« Éthiopie » : différence entre les versions
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| langues=''Aucune'' ('''1''')<br> L'[[amharique]] est la langue de travail du gouvernement fédéral. |
| langues=''Aucune'' ('''1''')<br /> L'[[amharique]] est la langue de travail du gouvernement fédéral. |
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| capitale=[[Addis-Abeba]] |
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L''''Éthiopie''' ([[guèze|ge'ez]]: ኢትዮጵያ, {{Prononciation|Ityopya.ogg}}), officiellement la '''République fédérale démocratique d’Éthiopie''' ([[amharique]]: የኢትዮጵያ ፌዴራላዊ ዲሞክራሲያዊ ሪፐብሊክ, ''YeItyopya Fédéralawi Dimokrasiyawi Ripeblik'', {{Prononciation|Ye Ityopya Federalawi Dimokrasiyawi Ripeblik.ogg}}, est un [[État]] indépendant situé dans la [[Corne de l'Afrique]]. Unique pays de la région sans accès à la mer, l'Éthiopie partage ses [[frontière]]s avec la [[Frontière entre l'Éthiopie et la Somalie|Somalie]], le [[Frontière entre l'Éthiopie et le Soudan|Soudan]], le [[Frontière entre l'Éthiopie et le Kenya|Kenya]], la [[Frontière entre Djibouti et l'Éthiopie|République de Djibouti]] et l'[[Frontière entre l'Érythrée et l'Éthiopie|Érythrée]]. |
L''''Éthiopie''' ([[guèze|ge'ez]]: ኢትዮጵያ, {{Prononciation|Ityopya.ogg}}), officiellement la '''République fédérale démocratique d’Éthiopie''' ([[amharique]]: የኢትዮጵያ ፌዴራላዊ ዲሞክራሲያዊ ሪፐብሊክ, ''YeItyopya Fédéralawi Dimokrasiyawi Ripeblik'', {{Prononciation|Ye Ityopya Federalawi Dimokrasiyawi Ripeblik.ogg}}, est un [[État]] indépendant situé dans la [[Corne de l'Afrique]]. Unique pays de la région sans accès à la mer, l'Éthiopie partage ses [[frontière]]s avec la [[Frontière entre l'Éthiopie et la Somalie|Somalie]], le [[Frontière entre l'Éthiopie et le Soudan|Soudan]], le [[Frontière entre l'Éthiopie et le Kenya|Kenya]], la [[Frontière entre Djibouti et l'Éthiopie|République de Djibouti]] et l'[[Frontière entre l'Érythrée et l'Éthiopie|Érythrée]]. |
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Deuxième pays d'[[Afrique]] par sa population, l'Éthiopie est le dixième pays du continent par sa superficie. Essentiellement constitué de [[Plateaux d'Éthiopie|hauts plateaux]], s'étendant de la [[Dépression de l'Afar|dépression de Danakil]] à {{unité|-120|m}} jusqu'aux sommets enneigés du mont [[Ras Dashan]] à {{unité|4543|m}}, le pays possède un environnement très diversifié traversé par six zones climatiques. La capitale [[Addis |
Deuxième pays d'[[Afrique]] par sa population, l'Éthiopie est le dixième pays du continent par sa superficie. Essentiellement constitué de [[Plateaux d'Éthiopie|hauts plateaux]], s'étendant de la [[Dépression de l'Afar|dépression de Danakil]] à {{unité|-120|m}} jusqu'aux sommets enneigés du mont [[Ras Dashan]] à {{unité|4543|m}}, le pays possède un environnement très diversifié traversé par six zones climatiques. La capitale [[Addis-Abeba]], située à {{unité|2400|m}} d'altitude, est la quatrième capitale la plus élevée au monde. |
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Considérée comme le berceau de l'[[humanité]], lieu de la découverte de [[Lucy (paléoanthropologie)|Lucy]], l'Éthiopie est avec le [[Tchad]] et le [[Kenya]], l'un des pays où l'on retrouve les plus anciens [[hominidae| |
Considérée comme le berceau de l'[[humanité]], lieu de la découverte de [[Lucy (paléoanthropologie)|Lucy]], l'Éthiopie est avec le [[Tchad]] et le [[Kenya]], l'un des pays où l'on retrouve les plus anciens [[hominidae|hominidés]], et depuis [[2003]], celui où ont été découverts les plus anciens spécimens d'''[[Homo sapiens]]''. La [[Histoire de l'Éthiopie|civilisation éthiopienne]] est l'une des plus anciennes, le prophète [[mésopotamie]]n [[Mani (prophète)|Mani]] citant au {{s-|III|e}} le [[Royaume d'Aksoum]] parmi les quatre plus importantes puissances au monde. Au sein de l'Afrique, l'Éthiopie se caractérise comme l'une des seules nations à avoir conservé sa souveraineté pendant le [[partage de l'Afrique|démembrement de l’Afrique]] au {{s-|XIX|e}}. |
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L'Éthiopie est, après l'[[Arménie]], la deuxième plus ancienne nation [[christianisme|chrétienne]] au monde, maintenant cette tradition depuis [[330]]. C'est parallèlement un pays ayant accueilli les premiers musulmans persécutés en Arabie, aujourd'hui l'[[islam]] est très présent dans les régions [[Afar (région)|Afar]], [[Oromia|Oromo]] et [[Région Somali|Somali]]. [[Harar]] est par ailleurs considérée, par les musulmans éthiopiens, comme une ville sainte de l'islam. On note aussi des populations [[judaïsme|juives]] (les [[Falachas]]) et [[animisme| |
L'Éthiopie est, après l'[[Arménie]], la deuxième plus ancienne nation [[christianisme|chrétienne]] au monde, maintenant cette tradition depuis [[330]]. C'est parallèlement un pays ayant accueilli les premiers musulmans persécutés en Arabie, aujourd'hui l'[[islam]] est très présent dans les régions [[Afar (région)|Afar]], [[Oromia|Oromo]] et [[Région Somali|Somali]]. [[Harar]] est par ailleurs considérée, par les musulmans éthiopiens, comme une ville sainte de l'islam. On note aussi des populations [[judaïsme|juives]] (les [[Falachas]]) et [[animisme|animistes]]. L'Éthiopie est aujourd'hui un pays constitutionnellement [[laïcité|laïc]]<ref>[http://www.hofethiopia.org/HOF/HOF_Constitution.html Article 11 de la Constitution éthiopienne]</ref> où toutes les croyances coexistent. |
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Sur le plan international, l'Éthiopie était membre de la [[Société des Nations]] en [[1923]], signataire de la [[Déclaration des Nations unies]] dès 1942 et un des {{num|51}} États [[Liste des membres fondateurs de l'Organisation des Nations unies|membres fondateurs de l'ONU]]. [[Addis-Abeba]] est aujourd'hui le siège de la [[Commission économique pour l'Afrique]] (CEA) et de l'[[Union africaine]]. |
Sur le plan international, l'Éthiopie était membre de la [[Société des Nations]] en [[1923]], signataire de la [[Déclaration des Nations unies]] dès 1942 et un des {{num|51}} États [[Liste des membres fondateurs de l'Organisation des Nations unies|membres fondateurs de l'ONU]]. [[Addis-Abeba]] est aujourd'hui le siège de la [[Commission économique pour l'Afrique]] (CEA) et de l'[[Union africaine]]. |
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{{Article détaillé|Royaume de D'mt|Royaume d'Aksoum}} |
{{Article détaillé|Royaume de D'mt|Royaume d'Aksoum}} |
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[[Image:Yeha Tigray Ethiopia.jpg|left|thumb|Un des vestiges du [[royaume de D'mt]] : les ruines du temple de Yeha, dans le [[Tigré]], Éthiopie.]] |
[[Image:Yeha Tigray Ethiopia.jpg|left|thumb|Un des vestiges du [[royaume de D'mt]] : les ruines du temple de Yeha, dans le [[Tigré]], Éthiopie.]] |
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Considérée comme l'un des berceaux de l'humanité<ref>{{pdf}} [http://ist.inserm.fr/BASIS/medsci/fqmb/export/DDD/422.pdf Quintana-Murci, Veitia, Santachiara-Benerecetti, McElreavey, Fellous, Bourgeron ''L'ADN mitochondrial, le chromosome Y et l'histoire des populations humaines'']</ref>, l'Éthiopie est l'une des plus anciennes zones de peuplement humain. Les premières traces d'[[hominidae| |
Considérée comme l'un des berceaux de l'humanité<ref>{{pdf}} [http://ist.inserm.fr/BASIS/medsci/fqmb/export/DDD/422.pdf Quintana-Murci, Veitia, Santachiara-Benerecetti, McElreavey, Fellous, Bourgeron ''L'ADN mitochondrial, le chromosome Y et l'histoire des populations humaines'']</ref>, l'Éthiopie est l'une des plus anciennes zones de peuplement humain. Les premières traces d'[[hominidae|hominidés]] remontent à {{num|3}} ou {{num|4}} millions d'années. L'apparition de l'[[homo erectus]] et de l'[[homo sapiens]] dans la région se situe entre {{num|1,7}} million et {{formatnum:200000}} ans avant notre ère. Il existe assez peu de données sur l'Éthiopie sous l'antiquité qui semble avoir fait partie du [[pount|pays de Pount]] ([[-3000]] - [[-1000]]). |
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[[Fichier:Axum northern stelea park.jpg|right|thumb|upright=1.2|Les stèles d'[[Aksoum]] avec celle d'[[Ezana]] au centre. |
[[Fichier:Axum northern stelea park.jpg|right|thumb|upright=1.2|Les stèles d'[[Aksoum]] avec celle d'[[Ezana]] au centre. |
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À l'ère [[précambrien]]ne, suite à la facturation du supercontinent [[Rodinia]] (environ – {{num|750}} millions d'années), trois blocs principaux (le [[Gondwana]] oriental, le Gondwana central et le Gondwana occidental)<ref>''« Le Gondwana »'', Pour la Science, n° 52, oct. 1998 {{lire en ligne|lien=http://www.geologue.setif.org/gondwana.pdf}}</ref> entrent en collision il y a {{num|600}} millions d'années ; des chaines de montagnes colossales se forment à cette époque, constituant l'[[orogenèse]] panafricaine. Le socle précambrien [[protérozoïque]] (visible à [[Meqelé]]) se forme également durant la même période<ref name=Olizane-44>Marc Aubert, Luigi Cantamesa, ''Éthiopie'', Guides Olizane, 3ème éd., 2000, p. 44-48</ref>. Durant 375 millions d'années, un processus d'[[érosion]] estompe ces monts pour laisser place à de basses plaines à la périphérie de l'Éthiopie<ref name=Olizane-44/>. À l'ère [[mésozoïque]] ({{num|250}}-{{num|70}} millions d'années) une élévation du nord de l'Éthiopie se produit en parallèle d'un affaissement du sud<ref name=Olizane-44/>. |
À l'ère [[précambrien]]ne, suite à la facturation du supercontinent [[Rodinia]] (environ – {{num|750}} millions d'années), trois blocs principaux (le [[Gondwana]] oriental, le Gondwana central et le Gondwana occidental)<ref>''« Le Gondwana »'', Pour la Science, n° 52, oct. 1998 {{lire en ligne|lien=http://www.geologue.setif.org/gondwana.pdf}}</ref> entrent en collision il y a {{num|600}} millions d'années ; des chaines de montagnes colossales se forment à cette époque, constituant l'[[orogenèse]] panafricaine. Le socle précambrien [[protérozoïque]] (visible à [[Meqelé]]) se forme également durant la même période<ref name=Olizane-44>Marc Aubert, Luigi Cantamesa, ''Éthiopie'', Guides Olizane, 3ème éd., 2000, p. 44-48</ref>. Durant 375 millions d'années, un processus d'[[érosion]] estompe ces monts pour laisser place à de basses plaines à la périphérie de l'Éthiopie<ref name=Olizane-44/>. À l'ère [[mésozoïque]] ({{num|250}}-{{num|70}} millions d'années) une élévation du nord de l'Éthiopie se produit en parallèle d'un affaissement du sud<ref name=Olizane-44/>. |
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[[Image:Dallol-2001.jpg|right|thumb|Zone saline dans le [[Désert Danakil|désert de la dépression du Danakil]]]] |
[[Image:Dallol-2001.jpg|right|thumb|Zone saline dans le [[Désert Danakil|désert de la dépression du Danakil]]]] |
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C'est à l'ère [[oligocène]] ({{num|35}} millions d'années) que se produit un évènement géologique majeur dessinant l'actuelle géologie éthiopienne : une élévation brutale de la plaque arabo-éthiopienne se produit sous l'effet de la montée d'une masse [[magma (géologie)| |
C'est à l'ère [[oligocène]] ({{num|35}} millions d'années) que se produit un évènement géologique majeur dessinant l'actuelle géologie éthiopienne : une élévation brutale de la plaque arabo-éthiopienne se produit sous l'effet de la montée d'une masse [[magma (géologie)|magmatique]] en fusion issue de [[point chaud|points chauds]] situés entre {{formatnum:2900}} et {{Unité|700|km}} de profondeur. La masse des matériaux, ainsi que la forte élévation de température à laquelle ils conduisent (100 à {{Unité|300|°C}}) fragilisent puis provoque un effondrement de l'[[Croûte terrestre|écorce terrestre]]. Trois fracturent apparaissent alors amenant pour deux d'entre elles à la [[mer Rouge]] et au [[golfe d'Aden]], la troisième à la [[vallée du grand rift|vallée du rift]]<ref name=Olizane-44/>. Suite à la rupture qui s'ensuit (certaines zones s'enfoncent à {{Unité|120|m}} sous le niveau de la mer), la [[mer Rouge]] envahit la dépression formée au nord-est de l'Éthiopie. La continuation des éruptions volcaniques forme par la suite des digues basaltiques conduisant à la formation d'une mer intérieure<ref name=Olizane-44/>.<br /> |
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Celle-ci s'évapore progressivement laissant place de nos jours à des lits de sels de plusieurs kilomètres d'épaisseur et quelques [[lac salé|lacs salés]]<ref name=Olizane-44/>. Les [[Liste des volcans d'Éthiopie| |
Celle-ci s'évapore progressivement laissant place de nos jours à des lits de sels de plusieurs kilomètres d'épaisseur et quelques [[lac salé|lacs salés]]<ref name=Olizane-44/>. Les [[Liste des volcans d'Éthiopie|volcans]] toujours en activités, constituant la région d'Afrique où ils s'y trouve en plus grand nombre, les sources d'eau bouillonnantes et les [[geyser]]s témoignent encore de nos jours de ces époques. |
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Dans les régions des hauts plateaux ({{unité|2400|m}}-{{unité|3800|m}}), le climat est plus [[climat tempéré|tempéré]], et le sol plus riche. C'est dans ses régions qui constituent le cœur historique de l'Éthiopie que l'on trouve encore aujourd'hui la majeure partie de l'exploitation agricole ([[teff]], [[sorgho commun|sorgho]], [[maïs]]), tout autant que les forêts éthiopiennes largement soumise à une déforestation progressive. |
Dans les régions des hauts plateaux ({{unité|2400|m}}-{{unité|3800|m}}), le climat est plus [[climat tempéré|tempéré]], et le sol plus riche. C'est dans ses régions qui constituent le cœur historique de l'Éthiopie que l'on trouve encore aujourd'hui la majeure partie de l'exploitation agricole ([[teff]], [[sorgho commun|sorgho]], [[maïs]]), tout autant que les forêts éthiopiennes largement soumise à une déforestation progressive. |
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Le long de la frontières [[soudan]]aise à l'ouest, le [[climat tropical]] et les précipitations abondantes conduisent à une végétation luxuriante, particulièrement le long des fleuves. Dans les régions de plus basses altitudes au sud-ouest, le climat plus sec contribue à développer un environnement de type [[climat tropical de savane|savane]] (herbes hautes, arbustes) ainsi que des plantes résistant à des conditions climatiques plus extrêmes ([[plante succulente|plantes succulentes]]). Enfin dans les régions désertiques périphériques, le climat aride et les précipitations quasi-inexistantes contribuent à développer une [[xérophyte|végétation xérophytique]] ou à la vie très courte, avec une végétation plus faible ([[acacia]]s, [[Arecaceae| |
Le long de la frontières [[soudan]]aise à l'ouest, le [[climat tropical]] et les précipitations abondantes conduisent à une végétation luxuriante, particulièrement le long des fleuves. Dans les régions de plus basses altitudes au sud-ouest, le climat plus sec contribue à développer un environnement de type [[climat tropical de savane|savane]] (herbes hautes, arbustes) ainsi que des plantes résistant à des conditions climatiques plus extrêmes ([[plante succulente|plantes succulentes]]). Enfin dans les régions désertiques périphériques, le climat aride et les précipitations quasi-inexistantes contribuent à développer une [[xérophyte|végétation xérophytique]] ou à la vie très courte, avec une végétation plus faible ([[acacia]]s, [[Arecaceae|palmiers]]) autour des quelques cours d'eau. |
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==== Faune ==== |
==== Faune ==== |
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[[Image:Affe in Äthiopien 4.JPG|right|thumb|[[gélada|Babouin gelada]] dans la vallée du [[Nil Bleu]]]] |
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On dénombre en Éthiopie un nombre important d'[[endémisme|espèces endémiques]] tout aussi bien chez les [[mammifère]]s que chez les [[oiseau]]x qui constituent la faune éthiopienne. La [[biodiversité]] des espèces est notamment due à l'implantation de l'activité humaine à des zones assez délimités. |
On dénombre en Éthiopie un nombre important d'[[endémisme|espèces endémiques]] tout aussi bien chez les [[mammifère]]s que chez les [[oiseau]]x qui constituent la faune éthiopienne. La [[biodiversité]] des espèces est notamment due à l'implantation de l'activité humaine à des zones assez délimités. |
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À cet égard il est possible de distinguer les massifs montagneux des basses terres périphériques. Sur les haut plateaux, la présence humaine a au cours de l'histoire modifié l'environnement par sa pratique agricole sédentaire ; certaines régions au relief escarpé ont elles été naturellement protégées, c'est le cas notamment du [[parc national du Simien|massif du Simien]], qui constitue aujourd'hui un parc naturel où prospère de nombreuses espèces endémiques (notamment le [[Capra walie|bouquetin walia]] (''Capra walie''), le [[ |
À cet égard il est possible de distinguer les massifs montagneux des basses terres périphériques. Sur les haut plateaux, la présence humaine a au cours de l'histoire modifié l'environnement par sa pratique agricole sédentaire ; certaines régions au relief escarpé ont elles été naturellement protégées, c'est le cas notamment du [[parc national du Simien|massif du Simien]], qui constitue aujourd'hui un parc naturel où prospère de nombreuses espèces endémiques (notamment le [[Capra walie|bouquetin walia]] (''Capra walie''), le [[loup d'Abyssinie]] (''Canis simensis'') , le [[Tragelaphus buxtoni|nyala de montagne]] (''Tragelaphus buxtoni''), le [[corbeau corbivau]] (''Corvus crassirostris'') , le [[gélada|babouin gelada]]). |
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Les pratiques nomades dans les basses terres privilégiant l'élevage ont eu beaucoup moins d'impact sur son environnement. On dénombre aujourd'hui [[Liste des parcs nationaux éthiopiens|neuf parcs nationaux]], trois sanctuaires et huit réserves sauvages sur l'ensemble du territoire. |
Les pratiques nomades dans les basses terres privilégiant l'élevage ont eu beaucoup moins d'impact sur son environnement. On dénombre aujourd'hui [[Liste des parcs nationaux éthiopiens|neuf parcs nationaux]], trois sanctuaires et huit réserves sauvages sur l'ensemble du territoire. |
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:Image: EthiopianWolf1-2.jpg|<center>[[Loup d'Abyssinie]] (''Canis simensis'')</center> |
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:Image: Nubian_Ibex_Male.jpg|<center>[[Capra walie|Bouquetin walia]] (''Capra walie'')</center> |
:Image: Nubian_Ibex_Male.jpg|<center>[[Capra walie|Bouquetin walia]] (''Capra walie'')</center> |
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:Image:Abyssinian_Ground-hornbill,_Lake_Langano,_Ethiopia,_2004-10-29-2.jpg|<center>''Bucorvus abyssinicus''</center> |
:Image:Abyssinian_Ground-hornbill,_Lake_Langano,_Ethiopia,_2004-10-29-2.jpg|<center>''Bucorvus abyssinicus''</center> |
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poly 310 133 326 132 328 155 353 190 490 228 397 327 345 330 318 350 280 359 260 344 281 329 266 285 266 265 284 285 302 253 301 229 306 219 322 218 326 205 313 179 [[Région Somali|Somali]] |
poly 310 133 326 132 328 155 353 190 490 228 397 327 345 330 318 350 280 359 260 344 281 329 266 285 266 265 284 285 302 253 301 229 306 219 322 218 326 205 313 179 [[Région Somali|Somali]] |
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poly 275 129 294 131 283 141 281 172 266 184 258 175 266 156 [[Région Somali|Somali]] |
poly 275 129 294 131 283 141 281 172 266 184 258 175 266 156 [[Région Somali|Somali]] |
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poly 83 235 97 228 123 249 148 248 152 219 194 218 177 253 202 271 203 287 190 278 180 293 169 276 164 291 165 313 139 318 130 342 99 336 98 312 80 312 70 277 50 260 80 254 [[Région des |
poly 83 235 97 228 123 249 148 248 152 219 194 218 177 253 202 271 203 287 190 278 180 293 169 276 164 291 165 313 139 318 130 342 99 336 98 312 80 312 70 277 50 260 80 254 [[Région des nations, nationalités et peuples du Sud]] |
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poly 127 21 158 16 165 7 188 15 229 18 226 49 229 86 208 84 207 63 187 47 161 47 134 53 122 44 119 30 [[Tigré]] |
poly 127 21 158 16 165 7 188 15 229 18 226 49 229 86 208 84 207 63 187 47 161 47 134 53 122 44 119 30 [[Tigré]] |
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[[Image:Ethiopia regions zones administration.jpg|right|thumb|[[Liste des zones d'Éthiopie|Zones administratives]] de l'Éthiopie.]] |
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Chacune des régions dispose de son propre gouvernement et d'un droit constitutionnel à l'autodétermination et à la sécession<ref>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A039_ Article 39 de la Constitution éthiopienne]</ref>. Ces dispositions, bien que théoriques, marquent la fin du processus de centralisation ayant commencé sous [[Téwodros II]]. Elles reflètent la nature des mouvements ayant combattu le gouvernement central durant la [[Guerre civile éthiopienne|guerre civile de 1974 à 1991]], essentiellement régionalistes, nationalistes, autonomistes voire indépendantistes. |
Chacune des régions dispose de son propre gouvernement et d'un droit constitutionnel à l'autodétermination et à la sécession<ref>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A039_ Article 39 de la Constitution éthiopienne]</ref>. Ces dispositions, bien que théoriques, marquent la fin du processus de centralisation ayant commencé sous [[Téwodros II]]. Elles reflètent la nature des mouvements ayant combattu le gouvernement central durant la [[Guerre civile éthiopienne|guerre civile de 1974 à 1991]], essentiellement régionalistes, nationalistes, autonomistes voire indépendantistes. |
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Les régions administratives remplacent depuis 1994 le [[ |
Les régions administratives remplacent depuis 1994 le [[Provinces de l'Éthiopie|système plus ancien des provinces]] établi par [[Haile Selassié I]]. Leurs noms sont parfois encore employés de nos jours pour désigner un lieu dans le pays. Ces [[Régions d'Éthiopie|régions]] sont divisées à leur tour en {{num|68}} [[Liste des zones d'Éthiopie|zones administratives]] sur l'ensemble du territoire. Le pays est en outre subdivisé en {{num|550}} ''[[woreda]]s'' et six [[Woreda spécial|''woredas'' spéciaux]]. Il s'agit en fait de l'équivalent d'un [[canton]] ou d'un [[district]]. Les ''[[woreda]]s'' sont elles-mêmes divisées en ''[[kébélé]]s'' qui représente une municipalité ou un quartier. |
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== Le peuple et sa culture == |
== Le peuple et sa culture == |
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Les trois premières branches appartiennent à la famille des [[langues afro-asiatiques]] tandis que la quatrième appartient à celle des [[langues nilo-sahariennes]]. Quelques langues restent encore non classifiées. On dénombre au total environ 80 langues sur l'ensemble du territoire dont certains ont moins de {{formatnum:10000}} membres. Toutes les langues d'Éthiopie jouissent du même statut depuis l'entrée en vigueur de la [[Constitution éthiopienne de 1994|constitution de 1994]], son [[Article 5 de la Constitution éthiopienne de 1994|article 5]] garantit « égale reconnaissance de l'État ». Le texte constitutionnel garantit à tous les peuples le droit de développer leur langue et de l'établir comme [[langue maternelle]] à l'[[Enseignement primaire|école primaire]]. |
Les trois premières branches appartiennent à la famille des [[langues afro-asiatiques]] tandis que la quatrième appartient à celle des [[langues nilo-sahariennes]]. Quelques langues restent encore non classifiées. On dénombre au total environ 80 langues sur l'ensemble du territoire dont certains ont moins de {{formatnum:10000}} membres. Toutes les langues d'Éthiopie jouissent du même statut depuis l'entrée en vigueur de la [[Constitution éthiopienne de 1994|constitution de 1994]], son [[Article 5 de la Constitution éthiopienne de 1994|article 5]] garantit « égale reconnaissance de l'État ». Le texte constitutionnel garantit à tous les peuples le droit de développer leur langue et de l'établir comme [[langue maternelle]] à l'[[Enseignement primaire|école primaire]]. |
