« Napoléon Orsini » : différence entre les versions
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'''Napoléon Orsini''' Frangipani (né en [[1263]] à [[Rome]] - mort le [[24 mars]] [[1342]] à [[Avignon]]) était un homme d'Église italien du [[Moyen Âge]], neveu du pape [[Nicolas III]], qui fut [[Cardinal (religion)|cardinal-diacre]] au titre de Saint-Adrien ([[1288]]-[[1342]]). |
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'''Napoléon Orsini''' Frangipani, né en [[1263]] à [[Rome]] et mort le {{date de décès|24|mars|1342}} à [[Avignon]], était un homme d'Église italien du [[Moyen Âge]], neveu du pape [[Nicolas III]], qui fut [[Cardinal (religion)|cardinal-diacre]] au titre de Saint-Adrien ([[1288]]-[[1342]]). |
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== Biographie == |
== Biographie == |
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Napoléon Orsini, fils cadet de Rinaldo Orsini, un frère du [[pape]] [[Nicolas III]], naquit à Rome<ref>Les Orsini avaient transformé le tombeau d’Hadrien, devenu le [[château Saint-Ange]] (''Castel Sant’Angelo''), en un redoutable château-fort.</ref>. Il commença sa carrière ecclésiastique comme chanoine des chapitres cathédraux de [[Paris]] et de [[Cathédrale Notre-Dame de Reims|Reims]]<ref name="SM">[http://webdept.fiu.edu/~mirandas/bios1288.htm#Orsini Salvador Miranda ''Cardinal Napoléon Orsini'', University Park, Miami, FL 33199, 2009]</ref>. |
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Ce fut [[Nicolas IV]], lors du [[consistoire (catholicisme)|consistoire]] du {{date|16|mai|1288}}, qui lui remit le chapeau de cardinal-diacre de Saint-Adrien<ref name="SM"/>. |
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Napoléon Orsini, fils cadet de Rinaldo Orsini, un frère du [[pape]] [[Nicolas III]], naquit à Rome. Il commença sa carrière ecclésiastique comme chanoine des chapitres cathédraux de [[Paris]] et de [[Reims]]. |
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[[Image:SMN Chiostro Grande o05 Alessandro Fei detto il barbiere, San Domenico resuscita il nipote del Cardinale Orsini.JPG|thumb|left|Devant les cardinaux de la famille, ''[[Dominique de Guzmán|Saint Dominique]] ressuscite Napoleone Orsini, neveu du cardinal Napoléon Orsini. Fresque d'[[Alessandro Fei (peintre)|Alessandro Fei]] dit "le barbier" à [[Basilique Santa Maria Novella|Santa Maria Novella]] de [[Florence]]'']] |
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Dès le {{date|8|mars|1306}}, [[Clément V]] l’envoya en tant que légat pour pacifier l’Italie<ref name="SM"/>. Après trois ans de vaines tentatives, le {{date|12|juin|1309}}, il rejoignit le pape qui s’était installé au couvent des dominicains d’[[Avignon]]. Puis il résida à [[Carpentras]] où s'était établie la Curie. |
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=== Ses manœuvres au conclave de Lyon === |
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Ce fut [[Nicolas IV]], lors du consistoire du [[16 mai]] [[1288]], qui lui remit le chapeau de cardinal-diacre de Saint-Adrien. |
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[[Image:Stemma Fortezza Orsini di Sorano.jpg|thumb|Blason de la famille Orsini : ''Écartelé en I et en IV bandé de gueules et d'argent au chef d'argent chargé d'une rose de gueules boutonnés d'or, soutenu d'or, en II et en III un lion'']] |
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Après la mort de Clément V, il fallut attendre deux ans pour réunir un nouveau conclave à [[Lyon]]. Il commença ses travaux dans l’église des dominicains, au début du mois de mars [[1316]], avec un certain mauvais vouloir. Le [[28 juin]], [[Philippe V de France]], alors régent du royaume de France, fit cerner les cardinaux par les troupes de Guigue de Forez puis murer portes et ouvertures. Le remède sembla radical. |
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Cependant, il fallut attendre jusqu’au {{date|7|août|1316}}, pour que Napoléon Orsini s’entendit avec ses collègues [[Francesco Caetani]] et [[Arnaud de Pellegrue]]. Les trois cardinaux proposèrent d’élire [[Jacques Duèze]], ancien évêque d’Avignon et cardinal-évêque de Porto. |
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Dès le [[8 mars]] [[1306]], [[Clément V]] l’envoya en tant que légat pour pacifier l’Italie. Après trois ans de vaines tentatives, le [[12 juin]] [[1309]], il rejoignit le pape qui s’était installé au couvent des dominicains d’[[Avignon]]. Puis il résida à [[Carpentras]] où s'était établie la Curie. |
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[[Philippe V de France|Philippe V]], pour attacher à la France ce fervent partisan du retour de la papauté à Rome, lui offrit de nombreux fiefs en [[Languedoc]] et une rente sur le péage de [[Pont-Saint-Esprit]]. |
