates peuvent être affectées par diverses attaques de ravageurs (insectes, acariens, nématodes, etc.) et de maladies cryptogamiques, bactériennes ou virales, par la concurrence de mauvaises herbes et par des accidents de végétation ou des agressions abiotiques, dont l'importance varie selon le type de culture et les conditions climatiques. Ravageurs et maladies de la tomate sont souvent communs à d'autres espèces de Solanacées cultivées, comme l'aubergine ou le tabac.

Aleurodes sur feuilles de tomate.

Les principaux ravageurs de la tomate sont des insectes, en particulier thrips, aleurodes, pucerons, noctuelles et mouches mineuses, ainsi que des acariens et des nématodes. Ils sont dans l'ensemble moins nuisibles que les maladies[79].

Les aleurodes des serres, ou mouches blanches des serres (Trialeurodes vaporariorum) sont à redouter dans les cultures sous abri, ainsi qu'une autre espèce apparue plus récemment, l'aleurode du tabac (Bemisia tabaci). Cette dernière transmet le virus de la maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate (TYLCV). En serre, une méthode de lutte biologique fait appel à un auxiliaire parasitoïde, Encarsia formosa (Hyménoptères) qui pond ses œufs dans les larves d'aleurodes.

Les thrips sont de minuscules insectes piqueurs qui provoquent un jaunissement des feuilles. L'un d'eux, le thrips des petits fruits (Frankliniella occidentalis) est en outre le vecteur du virus de la maladie bronzée de la tomate (TSWV)[80].

Meloidogyne incognita sur racine de tomate (grossi 500 fois).

Les doryphores se voient parfois sur les tomates, mais préfèrent nettement les pommes de terre.

La mineuse de la tomate (Tuta absoluta) est la larve minuscule (moins de 8 mm de long) d'un lépidoptère de la famille des Gelechiidae, qui attaque les feuilles et les fruits de la tomate, ainsi que d'autres Solanacées. Ce ravageur, originaire d'Amérique du Sud, est apparu dans le bassin méditerranéen à partir de 2006 et en France en 2008[81]. La lutte contre ce nouveau ravageur passe, outre les mesures de prophylaxie, par des pièges à phéromones et l'emploi d'auxilaires parasitoïdes des œufs et des larves[82].

Les nématodes, notamment le nématode à galles, Meloidogyne incognita, sont présents tant en culture de plein champ qu'en serre, sauf en culture hors-sol. Ils provoquent la formation de nodosités sur les racines et freinent le développement des plantes. La lutte passe par la désinfection du sol. Certaines variétés modernes sont résistantes (gène Mi), ou plus exactement tolérantes, mais certaines souches de nématodes peuvent se montrer plus virulentes. Le choix de rotations appropriées est aussi un moyen de limiter les attaques[83].

Les limaces, notamment la limace grise, Agriolimax agrestis, peuvent attaquer les jeunes plants.

Oïdium sur feuille.
Mildiou sur fruit.
Chancre bactérien de la tomate.

La tomate est sensible à des maladies cryptogamiques, des maladies bactériennes et des maladies virales.

Maladies bactériennes
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  • Le chancre bactérien de la tomate est dû à Clavibacter michiganensis, bactérie connue aussi sous le nom de Corynebacterium michiganense. Les symptômes en serre sont une marbrure du fruit et un flétrissement du feuillage[86].
  • Le flétrissement bactérien est dû à Ralstonia solanacearum est la maladie la plus importante en zone tropicale. Des variétés résistantes ont été sélectionnées[87].
  • La moelle noire, ou nécrose de la moelle de la tomate, due à Pseudomonas corrugata[88].
  • La mosaïque du tabac, malgré son nom, touche plus souvent les cultures de tomates (mais aussi de poivrons et d'aubergines), et affecte plus ou moins gravement le rendement. Le virus responsable, TMV (Tobacco mosaic virus) se transmet par le sol et les semences. Les variétés modernes, cultivées en serre, comportent des gènes de résistance au virus qui ont été introduites à partir d'espèces sauvages de tomates (Solanum peruvianum et Solanum habrochaites).
  • La maladie bronzée de la tomate est due au virus TSWV (Tomato spotted wilt virus), transmis par une espèce de thrips, Frankliniella occidentalis. Elle s'est répandue mondialement à partir de l'Australie depuis 1919, touchant la France en 1985. Elle se traduit par des symptômes très variables et touche de nombreuses espèces de plantes. La lutte passe d'abord par la prévention et l'élimination des thrips.
  • La maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate, due au virus TYLCV (Tomato yellow leaf-curl virus), est transmise par un aleurode, Bemisia tabaci. Elle touche surtout le Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Est. Des variétés résistantes ont été sélectionnées à partir de Solanum pimpinellifolium, mais la résistance est contournée par certaines souches du virus.
  • La « maladie filiforme », produite par le virus de la mosaïque du concombre, CMV (Cucumber mosaic virus), est transmises par des pucerons. Elle doit son nom aux symptômes foliaires, les feuilles étant réduites à des nervures. Elle touche également les cultures de poivrons. Une autre souche du virus provoque la nécrose des feuilles.

Accidents physiologiques

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Fentes de croissance radiales.
Nécrose apicale.

Le fruit de la tomate peut être sujet à diverses atteintes liées à des carences physiologiques ou à des phénomènes climatiques[91].

