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« Histoire de la Lituanie » : différence entre les versions

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[[Image:Lh-map.jpg|vignette|Lituanie 2024]]
Du {{Spa|VI|e|au|II|e|s}}, les [[Pays baltes|Baltes]], des populations d'origine [[indo-européens|indo-européenne]], s'installent sur une partie du territoire actuel de la [[Lituanie]].
[[Fichier:LithuanianHistory.svg|vignette|La Lituanie de Mindaugas à nos jours.]]
== Origine - Légende ==
L''''histoire de la [[Lituanie]]''' commence véritablement avec l'unification des tribus lituaniennes de religion [[Mythologie lituanienne|balte]] par [[Mindaugas]], au milieu du {{s|XIII}}, en vue de lutter contre les [[Ordre Teutonique|chevaliers teutoniques]] et les [[Chevaliers Porte-Glaive|chevaliers porte-glaive]] venus les [[Christianisation|christianiser]] par la force. À partir du règne de [[Vytenis]], qui débute vers 1290, et jusqu'au début du {{s-|XV}}, le [[grand-duché de Lituanie]] profite de la dislocation de la [[Rus' de Kiev]] et de l'affaiblissement de la [[Horde d'or]] [[Tatars|tatare]] pour réunir sous son sceptre les petites principautés slaves du bassin du [[Dniepr]], s'étendant jusqu'au [[Dniestr]] et à la [[mer Noire]], atteinte en 1412. Pendant ce temps la [[Liste des dieux lituaniens|foi balte]] recule au profit du [[Église catholique|catholicisme]] (dans l'actuelle Lituanie) ou de l'[[Église orthodoxe|orthodoxie]] (dans l'actuelle Biélorussie, où le [[Langues slaves orientales|slave oriental]] prend le pas sur les [[langues baltes]]).
Une des plus ancienne tradition du peuple Lithuanien est la liberté. Liethua, déesse de la liberté a transmis son nom à la Lithuanie. (Source [[Adam Mickiewicz]] oeuvres poétiques). Le symbole de cette déesse était le chat.


En 1386, le [[liste des souverains de Lituanie|grand-duc de Lituanie]], [[Ladislas II Jagellon]], épouse la princesse de Pologne, [[Hedwige d'Anjou|Hedwige]], et se convertit au catholicisme. Ce mariage crée l'[[union de Pologne-Lituanie]] qui aboutira en 1569 à la création de la [[république des Deux Nations]]. Cette union conduit à une forte [[acculturation]] de l'élite politique qui adhère à la [[Culture de la Pologne|culture]] et à la [[Polonais|langue polonaises]]. Le [[grand-duché de Lituanie]] perd alors peu à peu son autonomie dans la fédération, jusqu'à être complètement intégré à la Pologne par la [[Constitution polonaise du 3 mai 1791]]. Durant cette longue période, il accueille un tel nombre de [[Histoire du peuple juif|réfugiés juifs]] chassés tour-à-tour des royaumes catholiques d'Europe occidentale ou centrale, qu'au {{s-|XVIII}} la Pologne-Lituanie abrite la [[Ashkénazes|plupart des juifs d'Europe]].
== Orthographe - Terminologie ==
=== Lithuanie : région historique de l'Union de Pologne-Lithuanie ===
La Lithuanie est le terme utilisé pour désigner le [[Grand-duché de Lituanie]] (source V. bibliographie Ihar Lalkoŭ).
La Lithuanie était un État composé de plusieurs [[nations]].
Histoire commune à plusieurs Etats contemporains, notamment la [[Pologne]], la [[Biélorussie]] et la [[Lituanie]]. Etat qui débutera au XIII{{e}} et qui se termina au {{s-|XVIII|e}} : la [[République des Deux Nations]]. Les terres qui appartenaient à la République ont été réparties entre plusieurs pays d'Europe centrale et de l'Est : [[Pologne]], [[Lituanie]], [[Lettonie]], [[Ukraine]], [[Biélorussie]] et [[Russie]], avec quelques petits territoires en [[Estonie]], [[Slovaquie]], [[Roumanie]] et [[Moldavie]].
Cette région historique subira 3 divisions successives au XVIIIe siècle ([[1772]], [[1793]], [[1795]]) nommées [[Partitions de la Pologne]].


Après les trois [[partages de la Pologne]] à la fin du {{s-|XVIII}}, le pays cesse d'exister politiquement en 1795. Le territoire de l'ancien grand-duché de Lituanie est alors intégré à l'[[Empire russe]]. Le {{date|16|février|1918}}, la Lituanie dans un territoire un peu plus petit que l'actuel, retrouve son indépendance grâce à la défaite russe face à l'[[Empire allemand|Allemagne]]. La nouvelle république disparaît en [[juin 1940 (guerre mondiale)|juin 1940]] du fait du [[Pacte germano-soviétique|pacte Hitler-Staline]]. Après une [[Occupation de la Lituanie pendant la Seconde Guerre mondiale|période d'occupation]] par l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] (1941-1944), qui voit [[Shoah en Lituanie|exterminer la plupart des Juifs lituaniens]] et [[Shoah en Biélorussie|biélorusses]], la Lituanie est à nouveau [[République socialiste soviétique de Lituanie|annexée par l'Union soviétique]] de 1945 à 1990. Elle proclame son indépendance dans son territoire actuel le {{date|11|mars|1990}} à la faveur de la [[dislocation de l'URSS]], officialisée le {{date|26|décembre|1991}}.
* [[1569]] : [[Union de Lublin]]. Création de la République des deux peuples. Le traité polono-lituanien va créer un Etat fédéré polono-lithuanien. Union de la Lithuanie et de la [[Ruthénie]] avec la [[Pologne]]. Création d'un seul Pays - Une république commune. L'[[Union de Lublin]] créa le plus vaste État dans l'Histoire de l'Europe.
* [[1772]] : premier partage, la partie biélorusse est intégrée à l’Empire russe
* [[1795]], troisième partage, Catherine II, annonce l'annexion de la Lithuanie à l'empire russe.


=== Lituanie ===
== Protohistoire ==
[[File:Amber disk, Neolithic period, 3096-2885 BC, Lithuania.jpg|thumb|230px|Disque d'ambre, période néolithique, 3096-2885 av. J.-C., Lituanie]]
La Lituanie est le synonyme utilisé, selon les "normes du français contemporain", pour parler de la République Lituanienne. Etat qui existe depuis 1918.
[[Image:Baltic Tribes c 1200-fr.svg|vignette|Les peuples baltes vers [[1200]].]]
La Lituanie contemporaine correspond à une partie de la Lithuanie historique.
Les premiers individus sont arrivés dans la région à partir du {{Xe}} millénaire {{av JC}}, après la [[glaciation de Würm]]<ref>Suzanne Champonnois, François de Labriolle Crozon, ''Estoniens, Lettons, Lituaniens. Histoire et destins'', Armeline, 2004, {{p.|27}}.</ref>, ou localement [[Glaciation vistulienne|glaciation de la Vistule]]. Il s'agissait de cueilleurs nomades, originaires du [[Jutland]] et des régions de l'actuelle [[Pologne]]. Les populations se sont peu à peu [[Sédentarisation|sédentarisées]], au cours du {{VIe}} et du {{Ve}} millénaires {{av JC}}, la [[domestication]] est apparue et les constructions sont devenues plus sophistiquées, sans que l'agriculture ne soit encore utilisée.
[[File:Lithuanian Military History. Lithuanian swords, 13th century, VDKM.jpg|thumb|Épées lituaniennes {{s-|XIII}}]]
Les premières tribus baltes d'origine [[Proto-Indo-Européens|proto-indo-européenne]] seraient arrivées dans la région depuis le bassin de la [[Vistule]] et du [[Dniepr]], vers {{Date-|-2500}}<ref>Suzanne Champonnois, François de Labriolle Crozon, ''op. cit.'', {{p.|27}}.</ref>.


Les premières preuves d'exploitation agricole dans le sud-est de la Baltique n'apparaissent que très tardivement. L'agriculture ne semble avoir été fermement établie dans la région qu'autour de l'[[Âge du bronze en Europe|Âge du bronze tardif]] qu'après que plusieurs espèces de cultures, principalement l'orge, ont été adaptées à l'environnement local et que le risque de mauvaises récoltes a été réduit. À proximité, le nord de la Pologne avait vu une forte augmentation de l'intensité des activités agricoles pendant la transition entre l'Âge du bronze ancien et l'Âge du bronze tardif en particulier à partir de 1400/1300 {{av JC}} La transition vers l'agriculture a en outre été facilitée par le réchauffement climatique qui a commencé vers 750 {{avjc}}<ref name="Minkevičius">{{en}} Karolis Minkevičius et al., [https://link.springer.com/article/10.1007/s00334-019-00745-2 New evidence on the southeast Baltic Late Bronze Age agrarian intensification and the earliest AMS dates of Lens culinaris and Vicia faba], ''Vegetation History and Archaeobotany'', 29, 327–338, 2020, doi.org/10.1007/s00334-019-00745-2</ref>.
== Chronologie ==
===Le [[grand-duché de Lithuanie]] - l'union avec la Pologne (1385/1569-1795) ===
* Le [[14 février]] [[1009]], le nom est mentionné pour la première fois dans les annales d'un monastère de [[Quedlinburg]].
* En [[1236]], [[Mindaugas]] devient grand-duc de Lituanie.
* En [[1253]], Mindaugas, converti au christianisme reçoit le titre de roi du pape [[Innocent IV]]. Il ne parvient pas à imposer le christianisme à ses sujets et retourne finalement lui-même au paganisme. Il restera le seul roi de l'histoire de la Lituanie.
[[Image:LithuaniaHistory.png|right|thumb|300px|La Lituanie de Mindaugas à nos jours]]
* En [[1316]], [[Gediminas]] devient grand-duc de Lituanie. Il cherche le soutien du pape et à se faire reconnaître roi mais refuse la conversion au christianisme. [[Trakai]] est la capitale du pays.
* Un peu avant [[1323]], fondation de [[Vilnius]] qui devint capitale vers la fin du règne de Gediminas.
* En [[1341]], mort de Gediminas. Son pays est divisé entre ses sept fils.
* En [[1345]], [[Olgierd|Algirdas]], fils de [[Gediminas]] rassemble les morceaux de la Lituanie et en devient grand-duc.
* En [[1377]], À la mort d'Algirdas, son fils [[Ladislas II Jagellon|Jogaila]] devient grand-duc de Lituanie. Saccage de la Lituanie par les [[Chevaliers teutoniques]].
* En [[1381]], [[Kęstutis]], frère d'Algirdas détrône son neveu et devient grand-duc de Lituanie. Il est tué un an plus tard par Jogaila qui reprend le trône. Le grand-duché comprend alors la Russie-Blanche ([[Biélorussie]]), une grande partie de la Petite-Russie ([[Ukraine]]) ainsi qu'une partie de la Grande-[[Russie]] actuelles et est peuplé majoritairement de Russes. Nombre des ducs lituaniens descendants de Gediminas adoptent le christianisme orthodoxe de leurs nouveaux sujets. Dès la fin du XIVe siècle, la langue officielle du grand-duché devient le russe.


L'émergence de la diversification sociale s'est accompagnée de sites de peuplement stratégiquement choisis le long de routes économiques importantes, principalement sur la côte et près de la rivière [[Daugava]]. Les zones montagneuses ont été privilégiées par rapport aux basses terres. Les archéologues voient dans ces installations le reflet de l'intensification des réseaux de communication entre les cultures nordiques et [[Culture lusacienne|lusaciennes]] et les communautés indigènes du sud-est de la Baltique<ref name="Minkevičius"/>.
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Les tribus baltes n'ont pas été directement influencées par l'[[Empire romain]], mais elles ont maintenu des contacts commerciaux avec celui-ci, notamment via la [[route de l'ambre]]<ref>Suzanne Champonnois, François de Labriolle Crozon, ''op. cit.'', {{p.|29}}.</ref>.
* En [[1385]], la Lituanie et la Pologne signent le [[Union de Krewo|traité de Kreva]] : le grand-duc de Lithuanie Jogaila se convertit au christianisme catholique et épouse l'héritière du trône de Pologne, [[Hedwige Ire de Pologne|Hedwige]] ; il devient ainsi roi de [[Pologne]] sous le nom de [[Ladislas II Jagellon]]. Il fonde la dynastie des Jagellon. Il laisse à son cousin [[Vytautas le Grand|Vytautas]] (baptisé sous le nom d'Alexandre), fils de Kęstutis, le gouvernorat de Lituanie. La Communauté lituano-polonaise forme alors le plus grand pays d'Europe par sa superficie.
* En [[1401]], [[Vytautas le Grand|Vytautas ''le Grand'']] devient formellement grand-duc de Lituanie. Il s'apprêtait à être couronné roi, mais sa couronne ne parvint pas jusqu'en Lituanie avant sa mort.
* En [[1413]], Assemblée de Horodlo. Les seigneurs lithuaniens prirent pour la première fois les armes de la [[noblesse polonaise]].
* En [[1430]], mort de Vytautas, [[Švitrigaila]] (baptisé sous le nom de Boleslas), frère de Ladislas II Jagellon, devient grand-duc de Lituanie.
* En [[1432]], [[Sigismond Korybut]] (Žygimantas), frère de Vytautas, chasse Švitrigaila et devient grand-duc de Lituanie.
* En [[1434]], mort de Ladislas II Jagellon, son fils aîné [[Ladislas III Jagellon]] lui succède sur le trône de Pologne.
* En [[1440]], mort de Sigismond Korybut, [[Casimir IV Jagellon|Casimir]] (Kazimiras), frère cadet de Ladislas III Jagellon devient grand-duc de Lituanie.
* En [[1447]], deux ans après la mort de son frère aîné, le grand-duc Casimir devient également roi de Pologne sous le nom de [[Casimir IV Jagellon]]. Dès lors, la Pologne et la Lithuanie restent dirigées en union personnelle par un seul souverain.


Du {{-s mini|X|e}} au {{-s|VI}}, les [[Pays baltes|Baltes]], des populations [[paganisme|païennes]] de langues [[Indo-Européens|indo-européennes]], s'installent sur le territoire de l'actuelle [[Lituanie]]. Ce sont les porteurs de divers dialectes ou langues baltes, tels les [[Samogitien]]s, les [[Sudovien]]s, les [[Sémigalien]]s, les [[Skalvien]]s, les [[Prussiens]], les [[Séloniens]], les [[Latgaliens]]…
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== Histoire ==
* En [[1569]], traité de Lublin ([[Union de Lublin]]), la Pologne et la Lithuanie s'unissent en un seul pays,
=== Des origines à 1385 ===
la ''Rzeczpospolita'' (Res Publica) ou [[République des Deux Nations]]. Le polonais est la langue officielle. Disparition de la Biélorussie en tant qu’État.
[[Image:Deutscher Orden 1260.png|vignette|L'[[État monastique des chevaliers teutoniques]] et le [[grand-duché de Lituanie]] en 1260.]]
* En [[1578]] Création de l'[[Université de Vilnius]]
Le {{date|9 mars 1009}}, le terme « Lituanie » est mentionné pour la première fois dans les annales d'un monastère de [[Quedlinbourg]]. La ''[[Chronique des temps passés]]'' évoque de 1038 à 1246 des expéditions des [[Rus' de Kiev|princes de Kiev]] contre les [[Sudovien]]s puis contre des [[Lituaniens]]. Ces tribus s'unissent dans un [[grand-duché de Lituanie]] pour contrer la menace que représentaient les [[Croisades baltes|croisés]] germaniques établis en [[Prusse]] et en [[Livonie]] et qui avaient pour but la [[christianisation]] des [[pays baltes]]. Ainsi au {{s|XIII}}, la Lituanie réapparaît dans les [[chroniques russes]] comme un État uni et un adversaire sérieux qui multiplie les raids contre les principautés de [[Principauté de Polotsk|Polotsk]], de [[République de Novgorod|Novgorod]] et de [[République de Pskov|Pskov]]. Dès lors, la Lituanie poursuit deux objectifs : contrer les ordres chevaliers et élargir son territoire dans l'aire slave russe par alliance, notamment avec [[Polotsk]], ou par la guerre contre ces principautés slaves orthodoxes pour la plupart sous domination de la [[Horde d'or]]<ref>Michael Klimenko, ''Ausbreitung des Christentums in Russland seit Vladimir dem Heiligen bis zum 17. Jahrhundert : Versuch einer Übersicht nach russischen Quellen'', Berlin & Hambourg, Lutherisches Verlagshaus, 1969, {{p.|139}}.</ref>{{,}}<ref>[[Michel Heller]] : ''Histoire de la Russie et de son Empire'', chap.II, 2015, Éd. Tempus Perrin, {{ISBN|978-2262051631}}</ref>.
* En [[1764]], couronnement de [[Stanislas II de Pologne]] (né Stanisław August Poniatowski) qui fut le dernier roi indépendant de l'union du Royaume de Pologne et du Grand-Duché de Lithuanie
* [[Partitions de la Pologne]]
** En [[1772]], premier partage, la partie biélorusse est intégrée à l’Empire russe
** En [[1793]] deuxième partage, éclata l'insurrection de Wilno (Vilnius)
** En [[1795]], troisième partage, Catherine II, annonce l'annexion de la Lithuanie à l'empire russe. Après le partage de la Pologne, la Lithuanie est envahie par la Russie. La russification est intense.
* En [[1792]] Activité de la [[Confédération de Targowica]].
* En [[1794]] Insurrection sous [[Tadeusz Kościuszko]]
* En [[1798]], décès du dernier Roi de Pologne, [[Stanislas II de Pologne]]
* En [[1812]], première tentative de la restauration du Grand Duché avec l'aide de [[Napoléon Ier]], Empereur des Français
* En [[1815]], au [[Congrès de Vienne]], le titre de grand-duc de Lithuanie est attribué au tsar.
* En, [[1823]], répression à l'[[Université de Vilnius]], des étudiants sont arrêtés, en 1824 des professeurs de l'Université sont destitués, notamment l'historien [[Joachim Lelewel]].
* En [[1830]]-[[1831]], Soulèvement national : Insurection à [[Vilnius]] fief du nationalisme polonais et lithuanien, (pour l'histoire de la Pologne V. [[Insurrection de Novembre]]). - Forte répression russe. Immigration - Déportations en [[Sibérie]] et confiscations de terres par le Tsar de Russie.
* En [[1832]], fermeture de l'[[Université de Vilnius]]
* En [[1840]], L’utilisation de l’alphabet latin pour écrire la langue lituanienne fut interdite et remplacée par l’utilisation de l’alphabet cyrillique. Période de russification.
* En [[1855]] :
**19 juillet, mort de Tomasz Zan, enfant de la région historique de l'Union de Pologne-Lituanie, poète.
**26 novembre, mort d'[[Adam Mickiewicz]] à Constantinople, né dans la région historique de l'Union de Pologne-Lithuanie est l'un des plus grands poètes romantiques européens.
* En [[1863]], insurrection à [[Vilnius]]
* En [[1889]], [[Ignacy Domeyko]] meurt à Santiago le 23 janvier, né sur le territoire du Grand Duché de Lituanie, il est considéré comme le fondateur de l'Enseignement Universitaire Moderne au [[Chili]].