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Il participa à [[Lyon]] au conclave qui élit [[Jean XXII]] puis à celui d’Avignon qui désigna [[Benoît XII]]. Ce fut lui qui eut l’honneur de couronner le nouveau pontife. |
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=== Le protecteur d'Ubertin de Casale === |
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[[Philippe VI de Valois]], pour attacher à la France ce fervent partisan du retour de la papauté à Rome, lui offrit de nombreux fiefs en [[Languedoc]] et une rente sur le péage de [[Pont-Saint-Esprit]]. |
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Le torchon brûla rapidement entre le pape et les franciscains exigeant la pauvreté totale de l’Église<ref>On leur donnait le nom de spirituels en France et de fraticelles en Italie. Dans la péninsule, ils avaient comme théoricien Ubertin de Casale.</ref>. Le cardinal Orsini, auquel Jean XXII devait d’être élu, prit sous sa protection [[Ubertin de Casale]], le chef de file des contestataires. Il en fit son pénitencier. |
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Au début de l’année [[1322]], celui-ci fut sollicité par le pape pour lui présenter une relation motivée sur la question de la pauvreté. Ses conclusions ayant été condamnées, prudent, le cardinal Orsini se débarrassa de son encombrant pénitencier en chargeant Ubertin de porter cette décrétale auprès du roi d’Aragon. |
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Il écrivit la biographie de [[Claire de Montefalco|sainte Claire de Montefalco]] (v. [[1268]]-[[1308]]). |
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=== Sa lutte contre le pape hérétique === |
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Il mourut à Avignon le [[24 mars]] [[1342]] et fut inhumé dans l’église du couvent des franciscains de cette cité. |
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[[Image:C o a Giovanni XXII.svg|thumb|Armes de Jean XXII]] |
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Jean XXII sema la perturbation dans l’Église avec sa ''vision béatifique''. Tout commença par un sermon, le {{date|1|novembre|1331}}. Commentant un texte de [[Bernard de Clairvaux]], le pape affirma que les âmes des élus, selon lui, ne jouissaient pas immédiatement de la vision béatifique. On pensa à un lapsus. |
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Mais le pontife remit ça quinze jours plus tard en expliquant qu’il fallait attendre le jugement dernier pour que les âmes bénéficient de la vie éternelle. Le dérapage devint inconvenance. D’autant que le {{date|5|janvier|1332}}, il concluait sa nouvelle orientation théologique en déclarant que les damnés n’iront en enfer qu’après la résurrection des corps. |
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{{Multi bandeau|Portail christianisme|Portail Catholicisme|Portail Italie}} |
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Orsini, le cardinal au train de vie le plus opulent du Sacré Collège, lâcha Jean XXII, se rapprocha de ses ennemis les spirituels et l’on parla de destitution. En [[1333]], [[Philippe de Majorque]]<ref>Philippe de Majorque était le frère de la [[Sancia de Majorque|reine Sancia]], seconde épouse de Robert d'Anjou, roi de Naples et comte de Provence.</ref>, fut même pressenti pour lui succéder. Ce ''frère de la Pauvre Vie'', une branche des fraticelles ou ''zelanti'' en Italie, devint le candidat du cardinal Napoléon qui œuvra pour un concile déposant le ''pape hérétique''. |
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{{DEFAULTSORT:Orsini, Napoléon}} |
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=== Le cardinal couronne Benoît XII === |
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Tout se calma avec le décès du pape qui se rétracta sur son lit de mort. Après le conclave d’Avignon qui désigna [[Benoît XII]], ce fut le cardinal Orsini qui eut l’honneur de couronner le nouveau pontife<ref name="SM"/>. Dès lors, il se retira le plus souvent dans son hôtel de [[Villeneuve-lès-Avignon]], au pied de la Tour Philippe-le-Bel<ref>C'était l’ancien Hôtel de [[Pierre d'Arrablay]] (1316-1329) qui fut le premier cardinal à s'établir à Villeneuve-lès-Avignon. En 1325, il s’était fait construire une résidence magnifique avec jardin et vignes. À sa mort elle avait été acquise par le cardinal Napoléon Orsini.</ref>. |
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Napoléon Orsini, cardinal à 25 ans, siégea pendant 53 ans et 312 jours dans le Sacré Collège, en devenant le doyen dès 1305<ref name="SM"/>, connaissant huit papes différents après avoir joué un rôle décisif dans l'élection de certains d'entre eux. |
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Il écrivit la biographie de [[Claire de Montefalco|sainte Claire de Montefalco]] (v. [[1268]]-[[1308]]). Il mourut à Avignon le {{date|24|mars|1342}} et fut inhumé dans l’église du couvent des franciscains de cette cité<ref name="SM"/>. |