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[[Image:Ethiopic genesis.jpg|thumb|left|Un passage de la [[Genèse]] écrit en [[Ge'ez (langue)|ge'ez]], une langue utilisant le [[Alphasyllabaire éthiopien|système d'écriture national]].]] |
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Les langues sémitiques sont principalement parlées dans les régions des [[Plateaux d'Éthiopie|hauts plateaux]], dans le centre et le nord du pays. Elles dérivent du [[Ge'ez (langue)|ge'ez]], langue du [[royaume d'Aksoum]] d'importance nationale jusqu'à l'émergence de l'[[amharique]] au {{XIIIe}}<ref name=zanetti217/>. Parlée de nos jours par une minorité de la population, elle constitue la [[langue liturgique]] de l'[[Église éthiopienne orthodoxe]]<ref name=zanetti217>Ugo Zanetti (sous la dir. de Xavier van der Stappen), ''AEthiopia, Peuples d'Éthiopie'', éditions Musée Tervuren, 1996, p. 217</ref>. Les deux principales langues sémitiques d'Éthiopie sont l'[[amharique]] et le [[tigrinya]]. La première est la plus pratiquée du pays par environ 32,7 % de la population<ref name="CIA_WF2009"/>, principalement dans le nord central éthiopien. Langue nationale depuis le règne de Téwodros II (1855 - 1868)<ref>Robert L. Cooper, The Spread of Amharic, cité dans M. L. Bender et al. (eds.), Language in Ethiopia, OUP, 1976 ; cité dans Henze, ''Histoire de l'Éthiopie'', Moulin du pont, 2004, p.78</ref>, elle perd son statut officiel en 1995, avec l'adoption de la [[Constitution éthiopienne de 1994|nouvelle Constitution]]<ref group="Note">Voir l'article [[Article 5 de la Constitution éthiopienne de 1994|article 5 de la Constitution éthiopienne]].</ref>. La deuxième principale langue sémitique est le [[tigrinya]], parlée par 6,1 %<ref name="CIA_WF2009"/> de la population, essentiellement dans le [[Tigré]]. Parmi les autres langues sémitiques, on peut citer le [[Harari (langue)|hareri]], l'argobba ou le gouragué, parlée par 4,3% de la population<ref name="CIA_WF2009"/>{{,}}<ref name=zanetti217/>.<br> |
Les langues sémitiques sont principalement parlées dans les régions des [[Plateaux d'Éthiopie|hauts plateaux]], dans le centre et le nord du pays. Elles dérivent du [[Ge'ez (langue)|ge'ez]], langue du [[royaume d'Aksoum]] d'importance nationale jusqu'à l'émergence de l'[[amharique]] au {{XIIIe}}<ref name=zanetti217/>. Parlée de nos jours par une minorité de la population, elle constitue la [[langue liturgique]] de l'[[Église éthiopienne orthodoxe]]<ref name=zanetti217>Ugo Zanetti (sous la dir. de Xavier van der Stappen), ''AEthiopia, Peuples d'Éthiopie'', éditions Musée Tervuren, 1996, p. 217</ref>. Les deux principales langues sémitiques d'Éthiopie sont l'[[amharique]] et le [[tigrinya]]. La première est la plus pratiquée du pays par environ 32,7 % de la population<ref name="CIA_WF2009"/>, principalement dans le nord central éthiopien. Langue nationale depuis le règne de Téwodros II (1855 - 1868)<ref>Robert L. Cooper, The Spread of Amharic, cité dans M. L. Bender et al. (eds.), Language in Ethiopia, OUP, 1976 ; cité dans Henze, ''Histoire de l'Éthiopie'', Moulin du pont, 2004, p.78</ref>, elle perd son statut officiel en 1995, avec l'adoption de la [[Constitution éthiopienne de 1994|nouvelle Constitution]]<ref group="Note">Voir l'article [[Article 5 de la Constitution éthiopienne de 1994|article 5 de la Constitution éthiopienne]].</ref>. La deuxième principale langue sémitique est le [[tigrinya]], parlée par 6,1 %<ref name="CIA_WF2009"/> de la population, essentiellement dans le [[Tigré]]. Parmi les autres langues sémitiques, on peut citer le [[Harari (langue)|hareri]], l'argobba ou le gouragué, parlée par 4,3% de la population<ref name="CIA_WF2009"/>{{,}}<ref name=zanetti217/>.<br /> |
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Les langues sémitiques d'Éthiopie ont la particularité d'utiliser le système d'écriture [[Alphasyllabaire éthiopien|ge'ez]], un [[alphasyllabaire]] dit « éthiopique » et localement appelé ''fidel'' (ፊደል). L'Éthiopie est, avec l'Érythrée, l'unique pays au monde utilisant ce système d'écriture. Il comprend {{num|182}} caractères basiques auxquels il faut ajouter les caractères spéciaux, totalisant plus de {{num|200}} signes<ref>Ugo Zanetti (sous la dir. de Xavier van der Stappen), ''AEthiopia, Peuples d'Éthiopie'', éditions Musée Tervuren, 1996, p. 215</ref>. |
Les langues sémitiques d'Éthiopie ont la particularité d'utiliser le système d'écriture [[Alphasyllabaire éthiopien|ge'ez]], un [[alphasyllabaire]] dit « éthiopique » et localement appelé ''fidel'' (ፊደል). L'Éthiopie est, avec l'Érythrée, l'unique pays au monde utilisant ce système d'écriture. Il comprend {{num|182}} caractères basiques auxquels il faut ajouter les caractères spéciaux, totalisant plus de {{num|200}} signes<ref>Ugo Zanetti (sous la dir. de Xavier van der Stappen), ''AEthiopia, Peuples d'Éthiopie'', éditions Musée Tervuren, 1996, p. 215</ref>. |
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[[Image:Town of Harar with Citywall.jpg|thumb|right|La ville de [[Harar]], [[patrimoine mondial]] de l'Unesco]] |
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Selon le recensement national officiel de 2007, l'[[islam]] serait pratiqué par environ 33,9 % de la population éthiopienne<ref name="recenst.2007"/>. |
Selon le recensement national officiel de 2007, l'[[islam]] serait pratiqué par environ 33,9 % de la population éthiopienne<ref name="recenst.2007"/>. |
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Celui-ci est surtout présent aujourd'hui dans les basses plaines plus chaudes du sud et de l'est, dans les régions de [[Harar]], [[Afar (région)|Afar]] et [[région Somali|Somali]]) ainsi que dans certaines parties du sud de la région Oromia. L'Islam suit généralement la tradition sunnite. |
Celui-ci est surtout présent aujourd'hui dans les basses plaines plus chaudes du sud et de l'est, dans les régions de [[Harar]], [[Afar (région)|Afar]] et [[région Somali|Somali]]) ainsi que dans certaines parties du sud de la région Oromia. L'Islam suit généralement la tradition sunnite. |
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La présence de l'Islam en Éthiopie remonte à l'époque de la fondation de la religion musulmane et à l'[[hégire]]. Vers 650, un groupe de musulman dirigé par [[Mahomet]], fuit les persécutions dont ils sont l'objet à [[la Mecque]], et trouve refuge en Éthiopie dirigée alors par le roi chrétien nommé [[Ashama ibn Abjar]] dans la tradition arabe. L'un des compagnons de Mahomet, le premier muezzin [[Bilal (islam) |
La présence de l'Islam en Éthiopie remonte à l'époque de la fondation de la religion musulmane et à l'[[hégire]]. Vers 650, un groupe de musulman dirigé par [[Mahomet]], fuit les persécutions dont ils sont l'objet à [[la Mecque]], et trouve refuge en Éthiopie dirigée alors par le roi chrétien nommé [[Ashama ibn Abjar]] dans la tradition arabe. L'un des compagnons de Mahomet, le premier muezzin [[Bilal (islam)|Bilal]], est également décrit comme originaire d'Éthiopie. |
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Ceux-là s'installent à [[Negash]], dans le [[Tigré]], considéré comme le premier lieu d'implantation de l'islam en Éthiopie. En échange de la protection accordée par le roi face aux injonctions des [[Quraych]] qui demandent leur retour en [[Arabie]], Mahomet demande à ses compagnons de respecter, et de vivre en paix avec les chrétiens d'Éthiopie. Un cimetière remontant au {{s-|VII|e}} a depuis été retrouvé dans la région de [[Negash]]. |
Ceux-là s'installent à [[Negash]], dans le [[Tigré]], considéré comme le premier lieu d'implantation de l'islam en Éthiopie. En échange de la protection accordée par le roi face aux injonctions des [[Quraych]] qui demandent leur retour en [[Arabie]], Mahomet demande à ses compagnons de respecter, et de vivre en paix avec les chrétiens d'Éthiopie. Un cimetière remontant au {{s-|VII|e}} a depuis été retrouvé dans la région de [[Negash]]. |
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La région éthiopienne est ainsi l'endroit où l'on retrouve certains des plus anciens sultanats au monde, parmi ceux-là celui de [[Shoa]] fondé par la dynastie Makhzumite en 896, remplacé plus tard par le [[Ifat|sultanat d'Ifat]]. |
La région éthiopienne est ainsi l'endroit où l'on retrouve certains des plus anciens sultanats au monde, parmi ceux-là celui de [[Shoa]] fondé par la dynastie Makhzumite en 896, remplacé plus tard par le [[Ifat|sultanat d'Ifat]]. |
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[[Image:Harar cemetery (Ethiopia).jpg|thumb|left|Cimétière musulman à l'extérieur des fortification de [[Harar]]]] |
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L'Islam s'est par la suite développé dans les régions commerçantes côtières du sud de la [[Corne de l'Afrique]], suivant ainsi les routes maritimes, particulièrement dans la [[région Somali]]. Les campagnes du somali [[Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi|Ahmed Gragne]] vers les hauts plateaux à partir de 1527 contribuent également à son expansion dans le sud de l'Éthiopie. L'expansion des [[Oromos]] de tradition Waaqa vers le nord dans les décennies qui suivent affaiblit un temps son influence, avant que celui-ci n'adoptent progressivement la nouvelle religion. Aujourd'hui la religion musulmane est pratiquée par environ 40% des [[Oromos]] sous forme de syncrétisme entre islam et anciennes croyances. |
L'Islam s'est par la suite développé dans les régions commerçantes côtières du sud de la [[Corne de l'Afrique]], suivant ainsi les routes maritimes, particulièrement dans la [[région Somali]]. Les campagnes du somali [[Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi|Ahmed Gragne]] vers les hauts plateaux à partir de 1527 contribuent également à son expansion dans le sud de l'Éthiopie. L'expansion des [[Oromos]] de tradition Waaqa vers le nord dans les décennies qui suivent affaiblit un temps son influence, avant que celui-ci n'adoptent progressivement la nouvelle religion. Aujourd'hui la religion musulmane est pratiquée par environ 40% des [[Oromos]] sous forme de syncrétisme entre islam et anciennes croyances. |
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=== Arts et culture === |
=== Arts et culture === |
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{{Article détaillé|Culture de l'Éthiopie}} |
{{Article détaillé|Culture de l'Éthiopie}} |
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En raison du maintien de son indépendance et suite à la mauvaises expérience catholique au {{XVIIe}}<ref group="Note">Les [[Jésuites]] sont parvenus à convertir au [[catholicisme]] le souverain de l'époque, déclenchant une guerre civile</ref>, l'art éthiopien n'est que peu influencé par le monde occidental<ref name=Prunier255>Jacques Mercier (sous la dir. de Gérard Prunier), ''L'Éthiopie contemporaine'', édition Karthala, 2007, p. 255</ref>. En revanche, sa proximité avec le monde byzantin est perceptible dans l'art chrétien. Avant les années 1990, l'art éthiopien est relativement peu connu du grand public occidental<ref name=Prunier255/>. La première étude date de 1892 et la première expédition archéolique s'est effectuée en 1906<ref name=Prunier256>Jacques Mercier (sous la dir. de Gérard Prunier), ''L'Éthiopie contemporaine'', édition Karthala, 2007, p. 256</ref>. De nombreuses collections privées et des librairies ont gardé inconnu l'art éthiopien. Sa reconnaissance internationale débute en 1960, avec la publication par l'[[UNESCO]] d'[[enluminure]]s, progressivement des expositions sont organisées dans différentes villes, à [[Addis |
En raison du maintien de son indépendance et suite à la mauvaises expérience catholique au {{XVIIe}}<ref group="Note">Les [[Jésuites]] sont parvenus à convertir au [[catholicisme]] le souverain de l'époque, déclenchant une guerre civile</ref>, l'art éthiopien n'est que peu influencé par le monde occidental<ref name=Prunier255>Jacques Mercier (sous la dir. de Gérard Prunier), ''L'Éthiopie contemporaine'', édition Karthala, 2007, p. 255</ref>. En revanche, sa proximité avec le monde byzantin est perceptible dans l'art chrétien. Avant les années 1990, l'art éthiopien est relativement peu connu du grand public occidental<ref name=Prunier255/>. La première étude date de 1892 et la première expédition archéolique s'est effectuée en 1906<ref name=Prunier256>Jacques Mercier (sous la dir. de Gérard Prunier), ''L'Éthiopie contemporaine'', édition Karthala, 2007, p. 256</ref>. De nombreuses collections privées et des librairies ont gardé inconnu l'art éthiopien. Sa reconnaissance internationale débute en 1960, avec la publication par l'[[UNESCO]] d'[[enluminure]]s, progressivement des expositions sont organisées dans différentes villes, à [[Addis-Abeba]], [[Paris]] ou encore [[Baltimore]]<ref name=Prunier256/>. L'aspect le plus connu demeure l'art chrétien, tandis que l'artisanat n'est que peu étudié<ref name=Prunier257>Jacques Mercier (sous la dir. de Gérard Prunier), ''L'Éthiopie contemporaine'', édition Karthala, 2007, p. 257</ref>. |
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==== L'art chrétien éthiopien ==== |
==== L'art chrétien éthiopien ==== |
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Les plus vielles peintures chrétiennes conservées sont des enluminures datant, environ, du {{VIIe}} ; les contacts entre le [[royaume d'Aksoum]] et le Moyen-Orient sont perceptibles à travers le style des œuvres<ref name=Prunier261>Jacques Mercier (sous la dir. de Gérard Prunier), ''L'Éthiopie contemporaine'', édition Karthala, 2007, p. 261</ref>. L'isolement du pays par rapport au reste du monde chrétien est visible dans les peintures des {{XIIe}}-{{XVe}} durant lesquels un véritable style éthiopien se développe. La première école picturale originale éthiopienne apparaît vers 1400, les peintres illustrent principalement des manuscrits<ref name=Prunier261/>. Outre l'architecture et la peinture, on retrouve un art des croix qui constitue « probablement la part la plus originale de l'art chrétien éthiopien »<ref name=Prunier259>Jacques Mercier (sous la dir. de Gérard Prunier), ''L'Éthiopie contemporaine'', édition Karthala, 2007, p. 259</ref>, note Jacques Mercier, historien de l'art. Cette orfèvrerie serait apparue durant les siècles de christianisation du pays, durant les {{Ve}}-{{VIe}} pour véritablement prospérer dès les {{Xe}}-{{XIIe}}. Les gravures sont géométriques, les sculptures anthropomorphes sont absentes et le Christ est parfois représenté<ref name=Prunier260>Jacques Mercier (sous la dir. de Gérard Prunier), ''L'Éthiopie contemporaine'', édition Karthala, 2007, p. 260</ref>. La diversité des styles, des tailles et des matériaux permet de retrouver des formes originales par rapports aux arts d'autres chrétientés<ref name=Prunier259/>. |
Les plus vielles peintures chrétiennes conservées sont des enluminures datant, environ, du {{VIIe}} ; les contacts entre le [[royaume d'Aksoum]] et le Moyen-Orient sont perceptibles à travers le style des œuvres<ref name=Prunier261>Jacques Mercier (sous la dir. de Gérard Prunier), ''L'Éthiopie contemporaine'', édition Karthala, 2007, p. 261</ref>. L'isolement du pays par rapport au reste du monde chrétien est visible dans les peintures des {{XIIe}}-{{XVe}} durant lesquels un véritable style éthiopien se développe. La première école picturale originale éthiopienne apparaît vers 1400, les peintres illustrent principalement des manuscrits<ref name=Prunier261/>. Outre l'architecture et la peinture, on retrouve un art des croix qui constitue « probablement la part la plus originale de l'art chrétien éthiopien »<ref name=Prunier259>Jacques Mercier (sous la dir. de Gérard Prunier), ''L'Éthiopie contemporaine'', édition Karthala, 2007, p. 259</ref>, note Jacques Mercier, historien de l'art. Cette orfèvrerie serait apparue durant les siècles de christianisation du pays, durant les {{Ve}}-{{VIe}} pour véritablement prospérer dès les {{Xe}}-{{XIIe}}. Les gravures sont géométriques, les sculptures anthropomorphes sont absentes et le Christ est parfois représenté<ref name=Prunier260>Jacques Mercier (sous la dir. de Gérard Prunier), ''L'Éthiopie contemporaine'', édition Karthala, 2007, p. 260</ref>. La diversité des styles, des tailles et des matériaux permet de retrouver des formes originales par rapports aux arts d'autres chrétientés<ref name=Prunier259/>. |
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==== Artisanat et art corporel==== |
==== Artisanat et art corporel ==== |
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[[Fichier:Hall of Africa 04.JPG|thumb|upright=1|right|Le bouclier, un objet de guerre souvent travaillé par les artisans éthiopiens.]] |
[[Fichier:Hall of Africa 04.JPG|thumb|upright=1|right|Le bouclier, un objet de guerre souvent travaillé par les artisans éthiopiens.]] |
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Contrairement à l'art chrétien, les objets artisanaux de la vie quotidienne conservés ne dépassent pas {{num|200}} ans<ref name=Prunier257/>. Les différents artisanats se sont développés en fonction des aires culturelles, définies par rapport aux systèmes agraires. Ainsi dans le sud-ouest, notamment dans l'aire horticole, on retrouve du mobilier [[monoxyle]], des tables et des sièges, ceux-ci étant particulièrement travaillés<ref name=Prunier257/>. La culture régionale du [[café]] explique le développement d'un artisanat prévu à cet effet, comme les plateaux recevant des tasses ou encore les cafetières. L'appuie-tête constitue un objet important de l'artisanat éthiopien ; son usage s'est répandu vers du sud vers le nord à partir du {{XVIIe}}<ref name=Prunier257/>. Ils sont souvent monoxyles mais peuvent être constitués de deux pièces. |
Contrairement à l'art chrétien, les objets artisanaux de la vie quotidienne conservés ne dépassent pas {{num|200}} ans<ref name=Prunier257/>. Les différents artisanats se sont développés en fonction des aires culturelles, définies par rapport aux systèmes agraires. Ainsi dans le sud-ouest, notamment dans l'aire horticole, on retrouve du mobilier [[monoxyle]], des tables et des sièges, ceux-ci étant particulièrement travaillés<ref name=Prunier257/>. La culture régionale du [[café]] explique le développement d'un artisanat prévu à cet effet, comme les plateaux recevant des tasses ou encore les cafetières. L'appuie-tête constitue un objet important de l'artisanat éthiopien ; son usage s'est répandu vers du sud vers le nord à partir du {{XVIIe}}<ref name=Prunier257/>. Ils sont souvent monoxyles mais peuvent être constitués de deux pièces. |
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La poterie, d'une « extraordinaire diversité »<ref name=Prunier257/>, est de grande qualité surtout dans les régions du [[Tigré|Tegré]], du [[Hararghe|Harer]], de l'[[Illubabor]], du Welayta et du Gayent<ref name=Prunier257/>. La bijouterie est toute aussi diverse, les Argobbas du Harerr ayant développé dans ce domaine un artisanat original. Toujours dans le Harer, on retrouve des vanneries colorées décorant l'intérieur de certaines maisons de la [[Harar|capitale régionale]]<ref name=Prunier258>Jacques Mercier (sous la dir. de Gérard Prunier), ''L'Éthiopie contemporaine'', édition Karthala, 2007, p. 258</ref>. Dans le passé, l'artisanat a touché l'armée puisque bouclier et matériel de guerre ont été travaillés. Dans le nord, les boucliers sont renforcés et décorés par des plaques en métal embossées<ref name=Prunier258/>.<br> |
La poterie, d'une « extraordinaire diversité »<ref name=Prunier257/>, est de grande qualité surtout dans les régions du [[Tigré|Tegré]], du [[Hararghe|Harer]], de l'[[Illubabor]], du Welayta et du Gayent<ref name=Prunier257/>. La bijouterie est toute aussi diverse, les Argobbas du Harerr ayant développé dans ce domaine un artisanat original. Toujours dans le Harer, on retrouve des vanneries colorées décorant l'intérieur de certaines maisons de la [[Harar|capitale régionale]]<ref name=Prunier258>Jacques Mercier (sous la dir. de Gérard Prunier), ''L'Éthiopie contemporaine'', édition Karthala, 2007, p. 258</ref>. Dans le passé, l'artisanat a touché l'armée puisque bouclier et matériel de guerre ont été travaillés. Dans le nord, les boucliers sont renforcés et décorés par des plaques en métal embossées<ref name=Prunier258/>.<br /> |
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Enfin, l'art éthiopien est également corporel. Au {{XVIIe}}, les chrétiennes donnent une grande importance à leur coiffure<ref name=Prunier258/> ; de nos jours, les femmes du [[Tigré|Tegré]] portent une coiffure bien distincte. Dans le sud, outre les coiffures d'argile des Nyangatom, on retrouve les perruques des [[Oromos]], parmi les plus célèbres, celles de la région de [[Jimma]]<ref name=Prunier258/>. Les tatouages sont également développés. Ils sont relativement discrets dans les populations rurales chrétiennes où les femmes se font parfois tatouer une croix sur le front. En revanche, ils sont bien plus visibles chez les [[Mursis]] qui se tatouent une partie importante du corps<ref name=Prunier258/>. |
Enfin, l'art éthiopien est également corporel. Au {{XVIIe}}, les chrétiennes donnent une grande importance à leur coiffure<ref name=Prunier258/> ; de nos jours, les femmes du [[Tigré|Tegré]] portent une coiffure bien distincte. Dans le sud, outre les coiffures d'argile des Nyangatom, on retrouve les perruques des [[Oromos]], parmi les plus célèbres, celles de la région de [[Jimma]]<ref name=Prunier258/>. Les tatouages sont également développés. Ils sont relativement discrets dans les populations rurales chrétiennes où les femmes se font parfois tatouer une croix sur le front. En revanche, ils sont bien plus visibles chez les [[Mursis]] qui se tatouent une partie importante du corps<ref name=Prunier258/>. |
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Durant l'antiquité éthiopienne, le [[guèze]] est une langue vivante, le [[langue grecque|grec]] est également parlé à la cour. Les premières inscriptions connues font état des campagnes royales, l'inscription d'[[Ezana]] constitue à cet égard la première historiographie officielle en Éthiopie. La Bible est traduite au {{Ve}} siècle à partir du grec ; le canon de la Bible éthiopienne contient plusieurs livres considérés comme apocryphes par d'autres Églises chrétiennes. De nombreux textes, comme le Qerillos (Cyrille), les Règles monastiques de saint Pacôme, [[Physiologos|Le Fisalgwos]] (« Le Physiologue ») et "bie'afe Mikaél" (« le livre des philosophes »)<ref>{{lire en ligne|lien=http://www.refer.sn/ethiopiques/imprimer-article.php3?id_article=1487}}</ref>, sont traduit tout en faisant simultanément l'objet, selon [[:en:Claude Sumner|Claude Sumner]], d'enrichissements typiquement éthiopiens. |
Durant l'antiquité éthiopienne, le [[guèze]] est une langue vivante, le [[langue grecque|grec]] est également parlé à la cour. Les premières inscriptions connues font état des campagnes royales, l'inscription d'[[Ezana]] constitue à cet égard la première historiographie officielle en Éthiopie. La Bible est traduite au {{Ve}} siècle à partir du grec ; le canon de la Bible éthiopienne contient plusieurs livres considérés comme apocryphes par d'autres Églises chrétiennes. De nombreux textes, comme le Qerillos (Cyrille), les Règles monastiques de saint Pacôme, [[Physiologos|Le Fisalgwos]] (« Le Physiologue ») et "bie'afe Mikaél" (« le livre des philosophes »)<ref>{{lire en ligne|lien=http://www.refer.sn/ethiopiques/imprimer-article.php3?id_article=1487}}</ref>, sont traduit tout en faisant simultanément l'objet, selon [[:en:Claude Sumner|Claude Sumner]], d'enrichissements typiquement éthiopiens. |
