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« Histoire économique » : différence entre les versions

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{{voir|Histoire de l'économie|amorce=Pour le déroulement historique de l'activité économique, voir}}
{{2autres||le déroulement historique des faits économiques|Histoire de l'économie|l'histoire de l'économie comme discipline|Histoire de la pensée économique}}
{{Infobox Discipline|partie de=Histoire des sciences sociales|pratiqué par=Historien(ne)s de l'économie et économistes|sous disciplines=Histoire des faits économiques
L''''histoire économique''' est une spécialité de l'[[histoire]] qui étudie l'évolution de l'[[économie]]. Elle recense les faits économiques, les ordonne et en propose une interprétation au moyen des [[Théorie économique|théories économiques]].
Histoire des systèmes économiques|personnes=Fernand Braudel, Diamond Jared, Piketty Thomas, Smith Adam, Marx Karl, Weber Max|histoire=Histoire du capitalisme


Histoire de l'esclavage
==Branche de l'histoire et/ou branche de l'économie==


Histoire de la Révolution industrielle
Les praticiens et avocats de la première approche qui fut longtemps la principale, regardait généralement l'histoire économique comme étant une branche de l'[[Histoire (discipline)|histoire]], ou peut-être une discipline à part entière. En [[France]], elle fut comme la [[démographie historique]] regardée comme partie intégrante de l'histoire, traduction de la domination de l'école historique des [[École des Annales|Annales]] depuis les [[années 1930]] et de [[Fernand Braudel]] après la [[Seconde Guerre mondiale]]. Aujourd'hui encore les rares départements d'histoire économique des universités françaises font partie des UFR d'histoire.


Histoire du commerce|image=South Korea's exponential economic growth.png|légende=Croissance économique exponentielle}}
Les adeptes de la second opinion qui est dominante aux [[États-unis]] et en rapide expansion dans le monde la considère comme une partie de la discipline économique. En particulier, ainsi que le traduit le nouveau substantif de « Cliométrie » utilisé pour décrire l'application croissante des techniques [[statistique]]s et de l'[[économétrie]] aux recherches d'histoire économique.


L'histoire économique a longtemps été un sujet d'affrontements en [[Grande-Bretagne]] entre la [[London School of Economics]] (LSE) et les collèges d'[[Oxford]] et [[Cambridge]]. Ceux-ci soutenaient que l'économie incluait une part d'histoire économique et que les deux disciplines ne pouvaient être séparées. Plus récemment, la LSE mettait en avant avec succès un modèle dans lequel l'histoire économique était une discipline autonome. Jusqu'à la fin des années 1990, ce modèle sembla l'emporter avec l'érection de départements autonomes dans de nombreuses universités anglaises et américaines. Depuis quelque temps, il semble que le mouvement s'inverse et que l'histoire économique rejoigne le giron de l'économie.


L'étude de '''l'histoire économique''' consiste à examiner le passé à travers le prisme des méthodes issues de [[Économie (discipline)|l'économie]], en mettant en lumière les phénomènes économiques. Cette recherche combine des approches historiques et [[Statistique|statistiques]], appliquant la théorie économique à des contextes et des [[Institution|institutions]] historiques variés<ref>{{Ouvrage|auteur1=Dumas J-C|titre=L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements|passage=44|lieu=Villeneuve d’Ascq|année=2012}}</ref>. Le champ d'étude englobe divers sujets tels que [[Égalité|l'égalité]], la [[finance]], la [[technologie]], le travail et les affaires. L'accent est mis sur la contextualisation historique de l'économie en la considérant comme une entité dynamique, visant à analyser sa structure et sa conception tout en offrant des perspectives sur son évolution<ref>{{Ouvrage|auteur1=Cipolla Carlo|titre=Between History and Economics. An Introduction to Economic History|passage=3|lieu=Oxford|année=1991}}</ref>.
En fait, si les deux sujets maîtres, économie et histoire restent uniques - réunis, ils forment la structure de la discipline. Dans les faits, on voit de plus en plus des historiens de l'économie de premier plan comme [[Nicholas Crafts]] (LSE), [[Bob Fogel]] ou [[Douglass North]] (deux récents [[Prix Nobel d'économie]]) devenir les conseillers d'institutions économiques comme le [[FMI]], l'[[OCDE]] ou l'[[OIT]].


==Les sources de l'histoire économique==
== Naissance et développement de l'histoire économique ==


=== Origines ===
Les sources de l'histoire économique sont multiples et proches de celles de l'histoire en général :
La protohistoire économique existe déjà au XVII<sup>e</sup> siècle. Cependant, elle n’émerge comme discipline académique<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Hartwell R. M.|titre=Good Old Economic History|périodique=The Journal of Economic History|date=1973|lire en ligne=|pages=p. 28}}</ref> qu’à la fin du XIX<sup>e</sup> et au début du XX<sup>e</sup> siècle. Elle apparaît en Allemagne notamment grâce à [[Friedrich List]], [[Bruno Hildebrand]], [[Karl Knies]], [[Wilhelm Roscher]], [[Carl Menger]]. Cette discipline se répand, dans un premier temps, en Grande-Bretagne où on préfère parler d’[[économie politique]] et ensuite aux États-Unis après 1880<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Parker W. N.|titre=Economic History and the Modern Economist|passage=p. 1|lieu=Oxford|éditeur=|date=1986|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Son nom  évolue en « histoire économique » et elle est considérée comme une [[Sciences sociales|science sociale]]<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Parker W. N.|titre=Economic History and the Modern Economist|passage=p. 6|lieu=Oxford|éditeur=|date=1986|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. La première [[Chaire universitaire|chaire]] d’histoire économique est créée à [[Université Harvard|Harvard]] en 1892 par {{Lien|langue=en|trad=William Ashley (economic historian)|fr=William Ashley}}<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Hartwell R. M.|titre=Good Old Economic History|périodique=The Journal of Economic History|date=1973|lire en ligne=|pages=p. 30}}</ref>.


Selon certains historiens, l’histoire économique proclame la relativité de toute [[théorie économique]], la prépondérance de l’étude historique pour les problèmes économiques ainsi que l’utilisation de [[Loi économique|lois économiques]]. En effet, il faut garder en mémoire que les premiers historiens de l’économie ont travaillé dans le secteur économique ou ont été professeurs d’économie<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Hartwell, R. M.|titre=Good Old Economic History|périodique=The Journal of Economic History|date=1973|lire en ligne=|pages=p. 31}}</ref>. Par la suite, historiens et économistes se séparent dans le but de créer, dès 1892, une méthodologie propre à l’histoire économique basée sur la quantification<ref>{{Article |langue=english |auteur1=Hartwell R. M. |titre=Good Old Economic History |périodique=The Journal of Economic History |date=1973 |lire en ligne= |pages=33 }}</ref>.
* les sources [[Archéologie|archéologiques]] et la [[numismatique]] sont les principales sources pour l'histoire ancienne


=== Développement en fonction des zones géographiques et conflits méthodologiques ===
* les sources de la démographie historique, comme les registres paroissiaux, documents d'État-civil, registres notariats, hospitaliers... pour la connaissance des populations


==== Premières oppositions en Allemagne ====
* les séries compilées de prix, données de douanes, mouvements de navires, production des sites de fabrication... pour constituer des séries statistiques de tous ordres
En Allemagne, comme aux Etats-Unis, l’histoire économique est, à ses débuts, fortement liée à la construction de l’État-nation et donc de l’identité nationale<ref>{{Lien web |langue=français |auteur=Margairaz M. |titre=HISTOIRE (Domaines et champs) - Histoire économique |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/histoire-domaines-et-champs-histoire-economique/ |site=Encyclopædia Universalis |date= |consulté le=7 décembre 2020}}</ref>.


En 1883, surgit un des premiers conflits méthodologiques : [[Gustav von Schmoller|Gustav Schmoller]] estime qu’une théorie économique n’est valide que si elle se base sur une analyse historique de la société. Il rejette ainsi les théories économiques pures et s’oppose aux idées de [[Carl Menger]] qui considère que l’on peut connaitre la valeur d’un bien économique en se basant sur le “comportement économique” des individus<ref>{{Ouvrage|langue=english|auteur1=Boldizzoni F.|titre=The Poverty Of Clio. Resurrecting Economic History|passage=3|lieu=Oxford|éditeur=|date=2011|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. En cela, s’opposent l'induction caractéristique de la méthode historique et la déduction propre à la méthode économique à partir de modèles théoriques<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Robert V.|titre=Intellectuels et polémiques dans l’espace germanophone|passage=199-208|lieu=Paris|éditeur=|date=2003|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
* les documents publics ou privés, comme les chartes, traités, lois, règlements, accords, contrats...