  • La « nécrose apicale », parfois appelée « maladie du cul noir », se manifeste par des plages de nécrose à la base du fruit, du côté opposé au calice, vite envahies par des champignons saprophytes. Elle est due à un taux de calcium insuffisant dans le fruit, insuffisance qui peut être induite par un arrosage irrégulier[92]. Certaines variétés y sont plus sensibles que d'autres, en particulier les formes allongées comme la San Marzano. Une analyse de sol peut être utile en cas de problème récurrent.
  • Les « fentes de croissances » qui apparaissent sur la moitié supérieure du fruit, près du calice, peuvent être annulaires ou concentriques. Elles affectent surtout les variétés anciennes. Leurs causes sont multiples, notamment des averses fréquentes ou un arrosage excessif.
  • Le « coup de Soleil » causé par un ensoleillement excessif se traduit par une lésion décolorée, en position latérale ou supérieure. C'est souvent la conséquence d'un effeuillage excessif.

La gestion des mauvaises herbes dans les cultures de tomates est importante pour éviter les baisses de rendement, du fait de la concurrence des adventices, et limiter les infestations, ces plantes pouvant servir de réservoirs à divers organismes tels qu'insectes ravageurs, champignons parasites, nématodes… La lutte contre les mauvaises herbes combine diverses méthodes, notamment traitements à base d'herbicides en pré- ou post-émergence, et interventions mécanique (sarclage), ces dernières étant surtout efficaces sur les adventices annuelles au premier stade de la culture.

Dans les pays méditerranéens, les cultures de tomates peuvent aussi être infestées par des plantes parasites des genres Orobanche (Orobanche ramosa et Orobanche aegyptiaca[93]) et Cuscute.

Plantation de tomates cerises au moshav Mivtahim (2023)

La tomate est cultivée dans de nombreux pays du monde (170 selon la FAO) et sous divers climats, y compris dans des régions relativement froides grâce au développement des cultures sous abri. C'est, par le volume de production, le premier légume au niveau mondial, devant la pastèque et le chou, mais derrière la pomme de terre et la patate douce, ces deux dernières étant toutefois plutôt considérées comme des féculents[94].

Tomates à Hong Kong (2005)

La production de tomates connait deux grandes filières : la tomate pour la consommation en frais (tomate de marché) d'une part et la tomate destinée à la transformation et la conserve (tomate d'industrie) d'autre part. Cette dernière représente environ la moitié de la production dans l'Union européenne, 80 % aux États-Unis (moyenne 1980-1987)[95] et environ 15 % en Chine (2008)[96].

Selon les statistiques de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la production mondiale de tomates s'élevait en 2013 à 164.5 millions de tonnes pour une surface de 4,77 millions d'hectares, soit un rendement moyen de 34.5 t/ha[97]. Ces chiffres ne tiennent toutefois compte que de la production commercialisée, et n'incluent pas les productions familiales et vivrières qui peuvent être non négligeables dans certaines régions.

La Chine est de loin le premier producteur mondial avec un peu plus du quart du total (50.5 millions de tonnes), production destinée essentiellement (environ 85 %) au marché intérieur pour la consommation en frais[96]. Elle est suivie par cinq pays produisant plus de 5 millions de tonnes : l'Inde, les États-Unis, la Turquie, l'Égypte et l'Iran. Considérée globalement, l'Union européenne se placerait au deuxième rang avec 9,3 % de la production mondiale (15,3 millions de tonnes), dont l'Italie assure près du tiers, et les quatre pays méditerranéens produisant plus de 1 Mt (dans l'ordre : Italie, Espagne, Portugal et Grèce) un peu moins des trois quarts (72,1 %).

Vue aérienne de la ferme productrice de tomates d'Oakington (Grande-Bretagne) montrant des serres, des tunnels et des maisons mobiles pour les travailleurs (2007)

Sur la période 1961-2013, la production mondiale a été multipliée par près de 6, passant de 27,6 à 164.5 millions de tonnes, soit un taux de croissance annuelle moyen de 3,5%. Cette évolution a été particulièrement forte en Asie, ainsi la Chine a décuplé sa production dans la même période, l'Inde l'a multiplié par 39.

En Chine, le rendement moyen s'établit à 51,47 t/ha, et à 20,7 t/ha en Inde. Il s'étage entre 50 et 90 t/ha dans les pays du Sud de l'Europe, tandis que les pays du Nord, dont la production est quasi exclusivement assurée sous serre, ont des rendements records : 499 t/ha en Belgique, 484 aux Pays-Bas et 418 au Royaume-Uni. Des records de 100 kg/m2, soit 1 000 t/ha, ont même été obtenus aux Pays-Bas dans des serres avec éclairage artificiel[96].

Principaux pays producteurs de tomates en 2013[97]
Pays Surface cultivée
(milliers d'hectares)
Rendement
(tonnes par hectare)
Production
(milliers de tonnes)
%
1 Drapeau de la République populaire de Chine Chine 980 51,58 50 552 30,7 %
2 Drapeau de l'Inde Inde 880 20,71 18 227 11,1 %
3 Drapeau des États-Unis États-Unis 150 83,84 12 598 7,7 %
4 Drapeau de la Turquie Turquie 311 38,01 11 820 7,2 %
5 Drapeau de l'Égypte Égypte 213 40,07 8 534 5,2 %
6 Drapeau de l'Iran Iran 164 37,74 6 174 3,8 %
7 Drapeau de l'Italie Italie 95 51,76 4 932 3 %
8 Drapeau du Brésil Brésil 63 66,80 4 188 2,5 %
9 Drapeau de l'Espagne Espagne 45 81,32 3 684 2,2 %
10 Drapeau du Mexique Mexique 87 37,66 3 283 2 %
11 Drapeau de la Russie Russie 120 22,07 2 644 1,6 %
12 Drapeau de l'Ouzbékistan Ouzbékistan 63 35,49 2 247 1,4 %
13 Drapeau de l'Ukraine Ukraine 85 24.16 2 051 1,2 %
14 Drapeau du Portugal Portugal 18 96,78 1 742 1,1 %
15 Drapeau du Nigeria Nigeria 27 57,54 1 565 1 %
Total monde 4 762 34,54 164 493 100 %

Tomates pour l'industrie

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Boîte de tomates San Marzano.