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À partir du {{XIIIe}} siècle, la puissance d'[[Axoum]] s'affaiblit et le ge'ez s'impose progressivement comme une langue savante de l'écrit face à l'amharique au cours de la période de la dynastie solomonide. Cette période marque le début d'une période intense de productivité littéraire guèze. Certains de ces textes font l'objet d'une traduction non plus du grec mais de l'arabe, bien que les œuvres originales étaient souvent coptes, syriaques ou grecques. La théologie et les pensées religieuses influencent les écrits. Les vies de saints et les récits de miracle sont nombreux. Parmi ces écrits ont peut relever notamment le [[Kebra Negest]] rédigé vers 1314 au cours du règne d'[[Amda Tsion]] (1314-1344), un des ouvrages majeurs de la littérature éthiopienne, évoquant la fondation de la [[dynastie salomonide]], le règne de [[David Ier d'Éthiopie|David Ier]] (1382-1413) |
À partir du {{XIIIe}} siècle, la puissance d'[[Axoum]] s'affaiblit et le ge'ez s'impose progressivement comme une langue savante de l'écrit face à l'amharique au cours de la période de la dynastie solomonide. Cette période marque le début d'une période intense de productivité littéraire guèze. Certains de ces textes font l'objet d'une traduction non plus du grec mais de l'arabe, bien que les œuvres originales étaient souvent coptes, syriaques ou grecques. La théologie et les pensées religieuses influencent les écrits. Les vies de saints et les récits de miracle sont nombreux. Parmi ces écrits ont peut relever notamment le [[Kebra Negest]] rédigé vers 1314 au cours du règne d'[[Amda Tsion]] (1314-1344), un des ouvrages majeurs de la littérature éthiopienne, évoquant la fondation de la [[dynastie salomonide]], le règne de [[David Ier d'Éthiopie|David Ier]] (1382-1413), ou encore celui de [[Zara Yacoub]] (1434-1468) auteur d'ouvrages principalement théologique dont le plus célèbre reste « ''le Livre de la Lumière'' ». |
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[[Fichier:Ethiopian Biblical Manuscript U.Oregon Museum Shelf Mark 10-844.jpg|thumb|left|Bible éthiopienne (Oregon Museum)]] |
[[Fichier:Ethiopian Biblical Manuscript U.Oregon Museum Shelf Mark 10-844.jpg|thumb|left|Bible éthiopienne (Oregon Museum)]] |
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De nouveaux genres poétiques apparaissent : les [[qené]]s, les deggwas (recueil d'hymnes religieux) mais aussi les malkes (portrait d'une personne chantée), généralement des stances, avec des rimes, d'environ 55 lignes, chacune adressée à un attribut moral ou physique du saint décrit. |
De nouveaux genres poétiques apparaissent : les [[qené]]s, les deggwas (recueil d'hymnes religieux) mais aussi les malkes (portrait d'une personne chantée), généralement des stances, avec des rimes, d'environ 55 lignes, chacune adressée à un attribut moral ou physique du saint décrit. |
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Le {{XVIe}} siècle qui voit se succéder les menaces contre pour l'[[Église orthodoxe éthiopienne]] sous la forme des invasions musulmanes d'[[Ahmed Gragne]] puis l'arrivée des missionnaires catholiques, constitue une période de renouveau littéraire, les écrits des chrétiens éthiopiens tentant d'affirmer la primauté de leurs croyances et de défendre la branche m[[Monophysisme|monophysite]] e de la foi chrétienne. |
Le {{XVIe}} siècle qui voit se succéder les menaces contre pour l'[[Église orthodoxe éthiopienne]] sous la forme des invasions musulmanes d'[[Ahmed Gragne]] puis l'arrivée des missionnaires catholiques, constitue une période de renouveau littéraire, les écrits des chrétiens éthiopiens tentant d'affirmer la primauté de leurs croyances et de défendre la branche m[[Monophysisme|monophysite]] e de la foi chrétienne. |
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La philosophie écrite éthiopienne, qui s'étend sur douze siècles de production littéraire<ref>Claude Sumner |
La philosophie écrite éthiopienne, qui s'étend sur douze siècles de production littéraire<ref>Claude Sumner, ''L'éthique en philosophie éthiopienne : les normes de la moralité'', Éthiopiques n°36, 1{{er}} semestre 1984 - vol. 2 n°1 {{lire en ligne|lien=http://www.refer.sn/ethiopiques/article.php3?id_article=978}}</ref>, se développe également à cette époque sous forme d'œuvres uniquement éthiopiennes, notamment La Vie et les maximes de Skendes, le Traité de Zera yacob (Hatata) ainsi que celui de son élève Walda Heymat. Dans son traité écrit au {{s-|XVII|e}}, Zara Yacoub développe notamment une philosophie rationaliste, en adoptant une positionnement critique sur le discours religieux soulignant le rôle de la Raison<ref>{{en}} Teodros Kiros, ''Explorations in African Political Thought'', Ch.5: Zara Yacob A 17th ethiopian founder of modernity in Africa, New Political science Reader {{lire en ligne|lien=http://www.bu.edu/wcp/Papers/Afri/AfriKiro.htm}}</ref>. Au {{XVIIe}}, l'établissement de la cour de [[Fazilidas]] dans le [[Fasil Ghebi]], l'enceinte fortifiée de [[Gonder]], voit se développer les genres culturels éthiopiens, la poésie éthiopienne se développe à cette époque, parallèlement à la musique et à la danse<ref>« ''Éthiopie : l'Empire mythique'' » Olivier Bourguet, 2006</ref>. |
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===== La littérature amharique ===== |
===== La littérature amharique ===== |
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[[Image:MJS 090214 2880p.JPG|thumb|right|[[Mahmoud Ahmed]], accompagné du [[Either/Orchestra]] à l'[[Université de Denver]] en {{date||février|2009}}]] |
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{{article détaillé|Musique éthiopienne}} |
{{article détaillé|Musique éthiopienne}} |
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[[Fichier:Mulatu Astatke1.jpg|thumb|left|[[Mulatu Astatke]], créateur de l'[[éthio-jazz]]]] |
[[Fichier:Mulatu Astatke1.jpg|thumb|left|[[Mulatu Astatke]], créateur de l'[[éthio-jazz]]]] |
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Un des ingrédients principaux est le [[bérbéré]] ([[piment]] rouge, ''capsicum frutescens''). Le nom s'applique également à un mélange d'[[épice]]s parmi lesquelles le piment (séché) à proprement parler, mais aussi de l'ail, du [[gingembre]], des oignons rouges, de la graine de rue, de la [[cardamome]], des [[clou de girofle|clous de girofle]] ou encore de la [[cannelle (écorce)|cannelle]]. |
Un des ingrédients principaux est le [[bérbéré]] ([[piment]] rouge, ''capsicum frutescens''). Le nom s'applique également à un mélange d'[[épice]]s parmi lesquelles le piment (séché) à proprement parler, mais aussi de l'ail, du [[gingembre]], des oignons rouges, de la graine de rue, de la [[cardamome]], des [[clou de girofle|clous de girofle]] ou encore de la [[cannelle (écorce)|cannelle]]. |
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La variété des [[climat]]s éthiopiens permet de faire pousser un grand nombre de [[légume]]s et de [[féculent]]s : le [[Millet (graminée)|millet]] (''eragrostis abyssinica'', ''tef'' en éthiopien) surtout, mais aussi du [[maïs]], de l'[[orge]], des [[Lentille cultivée| |
La variété des [[climat]]s éthiopiens permet de faire pousser un grand nombre de [[légume]]s et de [[féculent]]s : le [[Millet (graminée)|millet]] (''eragrostis abyssinica'', ''tef'' en éthiopien) surtout, mais aussi du [[maïs]], de l'[[orge]], des [[Lentille cultivée|lentilles]], des pois cassés, différentes sortes de [[haricot]]s, des graines oléagineuses comme le Niger (''guizotia abyssinica'') ou le [[lin cultivé|lin]], des [[oignon]]s, de l'[[ail cultivé|ail]] ou encore de la [[coriandre]], qui constituent autant d'élément de base pour les différentes sauces accompagnant l'injera. |
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[[Fichier:Bouffe-abyssinienne-img 1828.jpg|thumb|left|Tebs accompagné de [[T'edj]]]] |
[[Fichier:Bouffe-abyssinienne-img 1828.jpg|thumb|left|Tebs accompagné de [[T'edj]]]] |
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==== Sport ==== |
==== Sport ==== |
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{{article détaillé|Sport en Éthiopie}} |
{{article détaillé|Sport en Éthiopie}} |
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[[Fichier:Kenenisa Bekele - Smiling.jpg|thumb|[[Kenenisa Bekele]] à la [[Golden League]], Paris, 2006]] |
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[[Fichier:Osaka07 D8A W5000M winner celebrating.jpg|thumb|[[Meseret Defar]] championne olympique du [[5 000 mètres]] aux [[championnats du monde d'athlétisme 2007|Championnats du monde d'athlétisme à Osaka, 2007]]]] |
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Le [[football]] reste un sport populaire en Éthiopie, même si l'[[équipe d'Éthiopie de football]] n'obtient pas des résultats très probants. Au niveau national, il existe deux principales compétitions, le [[championnat d'Éthiopie de football]] et la [[coupe d'Éthiopie de football]]. Le pays dispose de plusieurs clubs parmi lesquels on peut citer l'[[EEPCO]], l'[[Ethiopian Coffee]] et le [[Saint-George SA]]. |
Le [[football]] reste un sport populaire en Éthiopie, même si l'[[équipe d'Éthiopie de football]] n'obtient pas des résultats très probants. Au niveau national, il existe deux principales compétitions, le [[championnat d'Éthiopie de football]] et la [[coupe d'Éthiopie de football]]. Le pays dispose de plusieurs clubs parmi lesquels on peut citer l'[[EEPCO]], l'[[Ethiopian Coffee]] et le [[Saint-George SA]]. |
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Sur le continent africain, la [[Fédération d'Éthiopie de football]] fait partie de la [[Confédération africaine de football]]. Le pays a accueilli la [[Coupe d'Afrique des nations|CAN]] en 1962, année où elle remporte le championnat, en 1968 et en 1976. L'Éthiopie participe à la [[Coupe CECAFA des nations]] qu'elle a organisé en 1987, 2001, 2004 et 2006, et qu'elle a remporté en 1987, 2001, 2004 et 2005. Les clubs éthiopiens sont en revanche beaucoup moins performants dans le cadre de la [[Coupe Kagame Inter-Club]] qu'ils n'ont jamais remporté. Si le pays a accueilli une fois en 2001 la [[Coupe d'Afrique des nations junior]], elle ne s'est jamais illustrée dans cette compétition. Au niveau international, l'Éthiopie est 123{{ème}} du [[classement mondial de la FIFA]] en avril 2010 ; elle n'est jamais parvenue à se qualifier pour la phase finale de la [[Coupe du monde de la FIFA|coupe du monde]]. |
Sur le continent africain, la [[Fédération d'Éthiopie de football]] fait partie de la [[Confédération africaine de football]]. Le pays a accueilli la [[Coupe d'Afrique des nations|CAN]] en 1962, année où elle remporte le championnat, en 1968 et en 1976. L'Éthiopie participe à la [[Coupe CECAFA des nations]] qu'elle a organisé en 1987, 2001, 2004 et 2006, et qu'elle a remporté en 1987, 2001, 2004 et 2005. Les clubs éthiopiens sont en revanche beaucoup moins performants dans le cadre de la [[Coupe Kagame Inter-Club]] qu'ils n'ont jamais remporté. Si le pays a accueilli une fois en 2001 la [[Coupe d'Afrique des nations junior]], elle ne s'est jamais illustrée dans cette compétition. Au niveau international, l'Éthiopie est 123{{ème}} du [[classement mondial de la FIFA]] en avril 2010 ; elle n'est jamais parvenue à se qualifier pour la phase finale de la [[Coupe du monde de la FIFA|coupe du monde]]. |
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[[Fichier:Mens 10000m final sydney olympics 2000.jpg|thumb|left|[[Haile Gebreselassie]] et [[Course de fond|coureurs de fond]] éthiopiens à la finale du [[10 000 mètres]] aux [[Jeux olympiques d'été de 2000|Jeux olympiques de Sydney, 2000]]]] |
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L'[[athlétisme]] est également populaire en Éthiopie qui a remporté de nombreuses distinctions au sein des compétitions internationales. Parmi les Éthiopiens ayant dominé les courses de fonds au niveau mondial, ces dernières années, on note particulièrement [[Haile Gebreselassie]], champion du monde et champion olympique, qui a établi plus de vingt nouveaux [[record du monde|records du monde]] et détient à ce jour en 2010 le record mondial du [[marathon]]. [[Kenenisa Bekele]], champion du monde de cross country et double champion olympique à Pékin, qui détient à ce jour en 2010 les records du monde du [[5 000 mètres]] et du [[10 000 mètres]]. Chez les femmes, [[Tirunesh Dibaba]], double championne olympique à Pékin, est détentrice du record du [[5 000 mètres]]. [[Meseret Defar]] réalise quant à elle la deuxième meilleure performance mondiale dans la même discipline<ref>[http://www.iaaf.org/athletes/athlete=181712/BioPopUp.html Tirunesh Dibaba]</ref>{{,}}<ref>[http://www.iaaf.org/athletes/athlete%3D171229/ La légende éthiopienne Meseret Defar]</ref>{{,}}<ref>[http://english.people.com.cn/90001/90779/6219195.html Meseret Defar remporte la médaille d'or à tous les jeux africains]</ref>. |
L'[[athlétisme]] est également populaire en Éthiopie qui a remporté de nombreuses distinctions au sein des compétitions internationales. Parmi les Éthiopiens ayant dominé les courses de fonds au niveau mondial, ces dernières années, on note particulièrement [[Haile Gebreselassie]], champion du monde et champion olympique, qui a établi plus de vingt nouveaux [[record du monde|records du monde]] et détient à ce jour en 2010 le record mondial du [[marathon]]. [[Kenenisa Bekele]], champion du monde de cross country et double champion olympique à Pékin, qui détient à ce jour en 2010 les records du monde du [[5 000 mètres]] et du [[10 000 mètres]]. Chez les femmes, [[Tirunesh Dibaba]], double championne olympique à Pékin, est détentrice du record du [[5 000 mètres]]. [[Meseret Defar]] réalise quant à elle la deuxième meilleure performance mondiale dans la même discipline<ref>[http://www.iaaf.org/athletes/athlete=181712/BioPopUp.html Tirunesh Dibaba]</ref>{{,}}<ref>[http://www.iaaf.org/athletes/athlete%3D171229/ La légende éthiopienne Meseret Defar]</ref>{{,}}<ref>[http://english.people.com.cn/90001/90779/6219195.html Meseret Defar remporte la médaille d'or à tous les jeux africains]</ref>. |
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Le [[calendrier éthiopien]] est comme les [[calendrier julien]], [[calendrier copte|copte]] et de [[Calendrier de l'Égypte antique|de l'Égypte antique]], structuré sous la forme de douze mois lunaires de trente jours chacun complété d'un treizième de cinq ou six [[Jour épagomène|jours épagomènes]]. Le nouvel an éthiopien, ''[[enqoutatash]]'' (እንቁጣጣሽ), le 1{{er}} du mois de ''meskerem''(መስከረም), correspond au 11 septembre du [[calendrier julien]] lorsque le sixième jour est ajouté, correspondant, dans le [[calendrier grégorien]], aux 11 et 12 septembre pour les années allant de 1901 à 2099. Pour l'indication des années, l'origine du calendrier, qui fixe la date de l'[[Incarnation (christianisme)]] de [[Jésus de Nazareth|Jésus]], correspond au 25 mars de l'an 9 dans le [[calendrier julien]]. Elle correspond à l'indication donnée par Anianus d'Alexandrie au {{Ier siècle}} et diffère en cela de celle de sa modification introduite par [[Denys le Petit]] au début du {{Ve siècle}} qui a été retenue pour le [[calendrier grégorien]]. La première année civile débuta donc le 29 août de l'an 8 du [[calendrier julien]], ce qui entraîne un décalage de huit ans avec le [[comput]] grégorien du 1{{er}} janvier au 10 septembre puis un décalage de sept ans pour le reste de l'année grégorienne. L'entrée dans le troisième millénaire a ainsi été fêté à une date correspondant au 11 septembre 2007 du [[calendrier grégorien]]. |
Le [[calendrier éthiopien]] est comme les [[calendrier julien]], [[calendrier copte|copte]] et de [[Calendrier de l'Égypte antique|de l'Égypte antique]], structuré sous la forme de douze mois lunaires de trente jours chacun complété d'un treizième de cinq ou six [[Jour épagomène|jours épagomènes]]. Le nouvel an éthiopien, ''[[enqoutatash]]'' (እንቁጣጣሽ), le 1{{er}} du mois de ''meskerem''(መስከረም), correspond au 11 septembre du [[calendrier julien]] lorsque le sixième jour est ajouté, correspondant, dans le [[calendrier grégorien]], aux 11 et 12 septembre pour les années allant de 1901 à 2099. Pour l'indication des années, l'origine du calendrier, qui fixe la date de l'[[Incarnation (christianisme)]] de [[Jésus de Nazareth|Jésus]], correspond au 25 mars de l'an 9 dans le [[calendrier julien]]. Elle correspond à l'indication donnée par Anianus d'Alexandrie au {{Ier siècle}} et diffère en cela de celle de sa modification introduite par [[Denys le Petit]] au début du {{Ve siècle}} qui a été retenue pour le [[calendrier grégorien]]. La première année civile débuta donc le 29 août de l'an 8 du [[calendrier julien]], ce qui entraîne un décalage de huit ans avec le [[comput]] grégorien du 1{{er}} janvier au 10 septembre puis un décalage de sept ans pour le reste de l'année grégorienne. L'entrée dans le troisième millénaire a ainsi été fêté à une date correspondant au 11 septembre 2007 du [[calendrier grégorien]]. |
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Les mois du [[calendrier |
Les mois du [[calendrier éthiopien]] sont indiqués dans le tableau suivant. |
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Le décomptage des heures s'effectue de manière distincte de celle communément employée dans le reste du monde. Celui-ci s'effectue sur la base de deux cycles de deux fois douze heures à partir du coucher du Soleil. Les distinctifs ''« ke qenou »'' (« de la journée ») et ''« ke meshetou »'' (« de la soirée ») sont l'équivalent des « A.M. » et « P.M. » dans le système américain. |
Le décomptage des heures s'effectue de manière distincte de celle communément employée dans le reste du monde. Celui-ci s'effectue sur la base de deux cycles de deux fois douze heures à partir du coucher du Soleil. Les distinctifs ''« ke qenou »'' (« de la journée ») et ''« ke meshetou »'' (« de la soirée ») sont l'équivalent des « A.M. » et « P.M. » dans le système américain. |
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La proximité de l'[[Équateur |
La proximité de l'[[Équateur (ligne équinoxiale)|équateur]] (latitude {{Unité|9|°}}03' Nord et longitude {{Unité|38|°}}42' Est pour [[Addis-Abeba]]), rend en effet minime la variation du la durée du jour, restant à peu près constante de 6h à 18h (12h-12h en Éthiopie) au cours de l'année. Ainsi, à {{nobr|6 h 00}, heure solaire locale, il est {{nobr|12 h 00}} heures à Addis Abeba ; à {{nobr|19 h 00}}, il est {{nobr|13 h 00}} à Addis Abeba et à {{nobr|17 h 00}} de l'après-midi, il est {{nobr|23 h 00}}. |
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{| class="wikitable centre" width="100%" style="text-align:center; background:#E1F7E6; float:center;margin:0 0 1em 1em; font-size:90%;" |
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==== Fêtes et jours fériés ==== |
==== Fêtes et jours fériés ==== |
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[[Image: |
[[Image:Gondar Fasiladas Bath Timket.jpg|thumb|right|''Célébration de [[Timqet]] à [[Gonder]]'']] |
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[[Image:Meskal square.JPG|thumb|right|''Célébration de [[Mesqel]] sur [[Mesqel adebabay]], [[Addis-Abeba]]'']] |
[[Image:Meskal square.JPG|thumb|right|''Célébration de [[Mesqel]] sur [[Mesqel adebabay]], [[Addis-Abeba]]'']] |
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{| border="2" cellpadding="4" cellspacing="0" style="margin: 1em 1em 1em 0; border: 1px #aaa solid; border-collapse: collapse; font-size: 95%;" align="center" |
{| border="2" cellpadding="4" cellspacing="0" style="margin: 1em 1em 1em 0; border: 1px #aaa solid; border-collapse: collapse; font-size: 95%;" align="center" |
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| 6 ou 7 janvier |
| 6 ou 7 janvier |
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| <font size=+1">ገናልደት</font> (''[[Genna|Genna/Ledet]]'') |
| <font size=+1">ገናልደት</font> (''[[Genna|Genna/Ledet]]'') |
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| [[Noël]] [[Église |
| [[Noël]] [[Église éthiopienne orthodoxe|orthodoxe]] |
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| Naissance de [[Jésus de Nazareth|Jésus-Christ]] |
| Naissance de [[Jésus de Nazareth|Jésus-Christ]] |
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| 21 avril |
| 21 avril |
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| <font size=+1">ስቅለት</font> (''Seqlet'') |
| <font size=+1">ስቅለት</font> (''Seqlet'') |
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| [[Vendredi saint]] [[Église |
| [[Vendredi saint]] [[Église éthiopienne orthodoxe|orthodoxe]] |
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| Variable. La date était pour l'année 2006 |
| Variable. La date était pour l'année 2006 |
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| 23 avril |
| 23 avril |
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| <font size=+1">ፋሲካ</font> (''Fasika'') |
| <font size=+1">ፋሲካ</font> (''Fasika'') |
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| [[Pâques]] [[Église |
| [[Pâques]] [[Église éthiopienne orthodoxe|orthodoxe]] |
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| Variable. La date était pour l'année 2006 |
| Variable. La date était pour l'année 2006 |
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|<font size=+1"> ቡሄ</font> (''[[Buhe]]'') |
|<font size=+1"> ቡሄ</font> (''[[Buhe]]'') |
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| [[Transfiguration |
| [[Transfiguration (christianisme)|Transfiguration]] de Jésus-Christ |
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{{Article détaillé|Conseil des Représentants des Peuples|Conseil de la fédération (Éthiopie)}} |
{{Article détaillé|Conseil des Représentants des Peuples|Conseil de la fédération (Éthiopie)}} |
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Le [[Conseil des Représentants des Peuples]] détient le [[pouvoir législatif]] dans les limites fixées par la Constitution à l'article 55<ref>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A055_ Article 55 de la Constitution éthiopienne]</ref>. Les compétences du Conseil touche aussi bien des domaines fiscaux et budgétaires que des questions pénales ou encore d'administration. Ses membres sont élus pour un mandat de cinq ans, au suffrage universel direct<ref name=constitution54>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A054_ Article 54 de la Constitution éthiopienne]</ref>. Des 550 sièges, 20 sont réservés à des « Nationalités et Peuples » minoritaires<ref name=constitution54/>. Les lois adoptées sont soumises au Président chargé de leur promulgation<ref>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A057_ Article 57 de la Constitution éthiopienne]</ref>. Les membres du Conseil doivent également désigner au sein du parti ou de la coalition majoritaire, le Premier ministre. Celui-ci peut dissoudre le Conseil afin d'organiser de nouvelles élections<ref>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A060_ Article 60 de la Constitution éthiopienne]</ref>.<br> |
Le [[Conseil des Représentants des Peuples]] détient le [[pouvoir législatif]] dans les limites fixées par la Constitution à l'article 55<ref>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A055_ Article 55 de la Constitution éthiopienne]</ref>. Les compétences du Conseil touche aussi bien des domaines fiscaux et budgétaires que des questions pénales ou encore d'administration. Ses membres sont élus pour un mandat de cinq ans, au suffrage universel direct<ref name=constitution54>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A054_ Article 54 de la Constitution éthiopienne]</ref>. Des 550 sièges, 20 sont réservés à des « Nationalités et Peuples » minoritaires<ref name=constitution54/>. Les lois adoptées sont soumises au Président chargé de leur promulgation<ref>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A057_ Article 57 de la Constitution éthiopienne]</ref>. Les membres du Conseil doivent également désigner au sein du parti ou de la coalition majoritaire, le Premier ministre. Celui-ci peut dissoudre le Conseil afin d'organiser de nouvelles élections<ref>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A060_ Article 60 de la Constitution éthiopienne]</ref>.<br /> |
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Le [[Conseil de |