En 1893, plusieurs revues économiques voient le jour, notamment la [[:de:Vierteljahrschrift_für_Sozial-_und_Wirtschaftsgeschichte|Vierteljahrschrift für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte]], dont le comité de rédaction était international.
* les sources de l'activité bancaire et financière...


==== Évolution en Grande-Bretagne ====
* les biographies et toutes les sources écrites concernant l'évolution des structures sociales et politiques...
En Grande-Bretagne, on utilise, dans un premier temps, le terme [[économie politique]] plutôt qu’histoire économique. À la suite des grands problèmes des années 1920, en particulier ceux posés par la crise de 1929, les théories basées sur des évidences empiriques sont progressivement abandonnées au profit d’une histoire “à part entière”, prenant en compte une pluralité de facteurs et s’éloignant ainsi de l’économie elle-même<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=english|auteur1=Boldizzoni F.|titre=The Poverty Of Clio. Resurrecting Economic History|passage=4|lieu=Oxford|éditeur=|date=2011|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.


Des  revues apparaissent : l’[[The Economic Journal|Economic Journal]] en 1926 et l’ [[The Economic History Review|Economic History Review]] en 1927.
==Les méthodes de l'histoire économique==


À la fin des années 1930, on observe une séparation entre la [[microéconomie]] et la [[macroéconomie]]<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=english|auteur1=Parker W. N.|titre=Economic History and the Modern Economist|passage=5|lieu=Oxford|éditeur=|date=1986|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Dès la fin de la deuxième guerre mondiale, l’économie politique abandonne l’aspect humain de son étude pour se concentrer sur l’économie en tant que telle<ref>{{Ouvrage|langue=english|auteur1=Parker W. N.|titre=Economic History and the Modern Economist|passage=6-7|lieu=Oxford|éditeur=|date=1986|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Dans les années 1950, les étudiants anglais cherchent à lire les ouvrages en langues étrangères afin d’élargir leurs connaissances<ref name=":1" />.
Comme toute branche de l'histoire, l'histoire économique recourt à toutes les méthodes traditionnelles de l'historien.
{{article détaillé|Méthodologie historique}}
===L'histoire des faits économiques===
{{...}}


==== Évolution en France ====
===L'histoire quantitative===
Les plus grands représentants français de l’histoire économique sont [[Ernest Labrousse]] (1895-1988) et [[Fernand Braudel]] (1902-1985). Labrousse ne fait pas de l’histoire économique pure, mais bien une [[économie sociale]], à savoir une histoire sociale des faits économiques<ref name=":0" />. Il analyse la transition entre ce qu’il qualifie d’économie d’ancien type et l’économie contemporaine<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Caron F. |titre=Ernest Labrousse et l’Histoire économique |périodique=Histoire, économie et société |date=1990 |lire en ligne= |pages=424 }}</ref>. Il travaille essentiellement sur la période moderne et peu sur la période contemporaine. Son influence ne s’étend donc pas sur toutes les périodes de l’histoire<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Dumas J-C.|titre=L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements|passage=27|lieu=Villeneuve d'Ascq|éditeur=|date=2012|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Seule la revue des [[Annales. Histoire, Sciences sociales|Annales]], fondée en 1929, se consacre, en grande partie, à l’histoire économique<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Dumas J-C.|titre=L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements|passage=23-24|lieu=Villeneuve d'Ascq|éditeur=|date=2012|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Notons toutefois que la revue des Annales (d’histoire économique et sociale) n’est pas la seule à voir le jour en France au début du XX<sup>e</sup> siècle. À titre d’exemple : la Revue de doctrines économiques et sociales est fondée en 1908 par Auguste Dubois et [[Auguste Deschamps]]; elle prendra le nom de Revue d’histoire économique et sociale en 1913<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Deschamps A. |auteur2=Dubois A. |titre=Revue d’histoire économique et sociale |périodique=Fonds Dubois / Dubois Collection |date=(consulté le 8 décembre 2020) |lire en ligne=https://dubois.hypotheses.org/la-revue-dhistoire-economique-et-sociale |pages= }}</ref>.
La pénétration de la statistique et de l'analyse économétrique a progressé avec les possibilités croissantes offertes par l'exploitation informatique. La compilation de données ou la construction de séries statistiques longues, comme celles sur l'activité économique des pays depuis mille ans créées par [[Angus Maddison]], chercheur à l'OCDE, sont de plus en plus systématiques.


Fin des années 1960, certains historiens, tel [[Jean Bouvier]], estiment que l’histoire économique connait une certaine perte d’hégémonie<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Dumas J-C.|titre=L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements|passage=21|lieu=Villeneuve d’Ascq|éditeur=|date=2012|isbn=|lire en ligne=}}</ref> au profit d’autres branches concurrentes de l’Histoire comme l’[[histoire sociale]]. Celle-ci est liée, à la base, à l’histoire économique avant de s’en émanciper dans les années 1960<ref name=":3" />.
Cette évolution a conduit jusqu'à la théorisation de cette pratique tel que le révèle le terme « Cliométrie » qui se réfère à l'utilisation systématique de la théorie économique et des techniques économétriques pour étudier l'histoire économique. Le substantif fut créé par deux chercheurs américains, Jonathan Hughes et Stanley Reiter en 1960 en se référant à Clio, [[Muses|muse]] grecque de l'histoire.


De plus, l’histoire économique française doit faire face à l’expansion de la cliométrie dans le [[monde anglo-saxon]]<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Dumas J-C.|titre=L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements|passage=31|lieu=Villeneuve d’Ascq|éditeur=|date=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Les Français n’y adhèrent pas, invoquant le manque de critique historique et l’utilisation d’analyses contrefactuelles. Jean-Claude Daumas explique ce rejet par l’insuffisance de formation économique et mathématique chez les historiens français<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Dumas J-C.|titre=L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements|passage=32|lieu=Villeneuve d’Ascq|éditeur=|date=2012|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
===L'histoire des idées économiques===
{{Voir|Histoire de la pensée économique}}


==Les grands courants de l'histoire économique==
==== « Nouvelle » histoire économique ou « cliométrie » ====
{{Article détaillé|Cliométrie|}}
À la suite des événements liés à la crise de 1929, se développe, aux États-Unis, la nouvelle histoire économique ou cliométrie dont le but inavoué est de créer une narration du passé qui soit en accord avec l’[[Néolibéralisme|économie néolibérale]]. Elle cherche à contribuer aux progrès des [[Théorie économique|théories économiques]] en lien avec les statistiques et les mathématiques<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Heffer J.|nom2=Andreano R.|nom3=Roger G.|titre=La nouvelle histoire économique : exposés de méthodologie|passage=16|lieu=Paris|éditeur=|date=1977|isbn=|lire en ligne=}}</ref> et se définit elle-même comme une science qui étudie des faits économiques du passé grâce à des modèles explicites testés de façon rigoureuse<ref name="Heffer et al. p9">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Heffer J., Andreano R. et Roger G.|titre=La nouvelle histoire économique : exposés de méthodologie|passage=p. 9|lieu=Paris|éditeur=|date=1977|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.


L’Europe, particulièrement la France, est restée très longtemps frileuse face à la cliométrie<ref name="Boldizzoni p4-5">{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Boldizzoni F.|titre=The Poverty Of Clio. Resurrecting Economic History|passage=p. 6-7|lieu=Oxford|éditeur=|date=2011|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Cette branche ne peut être comprise qu’en prenant en compte le contexte intellectuel et culturel des États-Unis de l’époque. La cliométrie utilise, de préférence, la déduction économique plutôt que l’induction historique et recourt aux statistiques et aux mathématiques qu’elle combine à quelques indices historiques pour défendre des théories économiques<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Boldizzoni F.|titre=The Poverty Of Clio. Resurrecting Economic History|passage=p. 12|lieu=Oxford|éditeur=|date=2011|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Cette idée trouve sa source dans l’[[histoire contrefactuelle]] qui construit des modèles imaginaires pour expliquer certains faits, comme [[Robert Fogel]] l’exprime dans son œuvre ''Railroads and American Economic Growth'' de 1964<ref name="Boldizzoni p13">{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Boldizzoni F.|titre=The Poverty Of Clio. Resurrecting Economic History|passage=p. 13|lieu=Oxford|éditeur=|date=2011|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
=== Le courant des [[École des Annales|Annales]]===
* [[Fernand Braudel]] : ''Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle'', 1967, rééd. 1979.
* [[Emmanuel Le Roy Ladurie]] : ''Histoire humaine et comparée du climat depuis l'an Mil'', 1967, rééd. 2004.
* [[Immanuel Wallerstein]] : ''Le Système du monde, du XVe siècle à nos jours'', 1974, rééd. 1980.