La production de tomates fraîches pour la transformation industrielle représente près d'un quart de la production totale (26,8 millions de tonnes, soit 23,4 % en 2002). Cette culture est pratiquée surtout dans les régions proches du 40e parallèle, essentiellement dans l'hémisphère nord (90 % du total). Il s'agit d'une culture de plein champ, de plus en plus mécanisée. Les trois principales zones de production sont la Californie, le bassin méditerranéen et la Chine. La Californie en produit 10 millions de tonnes, soit 96 % de la production des États-Unis. La production des pays du bassin méditerranéen (onze pays dont cinq de l'Union européenne) s'élève à 10,5 millions de tonnes. La production chinoise atteint 2,8 millions de tonnes en 2002, mais connaît une croissance très rapide. Les autres producteurs notables sont dans l'hémisphère nord le Canada, la Hongrie et la Bulgarie, et dans l'hémisphère sud le Brésil, le Chili et l'Argentine[98].

Tous ces pays (à l'exception du Brésil) sont représentés par leurs organisations professionnelles de producteurs et d'industriels transformateurs au sein du Conseil mondial de la tomate d'industrie (WPTC), créée en et dont le siège social se trouve à Avignon (France)[99]. Les pays méditerranéens sont regroupés dans l'association méditerranéenne internationale de la tomate (Amitom), fondée en 1979 et dont le siège est également à Avignon. Cette organisation rassemble des associations professionnelles de cinq pays européens (Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal), cinq pays hors Union européenne (Israël, Égypte, Maroc, Tunisie, Turquie) et neuf membres associés provenant d'Algérie, des Émirats arabes unis, de Malte, d'Ukraine, d'Iran et de Syrie[100].

Le premier producteur de tomates pour l'industrie, l'Italie, importe de grandes quantités de tomates de Chine (où dominent deux conglomérats Xinjiang Chalkis et COFCO Tunhe), de Californie ou encore d'Espagne, conditionnées en barils sous forme de concentré. Après avoir été transformées en ketchup et autres sauces tomate, elles sont conditionnées dans des conserves portant la mention « produites en Italie », avant d'être exportées exemptées de droits de douane, et à bon prix. Ce « tomato business » a pris une telle ampleur qu'une partie du marché de la tomate est contrôlé par l'agro-mafia dont le chiffre d'affaires dans ce domaine est estimé à 15,4 milliards en 2014[101].

En France, le principal transformateur de tomates, la société S.A.S. Conserves de Provence, qui était à l'origine une coopérative agricole fondée en 1947 et qui vend ses produits sous la marque « Le Cabanon », a été rachetée en 2004 par un groupe chinois, la Xinjiang Chalkis Company Limited[102].

Échanges internationaux

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Principaux pays exportateurs de tomates fraîches en 2006
Pays Volume
(milliers de tonnes)
Drapeau du Mexique Mexique 1 032
Drapeau de la Syrie Syrie 1 005
Drapeau de l'Espagne Espagne 987
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 777
Drapeau de la Jordanie Jordanie 345
Drapeau de la Turquie Turquie 247
Drapeau de la Belgique Belgique 200
Drapeau du Maroc Maroc 192
Drapeau des États-Unis États-Unis 144
Drapeau du Canada Canada 0 0142

En 2006, les exportations de tomates fraiches ont porté sur un peu plus de 6 millions de tonnes, soit 4,8 % de la production mondiale de l'année. Les trois premiers pays exportateurs (environ 1 million de tonnes chacun) ont été le Mexique, la Syrie et l'Espagne. Le Mexique fournit essentiellement les États-Unis, et l'Union européenne[94].

La même année, les premiers pays importateurs de tomates fraiches sont dans l'ordre les États-Unis (environ 1 million de tonnes), l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et la Russie.

Concernant la tomate transformée (pâte et purée), les principaux pays exportateurs sont en 2006 la Chine, l'Union européenne, les États-Unis, le Chili et la Turquie. Cependant, la Chine, dont la production connaît une croissance impressionnante, est de loin l'exportateur le plus important avec 675 000 tonnes de pâte exportée en 2007, chiffre multiplié par six entre 1999 et 2007[103].

La même année, les principaux pays importateurs sont la Russie, le Japon, l'Union européenne, le Mexique et le Canada.

L'Europe produit un peu plus de 5 millions de tonnes, l'Espagne est le premier producteur européen, devant les Pays-Bas, l'Italie, le Portugal et la France.

En des centaines de tonnes de tomates sont détruites chaque semaine. Les prix pratiqués par les entreprises de la grande distribution seraient trop élevés, dissuadant les potentiels acheteurs, et les importations trop importantes, provoquant une saturation du marché[104].

Consommation

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Selon les statistiques de la FAO, la consommation mondiale de tomates s'élevait en 2003 à 102,8 millions de tonnes. Elle est un peu moins concentrée que la production, les 18 premiers pays (cf. tableau ci-dessous) représentant 77 % du total. En tête figurent la Chine (24,6 %) suivie par les États-Unis (9,8 %), l'Inde (8,7 %), la Turquie (5,9 %) et l'Égypte (5,9 %)[94]. Parmi ces pays, apparaissent aussi la France, l'Allemagne et le Japon qui jouent un moindre rôle dans la production.