Le [[Conseil de la fédération (Éthiopie)|Conseil de la fédération]] est une institution particulière du système politique éthiopien. Il a le pouvoir d'interpréter la Constitution et de régler les questions relatives aux droits des « Nations, Nationalités et Peuples »<ref name=constitution62>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A062_ Article 62 de la Constitution éthiopienne]</ref>. Il résout les différends entre diverses [[Régions d'Éthiopie|régions]] et doit empêcher celles-ci de mettre en danger l'ordre constitutionnel<ref name=constitution62/>. Ses membres sont élus au [[Suffrage universel#Suffrage universel direct et indirect|suffrage indirect]] par les conseils régionaux bien que ceux-ci peuvent organiser un suffrage direct permettant à la population de s'exprimer<ref name=constitution61>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A061_ Article 61 de la Constitution éthiopienne]</ref>. Chaque « Nation, Nationalité et Peuple » doit être représenté par au moins un membre<ref name=constitution61/>. À chaque million d'habitants additionnel, un membre en plus de ce peuple est autorisé à siéger<ref name=constitution61/>. |
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{{Article détaillé|Système judiciaire éthiopien|Conseil constitutionnel (Éthiopie)}} |
{{Article détaillé|Système judiciaire éthiopien|Conseil constitutionnel (Éthiopie)}} |
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Le [[pouvoir judiciaire]] est constitutionnellement indépendant<ref name=constitution78>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A078_ Article 78 de la Constitution éthiopienne]</ref>. La [[Cour |
Le [[pouvoir judiciaire]] est constitutionnellement indépendant<ref name=constitution78>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A078_ Article 78 de la Constitution éthiopienne]</ref>. La [[Cour suprême fédérale (Éthiopie)|Cour suprême fédérale]] est la plus haute juridiction du pays. Elle prépare les budgets, soumis au [[Conseil des Représentants des Peuples]], prévus pour les cours fédérales. Elle constitue la juridiction d'appel de toutes les affaires traitées par la Haute Cour Fédérale ; celle-ci est compétente pour les affaires civiles portant sur des montants supérieurs à {{num|500000}} [[birr]]. Il existe également deux catégories de tribunaux régionaux : les cours de [[woreda]]s et ceux des [[awraja]]s. En plus des juridictions de droit commun, il existe des [[tribunaux militaires]], intégrés à la Cour suprême fédéral. L'État éthiopien donne aux musulmans du pays la possibilité de faire traiter les litiges de [[droit de la famille]] par des [[Tribunal islamique|tribunaux islamiques]].<br /> |
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La Cour suprême fédérale est associée au [[Conseil constitutionnel (Éthiopie)|conseil constitutionnel]]. En effet, le président et le vice-président de la Cour suprême fédérale sont également, respectivement, président et vice président du conseil constitutionnel<ref name=constitution82>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A082_ Article 82 de la Constitution éthiopienne]</ref>. Cet organe est chargé d'examiner les litiges d'ordre constitutionnel et de remettre ses recommandations au Conseil de la Fédération qui doit trancher<ref name=constitution84/>. S'il estime qu'une loi fédérale ou régionale est contraire à la Constitution, il étudie la norme mise en cause et soumet son jugement au Conseil de la Fédération pour une ultime décision<ref name=constitution84>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A084_ Article 84 de la Constitution éthiopienne]</ref>. |
La Cour suprême fédérale est associée au [[Conseil constitutionnel (Éthiopie)|conseil constitutionnel]]. En effet, le président et le vice-président de la Cour suprême fédérale sont également, respectivement, président et vice président du conseil constitutionnel<ref name=constitution82>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A082_ Article 82 de la Constitution éthiopienne]</ref>. Cet organe est chargé d'examiner les litiges d'ordre constitutionnel et de remettre ses recommandations au Conseil de la Fédération qui doit trancher<ref name=constitution84/>. S'il estime qu'une loi fédérale ou régionale est contraire à la Constitution, il étudie la norme mise en cause et soumet son jugement au Conseil de la Fédération pour une ultime décision<ref name=constitution84>{{en}}[http://www.servat.unibe.ch/icl/et00000_.html#A084_ Article 84 de la Constitution éthiopienne]</ref>. |
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Si depuis sa fondation l'État éthiopien entretient des relations diplomatiques avec d'autres pays, la création du Ministère des Affaires étrangères date de 1907<ref>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 109</ref>. La politique étrangère est élaborée par le Ministre des Affaires étrangères puis étudiée par le gouvernement. S'il est en accord, il autorise sa mise en application par le Ministre, supervisée par le Premier ministre<ref name=constitution74/>. Teferi Mekonnen, qui occupe le poste de 1917 à 1930, demeure un des plus importants ministres des Affaires étrangères. Durant les années 1920, il plaide en Éthiopie pour une plus grande ouverture sur le monde. Un de ses grands succès a été l'admission de son pays, en 1923, à la [[Société des Nations]]<ref name=Both76>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 76</ref>. L'année suivante, il rend visite à divers chefs d'États européens, devenant le premier ministre des affaires étrangères a pleinement s'impliquer dans les questions diplomatiques<ref name=Both76/>. À partir des années 1950, il renforce les liens avec plusieurs pays occidentaux et particulièrement les États-Unis, avec lesquels des accords militaires sont signés<ref>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 92</ref>. Le régime du Derg (1974 - 1991) constitute une sorte de parenthèse dans la diplomatie éthiopienne. L'idéologie socialiste et la violence du pouvoir amène le pays à être isolé tout en comptant sur l'appui de l'URSS. |
Si depuis sa fondation l'État éthiopien entretient des relations diplomatiques avec d'autres pays, la création du Ministère des Affaires étrangères date de 1907<ref>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 109</ref>. La politique étrangère est élaborée par le Ministre des Affaires étrangères puis étudiée par le gouvernement. S'il est en accord, il autorise sa mise en application par le Ministre, supervisée par le Premier ministre<ref name=constitution74/>. Teferi Mekonnen, qui occupe le poste de 1917 à 1930, demeure un des plus importants ministres des Affaires étrangères. Durant les années 1920, il plaide en Éthiopie pour une plus grande ouverture sur le monde. Un de ses grands succès a été l'admission de son pays, en 1923, à la [[Société des Nations]]<ref name=Both76>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 76</ref>. L'année suivante, il rend visite à divers chefs d'États européens, devenant le premier ministre des affaires étrangères a pleinement s'impliquer dans les questions diplomatiques<ref name=Both76/>. À partir des années 1950, il renforce les liens avec plusieurs pays occidentaux et particulièrement les États-Unis, avec lesquels des accords militaires sont signés<ref>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 92</ref>. Le régime du Derg (1974 - 1991) constitute une sorte de parenthèse dans la diplomatie éthiopienne. L'idéologie socialiste et la violence du pouvoir amène le pays à être isolé tout en comptant sur l'appui de l'URSS. |
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L'arrivée au pouvoir du [[Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien]] marque le début d'une nouvelle période dans la politique étrangère du pays dont l'image se normalise. L'Éthiopie reprend ses liens avec les États-Unis, la collaboration entre les deux États concernent entre autres la lutte contre le terrorisme dans la Corne de l'Afrique. Plus généralement, les relations sont bonnes avec la majorité des pays occidentaux et d'[[Afrique]] où l'Éthiopie a participé à diverses opérations de maintien de la paix<ref name=Both105>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 105</ref>. <br> |
L'arrivée au pouvoir du [[Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien]] marque le début d'une nouvelle période dans la politique étrangère du pays dont l'image se normalise. L'Éthiopie reprend ses liens avec les États-Unis, la collaboration entre les deux États concernent entre autres la lutte contre le terrorisme dans la Corne de l'Afrique. Plus généralement, les relations sont bonnes avec la majorité des pays occidentaux et d'[[Afrique]] où l'Éthiopie a participé à diverses opérations de maintien de la paix<ref name=Both105>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 105</ref>. <br /> |
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En revanche, les relations avec ses divers voisins peuvent être très cordiales ou mauvaises. L'Éthiopie entretient de bons rapports avec trois voisins : le [[Soudan]], [[Djibouti]] et le [[Kenya]], essentiellement commerciaux avec les deux premiers et plutôt historiques et géopolitiques avec le dernier. L'amélioration des relations avec le Soudan date du début des années 2000 avec les discussions concernant l'approvisionnement en pétrole de l'Éthiopie<ref name=Both105/>. Les rapports sont cordiaux avec Djibouti, dont le port de la capitale constitue le point d'entrée et de départ des produits commerciaux transportés par l'unique [[Chemin de fer djibouto-éthiopien|ligne ferroviaire]] d'Ethiopie<ref name=Both137>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 137</ref>. La question de l'accès à la mer est d'ailleurs un des facteurs déterminant les choix diplomatiques, le pays étant le seul de la région ne disposant d'aucun littoral. Les relations avec le Kenya sont particulièrement cordiales dès l'accès à l'indépendance du pays en 1960<ref name=Both140>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 142</ref>. Les deux chefs d'État, [[Haile Selassie I]] et [[Jomo Kenyatta]] sont proches ; en outre, les deux pays font face à la même menace : l'[[irrédentisme]] [[Somalis|somali]] visant à la constitution d'une [[Grande Somalie]]<ref name=Both140/>. |
En revanche, les relations avec ses divers voisins peuvent être très cordiales ou mauvaises. L'Éthiopie entretient de bons rapports avec trois voisins : le [[Soudan]], [[Djibouti]] et le [[Kenya]], essentiellement commerciaux avec les deux premiers et plutôt historiques et géopolitiques avec le dernier. L'amélioration des relations avec le Soudan date du début des années 2000 avec les discussions concernant l'approvisionnement en pétrole de l'Éthiopie<ref name=Both105/>. Les rapports sont cordiaux avec Djibouti, dont le port de la capitale constitue le point d'entrée et de départ des produits commerciaux transportés par l'unique [[Chemin de fer djibouto-éthiopien|ligne ferroviaire]] d'Ethiopie<ref name=Both137>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 137</ref>. La question de l'accès à la mer est d'ailleurs un des facteurs déterminant les choix diplomatiques, le pays étant le seul de la région ne disposant d'aucun littoral. Les relations avec le Kenya sont particulièrement cordiales dès l'accès à l'indépendance du pays en 1960<ref name=Both140>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 142</ref>. Les deux chefs d'État, [[Haile Selassie I]] et [[Jomo Kenyatta]] sont proches ; en outre, les deux pays font face à la même menace : l'[[irrédentisme]] [[Somalis|somali]] visant à la constitution d'une [[Grande Somalie]]<ref name=Both140/>. |
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L'Éthiopie prête en effet beaucoup d'attention à la Somalie ; les deux pays se sont affrontés durant une [[Guerre de l'Ogaden|guerre de 1977 à 1978]]<ref name=Both137/>. En outre, [[Mogadiscio]] a apporté son soutien à des mouvements rebelles [[Ogaden|ogadenis]] dès les années 1960. Toutefois, les rapports ont évolué puisque l'Éthiopie soutient le Gouvernement fédéral de transition face aux [[Union des tribunaux islamiques|Tribunaux islamiques]] allant même jusqu'à [[Guerre en Somalie (2006-2009)|intervenir militairement en Somalie]] de 2006 à 2009. En parallèle, Addis Abeba entretient de bon rapport avec le [[Somaliland]]. À nouveau la question de l'accès à la mer, notamment via les ports de [[Zeilah]] et [[Berbera]], est capitale ; l'Éthiopie voit dans la stabilité de cette région, un facteur positif pour le commerce. Le pays a perdu son accès à la mer depuis l'indépendance de l'Érythrée en 1993. Initiallement, les relations avec ce nouvel État sont bonnes, l'Éthiopie a d'ailleurs été le premier gouvernement à reconnaître l'indépendance de son ancienne province<ref name=Both142>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 142</ref>. À partir de 1997, la dégradation des rapports débouche l'année suiante sur une [[Guerre Érythrée-Éthiopie|guerre frontalière]] qui prend fin en 2000. Depuis, les rapports entre les deux États restent tendus<ref name=Both142/>. |
L'Éthiopie prête en effet beaucoup d'attention à la Somalie ; les deux pays se sont affrontés durant une [[Guerre de l'Ogaden|guerre de 1977 à 1978]]<ref name=Both137/>. En outre, [[Mogadiscio]] a apporté son soutien à des mouvements rebelles [[Ogaden|ogadenis]] dès les années 1960. Toutefois, les rapports ont évolué puisque l'Éthiopie soutient le Gouvernement fédéral de transition face aux [[Union des tribunaux islamiques|Tribunaux islamiques]] allant même jusqu'à [[Guerre en Somalie (2006-2009)|intervenir militairement en Somalie]] de 2006 à 2009. En parallèle, Addis Abeba entretient de bon rapport avec le [[Somaliland]]. À nouveau la question de l'accès à la mer, notamment via les ports de [[Zeilah]] et [[Berbera]], est capitale ; l'Éthiopie voit dans la stabilité de cette région, un facteur positif pour le commerce. Le pays a perdu son accès à la mer depuis l'indépendance de l'Érythrée en 1993. Initiallement, les relations avec ce nouvel État sont bonnes, l'Éthiopie a d'ailleurs été le premier gouvernement à reconnaître l'indépendance de son ancienne province<ref name=Both142>{{en}} Peter Both, ''International Relations Of Ethiopia: The Strategy Of A Developing State'', édition Authorhouse, 2004, p. 142</ref>. À partir de 1997, la dégradation des rapports débouche l'année suiante sur une [[Guerre Érythrée-Éthiopie|guerre frontalière]] qui prend fin en 2000. Depuis, les rapports entre les deux États restent tendus<ref name=Both142/>. |
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=== Système éducatif === |
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{{article détaillé|Éducation en Éthiopie}} |
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[[Fichier:Addis Abeba University (Sam Effron).jpg|thumb|right|L'[[Université d'Addis Abeba]], premier institut d'enseignement supérieur du pays, fondé par [[Haile Selassie I]].]] |
[[Fichier:Addis Abeba University (Sam Effron).jpg|thumb|right|L'[[Université d'Addis Abeba]], premier institut d'enseignement supérieur du pays, fondé par [[Haile Selassie I]].]] |
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L'éducation rencontre plusieurs problèmes en Éthiopie. La grande majorité de la population étant rurale, l'accès à une école publique peut s'avérer difficile. En outre, le manque d'effectif et de ressources dans les écoles publiques compliquent la tâche des enseignants. Ces problèmes sont inconnus dans les écoles privées payants, tendant à créer un système à deux niveaux. Néanmoins, la situation semble s'améliorer depuis les années 1990. Le nombre de femmes allant à l'école a doublé entre 1996 et 2000. En 2004, l'institut statistique de l'[[UNESCO]] ont montré que 44.6% des enseignants de primaire étaient des femmes et que 93,4% des filles étaient scolarisées dans l'enseignement primaire<ref name=UNESCO>[http://portal.unesco.org/education/en/ev.php-URL_ID=45302&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html "Revue de l'UNESCO"]</ref>. Durant la fin des années 1990, l'Éthiopie a formé environ {{num|7000}} enseignants chaque année. Dans l'éducation supérieur, il y a un peu plus de {{num|2200}} professeurs dont les deux tiers ont une maîtrise ou un doctorat, les autres ayant au moins le niveau baccalauréat. Il y a par ailleurs près de {{num|6000}} personnels administratifs dans l'enseignement supérieur qui passent 75% de leur temps à enseigner et se consacrent le reste du temps à des activités de recherche<ref name=embassy>[http://www.ethiopianembassy.org/education.shtml "Éducation en Éthiopie"] (site de l'ambassade d'Éthiopie)</ref>. |
L'éducation rencontre plusieurs problèmes en Éthiopie. La grande majorité de la population étant rurale, l'accès à une école publique peut s'avérer difficile. En outre, le manque d'effectif et de ressources dans les écoles publiques compliquent la tâche des enseignants. Ces problèmes sont inconnus dans les écoles privées payants, tendant à créer un système à deux niveaux. Néanmoins, la situation semble s'améliorer depuis les années 1990. Le nombre de femmes allant à l'école a doublé entre 1996 et 2000. En 2004, l'institut statistique de l'[[UNESCO]] ont montré que 44.6% des enseignants de primaire étaient des femmes et que 93,4% des filles étaient scolarisées dans l'enseignement primaire<ref name=UNESCO>[http://portal.unesco.org/education/en/ev.php-URL_ID=45302&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html "Revue de l'UNESCO"]</ref>. Durant la fin des années 1990, l'Éthiopie a formé environ {{num|7000}} enseignants chaque année. Dans l'éducation supérieur, il y a un peu plus de {{num|2200}} professeurs dont les deux tiers ont une maîtrise ou un doctorat, les autres ayant au moins le niveau baccalauréat. Il y a par ailleurs près de {{num|6000}} personnels administratifs dans l'enseignement supérieur qui passent 75% de leur temps à enseigner et se consacrent le reste du temps à des activités de recherche<ref name=embassy>[http://www.ethiopianembassy.org/education.shtml "Éducation en Éthiopie"] (site de l'ambassade d'Éthiopie)</ref>. |
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=== Système de santé === |
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{{article détaillé|Santé en Éthiopie}} |
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Selon les données de la [[Banque mondiale]], l'Éthiopie aurait {{num|1}} médecin pour {{formatnum:100000}} personnes<ref>[[British Broadcasting Corporation|BBC]], [[The World |
Selon les données de la [[Banque mondiale]], l'Éthiopie aurait {{num|1}} médecin pour {{formatnum:100000}} personnes<ref>[[British Broadcasting Corporation|BBC]], [[The World Today]], 24 juillet 2007</ref>. Toutefois, dans son rapport annuel 2006, l'[[Organisation mondiale de la santé]] évoque un chiffre de {{num|1936}} médecins, ce qui représenterait environ {{num|2,6}} médecins pour {{formatnum:100000}} personnes<ref>[http://www.who.int/whr/2006/annex/06_annex4_en.pdf Rapport annuel 2006 de l'OMS] (pdf)</ref>. |
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Les principaux problèmes de santé en Éthiopie sont liés aux maladies qui se transmettent essentiellement en raison des conditions sanitaires précaires et de la malnutrition. Ces problèmes sont accrus par le manque de main d'œuvre qualifiée et d'infrastructures de santé. Le pays compte {{num|119}} hôpitaux, dont {{num|12}} à [[Addis |
Les principaux problèmes de santé en Éthiopie sont liés aux maladies qui se transmettent essentiellement en raison des conditions sanitaires précaires et de la malnutrition. Ces problèmes sont accrus par le manque de main d'œuvre qualifiée et d'infrastructures de santé. Le pays compte {{num|119}} hôpitaux, dont {{num|12}} à [[Addis-Abeba]], et {{num|412}} centres de santé<ref>{{en} [http://www.etharc.org/publications/june2005whoestimate_eth.pdf Etharc.org - Éthiopie]</ref>.<br /> |
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L'Éthiopie a une moyenne d'[[espérance de vie humaine|espérance de vie]] de 45 ans. Le taux de mortalité infantile est relativement élevé avec environ 10 % d'enfants décédant au moment ou juste après leur naissance, chiffre auquel il faut ajouter les complications post-natales, comme les [[fistule]]s obstétriques, qui affectent de nombreuses femmes. Le [[Syndrome |
L'Éthiopie a une moyenne d'[[espérance de vie humaine|espérance de vie]] de 45 ans. Le taux de mortalité infantile est relativement élevé avec environ 10 % d'enfants décédant au moment ou juste après leur naissance, chiffre auquel il faut ajouter les complications post-natales, comme les [[fistule]]s obstétriques, qui affectent de nombreuses femmes. Le [[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]] est également très répandu dans le pays. |
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Le faible nombre de professionnels de santé disposant d'une formation médicale moderne et le manque de fonds accordés aux services médicaux, explique que beaucoup d'éthiopiens fassent encore appel aux guérisseurs traditionnels qui emploient des thérapies maison pour guérir les maux communs. Un nombre croissant de « faux guérisseurs » côtoie les véritables guérisseurs<ref>{{en}} Gérard Bodeker, ''Planning for Cost-effective Traditional Health Services'', International Symposium on Traditional Medicine, 11-13 septembre 2000.</ref> qui seuls connaissent véritablement les vertus curatives des plantes et minéraux. Le fort taux de chômage fait que de nombreux éthiopiens sont incapables de subvenir aux besoins de leur famille et donc encore moins capables d'acheter des médicaments. C'est principalement en raison du coût de la médecine moderne que la médecine traditionnelle continue à être la plus répandue. |
Le faible nombre de professionnels de santé disposant d'une formation médicale moderne et le manque de fonds accordés aux services médicaux, explique que beaucoup d'éthiopiens fassent encore appel aux guérisseurs traditionnels qui emploient des thérapies maison pour guérir les maux communs. Un nombre croissant de « faux guérisseurs » côtoie les véritables guérisseurs<ref>{{en}} Gérard Bodeker, ''Planning for Cost-effective Traditional Health Services'', International Symposium on Traditional Medicine, 11-13 septembre 2000.</ref> qui seuls connaissent véritablement les vertus curatives des plantes et minéraux. Le fort taux de chômage fait que de nombreux éthiopiens sont incapables de subvenir aux besoins de leur famille et donc encore moins capables d'acheter des médicaments. C'est principalement en raison du coût de la médecine moderne que la médecine traditionnelle continue à être la plus répandue. |
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== Économie == |
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{{Article détaillé|Économie de l'Éthiopie}} |
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===Ressources naturelles === |
=== Ressources naturelles === |
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D'une superficie de {{num|1,14}} millions de kilomètres carrés, l'Éthiopie dispose de 65% de [[terre arable|terres arables]]. Les {{num|14}} [[Cours d'eau d'Éthiopie|rivières]] importantes ou moyennes traversant le pays constituent par ailleurs des ressources en eau immenses<ref name=Olizane-58>Marc Aubert, Luigi Cantamesa, ''Éthiopie'', Guides Olizane, 3ème éd., 2000, pp. 58-65</ref>. Pour ses ressources animales estimées à {{num|27}} millions de [[bovin]]s, {{num|24}} millions d'[[ovin]]s et {{num|18}} millions de [[caprin]]s, l'Éthiopie se place au premier rang des pays africains et au dixième au niveau mondial<ref name=Olizane-58/>. La [[Déforestation en Éthiopie|déforestation]] s'est considérablement accrue au cours du {{XXe}} siècle et constitue un problème environnemental majeur : les forêts ne constituent plus que 3% du territoire en 2007, contre une estimation de 40% au siècle passé<ref name=Olizane-58/>. |