En [[1239]], [[Mindaugas]] devient [[liste des souverains de Lituanie|grand-duc de Lituanie]]. En 1236, les tribus baltes encore adeptes de la [[Mythologie lituanienne|foi polythéiste]] et en particulier les [[Samogitiens]] repoussent, à la [[bataille du Soleil]] (''bataille de Saulès''), les [[Chevaliers Porte-Glaive|chevaliers porte-glaive]], après les avoir piégés dans un marécage ; le grand-maître de l'ordre, [[Volkwin]], meurt dans la bataille.
* En [[1915]], deuxième tentative de restauration, création de la Confédération du Grand-Duché de Lithuanie
L'ordre des Porte-Glaives, situé dans l'actuelle [[Lettonie]], est alors intégré dans l'[[ordre Teutonique]].
En 1241, 1259 et 1275, le royaume est ravagé par des raids de la [[Horde d'or]] [[Empire mongol|mongole]].
En 1250, Mindaugas signe un accord avec l'ordre Teutonique et en 1251, il est baptisé en leur présence par l'évêque de [[Chełmno]].
En [[1253]], Mindaugas reçoit du pape [[Innocent IV]] le titre de roi, mais ne parvient pas, cependant, à imposer le christianisme à ses sujets et retourne finalement à la [[Mythologie lituanienne|foi lituanienne]].
Il meurt assassiné par son neveu [[Treniota]] en 1263.


[[Image:Lithuanian state in 13-15th centuries.png|vignette|Extension du [[grand-duché de Lituanie]] du {{s mini|XIII|e}} au {{s-|XV}}.]]
==== Bibliographie Lithuanie ====
Sous le règne de [[Vytenis]] (1293-1316), la [[principauté de Polotsk]] est définitivement rattachée au grand-duché de Lituanie en 1307, puis elle est remplacée par les [[voïvode]]s de [[Polotsk]], de [[Minsk]], de [[Vitebsk]], de [[Smolensk]], de [[Mstsislaw]], de [[Brest (Biélorussie)|Brest]] et de [[Navahroudak]]. Au cours du {{s|XIII}}, [[Trakai]] est la capitale du pays.
* "Histoire politique de la Lithuanie depuis la réunion de la Pologne, en 1386, jusqu’à son insurrection en 1831" ; Paris, 1831 par Léonard Chodzko
* Tableaux et esquisses des moeurs de la Lithuanie - Wilna, 1840-1854 par Ignace Chodzko
* Dangers pour l'Europe origine, progrès et état actuel de la puissance russe ; question d'Orient au ... Par Charles-Hippolyte Barault-Roullon (1854)
* Apercus de l'histoire politique du grand-duché de lithuanie par Ihar Lalkoŭ - Préface de Bruno Drweski - éditions-harmattan 2000
* Lietuva légendes historiques de Lituanie racontées et illustrées par Geneviève Carion-Mahwitz - Fédérop - 1988


En [[1316]], [[Ghédimin|Gediminas]] devient grand-duc de Lituanie. Il cherche le soutien du pape et obtient l'aide de [[Drang nach Osten|colons venus d'Allemagne]]. Il veut se faire reconnaître roi mais veut rester [[Mythologie lituanienne|polythéiste]]. Il se lance dans une politique d'extension territoriale, occupant l'actuelle [[Biélorussie]] et l'Ouest de l'[[Ukraine]]. Un peu avant [[1323]], [[Vilnius]] est fondée et devient capitale vers la fin du règne de Gediminas, qui prend fin en [[1341]].
=== La République de Lituanie (1918-1940) ===


En [[1345]], [[Olgierd|Algirdas]], fils de [[Ghédimin|Gediminas]], devient grand-duc. Durant son règne, la Lituanie médiévale est à son apogée et affirme ses ambitions géopolitiques : pour le grand-duc, la [[Rus' de Kiev]] tout entière est destinée à être intégrée dans la Lituanie<ref>Henryk Paszkiewicz, ''The Origin of Russia'', Londres, 1954 {{p.|225}}, cité dans Michael Klimenko, ''Ausbreitung des Christentums in Russland seit Vladimir dem Heiligen bis zum 17. Jahrhundert : Versuch einer Übersicht nach russischen Quellen'', Berlin & Hambourg, Lutherisches Verlagshaus, 1969, {{p.|140}}.</ref>. Il conquiert les territoires situés entre l'Ukraine et la mer Noire. Le grand-duché comprend alors une bonne partie de cette ancienne Rus' de Kiev, soit l'actuelle [[Biélorussie]], une grande partie de l'[[Ukraine]] actuelle ainsi qu'une partie de la Russie actuelle, tout en étant peuplé majoritairement de Slaves.
* Le [[16 février]] [[1918]], proclamation de l'indépendance par le [[Conseil national lituanien]], sous occupation allemande.
* Le [[9 juillet]] [[1918]], le prince allemand Guillaume d'Urach est proclamé roi de Lituanie sous le nom de [[Mindaugas II]]. Il ne vint jamais en Lituanie.
* Le [[2 novembre]] [[1918]], défaite imminente de l'[[Allemagne]]. La Lituanie proclame librement son indépendance et devient une république.
* En [[1919]], le [[traité de Versailles]] donne l'indépendance à la Lituanie, mais la [[Pologne]] souhaite rétablir l'[[État polono-lituanien]], la [[République des Deux Nations]] qui avait existé de [[1569]] à [[1795]], succédant à un premier État commun depuis [[1386]].
* En [[1920]] est élu le premier [[Seimas]] (parlement) de la Lituanie indépendante.
* En octobre [[1920]], des troupes polonaises dirigées par le général [[Lucjan Żeligowski|Zeligowski]] occupent [[Vilnius]] et y déclarent l'indépendance d'une République de [[Lituanie centrale]], annexée par la [[Pologne]] en mars [[1922]]. Il faut remarquer qu'en [[1920]] [[Vilnius]] (en polonais, [[Wilno]]) était peuplée principalement de [[Polonais]] (environ 30 %) et de [[Biélorusses]] (environ 10%), les Lituaniens (par ailleurs [[catholiques]]) ne constituant qu' une minorité (il y avait aussi une communauté [[juive]] représentant 30% de la population).
* En [[1923]], la région de [[Memel]] (nom allemand) ([[Klaipėda]] en lithuanien), comprenant une forte minorité allemande ou germanisée (se définissant comme "Memelliens" lors des recensements), administrée par la [[France]] sous mandat de la [[Société des Nations|SDN]] depuis [[1920]], est intégrée à la Lituanie sous forme de [[région autonome]].
* En décembre [[1926]], un coup d'État militaire renverse le premier gouvernement de gauche mis en place en juin, et donne le pouvoir à l'ancien [[président]] [[Antanas Smetona]], qui nomme comme [[premier ministre]] [[Augustinas Voldemaras]], le chef du parti [[fasciste]] "[[Les loups de fer]]", et un an plus tard le [[parlement]] est dissout.
* En septembre [[1929]], Smetona démet de ses fonctions Voldemaras et devient alors [[dictateur]] absolu jusqu'à l'occupation soviétique en [[1940]].
* Le [[22 mars]] [[1939]] la ville de Memel est annexée par l'[[Allemagne]].
* Le [[10 octobre]] [[1939]] suite au [[Pacte Molotov-Ribbentrop]] l'[[Union Soviétique]] rétrocéde la région de [[Vilnius]] à la Lituanie qui annexe la région de [[Suwalki]] pris à la [[Pologne]].


En [[1377]], à la mort d’Algirdas, son fils [[Ladislas II Jagellon|Jagailo]] devient grand-duc de Lituanie. La Lituanie est alors pillée par les [[Ordre Teutonique|chevaliers teutoniques]]. En [[1381]], [[Kęstutis]], frère d'Algirdas (co-régnant avec son frère de 1345 à 1377), détrône son neveu et devient grand-duc de Lituanie. Il est tué un an plus tard par Jagailo qui reprend le trône.
===La république socialiste soviétique 1940-1941, puis 1945-1990===
Entre 1940 et 1949, en raison des persécutions, des déportations, des expulsions et des massacres subis, la Lituanie a perdu 30% de sa population pendant cette période.


=== Le grand-duché de Lituanie (1385-1569) ===
* En 1940, la Lituanie est annexée par l'union soviétique.
[[Image:VKL-1462-ru.png|vignette|Expansion territoriale détaillée du [[grand-duché de Lituanie]] de 1260 à 1462.]]
* Dans la nuit du 13 au 14 juin 1941, 35 000 lituaniens sont déportés en Sibérie.
En [[1385]], la Lituanie et la Pologne signent le [[Union de Krewo|traité de Kreva]], Jagailo se [[Baptême de la Lituanie|convertit au christianisme]] catholique et épouse l’héritière du trône de Pologne, [[Hedwige d'Anjou|Hedwige]] ; il devient ainsi roi de [[Pologne]] sous le nom de [[Ladislas II Jagellon]], après son élection par le parlement polonais (le [[Diète de Pologne|Sejm]]). Il fonde la [[Maison Jagellon|dynastie des Jagellon]]. L'[[union de Pologne-Lituanie]] est alors le plus grand pays d'Europe par sa superficie, mais n'a pas d'unité nationale, les [[Lituaniens]] proprement dits étant moins nombreux que les [[Russes]]. Elle n'a pas non plus d'unité religieuse : une partie de la Lituanie centrale et septentrionale est encore [[Mythologie lituanienne|polythéiste]], alors que le [[catholicisme]] domine à l'ouest et l'[[orthodoxie]] à l'est et au sud.
* En 1941, l'[[Allemagne nazie]] envahit la Lituanie et extermine sa population juive. Une partie de la résistance nationaliste collabore avec les nazis.
* En 1945, l'Armée Rouge reprend la Lituanie, la population germanique ou germanisée est expulsée.
* De 1941 à 1952, 29 923 familles lituaniennes sont exilées en Sibérie par le régime soviétique.
* Selon les statistiques officielles d'état, 120 000 personnes ont été déportées de Lituanie durant cette période. D'autres sources estiment que le nombre de prisonniers politiques déportés était de 300 000.


En 1392, Jagellon, tout en restant roi de [[Pologne]], laisse le grand-duché de Lituanie à son cousin [[Vytautas le Grand|Vytautas]]. Celui-ci s'était pourtant opposé à Jagellon en 1382. Vytautas est défait à la [[bataille de la Vorskla]], en 1399, face à la [[Horde d'or]]. En [[1401]], [[Vytautas le Grand]] devient formellement grand-duc de Lituanie par l'[[union de Vilnius et Radom]], la Lituanie se voit alors accorder une large autonomie, même si [[Ladislas II Jagellon]] reste le suzerain de Vytautas. Celui-ci acquiert [[Smolensk]] en 1404 et entre en guerre contre la [[Grande-principauté de Moscou|principauté de Moscou]] de 1406 à 1408.
=== La seconde république 1990- ===
* Le 11 Mars 1990 La Lituanie proclame son indépendance qui sera reconnue le 6 septembre 1991 par l'URSS.
* Le 29 Mars 2004 La Lituanie rejoint l'[[OTAN]].
* Le 1{{er}} Mai 2004 Lituanie rejoint l'union europénne.


Une [[Guerre du royaume de Pologne contre l'ordre Teutonique|guerre oppose alors le royaume de Pologne-Lituanie à l'ordre Teutonique]] de 1409 à 1411. La [[bataille de Grunwald]], ou bataille de Tannenberg, en 1410, voit s'affronter entre {{formatnum:11000}} et {{nombre|27000|hommes}} de l'[[ordre Teutonique]], contre une coalition lituano-polonaise composée d'entre {{formatnum:16000}} et {{nombre|39000|hommes}}. À la [[paix de Toruń]], en 1411, l'ordre Teutonique non seulement perd la [[Samogitie]], mais doit payer une importante rançon.
=== Bibliographie Lituanie ===


[[Fichier:Lituanie, 1 Litas célébrant le 600e anniversaire de la bataille de Grunwald.jpg|vignette|Lituanie, 1 litas célébrant le {{600e|anniversaire}} de la bataille de Grunwald]]
* Suzanne Champonnois, François de Labriolle, ''Dictionnaire historique de la Lituanie'', Crozon, Éditions Armeline, 2001. ISBN 2-910878-17-1
* Suzanne Champonnois, François de Labriolle, ''Estoniens, Lettons, Lituaniens. Histoire et destins'', Crozon, Éditions Armeline, 2004. ISBN 2-910878-26-0
* Yves Plasseraud, ''Les États baltiques. Des sociétés gigognes. La dialectique majorités-minorités'', 2e éd., Brest, Éditions Armeline, 2006. ISBN 2-910878-23-6
{{Histoire des pays d'Europe}}
{{Multi bandeau|portail Pays baltes|Portail Cliopédia}}


En 1413, l'[[union de Horodło]] est établie ; si elle donne plus d'autonomie au grand-duché de Lituanie, elle marque aussi l'[[acculturation]] progressive de la région, ainsi seuls les Lituaniens catholiques obtiennent accès aux charges du [[Royaume de Pologne (1385-1569)|royaume de Pologne]]. La noblesse lituanienne devient de plus en plus influencée par la culture chrétienne et la langue [[polonais]]e. Beaucoup de villes obtiennent à la même époque d'être réglementées par le [[droit de Magdebourg]], d'origine impériale. En 1422, après la [[guerre de Gollub]] qui dura deux mois, le [[Paix du lac de Melno|traité de Melno]] entre l'ordre Teutonique et l'union de Pologne-Lituanie définit une frontière entre les deux états.
{{Lien AdQ|lv}}


Vytautas meurt en [[1430]], le frère de Ladislas II Jagellon, [[Švitrigaila]], devient grand-duc de Lituanie, ce qui déclenche une guerre civile entre 1431 et 1435, de par la violation de l'[[union de Horodło]], qui avait spécifié que l'élection du grand-duc de Lituanie par la noblesse devait avoir l'aval du [[Liste des souverains de Pologne|roi de Pologne]]. En [[1432]], par l'{{Lien|langue=en|trad=Union of Grodno (1432)|fr=Union de Grodno (1432)|texte=union de Grodno}}, [[Sigismond Ier Kęstutaitis|Sigismond {{Ier}} Kęstutaitis]], le frère cadet de Vytautas, chasse Švidrigaila et devient grand-duc de Lituanie. En [[1440]], Sigismond meurt assassiné, [[Casimir IV Jagellon|Casimir {{Ier}}]], le frère cadet de [[Ladislas III Jagellon]], le roi de Pologne, lui succède. En [[1447]], trois ans après la mort de Ladislas III à la [[bataille de Varna]], le grand-duc Casimir {{Ier}} devient roi de Pologne sous le nom de [[Casimir IV Jagellon]]. Depuis, la Pologne et la Lituanie sont dirigées en [[union personnelle]] par un seul souverain.
[[Catégorie:Histoire de la Lituanie|*]]