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== Notes == |
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<references /> |
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== Bibliographie == |
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* É. Baluze, ''Vitae paparum Avenionensium, sive collectio actorum veterum'', Vol. I et II. Paris, 1693. |
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* Ch. Berton, ''Dictionnaire des cardinaux, contenant les notions générales sur le cardinalat et la nomenclature complète des cardinaux de tous les temps et de tous les pays'', Paris, 1857. |
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* J. B. Christophe, ''Histoire de la papauté pendant le XIV{{e}} siècle avec des notes et des pièces justificatives'', Paris, 1853. |
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* H. Aliquot, ''Avignon, de Montfavet à Villeneuve. Vie et Patrimoine'', Éditions École Palatine, 2004. |
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== Voir aussi == |
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=== Articles connexes === |
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* [[Liste des cardinaux d'Avignon]] |
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* [[Guillaume d'Occam]] |
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=== Liens externes === |
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* [http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2005/clement.htm Le rôle de Napoléon Orsini dans l'élection de Clément V] |
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{{Portail|catholicisme|Moyen Âge central|Avignon|Rome}} |
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[[Catégorie:Papauté d'Avignon]] |
[[Catégorie:Papauté d'Avignon]] |
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[[Catégorie: |
[[Catégorie:Naissance à Rome]] |
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[[Catégorie:Personnalité italienne du XIIIe siècle]] |
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[[Catégorie:Personnalité italienne du XIVe siècle]] |
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[[Catégorie:Religieux italien]] |
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[[Catégorie:Cardinal italien]] |
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[[Catégorie:Naissance en 1263]] |
[[Catégorie:Naissance en 1263]] |
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[[Catégorie:Décès en 1342]] |
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[[Catégorie:Décès à Avignon]] |
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[[it:Napoleone Orsini Frangipani]] |
Dernière version du 11 juin 2024 à 17:21
Napoléon Orsini Frangipani | ||
Biographie | ||
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Naissance | Rome |
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Décès | Avignon |
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Cardinal de l'Église catholique | ||
Créé cardinal |
par le pape Nicolas IV |
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Titre cardinalice | Cardinal-diacre de Saint-Adrien |
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Évêque de l'Église catholique | ||
Fonctions épiscopales | Doyen du Collège des cardinaux | |
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Napoléon Orsini Frangipani, né en 1263 à Rome et mort le à Avignon, était un homme d'Église italien du Moyen Âge, neveu du pape Nicolas III, qui fut cardinal-diacre au titre de Saint-Adrien (1288-1342).
Biographie
[modifier | modifier le code]Napoléon Orsini, fils cadet de Rinaldo Orsini, un frère du pape Nicolas III, naquit à Rome[1]. Il commença sa carrière ecclésiastique comme chanoine des chapitres cathédraux de Paris et de Reims[2].
Ce fut Nicolas IV, lors du consistoire du , qui lui remit le chapeau de cardinal-diacre de Saint-Adrien[2].
Dès le , Clément V l’envoya en tant que légat pour pacifier l’Italie[2]. Après trois ans de vaines tentatives, le , il rejoignit le pape qui s’était installé au couvent des dominicains d’Avignon. Puis il résida à Carpentras où s'était établie la Curie.
Ses manœuvres au conclave de Lyon
[modifier | modifier le code]Après la mort de Clément V, il fallut attendre deux ans pour réunir un nouveau conclave à Lyon. Il commença ses travaux dans l’église des dominicains, au début du mois de mars 1316, avec un certain mauvais vouloir. Le 28 juin, Philippe V de France, alors régent du royaume de France, fit cerner les cardinaux par les troupes de Guigue de Forez puis murer portes et ouvertures. Le remède sembla radical.
Cependant, il fallut attendre jusqu’au , pour que Napoléon Orsini s’entendit avec ses collègues Francesco Caetani et Arnaud de Pellegrue. Les trois cardinaux proposèrent d’élire Jacques Duèze, ancien évêque d’Avignon et cardinal-évêque de Porto.