La nouvelle histoire économique se distingue donc de l’histoire “normale”. Elle utilise les méthodes issues de l’[[histoire quantitative]] afin d’organiser les preuves, et recourt systématiquement à des théories lui permettant de généraliser des modèles<ref name="Heffer et al. p9" />. Un modèle se définit comme suit : c’est “un ensemble de relations logiques formalisées et explicites entre les variables”<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Heffer J., Andreano R. et Roger G.|titre=La nouvelle histoire économique : exposés de méthodologie|passage=p. 36|lieu=Paris|éditeur=|date=1977|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Ce développement est rendu possible grâce aux ordinateurs qui rendent les calculs beaucoup moins fastidieux<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Heffer J.|nom2=Andreano R.|nom3=Roger G.|titre=La nouvelle histoire économique : exposés de méthodologie|passage=22|lieu=Paris|éditeur=|date=1977|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
=== Les weberiens===
* [[Max Weber]] : ''L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme'', 1904.
* [[David Landes]] : ''Richesse et pauvreté des nations'', 1998.
* [[Alain Peyrefitte]] : ''La Société de confiance'', 1995.
* [[Jean Baechler]] : ''Le Capitalisme'', 1995.


Une des erreurs de “l’ancienne” histoire économique est, selon la cliométrie, d’expliquer par une description n’utilisant pas suffisamment les statistiques et les mathématiques<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Murphy G. G. S.|titre=The New History, dans Andreano R. L., éd., The New Economic History : Recent Papers on methodology|passage=p. 3|lieu=New York|éditeur=|date=1970|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. De plus, les historiens semblent toujours répéter les mêmes techniques pour résoudre des problèmes parfois très différents<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Murphy G. G. S.|titre=The New History, dans Andreano R. L., éd., The New Economic History : Recent Papers on methodology|passage=p. 6|lieu=New York|éditeur=|date=1970|isbn=|lire en ligne=}}</ref> et recourent à des termes ayant plusieurs significations, alors que la science tend à réduire ces significations et à les standardiser<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Murphy G. G. S.|titre=The New History, dans Andreano R. L., éd., The New Economic History : Recent Papers on methodology|passage=p. 8-9|lieu=New York|éditeur=|date=1970|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
===Les économistes du développement===
* [[Karl Polanyi]] : ''La Grande Transformation : les origines politiques et économiques de notre temps'', 1944.
* [[Joseph Schumpeter]] : ''Capitalisme, socialisme et démocratie'', 1942.
* [[Alexander Gerschenkron]] : ''Economic Backwardness in Historical Perspective: A Book of Essays'', 1962.
* [[Ester Boserup]] : ''The Conditions of Agricultural Growth: The Economics of Agrarian Change under Population Pressure'', 1965.
* [[Simon Kuznets]] : ''Modern Economic Growth: Rate, Structure and Spread'', 1966.
* [[Paul Bairoch]] : ''De Jéricho à Mexico. Villes et économie dans l’histoire'', 1985.
* [[Alfred Chandler]] : ''The Visible Hand: The Managerial Revolution in American Business'', 1977.
* [[Douglass North]] : ''Institutional Change and American Economic Growth'', 1971.


Aujourd’hui, certains spécialistes se détournent de cette nouvelle histoire économique qu’ils jugent trop peu performante<ref name="Boldizzoni p13" />.
===Les [[marxistes]] et marxiens===
* [[Karl Marx]] : ''Le Capital'', 1867.
* [[Werner Sombart]] : ''Le Capitalisme moderne'', 1916.
* [[Andre Gunder Frank]]


=== Histoire économique aujourd'hui ===
===Les quantitativistes===
Entre les années 1980 et 1990, avec la disparition de certains modèles [[Marxisme|marxistes]] et [[Structuralisme|structuralistes]], les branches de l’Histoire vont se multiplier ([[histoire politique]], biographie, etc.) et interagir avec les [[sciences sociales]] ; ce qui transforme le cadre de l’histoire économique qui se diversifie quelque peu<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Dumas J-C.|titre=L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements|passage=p. 34 et 37|lieu=Villeneuve d’Ascq|éditeur=|date=2012|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. On peut citer, à titre d'exemples, l’économie néo-institutionnelle, l’[[économie des conventions]] ou encore la nouvelle sociologie économique<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Dumas J-C.|titre=L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements|passage=p. 38-39|lieu=Villeneuve d’Ascq|éditeur=|date=2012|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Cette multiplication des sous-disciplines de l’histoire économique est caractéristique de l’éclatement actuel des différents courants historiques.
* [[Robert Fogel]] : ''Railroads and American Economic Growth: Essays in Econometric History'', 1964.
* [[Phyllis Deane]] et [[W. A. Cole]] : ''British Economic Growth, 1688-1959: Trends and Structure'', 1967.
* [[Angus Maddison]] : ''L'Économie mondiale : une perspective millénaire'', 2001.


Actuellement, cette discipline semble plus que jamais divisée : la cliométrie reste la référence dans les pays anglo-saxons tandis que sur le continent européen, les départements universitaires consacrés à l’histoire économique ferment les uns après les autres depuis les années 1990<ref name=":2" />. Cette branche semble avoir perdu son attrait dans les institutions scientifiques du continent, principalement face à la prépondérance de l’[[histoire sociale]] et de ses sous-courants<ref name="Boldizzoni p4-5" />.
===Les [[monétaristes]]===
* [[Milton Friedman]] : ''A Monetary History of the United States, 1867-1960'', 1963.


C’est particulièrement le cas en France où, après le succès de l’[[école des Annales]] et du leadership d'[[Ernest Labrousse]] dans les années 1960-1970, on observe un repli sur soi et ses "vieux travers"<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Dumas J-C.|titre=L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements|passage=p. 41|lieu=Villeneuve d’Ascq|éditeur=|date=2012|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Ceux-ci pourraient être résumés par un éloignement progressif des contacts et échanges avec les économistes « purs », un centrisme purement français, une fixation sur des phénomènes [[Microéconomie|micro-économiques]] et enfin, un manque flagrant de publications en anglais<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Dumas J-C.|titre=L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements|passage=p. 50 et 54|lieu=Villeneuve d’Ascq|éditeur=|date=2012|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
==Les disciplines apparentées==

Néanmoins, depuis la [[Crise bancaire et financière de l'automne 2008|crise financière de 2008]], on note un regain d’intérêt pour l’histoire économique, principalement pour l’histoire des systèmes financiers<ref name=":2">{{Lien web|langue=français|titre=Le retour de l’histoire économique ?|url=http://www.laviedesidees.fr/Le-retour-de-l-histoire-economique.html|site=Histoire des idées.fr|date=2016|consulté le=08/12/2017}}</ref>. De plus, le dialogue, longtemps rompu entre historiens et économistes, semble reprendre face à l’émergence de courants favorisant l’[[interdisciplinarité]] tels que l’histoire de longue durée ou de long terme ou encore l’[[Histoire connectée|histoire connectée et globalisée]]<ref name=":2" />. En outre, on voit de plus en plus d'historiens de l'économie de premier plan comme [[Nicholas Crafts]] (LSE), [[Robert Fogel|Bob Fogel]] ou [[Douglass North]] (deux récents [[prix Nobel d'économie]]) devenir les conseillers d'institutions économiques comme le [[Fonds monétaire international|FMI]], l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]] ou l'[[Organisation internationale du travail|OIT]], prouvant ainsi la reconnaissance de cette discipline dans les plus hautes sphères des institutions internationales.