En 1454, un soulèvement remet en cause l'Ordre Teutonique en Prusse. À la demande des représentants des principales cités prussiennes, la [[Prusse]] est incorporée à la Pologne. Cet acte marque le début de la [[guerre de Treize Ans]] entre l'Ordre Teutonique et la Pologne, jusqu'en 1466. Au [[traité de Thorn]], la Pologne victorieuse reçoit l'est de la [[Poméranie orientale]], [[Elbląg]], [[Malbork]] (Marienbourg) et [[Chełmno]].
[[bg:История на Литва]]

[[de:Geschichte Litauens]]
En [[1499]], l'[[Union de Cracovie et Vilnius]] est décrétée, suivie en [[1501]] par l'{{Lien|langue=en|trad=Union of Mielnik|fr=Union de Mielnik|texte=union de Mielnik}}. À la fin du {{s-|XV}}, la Pologne compte à peu près {{nombre|10000|Juifs}}, certains venus d'[[Italie]] et beaucoup d'autres d'[[Allemagne]]. Le pays leur apparaît comme une sorte de « terre promise » par contraste avec la situation qui est la leur dans les autres pays d'Europe où on les expulse (comme en [[Angleterre]], en [[Espagne]] et en [[France]]), les enferme dans des ghettos (en [[Allemagne]] et en Italie) ou les convertit de force (en [[Espagne]] et au [[Portugal]]).
[[en:History of Lithuania]]

[[eo:Historio de Litovio]]
[[Image:Poland and Lithuania in 1526.PNG|vignette|L'[[union de Pologne-Lituanie]] en 1526.]]
[[es:Historia de Lituania]]
De 1506 à 1548 s'étend le règne de [[Sigismond Ier (roi de Pologne)|Sigismond II]], qui est marqué par trois guerres avec la [[grande-principauté de Moscou]] de 1507 à 1508, de 1512 à 1522 et de 1534 à 1537, ainsi qu'une guerre contre les [[Tatars de Crimée]] vers 1512 et une guerre de 1519 à 1521 contre la Prusse. En 1525, [[Albert de Brandebourg-Ansbach|Albert de Brandebourg]] sécularise les possessions de l'[[ordre Teutonique]] dont il était le Grand Maître, il se convertit au [[protestantisme]] et rend hommage, à [[Cracovie]], à son oncle, le roi de Pologne, en tant que [[Duché de Prusse|duc de Prusse]].
[[eu:Lituaniako historia]]

[[it:Storia della Lituania]]
De 1548 à 1572, le règne de [[Sigismond II de Pologne|Sigismond III Auguste]] est marqué de 1558 à 1582 par la [[guerre de Livonie]] qui oppose [[Ivan le Terrible|Ivan IV de Russie]] à une alliance formée du [[Danemark]], de la [[Suède]], du [[grand-duché de Lituanie]] et du [[Royaume de Pologne (1385-1569)|royaume de Pologne]]. En [[1561]], le grand maître de l'ordre des [[Chevaliers Porte-Glaive]], [[Gotthard Kettler]], sécularise l'Ordre et soumet son État à la couronne de Pologne, par le [[Traité de Vilnius (1561)]]. En [[1563]], le [[tsar]] [[Ivan le Terrible|Ivan IV de Russie]] occupe [[Polotsk]].
[[ja:リトアニアの歴史]]

[[lt:Lietuvos istorija]]
La création de la '''[[république des Deux Nations]]''', ou ''Rzeczpospolita'' (''Res Publica''), par l’[[union de Lublin]] en [[1569]] marque la fin du règne de [[Sigismond II de Pologne|Sigismond III Auguste]], dernier roi et grand-duc de la [[Maison Jagellon|dynastie Jagellon]]. Sa mort en [[1572]] est suivie d'un interrègne.
[[lv:Lietuvas vēsture]]

[[nl:Geschiedenis van Litouwen]]
=== L'union avec la Pologne (1569-1795) ===
[[no:Litauens historie]]
La [[république des Deux Nations]], par l’[[union de Lublin]] en [[1569]], réunit les deux couronnes, ainsi que les deux diètes et les deux sénats, qui siègent alors à [[Varsovie]], en lieu et place de [[Cracovie]] et [[Vilnius]]. Cependant la Pologne et la Lituanie conservent leurs armées, leurs administrations et leurs lois propres. Le [[système politique]] de la République, souvent appelé « Démocratie de la [[Noblesse polonaise|Szlachta]] » ou « [[Liberté dorée]] », est caractérisé par un pouvoir monarchique, encadré et élu par une [[Diète de Pologne|diète]] (''Sejm'') contrôlée par la noblesse ([[Noblesse polonaise|szlachta]]). Le roi est ainsi obligé de signer, lors de son élection, les [[articles henriciens]] ainsi que la [[Pacta conventa (Pologne)|Pacta conventa]]. L’[[Noblesse polonaise|aristocratie polonaise]] domine la République, avec {{nombre|134|sièges}} au Parlement, alors que les Lituaniens n'en possèdent que 46. Les deux États composant la nouvelle république étaient formellement égaux, mais en réalité la Pologne prend une part dominante dans l'union, ainsi l'ensemble de l'actuelle Ukraine passe, par le traité de Lublin, de la souveraineté du grand-duché de Lituanie à celle de la Pologne.
[[oc:Istòria de Lituània]]

[[pt:História da Lituânia]]
Le premier roi élu de la République est [[Henri III (roi de France)|Henri III de Valois]] de 1573 à 1574, suivi par le règne d'[[Étienne Báthory]] de 1575 à 1586, qui devient roi en se mariant avec [[Anna Jagellon]]. Il fait le siège de [[Gdańsk|Dantzig]], en 1577, et la reprend. Il transforme, en 1578, l'académie de Vilnius en [[Université de Vilnius|université]]. Il remporte deux campagnes militaires contre le [[tsarat de Russie]], fait le siège de [[Pskov]] et conclut la [[paix de Jam Zapolski]].
[[ro:Istoria Lituaniei]]

[[ru:История Литвы]]
[[Sigismond Vasa|Sigismond III]] (Sigismond IV en Lituanie), issu de la [[Maison Vasa|dynastie des Vasa]], règne de 1587 à 1632 ; après un conflit avec [[Maximilien III d'Autriche]], à la suite de son élection, de 1606 à 1609, s'ensuit la [[rébellion de Zebrzydowski]].
[[sv:Litauens historia]]

[[uk:Історія Литви]]
La [[Contre-Réforme|Contre-Réforme catholique]] favorisée par le roi polonais [[Sigismond Vasa|Sigismond III]], devient dans la Rzeczpospolita une source de conflits : les [[Compagnie de Jésus|jésuites]] tentent de abjurer les protestants, les orthodoxes et les [[Histoire des Juifs en Pologne|juifs]]<ref name="Drweski p.37">Bruno Drweski, ''op. cit.'', {{p.|37}}.</ref>. Par l'[[union de Brest]], en 1596, une partie de l'Église orthodoxe de la [[république des Deux Nations]] passe de l'autorité du [[Patriarcat œcuménique de Constantinople|patriarche de Constantinople]] à celle du [[Curie romaine|pape]] : c'est la création de l'[[Église grecque-catholique ukrainienne]]<ref name="Drweski p.37"/>, qui garde cependant le rite byzantin et la possibilité d'ordonner des hommes mariés.
Ce transfert rencontre l'opposition des [[Rusyns|Ruthènes]] restés fidèles à l'[[Église orthodoxe]], notamment des [[Cosaques]]<ref name="Drweski p.38">Bruno Drweski, ''op. cit.'', {{p.|38}}.</ref> qui, dès lors, se tournent vers la [[Tsarat de Russie|Russie]]. Par ailleurs, à la fin du {{XVIe siècle}}, la population juive atteint {{nombre|1500000|personnes}}, soit à environ 10 % de la population de la Pologne-Lituanie, qui devient un important foyer de vie spirituelle et intellectuelle hébraïque avec de nombreuses et réputées ''[[Yechiva|yechivot]]'' (écoles religieuses et philosophiques) et un [[Conseil des Quatre Pays|conseil représentatif ''Va'ad arba' aratzot'']].
[[Image:Rzeczpospolita 1600.png|vignette|La [[république des Deux Nations]] à son apogée en 1600.]]
La république des Deux Nations atteint son âge d'or dans la première moitié du {{s|XVII}}. Son parlement puissant, le [[Diète de Pologne|Sejm]], est dominé par les nobles, peu disposés à s'impliquer dans la [[guerre de Trente Ans]] qui dévaste la majeure partie de l'Europe. Au cours de nombreuses guerres (notamment contre la Suède de 1600 à 1629) la République défend ses intérêts contre la [[Histoire de la Suède|Suède]], la [[Tsarat de Russie|Russie]], et les [[Khanat de Crimée|Tatars de Crimée]] [[État vassal|vassaux]] de l'[[Empire ottoman]].

La République mène alors plusieurs campagnes contre la Russie, alors affaiblie par une période de troubles internes. Les troupes polono-lituaniennes occupent [[Moscou]] du {{date|27 septembre 1610}} au {{date|4 novembre 1612}} durant la [[Guerre polono-russe (1605-1618)|guerre polono-russe de 1605-1618]], avant d'en être chassées par un soulèvement des [[boyard]]s, des [[Prêtre orthodoxe|pope]]s et de la population russe. Au [[traité de Déoulino]] en 1618, la République acquiert néanmoins au détriment de la Russie, les régions autour de [[Tchernihiv]] et de [[Smolensk]]. La République, de 1619 à 1629, atteint sa superficie maximale à l'issue de la [[Guerre polono-turque (1620-1621)|guerre polono-turque de 1620-1621]], qui se déroule en [[Principauté de Moldavie|Moldavie]] où ont lieu deux importantes batailles, celle [[Bataille de Țuțora|de Țuțora]] et celle [[Bataille de Khotin (1621)|de Hotin]]. Le [[traité d'Altmark]] permet une trêve dans les conflits à répétition avec la Suède, car une partie de la [[Livonie]] est cédée à la Suède, ainsi que d'importants axes et ports sur la Baltique. Le traité d'Altmark est confirmé en 1635 par le [[traité de Stuhmsdorf]] durant le règne de [[Ladislas IV Vasa]].

Le règne de [[Ladislas IV Vasa]] dure de 1632 à 1648 et est encore marqué par une grande activité militaire, avec la [[Guerre polono-turque (1633-1634)|guerre entre la république des Deux Nations et l'Empire ottoman (1633-1634)]] dès le début de son règne. En parallèle, de 1632 à 1634 se déroule la [[guerre de Smolensk]] entre la République et le [[tsarat de Russie]]. La guerre est conclue par le [[traité de Polanów]], où la Russie récupère les territoires perdus en 1618 par le [[traité de Déoulino]], c'est-à-dire les régions autour de [[Tchernihiv]] et de [[Smolensk]].

[[Image:Rzeczpospolita Potop.png|vignette|L'occupation maximale de la [[république des Deux Nations]] par la [[Suède]], le [[tsarat de Russie]] et le [[Brandenburg]] durant le [[Déluge (Pologne)|Déluge]].]]
[[Image:Lithuania in the 17th century.png|vignette|L'organisation administrative du [[grand-duché de Lituanie]] en 1654.]]
Après une période de paix de {{nombre|15|ans}} à la fin du règne de Ladislas IV, le règne de [[Jean II Casimir Vasa]], de 1648 à 1668, inaugure l'affaiblissement de la République, notamment durant la période dite « du [[Déluge (Pologne)|Déluge]] ». Un premier coup est porté par la plus grande rébellion [[Cosaques|cosaque]] de l'histoire, dans les territoires orientaux de [[Kresy]] : le [[soulèvement de Khmelnytsky]], qui cherche l'appui du [[khanat de Crimée]] et du [[tsar]] russe en [[1654]]. L'influence russe grandit graduellement jusqu'à supplanter l'influence polonaise en Ukraine.

L'autre coup fut porté par la [[première guerre du Nord]], en [[1655]], contre les Suédois et les Russes, qui avaient saisi l'occasion des luttes cosaques pour tenter d'envahir la République<ref name="Ambafrance">[http://www.ambafrance-by.org/spip.php?article38 Site de l'ambassade de France à Minsk - Histoire de la Biélorussie].</ref> et qui sont soutenus par les troupes du prince [[Principauté de Transylvanie|transylvain]] [[Georges II Rákóczi]] et du [[prince-électeur]] de [[Brandebourg]] [[Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg|Frédéric Guillaume {{Ier}}]]. Le roi de Suède, [[Charles X Gustave]], demande, en échange de la paix, que la [[république des Deux Nations]] devienne sa vassale et soit gouvernée par la famille [[Maison Radziwill|Radziwiłł]]. En parallèle de l'attaque et de la prise par la Suède de l'ensemble de la côte de la [[mer Baltique]], le tsar {{Souverain2|Alexis Ier (tsar de Russie)}} prend en 1654 successivement [[Polotsk]], [[Vitebsk]], [[Smolensk]], [[Mahiliow|Mohilev]] et l'année suivante [[Hrodna]], [[Kaunas]] et [[Vilnius]].

[[Jean II Casimir Vasa|Jean II Casimir V]] réussit pourtant à opposer une ferme résistance et, en [[1657]], les Suédois doivent quitter le territoire. Le [[traité d'Hadiach]] est signé avec les [[Cosaques]] en 1658. Les Russes sont défaits en [[1662]] grâce à l'intervention ottomane. Les autres ennemis de la République, la [[Principauté de Transylvanie|Transylvanie]] et la [[Royaume de Prusse|Prusse]], sont battus peu de temps après, mais la Prusse gagne en 1657, par le [[traité de Bromberg]], sa complète liberté vis-à-vis de la [[République des Deux Nations|Pologne]], dont elle était vassale. Enfin en 1660, le [[traité d'Oliva]] marque la fin de la guerre du Nord avec la Suède. À la [[trêve d'Androussovo]], en 1667, le tsar russe ne garde que Smolensk et l'[[Ukraine de la rive gauche]] : la frontière russo-polonaise est alors le [[Dniepr]]. Mais dès 1666, une nouvelle guerre avec le [[khanat de Crimée]] commence jusqu'en 1671.

Durant le règne de [[Jean III Sobieski]], qui dure de 1673 à 1696, la République est marquée par une série de guerres avec l'[[Empire ottoman]] de 1672 à 1676, puis de 1683 à 1699, aidée par les forces de l'[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur germanique]], [[Léopold Ier (empereur du Saint-Empire)|Léopold {{Ier}}]]. En [[1683]], la [[bataille de Vienne]] est un tournant final dans une lutte de {{nombre|250|ans}}, entre les forces de l'[[Occident chrétien|Europe chrétienne]] et l'[[Empire ottoman]]. Pour ces siècles de longs combats contre l'avancée ottomane, la République mérite le titre d{{'}}''Antemurale Christianitatis'' (rempart du christianisme). En 1686, le [[traité de paix éternelle de 1686|traité de paix éternelle]], entre la Pologne et la Russie, confirme la [[trêve d'Androussovo]].

En 1697, le [[Liste des souverains de Saxe|duc de Saxe]] [[Auguste II]] est élu roi de Pologne. Le pays se joint à la [[grande guerre du Nord]], entre 1700 et 1721<ref name="Ambafrance"/>, qui oppose essentiellement l'[[Empire russe]] et la [[Suède]].

À sa mort en 1733 se tient la [[guerre de Succession de Pologne (1733-1738)|guerre de Succession de Pologne]] qui durera jusqu'en 1738, entre [[Auguste III]] et [[Stanislas Leszczynski|Stanislas {{Ier}}]], soutenus respectivement par d'un côté l'[[Monarchie de Habsbourg|Autriche]] et la [[Empire russe|Russie]] et de l'autre, la [[Royaume de France|France]], la [[Histoire de la Suède|Suède]] et la [[Électorat de Bavière|Bavière]].
Les armées russes profitent de l'affaiblissement de la République pour y installer des armées et accroître leur influence.
La guerre se termine par le [[Traité de Vienne (1738)|traité de Vienne]], où Auguste III accède au trône.