Philippe V, pour attacher à la France ce fervent partisan du retour de la papauté à Rome, lui offrit de nombreux fiefs en Languedoc et une rente sur le péage de Pont-Saint-Esprit.
Le protecteur d'Ubertin de Casale
[modifier | modifier le code]Le torchon brûla rapidement entre le pape et les franciscains exigeant la pauvreté totale de l’Église[3]. Le cardinal Orsini, auquel Jean XXII devait d’être élu, prit sous sa protection Ubertin de Casale, le chef de file des contestataires. Il en fit son pénitencier.
Au début de l’année 1322, celui-ci fut sollicité par le pape pour lui présenter une relation motivée sur la question de la pauvreté. Ses conclusions ayant été condamnées, prudent, le cardinal Orsini se débarrassa de son encombrant pénitencier en chargeant Ubertin de porter cette décrétale auprès du roi d’Aragon.
Sa lutte contre le pape hérétique
[modifier | modifier le code]Jean XXII sema la perturbation dans l’Église avec sa vision béatifique. Tout commença par un sermon, le . Commentant un texte de Bernard de Clairvaux, le pape affirma que les âmes des élus, selon lui, ne jouissaient pas immédiatement de la vision béatifique. On pensa à un lapsus.
Mais le pontife remit ça quinze jours plus tard en expliquant qu’il fallait attendre le jugement dernier pour que les âmes bénéficient de la vie éternelle. Le dérapage devint inconvenance. D’autant que le , il concluait sa nouvelle orientation théologique en déclarant que les damnés n’iront en enfer qu’après la résurrection des corps.
Orsini, le cardinal au train de vie le plus opulent du Sacré Collège, lâcha Jean XXII, se rapprocha de ses ennemis les spirituels et l’on parla de destitution. En 1333, Philippe de Majorque[4], fut même pressenti pour lui succéder. Ce frère de la Pauvre Vie, une branche des fraticelles ou zelanti en Italie, devint le candidat du cardinal Napoléon qui œuvra pour un concile déposant le pape hérétique.
Le cardinal couronne Benoît XII
[modifier | modifier le code]Tout se calma avec le décès du pape qui se rétracta sur son lit de mort. Après le conclave d’Avignon qui désigna Benoît XII, ce fut le cardinal Orsini qui eut l’honneur de couronner le nouveau pontife[2]. Dès lors, il se retira le plus souvent dans son hôtel de Villeneuve-lès-Avignon, au pied de la Tour Philippe-le-Bel[5].
Napoléon Orsini, cardinal à 25 ans, siégea pendant 53 ans et 312 jours dans le Sacré Collège, en devenant le doyen dès 1305[2], connaissant huit papes différents après avoir joué un rôle décisif dans l'élection de certains d'entre eux.
Il écrivit la biographie de sainte Claire de Montefalco (v. 1268-1308). Il mourut à Avignon le et fut inhumé dans l’église du couvent des franciscains de cette cité[2].
Notes
[modifier | modifier le code]- Les Orsini avaient transformé le tombeau d’Hadrien, devenu le château Saint-Ange (Castel Sant’Angelo), en un redoutable château-fort.
- Salvador Miranda Cardinal Napoléon Orsini, University Park, Miami, FL 33199, 2009
- On leur donnait le nom de spirituels en France et de fraticelles en Italie. Dans la péninsule, ils avaient comme théoricien Ubertin de Casale.
- Philippe de Majorque était le frère de la reine Sancia, seconde épouse de Robert d'Anjou, roi de Naples et comte de Provence.
- C'était l’ancien Hôtel de Pierre d'Arrablay (1316-1329) qui fut le premier cardinal à s'établir à Villeneuve-lès-Avignon. En 1325, il s’était fait construire une résidence magnifique avec jardin et vignes. À sa mort elle avait été acquise par le cardinal Napoléon Orsini.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- É. Baluze, Vitae paparum Avenionensium, sive collectio actorum veterum, Vol. I et II. Paris, 1693.
- Ch. Berton, Dictionnaire des cardinaux, contenant les notions générales sur le cardinalat et la nomenclature complète des cardinaux de tous les temps et de tous les pays, Paris, 1857.
- J. B. Christophe, Histoire de la papauté pendant le XIVe siècle avec des notes et des pièces justificatives, Paris, 1853.
- H. Aliquot, Avignon, de Montfavet à Villeneuve. Vie et Patrimoine, Éditions École Palatine, 2004.