D'une superficie de {{num|1,14}} millions de kilomètres carrés, l'Éthiopie dispose de 65% de [[terre arable|terres arables]]. Les {{num|14}} [[Cours d'eau d'Éthiopie|rivières]] importantes ou moyennes traversant le pays constituent par ailleurs des ressources en eau immenses<ref name=Olizane-58>Marc Aubert, Luigi Cantamesa, ''Éthiopie'', Guides Olizane, 3ème éd., 2000, pp. 58-65</ref>. Pour ses ressources animales estimées à {{num|27}} millions de [[bovin]]s, {{num|24}} millions d'[[ovin]]s et {{num|18}} millions de [[caprin]]s, l'Éthiopie se place au premier rang des pays africains et au dixième au niveau mondial<ref name=Olizane-58/>. La [[Déforestation en Éthiopie|déforestation]] s'est considérablement accrue au cours du {{XXe}} siècle et constitue un problème environnemental majeur : les forêts ne constituent plus que 3% du territoire en 2007, contre une estimation de 40% au siècle passé<ref name=Olizane-58/>. |
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[[Fichier:OgadenBasinExplorationBlocks.png|thumb|right|Blocs ouverts à l'exploration pétrolière dans le bassin de l'[[Ogaden]] (les concessions accordées dans le nord, le centre et à l'ouest du pays ne sont pas représentées, voir la carte complète sur le site du ministère<ref name=MinistryPetroleum>''Petroleum of Ethiopia'', Site officiel du ministère éthiopien des Mines et de l'Énergie {{lire en ligne|lien=http://www.mome.gov.et/petroleum.html}}</ref>)]] |
[[Fichier:OgadenBasinExplorationBlocks.png|thumb|right|Blocs ouverts à l'exploration pétrolière dans le bassin de l'[[Ogaden]] (les concessions accordées dans le nord, le centre et à l'ouest du pays ne sont pas représentées, voir la carte complète sur le site du ministère<ref name=MinistryPetroleum>''Petroleum of Ethiopia'', Site officiel du ministère éthiopien des Mines et de l'Énergie {{lire en ligne|lien=http://www.mome.gov.et/petroleum.html}}</ref>)]] |
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Les ressources géologiques sont l'or ({{num|43}} millions de dollars de recettes d'exportations en 2009-10<ref> Les Afriques, ''« Ethiopie : 47 millions de revenus d'exportations d'or et de tantale »'', 9 Mars 2010{{lire en ligne|lien= http://www.lesafriques.com/ethiopie/ethiopie-47-millions-de-revenus-dexportations-dor-et-de-ta.html?Itemid=229?article=227820}}</ref>), le [[gaz naturel]], le fer, l'étain, la [[lignite]] et le [[potassium]]<ref name=Olizane-58/>. On trouve également des pierres [[gemme]]s ([[opale]]<ref>Opalinda.com, ''« Opales d'Éthiopie »'' {{lire en ligne|lien=http://www.opalinda.com/index.php/archived-files/56-ethiopianopal}} {{en}}{{lire en ligne|lien=http://www.crystalvine.co.uk/ethiopianopal.html}}</ref>, [[topaze]],[[olivine]], [[corindon]]), des métaux rares (notamment le [[tantale]] utilisé dans les produits électroniques grand public, pour un revenu de {{num|4}} millions en 2009-2010<ref>Les Afriques, ''Éthiopie : 47 millions de revenus d'exportations d'or et de tantale'', 9 Mars 2010 {{lire en ligne|lien=http://www.lesafriques.com/ethiopie/ethiopie-47-millions-de-revenus-dexportations-dor-et-de-ta.html?Itemid=229?article=227820}}</ref>) et des minerais industriels <ref>Site officiel du ministère éthiopien des Mines et de l'Énergie, ''Geology of Ethiopia'' {{lire en ligne|lien=http://www.mome.gov.et/Geology.html}}</ref>. L'Éthiopie dispose de {{num|5}} [[bassin sédimentaire|bassins sédimentaires]] potentiellement riches en [[hydrocarbure]]s : le bassin de l'[[Ogaden]], à [[Gambela]], le bassin de l'[[Omo]], Abay et dans le [[Tigré]]<ref>{{en}} Kaleyesus Bekele , ''Search for oil intensifies in Ogaden'', The Reporter, 19 Septembre 2009 {{lire en ligne|lien=http://en.ethiopianreporter.com/index.php?option=com_content&task=view&id=1648}}</ref>. Les explorations pétrolières en Éthiopie débutent en 2000 avec l'implantation de la compagnie américaine Hunt Oil<ref name=Oil_Ethiopia>{{en}} BusinessEthiopia , ''Ethiopia Expands Oil Exploration'', 23 février 2010{{lire en ligne|lien=http://www.newbusinessethiopia.com/index.php?option=com_content&view=article&id=91:ethiopia-expands-oil-exploration&catid=31:investement&Itemid=7}}</ref>. Le bassin de l'[[Ogaden]] a été divisé en 21 blocs<ref name=MinistryPetroleum/> dont les concessions ont été attribuées à différentes companies pétriolières ([[Petronas]] (Malaysie), Pexco Exploration ([[Pays |
Les ressources géologiques sont l'or ({{num|43}} millions de dollars de recettes d'exportations en 2009-10<ref> Les Afriques, ''« Ethiopie : 47 millions de revenus d'exportations d'or et de tantale »'', 9 Mars 2010{{lire en ligne|lien= http://www.lesafriques.com/ethiopie/ethiopie-47-millions-de-revenus-dexportations-dor-et-de-ta.html?Itemid=229?article=227820}}</ref>), le [[gaz naturel]], le fer, l'étain, la [[lignite]] et le [[potassium]]<ref name=Olizane-58/>. On trouve également des pierres [[gemme]]s ([[opale]]<ref>Opalinda.com, ''« Opales d'Éthiopie »'' {{lire en ligne|lien=http://www.opalinda.com/index.php/archived-files/56-ethiopianopal}} {{en}}{{lire en ligne|lien=http://www.crystalvine.co.uk/ethiopianopal.html}}</ref>, [[topaze]],[[olivine]], [[corindon]]), des métaux rares (notamment le [[tantale]] utilisé dans les produits électroniques grand public, pour un revenu de {{num|4}} millions en 2009-2010<ref>Les Afriques, ''Éthiopie : 47 millions de revenus d'exportations d'or et de tantale'', 9 Mars 2010 {{lire en ligne|lien=http://www.lesafriques.com/ethiopie/ethiopie-47-millions-de-revenus-dexportations-dor-et-de-ta.html?Itemid=229?article=227820}}</ref>) et des minerais industriels <ref>Site officiel du ministère éthiopien des Mines et de l'Énergie, ''Geology of Ethiopia'' {{lire en ligne|lien=http://www.mome.gov.et/Geology.html}}</ref>. L'Éthiopie dispose de {{num|5}} [[bassin sédimentaire|bassins sédimentaires]] potentiellement riches en [[hydrocarbure]]s : le bassin de l'[[Ogaden]], à [[Gambela]], le bassin de l'[[Omo]], Abay et dans le [[Tigré]]<ref>{{en}} Kaleyesus Bekele , ''Search for oil intensifies in Ogaden'', The Reporter, 19 Septembre 2009 {{lire en ligne|lien=http://en.ethiopianreporter.com/index.php?option=com_content&task=view&id=1648}}</ref>. Les explorations pétrolières en Éthiopie débutent en 2000 avec l'implantation de la compagnie américaine Hunt Oil<ref name=Oil_Ethiopia>{{en}} BusinessEthiopia , ''Ethiopia Expands Oil Exploration'', 23 février 2010{{lire en ligne|lien=http://www.newbusinessethiopia.com/index.php?option=com_content&view=article&id=91:ethiopia-expands-oil-exploration&catid=31:investement&Itemid=7}}</ref>. Le bassin de l'[[Ogaden]] a été divisé en 21 blocs<ref name=MinistryPetroleum/> dont les concessions ont été attribuées à différentes companies pétriolières ([[Petronas]] (Malaysie), Pexco Exploration ([[Pays-Bas]])<ref>''« New Company to Prospect for Oil in the Ogaden Basin »'', Sudan Vision, décembre 2003 {{lire en ligne|lien=http://www.sudanvisiondaily.com/modules.php?name=News&file=article&sid=9713}}</ref>, Lundin East Africa ([[Suède]])<ref> IHS, ''« Lundin Petroleum AB awarded two more Ogaden tracts – Ethiopia »'', 2006 {{lire en ligne|lien=http://energy.ihs.com/News/WW-News/news-2006/Lundin-Petroleum-AB-awarded-two-more-Ogaden-cotracts-Ethiopia.htm}}</ref>, South West Energy ([[Hong-Kong]])<ref>Site web de la compagnie pétrolière South West energy {{lire en ligne|lien=http://www.sw-oil-gas.com/ogaden_basin_overview.htm}}</ref>, et Afar Explorer ([[États-Unis]])<ref>{{en}} The Ethiopian Herald, ''« Five International Companies Engage in Petroleum Exploration and Development »'', Addis Ababa, 10 novembre 2006 {{lire en ligne|lien=http://www.ethio.nl/ethio_resources/oil_exploration1.html}}</ref>. |
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Des forages pétroliers sont également menés depuis 2004 dans la région de [[Gambela]] proche de la frontière du sud [[Soudan]] par des compagnies [[Canada|canadiennes]]<ref>Panafrican News Agency, ''« Ehiopia Explores Oil In The Gambella Region »'', 12 février 2001{{lire en ligne|lien=http://allafrica.com/stories/200102120007.html}}</ref>, [[chinois]]es <ref>« ''Chinese oil company starts drilling in Ethiopia'' », août 2006 {{lire en ligne|lien=http://www.focac.org/eng/zt/jmhz/t242425.htm}}</ref> et [[malaysie]]nne <ref>The Reporter, ''« Ethiopia; Petronas Starts Drilling Oil Exploration Well »'', mars 2007 {{lire en ligne|lien=http://www.benadir-watch.com/2007%20News/0310_Ethio_stealing_Gambella_oil.pdf}}</ref>. |
Des forages pétroliers sont également menés depuis 2004 dans la région de [[Gambela]] proche de la frontière du sud [[Soudan]] par des compagnies [[Canada|canadiennes]]<ref>Panafrican News Agency, ''« Ehiopia Explores Oil In The Gambella Region »'', 12 février 2001{{lire en ligne|lien=http://allafrica.com/stories/200102120007.html}}</ref>, [[chinois]]es <ref>« ''Chinese oil company starts drilling in Ethiopia'' », août 2006 {{lire en ligne|lien=http://www.focac.org/eng/zt/jmhz/t242425.htm}}</ref> et [[malaysie]]nne <ref>The Reporter, ''« Ethiopia; Petronas Starts Drilling Oil Exploration Well »'', mars 2007 {{lire en ligne|lien=http://www.benadir-watch.com/2007%20News/0310_Ethio_stealing_Gambella_oil.pdf}}</ref>. |
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Depuis 2007, le gouvernement prévoit d'étendre ces concessions dans des plateaux situés au centre du pays<ref>Africa Energy Intelligence, ''« Les Plateaux ouverts à l'exploration »'', - Edition française N° 562, 25 juillet 2007 {{lire en ligne|lien=http://www.africaintelligence.fr/LAE/petrole-gaz/2007/07/25/les-plateaux-ouverts-a-l-exploration%2C31464057-ART-login}}</ref>. On compte en 2009, 11 compagnies présentes dans le pays<ref name=Oil_Ethiopia/>. Au niveau des énergies fossiles, le ministère table sur un potentiel de 113 milliards de tonnes de gaz naturel et {{num|253}} milliards de tonnes de [[Schiste bitumineux|schistes bitumeux]]<ref name=Oil_Ethiopia/>. {{num|174}} licences d'explorations ont été accordées dans ce domaine, partagées entre des comapgnies étrangères (90 licences) et des [[coentreprise]]s entre investisseurs locaux et étrangers (84). À ce jour l'Éthiopie appartient aux pays non-producteurs de pétrole<ref name=Oil_Ethiopia/>. |
Depuis 2007, le gouvernement prévoit d'étendre ces concessions dans des plateaux situés au centre du pays<ref>Africa Energy Intelligence, ''« Les Plateaux ouverts à l'exploration »'', - Edition française N° 562, 25 juillet 2007 {{lire en ligne|lien=http://www.africaintelligence.fr/LAE/petrole-gaz/2007/07/25/les-plateaux-ouverts-a-l-exploration%2C31464057-ART-login}}</ref>. On compte en 2009, 11 compagnies présentes dans le pays<ref name=Oil_Ethiopia/>. Au niveau des énergies fossiles, le ministère table sur un potentiel de 113 milliards de tonnes de gaz naturel et {{num|253}} milliards de tonnes de [[Schiste bitumineux|schistes bitumeux]]<ref name=Oil_Ethiopia/>. {{num|174}} licences d'explorations ont été accordées dans ce domaine, partagées entre des comapgnies étrangères (90 licences) et des [[coentreprise]]s entre investisseurs locaux et étrangers (84). À ce jour l'Éthiopie appartient aux pays non-producteurs de pétrole<ref name=Oil_Ethiopia/>. |
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Ces exploitations font l'objet de vives tensions avec les populations locales, notamment le [[Front |
Ces exploitations font l'objet de vives tensions avec les populations locales, notamment le [[Front national de libération de l'Ogaden|mouvement séparatiste de l'Ogaden]] accusant le gouvernement éthiopien de défendre l'implantation de ces compagnies conduisant à des déforestations massive des zones pétrolifères, au déplacement des populations nomades et à la destruction d'un équilibre écologique fragile dans ces régions<ref> Communiqué de presse de l'ONLF, ''« Oil Exploration in the Ogaden »'', 3 juin 2009 {{lire en ligne|lien=http://www.ogaden.com/hornnews/ogaden/273.html}}</ref>. En 2007, un attentat contre une compagnie pétrolière chinoise fait {{num|74}} victimes<ref>Barry Malone, ''« Les rebelles éthiopiens menacent les compagnies pétrolières étrangères »'', Reuters, 03 juin 2009 {{lire en ligne|lien= http://www.reuters.com/article/idUSTRE5525OB20090603 }}</ref>. |
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=== Situation actuelle === |
=== Situation actuelle === |
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L'économie reste dominée par l'[[Agriculture de l'Éthiopie|agriculture]] (47% du PIB en 2006-07) qui occupe néanmoins une part décroissante relativement au PIB (56% en 1996-97). En volume le secteur montre un tau de croissance de 9,4% en 2006-07, principalement due à la forte progression (40%) des exportation de [[café]], la forte hausse du volume contrebalançant le repli du prix unitaire<ref name=PEA/>. |
L'économie reste dominée par l'[[Agriculture de l'Éthiopie|agriculture]] (47% du PIB en 2006-07) qui occupe néanmoins une part décroissante relativement au PIB (56% en 1996-97). En volume le secteur montre un tau de croissance de 9,4% en 2006-07, principalement due à la forte progression (40%) des exportation de [[café]], la forte hausse du volume contrebalançant le repli du prix unitaire<ref name=PEA/>. |
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La [[politique |
La [[politique monétaire]] suivie vise à maintenir la stabilité des prix, des taux de change et de protéger le système financier. La masse monétaire et le crédit se sont accrus de 19,7 et 23,1% resp. en 2006-07. Néanmoins, du fait de la forte hausse découlant des grands projets publiques et de la hausse des prix du carburants, le prix des denrées alimentaires et d'autres produits a subit une [[inflation]] de 18,9% en 2006-07. La Banque Nationale d'Éthiopie a réagit en freinant directement les prix des produits de première nécessité, en interdisant certaines exportations (maïs) et en distribuant des produits subventionnés aux populations pauvres (blé, huile) <ref name=PEA/>. |
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[[Image:Eth1 coffeelady.jpg|thumb|left|Jeune femme récoltant le [[café]] en Éthiopie]] |
[[Image:Eth1 coffeelady.jpg|thumb|left|Jeune femme récoltant le [[café]] en Éthiopie]] |
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Les [[exportation]]s ont suivi une progression de 18,05% en 2006-07, représentant un total de 1,2 milliard de dollars. Le [[café]] représente environ un tiers de celles-ci, suivi des [[oléagineux]]. Les exportations de viandes et de produits carnés sont en baisse, ceux de produits non agricoles comme les fleurs en forte hausse. Plus de la moitié de ces exportations sont destinées à des pays européens, un tiers à l'Asie (Arabie saoudite, Chine, Japon) et parmi les pays africains, on note principalement les pays limitrophes ([[Djibouti]], [[Somalie]] et [[Soudan]]) <ref name=PEA/>. |
Les [[exportation]]s ont suivi une progression de 18,05% en 2006-07, représentant un total de 1,2 milliard de dollars. Le [[café]] représente environ un tiers de celles-ci, suivi des [[oléagineux]]. Les exportations de viandes et de produits carnés sont en baisse, ceux de produits non agricoles comme les fleurs en forte hausse. Plus de la moitié de ces exportations sont destinées à des pays européens, un tiers à l'Asie (Arabie saoudite, Chine, Japon) et parmi les pays africains, on note principalement les pays limitrophes ([[Djibouti]], [[Somalie]] et [[Soudan]]) <ref name=PEA/>. |
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Les [[importation]]s ont suivi une progression de 11,6% s'établissant à {{num|5}} milliards de dollars. En forte hausse, celle-ci reflète l'essor du secteur industriel, notamment du [[BTP]]. Les biens d'équipements représentent un tiers du total de ces importations en 2006-07. Les trois cinquièmes des importations proviennent d'Asie (Arabie saoudite, Chine, Japon), plus d'un quart proviennent d'Europe, un dixième sont d'origine africaine<ref name=PEA/>. |
Les [[importation]]s ont suivi une progression de 11,6% s'établissant à {{num|5}} milliards de dollars. En forte hausse, celle-ci reflète l'essor du secteur industriel, notamment du [[BTP]]. Les biens d'équipements représentent un tiers du total de ces importations en 2006-07. Les trois cinquièmes des importations proviennent d'Asie (Arabie saoudite, Chine, Japon), plus d'un quart proviennent d'Europe, un dixième sont d'origine africaine<ref name=PEA/>. |
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La [[Dette du tiers monde|dette extérieure de l'Éthiopie]] s'établit à {{num|2,3}} milliards de dollars en 2006-07. Celle-ci est en net recul depuis 2005-06 ({{num|6}} milliards $) principalement du fait de l'initiative d'allègement de la [[dette multilatérale]] à l'égard des institutions financières internationales ([[Initiative pays pauvres très |
La [[Dette du tiers monde|dette extérieure de l'Éthiopie]] s'établit à {{num|2,3}} milliards de dollars en 2006-07. Celle-ci est en net recul depuis 2005-06 ({{num|6}} milliards $) principalement du fait de l'initiative d'allègement de la [[dette multilatérale]] à l'égard des institutions financières internationales ([[Initiative pays pauvres très endettés|Initiative PPTE]]). En 2007, le pays a également signé un accord d'annulation de la dette avec la Chine<ref name=PEA/>. |
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[[Image:Ethiopian Commercial Bank Addis Abeba.jpg|thumb|right|[[Banque Nationale d'Éthiopie]] à [[Addis-Abeba]]]] |
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Différents programme sont en cours afin de réduire la pauvreté, notamment le plan d'accélération du développement durable pour mettre un terme à la pauvreté (Pasdep –''Plan for Accelerated and Sustained Development to end Poverty''), qui couvre la période 2005/06-2009/10, le programme national de sécurité alimentaire (''National Food Security Program'') financé par les pouvoirs publics, et le filet de protection pour un niveau de production minimale (PSNP) financé par la Banque mondiale. Ce dernier vise à employer les pauvres à la construction d'infrastructures (routes entre autres) et distribuer de la nourriture gratuitement aux plus démunis. Selon le Pasped la pauvreté a reculé à 38,7% en 2005<ref name=PEA/>. Le [[chômage]] reste élevé (26%) et difficile a chiffré, il est estimé à 40% à [[Addis |
Différents programme sont en cours afin de réduire la pauvreté, notamment le plan d'accélération du développement durable pour mettre un terme à la pauvreté (Pasdep –''Plan for Accelerated and Sustained Development to end Poverty''), qui couvre la période 2005/06-2009/10, le programme national de sécurité alimentaire (''National Food Security Program'') financé par les pouvoirs publics, et le filet de protection pour un niveau de production minimale (PSNP) financé par la Banque mondiale. Ce dernier vise à employer les pauvres à la construction d'infrastructures (routes entre autres) et distribuer de la nourriture gratuitement aux plus démunis. Selon le Pasped la pauvreté a reculé à 38,7% en 2005<ref name=PEA/>. Le [[chômage]] reste élevé (26%) et difficile a chiffré, il est estimé à 40% à [[Addis-Abeba]]<ref name=PEA/>. |
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[[Image:Addis Abeba Wood Scaffold (Sam Effron).jpg|thumb|left|Échaffaudages en bambous à [[Addis-Abeba]]]] |
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Les résultats économiques en Éthiopie font l'objet d'interprétations variées aussi bien entre le gouvernement et l'opposition que des experts internationaux, lié au fait que les privatisations et les réformes structurelles recommandées par les [[institutions |
Les résultats économiques en Éthiopie font l'objet d'interprétations variées aussi bien entre le gouvernement et l'opposition que des experts internationaux, lié au fait que les privatisations et les réformes structurelles recommandées par les [[institutions financières internationales]] ne sont effectuées qu'avec modération par les autorités éthiopiennes. Ainsi l'[[OCDE]] note que « la privatisation joue un rôle clé dans les réformes lancées au milieu des années 90 ». Alors que le premier ministre éthiopien, [[Meles Zenawi]] dénonce dès 2003 des « pressions exercées par le [[Fonds Monétaire International]] sur le gouvernement pour vendre ses entreprises publiques, mais nous résisterons à ces mesures qui pourraient provoquer l'effondrement de notre économie »<ref>''« Ethiopia: Prime Minister Hits Out at IMF »'', BBC, 1er septembre 2003{{lire en ligne|lien=http://www.corpwatch.org/article.php?id=8308}}</ref>. Pour [[Joseph Stiglitz]], prix Nobel d'économie, l'Éthiopie est un exemple flagrant des dérives de la mondialisation, notant que les mesures préconisées par institutions financières internationales comme le FMI ont systématiquement freiné les progressions sociales<ref>Joseph E. Stiglitz, ''« FMI, la preuve par l'Éthiopie »'', Le Monde diplomatique, avril 2002 {{lire en ligne|lien=http://www.monde-diplomatique.fr/2002/04/STIGLITZ/16370}}</ref>. |
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Par ailleurs le rôle de ces institutions dans l'abandon de l'[[Accord |
Par ailleurs le rôle de ces institutions dans l'abandon de l'[[Accord International sur la Café]] en 1989, est vivement dénoncé par les [[altermondialiste]]s et les [[ONG]]s, cet abandon ayant conduit à la disparition de tous les outils de contrôle des prix par les pays producteurs soumis depuis aux [[Cours boursier|fluctuations boursières]]<ref>Léo Battino, ''« Les méfaits du libéralisme sur les marchés agricoles – Deux cas exemplaires : le cacao et le café »'', L'Harmattan, 2005, p. 11</ref>, et à une chute du prix de revient aux producteurs du café (divisé par deux entre 1988 et 2003)<ref>Léo Battino, ''« Les méfaits du libéralisme sur les marchés agricoles – Deux cas exemplaires : le cacao et le café »'', L'Harmattan, 2005, tableau p. 27</ref>Selon un rapport de l'ONG [[Oxfam]], « le café est une véritable mine d'or pour les torréfacteurs internationaux » tandis que les producteurs « ne reçoivent qu'environ 6 % de la valeur du paquet de café vendu dans les supermarchés et les épiceries »<ref> Dossier les nouvelles d'Addis, ''« Un café au goût d'injustice, Oxfam tire la sonnette d'alarme »'' {{lire en ligne|lien=http://www.lesnouvelles.org/P10_magazine/18_decouverte/18002_cafe/03_goutdinjustice.html}}</ref>. |
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En 2005 le documentaire [[:en:Black Gold (film)|''« Black Gold »'']] rend compte des conditions d'exploitation du café en Éthiopie par les [[multinationale]]s. Une polémique éclate entre l'Éthiopie et l'Association nationale de Café americaine (''National Coffee Association'') dirigée par [[Starbucks]] en 2007<ref> Stephan Faris, ''« Starbucks vs. Ethiopia »'', Fortune, CNN Money 26 février 2007 {{lire en ligne|lien=http://money.cnn.com/magazines/fortune/fortune_archive/2007/03/05/8401343/index.htm}}</ref>, cette dernière s'opposant à une procédure de labellisation du café dont la mise en place pourrait rapporter 88 millions de dollars par an à l'Éthiopie selon [[Oxfam]]<ref> Oxfam, ''« Starbucks opposes Ethiopia's plan to trademark specialty coffee names that could bring farmers an estimated $88 million annually »'', 25 octobre 2006 {{lire en ligne|lien=http://www.oxfam.org/en/news/pressreleases2006/pr061026_starbucks}}</ref>. |
En 2005 le documentaire [[:en:Black Gold (film)|''« Black Gold »'']] rend compte des conditions d'exploitation du café en Éthiopie par les [[multinationale]]s. Une polémique éclate entre l'Éthiopie et l'Association nationale de Café americaine (''National Coffee Association'') dirigée par [[Starbucks]] en 2007<ref> Stephan Faris, ''« Starbucks vs. Ethiopia »'', Fortune, CNN Money 26 février 2007 {{lire en ligne|lien=http://money.cnn.com/magazines/fortune/fortune_archive/2007/03/05/8401343/index.htm}}</ref>, cette dernière s'opposant à une procédure de labellisation du café dont la mise en place pourrait rapporter 88 millions de dollars par an à l'Éthiopie selon [[Oxfam]]<ref> Oxfam, ''« Starbucks opposes Ethiopia's plan to trademark specialty coffee names that could bring farmers an estimated $88 million annually »'', 25 octobre 2006 {{lire en ligne|lien=http://www.oxfam.org/en/news/pressreleases2006/pr061026_starbucks}}</ref>. |