Si l'on considère la consommation annuelle par habitant, Le record appartient à la Libye avec 117 kg, suivie de la Grèce (115 kg) et d'autres pays du bassin méditerranéen (dans l'ordre Tunisie, Turquie, Égypte, Italie, Liban).

Ces chiffres ne tiennent pas compte de l'autoconsommation.

Principaux pays consommateurs de tomates en 2003
Pays Consommation totale
(milliers de tonnes)
Consommation par habitant
(kg/habitant/an)
Drapeau de la République populaire de Chine Chine 25 265 19
Drapeau des États-Unis États-Unis 10 109 34
Drapeau de l'Inde Inde 6 836 6
Drapeau de la Turquie Turquie 6 112 85
Drapeau de l'Égypte Égypte 6 070 84
Drapeau de l'Italie Italie 3 797 66
Drapeau de l'Iran Iran 3 394 49
Drapeau du Brésil Brésil 3 305 018
Drapeau de la Russie Russie 2 540 017
Drapeau de l'Espagne Espagne 0 01 753 42
Drapeau de la France France 1 556 025
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 1 347 22
Drapeau de la Grèce Grèce 0 01 268 115
Drapeau du Mexique Mexique 0 01 253 12
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 0 01 226 14
Drapeau de l'Ukraine Ukraine 0 01 170 24
Drapeau de l'Ouzbékistan Ouzbékistan 0 01 096 42
Drapeau du Japon Japon 0 01 066 8
Tomates de type Liguria à un marché d'Épône (France).

En 2017, la France a produit 743 772 tonnes de tomates [105]. La surface cultivée est de 4 681 ha, soit un rendement de 158,9 tonnes par hectare. La Bretagne étant la première région productrice (39 % de la production, devant les Pays de la Loire 15 %)[106]. Les tomates vendues de décembre à février sont généralement importées, essentiellement du Maroc et d'Espagne. L'indication de la provenance est obligatoire[107]. Les importations se sont élevées, en 2017 à 507 136 tonnes et les exportations à 230 586 tonnes.

La tomate est le premier légume consommé par les Français en volume, et le second fruit après la pomme, avec un peu plus de 14 kg par ménage[108] et par an[109]

Au niveau international, des normes sont définies par le codex Alimentarius, programme commun de la FAO et de l'OMS. Elles concernent les tomates fraîches[110], les tomates en conserve[111], les jus de tomates[112] et les concentrés de tomates traités[113].

Aspect stratégique, guerre commerciale et condition des travailleurs

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L'importance du commerce de la tomate donne lieu à des guerres commerciales stratégiques entre les principaux pays producteurs, impliquant notamment les États-Unis, la Chine et l'Italie. Celles-ci impliquant parfois certains des plus hauts responsables de ces pays. (par exemple en Chine : certains généraux de l'armée populaire de Chine)[114].

Cette guerre concurrentielle pousse les producteurs à recourir à des pratiques de minimisation extrême des coûts, notamment humain, via la mise en œuvre de conditions de travail précaires dans les exploitations (s'appuyant notamment sur une main d'œuvre issue de l'immigration) que certains dénoncent comme étant proches de l'esclavage[115],[116],[117].

Utilisation

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Variétés de tomates colorées

La tomate (le fruit) tient une place importante dans l'alimentation humaine. Bien que ce soit un fruit sur le plan botanique, elle se consomme comme un légume soit crue, soit en salade, souvent en mélange avec d'autres ingrédients, soit en jus, soit cuite dans d'innombrables préparations culinaires.

Elles sont alors transformées industriellement, à partir de produits frais, en conserves ou surgelés, sous forme de purée, de concentré, d'autres condiments, de sauces et de plats préparés. Des industries de transformation de la tomate sont implantées dans toutes les régions du monde et sont approvisionnées par des milliers d'hectares de culture mécanisée.

Alimentation

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Valeur nutritionnelle

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Tomate crue
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 73 kJ
(Calories) (17 kcal)
Principaux composants
Glucides 2,60 g
Amidon 0,080 g
Sucres 2,52 g
Fibres alimentaires 0,95 g
Protéines 0,95 g
Lipides 0,210 g
Saturés 0,037 g
Oméga-3 0,009 g
Oméga-6 0,091 g
Oméga-9 0,023 g
Eau 94,20 g
Cendres totales 0,61 g
Minéraux et oligo-éléments
Bore 0,115 mg
Calcium 8,90 mg
Chlore 30 mg
Chrome 0,020 mg
Cobalt 0,0017 mg
Cuivre 0,057 mg
Fer 0,316 mg
Fluor 0,024 mg
Iode 0,0011 mg
Magnésium 11 mg
Manganèse 0,108 mg
Nickel 0,0058 mg
Phosphore 22 mg
Potassium 235 mg
Sélénium 0,0010 mg
Sodium 3,3 mg
Zinc 0,152 mg
Vitamines
Provitamine A 0,592 mg
Vitamine B1 0,057 mg
Vitamine B2 0,035 mg
Vitamine B3 (ou PP) 0,530 mg
Vitamine B5 0,310 mg
Vitamine B6 0,100 mg
Vitamine B8 (ou H) 0,0040 mg
Vitamine B9 0,022 mg
Vitamine C 19 mg
Vitamine E 0,813 mg
Vitamine K 0,0056 mg
Acides aminés
Acide aspartique 121 mg
Acide glutamique 337 mg
Alanine 26 mg
Arginine 18 mg
Cystine 1,0 mg
Glycine 18 mg
Histidine 13 mg
Isoleucine 23 mg
Leucine 30 mg
Lysine 29 mg
Méthionine 7,0 mg
Phénylalanine 24 mg
Proline 16 mg
Sérine 28 mg
Thréonine 23 mg
Tryptophane 6,0 mg
Tyrosine 12 mg
Valine 23 mg
Acides gras
Acide palmitique 32 mg
Acide stéarique 5,0 mg
Acide palmitoléique 2,0 mg
Acide oléique 23 mg
Acide linoléique 91 mg
Acide alpha-linolénique 9,0 mg