Parmi les Juifs émerge à la même époque le mouvement mystique du [[hassidisme]], inauguré par [[Baal Shem Tov]] (le « maître du Bon Nom ») qui devient, à côté du [[Mitnagdim|mitnagdisme]] ([[judaïsme orthodoxe|orthodoxie juive]] classique), un phénomène central de l'histoire juive et l'une des caractéristiques religieuses et sociales des Juifs [[ashkénazes]]. Chez les ''hassidim'', la communion avec Dieu est joyeuse et s'exprime par le chant et la danse, tandis que les ''[[rebbe]]'' portent fréquemment le titre d'« Admor » (acronyme de ''{{transl|he|adoneinou, moreinou verabbeinou}}'' : « notre seigneur, maître et [[rabbin]] ») et leur fonction devient héréditaire, créant des « [[Dynastie hassidique|dynasties hassidiques]] ».

[[Image:Partitions of Poland.png|vignette|Les trois [[Partitions de la Pologne|partitions de la république des Deux Nations]].]]
En [[1764]], [[Stanislas II|Stanislas II Auguste]], dernier roi indépendant de la république des Deux Nations, est couronné.
Durant son règne se tient la [[confédération de Bar]], une révolte nobiliaire contre l'ingérence de la Russie de 1768 jusqu'en 1772, qui est l'année du [[premier partage de la Pologne]].
La tentative de réforme constitutionnelle est faite par la [[Diète de Pologne|Sejm]] de [[1788]]-[[1792]], qui aboutit à la [[Constitution polonaise du 3 mai 1791]].
Celle-ci suscite une forte opposition dans la [[Noblesse polonaise|noblesse]] et parmi les puissances étrangères, et déclenche en [[1792]] la [[confédération de Targowica]].
La [[Empire russe|Russie impériale]], la [[royaume de Prusse|Prusse]] et l'[[Monarchie de Habsbourg|empire des Habsbourg]] procèdent alors à une [[Deuxième partage de la Pologne|deuxième partition]] en 1793. Après une nouvelle insurrection nobiliaire, en [[1794]], commandée par [[Tadeusz Kościuszko]], la république des Deux Nations est complètement annexée en [[1795]] par le [[troisième partage de la Pologne]].
Lors de ce dernier, la Lituanie est, dans son intégralité, annexée à l'Empire russe : son ancienne frontière orientale devient, au sein de ce dernier, celle de la « [[zone de résidence]] » au-delà de laquelle [[Histoire des Juifs en Russie|les Juifs, désormais russes]], ne peuvent s'installer qu'au compte-gouttes, sur autorisation<ref>[[Maison verte (Vilnius)|Musée de la Shoah]] de Vilnius, aujourd'hui en Lituanie (visité en juillet 2016)</ref>.

=== La Lituanie dans l'Empire russe (1795-1918) ===
[[Image:Lithuania-1867-1914.svg|vignette|Structure administrative de la Lituanie entre 1867 et 1914, dans l'[[Empire russe]].]]
En [[1812]], une première tentative de la restauration du grand-duché par [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]] est entreprise, avec notamment la levée de deux régiments de lanciers commandés par le prince [[Romuald Gedroitze]]. En [[1815]], au [[congrès de Vienne]], le titre de grand-duc de Lituanie est attribué au [[tsar]].

En [[1823]] des étudiants sont arrêtés à l'[[université de Vilnius]], en 1824 des professeurs de l'université sont destitués, notamment l'historien [[Joachim Lelewel]]. En [[1830]] et [[1831]], une insurrection se tient à [[Vilnius]], fief du nationalisme polonais et lituanien, en parallèle de l'[[Insurrection de Novembre|insurrection de novembre 1830]]. Une forte répression russe est alors prodiguée, avec des déportations en [[Sibérie]] et la confiscation de terres, ce qui provoque une très importante émigration de la population. En [[1832]], l'[[université de Vilnius]] est fermée.

[[1863]] est marquée par une nouvelle insurrection à [[Vilnius]]. En 1864, l'utilisation de l'[[alphabet latin]] pour écrire la [[lituanien|langue lituanienne]] est progressivement interdite et remplacée par l'utilisation de l'[[alphabet cyrillique]], notamment dans les écoles. Une importation de livres étrangers par contrebande s'organise.

Au cours de l'insurrection de 1905, un congrès qui demande l'autonomie de la Lituanie se tient à Vilnius, connu sous le nom {{Lien|fr=Grand Seimas de Vilnius|lang=en|trad=Great Seimas of Vilnius|texte=Grand Seimas de Vilnius}}. Le régime tsariste fait alors un certain nombre de concessions à la suite de ce soulèvement, les langues baltes sont à nouveau autorisées dans l'enseignement et en public.

En [[1915]], une deuxième tentative de restauration aboutit à la création de la [[Lituanie|république de Lituanie]].

=== La république de Lituanie (1918-1940) ===
{{Article détaillé|République de Lituanie (1918-1940)}}
Pendant la [[Première Guerre mondiale]], la Lituanie est envahie par les troupes allemandes en 1915 et incorporée à l'[[Oberbefehlshaber der gesamten Deutschen Streitkräfte im Osten|Ober Ost]]. Le {{date|16 février 1918}}, la [[Déclaration d'indépendance de la Lituanie]] est signée par le [[Conseil de Lituanie]], sous occupation allemande. Le {{date|9 juillet 1918}}, le prince allemand [[Guillaume d'Urach]] est proclamé roi de Lituanie sous le nom de [[Guillaume d'Urach|Mindaugas II]]. Il n'est cependant jamais venu en Lituanie. Le {{date|2 novembre 1918}} est marqué par la défaite imminente de l'[[Allemagne]]. La Lituanie proclame son indépendance et devient une république. Commencent alors les [[guerres d'indépendance lituaniennes]]. À la fin décembre, l'[[Guerre soviéto-lituanienne|Armée rouge atteint la frontière lituanienne]]. Le gouvernement est évacué de Vilnius à [[Kaunas]] qui devient capitale provisoire. Vilnius est prise le 5 janvier 1919. Les forces soviétiques à la mi-janvier 1919 contrôlent environ les deux tiers du territoire lituanien. Mais en juin [[1919]], le [[traité de Versailles]] reconnaît l'indépendance de la [[République de Lituanie (1918-1940)|Lituanie]].

[[Image:PL-LT War 1919.svg|vignette|La [[frontière entre la Lituanie et la Pologne]] entre juin 1919 et le début de [[1920]].]]

À la mi-mai 1919, l'armée commandée par le général [[Silvestras Žukauskas]] lance une offensive contre les Soviétiques au nord de la Lituanie. À la fin du mois d'août, les Soviétiques sont chassés du territoire lituanien, mais deux armées de paramilitaires s'affrontent dans nord-est de la Lituanie : l'une formée de militants [[bolcheviks]], les « partisans rouges », et l'autre contre-révolutionnaire (tsariste) nommée « [[Armée occidentale des volontaires|volontaires de l'Ouest]] » ou « Corps spécial de Russie » : elles sont finalement battues et repoussées par l'armée lituanienne à la fin de 1919.

En [[1920]], le premier [[Seimas]] (parlement) de la Lituanie indépendante est élu. Mais en août commence la [[guerre polono-lituanienne]], la Pologne ayant des revendications territoriales sur la Lituanie, en particulier sur la [[région de Vilnius]], peuplée de 50 % de [[Polonais]], 30 % de Juifs, 10% de [[Biélorusses]] et 10 % de [[Lituaniens]]. En octobre, les Polonais dirigés par le général [[Lucjan Żeligowski|Zeligowski]] occupent [[Vilnius]] et y déclarent l'indépendance d'une [[république de Lituanie centrale]], bientôt annexée par la [[Deuxième République (Pologne)|Pologne]] en mars [[1922]]. Après des élections largement boycottées, le {{date|20 février 1922}} le parlement local de Vilnius, dominé par les Polonais, signe donc l'''Acte d'union'' avec la Pologne. Les Polonais vont conserver la ville et sa région jusqu'à l'[[Invasion soviétique de la Pologne|invasion soviétique de 1939]].

En octobre 1920, la Lituanie adhère à la [[Société des Nations]]. Elle adopte une réforme agraire et une monnaie, le [[litas]]. En août [[1922]], la constitution est adoptée. Le régime est alors démocratique, le parlement ([[seimas]]), qui élit le président, étant renouvelé tous les trois ans. Un recensement national est réalisé en [[1923]]. La même année, la région de [[Klaipėda|Memel]], comprenant une forte minorité allemande ou germanisée, administrée par la [[France]] sous mandat de la [[Société des Nations|SDN]] depuis [[1920]], est intégrée, après la [[révolte de Klaipėda]], à la Lituanie sous forme de région autonome. La France ne réagit pas : elle occupe elle-même la [[Ruhr (région)|Ruhr]].

[[Image:Lithuania territory 1939-1940.png|vignette|Différends frontaliers lituaniens entre 1939 et 1940.]]
En décembre [[1926]], un [[Coup d'État de 1926 en Lituanie|coup d'État militaire]] renverse le premier gouvernement de gauche mis en place en juin et donne le pouvoir à l'ancien président [[Antanas Smetona]], qui nomme comme [[Premier ministre]] le chef du groupuscule [[Fascisme|fasciste]] des « [[Loups de Fer]] », [[Augustinas Voldemaras]]. Un an plus tard, le [[Seimas|parlement]] est dissous. Les premières mesures [[Antisémitisme|antisémites]] sont alors prises (''[[numerus clausus]]'' dans les facultés et la fonction publique). En septembre [[1929]], Smetona démet de ses fonctions Voldemaras et devient alors [[Dictature|dictateur]] jusqu'à l'occupation soviétique de [[1940]].

Le {{date|20 mars 1939}}, la Lituanie cède face à l'[[Ultimatum allemand contre la Lituanie|ultimatum fixé par l'Allemagne quatre jours auparavant]] et lui abandonne la région de [[Klaipėda]] (Memelland), qui est annexée au Reich le 22.

=== Seconde Guerre mondiale (1939-1945) ===
{{Article détaillé|Occupation et annexion des pays baltes|Occupation de la Lituanie pendant la Seconde Guerre mondiale}}
En août 1939, l'[[Troisième Reich|Allemagne]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] signent le [[Pacte germano-soviétique|pacte Hitler-Staline]], avec des clauses secrètes attribuant des sphères d'influence dans la région baltique. La ville de [[Vilnius]] est occupée par l'[[Armée rouge]] le {{date|20 septembre 1939}}, au cours de l'[[invasion soviétique de la Pologne]] mais évacuée le {{date|10 octobre 1939}}, car le [[Pacte germano-soviétique|pacte Hitler-Staline]] attribue initialement la Lituanie à l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]]. Pour peu de temps puisqu'elle va être réoccupée par l'Armée rouge en juin 1940, la Lituanie ayant été transférée aux Soviétiques par les protocoles additionnels du pacte Hitler-Staline signés le {{date|28 septembre 1939}}.

Une fois la [[guerre d'Hiver]] en [[Finlande]] terminée, les Soviétiques accroissent leur pression diplomatique sur la Lituanie, aboutissant à un ultimatum en juin 1940. Cet ultimatum exige la formation d'un gouvernement pro-soviétique ainsi que le stationnement d'un nombre indéterminé de soldats russes. La Lituanie est contrainte de céder. Le président [[Antanas Smetona]] quitte le pays et quinze divisions de l'Armée rouge, soit un total de {{unité|150000|soldats}}, franchissent la frontière lituanienne le {{date|15|juin|1940}}. La Lituanie perd son indépendance. [[Vladimir Dekanozov]] forme alors le nouveau gouvernement fantoche pro-soviétique. [[Justas Paleckis]] remplace Smetona comme président de la Lituanie. Le 21 juillet, le Seimas décide à l'unanimité la création de la [[République socialiste soviétique de Lituanie]].

[[Image:Reichskommissariat Ostland Administrative.png|vignette|La structure administrative du [[Reichskommissariat Ostland]].]]

Immédiatement après l'[[Occupation et annexion des pays baltes|occupation]], toutes les terres sont [[Collectivisation|collectivisées]] par la force ainsi que les banques, les grandes entreprises et l'immobilier, causant une pénurie de biens de consommation. Le [[litas]] lituanien est retiré au printemps 1941. Toutes les organisations culturelles, politiques et religieuses sont interdites et le [[NKVD]] oblige les militants communistes locaux, dont certains étaient juifs, à dépister et dénoncer les anciens fonctionnaires de l'État lituanien, les enseignants, prêtres, juges, avocats, policiers, militaires, commerçants et autres « ennemis du peuple » qui sont arrêtés avec leurs familles dans la nuit du [[13 juin|13]] au {{date|14|juin|1941}} pour être [[Déportation des peuples en URSS|déportés]] au [[Goulag]]. {{unité|35000|Lituaniens}} sont concernés.

Le {{date|22|juin|1941}}, l'[[opération Barbarossa|Allemagne envahit l'Union soviétique]] et les forces allemandes [[Occupation de la Lituanie pendant la Seconde Guerre mondiale|contrôlent la totalité de la Lituanie]] dans la semaine qui suit. Les prisonniers politiques des Soviétiques échappent à la déportation (elle aura lieu après la guerre) mais les forces soviétiques en retraite massacrent une partie d'entre eux au cours du {{Lien|langue=en|trad=Rainiai massacre|fr=massacre de Rainiai}}. Ignorant que l'idéologie nazie les considère aussi comme des « sous-hommes », les Lituaniens accueillent les Allemands en libérateurs, espérant gagner une certaine autonomie. Les premiers [[pogrom]]s ont lieu contre la population juive, [[Judéo-bolchevisme|accusée en bloc]] d'avoir soutenu l'occupant soviétique et le NKVD.
{{Article détaillé|Histoire des Juifs en Lituanie#Durant la Shoah|Shoah en Lituanie}}

Durant l'[[Insurrection de Juin en Lituanie|insurrection de juin]], la Lituanie proclame son indépendance et un [[gouvernement provisoire de Lituanie|gouvernement fantoche pro-nazi]] est formé avec pour Premier ministre [[Juozas Ambrazevičius]]. Privé par l'occupant nazi de tout pouvoir réel, donc réduit à un rôle de marionnettes, ce gouvernement s'auto-dissout le {{date|7|août|1941}}. Les Allemands établissent le [[Reichskommissariat Ostland]] et déroulent leur planification nommée : ''[[Generalplan Ost]]''.

Avant la [[Shoah]], la Lituanie comptait entre {{formatnum:210000}} et {{unité|250000|Juifs}}. On estime que 80 % des Juifs de Lituanie ont été tués avant 1942. Les survivants, {{unité|43000 Juifs}}, ont été concentrés dans les ghettos de [[Ghetto de Vilnius|Vilnius]], de [[Ghetto de Kovno|Kaunas]], de [[Šiauliai]] et de [[Švenčionys]] et forcés de travailler pour l'industrie militaire allemande. Le {{date|21|juin|1943}}, [[Heinrich Himmler]] ordonne de vider tous les ghettos juifs et de transférer les survivants dans des [[Camp de concentration|camps de concentration]]. Le ghetto de Vilnius est ainsi détruit, alors que ceux de Kaunas et de Šiauliai sont transformés en camps de concentration. Les Juifs survivants sont envoyés dans les camps de [[Camp de concentration du Stutthof|Stutthof]], [[Camp de concentration de Dachau|Dachau]], [[Auschwitz]]. Seulement environ {{formatnum:2000}} à {{unité|3000|Juifs}} lituaniens ont pu être libérés de ces camps. Le taux de génocide des Juifs en Lituanie a atteint 95 à 97 %, soit l'un des plus élevés d'Europe.

Entre [[1940]] et [[1945]], en raison des combats, des persécutions, des déportations, des expulsions et des massacres croisés qu'elle subit, la Lituanie perd 30 % de sa population.

=== La Lituanie soviétique (1945-1990) ===
{{Article détaillé|République socialiste soviétique de Lituanie}}

En {{date-|1945}}, l'[[Armée rouge]] reprend la Lituanie, la population germanique ou germanisée est alors expulsée. Entre {{date-|1945}} et {{date-|1952}}, {{nombre|120000|personnes}} sont [[Déportation des peuples en URSS|déportées de Lituanie]], parmi lesquelles les survivants des {{unité|35000|Lituaniens}} déjà arrêtés en {{date-|1941}}.