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=== Organismes internationaux === |
=== Organismes internationaux === |
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[[Image:Africa-countries-COMESA.png|thumb|right|États membres du COMESA.]] |
[[Image:Africa-countries-COMESA.png|thumb|right|États membres du COMESA.]] |
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L'Éthiopie n'est pas membre de l'[[Organisation |
L'Éthiopie n'est pas membre de l'[[Organisation mondiale du commerce]] mais a néanmoins fait une demande d'entrée en février 2003<ref>État d'avancement de la candidature de l'Éthiopie à l'OMC, sur le site de l'OMC {{lire en ligne|lien= http://www.wto.org/french/theWTO_f/acc_f/a1_ethiopia_f.htm}}</ref>. Les différends avec l'organisme portent sur les pressions exercées par celui-ci afin d'obtenir la libéralisation des secteurs bancaires et télécommunications éthiopiens, ce à quoi le gouvernement s'est toujours opposé considérant qu'ils pourraient nuire aux récents progrès économiques<ref>{{en}} Barry Malone, ''Ethiopia not ready for WTO liberalisation steps'', Reuters, 25 novembre 2009 {{lire en ligne|lien= http://af.reuters.com/article/topNews/idAFJOE5AO0GL20091125?sp=true}}</ref>{{,}}<ref name="COMESA">{{en}} Fiche du COMESA 2007-08 sur l'Éthiopie, ''Perspectives régionales'' {{lire en ligne|lien=http://about.comesa.int/attachments/027_Ethiopia_country_profile.pdf}}</ref>. |
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Au niveau continental, l'Éthiopie est membre du [[Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique]] ''(NEPAD)'' dont [[Meles Zenawi]] est depuis Président du Comité des Chefs d'État et de Gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD<ref>{{lire en ligne|lien=http://www.the-voice.co.uk/content.php?show=10877}}</ref>. Au niveau régional, l'Éthiopie est membre du [[Marché commun de l'Afrique orientale et australe]] (''COMESA'') <ref>Site officiel de la COMESA {{lire en ligne|lien=http://www.comesa.int/}}</ref> (9,9% des exportations et 8% des importations en 2006) <ref name="COMESA"/>. Elle est également membre de son institution financière, la Banque de développement et du marché africain de l'Est et du Sud ([[:en:PTA Bank|Banque PTA]]) <ref>{{en}} Site official de la ''Eastern and Southern African Trade and Development Bank'' {{lire en ligne|lien=http://www.ptabank.org/}}</ref>{{,}}<ref name="COMESA"/>. |
Au niveau continental, l'Éthiopie est membre du [[Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique]] ''(NEPAD)'' dont [[Meles Zenawi]] est depuis Président du Comité des Chefs d'État et de Gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD<ref>{{lire en ligne|lien=http://www.the-voice.co.uk/content.php?show=10877}}</ref>. Au niveau régional, l'Éthiopie est membre du [[Marché commun de l'Afrique orientale et australe]] (''COMESA'') <ref>Site officiel de la COMESA {{lire en ligne|lien=http://www.comesa.int/}}</ref> (9,9% des exportations et 8% des importations en 2006) <ref name="COMESA"/>. Elle est également membre de son institution financière, la Banque de développement et du marché africain de l'Est et du Sud ([[:en:PTA Bank|Banque PTA]]) <ref>{{en}} Site official de la ''Eastern and Southern African Trade and Development Bank'' {{lire en ligne|lien=http://www.ptabank.org/}}</ref>{{,}}<ref name="COMESA"/>. |
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Malgré des ressources abondantes, le rapport 2008 de l'[[OCDE]] note que la distribution et la gestion de l'eau restent globalement inégales et inefficaces<ref name=PEA/>. |
Malgré des ressources abondantes, le rapport 2008 de l'[[OCDE]] note que la distribution et la gestion de l'eau restent globalement inégales et inefficaces<ref name=PEA/>. |
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===Infrastructures et télécommunications=== |
=== Infrastructures et télécommunications === |
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{{Article détaillé|Transport en Éthiopie}} |
{{Article détaillé|Transport en Éthiopie}} |
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L'Éthiopie dispose d'un [[réseau routier]] de {{Unité|37000|km}} en forte évolution. La proportion de routes en bonnes conditions est passé de 17% en 1997 à 49% en 2004<ref>International development association, « Improved roads in Ethiopia stimulate integration and markets », Mars 2007 sur le site de la banque mondiale {{lire en ligne|lien=http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/EXTABOUTUS/IDA/0,,contentMDK:21275250~menuPK:3266877~pagePK:51236175~piPK:437394~theSitePK:73154,00.html}}</ref>. |
L'Éthiopie dispose d'un [[réseau routier]] de {{Unité|37000|km}} en forte évolution. La proportion de routes en bonnes conditions est passé de 17% en 1997 à 49% en 2004<ref>International development association, « Improved roads in Ethiopia stimulate integration and markets », Mars 2007 sur le site de la banque mondiale {{lire en ligne|lien=http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/EXTABOUTUS/IDA/0,,contentMDK:21275250~menuPK:3266877~pagePK:51236175~piPK:437394~theSitePK:73154,00.html}}</ref>. |
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Le [[Chemin de |
Le [[Chemin de fer djibouto-éthiopien|chemin de fer]] ({{Unité|681|km}}) est présent depuis le début du {{XXe}} siècle en Éthiopie lorsque [[Menelik II]] accorde un contrat à la Compagnie du chemin de fer de Franco-Ethiopien afin de relier [[Djibouti]] à [[Addis-Abeba]]<ref>Jean-Pierre CROZET , « Le chemin de fer franco-éthiopien de 1900 à 1980, de Djibouti )à Addis Abeba » {{lire en ligne|lien=http://www.train-franco-ethiopien.com/index.html}}</ref>. Rebaptisé Chemin de fer Djibouto-Ethiopien en 1981, des négociation sont en cours en février 2010 avec une compagnie indienne afin d'améliorer et d'accroître les capacités de la liaison<ref>Thaindian news, « Ethiopia seeks India's help in rail link with Djibouti », 1{{er}} février 2010{{lire en ligne|lien=http://www.thaindian.com/newsportal/business/ethiopia-seeks-indias-help-in-rail-link-with-djibouti_100312932.html}}</ref>. |
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[[Image:Boeing737ET-ANB.jpg|thumb|right|[[Boeing 737]] d'[[Ethiopian |
[[Image:Boeing737ET-ANB.jpg|thumb|right|[[Boeing 737]] d'[[Ethiopian Airlines]]]] |
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L'Éthiopie dispose de {{num|56}} [[Liste des |
L'Éthiopie dispose de {{num|56}} [[Liste des aéroports éthiopiens|aéroports]]<ref>Aéroports d'Éthiopie sur Mapsofworld.com {{lire en ligne|lien=http://www.mapsofworld.com/international-airports/africa/ethiopia.html}}</ref> dont {{num|13}} avec des pistes goudronnées<ref>Aéroports en Éthiopie sur Worldaerodata.com {{lire en ligne|lien=http://worldaerodata.com/countries/Ethiopia.php}}</ref>. Créé en 1951 avec une aide américaine en échange d'une base militaire accordée pour la [[guerre de Corée]]<ref>Berhanou Abebe, ''« Histoire de l'Éthiopie d'Axoum à la révolution'', Edition Maisonneuve & Larose, 1998, p. 200-201</ref>, la compagnie [[Ethiopian Airlines]] a depuis reçu de nombreux prix internationaux<ref> « Ethiopian Airlines sweeps five Awards in 2009 », Sudan Tribune, 3 décembre 2009 {{lire en ligne|lien= http://www.sudantribune.com/spip.php?article33318}}</ref>. |
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Les infrastructures de télécommunications de l'Éthiopie comptent en 2007 parmi les moins développées au monde pour la [[téléphonie fixe]] et [[téléphonie mobile|mobile]]. Néanmoins le pays est considérée en 2007 comme l'un des pays investissant le plus massivement dans les technologies d'informations et de communications, relativement à son PNB<ref>{{en}} Hayal Alemayehu, ''Ethiopia Among Countries Highly Investing in ICT'', The Reporter, Addis Ababa, 25 Aout 2007 {{lire en ligne|lien=http://allafrica.com/stories/200708250044.html}}</ref>. On dénombre environ cinq lignes pour {{formatnum:1000}} habitants en 2007. Cependant les réseaux s'étendent. Suite à une forte progression, le nombre d'abonnés à la téléphonie fixe passait à {{formatnum:740257}} en 2005-06 ({{formatnum:610347}} en 2004-05) , le nombre d'usagers de la téléphonie mobile avaient plus que doublé durant l'année 2006 atteignant {{formatnum:866700}} abonnés (contre {{formatnum:410000}} en 2004-05) <ref name=PEA/>. Le pays comptait {{num|3168000}} d'abonnés à la téléphonie mobile et {{formatnum:360000}} usagers d'internet en 2009<ref name="CIA_WF2009"/>. L'entreprise de télécommunications d'État Ethiopian Telecommunication Corporation a notamment raccordé plus de {{num|600}}} lycées à [[Internet]], et lancé le réseau Agri-net, qui connecte plus de {{num|50}} centres de recherche agronomique dans le pays<ref name=PEA/>. |
Les infrastructures de télécommunications de l'Éthiopie comptent en 2007 parmi les moins développées au monde pour la [[téléphonie fixe]] et [[téléphonie mobile|mobile]]. Néanmoins le pays est considérée en 2007 comme l'un des pays investissant le plus massivement dans les technologies d'informations et de communications, relativement à son PNB<ref>{{en}} Hayal Alemayehu, ''Ethiopia Among Countries Highly Investing in ICT'', The Reporter, Addis Ababa, 25 Aout 2007 {{lire en ligne|lien=http://allafrica.com/stories/200708250044.html}}</ref>. On dénombre environ cinq lignes pour {{formatnum:1000}} habitants en 2007. Cependant les réseaux s'étendent. Suite à une forte progression, le nombre d'abonnés à la téléphonie fixe passait à {{formatnum:740257}} en 2005-06 ({{formatnum:610347}} en 2004-05) , le nombre d'usagers de la téléphonie mobile avaient plus que doublé durant l'année 2006 atteignant {{formatnum:866700}} abonnés (contre {{formatnum:410000}} en 2004-05) <ref name=PEA/>. Le pays comptait {{num|3168000}} d'abonnés à la téléphonie mobile et {{formatnum:360000}} usagers d'internet en 2009<ref name="CIA_WF2009"/>. L'entreprise de télécommunications d'État Ethiopian Telecommunication Corporation a notamment raccordé plus de {{num|600}}} lycées à [[Internet]], et lancé le réseau Agri-net, qui connecte plus de {{num|50}} centres de recherche agronomique dans le pays<ref name=PEA/>. |
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* {{fr}} Berhanou Abebe, {{Google Books|iPPOqqHz2AwC|Histoire de l'Éthiopie d'Axoum à la révolution}}, Paris, Maisonneuve & Larose, coll. « Monde africain », 1998, 238 pages {{ISBN|2-7068-1340-7}} {{Plume}} |
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Version du 30 avril 2010 à 16:35
République fédérale démocratique d’Éthiopie
(am) የኢትዮጵያ ፌዴራላዊ ዲሞክራሲያዊ ሪፐብሊክ Écouter
(am) YeItyopya Fédéralawi Dimokrasiyawi Ripeblik
Drapeau de l'Éthiopie |
Armoiries de l'Éthiopie |
Hymne | Wedefit Gesgeshi Woude Enat Ityopya |
---|
Forme de l'État | République fédérale |
---|---|
Président - Premier ministre |
Girma Wolde-Giorgis Meles Zenawi |
Langues officielles | Amharique |
Capitale |
Addis-Abeba 9°01′N, 38°44′E |
Plus grande ville | Addis-Abeba |
---|---|
Superficie totale |
1 127 127 km2 (classé 27e) |
Superficie en eau | 0,7 % |
Fuseau horaire | UTC +3 |
|
|
Royaume de D'mt | VIIIe av. J-C |
Gentilé | Éthiopiens, Éthiopiennes |
---|---|
Population totale (2009) |
85 237 338 hab. (classé 14e) |
Densité | 70 hab./km2 |
PIB nominal (2009) | $33,92 milliards (81e) |
---|---|
PIB (PPA) (2009) | $75.91 milliards (77e) |
Monnaie |
Birr (ETB ) |
IDH (2007) | 0,414 (moyen-faible ; 171e) |
---|
Domaine Internet | .et |
---|---|
Indicatif téléphonique | +251 |
Organisations internationales | IGAD, UA, ONU |
L'Éthiopie (ge'ez: ኢትዮጵያ, Écouter), officiellement la République fédérale démocratique d’Éthiopie (amharique: የኢትዮጵያ ፌዴራላዊ ዲሞክራሲያዊ ሪፐብሊክ, YeItyopya Fédéralawi Dimokrasiyawi Ripeblik, Écouter, est un État indépendant situé dans la Corne de l'Afrique. Unique pays de la région sans accès à la mer, l'Éthiopie partage ses frontières avec la Somalie, le Soudan, le Kenya, la République de Djibouti et l'Érythrée.
Deuxième pays d'Afrique par sa population, l'Éthiopie est le dixième pays du continent par sa superficie. Essentiellement constitué de hauts plateaux, s'étendant de la dépression de Danakil à −120 m jusqu'aux sommets enneigés du mont Ras Dashan à 4 543 m, le pays possède un environnement très diversifié traversé par six zones climatiques. La capitale Addis-Abeba, située à 2 400 m d'altitude, est la quatrième capitale la plus élevée au monde.
Considérée comme le berceau de l'humanité, lieu de la découverte de Lucy, l'Éthiopie est avec le Tchad et le Kenya, l'un des pays où l'on retrouve les plus anciens hominidés, et depuis 2003, celui où ont été découverts les plus anciens spécimens d'Homo sapiens. La civilisation éthiopienne est l'une des plus anciennes, le prophète mésopotamien Mani citant au IIIe siècle le Royaume d'Aksoum parmi les quatre plus importantes puissances au monde. Au sein de l'Afrique, l'Éthiopie se caractérise comme l'une des seules nations à avoir conservé sa souveraineté pendant le démembrement de l’Afrique au XIXe siècle.
L'Éthiopie est, après l'Arménie, la deuxième plus ancienne nation chrétienne au monde, maintenant cette tradition depuis 330. C'est parallèlement un pays ayant accueilli les premiers musulmans persécutés en Arabie, aujourd'hui l'islam est très présent dans les régions Afar, Oromo et Somali. Harar est par ailleurs considérée, par les musulmans éthiopiens, comme une ville sainte de l'islam. On note aussi des populations juives (les Falachas) et animistes. L'Éthiopie est aujourd'hui un pays constitutionnellement laïc[1] où toutes les croyances coexistent.
Sur le plan international, l'Éthiopie était membre de la Société des Nations en 1923, signataire de la Déclaration des Nations unies dès 1942 et un des 51 États membres fondateurs de l'ONU. Addis-Abeba est aujourd'hui le siège de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et de l'Union africaine.
Toponymie
L'origine du nom « Éthiopie » demeure incertaine. Son usage attesté le plus ancien remonte aux épopées d'Homère ; le mot apparaît deux fois dans l’Iliade et trois fois dans l’Odyssée. Son utilisation pour désigner spécifiquement le royaume d'Aksoum apparaît pour la première fois au IVe siècle sur l'inscription d'Ezana[2] qui traduit Habachat par Aithiops (Αἰθίοψ) en grec ancien[3], signifiant « au visage brûlé[4] ». Selon La Chronique des rois d'Aksoum, un manuscrit ge'ez du XVIIe siècle, le nom « Éthiopie » est dérivé d'Ityopp'is, un fils de Koush inconnu de la Bible qui, selon la légende, aurait fondé la ville d'Aksoum. Pline l'Ancien[5] affirme de la même façon que le nom du pays est dérivé d'un dénommé « Aethiops, fils de Vulcain »[Note 1]. La tombe d'Ityopis est encore visible près d'Aksoum[6].
En France, et plus généralement hors de l'Éthiopie, le pays a historiquement été connu sous le nom d'Abyssinie, de l'arabe Habachyî signifiant « Abyssin »[7]erreur du modèle {{langue}} : texte absent, issu de l'éthiosémitique Habeshat. Ce dernier terme est aussi l'origine du terme Habesha, désignant de nos jours l'ensemble des Éthiopiens et des Érythréens bien qu'à strictement parler, il fait référence aux populations tegrées et amharas. L'arabe moderne utilise encore le mot Al-Habacha[8] ou le mot Ithyûbyâ[9] pour désigner l'Éthiopie.
Histoire
L'Éthiopie est l'État indépendant le plus vieux d'Afrique, né il y a près de 3 000 ans. L'Histoire de cet État débute vers le VIIIe siècle av. J.-C. avec la formation du royaume D'mt, depuis divers régimes se sont succédé: le Royaume d'Aksoum, l'Empire d'Éthiopie, le gouvernement du Derg, la République populaire démocratique d'Éthiopie et l'actuelle République fédérale démocratique d'Éthiopie.
Préhistoire et antiquité
Considérée comme l'un des berceaux de l'humanité[10], l'Éthiopie est l'une des plus anciennes zones de peuplement humain. Les premières traces d'hominidés remontent à 3 ou 4 millions d'années. L'apparition de l'homo erectus et de l'homo sapiens dans la région se situe entre 1,7 million et 200 000 ans avant notre ère. Il existe assez peu de données sur l'Éthiopie sous l'antiquité qui semble avoir fait partie du pays de Pount (-3000 - -1000).
Le royaume D'mt (IIIe – Ve siècle av. J.-C.) est généralement considéré comme la première forme organisée d'un État éthiopien. Très peu de traces archéologiques ont subsisté de ce royaume qui aurait eu des relations très étroites avec le royaume sabéen au Yémen. Certains historiens modernes considèrent pourtant que la civilisation D'mt est indigène et qu'elle n'aurait subi que peu d'influence sabéenne ; d'autres estiment qu'elle serait un mélange entre la culture sabéenne dominante et une culture indigène[12],[13]. Après la chute du royaume de D'mt au Ve siècle av. J.-C., divers royaumes ont dominé la région jusqu'à l'émergence, au Ier siècle av. J.-C., du royaume d'Aksoum, premier empire important de l'Histoire éthiopienne.
Le royaume d'Aksoum constitue le premier grand État connu d'Afrique, sa capitale, Aksoum, est une ville cosmopolite où vivent des Juifs, des Grecs et des populations d'Arabie du Sud. Situé au bord de la mer Rouge, le royaume propsère grâce à l'exportation de produits primaires, se développe autour du commerce et commence à contrôler les principales routes maritimes passant par la région[14]. Il s'étend sur les territoires de l'actuelle nord de l'Éthiopie, de l'Érythrée, du Yémen, du sud de l'Arabie saoudite, du nord de Djibouti et du nord Soudan. L'élément caractéristique du royaume est la pratique de l'écriture avec le développement de l'alphabet éthiopien[14]. Un autre élément important du royaume aksoumit et le conversion d'Ezana au christianisme, vers 330, qui devient la religion officielle[15]. Celle-ci est progressivement adoptée par la population locale majoritairement juive et païenne[15]. Vers la fin du VIe, les gouverneurs aksoumites et les garnisons militaires installées en Arabie méridionale sont expulsées par les forces locales avec le soutien des Perses[16]. Son déclin se poursuit avec l'expansion de l'Islam vers la moitié du VIe qui menace l'hégémonie maritime d'Aksoum[16]. La destruction par les Arabes du port d'Adulis affectent les revenus de l'État, déstabilise l'autorité du royaume et aggrave les troubles internes[16]. Coupé du monde chrétien, le royaume se replie vers les hauts plateaux. Le manque de sécurité rend les routes caravanières impraticables, l'accès à la mer est toujours plus compliqué et les ressources naturelles s'épuisent[17]. tous ces facteurs contribuent à la chute d'Aksoum et au déplacement du pouvoir politique éthiopien vers le sud[17].
Le Moyen Âge éthiopien
Les Zagwés et la restauration salomonide
Vers 990, l'Empire d'Éthiopie va progressivement remplacer le royaume aksoumite. En raison de la progression de l'Islam depuis les côtes, l'Ethiopie s'est repliée vers l'intérieur des terres ; la domination sur le centre du pays mène à l'affrontement entre divers prétendants[18]. Vers 1140[18], les Zagwés, une famille du Lasta, arrive au pouvoir. Elle domine initiallement la partie septentrionale de sa province d'origine mais à partir du début du XIIIe, elle étend son contrôle sur le Tegré, le Bégemeder et l'actuel Wello[19]. La structure féodale de l'Empire offre aux seigneurs régionaux une relative autonomie[19]. Le souverain le plus célèbre est Gebre Mesqel qui ordonne, à , la construction d'un ensemble d'églises taillées dans la roche[19]. Le soutien de l'Église éthiopienne orthodoxe assure aux Zagwés leur suprématie[20].
En 1270, le dernier souverain zagwé, Yetbarek, est renversé par Yekouno Amlak. L'arrivée au pouvoir de ce dernier marque la restauration de la dynastie salomonide qui régne de manière presque continue jusqu'en 1974[21]. Pendant presque trois siècles, le pays vit une période de développement culturel, administratif, d'extension territoriale et de guerres contre les sultanats musulmans voisins installés au nord et au sud de l'Éthiopie chrétienne[22]. Cette phase de l'Histoire éthiopienne est parfois surnommée l'« Âge d'or de la dynastie salomonide». Amda Syon I mène les premières grandes conquêtes territoriales durant les trentes années de son règne (1314 - 1344)[23] ; une expansion consolidée par Dawit I et Yeshaq I de la fin du XIVe au début du XVe[24].
En addition à ses succès militaires, l'Éthiopie connaît une phase de développement du christianisme orthodoxe et de la littérature nationale. Dans ce domaine Zara Yaqob semble être le souverain emblématique. Durant son règne de 1436 à 1468, il convertit les païens du Damot et du Godjam et participe aux débats théologiques[25]. Il est également un grand auteur, son oeuvre la plus connue demeure le Metsehafe Berhan (« Livre de la Lumière »)[26]. Durant ces siècles, diverses réformes administratives et financières réorganisent l'Empire. Un des éléments caratérstiques de cette période est le déplacement continu de la capitale, plus précisément de la cour. La majorité des souverains ont recours à cette pratique qui leur permet aussi bien de rester en contact avec les différents gouverneurs régionaux, que d'assurer le contrôle du territoire éthiopien[27].
Guerre, troubles et déstabilisation de l'autorité impériale
Cette phase de prospérité et de développement s'achève au début du XVIe, sous Lebne Dengel. Les troubles économiques et la forte poussée démographique dans les sultanats islamiques conduisent, en 1527, à l'éclatement d'une guerre entre des forces musulmanes menées par Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi, dit Ahmed « Gragne » (gaucher en amharique) et l'Empire chrétien éthiopien[28]. Soutenues par les Ottomans, les troupes d'Ahmed remportent une série de victoires et en 1535, l'Empire éthiopien semble sur le point de s'effondrer[29]. Néanmoins, le cours du conflit va changer à partir de 1541, avec l'arrivée des Portugais auxquels Lebne Dengel a fait appel. Le 21 février 1543, à l'issue de la bataille de Wayna Daga, Ahmed est tué et son armée défaite, laissant derrière lui un pays en ruine et fragilisé[30].
Face à la faiblesse de l'Empire, les Oromos vont migrer du Balé et du Sidamo, vers le nord, le centre et l'ouest de l'Éthiopie ; ces mouvements de population vont durer trois décennies de 1550 à 1580[30]. La fragilité de l'Éthiopie a encouragé la venue des jésuites. Au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, ceux-ci parviennent à imposer le catholicisme au souverain Sousnéyos qui se convertit en 1621[31]. Les protestations s'en suivant se transforment en une véritable guerre civile et Sousnéyos abdique le 14 juin 1632, en faveur de son fils Fasilides[32].
En 1632, le nouveau souverain fonde Gonder où il fait construire un château[33]. La nouvelle ville devient la capitale du pays ainsi qu'un important centre religieux et commercial. En 1633, Fasilides expulse les jésuites[34] et, comme ses successeurs, il cherche à renforcer la sécurité du royaume. L'année 1632 marque le début de la période gonderienne (du nom de la capitale) qui prend fin en 1769 et pendant laquelle les divisions doctrinales de l'Église, la percée de l'Islam et la lutte contre les offensives oromos conduisent vers un effondrement annoncé[33]. Au cours de la première moitié du XVIII, la stagnation économique et la déstabilisation de l'autorité impériale poussent les seigneurs locaux à prendre toujours plus de pouvoirs[33].
En janvier 1769, avec le meurtre du souverain Iyoas Ier par Ras Mikael Sehul, débute le Zemene Mesafent (en français : « l'Ère des Princes »)[35]. Jusqu'en 1855, une série de souverains aux pouvoirs limités règnent à Gonder[36]. Durant ce siècle d'instabilité, les véritables détenteurs du pouvoir sont les maires de palais et les seigneurs locaux, souvent des Oromos. Le Zemene Mesafent constitue une phase de stagnation économique, les innovations étant dissuadées par les guerres incessantes[37]. La population éthiopienne a particulièrement souffert durant cette période et au cours des années 1830, une ancienne prophétie ressurgit selon laquelle un souverain nommé Téwodros arrivera au pouvoir, instaurera un règne juste et assurera la paix au pays[38]. Vers la moitié du XIXe, les exploits militaires d'un jeune Kassa Hailou semblent annoncer l'avènement de ce monarque tant attendu.