== Sources et méthodes de l'histoire économique ==
=== Sources de l’histoire économique ===
Les sources de l'histoire économique sont multiples et proches de celles de l'histoire en général :

* l’archéologie et la [[numismatique]] (études des monnaies) sont les principales sources pour l'histoire ancienne ;

* les sources de la [[démographie historique]], comme les [[Registre paroissial|registres paroissiaux]], les documents d'[[État civil|État-civil]], les registres de notariats et d'ordres hospitaliers, etc. sont utilisées pour la connaissance des populations ;

* les séries compilées de prix, données de douanes, mouvements de navires, production des sites de fabrication, etc. permettent de constituer des séries statistiques de tous ordres ;

* les documents publics ou privés, comme les chartes, traités, lois, règlements, accords, contrats, livres de comptes, livres de gages, etc. ;

* les sources de l'activité bancaire et financière, etc.

=== Méthodes de base de l'historien ===
{{Article détaillé|Méthodologie historique}}
Comme toute branche de l'histoire, l'histoire économique recourt à toutes les méthodes traditionnelles de l'historien, à savoir la recherche de sources et leurs critiques (démarche [[heuristique]]).

=== Méthodes issues de la discipline économique ===
{{Article détaillé|Méthodologie économique|}}
L’utilisation des méthodes et des lois propres à la discipline économique comme les mathématiques, l’économétrie (« l'étude des phénomènes économiques à partir de l'observation statistique des grandeurs pertinentes pour décrire ces phénomènes »<ref>{{Lien web |langue=français |auteur=Florens J.-P. |titre=Econométrie |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/econometrie/ |site=Encyclopædia Universalis |date= |consulté le=7 décembre 2020}}</ref>) ou les statistiques s’appliquent ici à la critique historique. Toutefois, il faut savoir qu’il n’existe pas de lois ou de règles en économie qui soient valables pour toutes les périodes de l’histoire<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Bairoch P.|titre=Mythes et paradoxes de l’histoire économique|passage=p. 244|lieu=Paris|éditeur=|date=1999|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.

== Quelques spécialistes de l'histoire économique ==

{{Colonnes|taille=30|International
* [[Adam Smith]] (1723-1790)
* [[Adam Tooze]] (1967 - …)
* [[Alexander Gerschenkron]] (1904 – 1978)
* [[Alfred Chandler]] (1918 – 2007)
* [[Anna Schwartz]] (1915-2012)
* [[André Gunder Frank]] (1929 – 2005)
* [[Angus Maddison]] (1926 – 2006)
* [[Barry Eichengreen]] (1952 - …)
* [[Ben Bernanke]] (1953-…)
* [[Carl Menger]] (1840 – 1921)
* [[Carlo Maria Cipolla]] (1922 – 2000)
* [[Charles Kindleberger]] (1910 – 2003)
* [[Claudia Goldin]] (1946 - …)
* [[David Landes]] (1924 – 2013)
* [[Deirdre McCloskey]] (1942 - …)
* [[Douglass North]] (1920 – 2015)
* [[Earl J. Hamilton]] (1899-1989)
* [[Eli Heckscher]] (1879 – 1952)
* [[Eric Hobsbawm]] (1917 – 2012)
* Francesco Boldizzoni (1979 - …)
* [[Friedrich List]] (1789 – 1846)
* [[Friedrich Bruno Hildebrand]] (1812 – 1878)
* [[Jan de Vries (économiste)|Jan de Vries]] (1943 - …)
* [[Jared Diamond]] (1937-...)
* [[Jean-François Bergier]] (1931 – 2009)
* [[Harold Innis]] (1894 – 1952)
* [[Herman Van der Wee]] (1928 - …)
* [[Immanuel Wallerstein]] (1930 – 2019)
* [[Joseph Schumpeter]] (1883 – 1950)
* [[Karl Knies]] (1821 – 1898)
* [[Karl Marx]] (1818-1883)
* [[Karl Polanyi]] (1866 – 1964)
* [[Max Weber]] (1864-1920)
* [[Milton Friedman]] (1912 – 2006)
* [[Moses Abramovitz]] (1912 -2000)
* [[Nathan Nunn]] (1974 - …)
* [[Niall Ferguson]] (1964 - …)
* [[Nicholas Crafts]] (1949 - …)
* [[Patrick O'Brien]] (1932 -…)
* {{Lien|langue=en|trad=Phyllis Deane|fr=Phyllis Deane}} (1918 – 2012)
* Ralph Andreano (1929 - …)
* [[Richard Henry Tawney]] (1880-1962)
* [[Robert C. Allen]] (1947 - …)
* [[Robert Fogel]] (1926 – 2013)
* [[Robert Skidelsky]] (1939 - …)
* [[Sven Beckert]] (19...-...)
* [[Thomas Piketty]] (1971-...)
* [[Thomas Southcliffe Ashton]] (1889 – 1968)
* [[Wilhelm Roscher]] (1817 – 1894)
* William Nelson Parker (1919 – 2000)

Francophone
* [[Emmanuel Le Roy Ladurie]] (1929 - …)
* [[Ernest Labrousse]] (1895 – 1988)
* [[Fernand Braudel]] (1902 – 1985)
* [[Henri Pirenne]] (1862 – 1935)
* Jean-Claude Daumas (1950 - …)
* [[Marc Bloch]] (1846 – 1944)
* [[Paul Bairoch]] (1930 – 1999)
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== Les disciplines apparentées à l'histoire économique ==
Les deux branches principales de l'histoire économique sont :
Les deux branches principales de l'histoire économique sont :

* L'histoire des faits économiques
* L'histoire des idées (ou de la pensée) économiques
* L'[[Histoire de l'économie|histoire des faits économiques]]
* L'[[Histoire de la pensée économique|histoire des idées (ou de la pensée) économiques]]


Mais, on recense aussi de nombreuses disciplines apparentées :
Mais, on recense aussi de nombreuses disciplines apparentées :

* [[Géographie économique]], [[géographie humaine]]
* [[Démographie historique]], [[histoire des migrations]]
* [[Géographie économique]], [[géographie humaine]]
* [[Démographie historique]], [[histoire des migrations]]
* [[Histoire sociale]]
* [[Histoire de l'agriculture]]
* [[Histoire sociale]]
* [[Histoire de l'industrie]]
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* [[Histoire des prix]]
* [[Histoire de la monnaie]], [[histoire de la banque]], [[histoire de la comptabilité]]
* [[Histoire des entreprises]]
* [[Histoire des syndicats]]
* [[Histoire du droit]]
* [[Histoire du droit]]


== Notes et références ==
== Notes et références ==
<references/>
<references />


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie===
=== Bibliographie utilisée pour la rédaction de cette notice ===
Deux grandes séries d'histoire économique ont été publiées en français depuis 50 ans :
* [[Fernand Braudel]] et [[Ernest Labrousse]], ''Histoire économique et sociale de la France'', 5 volumes, PUF, 1969-1980.
* [[Pierre Léon]], ''Histoire économique et sociale du monde'', 6 volumes, Armand Colin, 1970-1978.


* Andreano, R. L., ''The New Economic History : Recent Papers on Methodology'', New-York, 1970.
===Articles connexes===
*[[Histoire de l'économie]]
*[[Histoire de la pensée économique]]
*[[Histoire économique de la France]]
*[[Histoire (discipline)]]
*[[Économie (discipline)]]


* Bairoch, P., ''Mythes et paradoxes de l’histoire économique'', trad. Saint-Giron, A., Paris, 1999.
=== Lien externe ===
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*Parker, W. N., éd., ''Economic History and the Modern Economist'', Oxford, 1986.