À partir de {{date-|1944}}, les Lituaniens organisent la lutte armée contre l'occupant soviétique. Le rapport de force étant largement en leur défaveur, les résistants, nommés ''partisans'', organisent leur lutte sous forme de guérilla. Ils vivent dans la clandestinité, cachés dans des bunkers dissimulés dans la forêt. Cette guerre aura causé la mort de {{nombre|24000}} résistants et de plus de {{nombre|10000}} soviétiques. Le chef des partisans, [[Jonas Žemaitis-Vytautas]], est fait prisonnier en {{date-|1953}}, ce qui met fin à la résistance nationale organisée. Cependant, quelques patriotes isolés restent dans la clandestinité. {{lien|langue=lt|fr=Antanas Kraujelis|trad=Antanas Kraujelis|texte=Antanas Kraujelis}} est le plus connu d'entre eux. Se cachant dans les bunkers et chez des habitants complices, il échappe aux forces soviétiques. Le KGB fait de lui l'un de ses ennemis publics {{n°|1}} et le surnomme ''Le Terrible''. Durant les années {{date-|1960}}, Antanas Kraujelis devient une légende au sein de la population lituanienne : ses affronts contre les soviétiques mais aussi contre leurs collaborateurs lituaniens sont alors considérés comme des actes de bravoure par les patriotes. Il se suicide en {{date-|mars 1965}} après que les soldats soviétiques aient découverts sa cachette et l'aient blessé. En {{date-|2019}}, il reçoit à titre posthume les honneurs militaires nationaux<ref>{{Article |langue=lt, fr |auteur=Beatrice Laurinaviciene |titre=Pays baltes. Les derniers résistants lituaniens face aux soviétiques (traduction de : [https://www.vz.lt/laisvalaikis/akiraciai/2020/11/30/aptikta-partizano-a-kraujelio-siaubuno-sleptuve Aptikta partizano A. Kraujelio-Siaubūno slėptuvė] |périodique=Courrier international (périodique original : Verslo Zinios)|date=08 janvier 2021 (date de publication originale : 30 novembre 2020)|lire en ligne=https://www.courrierinternational.com/article/pays-baltes-les-derniers-resistants-lituaniens-face-aux-sovietiques }}</ref>.

La Lituanie est dirigée d'une main de fer par le [[Parti communiste de Lituanie]] jusqu'en {{date-|1989}}. L'économie est [[Collectivisation|collectivisée]] de force entre {{date-|1947}} et {{date-|1952}}. En {{date-|1990}}, le PIB par habitant de la RSS de Lituanie s'élève à {{unité|8591 $}}, supérieur à celui du reste de l'URSS (moyenne de {{unité|6871 $}}) mais inférieur de moitié aux pays non-communistes d'Europe.

=== La Seconde République (depuis 1990) ===
[[Image:1989 08 23 Baltijoskelias17e.jpg|vignette|La [[voie balte]], en Lituanie, le 23 août 1989.]]
{{Article connexe|Événements de janvier}}
Sous la houlette d'intellectuels, le [[Sąjūdis|Mouvement réformateur de Lituanie]] (''Sąjūdis'') est formé à la mi-1988 et milite pour des réformes démocratiques. En [[1988]], [[Algirdas Brazauskas]] est élu premier secrétaire du Parti communiste de Lituanie, il est le personnage le plus influent de la [[République socialiste soviétique de Lituanie|RSS de Lituanie]]. Au moment de l'effondrement de l'Union soviétique, Brazauskas soutient le mouvement indépendantiste. Le {{date|23 août 1989}} une grande [[chaîne humaine]] appelée la [[voie balte]] s'organise de [[Vilnius]] à [[Tallinn]] pour le {{50e|anniversaire}} du [[Pacte germano-soviétique]].

[[Image:Burial ceremony of January 13 events victims in Vilnius (2).jpg|vignette|Cérémonie funéraire faisant suite à l'[[Événements de janvier|invasion des pays baltes en janvier 1991]].]]

Dès le {{date|26|mars|1989}}, Sajudis a acquis la majorité au Conseil suprême soviétique de Lituanie, et l'indépendance de la [[Lituanie]] est proclamée le {{date|11 mars 1990}}<ref>http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=168</ref>. La Lituanie est alors la première des [[République socialiste soviétique|républiques socialistes soviétiques]] à proclamer son indépendance. [[Moscou]] décide alors de mettre en place un [[blocus]]. [[Vytautas Landsbergis]] devient le chef de l'État et [[Kazimira Prunskienė]] devient [[Liste des Premiers ministres de Lituanie|Première ministre]].

Le 11 janvier 1991 débutent les [[événements de janvier]]. Les forces militaires soviétiques s'emparent de bâtiments stratégiques à Vilnius, notamment la [[tour de Vilnius]], en tuant {{nobr|14 civils}}, mais se heurtent à la résistance non-armée de la population. Le 13 janvier 1991, les troupes soviétiques se retirent. Le 4 février 1991, l'[[Islande]] reconnaît l'indépendance de la Lituanie. Le {{Date-|9 février 1991}}, les Lituaniens votent à 90 % pour l'indépendance lors d'un [[référendum]]. Le {{Date-|6 septembre 1991}}, l'URSS reconnaît l'indépendance de la Lituanie. Le retrait total des troupes russes est achevé le {{Date-|31 août 1993}}. Le [[Parti communiste de Lituanie]] s'est rebaptisé [[Parti démocratique du travail lituanien]] (LDDP) et gagne les élections parlementaires de 1992 avec la majorité des sièges. Le LDDP poursuit alors la construction de l'État démocratique et continue la transition d'une économie planifiée à une économie de marché. Du {{date|25 juin 1993}} jusqu'au {{date|31 décembre 2014}}, le [[litas]] est la monnaie nationale.

Le {{date|8 décembre 1995}}, la Lituanie présente officiellement sa candidature à l'Union européenne. L'[[Union de la patrie - Chrétiens-démocrates lituaniens|Union de la patrie]], dirigée par [[Vytautas Landsbergis]], gagne les [[Élections législatives lituaniennes de 1996|élections législatives de 1996]].
Le {{date|31 mars 1998}}, la Lituanie ouvre des négociations d'adhésion, terminées le {{Date|13|décembre|2002}}.
Le {{date|14 avril 2003}}, le [[Conseil européen]] approuve l'adhésion. Le {{date|16 avril 2003}}, la Lituanie signe le traité d'adhésion, qui entre en vigueur le {{date|1 mai 2004}}.
Le {{date|11 septembre 2003}}, les Lituaniens approuvent l'adhésion par [[référendum]] (69 % de « oui »). Le 29 mars 2004, la Lituanie rejoint l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]. Le {{1er}} mai 2004, la Lituanie rejoint l'[[Union européenne]].
Le {{date|16 mars 2006}}, la Lituanie demande que soit examinée sa subordination aux [[critères de convergence]].
Le {{date|16 mai 2006}}, la [[Banque centrale européenne]]<ref>Rapport sur la convergence mai 2007 [http://www.ecb.int/pub/pdf/conrep/cr2006fr.pdf PDF]).</ref> et la [[Commission européenne]]<ref>COM (2006) 0223 Rapport de la Commission - Rapport de convergence 2006 relatif à la Lituanie (établi conformément à l’{{nobr|article 122}}, paragraphe 2, du traité, à la demande de la Lituanie) {SEC(2006) 614} [http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/site/fr/com/2006/com2006_0223fr01.pdf PDF]).</ref> publient leurs rapports sur le respect des critères de convergence par la Lituanie, dans lesquelles ils remarquent que la Lituanie respecte tous les critères de convergence sauf celui concernant la stabilité des prix.
Le {{date|21 décembre 2007}}, la Lituanie entre dans l'[[espace Schengen]]<ref>2007/801/CE Décision du Conseil du 6 décembre 2007 sur l'application de la totalité des dispositions de l'acquis de Schengen à la République tchèque, à la république d'Estonie, à la république de Lettonie, à la république de Lituanie, à la république de Hongrie, à la république de Malte, à la république de Pologne, à la république de Slovénie et à la République slovaque ({{pdf}} [http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/site/fr/oj/2007/l_323/l_32320071208fr00340039.pdfGU EU L 323 du 8.12.2007]).</ref>.
La Lituanie entre dans la [[zone euro]] le {{1er}} janvier 2015<ref>{{lien web|url=http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/06/04/97002-20140604FILWWW00139-la-lituanie-entrera-dans-l-euro-en-2015.php|site=Le Figaro|titre=La Lituanie entrera dans la zone euro en janvier 2015|auteur=AFP|date=4 juin 2014}}.</ref>.
==== Galerie de dirigeants politiques récents ====
Présidence
<gallery>
BDF Summit 2010.06.01 587 (4709180104) (cropped).jpg|[[Valdas Adamkus]]<br/>1998-2003<br/>2004-2009
EU Leaders Arrive at Sofia Airport Ahead of the EU – Western Balkans Summit (42146983351) (cropped).jpg|[[Dalia Grybauskaitė]]<br/>2009-2019
Gitanas Nauseda crop.png|[[Gitanas Nausėda]]<br/>2019-présent
</gallery>
Premier/ère-ministre
<gallery>
Algirdas Mykkolas Brazauskas, Litauens statsminster, under det Nordiskt-Baltiska statsministermotet i Reykjavik 2005-10-24.jpg|[[Algirdas Brazauskas]]<br/>2001-2006
Gediminas Kirkilas.jpg|[[Gediminas Kirkilas]]<br/>2006-2008
Andrius Kubilius Senate of Poland 01.JPG|[[Andrius Kubilius]]<br/>2008-2012
Algirdas Butkevičius in Oct, 2014.jpg|[[Algirdas Butkevičius]]<br/>2012-2016
MUS9786 (cropped).jpg|[[Saulius Skvernelis]]<br/>2016-2020
Ingrida Simonyte 2019 crop 2.jpg|[[Ingrida Šimonytė]]<br/>2020-présent
</gallery>

== Annexes ==
{{Autres projets|commons=category:History of Lithuania|commons titre=l'histoire de la Lituanie}}
=== Bibliographie ===
* Geneviève Carion-Machwitz, ''Lietuva. Légendes historiques de Lituanie racontées et illustrées'', [[Mussidan]], Fédérop, 1988.
* Suzanne Champonnois, [[François de Labriolle]], ''Dictionnaire historique de la Lituanie'', [[Crozon]], Armeline, 2001 {{ISBN|2910878171}}.
* Suzanne Champonnois, [[François de Labriolle]], ''Estoniens, Lettons, Lituaniens. Histoire et destins'', [[Crozon]], Armeline, 2004 {{ISBN|2910878260}}.
* Ignace Chodzko, ''Tableaux et esquisses des mœurs de la Lituanie'', Wilna, 1840-1854.
* [[Leonard Chodźko]], ''Histoire politique de la Lituanie depuis la réunion de la Pologne, en 1386, jusqu'à son insurrection en 1831'', Paris, 1831.
* Ihar Lalkoŭ, préface de Bruno Drweski, ''Aperçus de l'histoire politique du Grand-duché de Lituanie'', Paris, Harmattan, 2000 {{ISBN|273849207X}}.
* Yves Plasseraud, ''Les États baltiques. Des sociétés gigognes. La dialectique majorités-minorités'', [[Crozon]], Armeline, 2003 {{ISBN|2910878236}}.
* Yves Plasseraud, ''Histoire de la Lituanie - Un millénaire'', Collectif, éd. Armeline, 2010.
* Jean Radvany (dir.), ''Les États postsoviétiques'', Armand Collin, 2003.
* Antoine Jacob, ''Les Pays baltes. Indépendance et intégration'', Alvik éditions, 2004, 335 p.
=== Articles connexes ===
* [[Histoire de la Scandinavie]], [[Fennoscandie]], [[Baltoscandie]]
* [[Pays baltes#Histoire|Histoire des pays baltes]]
* {{Lien|lang=en|trad=Black ceramics in Lithuania|fr=Céramiques noires de Lituanie}}
* [[Culture de la Lituanie]], {{Lien|lang=en|trad=History of Lithuanian culture|fr=histoire de la culture lituanienne}}
** [[Régions de Lituanie]], [[Lituanie ethnographique]], [[Lituanie proprement dite]]
** [[Liste de musées en Lituanie]], dont [[musée national de Lituanie]], [[littérature lituanienne]]
** [[Liste des châteaux en Lituanie]], {{Lien|lang=en|trad=List of palaces and manor houses in Lithuania|fr=liste de palais et manoirs en Lituanie}}
** [[Liste du patrimoine mondial en Lituanie]], [[liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité en Lituanie]]
** [[Registre_international_Mémoire_du_monde#Lituanie|Registre international Mémoire du monde (Lituanie)]], {{Lien|lang=en|trad=Office of the Chief Archivist of Lithuania|fr=bureau de l'archiviste en chef de Lituanie}}
** [[Langues en Lituanie]], [[:Catégorie:Langue en Lituanie|langues de Lituanie]]
** [[:Catégorie:Groupe ethnique en Lituanie|Groupes ethniques en Lituanie]], {{Lien|lang=en|trad=Ethnic minorities in Lithuania|fr=minorités ethniques en Lituanie}}
** [[Mythologie lituanienne]]
** [[Religion en Lituanie]], [[liste des cathédrales de Lituanie]]
** [[Littérature lituanienne]], [[Cinéma lituanien]]

==== Avant 1000 ====
* [[Pays_baltes#Préhistoire|Préhistoire des pays baltes]]
* [[Vikings]]
* Commerce médiéval
** [[Route mer du Nord et mer Baltique]], [[Route de l'ambre]]
** [[Route commerciale de la Volga]], [[Route commerciale des Varègues aux Grecs]]
* [[Dominium maris baltici]]

==== 1000 ====
* [[Guerre germano-polonaise (1002-1018)]]
* [[Intervention dans la crise de succession de Kiev]] (1015-1019)
* {{Lien|lang=en|trad=List of hillforts in Lithuania|fr=Liste des forts de colline en Lituanie}} (829)
* [[Liste des souverains de Lituanie]] (depuis 1236), [[monarchie lituanienne]]
** {{Lien|lang=en|trad=List of early Lithuanian dukes|fr=liste des premiers ducs de Lituanie}}, {{Lien|lang=en|trad=Palemonids|fr=Palemonides}}
* [[Grand-duché de Lituanie]] (1236-1253, 1263–1569), [[diète du grand-duché de Lituanie]]
* [[Royaume de Lituanie]] (1251/3-1263)
* [[Première invasion mongole de la Pologne]] (1240-1241), [[bataille de Legnica (1241)]], [[bataille de Mohi]] (1241), [[Seconde invasion mongole de la Pologne|seconde invasion]] (1259-1260), [[Troisième invasion mongole de la Pologne|troisième invasion]] (1287-1288)
* [[Guerre du royaume de Pologne contre l'ordre Teutonique]] (1308-1521), [[guerre polono-teutonique (1326-1332)]], [[bataille de Płowce]] (1331)
* [[Liste des commanderies templières en Basse-Silésie]], [[liste des commanderies templières]]
* [[Peste noire]] en [[Occident au XIVe siècle]] (1346-1353)
* {{Lien|lang=en|trad=Cathedral School of Vilnius|fr=École cathédrale de Vilnius}} (vers 1380)
* [[Bataille de Grunwald]] (1410), [[guerre de Gollub]] (1422), [[paix du lac de Melno]] (1422)
* [[Guerre de Treize Ans]] (1454-1466)
* [[Prusse]], [[Poméranie orientale]], [[Prusse royale]] (1466-1772), [[Duché de Prusse]] (1525-1701), [[Royaume de Prusse]] (1701-1918), [[Kulturkampf]]

==== 1500 ====
* ''{{Lien|lang=en|trad=De moribus tartarorum, lituanorum et moscorum|fr=De moribus tartarorum, lituanorum et moscorum}}'' ({{-s|XVI|e}})
* [[Liste des souverains de Lituanie]]
* [[Union de Pologne-Lituanie]] (1385-1569)
* {{Lien|lang=en|trad=Union of Grodno (1566)|fr=Union de Grodno (1566)}}
* [[République des Deux Nations]] (1569-1775), [[administration de la république des Deux Nations]], [[élections libres (Pologne-Lituanie)]], [[grande route lituanienne]]
** [[Conseil des Quatre Pays]], [[monarchie élective]], [[grand chancelier de Lituanie]], {{Lien|lang=en|trad=Great Scribe of Lithuania|fr=Grand Scribe de Lituanie}}
** [[Liberté dorée]], {{Lien|lang=en|trad=Neminem captivabimus|fr=Neminem captivabimus}} (''Habeas corpus''), {{Lien|lang=en|trad=Jewish poll tax|taxe électorale juive}}
** [[Noblesse polonaise]] (''szlachta''), {{Lien|lang=en|trad=Nobility privileges in Poland|fr=privilèges de la noblesse en Pologne}}, [[armorial de la noblesse polonaise]]
** [[Hetmans du royaume de Pologne et du grand-duché de Lituanie]], [[sarmatisme]], [[Rzeczpospolita (régime politique)]]
** [[Traité de paix éternelle de 1686]] (avec la Russie)
* [[Lituanie suédoise]] (1655-1657)
* [[Confédération de Radom]] (1767)
* [[Partages de la Pologne]] (1772, 1793, 1795)