Source : Souci, Fachmann, Kraut : La composition des aliments. Tableaux des valeurs nutritives, 7e édition, 2008, MedPharm Scientific Publishers / Taylor & Francis, (ISBN 978-3-8047-5038-8)

La tomate est un aliment diététique, très riche en eau (93 à 95 %) et très pauvre en calories (17 kcal pour 100 grammes), riche en éléments minéraux et en vitamines (A, C et E)[118].

Les glucides, 2 à 3 %, sont constitués principalement de fructose et de glucose[119].

Les sels minéraux, dont la teneur dépend aussi du sol et des apports d'engrais, sont composés pour près de la moitié de potassium, environ 235 mg pour 100 g de tomate[119].

La tomate contient plusieurs vitamines hydrosolubles dont la principale est la vitamine C. La teneur, de 10 à 30 mg/100 g[119], dans la tomate crue est fortement réduite dans la tomate cuite (environ 16 mg).

La purée de tomate contient environ 52 ng/g de nicotine, soit environ la moitié de la teneur de l'aubergine et largement en deçà du seuil de toxicité[120].

Certains consommateurs se plaignent du manque de goût des tomates disponibles sur le marché. Les qualités organoleptiques de ce fruit, qui incluent l'aspect, le goût et la texture, dépendent de divers paramètres liés à la génétique et aux conditions de culture, de récolte et de conservation. Le goût est lié notamment à l'équilibre entre sucres et acides, en particulier à la teneur en acide malique et en saccharose[121], et à la présence de divers arômes volatils. Cet équilibre dépend largement des conditions de mûrissement du fruit.

Parmi les facteurs ayant entraîné une perte de goût des tomates figure la sélection de variétés dites « longue conservation » qui possèdent un gène particulier, le rin (ripening inhibitor), qui induit des effets négatifs sur la qualité dont les mécanismes sont mal connus[122]. Des recherches ont été menées récemment sur ce sujet, notamment dans le cadre du projet EU-SOL inscrit dans le sixième programme-cadre pour la recherche et le développement technologique de l'Union européenne[123].

La conservation des tomates à °C leur fait perdre jusqu'à deux tiers des composés volatils qui contribuent à leur goût[124], tandis qu'une conservation à 20 °C développe ces composés[124]. Il est également possible de restaurer ces arômes, si la tomate a passé moins d'une semaine au réfrigérateur, en la sortant 24 h avant consommation[124].

On trouve, dans le goût de la tomate et particulièrement de la sauce tomate, la cinquième saveur fondamentale, l'umami, qui est liée à la présence d'acide glutamique dans le fruit mûr[125].

La tomate est aujourd'hui un légume-fruit très important en cuisine, entrant dans la composition de nombreuses recettes.

Tomate fraîche
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La tomate peut se consommer soit crue, soit cuite.

Crue, la tomate peut se manger nature, à la croque au sel, mais elle entre le plus souvent dans la composition de salades simples ou composées, comme la salade niçoise. Elle est également l'ingrédient de base du gazpacho, soupe froide, spécialité originaire d'Andalousie.

Cuite, la tomate se prépare de diverses manières : sautée, farcie, en sauce… C'est aussi un ingrédient de diverses sauces. La cuisson détruit une partie des vitamines mais favorise l'assimilation du lycopène.

Les tomates vertes ou incomplètement mûres peuvent servir à la confection de confiture, ce qui est une manière d'utiliser les tomates cueillies en fin de saison qui ne peuvent atteindre une maturité complète.

On peut décorer certains plats en confectionnant des roses en peau de tomate. Elles se font simplement en pelant une tomate bien ferme avec un couteau d'office en inox, en formant un ruban régulier qui, enroulé sur lui-même et posé sur la base de la tomate préalablement coupée, formera la « rose »[126].

Tomate transformée
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La tomate fait l'objet d'une importante industrie de transformation, qui fournit au consommateur des tomates séchées, des tomates pelées en boîte, du coulis de tomate, du concentré de tomates (simple ou « double » et même triple concentration), des sauces (dont la sauce tomate, les sauces aigres-douces, le ketchup) et une boisson, le jus de tomate.

Les deux principales transformations industrielles du jus de tomate sont la concentration et le séchage. La concentration est réalisée à chaud sous vide partiel. Selon la température de la concentration, on parlera de concentré hot break (haute température) ou cold break (température moins élevée). Le concentré hot break se caractérise par un goût de « cuit » plus intense mais surtout par une concentration de pectine plus élevée. Le concentré cold break présente un profil aromatique plus proche du jus de tomate originel mais avec un niveau de viscosité plus faible.

Le séchage peut être réalisé par atomisation ou par cylindrage, que ce soit sur du concentré cold break ou hot break. La principale utilisation de la poudre de tomate est la soupe en poudre.

Conservation

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Tomates séchées servies en antipasti.

La tomate est une source de vitamine A et de vitamine C[118].