=== Bibliographie sur l'histoire économique et l'histoire de l'économie ===
{{Multi bandeau|Portail Cliopédia|Portail économie}}
 Deux grandes séries d'histoire économique ont été publiées en français depuis 50 ans :
[[Catégorie:Histoire économique|*]]
* [[Fernand Braudel]] et [[Ernest Labrousse]], ''Histoire économique et sociale de la France'' (5 volumes), PUF, 1969-1980.
[[Catégorie:Histoire thématique|Economie]]
* [[Pierre Léon (historien)|Pierre Léon]], ''Histoire économique et sociale du monde'' (6 volumes), Armand Colin, 1970-1978.
Voir aussi :
* [[Jean-Charles Asselain]], ''Histoire économique de la France du {{s-|XVII|e}} à nos jours'' (deux tomes), Seuil, "Points Histoire", 495 pages au total, 1984. <small>{{ISBN|978-2020067317}}</small> et <small>{{ISBN|978-2757822913}}</small>
* [[Jean-Charles Asselain]], ''Histoire économique du {{s-|XX|e}}'' (deux tomes), Presses de Sciences Po, "Amphithéâtre", 871 pages au total, 1995. <small>{{ISBN|978-2724606638}}</small> et <small>{{ISBN|978-2724606645}}</small>
* [[Paul Bairoch]], ''Mythes et paradoxes de l'histoire économique'', Éditions La Découverte, "La Découverte/Poche", 260 pages, 2005. <small>{{ISBN|978-2707148407}}</small>
* [[Paul Bairoch]], ''Victoires et déboires'' (trois tomes), Gallimard, "Folio Histoire", 2788 pages au total, 1997. <small>{{ISBN|978-2070329762}}</small>, <small>{{ISBN|978-2070329779}}</small> et <small>{{ISBN|978-2070329786}}</small>
* [[Jacques Attali]], ''Les Juifs, le monde et l'argent : Histoire économique du peuple juif'', Le Livre de Poche, "Littérature & Documents", 768 pages, 2003. <small>{{ISBN|978-2253155805}}</small>
* [[Jean-François Muracciole]], ''Histoire économique et sociale du {{s-|XX|e}}'', Ellipses, "Transversale", 395 pages, 2006. <small>{{ISBN|978-2729830670}}</small>
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* Christophe Rabu, ''L'histoire économique et sociale en fiches : Du {{s-|XIX}} à nos jours'', Ellipses, "Optimum", 240 pages, 2004. <small>{{ISBN|978-2729817909}}</small>
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==== Histoire des faits économiques ====

* [[Jacques Brasseul]], ''Histoire des faits économiques'' (3 volumes), Armand Colin, "U Histoire", 962 pages au total, 2001-2003. <small>{{ISBN|978-2200015114}}</small>, <small>{{ISBN|978-2200267100}}</small> et <small>{{ISBN|978-2200219338}}</small>
* [[Jacques Brasseul]], ''Petite histoire des faits économiques: Des origines aux subprimes'', Armand Colin, "U Histoire", 320 pages, 2010. <small>{{ISBN|978-2200248024}}</small>
* Maurice Niveau et [[Yves Crozet]], ''Histoire des faits économiques contemporains'', PUF, "Quadrige Manuels", 880 pages, 2010. <small>{{ISBN|978-2130584070}}</small>
* Odile Castel, ''Histoire des faits économiques : La dynamique de l'économie mondiale du XVe siècle à nos jours'', Presses Universitaires de Rennes, "Didact Economie", 348 pages, 2005. <small>{{ISBN|978-2753501270}}</small>

==== Capitalisme, finance et mondialisation ====

* [[Fernand Braudel]], ''La dynamique du capitalisme'', Flammarion, "Champs Histoire", 120 pages, 2008. <small>{{ISBN|978-2081212961}}</small>
* [[Fernand Braudel]], ''Civilisation matérielle, économie et capitalisme, {{sp-|XV|-|XVIII}}'' (trois tomes), Le Livre de Poche, "Références", 2513 pages au total, 1993. <small>{{ISBN|978-2253064565}}</small>, <small>{{ISBN|978-2253064572}}</small> et <small>{{ISBN|978-2253064558}}</small>
* [[Christian Grataloup]], ''Géohistoire de la mondialisation: Le temps long du monde'', Armand Colin, "U Géographie", 288 pages, 2010. <small>{{ISBN|978-2200244507}}</small>
* [[Michel Beaud]], ''Histoire du capitalisme : 1500-2010'', Seuil, "Points Économie", 457 pages, 2010. <small>{{ISBN|978-2757817865}}</small>
* [[Michel Freitag]], ''L'impasse de la globalisation : Une histoire sociologique et philosophique du capitalisme'', Les Éditions Ecosociété, "Théorie", 2008. <small>{{ISBN|978-2923165417}}</small>
* Cécile Bastidon Gilles, [[Jacques Brasseul]] et Philippe Gilles, ''Histoire de la globalisation financière'', Armand Colin, "U Histoire", 320 pages, 2010. <small>{{ISBN|978-2200355388}}</small>
* Carmen M. Reinhart et [[Kenneth Rogoff]], ''Cette fois, c'est différent : Huit siècles de folie financière'', Pearson Education, "Les Temps Changent", 470 pages, 2010. <small>{{ISBN|978-2744064517}}</small>
* Philippe Beaujard, [[Laurent Berger]] et Philippe Norel, ''Histoire globale, mondialisations et capitalisme'', Éditions La Découverte, "Recherches", 502 pages, 2009. <small>{{ISBN|978-2707157928}}</small>
* Philippe Norel, ''L'histoire économique globale'', Seuil, "Économie humaine", 260 pages, 2009. <small>{{ISBN|978-2020975988}}</small>
* Philippe Norel, ''L'invention du marché : Une histoire économique de la mondialisation'', Seuil, "Économie humaine", 592 pages, 2004. <small>{{ISBN|978-2020410915}}</small>
* Charles-P Kindleberger, ''Histoire mondiale de la spéculation financière'', Valor, 349 pages, 2005. <small>{{ISBN|978-2909356228}}</small>
* Loïc Belze et Philippe Spieser, ''Histoire de la finance : Le temps, le calcul et les promesses'', Vuibert, 553 pages, 2007. <small>{{ISBN|978-2711769438}}</small>
* Agnès d'Artigues et Hélène Rey-Valette, ''Histoire économique du capitalisme industriel'', Vuibert, "Dyna'sup", 300 pages, 2003. <small>{{ISBN|978-2711774159}}</small>
* Jean-Marie Albertini, ''Capitalismes et socialismes. L'histoire abrégée du combat du siècle'', De l'Atelier, "Initiation économique", 294 pages, 1990. <small>{{ISBN|978-2708228504}}</small>

==== Analyse économique et historique des sociétés contemporaines ====
* [[Joseph Schumpeter|Joseph Alois Schumpeter]], ''Histoire de l’analyse économique'' (trois tomes), Gallimard, 1983, "Tel", 1739 pages au total, réédition 2004. <small>{{ISBN|978-2070313419}}</small>, <small>{{ISBN|978-2070313426}}</small> et <small>{{ISBN|978-2070313433}}</small>
* Serge Bosc, Alain Combes, Claude-Danièle Echaudemaison, Bruno Marcel, Lucien Orio, Anne-Marie Gronier, Robert Soin et Jacques Silvano, ''L'économie aux concours des grandes écoles - Analyse économique et historique des sociétés contemporaines - {{1re}} et {{2e|années}}'', NATHAN SCOLAIRE, "PREPAS COMMERC", 672 pages, 2011. <small>{{ISBN|978-2091617916}}</small>
* Marc Montoussé, ''Analyse économique et historique des sociétés contemporaines'', Bréal, 640 pages, 2010. <small>{{ISBN|978-2749509396}}</small>
* Alain Beitone, ''Analyse économique et historique des sociétés contemporaines'', Armand Colin, "U Économie", 638 pages, 2010. <small>{{ISBN|978-2200350185}}</small>
* Henri Bourachot, ''Analyse économique et historique des sociétés contemporaines'', Ellipses, "Optimum", 560 pages, 2011. <small>{{ISBN|978-2729864149}}</small>
* Philippe Deubel, ''Analyse économique et historique des sociétés contemporaines'', Pearson Education, "Cap Prépa", 517 pages, 2011. <small>{{ISBN|978-2744075575}}</small>
* Philippe Deubel, ''Dictionnaire d'analyse économique et historique des sociétés contemporaines'', Pearson Education, "Cap Prépa", 512 pages, 2009. <small>{{ISBN|978-2744073465}}</small>
* Pierre-André Corpron, Serge d'Agostino et Marc Montoussé, ''L'indispensable en analyse économique et historique des sociétés contemporaines 1e et {{2e|année}}'', Bréal, "L'indispensable", 192 pages, 2009. <small>{{ISBN|978-2749508726}}</small>
* Pascal Glémain, ''Analyse économique et historique des sociétés contemporaines'', Ellipses, "Optimum", 176 pages, 2002. <small>{{ISBN|978-2729812041}}</small>