==== 1800 ====
* [[Gouvernement de Vilna]] (1795-1920)
* [[Guerres napoléoniennes]] (1792..1815)
* [[Renouveau national lituanien]] (1830-1880), {{Lien|lang=en|trad=Barn theatres in Lithuania|fr=
théâtres de grange en Lituanie}}
** [[Jonas Basanavičius]], [[Vincas Kudirka]]
** ''[[Aušra]]'' (1883), ''{{Lien|lang=en|trad=Varpas|fr=Varpas}}'' (1889-1905)
* [[Gouvernement de Kowno]] (1842-1915, Russie)

==== 1900 ====
* {{Lien|lang=en|trad=Great Seimas of Vilnius|fr=Grande Diète de Vilnius (1905)}}
* Première guerre mondiale
** [[Oberbefehlshaber der gesamten Deutschen Streitkräfte im Osten|Ober Ost]] (1915-1918, Allemagne)
** [[Royaume de Pologne (1916-1918)]]
** {{Lien|lang=en|trad=Lithuanization|fr=Lituanisation}} (1917-1925)
** [[Traité de Brest-Litovsk]] (1918)
** {{Lien|lang=en|trad=Petrograd Seimas|fr=Diète lituanienne de Saint-Pétersbourg (1917)}}, {{Lien|lang=en|trad=Lithuanian conferences during World War I|fr=conférences lituaniennes durant la première guerre mondiale}}
** [[Déclaration d'indépendance de la Lituanie]] (1918)
** [[Guerres d'indépendance lituaniennes]] (1918-1920)
** [[Royaume de Lituanie (1918)]], [[Assemblée constituante de Lituanie]] (1920-1922)
** [[République de Lituanie (1918-1940)]]
** République de [[Perloja]] (1918-1923, éphémère micro-nation)
** [[République de Weimar]] (1918-1923), [[Territoire de Memel]] (1920-1923), [[révolte de Klaipėda]] (1923)
** {{Lien|lang=en|trad=Lithuanian Soviet Socialist Republic (1918–1919|fr=République socialiste soviétique de Lituanie (1918-1919)}}
** [[République socialiste soviétique lituano-biélorusse]] (1919-1920)
** [[Guerre polono-lituanienne]]
** [[Mutinerie de Żeligowski]] (1920), [[République de Lituanie centrale]] (1920-1922), [[Offensive centro-lituanienne sur Kaunas]] (1920), [[Deuxième République (Pologne)]] (1918-1939)

* [[Coup d'État de 1926 en Lituanie]], [[Antanas Smetona]] (1874-1944, chef d'État de 1926 à 1940)
** [[Loups de Fer]], [[Augustinas Voldemaras]]
** {{Lien|lang=en|trad=Trial of Neumann and Sass|fr=Procès de Neumann et Sass}} (1934-1935, activistes nazis de Memel/Klaipeda)
** {{Lien|lang=en|trad=1935 Suvalkija farmers' strike|fr=Grève des agriculteurs de Suvalkija en 1935}}

* [[:Catégorie:Histoire de la Lituanie pendant la Seconde Guerre mondiale|Histoire de la Lituanie pendant la Seconde Guerre mondiale]]
** [[Ultimatum allemand contre la Lituanie]] (1939)
** [[Occupation et annexion des pays baltes]] (1940-1941, Russie), [[contexte de l'occupation des pays baltes]], [[front des activistes lituaniens]], [[Frères de la forêt]] (1940-1941, 1944-1956)
** [[République socialiste soviétique de Lituanie]] (1940-1941, 1944-1991), [[répression politique en Union soviétique]], [[massacre de prisonniers par le NKVD]], [[front des activistes lituaniens]] (1940)
** [[Insurrection de Juin en Lituanie]] (1941), [[gouvernement provisoire de Lituanie]] (1941)
** [[Opération Barbarossa]] (1941), [[bataillons TDA lituaniens]]
** [[Occupation de la Lituanie pendant la Seconde Guerre mondiale]]
** [[Collaboration dans l'Europe occupée par les nazis]], [[police de sécurité lituanienne]], [[bataillons de destruction]]
** {{Lien|lang=en|trad=List of massacres in Lithuania|fr=Liste de massacres en Lituanie}} (surtout 1941-1945)
** [[Résistance en Lituanie pendant la Seconde Guerre mondiale]]
** [[Opération Bagration]] (1944)
** [[Shoah en Lituanie]] (1941-1944), [[ghetto de Vilnius]], [[ghetto de Kovno]]
** {{Lien|lang=en|trad=Soviet re-occupation of the Baltic states (1944)|fr=Ré-occupation soviétique des pays baltes}} (1944)

* [[République socialiste soviétique de Lituanie]] (''1940-1941'', 1944-1991)
** [[Répression politique en Union soviétique]]
** [[États baltes sous la domination soviétique (1944–1991)]]
** {{Lien|lang=en|trad=Soviet deportations from Lithuania|fr=Déportations soviétiques de Lituanie}}

* [[Perestroïka]] (1885-1991), [[glasnost]], [[chute des régimes communistes en Europe]] (1988-1991), [[dislocation de l'URSS]]
* [[Voie balte]] (1989), [[Révolution chantante]] (1986-1991), [[Événements de janvier]] (1991)
* [[Acte de rétablissement de l'État lituanien]] (1990)

==== 2000 ====
* [[Démographie de la Lituanie]], [[:Catégorie:Diaspora lituanienne|diaspora lituanienne]] (Canada, Argentine, Brésil, Colombie, Uruguay, Venezuela, Royaume-Uni, Irlande, Suède...)
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* [[Économie de la Lituanie]]
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* [[Frontière entre la Lituanie et la Pologne]], [[frontière entre la Biélorussie et la Lituanie]], [[frontière entre la Lituanie et la Russie]]

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** [[Liste des gouvernements de Lituanie]] (depuis 1990), [[liste des Premiers ministres de Lituanie]] (depuis 1918)
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== Notes et références ==
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Lituanie 2024
La Lituanie de Mindaugas à nos jours.

L'histoire de la Lituanie commence véritablement avec l'unification des tribus lituaniennes de religion balte par Mindaugas, au milieu du XIIIe siècle, en vue de lutter contre les chevaliers teutoniques et les chevaliers porte-glaive venus les christianiser par la force. À partir du règne de Vytenis, qui débute vers 1290, et jusqu'au début du XVe siècle, le grand-duché de Lituanie profite de la dislocation de la Rus' de Kiev et de l'affaiblissement de la Horde d'or tatare pour réunir sous son sceptre les petites principautés slaves du bassin du Dniepr, s'étendant jusqu'au Dniestr et à la mer Noire, atteinte en 1412. Pendant ce temps la foi balte recule au profit du catholicisme (dans l'actuelle Lituanie) ou de l'orthodoxie (dans l'actuelle Biélorussie, où le slave oriental prend le pas sur les langues baltes).

En 1386, le grand-duc de Lituanie, Ladislas II Jagellon, épouse la princesse de Pologne, Hedwige, et se convertit au catholicisme. Ce mariage crée l'union de Pologne-Lituanie qui aboutira en 1569 à la création de la république des Deux Nations. Cette union conduit à une forte acculturation de l'élite politique qui adhère à la culture et à la langue polonaises. Le grand-duché de Lituanie perd alors peu à peu son autonomie dans la fédération, jusqu'à être complètement intégré à la Pologne par la Constitution polonaise du 3 mai 1791. Durant cette longue période, il accueille un tel nombre de réfugiés juifs chassés tour-à-tour des royaumes catholiques d'Europe occidentale ou centrale, qu'au XVIIIe siècle la Pologne-Lituanie abrite la plupart des juifs d'Europe.

Après les trois partages de la Pologne à la fin du XVIIIe siècle, le pays cesse d'exister politiquement en 1795. Le territoire de l'ancien grand-duché de Lituanie est alors intégré à l'Empire russe. Le , la Lituanie dans un territoire un peu plus petit que l'actuel, retrouve son indépendance grâce à la défaite russe face à l'Allemagne. La nouvelle république disparaît en juin 1940 du fait du pacte Hitler-Staline. Après une période d'occupation par l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale (1941-1944), qui voit exterminer la plupart des Juifs lituaniens et biélorusses, la Lituanie est à nouveau annexée par l'Union soviétique de 1945 à 1990. Elle proclame son indépendance dans son territoire actuel le à la faveur de la dislocation de l'URSS, officialisée le .

Protohistoire

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Disque d'ambre, période néolithique, 3096-2885 av. J.-C., Lituanie
Les peuples baltes vers 1200.

Les premiers individus sont arrivés dans la région à partir du Xe millénaire av. J.-C., après la glaciation de Würm[1], ou localement glaciation de la Vistule. Il s'agissait de cueilleurs nomades, originaires du Jutland et des régions de l'actuelle Pologne. Les populations se sont peu à peu sédentarisées, au cours du VIe et du Ve millénaires av. J.-C., la domestication est apparue et les constructions sont devenues plus sophistiquées, sans que l'agriculture ne soit encore utilisée.

Épées lituaniennes XIIIe siècle

Les premières tribus baltes d'origine proto-indo-européenne seraient arrivées dans la région depuis le bassin de la Vistule et du Dniepr, vers [2].

Les premières preuves d'exploitation agricole dans le sud-est de la Baltique n'apparaissent que très tardivement. L'agriculture ne semble avoir été fermement établie dans la région qu'autour de l'Âge du bronze tardif qu'après que plusieurs espèces de cultures, principalement l'orge, ont été adaptées à l'environnement local et que le risque de mauvaises récoltes a été réduit. À proximité, le nord de la Pologne avait vu une forte augmentation de l'intensité des activités agricoles pendant la transition entre l'Âge du bronze ancien et l'Âge du bronze tardif en particulier à partir de 1400/1300 av. J.-C. La transition vers l'agriculture a en outre été facilitée par le réchauffement climatique qui a commencé vers 750 av. J.-C.[3].

L'émergence de la diversification sociale s'est accompagnée de sites de peuplement stratégiquement choisis le long de routes économiques importantes, principalement sur la côte et près de la rivière Daugava. Les zones montagneuses ont été privilégiées par rapport aux basses terres. Les archéologues voient dans ces installations le reflet de l'intensification des réseaux de communication entre les cultures nordiques et lusaciennes et les communautés indigènes du sud-est de la Baltique[3].

Les tribus baltes n'ont pas été directement influencées par l'Empire romain, mais elles ont maintenu des contacts commerciaux avec celui-ci, notamment via la route de l'ambre[4].

Du Xe au VIe siècle av. J.-C., les Baltes, des populations païennes de langues indo-européennes, s'installent sur le territoire de l'actuelle Lituanie. Ce sont les porteurs de divers dialectes ou langues baltes, tels les Samogitiens, les Sudoviens, les Sémigaliens, les Skalviens, les Prussiens, les Séloniens, les Latgaliens

Des origines à 1385

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L'État monastique des chevaliers teutoniques et le grand-duché de Lituanie en 1260.

Le , le terme « Lituanie » est mentionné pour la première fois dans les annales d'un monastère de Quedlinbourg. La Chronique des temps passés évoque de 1038 à 1246 des expéditions des princes de Kiev contre les Sudoviens puis contre des Lituaniens. Ces tribus s'unissent dans un grand-duché de Lituanie pour contrer la menace que représentaient les croisés germaniques établis en Prusse et en Livonie et qui avaient pour but la christianisation des pays baltes. Ainsi au XIIIe siècle, la Lituanie réapparaît dans les chroniques russes comme un État uni et un adversaire sérieux qui multiplie les raids contre les principautés de Polotsk, de Novgorod et de Pskov. Dès lors, la Lituanie poursuit deux objectifs : contrer les ordres chevaliers et élargir son territoire dans l'aire slave russe par alliance, notamment avec Polotsk, ou par la guerre contre ces principautés slaves orthodoxes pour la plupart sous domination de la Horde d'or[5],[6].

En 1239, Mindaugas devient grand-duc de Lituanie. En 1236, les tribus baltes encore adeptes de la foi polythéiste et en particulier les Samogitiens repoussent, à la bataille du Soleil (bataille de Saulès), les chevaliers porte-glaive, après les avoir piégés dans un marécage ; le grand-maître de l'ordre, Volkwin, meurt dans la bataille. L'ordre des Porte-Glaives, situé dans l'actuelle Lettonie, est alors intégré dans l'ordre Teutonique. En 1241, 1259 et 1275, le royaume est ravagé par des raids de la Horde d'or mongole. En 1250, Mindaugas signe un accord avec l'ordre Teutonique et en 1251, il est baptisé en leur présence par l'évêque de Chełmno. En 1253, Mindaugas reçoit du pape Innocent IV le titre de roi, mais ne parvient pas, cependant, à imposer le christianisme à ses sujets et retourne finalement à la foi lituanienne. Il meurt assassiné par son neveu Treniota en 1263.

Extension du grand-duché de Lituanie du XIIIe au XVe siècle.

Sous le règne de Vytenis (1293-1316), la principauté de Polotsk est définitivement rattachée au grand-duché de Lituanie en 1307, puis elle est remplacée par les voïvodes de Polotsk, de Minsk, de Vitebsk, de Smolensk, de Mstsislaw, de Brest et de Navahroudak. Au cours du XIIIe siècle, Trakai est la capitale du pays.

En 1316, Gediminas devient grand-duc de Lituanie. Il cherche le soutien du pape et obtient l'aide de colons venus d'Allemagne. Il veut se faire reconnaître roi mais veut rester polythéiste. Il se lance dans une politique d'extension territoriale, occupant l'actuelle Biélorussie et l'Ouest de l'Ukraine. Un peu avant 1323, Vilnius est fondée et devient capitale vers la fin du règne de Gediminas, qui prend fin en 1341.

En 1345, Algirdas, fils de Gediminas, devient grand-duc. Durant son règne, la Lituanie médiévale est à son apogée et affirme ses ambitions géopolitiques : pour le grand-duc, la Rus' de Kiev tout entière est destinée à être intégrée dans la Lituanie[7]. Il conquiert les territoires situés entre l'Ukraine et la mer Noire. Le grand-duché comprend alors une bonne partie de cette ancienne Rus' de Kiev, soit l'actuelle Biélorussie, une grande partie de l'Ukraine actuelle ainsi qu'une partie de la Russie actuelle, tout en étant peuplé majoritairement de Slaves.

En 1377, à la mort d’Algirdas, son fils Jagailo devient grand-duc de Lituanie. La Lituanie est alors pillée par les chevaliers teutoniques. En 1381, Kęstutis, frère d'Algirdas (co-régnant avec son frère de 1345 à 1377), détrône son neveu et devient grand-duc de Lituanie. Il est tué un an plus tard par Jagailo qui reprend le trône.

Le grand-duché de Lituanie (1385-1569)

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Expansion territoriale détaillée du grand-duché de Lituanie de 1260 à 1462.

En 1385, la Lituanie et la Pologne signent le traité de Kreva, Jagailo se convertit au christianisme catholique et épouse l’héritière du trône de Pologne, Hedwige ; il devient ainsi roi de Pologne sous le nom de Ladislas II Jagellon, après son élection par le parlement polonais (le Sejm). Il fonde la dynastie des Jagellon. L'union de Pologne-Lituanie est alors le plus grand pays d'Europe par sa superficie, mais n'a pas d'unité nationale, les Lituaniens proprement dits étant moins nombreux que les Russes. Elle n'a pas non plus d'unité religieuse : une partie de la Lituanie centrale et septentrionale est encore polythéiste, alors que le catholicisme domine à l'ouest et l'orthodoxie à l'est et au sud.

En 1392, Jagellon, tout en restant roi de Pologne, laisse le grand-duché de Lituanie à son cousin Vytautas. Celui-ci s'était pourtant opposé à Jagellon en 1382. Vytautas est défait à la bataille de la Vorskla, en 1399, face à la Horde d'or. En 1401, Vytautas le Grand devient formellement grand-duc de Lituanie par l'union de Vilnius et Radom, la Lituanie se voit alors accorder une large autonomie, même si Ladislas II Jagellon reste le suzerain de Vytautas. Celui-ci acquiert Smolensk en 1404 et entre en guerre contre la principauté de Moscou de 1406 à 1408.

Une guerre oppose alors le royaume de Pologne-Lituanie à l'ordre Teutonique de 1409 à 1411. La bataille de Grunwald, ou bataille de Tannenberg, en 1410, voit s'affronter entre 11 000 et 27 000 hommes de l'ordre Teutonique, contre une coalition lituano-polonaise composée d'entre 16 000 et 39 000 hommes. À la paix de Toruń, en 1411, l'ordre Teutonique non seulement perd la Samogitie, mais doit payer une importante rançon.