Possible prévention contre le cancer

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L'institut américain pour la recherche contre le cancer (AICR), classe la tomate dans les aliments anti-cancer[127]. L'AICR indique même qu'il y aurait des études en cours sur le potentiel curatif de la tomate ou de l'un de ses composants le lycopène[127]. Cependant, l'AICR affirme que l'existence d'un lien entre consommation de lycopène et diminution de risque de cancer n'est démontrée que sur l'animal. Elle ajoute que sur l'humain, certaines études ont démontré un lien entre lycopène et réduction du cancer de la prostate, d'autres non, d'autres oui. Elle recommande cependant la consommation de tomate et d'autres aliments contenant du lycopène[128].

Certaines études publiées sur United States National Library of Medicine (Bibliothèque américaine de médecine) ont ains irévélé que la consommation fréquente ou régulière de tomate pourrait réduire le risque de développer le cancer de la prostate, aussi bien que d'autres tumeurs malignes tels que les cancers du pancréas, du poumon, du côlon, du rectum, de l'estomac, de la cavité orale, de l'œsophage, du sein et du col de l'utérus[129],[130],[131].

Point de vue de la FDA
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Malgré les demandes de l'industrie agroalimentaire de faire de la tomate un aliment anti-cancer, la Food and Drug Administration (FDA) semble assez frileuse sur le sujet.

Elle a étudié les demandes d'allégation santé liant consommation de tomate et réduction de risque de nombreux cancers[132], et n'a accepté qu'une formulation très alambiquée[133]. Elle a surtout « rejeté le lien entre le lycopène (élément responsable des bienfaits supposés de la tomate) utilisé comme ingrédient ou supplément alimentaire et la prévention de certains cancers »[133].

De manière plus détaillée, la FDA conclut :

  • Cancer de la prostate : des recherches scientifiques préliminaires et très limitées suggèrent que la consommation de 4 à 8 onces (entre 110 et 230 g) de tomates et/ou de sauce tomate par semaine pourrait réduire le risque de cancer de la prostate[132]. La FDA conclut qu'il y a peu de preuves scientifiques supportant cette allégation[133].
  • Cancer de l'estomac : quatre études n'arrivent pas à démontrer un lien entre consommation de tomate et réduction des risques de cancer de l'estomac ; mais trois autres études concluent que la consommation de tomate peut réduire ce risque. En conformité avec ces études, la FDA conclut qu'il n'y a pas assez de preuves pour affirmer que les tomates aident à réduire le risque de cancer de l'estomac[132].
  • Cancer de l'ovaire : une même étude suggère que la consommation de sauce tomate deux fois par semaine peut réduire le risque de cancer de l'ovaire, et que la consommation de tomates ou de jus de tomate n'a eu aucun effet sur le risque de cancer de l'ovaire. La FDA conclut donc qu'il est très peu certain que la sauce tomate réduise le risque de cancer de l'ovaire[132].
  • Cancer du pancréas : une étude suggère que la consommation de tomates ne réduit pas le risque de cancer du pancréas, mais une étude sur un échantillon plus limité de personnes, suggère que la consommation de tomates peut réduire ce risque. En conformité avec ces études, la FDA conclut qu'il est hautement improbable que les tomates réduisent le risque de cancer du pancréas[132].

Usage médicinal

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La tomate aurait un usage traditionnel de phytothérapie [134] notamment grâce à sa teneur en pigments caroténoïdes antioxydants, et plus particulièrement en lycopène, réputé pour ses propriétés anticancéreuses (voir supra) et de prévention contre les maladies cardiovasculaires, en particulier.

Il est à noter que ce lycopène est plus facilement assimilé par la consommation de tomates cuites, la cuisson libérant les nutriments en faisant éclater les cellules végétales.

La tomate a des propriétés diurétiques et désintoxicantes[135].

Maladies cardiovasculaires
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Une autre étude menée chez des femmes a démontré que ce même fruit pourrait réduire leurs risques de souffrir des maladies cardiovasculaires et baisser le taux de leurs lipoprotéines de basse densité (LDL). Les chercheurs pensent que ces effets bénéfiques pourraient être dus au lycopène associé à d'autres composés antioxydants et des vitamines[136],[137].

Toxicité et risques alimentaires

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La plante contient dans tous ses organes de l'α-tomatine, glycoalcaloïde stéroïdal toxique, proche de la solanine de la pomme de terre, et qui peut présenter un danger pour le bétail. La tomatine a des propriétés antibiotiques et antifongiques[138]. La teneur en tomatine est faible pour les tomates rouges (mûres), de l'ordre de 0,03 à 0,08 mg/100 g, et nettement plus élevée pour les tomates vertes (immatures), de 0,9 à 55 mg/100 g, sans danger toutefois pour la consommation humaine[139].

La consommation de tomates, en particulier de tomates crues, peut provoquer chez certaines personnes des indispositions en raison de la présence de saponines et solanine, et des réactions allergiques, pouvant aller jusqu'à un choc anaphylactique. Ce phénomène relativement rare d'allergie alimentaire est dû à la présence dans les tomates mûres de protéines de liaison avec les immunoglobulines E, dont le taux tend à augmenter avec le mûrissement du fruit[140].

Les tomates fraîches peuvent être contaminées par la salmonelle. Cela s'est notamment produit en Amérique du Nord, vers la fin du printemps 2008 (à partir du ), entraînant leur retrait des grandes chaînes de restauration et de certains magasins. Aux États-Unis, on recensait au , dans 23 États, au moins 228 cas d'intoxications par la salmonelle dus à la consommation de tomates contaminées, provoquant 25 hospitalisations[141]. Au Canada, aucun cas n'a été rapporté, cependant, par mesure de précaution, les grandes chaînes de restauration, telles que McDonald's et KFC, avaient décidé de retirer temporairement les tomates de leur menu[142].