==== Crises ====
* [[Christian Chavagneux]], ''Une brève histoire des crises financières : Des tulipes aux subprimes'', Éditions La Découverte, "Cahiers libres", 236 pages, 2011. <small>{{ISBN|978-2707169693}}</small>
* Bruno Marcel et Jacques Taïeb, ''Les grandes crises: 1873-1929-1973-2008 ?'', Armand Colin, "Cursus", 256 pages, 2010. <small>{{ISBN|978-2200249984}}</small>
* Philippe Gilles, ''Histoire des crises et des cycles économiques : Des crises industrielles du {{19e|siècle}} aux crises financières actuelles'', Armand Colin, "U Histoire", 333 pages, 2009. <small>{{ISBN|978-2200244552}}</small>

=== Articles connexes ===
* [[Histoire de l'économie]]
* [[Liste historique des régions et pays par PIB]]
* [[Chronologie des faits économiques]]
* [[Histoire de la pensée économique]]
* [[Histoire économique de la France]]
* [[Histoire des inégalités économiques]]
* [[Histoire]]
* [[Économie (discipline)]]
* [[Révolution industrielle|Histoire de la Révolution industrielle]]
* [[Histoire de l'esclavage]]

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Bases}}
* {{Dictionnaires}}
* {{en}} [http://eh.net Association internationale d'histoire économique]
* {{en}} [http://www.econ.ku.dk/europe/Default.asp EHE] Site pour étudiants d'histoire économique.

{{Palette|Branches des sciences économiques}}
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[[Catégorie:Branche de l'économie]]
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Histoire économique
Croissance économique exponentielle
Partie de
Histoire des sciences sociales
Pratiqué par
Historien(ne)s de l'économie et économistes
Champs

Histoire des faits économiques

Histoire des systèmes économiques
Personne clé
Fernand Braudel, Diamond Jared, Piketty Thomas, Smith Adam, Marx Karl, Weber Max
Histoire

Histoire du capitalisme

Histoire de l'esclavage

Histoire de la Révolution industrielle

Histoire du commerce


L'étude de l'histoire économique consiste à examiner le passé à travers le prisme des méthodes issues de l'économie, en mettant en lumière les phénomènes économiques. Cette recherche combine des approches historiques et statistiques, appliquant la théorie économique à des contextes et des institutions historiques variés[1]. Le champ d'étude englobe divers sujets tels que l'égalité, la finance, la technologie, le travail et les affaires. L'accent est mis sur la contextualisation historique de l'économie en la considérant comme une entité dynamique, visant à analyser sa structure et sa conception tout en offrant des perspectives sur son évolution[2].

Naissance et développement de l'histoire économique

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La protohistoire économique existe déjà au XVIIe siècle. Cependant, elle n’émerge comme discipline académique[3] qu’à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Elle apparaît en Allemagne notamment grâce à Friedrich List, Bruno Hildebrand, Karl Knies, Wilhelm Roscher, Carl Menger. Cette discipline se répand, dans un premier temps, en Grande-Bretagne où on préfère parler d’économie politique et ensuite aux États-Unis après 1880[4]. Son nom  évolue en « histoire économique » et elle est considérée comme une science sociale[5]. La première chaire d’histoire économique est créée à Harvard en 1892 par William Ashley (en)[6].

Selon certains historiens, l’histoire économique proclame la relativité de toute théorie économique, la prépondérance de l’étude historique pour les problèmes économiques ainsi que l’utilisation de lois économiques. En effet, il faut garder en mémoire que les premiers historiens de l’économie ont travaillé dans le secteur économique ou ont été professeurs d’économie[7]. Par la suite, historiens et économistes se séparent dans le but de créer, dès 1892, une méthodologie propre à l’histoire économique basée sur la quantification[8].

Développement en fonction des zones géographiques et conflits méthodologiques

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Premières oppositions en Allemagne

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En Allemagne, comme aux Etats-Unis, l’histoire économique est, à ses débuts, fortement liée à la construction de l’État-nation et donc de l’identité nationale[9].

En 1883, surgit un des premiers conflits méthodologiques : Gustav Schmoller estime qu’une théorie économique n’est valide que si elle se base sur une analyse historique de la société. Il rejette ainsi les théories économiques pures et s’oppose aux idées de Carl Menger qui considère que l’on peut connaitre la valeur d’un bien économique en se basant sur le “comportement économique” des individus[10]. En cela, s’opposent l'induction caractéristique de la méthode historique et la déduction propre à la méthode économique à partir de modèles théoriques[11].

En 1893, plusieurs revues économiques voient le jour, notamment la Vierteljahrschrift für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte, dont le comité de rédaction était international.

Évolution en Grande-Bretagne

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En Grande-Bretagne, on utilise, dans un premier temps, le terme économie politique plutôt qu’histoire économique. À la suite des grands problèmes des années 1920, en particulier ceux posés par la crise de 1929, les théories basées sur des évidences empiriques sont progressivement abandonnées au profit d’une histoire “à part entière”, prenant en compte une pluralité de facteurs et s’éloignant ainsi de l’économie elle-même[12].

Des  revues apparaissent : l’Economic Journal en 1926 et l’ Economic History Review en 1927.

À la fin des années 1930, on observe une séparation entre la microéconomie et la macroéconomie[13]. Dès la fin de la deuxième guerre mondiale, l’économie politique abandonne l’aspect humain de son étude pour se concentrer sur l’économie en tant que telle[14]. Dans les années 1950, les étudiants anglais cherchent à lire les ouvrages en langues étrangères afin d’élargir leurs connaissances[13].

Évolution en France

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Les plus grands représentants français de l’histoire économique sont Ernest Labrousse (1895-1988) et Fernand Braudel (1902-1985). Labrousse ne fait pas de l’histoire économique pure, mais bien une économie sociale, à savoir une histoire sociale des faits économiques[12]. Il analyse la transition entre ce qu’il qualifie d’économie d’ancien type et l’économie contemporaine[15]. Il travaille essentiellement sur la période moderne et peu sur la période contemporaine. Son influence ne s’étend donc pas sur toutes les périodes de l’histoire[16]. Seule la revue des Annales, fondée en 1929, se consacre, en grande partie, à l’histoire économique[17]. Notons toutefois que la revue des Annales (d’histoire économique et sociale) n’est pas la seule à voir le jour en France au début du XXe siècle. À titre d’exemple : la Revue de doctrines économiques et sociales est fondée en 1908 par Auguste Dubois et Auguste Deschamps; elle prendra le nom de Revue d’histoire économique et sociale en 1913[18].

Fin des années 1960, certains historiens, tel Jean Bouvier, estiment que l’histoire économique connait une certaine perte d’hégémonie[19] au profit d’autres branches concurrentes de l’Histoire comme l’histoire sociale. Celle-ci est liée, à la base, à l’histoire économique avant de s’en émanciper dans les années 1960[19].

De plus, l’histoire économique française doit faire face à l’expansion de la cliométrie dans le monde anglo-saxon[20]. Les Français n’y adhèrent pas, invoquant le manque de critique historique et l’utilisation d’analyses contrefactuelles. Jean-Claude Daumas explique ce rejet par l’insuffisance de formation économique et mathématique chez les historiens français[21].

« Nouvelle » histoire économique ou « cliométrie »

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À la suite des événements liés à la crise de 1929, se développe, aux États-Unis, la nouvelle histoire économique ou cliométrie dont le but inavoué est de créer une narration du passé qui soit en accord avec l’économie néolibérale. Elle cherche à contribuer aux progrès des théories économiques en lien avec les statistiques et les mathématiques[22] et se définit elle-même comme une science qui étudie des faits économiques du passé grâce à des modèles explicites testés de façon rigoureuse[23].

L’Europe, particulièrement la France, est restée très longtemps frileuse face à la cliométrie[24]. Cette branche ne peut être comprise qu’en prenant en compte le contexte intellectuel et culturel des États-Unis de l’époque. La cliométrie utilise, de préférence, la déduction économique plutôt que l’induction historique et recourt aux statistiques et aux mathématiques qu’elle combine à quelques indices historiques pour défendre des théories économiques[25]. Cette idée trouve sa source dans l’histoire contrefactuelle qui construit des modèles imaginaires pour expliquer certains faits, comme Robert Fogel l’exprime dans son œuvre Railroads and American Economic Growth de 1964[26].