Lituanie, 1 litas célébrant le 600e anniversaire de la bataille de Grunwald

En 1413, l'union de Horodło est établie ; si elle donne plus d'autonomie au grand-duché de Lituanie, elle marque aussi l'acculturation progressive de la région, ainsi seuls les Lituaniens catholiques obtiennent accès aux charges du royaume de Pologne. La noblesse lituanienne devient de plus en plus influencée par la culture chrétienne et la langue polonaise. Beaucoup de villes obtiennent à la même époque d'être réglementées par le droit de Magdebourg, d'origine impériale. En 1422, après la guerre de Gollub qui dura deux mois, le traité de Melno entre l'ordre Teutonique et l'union de Pologne-Lituanie définit une frontière entre les deux états.

Vytautas meurt en 1430, le frère de Ladislas II Jagellon, Švitrigaila, devient grand-duc de Lituanie, ce qui déclenche une guerre civile entre 1431 et 1435, de par la violation de l'union de Horodło, qui avait spécifié que l'élection du grand-duc de Lituanie par la noblesse devait avoir l'aval du roi de Pologne. En 1432, par l'union de Grodno (en), Sigismond Ier Kęstutaitis, le frère cadet de Vytautas, chasse Švidrigaila et devient grand-duc de Lituanie. En 1440, Sigismond meurt assassiné, Casimir Ier, le frère cadet de Ladislas III Jagellon, le roi de Pologne, lui succède. En 1447, trois ans après la mort de Ladislas III à la bataille de Varna, le grand-duc Casimir Ier devient roi de Pologne sous le nom de Casimir IV Jagellon. Depuis, la Pologne et la Lituanie sont dirigées en union personnelle par un seul souverain.

En 1454, un soulèvement remet en cause l'Ordre Teutonique en Prusse. À la demande des représentants des principales cités prussiennes, la Prusse est incorporée à la Pologne. Cet acte marque le début de la guerre de Treize Ans entre l'Ordre Teutonique et la Pologne, jusqu'en 1466. Au traité de Thorn, la Pologne victorieuse reçoit l'est de la Poméranie orientale, Elbląg, Malbork (Marienbourg) et Chełmno.

En 1499, l'Union de Cracovie et Vilnius est décrétée, suivie en 1501 par l'union de Mielnik (en). À la fin du XVe siècle, la Pologne compte à peu près 10 000 Juifs, certains venus d'Italie et beaucoup d'autres d'Allemagne. Le pays leur apparaît comme une sorte de « terre promise » par contraste avec la situation qui est la leur dans les autres pays d'Europe où on les expulse (comme en Angleterre, en Espagne et en France), les enferme dans des ghettos (en Allemagne et en Italie) ou les convertit de force (en Espagne et au Portugal).

L'union de Pologne-Lituanie en 1526.

De 1506 à 1548 s'étend le règne de Sigismond II, qui est marqué par trois guerres avec la grande-principauté de Moscou de 1507 à 1508, de 1512 à 1522 et de 1534 à 1537, ainsi qu'une guerre contre les Tatars de Crimée vers 1512 et une guerre de 1519 à 1521 contre la Prusse. En 1525, Albert de Brandebourg sécularise les possessions de l'ordre Teutonique dont il était le Grand Maître, il se convertit au protestantisme et rend hommage, à Cracovie, à son oncle, le roi de Pologne, en tant que duc de Prusse.

De 1548 à 1572, le règne de Sigismond III Auguste est marqué de 1558 à 1582 par la guerre de Livonie qui oppose Ivan IV de Russie à une alliance formée du Danemark, de la Suède, du grand-duché de Lituanie et du royaume de Pologne. En 1561, le grand maître de l'ordre des Chevaliers Porte-Glaive, Gotthard Kettler, sécularise l'Ordre et soumet son État à la couronne de Pologne, par le Traité de Vilnius (1561). En 1563, le tsar Ivan IV de Russie occupe Polotsk.

La création de la république des Deux Nations, ou Rzeczpospolita (Res Publica), par l’union de Lublin en 1569 marque la fin du règne de Sigismond III Auguste, dernier roi et grand-duc de la dynastie Jagellon. Sa mort en 1572 est suivie d'un interrègne.

L'union avec la Pologne (1569-1795)

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La république des Deux Nations, par l’union de Lublin en 1569, réunit les deux couronnes, ainsi que les deux diètes et les deux sénats, qui siègent alors à Varsovie, en lieu et place de Cracovie et Vilnius. Cependant la Pologne et la Lituanie conservent leurs armées, leurs administrations et leurs lois propres. Le système politique de la République, souvent appelé « Démocratie de la Szlachta » ou « Liberté dorée », est caractérisé par un pouvoir monarchique, encadré et élu par une diète (Sejm) contrôlée par la noblesse (szlachta). Le roi est ainsi obligé de signer, lors de son élection, les articles henriciens ainsi que la Pacta conventa. L’aristocratie polonaise domine la République, avec 134 sièges au Parlement, alors que les Lituaniens n'en possèdent que 46. Les deux États composant la nouvelle république étaient formellement égaux, mais en réalité la Pologne prend une part dominante dans l'union, ainsi l'ensemble de l'actuelle Ukraine passe, par le traité de Lublin, de la souveraineté du grand-duché de Lituanie à celle de la Pologne.

Le premier roi élu de la République est Henri III de Valois de 1573 à 1574, suivi par le règne d'Étienne Báthory de 1575 à 1586, qui devient roi en se mariant avec Anna Jagellon. Il fait le siège de Dantzig, en 1577, et la reprend. Il transforme, en 1578, l'académie de Vilnius en université. Il remporte deux campagnes militaires contre le tsarat de Russie, fait le siège de Pskov et conclut la paix de Jam Zapolski.

Sigismond III (Sigismond IV en Lituanie), issu de la dynastie des Vasa, règne de 1587 à 1632 ; après un conflit avec Maximilien III d'Autriche, à la suite de son élection, de 1606 à 1609, s'ensuit la rébellion de Zebrzydowski.

La Contre-Réforme catholique favorisée par le roi polonais Sigismond III, devient dans la Rzeczpospolita une source de conflits : les jésuites tentent de abjurer les protestants, les orthodoxes et les juifs[8]. Par l'union de Brest, en 1596, une partie de l'Église orthodoxe de la république des Deux Nations passe de l'autorité du patriarche de Constantinople à celle du pape : c'est la création de l'Église grecque-catholique ukrainienne[8], qui garde cependant le rite byzantin et la possibilité d'ordonner des hommes mariés. Ce transfert rencontre l'opposition des Ruthènes restés fidèles à l'Église orthodoxe, notamment des Cosaques[9] qui, dès lors, se tournent vers la Russie. Par ailleurs, à la fin du XVIe siècle, la population juive atteint 1 500 000 personnes, soit à environ 10 % de la population de la Pologne-Lituanie, qui devient un important foyer de vie spirituelle et intellectuelle hébraïque avec de nombreuses et réputées yechivot (écoles religieuses et philosophiques) et un conseil représentatif Va'ad arba' aratzot.

La république des Deux Nations à son apogée en 1600.

La république des Deux Nations atteint son âge d'or dans la première moitié du XVIIe siècle. Son parlement puissant, le Sejm, est dominé par les nobles, peu disposés à s'impliquer dans la guerre de Trente Ans qui dévaste la majeure partie de l'Europe. Au cours de nombreuses guerres (notamment contre la Suède de 1600 à 1629) la République défend ses intérêts contre la Suède, la Russie, et les Tatars de Crimée vassaux de l'Empire ottoman.

La République mène alors plusieurs campagnes contre la Russie, alors affaiblie par une période de troubles internes. Les troupes polono-lituaniennes occupent Moscou du au durant la guerre polono-russe de 1605-1618, avant d'en être chassées par un soulèvement des boyards, des popes et de la population russe. Au traité de Déoulino en 1618, la République acquiert néanmoins au détriment de la Russie, les régions autour de Tchernihiv et de Smolensk. La République, de 1619 à 1629, atteint sa superficie maximale à l'issue de la guerre polono-turque de 1620-1621, qui se déroule en Moldavie où ont lieu deux importantes batailles, celle de Țuțora et celle de Hotin. Le traité d'Altmark permet une trêve dans les conflits à répétition avec la Suède, car une partie de la Livonie est cédée à la Suède, ainsi que d'importants axes et ports sur la Baltique. Le traité d'Altmark est confirmé en 1635 par le traité de Stuhmsdorf durant le règne de Ladislas IV Vasa.

Le règne de Ladislas IV Vasa dure de 1632 à 1648 et est encore marqué par une grande activité militaire, avec la guerre entre la république des Deux Nations et l'Empire ottoman (1633-1634) dès le début de son règne. En parallèle, de 1632 à 1634 se déroule la guerre de Smolensk entre la République et le tsarat de Russie. La guerre est conclue par le traité de Polanów, où la Russie récupère les territoires perdus en 1618 par le traité de Déoulino, c'est-à-dire les régions autour de Tchernihiv et de Smolensk.

L'occupation maximale de la république des Deux Nations par la Suède, le tsarat de Russie et le Brandenburg durant le Déluge.
L'organisation administrative du grand-duché de Lituanie en 1654.

Après une période de paix de 15 ans à la fin du règne de Ladislas IV, le règne de Jean II Casimir Vasa, de 1648 à 1668, inaugure l'affaiblissement de la République, notamment durant la période dite « du Déluge ». Un premier coup est porté par la plus grande rébellion cosaque de l'histoire, dans les territoires orientaux de Kresy : le soulèvement de Khmelnytsky, qui cherche l'appui du khanat de Crimée et du tsar russe en 1654. L'influence russe grandit graduellement jusqu'à supplanter l'influence polonaise en Ukraine.

L'autre coup fut porté par la première guerre du Nord, en 1655, contre les Suédois et les Russes, qui avaient saisi l'occasion des luttes cosaques pour tenter d'envahir la République[10] et qui sont soutenus par les troupes du prince transylvain Georges II Rákóczi et du prince-électeur de Brandebourg Frédéric Guillaume Ier. Le roi de Suède, Charles X Gustave, demande, en échange de la paix, que la république des Deux Nations devienne sa vassale et soit gouvernée par la famille Radziwiłł. En parallèle de l'attaque et de la prise par la Suède de l'ensemble de la côte de la mer Baltique, le tsar Alexis Ier prend en 1654 successivement Polotsk, Vitebsk, Smolensk, Mohilev et l'année suivante Hrodna, Kaunas et Vilnius.

Jean II Casimir V réussit pourtant à opposer une ferme résistance et, en 1657, les Suédois doivent quitter le territoire. Le traité d'Hadiach est signé avec les Cosaques en 1658. Les Russes sont défaits en 1662 grâce à l'intervention ottomane. Les autres ennemis de la République, la Transylvanie et la Prusse, sont battus peu de temps après, mais la Prusse gagne en 1657, par le traité de Bromberg, sa complète liberté vis-à-vis de la Pologne, dont elle était vassale. Enfin en 1660, le traité d'Oliva marque la fin de la guerre du Nord avec la Suède. À la trêve d'Androussovo, en 1667, le tsar russe ne garde que Smolensk et l'Ukraine de la rive gauche : la frontière russo-polonaise est alors le Dniepr. Mais dès 1666, une nouvelle guerre avec le khanat de Crimée commence jusqu'en 1671.

Durant le règne de Jean III Sobieski, qui dure de 1673 à 1696, la République est marquée par une série de guerres avec l'Empire ottoman de 1672 à 1676, puis de 1683 à 1699, aidée par les forces de l'empereur germanique, Léopold Ier. En 1683, la bataille de Vienne est un tournant final dans une lutte de 250 ans, entre les forces de l'Europe chrétienne et l'Empire ottoman. Pour ces siècles de longs combats contre l'avancée ottomane, la République mérite le titre d'Antemurale Christianitatis (rempart du christianisme). En 1686, le traité de paix éternelle, entre la Pologne et la Russie, confirme la trêve d'Androussovo.

En 1697, le duc de Saxe Auguste II est élu roi de Pologne. Le pays se joint à la grande guerre du Nord, entre 1700 et 1721[10], qui oppose essentiellement l'Empire russe et la Suède.

À sa mort en 1733 se tient la guerre de Succession de Pologne qui durera jusqu'en 1738, entre Auguste III et Stanislas Ier, soutenus respectivement par d'un côté l'Autriche et la Russie et de l'autre, la France, la Suède et la Bavière. Les armées russes profitent de l'affaiblissement de la République pour y installer des armées et accroître leur influence. La guerre se termine par le traité de Vienne, où Auguste III accède au trône.

Parmi les Juifs émerge à la même époque le mouvement mystique du hassidisme, inauguré par Baal Shem Tov (le « maître du Bon Nom ») qui devient, à côté du mitnagdisme (orthodoxie juive classique), un phénomène central de l'histoire juive et l'une des caractéristiques religieuses et sociales des Juifs ashkénazes. Chez les hassidim, la communion avec Dieu est joyeuse et s'exprime par le chant et la danse, tandis que les rebbe portent fréquemment le titre d'« Admor » (acronyme de adoneinou, moreinou verabbeinou : « notre seigneur, maître et rabbin ») et leur fonction devient héréditaire, créant des « dynasties hassidiques ».

Les trois partitions de la république des Deux Nations.

En 1764, Stanislas II Auguste, dernier roi indépendant de la république des Deux Nations, est couronné. Durant son règne se tient la confédération de Bar, une révolte nobiliaire contre l'ingérence de la Russie de 1768 jusqu'en 1772, qui est l'année du premier partage de la Pologne. La tentative de réforme constitutionnelle est faite par la Sejm de 1788-1792, qui aboutit à la Constitution polonaise du 3 mai 1791. Celle-ci suscite une forte opposition dans la noblesse et parmi les puissances étrangères, et déclenche en 1792 la confédération de Targowica. La Russie impériale, la Prusse et l'empire des Habsbourg procèdent alors à une deuxième partition en 1793. Après une nouvelle insurrection nobiliaire, en 1794, commandée par Tadeusz Kościuszko, la république des Deux Nations est complètement annexée en 1795 par le troisième partage de la Pologne. Lors de ce dernier, la Lituanie est, dans son intégralité, annexée à l'Empire russe : son ancienne frontière orientale devient, au sein de ce dernier, celle de la « zone de résidence » au-delà de laquelle les Juifs, désormais russes, ne peuvent s'installer qu'au compte-gouttes, sur autorisation[11].

La Lituanie dans l'Empire russe (1795-1918)

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Structure administrative de la Lituanie entre 1867 et 1914, dans l'Empire russe.

En 1812, une première tentative de la restauration du grand-duché par Napoléon Ier est entreprise, avec notamment la levée de deux régiments de lanciers commandés par le prince Romuald Gedroitze. En 1815, au congrès de Vienne, le titre de grand-duc de Lituanie est attribué au tsar.

En 1823 des étudiants sont arrêtés à l'université de Vilnius, en 1824 des professeurs de l'université sont destitués, notamment l'historien Joachim Lelewel. En 1830 et 1831, une insurrection se tient à Vilnius, fief du nationalisme polonais et lituanien, en parallèle de l'insurrection de novembre 1830. Une forte répression russe est alors prodiguée, avec des déportations en Sibérie et la confiscation de terres, ce qui provoque une très importante émigration de la population. En 1832, l'université de Vilnius est fermée.

1863 est marquée par une nouvelle insurrection à Vilnius. En 1864, l'utilisation de l'alphabet latin pour écrire la langue lituanienne est progressivement interdite et remplacée par l'utilisation de l'alphabet cyrillique, notamment dans les écoles. Une importation de livres étrangers par contrebande s'organise.

Au cours de l'insurrection de 1905, un congrès qui demande l'autonomie de la Lituanie se tient à Vilnius, connu sous le nom Grand Seimas de Vilnius (en). Le régime tsariste fait alors un certain nombre de concessions à la suite de ce soulèvement, les langues baltes sont à nouveau autorisées dans l'enseignement et en public.

En 1915, une deuxième tentative de restauration aboutit à la création de la république de Lituanie.

La république de Lituanie (1918-1940)

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Pendant la Première Guerre mondiale, la Lituanie est envahie par les troupes allemandes en 1915 et incorporée à l'Ober Ost. Le , la Déclaration d'indépendance de la Lituanie est signée par le Conseil de Lituanie, sous occupation allemande. Le , le prince allemand Guillaume d'Urach est proclamé roi de Lituanie sous le nom de Mindaugas II. Il n'est cependant jamais venu en Lituanie. Le est marqué par la défaite imminente de l'Allemagne. La Lituanie proclame son indépendance et devient une république. Commencent alors les guerres d'indépendance lituaniennes. À la fin décembre, l'Armée rouge atteint la frontière lituanienne. Le gouvernement est évacué de Vilnius à Kaunas qui devient capitale provisoire. Vilnius est prise le 5 janvier 1919. Les forces soviétiques à la mi-janvier 1919 contrôlent environ les deux tiers du territoire lituanien. Mais en juin 1919, le traité de Versailles reconnaît l'indépendance de la Lituanie.