Centralisation et indépendance : la construction de l'État éthiopien moderne
L'Empire éthiopien face aux menaces étrangères
De 1855 au début du XXe, l'Éthiopie est mené par trois souverains importants. Le premier est Téwodros II dont le couronnement en 1855 en tant que Negusse Negest de l'Empire marque la fin définitive du Zemene Mesafent et le début de l'histoire moderne du pays[39]. Le nouveau souverain, premier véritable modernisateur, lance un processus d'unification et de centralisation qui prend fin en 1974, avec la chute de Haile Selassie I. Néanmoins, les réticences des gouverneurs locaux devant les mesures adoptées et les différends diplomatiques avec la Grande-Bretagne conduisent à son suicide le 13 avril 1868[40]. Après un bref règne de 1868 à 1871 de Tekle Giyorgis, Yohannes IV, le deuxième grand souverain, arrive au pouvoir en janvier 1872. Moins centralisateur que Téwodros II, il assure néanmoins la suprématie de la fonction Negusse Negest et parvient à construire une unité nationale qui s'est effondrée tout au long du siècle passé. Toutefois, l'ouverture du canal de Suez favorisent les convoitises étrangères sur son Empire qui le détournent des questions de politique interne. De 1875 à 1889, il défend les frontières éthiopiennes contre trois pays. Tout d'abord les Égyptiens, auxquels il inflige une lourde défaite en 1875-1876.
Ensuite, les Italiens, installés à Metsewa depuis 1885, progressent vers les hauts plateaux de l'actuelle Érythrée, alors partie intégrante de l'Empire. La défaite de Dogali en 1887 face au général de Yohannes, Ras Alula Engida les force à se retirer vers la côte. Enfin, Yohannes affronte les troupes madhistes. Le 10 mars 1889, le lendemain de la bataille de Metemma, il meurt suite aux blessures, payant de sa vie la défense du territoire éthiopien.
La même année, le Negus du Shewa est proclamé Negusse Negest sous le nom de Menelik II. Le troisième grand souverain de cette fin de siècle accélère le processus d'unification et de modernisation tout en faisant face à la menace coloniale. Il signe avec les Italiens le traité de Wuchale, censé assurer la paix et l'amitié entre les deux États. Cependant, suite au constat par les Éthiopiens d'une tromperie italienne, ceux-ci abrogent le traité en 1893, conduisant l'Empire vers la guerre, déclenchée en 1895. Le conflit s'achève par la célèbre bataille d'Adoua au cours de laquelle plus de 100 000 Éthiopiens battent l'armée italienne[41]. Ce succès garantit à l'Empire son indépendance et à Menelik II, la reconnaissance internationale de la souveraineté éthiopienne. Outre cette victoire face au colonialisme, le Negusse Negest va marquer l'Histoire éthiopienne par ses conquêtes territoriales, repoussant les frontières vers le sud, l'ouest et l'est donnant ainsi au pays sa forme actuelle. Enfin, il engagera l'Éthiopie dans une phase de modernisation avec l'importation des technologies européennes, le développement des infrastructures et des changements politiques avec la création d'un Conseil de ministres.
L'Éthiopie du début du XXe à la chute de l'Empire
Au début du XXe, durant les années 1910-1920, deux souverains aux personnalités bien différentes vont se succéder : Ledj Eyassou et Zewditou I. Le premier est officiellement au pouvoir de 1913 à 1916, son bref règne est particulièrement agité[42]. Son désintérêt pour les affaires publiques, sa proximité avec les milieux musulmans et sa politique antagoniste avec les puissances européennes voisines pousse la noblesse éthiopienne à le renverser lors du coup d'État du 27 septembre 1916[43]. Zewditou I arrive sur le trône impérial, son règne voit l'émergence de Teferi Mekonnen, nommé Régent et Prince lors du coup d'État[44]. Au cours des années 1920, les progressistes et les conservateurs s'opposent de la Cour[45]. Les seconds s'opposent aux volontés d'ouverture sur le monde que défendent les premiers. En 1923, en faisant de l'Éthiopie le premier pays africain adhérant à la Société des Nations, Teferi remporte une victoire[45].
Durant les années 1920, il conduit des politiques de modernisation dans tous les domaines, aussi bien sociaux, avec l'abolition de l'esclavage, qu'économiques et juridiques[45]. Ce processus se poursuit sous son règne débuté le 3 avril 1930, suite au décès de Zewditou ; Teferi est couronné le 2 novembre 1930 sous le nom de Haile Selassie I. Une nouvelle Constitution, la première de l'Histoire éthiopienne, est promulguée en 1931, de nombreuses écoles sont construites, l'économie est réformée et le pouvoir politique centralisé ; tout est entrepris pour mettre l'Éthiopie à l'abri d'une invasion coloniale[46]. Cela n'empêche pas le déclenchement d'une guerre avec l'Italie fasciste en 1935 qui débouche sur une défaite éthiopienne et le début d'une occupation partielle du pays pendant cinq ans durant lesquels une résistance nationale s'organise[47]. En 1941, année de la libération, s'ouvre une nouvelle période nommée Addis Zemen (en français : Nouvelle Ère). Il s'agit pour Haile Selassie de reprendre les chantiers ouverts en début de règne. Le pays connaît une période d'industrialisation et de croissance économique mais également divers troubles[48]. En effet, des rébellions éclatent dans le Tegré en 1943, ainsi que dans le Godjam, le Balé, l'Ogaden et en Érythrée durant les années 1960[49]. À ces mouvements, viennent s'ajouter des manifestations contre le pouvoir politique ainsi que des grèves. Le mouvement est pris en main par un comité de militaires appelé Derg qui parvient en septembre 1974 à destituer Haile Selassie I et à renverser la plus vieille monarchie du monde[50].
L'Éthiopie de 1974 à nos jours
La révolution et régime du Derg
Le 12 septembre 1974, Haile Selassie est déposé et arrêté, les anciens dignitaires sont emprisonnés, les grèves et manifestations sont interdites[51]. Le Derg, la junte militaire, commence à s'installer au pouvoir. Les étudiants sont envoyés dans les provinces afin de mener des campagnes d'alphabétisation et diffuser la nouelle idéologie[51]. L'État prend contrôle de l'économie, plusieurs entreprises sont nationalisées. Enfin, un grand parti unique est mis en place sur une base nationale et socialiste[52]. Si le Derg arrive initiallement à affirmer son autorité, les partis politiques civils réclament un transfert du pouvoir et le retour des militaires dans les casernes. Les deux principaux partis d'opposition sont le Meison [Note 2] et le Parti révolutionnaire du peuple éthiopien (PRPE). Les affrontements entre le deuxième parti et le régime vont dégénérer et de la fin 1976 à la fin 1978, une phase pendant laquelle le pays vit « deux années terribles »[53]. Les confrontations sont particulièrement brutales et la répression accentue le radicalisme. Les familles des membres du PRPE sont visées et la participation de jeunes écoliers aux côtés du PRPE conduit le Derg a massacré des classes entières[53]. Du 29 avril au 1er mai 1977, plus d'un millier d'étudiants et lycéens sont assassinés[53]. Cette période de violence politique, surnommée Terreur rouge, a marqué les Éthiopiens. Les meurtres sont également courants au sein du Derg où les rivalités entre personnes donnent lieu à des arrestations et à des fusillades[52]. C'est finalement le lieutenant-colonel Mengistu Haile Mariam qui émerge au sein de la junte et qui dirige le pays à partir de 1977.
Cette même année, le pays fait face à une offensive de l'armée somalienne qui envahit le territoire national en juillet. La guerre de l'Ogaden est déclenchée ; avec le soutien de l'URSS et Cuba[54], l'Ethiopie remporte le conflit[53]. Toutefois, c'est dans le nord du pays que le régime rencontre de vraies difficultés militaires face aux mouvements du Tegré et de l'Érythrée. Durant cette guerre civile, les violences touchent également des civils et favorisent les séparatistes érythréens qui progressent. La fin du Derg semble se rapprocher lorsque les deux principaux mouvements de guérilla, le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT) et le Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE) coordonnent leurs opérations à partir de la moitié des années 1980[55]. Une série de victoires conduit le premier mouvement à élargir ses objectifs en fondant une coalition : le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE), censée libérer tout le pays. Le 21 mai 1991, Mengistu Haile Mariam décide de fuir le pays et une semaine plus tard, les forces du FDRPE pénètrent dans la capitale. Le 28 mai 1991, le régime du Derg est tombé[56] et la date est devenue un jour de fête nationale.
L'Éthiopie sous le FDRPE
Un régime démocratique est alors institué. Une nouvelle Constitution donne des compétences accrues aux provinces, faisant de l'Éthiopie un État fédéral : la République fédérale démocratique d'Éthiopie. Mais certains territoires de cet ancien empire aspirent progressivement à l'autodétermination. Les partis et mouvements indépendantistes se développent et connaissent un fort engouement. L'Érythrée déclare son indépendance en 1993, après des années de lutte armée. Une guerre éclate entre les deux pays de 1998 à 2000, faisant plus de 80 000 morts (guerre Érythrée-Éthiopie).
Le , des élections générales pour renouveler les 548 sièges de l'Assemblée des représentants du peuple ont lieu. L'opposition, et notamment la Coalition pour l'unité et la démocratie (CUD) affirme que sa victoire lui a été « volée » par le parti au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien. Au début du mois de novembre 2005, de violentes manifestations ont lieu à Addis-Abeba, provoquant la mort d'au moins 33 personnes et l'arrestation de 2 000 opposants, dont des dirigeants du CUD.
Il existe aussi des mouvements d'indépendantistes somaliens surtout dans la région de l'Ogaden. À l'intérieur de ses frontières, l'Éthiopie est également confrontée à deux rebellions armées, le Front de libération Oromo (FLO) et le Front national de libération de l'Ogaden (FNLO).
Le régime actuel tente donc de consolider son pouvoir, relativement fragile, en s'opposant sur la scène internationale à l'Érythrée, qui symbolise l'ennemi extérieur, ainsi qu'aux mouvements nationalistes et/ou islamistes somaliens de peur que ces derniers n'appuient les indépendantistes de la région de l'Ogaden peuplée de somaliens qui luttent contre l'occupation éthiopienne. Les partis d'opposition dénoncent ce qu'ils considèrent comme une manœuvre dangereuse qui chercherait à créer de faux problèmes à l'étranger pour masquer ceux, bien réels, que le gouvernement ne réussirait pas à gérer (chômage, illettrisme, corruption, etc.).
Géographie
Géographie physique
D'une superficie de 1 137 000 km2, l'Éthiopie se situe entre 3°N et 14°N à équidistance de l'équateur et du tropique du Capricorne. Située sur la partie africaine du grand rift, abritant la dépression de l'Afar au point de rencontre de trois plaques tectoniques et drainant les principaux cours d'eau de la corne de l'Afrique, l'Éthiopie dispose d'un environnement très diversifié.
La topographie s'étend ainsi du désert du Danakil à 120 m sous le niveau de la mer aux sommets enneigés du mont Ras Dashan culminant à 4 543 m. Le relief du pays combinant hauts plateaux (notamment le plateau central situé à une altitude variant entre 1 800 et 3 000 m), massifs et canyons escarpés, régions volcaniques, savanes, zones désertiques et hautes plaines verdoyantes.
Le pays a été exploré et cartographié de 1838 à 1848 par Antoine d'Abbadie d'Arrast.
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Massif du Simien - Patrimoine mondial de l'UNESCO[57] -
Canyon dans le nord du Tigré -
Savanes dans le parc national de Mago -
Volcan Erta Ale dans le désert Danakil -
Montagnes dans la région de Bale
Formation géologique
À l'ère précambrienne, suite à la facturation du supercontinent Rodinia (environ – 750 millions d'années), trois blocs principaux (le Gondwana oriental, le Gondwana central et le Gondwana occidental)[58] entrent en collision il y a 600 millions d'années ; des chaines de montagnes colossales se forment à cette époque, constituant l'orogenèse panafricaine. Le socle précambrien protérozoïque (visible à Meqelé) se forme également durant la même période[59]. Durant 375 millions d'années, un processus d'érosion estompe ces monts pour laisser place à de basses plaines à la périphérie de l'Éthiopie[59]. À l'ère mésozoïque (250-70 millions d'années) une élévation du nord de l'Éthiopie se produit en parallèle d'un affaissement du sud[59].
C'est à l'ère oligocène (35 millions d'années) que se produit un évènement géologique majeur dessinant l'actuelle géologie éthiopienne : une élévation brutale de la plaque arabo-éthiopienne se produit sous l'effet de la montée d'une masse magmatique en fusion issue de points chauds situés entre 2 900 et 700 km de profondeur. La masse des matériaux, ainsi que la forte élévation de température à laquelle ils conduisent (100 à 300 °C) fragilisent puis provoque un effondrement de l'écorce terrestre. Trois fracturent apparaissent alors amenant pour deux d'entre elles à la mer Rouge et au golfe d'Aden, la troisième à la vallée du rift[59]. Suite à la rupture qui s'ensuit (certaines zones s'enfoncent à 120 m sous le niveau de la mer), la mer Rouge envahit la dépression formée au nord-est de l'Éthiopie. La continuation des éruptions volcaniques forme par la suite des digues basaltiques conduisant à la formation d'une mer intérieure[59].
Celle-ci s'évapore progressivement laissant place de nos jours à des lits de sels de plusieurs kilomètres d'épaisseur et quelques lacs salés[59]. Les volcans toujours en activités, constituant la région d'Afrique où ils s'y trouve en plus grand nombre, les sources d'eau bouillonnantes et les geysers témoignent encore de nos jours de ces époques.
Climats
De par son positionnement en zone tropicale, son relief et sa proximité avec l'océan Indien, l'Éthiopie possède une large variété de climats. Globalement, seules les régions du sud-ouest disposent d'un climat de type tropical, les climats sur les autres zones étant influencés par l'altitude et la mousson de l'océan Indien[60].
On distingue généralement six zones climatiques majeures sur l'ensemble du territoire :
- alpine, au dessus de 3 800 m, la température y est en moyenne de 5 °C et le climat de type alpin
- tempérée subalpine, jusqu'à 1 400 m, d'une température moyenne de 15 °C
- tropicale, entre de 500 m et 1 000 m d'altitude, d'une température moyenne de 30 °C
- tropical de savane, entre 100 m et 1 400 m d'altitude,
- semi-désertique entre 100 m et 800 m d'altitude, le climat est semi-aride dans ces deux zones
- désertique entre −130 m et 100 m d'altitude, le climat y est de type aride et la température moyenne atteignant les 40 °C[60].
Les plateaux du nord et le Choa central, qui constituent le cœur de l'Éthiopie historique, sont soumis à des précipitations abondantes (moyenne annuelle supérieure à 1 000 mm) durant la mousson d'été (fin juin à fin septembre), suivi d'une saison sèche jusqu'en février. La mousson pénètre le pays par le sud-ouest avant de précipiter à la rencontre des hauts-plateaux, épargnant ainsi les plaines du Danakil sur le versant est au climat aride[60].
Du fait du relief du pays les basses terres à l'est et au sud-est sont ainsi généralement soumises à des climats plus arides que les hauts plateaux. La région de l'Ogaden au sud-est bénéficie de précipitations plus faibles au printemps et en automne, le climat y est de type semi-désertique (moyenne annuelle entre 50 et 300 mm seulement)[60]. Les régions du sud et du sud-ouest du pays sont moins sensibles à la mousson. Le climat y est de type tropical, les pluies y sont intermittentes et l'humidité élevée[60].
Végétation
L'Éthiopie dispose d'une végétation extrêmement diversifiée du fait de la grande variété de climats et de reliefs au sein du pays. La région éthiopienne constitue à cet égard l'un des huit « centres de diversité » identifiés à travers le monde par le biologiste Nikolaï Vavilov, c'est-à-dire de régions du globe ou l'on trouve un très forte diversité génétique d'espèces particulières qui puisse être identifié comme le centre d'origine de cette espèce. La diversité est telle qu'on y découvre encore de nos jours de nouvelles espèces[61]. Dans les régions de très hautes altitudes (au dessus de 3 800 m) seul subsiste une végétation de type alpin (lichen, bruyère). Plusieurs plantes sont caractéristiques de ces régions, notamment la lobélie géante.
Dans les régions des hauts plateaux (2 400 m-3 800 m), le climat est plus tempéré, et le sol plus riche. C'est dans ses régions qui constituent le cœur historique de l'Éthiopie que l'on trouve encore aujourd'hui la majeure partie de l'exploitation agricole (teff, sorgho, maïs), tout autant que les forêts éthiopiennes largement soumise à une déforestation progressive.
Le long de la frontières soudanaise à l'ouest, le climat tropical et les précipitations abondantes conduisent à une végétation luxuriante, particulièrement le long des fleuves. Dans les régions de plus basses altitudes au sud-ouest, le climat plus sec contribue à développer un environnement de type savane (herbes hautes, arbustes) ainsi que des plantes résistant à des conditions climatiques plus extrêmes (plantes succulentes). Enfin dans les régions désertiques périphériques, le climat aride et les précipitations quasi-inexistantes contribuent à développer une végétation xérophytique ou à la vie très courte, avec une végétation plus faible (acacias, palmiers) autour des quelques cours d'eau.
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Viola abyssinica -
Euphorbia abyssinica -
Cactus candélabre -
Café arabica -
Lobélie géante
Faune
On dénombre en Éthiopie un nombre important d'espèces endémiques tout aussi bien chez les mammifères que chez les oiseaux qui constituent la faune éthiopienne. La biodiversité des espèces est notamment due à l'implantation de l'activité humaine à des zones assez délimités.
À cet égard il est possible de distinguer les massifs montagneux des basses terres périphériques. Sur les haut plateaux, la présence humaine a au cours de l'histoire modifié l'environnement par sa pratique agricole sédentaire ; certaines régions au relief escarpé ont elles été naturellement protégées, c'est le cas notamment du massif du Simien, qui constitue aujourd'hui un parc naturel où prospère de nombreuses espèces endémiques (notamment le bouquetin walia (Capra walie), le loup d'Abyssinie (Canis simensis) , le nyala de montagne (Tragelaphus buxtoni), le corbeau corbivau (Corvus crassirostris) , le babouin gelada).
Les pratiques nomades dans les basses terres privilégiant l'élevage ont eu beaucoup moins d'impact sur son environnement. On dénombre aujourd'hui neuf parcs nationaux, trois sanctuaires et huit réserves sauvages sur l'ensemble du territoire.
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Loup d'Abyssinie (Canis simensis) -
Bouquetin walia (Capra walie) -
Bucorvus abyssinicus -
Bostrychia carunculata -
Corvus crassirostris
Géographie administrative
Depuis l'entrée en vigeur de la constitution éthiopienne de 1994, l'Éthiopie repose sur un système fédéral et est divisée en neuf régions et deux « villes-régions » indiquées par des astérisques[62] :
Chacune des régions dispose de son propre gouvernement et d'un droit constitutionnel à l'autodétermination et à la sécession[63]. Ces dispositions, bien que théoriques, marquent la fin du processus de centralisation ayant commencé sous Téwodros II. Elles reflètent la nature des mouvements ayant combattu le gouvernement central durant la guerre civile de 1974 à 1991, essentiellement régionalistes, nationalistes, autonomistes voire indépendantistes.
Les régions administratives remplacent depuis 1994 le système plus ancien des provinces établi par Haile Selassié I. Leurs noms sont parfois encore employés de nos jours pour désigner un lieu dans le pays. Ces régions sont divisées à leur tour en 68 zones administratives sur l'ensemble du territoire. Le pays est en outre subdivisé en 550 woredas et six woredas spéciaux. Il s'agit en fait de l'équivalent d'un canton ou d'un district. Les woredas sont elles-mêmes divisées en kébélés qui représente une municipalité ou un quartier.
Le peuple et sa culture
Démographie
Données générales
En juillet 2009, selon les estimations du World Factbook[64] l'Éthiopie comptait une population de 85 237 338 habitants ce qui lui vaut la 14e place mondiale et la deuxième en Afrique.
Le pays a connu une évolution croissante et régulière de sa démographie jusqu'au début des années 1980. Par la suite cette croissance s'est accélérée jusqu'à aujourd'hui avec un taux moyen de 2,3% par an, à l'exception d'une baisse visible entre 1992 et 1993 due à l'indépendance de l'Érythrée, le 24 mai]] 1993 dont la population avoisinait à l'époque 3,2 millions de personnes. La population éthiopienne reste majoritairement jeune et rurale ; elle habite les zones des hauts plateaux.
Indicateurs synthétiques
Cette section regroupe les principaux indicateurs démographiques :
Modèle:Premières villes d'Éthiopie
Langues et populations
Langues d'Éthiopie
En raison de l'« impressionnante »[65] concentration de langues très diverses, l'Éthiopie est considérée comme un « paradis pour linguistes »[65]. Les langues du pays peuvent être rattachées à quatre branches principales[66] :
Les trois premières branches appartiennent à la famille des langues afro-asiatiques tandis que la quatrième appartient à celle des langues nilo-sahariennes. Quelques langues restent encore non classifiées. On dénombre au total environ 80 langues sur l'ensemble du territoire dont certains ont moins de 10 000 membres. Toutes les langues d'Éthiopie jouissent du même statut depuis l'entrée en vigueur de la constitution de 1994, son article 5 garantit « égale reconnaissance de l'État ». Le texte constitutionnel garantit à tous les peuples le droit de développer leur langue et de l'établir comme langue maternelle à l'école primaire.
Les langues sémitiques sont principalement parlées dans les régions des hauts plateaux, dans le centre et le nord du pays. Elles dérivent du ge'ez, langue du royaume d'Aksoum d'importance nationale jusqu'à l'émergence de l'amharique au XIIIe[67]. Parlée de nos jours par une minorité de la population, elle constitue la langue liturgique de l'Église éthiopienne orthodoxe[67]. Les deux principales langues sémitiques d'Éthiopie sont l'amharique et le tigrinya. La première est la plus pratiquée du pays par environ 32,7 % de la population[64], principalement dans le nord central éthiopien. Langue nationale depuis le règne de Téwodros II (1855 - 1868)[68], elle perd son statut officiel en 1995, avec l'adoption de la nouvelle Constitution[Note 3]. La deuxième principale langue sémitique est le tigrinya, parlée par 6,1 %[64] de la population, essentiellement dans le Tigré. Parmi les autres langues sémitiques, on peut citer le hareri, l'argobba ou le gouragué, parlée par 4,3% de la population[64],[67].
Les langues sémitiques d'Éthiopie ont la particularité d'utiliser le système d'écriture ge'ez, un alphasyllabaire dit « éthiopique » et localement appelé fidel (ፊደል). L'Éthiopie est, avec l'Érythrée, l'unique pays au monde utilisant ce système d'écriture. Il comprend 182 caractères basiques auxquels il faut ajouter les caractères spéciaux, totalisant plus de 200 signes[69].
Les langues couchitiques sont essentiellement parlées dans une partie du sud-ouest et du centre ainsi que dans l'est du pays, dans la vallée de l'Awash et le triangle Afar. La plus importante est l'afaan oromoo, deuxième langue du pays, parlée par 31,6 %[64] de la population, très majoritairement les peuples oromos[67]. Le somali, quatrième langue du pays, est pratiquée par 6 %[64] de la population, principalement les Somalis de l'Ogaden, dans l'est éthiopien[67]. L'afar est quant à lui parlé dans le nord-est, une région où est également pratiquée le saho[66]. Enfin, parmi les principales langues couchitiques d'Éthiopie, il convient de citer le sidama, pratiquée par 3,5% de la population[64] et regroupée au sein du groupe oriental des hautes terres avec le burji[66].
Les langues omotiques sont propres à l'Éthiopie où elles sont parlées par les populations vivant dans le bassin de l'Omo, dans le sud-ouest du pays[70]. Bien que leur nombre précis soit difficilement évaluable, on estime à plus de 40[70] les langues de cette branche. Si très peu de personnes parlent une langue omotique, leur faible diffusion géographique n'empêche pas une grande hétérogénéité[70]. Parmi cette branche, on peut citer le gamo, le yemsa ou le gimira.
La branche nilotique constitue la branche des langues éthiopiennes les moins parlées[70]. Elles sont pratiquées par des populations du sud-ouest, à la frontière avec le Soudan. Le faible nombre de locuteurs et leur éloignement géographique en font un groupe linguistique relativement peu connu et étudié d'Éthiopie[70]. L'ensemble des langues nilotiques en Éthiopie comprend : le nuer-dinka et l'anyua.
Peuples d'Éthiopie
Les peuples d'Éthiopie peuvent être divisé en divers grands ensembles avec comme élément caractéristique essentiel, la langue. Le premier grand groupe est constitué des peuples habesha[71] parlant essentiellement des langues sémitiques. Le peuple amhara est le plus important démographiquement et le deuxième au niveau national après les Oromos. Ils habitent les hauts plateaux et sont des agriculteurs[71]. À partir de la moitié du XIXe et notamment sous le règne de Menelik II, ils jouent un rôle important dans la construction de l'État moderne éthiopien[71]. Ils parlent l'amharique[71], aujourd'hui langue de travail du gouvernement fédéral et sont des chrétiens orthodoxes. Les Tigrés constituent démographiquement le deuxième peuple du groupe habesha. Leur langue est le tigrinya et ils sont également des chrétiens orthodoxes. Ils sont installés dans le nord de l'Éthiopie et se sentent par conséquent fortement liés à l'héritage aksoumite ainsi qu'à l'identité nationale éthiopienne[71]. Les autres populations habesha sont les Agew et les Béte Esraél[72].