La nouvelle histoire économique se distingue donc de l’histoire “normale”. Elle utilise les méthodes issues de l’histoire quantitative afin d’organiser les preuves, et recourt systématiquement à des théories lui permettant de généraliser des modèles[23]. Un modèle se définit comme suit : c’est “un ensemble de relations logiques formalisées et explicites entre les variables”[27]. Ce développement est rendu possible grâce aux ordinateurs qui rendent les calculs beaucoup moins fastidieux[28].

Une des erreurs de “l’ancienne” histoire économique est, selon la cliométrie, d’expliquer par une description n’utilisant pas suffisamment les statistiques et les mathématiques[29]. De plus, les historiens semblent toujours répéter les mêmes techniques pour résoudre des problèmes parfois très différents[30] et recourent à des termes ayant plusieurs significations, alors que la science tend à réduire ces significations et à les standardiser[31].

Aujourd’hui, certains spécialistes se détournent de cette nouvelle histoire économique qu’ils jugent trop peu performante[26].

Histoire économique aujourd'hui

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Entre les années 1980 et 1990, avec la disparition de certains modèles marxistes et structuralistes, les branches de l’Histoire vont se multiplier (histoire politique, biographie, etc.) et interagir avec les sciences sociales ; ce qui transforme le cadre de l’histoire économique qui se diversifie quelque peu[32]. On peut citer, à titre d'exemples, l’économie néo-institutionnelle, l’économie des conventions ou encore la nouvelle sociologie économique[33]. Cette multiplication des sous-disciplines de l’histoire économique est caractéristique de l’éclatement actuel des différents courants historiques.

Actuellement, cette discipline semble plus que jamais divisée : la cliométrie reste la référence dans les pays anglo-saxons tandis que sur le continent européen, les départements universitaires consacrés à l’histoire économique ferment les uns après les autres depuis les années 1990[34]. Cette branche semble avoir perdu son attrait dans les institutions scientifiques du continent, principalement face à la prépondérance de l’histoire sociale et de ses sous-courants[24].

C’est particulièrement le cas en France où, après le succès de l’école des Annales et du leadership d'Ernest Labrousse dans les années 1960-1970, on observe un repli sur soi et ses "vieux travers"[35]. Ceux-ci pourraient être résumés par un éloignement progressif des contacts et échanges avec les économistes « purs », un centrisme purement français, une fixation sur des phénomènes micro-économiques et enfin, un manque flagrant de publications en anglais[36].

Néanmoins, depuis la crise financière de 2008, on note un regain d’intérêt pour l’histoire économique, principalement pour l’histoire des systèmes financiers[34]. De plus, le dialogue, longtemps rompu entre historiens et économistes, semble reprendre face à l’émergence de courants favorisant l’interdisciplinarité tels que l’histoire de longue durée ou de long terme ou encore l’histoire connectée et globalisée[34]. En outre, on voit de plus en plus d'historiens de l'économie de premier plan comme Nicholas Crafts (LSE), Bob Fogel ou Douglass North (deux récents prix Nobel d'économie) devenir les conseillers d'institutions économiques comme le FMI, l'OCDE ou l'OIT, prouvant ainsi la reconnaissance de cette discipline dans les plus hautes sphères des institutions internationales.

Sources et méthodes de l'histoire économique

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Sources de l’histoire économique

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Les sources de l'histoire économique sont multiples et proches de celles de l'histoire en général :

  • l’archéologie et la numismatique (études des monnaies) sont les principales sources pour l'histoire ancienne ;
  • les séries compilées de prix, données de douanes, mouvements de navires, production des sites de fabrication, etc. permettent de constituer des séries statistiques de tous ordres ;
  • les documents publics ou privés, comme les chartes, traités, lois, règlements, accords, contrats, livres de comptes, livres de gages, etc. ;
  • les sources de l'activité bancaire et financière, etc.

Méthodes de base de l'historien

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Comme toute branche de l'histoire, l'histoire économique recourt à toutes les méthodes traditionnelles de l'historien, à savoir la recherche de sources et leurs critiques (démarche heuristique).

Méthodes issues de la discipline économique

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L’utilisation des méthodes et des lois propres à la discipline économique comme les mathématiques, l’économétrie (« l'étude des phénomènes économiques à partir de l'observation statistique des grandeurs pertinentes pour décrire ces phénomènes »[37]) ou les statistiques s’appliquent ici à la critique historique. Toutefois, il faut savoir qu’il n’existe pas de lois ou de règles en économie qui soient valables pour toutes les périodes de l’histoire[38].

Quelques spécialistes de l'histoire économique

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International

Francophone

Les disciplines apparentées à l'histoire économique

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Les deux branches principales de l'histoire économique sont :

Mais, on recense aussi de nombreuses disciplines apparentées :

Notes et références

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  1. Dumas J-C, L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements, Villeneuve d’Ascq, , p. 44
  2. Cipolla Carlo, Between History and Economics. An Introduction to Economic History, Oxford, , p. 3
  3. (en) Hartwell R. M., « Good Old Economic History », The Journal of Economic History,‎ , p. 28
  4. (en) Parker W. N., Economic History and the Modern Economist, Oxford, , p. 1
  5. (en) Parker W. N., Economic History and the Modern Economist, Oxford, , p. 6
  6. (en) Hartwell R. M., « Good Old Economic History », The Journal of Economic History,‎ , p. 30
  7. (en) Hartwell, R. M., « Good Old Economic History », The Journal of Economic History,‎ , p. 31
  8. (en) Hartwell R. M., « Good Old Economic History », The Journal of Economic History,‎ , p. 33
  9. Margairaz M., « HISTOIRE (Domaines et champs) - Histoire économique », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  10. (en) Boldizzoni F., The Poverty Of Clio. Resurrecting Economic History, Oxford, , p. 3
  11. Robert V., Intellectuels et polémiques dans l’espace germanophone, Paris, , p. 199-208
  12. a et b (en) Boldizzoni F., The Poverty Of Clio. Resurrecting Economic History, Oxford, , p. 4
  13. a et b (en) Parker W. N., Economic History and the Modern Economist, Oxford, , p. 5
  14. (en) Parker W. N., Economic History and the Modern Economist, Oxford, , p. 6-7
  15. Caron F., « Ernest Labrousse et l’Histoire économique », Histoire, économie et société,‎ , p. 424
  16. Dumas J-C., L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements, Villeneuve d'Ascq, , p. 27
  17. Dumas J-C., L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements, Villeneuve d'Ascq, , p. 23-24
  18. Deschamps A. et Dubois A., « Revue d’histoire économique et sociale », Fonds Dubois / Dubois Collection,‎ (consulté le 8 décembre 2020) (lire en ligne)
  19. a et b Dumas J-C., L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements, Villeneuve d’Ascq, , p. 21
  20. Dumas J-C., L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements, Villeneuve d’Ascq, p. 31
  21. Dumas J-C., L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements, Villeneuve d’Ascq, , p. 32
  22. Heffer J., Andreano R. et Roger G., La nouvelle histoire économique : exposés de méthodologie, Paris, , p. 16
  23. a et b Heffer J., Andreano R. et Roger G., La nouvelle histoire économique : exposés de méthodologie, Paris, , p. 9
  24. a et b (en) Boldizzoni F., The Poverty Of Clio. Resurrecting Economic History, Oxford, , p. 6-7
  25. (en) Boldizzoni F., The Poverty Of Clio. Resurrecting Economic History, Oxford, , p. 12
  26. a et b (en) Boldizzoni F., The Poverty Of Clio. Resurrecting Economic History, Oxford, , p. 13
  27. Heffer J., Andreano R. et Roger G., La nouvelle histoire économique : exposés de méthodologie, Paris, , p. 36
  28. Heffer J., Andreano R. et Roger G., La nouvelle histoire économique : exposés de méthodologie, Paris, , p. 22
  29. (en) Murphy G. G. S., The New History, dans Andreano R. L., éd., The New Economic History : Recent Papers on methodology, New York, , p. 3
  30. (en) Murphy G. G. S., The New History, dans Andreano R. L., éd., The New Economic History : Recent Papers on methodology, New York, , p. 6
  31. (en) Murphy G. G. S., The New History, dans Andreano R. L., éd., The New Economic History : Recent Papers on methodology, New York, , p. 8-9
  32. Dumas J-C., L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements, Villeneuve d’Ascq, , p. 34 et 37
  33. Dumas J-C., L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements, Villeneuve d’Ascq, , p. 38-39
  34. a b et c « Le retour de l’histoire économique ? », sur Histoire des idées.fr, (consulté le )
  35. Dumas J-C., L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements, Villeneuve d’Ascq, , p. 41
  36. Dumas J-C., L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements, Villeneuve d’Ascq, , p. 50 et 54
  37. Florens J.-P., « Econométrie », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  38. Bairoch P., Mythes et paradoxes de l’histoire économique, Paris, , p. 244