La frontière entre la Lituanie et la Pologne entre juin 1919 et le début de 1920.

À la mi-mai 1919, l'armée commandée par le général Silvestras Žukauskas lance une offensive contre les Soviétiques au nord de la Lituanie. À la fin du mois d'août, les Soviétiques sont chassés du territoire lituanien, mais deux armées de paramilitaires s'affrontent dans nord-est de la Lituanie : l'une formée de militants bolcheviks, les « partisans rouges », et l'autre contre-révolutionnaire (tsariste) nommée « volontaires de l'Ouest » ou « Corps spécial de Russie » : elles sont finalement battues et repoussées par l'armée lituanienne à la fin de 1919.

En 1920, le premier Seimas (parlement) de la Lituanie indépendante est élu. Mais en août commence la guerre polono-lituanienne, la Pologne ayant des revendications territoriales sur la Lituanie, en particulier sur la région de Vilnius, peuplée de 50 % de Polonais, 30 % de Juifs, 10% de Biélorusses et 10 % de Lituaniens. En octobre, les Polonais dirigés par le général Zeligowski occupent Vilnius et y déclarent l'indépendance d'une république de Lituanie centrale, bientôt annexée par la Pologne en mars 1922. Après des élections largement boycottées, le le parlement local de Vilnius, dominé par les Polonais, signe donc l'Acte d'union avec la Pologne. Les Polonais vont conserver la ville et sa région jusqu'à l'invasion soviétique de 1939.

En octobre 1920, la Lituanie adhère à la Société des Nations. Elle adopte une réforme agraire et une monnaie, le litas. En août 1922, la constitution est adoptée. Le régime est alors démocratique, le parlement (seimas), qui élit le président, étant renouvelé tous les trois ans. Un recensement national est réalisé en 1923. La même année, la région de Memel, comprenant une forte minorité allemande ou germanisée, administrée par la France sous mandat de la SDN depuis 1920, est intégrée, après la révolte de Klaipėda, à la Lituanie sous forme de région autonome. La France ne réagit pas : elle occupe elle-même la Ruhr.

Différends frontaliers lituaniens entre 1939 et 1940.

En décembre 1926, un coup d'État militaire renverse le premier gouvernement de gauche mis en place en juin et donne le pouvoir à l'ancien président Antanas Smetona, qui nomme comme Premier ministre le chef du groupuscule fasciste des « Loups de Fer », Augustinas Voldemaras. Un an plus tard, le parlement est dissous. Les premières mesures antisémites sont alors prises (numerus clausus dans les facultés et la fonction publique). En septembre 1929, Smetona démet de ses fonctions Voldemaras et devient alors dictateur jusqu'à l'occupation soviétique de 1940.

Le , la Lituanie cède face à l'ultimatum fixé par l'Allemagne quatre jours auparavant et lui abandonne la région de Klaipėda (Memelland), qui est annexée au Reich le 22.

Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

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En août 1939, l'Allemagne et l'Union soviétique signent le pacte Hitler-Staline, avec des clauses secrètes attribuant des sphères d'influence dans la région baltique. La ville de Vilnius est occupée par l'Armée rouge le , au cours de l'invasion soviétique de la Pologne mais évacuée le , car le pacte Hitler-Staline attribue initialement la Lituanie à l'Allemagne nazie. Pour peu de temps puisqu'elle va être réoccupée par l'Armée rouge en juin 1940, la Lituanie ayant été transférée aux Soviétiques par les protocoles additionnels du pacte Hitler-Staline signés le .

Une fois la guerre d'Hiver en Finlande terminée, les Soviétiques accroissent leur pression diplomatique sur la Lituanie, aboutissant à un ultimatum en juin 1940. Cet ultimatum exige la formation d'un gouvernement pro-soviétique ainsi que le stationnement d'un nombre indéterminé de soldats russes. La Lituanie est contrainte de céder. Le président Antanas Smetona quitte le pays et quinze divisions de l'Armée rouge, soit un total de 150 000 soldats, franchissent la frontière lituanienne le . La Lituanie perd son indépendance. Vladimir Dekanozov forme alors le nouveau gouvernement fantoche pro-soviétique. Justas Paleckis remplace Smetona comme président de la Lituanie. Le 21 juillet, le Seimas décide à l'unanimité la création de la République socialiste soviétique de Lituanie.

La structure administrative du Reichskommissariat Ostland.

Immédiatement après l'occupation, toutes les terres sont collectivisées par la force ainsi que les banques, les grandes entreprises et l'immobilier, causant une pénurie de biens de consommation. Le litas lituanien est retiré au printemps 1941. Toutes les organisations culturelles, politiques et religieuses sont interdites et le NKVD oblige les militants communistes locaux, dont certains étaient juifs, à dépister et dénoncer les anciens fonctionnaires de l'État lituanien, les enseignants, prêtres, juges, avocats, policiers, militaires, commerçants et autres « ennemis du peuple » qui sont arrêtés avec leurs familles dans la nuit du 13 au pour être déportés au Goulag. 35 000 Lituaniens sont concernés.

Le , l'Allemagne envahit l'Union soviétique et les forces allemandes contrôlent la totalité de la Lituanie dans la semaine qui suit. Les prisonniers politiques des Soviétiques échappent à la déportation (elle aura lieu après la guerre) mais les forces soviétiques en retraite massacrent une partie d'entre eux au cours du massacre de Rainiai (en). Ignorant que l'idéologie nazie les considère aussi comme des « sous-hommes », les Lituaniens accueillent les Allemands en libérateurs, espérant gagner une certaine autonomie. Les premiers pogroms ont lieu contre la population juive, accusée en bloc d'avoir soutenu l'occupant soviétique et le NKVD.

Durant l'insurrection de juin, la Lituanie proclame son indépendance et un gouvernement fantoche pro-nazi est formé avec pour Premier ministre Juozas Ambrazevičius. Privé par l'occupant nazi de tout pouvoir réel, donc réduit à un rôle de marionnettes, ce gouvernement s'auto-dissout le . Les Allemands établissent le Reichskommissariat Ostland et déroulent leur planification nommée : Generalplan Ost.

Avant la Shoah, la Lituanie comptait entre 210 000 et 250 000 Juifs. On estime que 80 % des Juifs de Lituanie ont été tués avant 1942. Les survivants, 43 000 Juifs, ont été concentrés dans les ghettos de Vilnius, de Kaunas, de Šiauliai et de Švenčionys et forcés de travailler pour l'industrie militaire allemande. Le , Heinrich Himmler ordonne de vider tous les ghettos juifs et de transférer les survivants dans des camps de concentration. Le ghetto de Vilnius est ainsi détruit, alors que ceux de Kaunas et de Šiauliai sont transformés en camps de concentration. Les Juifs survivants sont envoyés dans les camps de Stutthof, Dachau, Auschwitz. Seulement environ 2 000 à 3 000 Juifs lituaniens ont pu être libérés de ces camps. Le taux de génocide des Juifs en Lituanie a atteint 95 à 97 %, soit l'un des plus élevés d'Europe.

Entre 1940 et 1945, en raison des combats, des persécutions, des déportations, des expulsions et des massacres croisés qu'elle subit, la Lituanie perd 30 % de sa population.

La Lituanie soviétique (1945-1990)

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En , l'Armée rouge reprend la Lituanie, la population germanique ou germanisée est alors expulsée. Entre et , 120 000 personnes sont déportées de Lituanie, parmi lesquelles les survivants des 35 000 Lituaniens déjà arrêtés en .

À partir de , les Lituaniens organisent la lutte armée contre l'occupant soviétique. Le rapport de force étant largement en leur défaveur, les résistants, nommés partisans, organisent leur lutte sous forme de guérilla. Ils vivent dans la clandestinité, cachés dans des bunkers dissimulés dans la forêt. Cette guerre aura causé la mort de 24 000 résistants et de plus de 10 000 soviétiques. Le chef des partisans, Jonas Žemaitis-Vytautas, est fait prisonnier en , ce qui met fin à la résistance nationale organisée. Cependant, quelques patriotes isolés restent dans la clandestinité. Antanas Kraujelis (lt) est le plus connu d'entre eux. Se cachant dans les bunkers et chez des habitants complices, il échappe aux forces soviétiques. Le KGB fait de lui l'un de ses ennemis publics no 1 et le surnomme Le Terrible. Durant les années , Antanas Kraujelis devient une légende au sein de la population lituanienne : ses affronts contre les soviétiques mais aussi contre leurs collaborateurs lituaniens sont alors considérés comme des actes de bravoure par les patriotes. Il se suicide en après que les soldats soviétiques aient découverts sa cachette et l'aient blessé. En , il reçoit à titre posthume les honneurs militaires nationaux[12].

La Lituanie est dirigée d'une main de fer par le Parti communiste de Lituanie jusqu'en . L'économie est collectivisée de force entre et . En , le PIB par habitant de la RSS de Lituanie s'élève à 8 591 $, supérieur à celui du reste de l'URSS (moyenne de 6 871 $) mais inférieur de moitié aux pays non-communistes d'Europe.

La Seconde République (depuis 1990)

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La voie balte, en Lituanie, le 23 août 1989.

Sous la houlette d'intellectuels, le Mouvement réformateur de Lituanie (Sąjūdis) est formé à la mi-1988 et milite pour des réformes démocratiques. En 1988, Algirdas Brazauskas est élu premier secrétaire du Parti communiste de Lituanie, il est le personnage le plus influent de la RSS de Lituanie. Au moment de l'effondrement de l'Union soviétique, Brazauskas soutient le mouvement indépendantiste. Le une grande chaîne humaine appelée la voie balte s'organise de Vilnius à Tallinn pour le 50e anniversaire du Pacte germano-soviétique.

Cérémonie funéraire faisant suite à l'invasion des pays baltes en janvier 1991.

Dès le , Sajudis a acquis la majorité au Conseil suprême soviétique de Lituanie, et l'indépendance de la Lituanie est proclamée le [13]. La Lituanie est alors la première des républiques socialistes soviétiques à proclamer son indépendance. Moscou décide alors de mettre en place un blocus. Vytautas Landsbergis devient le chef de l'État et Kazimira Prunskienė devient Première ministre.

Le 11 janvier 1991 débutent les événements de janvier. Les forces militaires soviétiques s'emparent de bâtiments stratégiques à Vilnius, notamment la tour de Vilnius, en tuant 14 civils, mais se heurtent à la résistance non-armée de la population. Le 13 janvier 1991, les troupes soviétiques se retirent. Le 4 février 1991, l'Islande reconnaît l'indépendance de la Lituanie. Le , les Lituaniens votent à 90 % pour l'indépendance lors d'un référendum. Le , l'URSS reconnaît l'indépendance de la Lituanie. Le retrait total des troupes russes est achevé le . Le Parti communiste de Lituanie s'est rebaptisé Parti démocratique du travail lituanien (LDDP) et gagne les élections parlementaires de 1992 avec la majorité des sièges. Le LDDP poursuit alors la construction de l'État démocratique et continue la transition d'une économie planifiée à une économie de marché. Du jusqu'au , le litas est la monnaie nationale.

Le , la Lituanie présente officiellement sa candidature à l'Union européenne. L'Union de la patrie, dirigée par Vytautas Landsbergis, gagne les élections législatives de 1996. Le , la Lituanie ouvre des négociations d'adhésion, terminées le . Le , le Conseil européen approuve l'adhésion. Le , la Lituanie signe le traité d'adhésion, qui entre en vigueur le . Le , les Lituaniens approuvent l'adhésion par référendum (69 % de « oui »). Le 29 mars 2004, la Lituanie rejoint l'OTAN. Le 1er mai 2004, la Lituanie rejoint l'Union européenne. Le , la Lituanie demande que soit examinée sa subordination aux critères de convergence. Le , la Banque centrale européenne[14] et la Commission européenne[15] publient leurs rapports sur le respect des critères de convergence par la Lituanie, dans lesquelles ils remarquent que la Lituanie respecte tous les critères de convergence sauf celui concernant la stabilité des prix. Le , la Lituanie entre dans l'espace Schengen[16]. La Lituanie entre dans la zone euro le 1er janvier 2015[17].

Galerie de dirigeants politiques récents

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Présidence

Premier/ère-ministre

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Bibliographie

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  • Geneviève Carion-Machwitz, Lietuva. Légendes historiques de Lituanie racontées et illustrées, Mussidan, Fédérop, 1988.
  • Suzanne Champonnois, François de Labriolle, Dictionnaire historique de la Lituanie, Crozon, Armeline, 2001 (ISBN 2910878171).
  • Suzanne Champonnois, François de Labriolle, Estoniens, Lettons, Lituaniens. Histoire et destins, Crozon, Armeline, 2004 (ISBN 2910878260).
  • Ignace Chodzko, Tableaux et esquisses des mœurs de la Lituanie, Wilna, 1840-1854.
  • Leonard Chodźko, Histoire politique de la Lituanie depuis la réunion de la Pologne, en 1386, jusqu'à son insurrection en 1831, Paris, 1831.
  • Ihar Lalkoŭ, préface de Bruno Drweski, Aperçus de l'histoire politique du Grand-duché de Lituanie, Paris, Harmattan, 2000 (ISBN 273849207X).
  • Yves Plasseraud, Les États baltiques. Des sociétés gigognes. La dialectique majorités-minorités, Crozon, Armeline, 2003 (ISBN 2910878236).
  • Yves Plasseraud, Histoire de la Lituanie - Un millénaire, Collectif, éd. Armeline, 2010.
  • Jean Radvany (dir.), Les États postsoviétiques, Armand Collin, 2003.
  • Antoine Jacob, Les Pays baltes. Indépendance et intégration, Alvik éditions, 2004, 335 p.

Articles connexes

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Notes et références

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  1. Suzanne Champonnois, François de Labriolle Crozon, Estoniens, Lettons, Lituaniens. Histoire et destins, Armeline, 2004, p. 27.
  2. Suzanne Champonnois, François de Labriolle Crozon, op. cit., p. 27.
  3. a et b (en) Karolis Minkevičius et al., New evidence on the southeast Baltic Late Bronze Age agrarian intensification and the earliest AMS dates of Lens culinaris and Vicia faba, Vegetation History and Archaeobotany, 29, 327–338, 2020, doi.org/10.1007/s00334-019-00745-2
  4. Suzanne Champonnois, François de Labriolle Crozon, op. cit., p. 29.
  5. Michael Klimenko, Ausbreitung des Christentums in Russland seit Vladimir dem Heiligen bis zum 17. Jahrhundert : Versuch einer Übersicht nach russischen Quellen, Berlin & Hambourg, Lutherisches Verlagshaus, 1969, p. 139.
  6. Michel Heller : Histoire de la Russie et de son Empire, chap.II, 2015, Éd. Tempus Perrin, (ISBN 978-2262051631)
  7. Henryk Paszkiewicz, The Origin of Russia, Londres, 1954 p. 225, cité dans Michael Klimenko, Ausbreitung des Christentums in Russland seit Vladimir dem Heiligen bis zum 17. Jahrhundert : Versuch einer Übersicht nach russischen Quellen, Berlin & Hambourg, Lutherisches Verlagshaus, 1969, p. 140.
  8. a et b Bruno Drweski, op. cit., p. 37.
  9. Bruno Drweski, op. cit., p. 38.
  10. a et b Site de l'ambassade de France à Minsk - Histoire de la Biélorussie.
  11. Musée de la Shoah de Vilnius, aujourd'hui en Lituanie (visité en juillet 2016)
  12. (lt + fr) Beatrice Laurinaviciene, « Pays baltes. Les derniers résistants lituaniens face aux soviétiques (traduction de : Aptikta partizano A. Kraujelio-Siaubūno slėptuvė », Courrier international (périodique original : Verslo Zinios),‎ 08 janvier 2021 (date de publication originale : 30 novembre 2020) (lire en ligne)
  13. http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=168
  14. Rapport sur la convergence mai 2007 PDF).
  15. COM (2006) 0223 Rapport de la Commission - Rapport de convergence 2006 relatif à la Lituanie (établi conformément à l’article 122, paragraphe 2, du traité, à la demande de la Lituanie) {SEC(2006) 614} PDF).
  16. 2007/801/CE Décision du Conseil du 6 décembre 2007 sur l'application de la totalité des dispositions de l'acquis de Schengen à la République tchèque, à la république d'Estonie, à la république de Lettonie, à la république de Lituanie, à la république de Hongrie, à la république de Malte, à la république de Pologne, à la république de Slovénie et à la République slovaque ([PDF] EU L 323 du 8.12.2007).
  17. AFP, « La Lituanie entrera dans la zone euro en janvier 2015 », sur Le Figaro, .