Moisissures sur tomates mûres.

Les tomates trop mûres peuvent être sujettes à diverses moisissures, comme Penicillium expansum, et contenir de ce fait des mycotoxines thermostables comme la patuline[143]. Ces mycotoxines peuvent se retrouver dans des produits dérivés comme les jus de tomate.

Les tomates mises en vente peuvent parfois contenir des résidus de pesticides. En France, selon les contrôles effectués par la DGCCRF, cela concernait en 2004 48,5 % des échantillons analysés. Toutefois, seuls 3,5 % de ces échantillons dépassaient les LMR (limites maximales de résidus) fixées au niveau national ou européen[144].

Le marc de tomate, sous-produit de la transformation industrielle des tomates, est parfois utilisé comme aliment du bétail[145].

Le purin de tomate, obtenu par macération de feuilles et tiges dans l'eau, serait efficace au jardin pour prévenir ou éloigner certains insectes parasites, notamment les pucerons[146].

Selon Victor Renaud[147], une feuille de tomate froissée frottée sur la peau contribuerait à calmer la douleur en cas de piqûre d'insecte.

Aspects culturels

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Balance de cuisine en forme de tomate.

L'allure caractéristique de la tomate et l'ampleur de sa consommation induisent son usage comme thème dans la décoration et le design dans le domaine culinaire.

La fruit des loups

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Des illustrations des XVIe et XVIIe siècles montrent des humains changés en loups après avoir ingéré, les nuits de pleine lune, ce fruit alors défendu car réputé très dangereux[49], parfois appelé en Allemagne « la pêche des loups »[7].

La légende de la « pomme d'amour »

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Des visions érotogènes suscitées par des Français avaient nommé la tomate « pomme d'amour », sans doute engendrées par les alcaloïdes présents dans le fruit[7].

À Marmande (Lot-et-Garonne) la légende de la pomme d'amour raconte comment un galant rapporta « des isles » les premières graines de tomate pour les offrir à sa belle[148]. Dans cette ville, la « Confrérie des chevaliers de la Pomme d'Amour » s'attache à promouvoir et défendre la tomate de Marmande.

Les fêtes de la tomate

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De nombreuses fêtes de la tomate sont organisées dans le monde, notamment aux États-Unis, en Europe et dans divers pays comme Israël, l'Argentine ou l'Australie. Ce sont souvent des « fêtes des plantes » axées sur la tomate et souvent d'autres légumes dans lesquelles sont présentés des fruits de nombreuses variétés, des concours des plus belles tomates, et qui sont l'occasion pour les passionnés d'échanger des semences ou de découvrir de nouvelles recettes.

En France, une « fête de la tomate et des légumes anciens » se tient depuis quelques années à la mi-septembre à Haverskerque (Nord)[149]. À Gunnedah (Nouvelle-Galles du Sud) en Australie, la National Tomato Competition organisée en janvier est un concours de la plus grosse tomate[150].

Celle qui est organisée chaque année en août à Bunyol, commune espagnole de la province de Valence[151], la Tomatina, se distingue par son caractère de bataille festive dans laquelle les seules munitions utilisées sont des tomates bien mûres. Une fête similaire, La Gran Tomatina Colombiana, se déroule en Colombie dans la commune de Sutamarchán, chaque année en juin depuis 2005[152].

La tomate dans la langue française

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Comme celui d'autres fruits et légumes, le nom de la tomate est attribué au 28 vendémiaire du calendrier républicain ou révolutionnaire français[153], généralement chaque du calendrier grégorien.

Dans la langue française une tomate désigne un cocktail constitué d'un mélange de pastis et de sirop de grenadine. C'est aussi le nom d'une couleur, le rouge tomate (code HTML #DE2916)[154].

Expressions, en rapport avec la couleur rouge :

  • « être rouge comme une tomate », c'est être rouge de honte,
  • « écraser des tomates », c'est avoir ses règles[155].

La tomate dans la littérature

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Georges Perec illustre l'importance de la symbolique de la tomate dans l'art lyrique dans son inénarrable « Mise en évidence expérimentale d'une organisation tomatotopique chez la soprano (Cantatrix sopranica L.) »[156] dont la version anglaise est publiée au Seuil dans la collection « La librairie du XXe siècle » sous le titre Cantatrix sopranica L. et autres écrits scientifiques.

La tomate dans l'art

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Tableau montrant des tomates rouges, par L. Meléndez (XVIIIe)

La tomate est présente dans plusieurs natures mortes italiennes et espagnoles du XVIIe et XVIIe siècles[157]. À titre d'illustration, on peut citer la Nature morte aux concombres et tomates du peintre espagnol Luis Meléndez.

Pablo Picasso a peint en une série de neuf tableaux représentant un plant de tomate sur le rebord d'une fenêtre. Réalisées dans l'appartement de son ancienne compagne, Marie-Thérèse Walter et de sa fille Maya à Paris, où le peintre s'était réfugié pendant les combats pour la Libération de la capitale, ces peintures sont, selon Jean Sutherland Boggs, « une métaphore pittoresque et décorative de la nécessité pour l'être humain de survivre et prospérer même sous les contraintes de la guerre »[158].

Campbell's Soup Cans, l'œuvre exposée au Museum of Modern Art de New York.