Bibliographie utilisée pour la rédaction de cette notice

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  • Andreano, R. L., The New Economic History : Recent Papers on Methodology, New-York, 1970.
  • Bairoch, P., Mythes et paradoxes de l’histoire économique, trad. Saint-Giron, A., Paris, 1999.
  • Boldizzoni, F., The Poverty Of Clio. Resurrecting Economic History, Oxford, 2011.
  • Calafat, G. et Monnet, E., Le retour de l’histoire économique ?, dans Histoire des idées.fr, 2016 (http://www.laviedesidees.fr/Le-retour-de-l-histoire-economique.html).
  • Caron, F., Ernest Labrousse et l’Histoire économique, dans Histoire, économie et société, t. 9, 1990, p. 423-440.
  • Cipolla, C. M., Between History and Economics. An Introduction to Economic History, trad. De Woodall, C., Oxford, 1991.
  • Deschamps A. et Dubois A., Revue d’histoire économique et sociale, dans Fonds Dubois / Dubois Collection (https://dubois.hypotheses.org/la-revue-dhistoire-economique-et-sociale).
  • Dumas, J.-C., L’Histoire économique en mouvement. Entre héritages et renouvellements, Villeneuve d’Ascq, 2012.
  • Florens J.-P., « ÉCONOMÉTRIE », Encyclopædia Universalis [en ligne]. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/econometrie/.
  • Hartwell, R. M., Good Old Economic History, dans The Journal of Economic History, t. 33, 1973, p. 28-40.
  • Heffer, J., Andreano, R. et Roger, G., La nouvelle histoire économique : exposés de méthodologie, Paris, 1977.
  • Janssens, P., Histoire économique ou Économie Rétrospective ?, dans History and Theory, t. 13, 1974, p. 21-38.
  • Margairaz M., «HISTOIRE (Domaines et champs) - Histoire économique », Encyclopædia Universalis [en ligne]. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/histoire-domaines-et-champs-histoire-economique/.
  • Nautz J., Une tempête intellectuelle dans un verre d’eau ? La querelle de méthode entre l’École viennoise d’économie politique et l’École Historique allemande, dans Robert V., Intellectuels et polémiques dans l'espace germanophone, Paris, 2003, p. 199-208.
  • Parker, W. N., éd., Economic History and the Modern Economist, Oxford, 1986.

Bibliographie sur l'histoire économique et l'histoire de l'économie

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 Deux grandes séries d'histoire économique ont été publiées en français depuis 50 ans :

Voir aussi :

Histoire des faits économiques

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Capitalisme, finance et mondialisation

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  • Fernand Braudel, La dynamique du capitalisme, Flammarion, "Champs Histoire", 120 pages, 2008. (ISBN 978-2081212961)
  • Fernand Braudel, Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe – XVIIIe siècle (trois tomes), Le Livre de Poche, "Références", 2513 pages au total, 1993. (ISBN 978-2253064565), (ISBN 978-2253064572) et (ISBN 978-2253064558)
  • Christian Grataloup, Géohistoire de la mondialisation: Le temps long du monde, Armand Colin, "U Géographie", 288 pages, 2010. (ISBN 978-2200244507)
  • Michel Beaud, Histoire du capitalisme : 1500-2010, Seuil, "Points Économie", 457 pages, 2010. (ISBN 978-2757817865)
  • Michel Freitag, L'impasse de la globalisation : Une histoire sociologique et philosophique du capitalisme, Les Éditions Ecosociété, "Théorie", 2008. (ISBN 978-2923165417)
  • Cécile Bastidon Gilles, Jacques Brasseul et Philippe Gilles, Histoire de la globalisation financière, Armand Colin, "U Histoire", 320 pages, 2010. (ISBN 978-2200355388)
  • Carmen M. Reinhart et Kenneth Rogoff, Cette fois, c'est différent : Huit siècles de folie financière, Pearson Education, "Les Temps Changent", 470 pages, 2010. (ISBN 978-2744064517)
  • Philippe Beaujard, Laurent Berger et Philippe Norel, Histoire globale, mondialisations et capitalisme, Éditions La Découverte, "Recherches", 502 pages, 2009. (ISBN 978-2707157928)
  • Philippe Norel, L'histoire économique globale, Seuil, "Économie humaine", 260 pages, 2009. (ISBN 978-2020975988)
  • Philippe Norel, L'invention du marché : Une histoire économique de la mondialisation, Seuil, "Économie humaine", 592 pages, 2004. (ISBN 978-2020410915)
  • Charles-P Kindleberger, Histoire mondiale de la spéculation financière, Valor, 349 pages, 2005. (ISBN 978-2909356228)
  • Loïc Belze et Philippe Spieser, Histoire de la finance : Le temps, le calcul et les promesses, Vuibert, 553 pages, 2007. (ISBN 978-2711769438)
  • Agnès d'Artigues et Hélène Rey-Valette, Histoire économique du capitalisme industriel, Vuibert, "Dyna'sup", 300 pages, 2003. (ISBN 978-2711774159)
  • Jean-Marie Albertini, Capitalismes et socialismes. L'histoire abrégée du combat du siècle, De l'Atelier, "Initiation économique", 294 pages, 1990. (ISBN 978-2708228504)

Analyse économique et historique des sociétés contemporaines

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  • Joseph Alois Schumpeter, Histoire de l’analyse économique (trois tomes), Gallimard, 1983, "Tel", 1739 pages au total, réédition 2004. (ISBN 978-2070313419), (ISBN 978-2070313426) et (ISBN 978-2070313433)
  • Serge Bosc, Alain Combes, Claude-Danièle Echaudemaison, Bruno Marcel, Lucien Orio, Anne-Marie Gronier, Robert Soin et Jacques Silvano, L'économie aux concours des grandes écoles - Analyse économique et historique des sociétés contemporaines - 1re et 2e années, NATHAN SCOLAIRE, "PREPAS COMMERC", 672 pages, 2011. (ISBN 978-2091617916)
  • Marc Montoussé, Analyse économique et historique des sociétés contemporaines, Bréal, 640 pages, 2010. (ISBN 978-2749509396)
  • Alain Beitone, Analyse économique et historique des sociétés contemporaines, Armand Colin, "U Économie", 638 pages, 2010. (ISBN 978-2200350185)
  • Henri Bourachot, Analyse économique et historique des sociétés contemporaines, Ellipses, "Optimum", 560 pages, 2011. (ISBN 978-2729864149)
  • Philippe Deubel, Analyse économique et historique des sociétés contemporaines, Pearson Education, "Cap Prépa", 517 pages, 2011. (ISBN 978-2744075575)
  • Philippe Deubel, Dictionnaire d'analyse économique et historique des sociétés contemporaines, Pearson Education, "Cap Prépa", 512 pages, 2009. (ISBN 978-2744073465)
  • Pierre-André Corpron, Serge d'Agostino et Marc Montoussé, L'indispensable en analyse économique et historique des sociétés contemporaines 1e et 2e année, Bréal, "L'indispensable", 192 pages, 2009. (ISBN 978-2749508726)
  • Pascal Glémain, Analyse économique et historique des sociétés contemporaines, Ellipses, "Optimum", 176 pages, 2002. (ISBN 978-2729812041)
  • Christian Chavagneux, Une brève histoire des crises financières : Des tulipes aux subprimes, Éditions La Découverte, "Cahiers libres", 236 pages, 2011. (ISBN 978-2707169693)
  • Bruno Marcel et Jacques Taïeb, Les grandes crises: 1873-1929-1973-2008 ?, Armand Colin, "Cursus", 256 pages, 2010. (ISBN 978-2200249984)
  • Philippe Gilles, Histoire des crises et des cycles économiques : Des crises industrielles du 19e siècle aux crises financières actuelles, Armand Colin, "U Histoire", 333 pages, 2009. (ISBN 978-2200244552)

Articles connexes

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Liens externes

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