En 1962, Andy Warhol a produit une œuvre intitulée Campbell's Soup Cans, constituée d'une série de 32 tableaux représentant une série de boîtes de soupes rouge et blanche de la société Campbell, au premier rang desquelles la soupe de tomate.

Les formes arrondies de la tomate ont inspiré en 1971 au designer finlandais Eero Aarnio le dessin du « fauteuil tomate » (tomato chair)[159].

Dans un registre humoristique, Alphonse Allais intitula en 1882 un tableau abstrait uniformément rouge « Récolte de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la Mer Rouge »[160].

Chez les Bambaras, peuple d'Afrique de l'Ouest (Mali, Sénégal, Guinée), la tomate est un symbole de fécondité, et les couples doivent en manger avant de s'unir[161].

La tomate est l'emblème, fruit ou légume officiel, de plusieurs États américains[162] :

  • Arkansas (fruit et légume officiel), il s'agit d'une variété à fruits roses, la South Arkansas Vine Ripe Pink Tomato ;
  • Louisiane (légume officiel), variété Creole tomato ;
    Logo du parti socialiste néerlandais.
  • New Jersey (légume officiel) ;
  • Ohio (fruit officiel)[163] ;
  • Tennessee (fruit officiel).

En outre, le jus de tomate est la boisson officielle de l'Ohio[163].

Le parti socialiste néerlandais a adopté comme symbole une tomate rouge qui figure dans son logo.

Fruit ou légume ?

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Tomates.

La tomate dérive, y compris ses graines, de la transformation de l'ovaire d'une plante à fleurs. Cependant, d'un point de vue culinaire, elle n'a pas le même goût sucré que les fruits consommés comme tels, le plus souvent à la fin du repas, et est généralement servie, comme légume, dans des préparations salées, en entrée ou en salade, ou en accompagnement du plat principal. L'origine de la controverse vient du fait que les tomates sont traitées comme des fruits dans les pratiques de conserve domestique. Les tomates ont en effet une acidité suffisante pour être préparées à l'eau plutôt que dans un stérilisateur à vapeur comme c'est le cas pour les « légumes ».

Cette controverse a eu des implications légales aux États-Unis. En 1887, des droits de douane appliqués aux légumes mais pas aux fruits ont fait du statut de la tomate un sujet d'importance au regard de la loi. La Cour suprême des États-Unis mit fin à la controverse le en déclarant que la tomate était un légume, selon la définition populaire qui classe les légumes, généralement servis au cours du repas et non au dessert, en fonction de leur utilisation (Nix v. Heden (149 U.S. 304))[164]. La décision s'applique seulement à l'interprétation du tarif douanier du et la Cour ne prétend pas reclasser la tomate pour d'autres considérations que celles relatives au paiement de taxes douanières.

La tomate a été choisie comme légume-emblème officiel par l'État du New Jersey. L'Arkansas en revanche n'a pas tranché entre fruit et légume en faisant de la variété South Arkansas Vine Ripe Pink Tomato à la fois le fruit-emblème et le légume-emblème de l'État, dans une décision unique citant ses usages culinaires et la classification botanique. En 2006, la chambre des représentants de l'Ohio adopta une loi qui devait déclarer la tomate comme le fruit-emblème de l'État, mais elle ne fut pas ratifiée par le Sénat et il fallut attendre pour qu'une nouvelle loi fasse de la tomate le fruit officiel de l'Ohio[165]. Le jus de tomate est depuis 1965 la boisson officielle de l'Ohio. Alexander W. Livingston, originaire de Reynoldsburg (Ohio), a joué un grand rôle dans la popularisation de la tomate vers la fin des années 1800.

Du fait de la définition scientifique du fruit, la tomate reste considérée comme un fruit aux États-Unis dès lors qu'il ne s'agit pas de questions douanières. Ce n'est d'ailleurs pas le seul fruit botanique consommé comme légume : l'aubergine, le concombre et les courges de toutes sortes partagent la même ambiguïté.

Le pied de tomate tel qu'il est vu par les passagers du circuit Living with the Land à Epcot.

L'immense pied de tomate qui pousse dans les serres expérimentales du parc Disney d'Orlando en Floride est probablement le plus grand du monde. La plante a été reconnue par le Livre Guinness des records pour sa production de 32 000 tomates d'un poids total de 522 kg. Elle produit des milliers de tomates en même temps sur un seul pied. Yong Huang, directeur de science agricole à Epcot, a découvert ce plant unique à Pékin (Chine), où il a été créé par hybridation[166]. Huang en rapporta des graines à Epcot et fit construire une serre spécialisée. Les tomates, qui ont la taille d'une balle de golf, sont servies dans les restaurants du parc Disney. Les visiteurs peuvent voir ce pied de tomate record en empruntant le parcours en bateau Living with the Land du parc d'Epcot[167].

La plus grosse tomate jamais récoltée pesait 3,814 kg. Cette tomate de la variété 'Big Zac' fut cueillie aux États-Unis en 2014 par un certain Dan McCoy dans sa serre au Minnesota[168].

La plus grosse tomate de France pesait 3,795 kg. Cette tomate qui est aussi de la variété 'Big Zac' fut cueillie en 2015 en serre par un certain Fabrice Boudyo à Carsac-de-Gurson en Dordogne[169].

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Ce caractère distingue les tomates des autres Solanacées, qui sont à déhiscence terminale.
  2. L'épithète spécifique, lycopersicum, composé mixte de racines grecque et latine, signifie littéralement « pêche de loup », et ferait référence au caractère toxique attribué initialement à ce fruit.
  3. Esculentum signifie « comestible » en latin.

Références

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