Une deuxième entité est constituée par les Oromos, premier peuple du pays devant les Amharas. Auparavant, ils ont été désignés par le terme de « Gallas », un mot ayant aujourd'hui une connotation péjorative[73]. L'« identité élastique »[74] s'explique par l'étendue de la zone de peuplement allant de la frontière avec le Soudan à l'ouest, à l'Ogaden, à l'est et à la frontière avec le Kenya, au sud. Leurs activités varient selon les région mais l'élevage bovin est partagée par les divers groupes oromos[74]. En effet, ils détiennent une partie importante du cheptel national[74]. Contrairement aux Amharas et aux Tigrés, les Oromos n'ont pas d'unité religieuse, une partie pratique le christianisme orthodoxe éthiopien, une autre fraction est musulmane tandis qu'une portion est protestante. En revanche, la langue oromo constitue un ciment unificateur ; les divers dialectes oromos sont intercompréhensibles[73]. L'intégration politique des Oromos dans la société et l'État éthiopiens s'est effectuée du XVIe au XVIIIe, après l'invasion de Gragne et à la suite des mouvements d'immigration[73]. Plusieurs groupes de populations constitue l'ensemble oromo tels que les Borenas, les Arsi et les Gujis, etc.[73].
Dans l'est éthiopien, vivent deux peuples de pasteurs : les Afars et les Somalis. Majoritairement musulmans, ils parlent respectivement l'afar et le somali. Près de 1 à 1,5 million d'Afars vivent dans le nord-est de l'Éthiopie, tandis que les 4 millions de Somalis sont installés dans la région de l'Ogaden[75]. Les deux peuples sont nomades et organisés en clans bien qu'historiquement, ils ont pu constitué des États stables[76].
Enfin, tout un ensemble de peuples vit dans le sud-ouest, et dans les périphéries ouest et sud de l'État éthiopien. Gérard Prunier dégage deux groupes. Tout d'abord, la « première périphérie sud-ouest »[77], proche du centre, dans laquelle vivent entre autres les Gurages, les Kaffas, les Sidamas, les Welaytas, etc.[77]. Le deuxième groupe est celui des « grandes périphéries »[78]. Ces populations vivent, dans le sud et aux frontières avec le Soudan et le Kenya, d'après les termes de Prunier une relative « indifférence »[78] du pouvoir central. Chaque peuple est démographiquement peu important mais ce vaste ensemble regroupe des cultures véritablement homogènes, des langues différentes et des organisations sociétales diverses[78].
Religions
La liberté de culte est garantie en Éthiopie par la constitution de 1994, spécifiant l'abscence de religion d'État. Il y est ainsi interdit de créer un parti politique fondé sur la religion, tout groupe religieux doit être déclaré et enregistré auprès des autorités gouvernementales.
Christianisme
Le christianisme en Éthiopie est dominé par l'Église éthiopienne orthodoxe, qui est majoritairement répartie dans les régions des hauts plateaux (capitale-région: Addis-Abeba, régions Amhara et Tigré).
Selon le recensement national officiel de 2007, la population chrétienne se répartit suivant trois courants[79] :
- 43,5 % de la population éthiopienne est membre de l'Église éthiopienne orthodoxe
- 18,6 % sont protestants tels que les membres de l'Église éthiopienne orthodoxe Tehadeso, du P'ent'ay et de l'Église évangélique éthiopienne Mekane Yesus,
- 0,7 % se réclament de l'Église catholique éthiopienne.
Le christianisme est introduit en Éthiopie vers 330 lorsque Saint Frumence de Tyr, appelé localement Fremnatos ou Abba Selama (« Père de la Paix »), convertit le roi Ezana d'Aksoum, en faisant ainsi l'un des plus ancien État chrétien au monde, le second après l'Arménie. La croix remplace à cette époque la symbolique du Soleil et de la Lune sur les pièces du royaume. Vers 480, un groupe de moines, les Neuf Saints introduisent le monachisme et le monophysisme, sous la forme d'un refus des formulations du Concile de Chalcédoine de 451, adhérant à la nature unique du Christ. Ceux-ci contribuent à la diffusion du christianisme dans le royaume en traduisant notamment les premiers textes religieux en guèze. Les monastères, l'architecture à travers des églises rupestres de Lalibela notamment, l'art, la peinture, la littérature, témoignent de l'influence sensible du christianisme orthodoxe tout au long de l'Histoire de l'Éthiopie et du règnes des dynasties Zagwe et salomonienne. La tentative d'introduire le christianisme romain en Éthiopie par la voix de missionaire se révèle par ailleurs être un échec conduisant à une guerre civile se concluant par l'expulsion des jésuites sous Fazilidas.
Jusqu'en 1959, l'Église éthiopienne orthodoxe fait partie de l'Église copte orthodoxe, date à partir de laquelle elle devient autocéphale. Elle constitue la seule Église orthodoxe précoloniale de l'Afrique subsaharienne. Elle sera une religion d'État jusqu'en 1974 date du renversement de la dynastie salomonienne et de la révolution éthiopienne.
Islam
Selon le recensement national officiel de 2007, l'islam serait pratiqué par environ 33,9 % de la population éthiopienne[79].
Celui-ci est surtout présent aujourd'hui dans les basses plaines plus chaudes du sud et de l'est, dans les régions de Harar, Afar et Somali) ainsi que dans certaines parties du sud de la région Oromia. L'Islam suit généralement la tradition sunnite.
La présence de l'Islam en Éthiopie remonte à l'époque de la fondation de la religion musulmane et à l'hégire. Vers 650, un groupe de musulman dirigé par Mahomet, fuit les persécutions dont ils sont l'objet à la Mecque, et trouve refuge en Éthiopie dirigée alors par le roi chrétien nommé Ashama ibn Abjar dans la tradition arabe. L'un des compagnons de Mahomet, le premier muezzin Bilal, est également décrit comme originaire d'Éthiopie. Ceux-là s'installent à Negash, dans le Tigré, considéré comme le premier lieu d'implantation de l'islam en Éthiopie. En échange de la protection accordée par le roi face aux injonctions des Quraych qui demandent leur retour en Arabie, Mahomet demande à ses compagnons de respecter, et de vivre en paix avec les chrétiens d'Éthiopie. Un cimetière remontant au VIIe siècle a depuis été retrouvé dans la région de Negash. La région éthiopienne est ainsi l'endroit où l'on retrouve certains des plus anciens sultanats au monde, parmi ceux-là celui de Shoa fondé par la dynastie Makhzumite en 896, remplacé plus tard par le sultanat d'Ifat.
L'Islam s'est par la suite développé dans les régions commerçantes côtières du sud de la Corne de l'Afrique, suivant ainsi les routes maritimes, particulièrement dans la région Somali. Les campagnes du somali Ahmed Gragne vers les hauts plateaux à partir de 1527 contribuent également à son expansion dans le sud de l'Éthiopie. L'expansion des Oromos de tradition Waaqa vers le nord dans les décennies qui suivent affaiblit un temps son influence, avant que celui-ci n'adoptent progressivement la nouvelle religion. Aujourd'hui la religion musulmane est pratiquée par environ 40% des Oromos sous forme de syncrétisme entre islam et anciennes croyances.
La ville de Harer, abritant 82 mosquées , dont trois remontant au XXe siècle et 102 tombeaux est aujourd'hui considérée comme la quatrième ville sainte de l'islam par les musulmans éthiopiens. Harer est également patrimoine mondial de l'Unesco.
Judaïsme
L'origine des Beta Israël (guèze ቤተ እስራኤል) reste mal comprise, leur croyance coexistait probablement avec les animistes avant l'arrivée du christianisme. Depuis l'antiquité éthiopienne ils vivent dans le nord du pays, en particulier les provinces de Gondar et du Tegré. Après avoir bénéficié de petits États indépendants jusqu'au XVIIe siècle, ceux-ci sont conquis par l'Empire d'Éthiopie, et les Bete Esraél deviennent une minorité marginalisée.
Les pratiques religieuses des Falashas d'Éthiopie sont basées sur la même version du Pentateuque que celle qu'utilisaient les chrétiens éthiopiens, rédigée en ge'ez. Toute la littérature rabbinique, en particulier le Talmud, est ignorée. Les communautés Beta Israel n'ont pas eu pas de synagogue ni de rabbin, au niveau de la symbolique, ils n'utilisent pas l'étoile de David, celle-ci étant un symbole de la royauté éthiopienne. Leur lieu de culte est appelé masgid[Note 4]. On y lit la Bible, et on y sacrifie l'agneau pascal.
Ils rentrent en contact avec la version occidentale du judaïsme à la fin du XIXe siècle. À compter du début du XXe siècle, une redéfinition en profondeur de l'identité de la communauté se fait jour et l'amène à se considérer désormais comme juive, et plus seulement comme Béte Esraél, notamment depuis les opérations de rapatriement en Israël. Cette évolution réduit progressivement les forts particularismes religieux originels et rapproche la religion des Beta Israel du judaïsme orthodoxe. Depuis leurs pratiques séculaires n'ont cessé de régresser au profit des pratiques du judaïsme rabbinique, mais sans disparaître. On compte en 2009, 3 188 Falashas en Éthiopie, alors qu'ils sont plus 100 000 en Israel.
Animisme et mouvement rasta
Arts et culture
En raison du maintien de son indépendance et suite à la mauvaises expérience catholique au XVIIe[Note 5], l'art éthiopien n'est que peu influencé par le monde occidental[80]. En revanche, sa proximité avec le monde byzantin est perceptible dans l'art chrétien. Avant les années 1990, l'art éthiopien est relativement peu connu du grand public occidental[80]. La première étude date de 1892 et la première expédition archéolique s'est effectuée en 1906[81]. De nombreuses collections privées et des librairies ont gardé inconnu l'art éthiopien. Sa reconnaissance internationale débute en 1960, avec la publication par l'UNESCO d'enluminures, progressivement des expositions sont organisées dans différentes villes, à Addis-Abeba, Paris ou encore Baltimore[81]. L'aspect le plus connu demeure l'art chrétien, tandis que l'artisanat n'est que peu étudié[82].
L'art chrétien éthiopien
Chritianisée dès le IVe puis coupée du reste du monde chrétien suite à l'expansion du l'Islam à partir du VIIe, l'Éthiopie a développé une tradition religieuse mais également un art chrétien original. Celui-ci s'exprime sous trois formes principales : l'architecture, l'orfèvrerie et la peinture[83]. L'architecture chrétienne est partiellement influencée par la civilisation aksoumite ; les premiers monuments taillés dans la roche datent du VIIe-Xe[83]. Ils apparaissent tout d'abord dans la province du Tegré où, aux Xe-XIIe, est creusée une grande église funéraire à plan cruciforme dédiée aux souverains Abreha et Atsbeha. L'ensemble le plus célèbre reste celui de Lalibela où Gebre Mesqel fait tailler au XIIIe les premières églises monolithes[83]. Quand elles ne sont pas taillées dans la roche, les églises éthiopiennes ont souvent une forme octogonale. L'intérieur des édifices religieux sont parfois décorés et c'est principalement dans ce domaine que la peinture éthiopienne s'est développée, influencée par l'art byzantin[84].
Les plus vielles peintures chrétiennes conservées sont des enluminures datant, environ, du VIIe ; les contacts entre le royaume d'Aksoum et le Moyen-Orient sont perceptibles à travers le style des œuvres[85]. L'isolement du pays par rapport au reste du monde chrétien est visible dans les peintures des XIIe-XVe durant lesquels un véritable style éthiopien se développe. La première école picturale originale éthiopienne apparaît vers 1400, les peintres illustrent principalement des manuscrits[85]. Outre l'architecture et la peinture, on retrouve un art des croix qui constitue « probablement la part la plus originale de l'art chrétien éthiopien »[86], note Jacques Mercier, historien de l'art. Cette orfèvrerie serait apparue durant les siècles de christianisation du pays, durant les Ve-VIe pour véritablement prospérer dès les Xe-XIIe. Les gravures sont géométriques, les sculptures anthropomorphes sont absentes et le Christ est parfois représenté[84]. La diversité des styles, des tailles et des matériaux permet de retrouver des formes originales par rapports aux arts d'autres chrétientés[86].
Artisanat et art corporel
Contrairement à l'art chrétien, les objets artisanaux de la vie quotidienne conservés ne dépassent pas 200 ans[82]. Les différents artisanats se sont développés en fonction des aires culturelles, définies par rapport aux systèmes agraires. Ainsi dans le sud-ouest, notamment dans l'aire horticole, on retrouve du mobilier monoxyle, des tables et des sièges, ceux-ci étant particulièrement travaillés[82]. La culture régionale du café explique le développement d'un artisanat prévu à cet effet, comme les plateaux recevant des tasses ou encore les cafetières. L'appuie-tête constitue un objet important de l'artisanat éthiopien ; son usage s'est répandu vers du sud vers le nord à partir du XVIIe[82]. Ils sont souvent monoxyles mais peuvent être constitués de deux pièces.
La poterie, d'une « extraordinaire diversité »[82], est de grande qualité surtout dans les régions du Tegré, du Harer, de l'Illubabor, du Welayta et du Gayent[82]. La bijouterie est toute aussi diverse, les Argobbas du Harerr ayant développé dans ce domaine un artisanat original. Toujours dans le Harer, on retrouve des vanneries colorées décorant l'intérieur de certaines maisons de la capitale régionale[83]. Dans le passé, l'artisanat a touché l'armée puisque bouclier et matériel de guerre ont été travaillés. Dans le nord, les boucliers sont renforcés et décorés par des plaques en métal embossées[83].
Enfin, l'art éthiopien est également corporel. Au XVIIe, les chrétiennes donnent une grande importance à leur coiffure[83] ; de nos jours, les femmes du Tegré portent une coiffure bien distincte. Dans le sud, outre les coiffures d'argile des Nyangatom, on retrouve les perruques des Oromos, parmi les plus célèbres, celles de la région de Jimma[83]. Les tatouages sont également développés. Ils sont relativement discrets dans les populations rurales chrétiennes où les femmes se font parfois tatouer une croix sur le front. En revanche, ils sont bien plus visibles chez les Mursis qui se tatouent une partie importante du corps[83].
Littérature et philosophie
De par l'existence de son système d'écriture ge'ez, l'Éthiopie entretient une tradition littéraire ancienne remontant à son antiquité aksoumite. On distingue généralement deux périodes majeures dans la littérature éthiopienne correspondant à la littérature guèze, aujourd'hui langue morte conservée comme langue liturgique, et à la littérature amharique. À leur côté subsiste également une littérature musulmane apparue pendant le XVIe siècle; et quelques livres spécifiques Juifs d'Éthiopie, comme le Te'ezaza Sanbat (Ordonnance du Sabbat).
La littérature guèze
Durant l'antiquité éthiopienne, le guèze est une langue vivante, le grec est également parlé à la cour. Les premières inscriptions connues font état des campagnes royales, l'inscription d'Ezana constitue à cet égard la première historiographie officielle en Éthiopie. La Bible est traduite au Ve siècle à partir du grec ; le canon de la Bible éthiopienne contient plusieurs livres considérés comme apocryphes par d'autres Églises chrétiennes. De nombreux textes, comme le Qerillos (Cyrille), les Règles monastiques de saint Pacôme, Le Fisalgwos (« Le Physiologue ») et "bie'afe Mikaél" (« le livre des philosophes »)[87], sont traduit tout en faisant simultanément l'objet, selon Claude Sumner, d'enrichissements typiquement éthiopiens.
À partir du XIIIe siècle, la puissance d'Axoum s'affaiblit et le ge'ez s'impose progressivement comme une langue savante de l'écrit face à l'amharique au cours de la période de la dynastie solomonide. Cette période marque le début d'une période intense de productivité littéraire guèze. Certains de ces textes font l'objet d'une traduction non plus du grec mais de l'arabe, bien que les œuvres originales étaient souvent coptes, syriaques ou grecques. La théologie et les pensées religieuses influencent les écrits. Les vies de saints et les récits de miracle sont nombreux. Parmi ces écrits ont peut relever notamment le Kebra Negest rédigé vers 1314 au cours du règne d'Amda Tsion (1314-1344), un des ouvrages majeurs de la littérature éthiopienne, évoquant la fondation de la dynastie salomonide, le règne de David Ier (1382-1413), ou encore celui de Zara Yacoub (1434-1468) auteur d'ouvrages principalement théologique dont le plus célèbre reste « le Livre de la Lumière ».
De nouveaux genres poétiques apparaissent : les qenés, les deggwas (recueil d'hymnes religieux) mais aussi les malkes (portrait d'une personne chantée), généralement des stances, avec des rimes, d'environ 55 lignes, chacune adressée à un attribut moral ou physique du saint décrit.
Le XVIe siècle qui voit se succéder les menaces contre pour l'Église orthodoxe éthiopienne sous la forme des invasions musulmanes d'Ahmed Gragne puis l'arrivée des missionnaires catholiques, constitue une période de renouveau littéraire, les écrits des chrétiens éthiopiens tentant d'affirmer la primauté de leurs croyances et de défendre la branche mmonophysite e de la foi chrétienne.
La philosophie écrite éthiopienne, qui s'étend sur douze siècles de production littéraire[88], se développe également à cette époque sous forme d'œuvres uniquement éthiopiennes, notamment La Vie et les maximes de Skendes, le Traité de Zera yacob (Hatata) ainsi que celui de son élève Walda Heymat. Dans son traité écrit au XVIIe siècle, Zara Yacoub développe notamment une philosophie rationaliste, en adoptant une positionnement critique sur le discours religieux soulignant le rôle de la Raison[89]. Au XVIIe, l'établissement de la cour de Fazilidas dans le Fasil Ghebi, l'enceinte fortifiée de Gonder, voit se développer les genres culturels éthiopiens, la poésie éthiopienne se développe à cette époque, parallèlement à la musique et à la danse[90].
La littérature amharique
La littérature amharique apparaît dès le XIIIe siècle, au cours de la dynastie Zagwe, sous forme de courts chants royaux, des paraphrases, des psautiers ainsi que quelques traités théologiques. Mais ce n'est que sous le règne de Tewodros II (1855-1868) qu'elle se développe avec les chroniques royales, premières chroniques entièrement en amharique.
La traduction du Voyage du pèlerin de John Bunyan en 1892 ouvre la voie à un nouveau genre : la nouvelle allégorique, souvent partiellement en vers, la première est Libb wällad tarik (1908) de Afeworq Gebre Eyesus. Il sera également l'auteur d'ouvrages didactiques et d'une « Vie de Menelik II ». Plus tard Hiruy Walde Selassie qui devient le principal écrivain de la littérature amharique sous la régence du Ras Tafari Mekonnen (1916-1920), il écrit des biographies des recueils de poésies, des récits historiques, des essais. Parmi les auteurs du XXe siècle, on peut citer notamment Makonnen Endalkatchew, Kebbede Mikael, Mengistu Lemma, Tadesse Liban, Alemayehu Mogas, Tekle Tsodeq Makuria, Abbe Gubanna, Taddele Gebre-Heywot, Salomon Deressa et Seyfu Mattefarya.
Certains auteurs éthiopiens célèbres pour leurs œuvres en amharique ont aussi publié des romans, pièces de théâtres et poèmes en langue anglaise. C'est la cas notamment, pour le plus célèbre d'entre eux, de Tsegaye Gabre-Medhin[91] (recevant à 29 ans le prix Haile Selassie I de Littérature Amharique et auteur de « L'Antigone noire » et « Prologue à la conscience africaine »).
Musique
La musique éthiopienne est extrêmement diversifiée, chacun des 80 peuples du pays possédant ses propres particularités. Les influences sont multiples et incluent la liturgie chrétienne et musulmane ainsi que la musique populaire des pays situés dans la Corne de l'Afrique, somalienne et soudanaise en particulier. La musique éthiopienne utilise souvent un système modal unique pentatonique, caractérisé par des intervalles prolongés entre certaines notes.
La musique des hauts plateaux utilise un mode unique appelé qenet, basé sur quatre modes principaux: tezeta, bati, ambassel, et anchihoy[92]. Trois modes supplémentaires peuvent être considérés comme des variations: tezeta mineur, bati majeur et bati mineur. Certains morceaux prennent le nom de leur qenet, tel que le tezeta, un chant de nostalgie. Accompagné d'instruments traditionnels, ces modes sont généralement non tempérés[Note 6], mais joués sur des instruments occidentaux tels que piano et guitare ils utilisent le système d'accord tempéré occidental. La musique des hauts plateaux est généralement homophonique ou hétérophonique[92]. En dehors, certaines sont polyphoniques.
Les principaux instruments traditionnels sont masenqo (luth), krar (lyre), washint (flûte), begena (harpe), kebero (double tambour), cistree et tom (chez les Anuaks). Dans la tradition populaire, l’azmari, chanteur et musicien éthiopien, homme ou femme, sont doués pour chanter des vers en s'accompagnant d'une masenqo ou d'une krar.
La musique moderne éthiopienne laisse également une part importante à l'éthio-jazz, à travers son créateur Mulatu Astatke, et des musiciens comme le saxophoniste Getatchew Mekurya. Certains musiciens populaires connus sont Mahmoud Ahmed, Gigi Shibabaw, Teddy Afro, Tilahun Gèssèssè, Aster Aweke, Alèmayèhu Eshèté, Neway Debebe, Asnatqèch Wèrqu et Ali Birra. À la fin des années 1990, le label français Buda Musique a réédité les plus grandes voix de l'éthio-jazz avec la collection Éthiopiques permettant la redécouverte, pour les occidentaux, du groove de la corne de l'Afrique.
Cuisine
La cuisine éthiopienne se caractérise par l'usage de l'injera (ge'ez : እንጀራ , endjera), une galette levée à base de teff qui sert à la fois de couverts et de récipient, et est accompagnée de différentes sauces.
Un des ingrédients principaux est le bérbéré (piment rouge, capsicum frutescens). Le nom s'applique également à un mélange d'épices parmi lesquelles le piment (séché) à proprement parler, mais aussi de l'ail, du gingembre, des oignons rouges, de la graine de rue, de la cardamome, des clous de girofle ou encore de la cannelle.
La variété des climats éthiopiens permet de faire pousser un grand nombre de légumes et de féculents : le millet (eragrostis abyssinica, tef en éthiopien) surtout, mais aussi du maïs, de l'orge, des lentilles, des pois cassés, différentes sortes de haricots, des graines oléagineuses comme le Niger (guizotia abyssinica) ou le lin, des oignons, de l'ail ou encore de la coriandre, qui constituent autant d'élément de base pour les différentes sauces accompagnant l'injera.
La sauce la plus courante, le wat, réalisé à partir de viande de bœuf (amharique: ሥጋ, sega), couramment de poulet (amharique: ዶሮ, doro ; Tigrinya: ደርሆ derhō) doro wet, dans certaines régions de poisson (amharique : asa), ou d'agneau (amharique : በግ, beg ; Tigrinya : በግዕ, beggi) accompagnée d'oignons rouges, de niter kibbeh et assaisonné de bérbéré. Il peut également inclure légumes, pois cassés, pommes de terre (Amharique : ድንች, denech ; Tigrinya : ድንሽ, diniš), carottes et blettes (Tigrinya : costa). La viande peut également être sautée (tebs) ou parfois servie crue (ketfo ou gored gored) accompagnée avec du piment.
Le t'ella est une bière traditionnelle brassée à partir d'orge ou de malt, de houblon et de feuilles de gesho (rhamnus pinoides), employée également dans la fabrication du t'edj — sorte d'hydromel qui accompagne souvent les plats éthiopiens. Enfin le café (buna), probablement né en Éthiopie, occupe une place centrale dans la culture et les traditions éthiopiennes. Son service, accompagné d'une cérémonie où l'on brûle de l'encens, est realisé à l'aide d'une jebena (amharique : ጀበና). Dans la plupart des foyers un espace tapissé d'herbes et dote de meubles dédiés est souvent agrémenté.
Sport
Le football reste un sport populaire en Éthiopie, même si l'équipe d'Éthiopie de football n'obtient pas des résultats très probants. Au niveau national, il existe deux principales compétitions, le championnat d'Éthiopie de football et la coupe d'Éthiopie de football. Le pays dispose de plusieurs clubs parmi lesquels on peut citer l'EEPCO, l'Ethiopian Coffee et le Saint-George SA.
Sur le continent africain, la Fédération d'Éthiopie de football fait partie de la Confédération africaine de football. Le pays a accueilli la CAN en 1962, année où elle remporte le championnat, en 1968 et en 1976. L'Éthiopie participe à la Coupe CECAFA des nations qu'elle a organisé en 1987, 2001, 2004 et 2006, et qu'elle a remporté en 1987, 2001, 2004 et 2005. Les clubs éthiopiens sont en revanche beaucoup moins performants dans le cadre de la Coupe Kagame Inter-Club qu'ils n'ont jamais remporté. Si le pays a accueilli une fois en 2001 la Coupe d'Afrique des nations junior, elle ne s'est jamais illustrée dans cette compétition. Au niveau international, l'Éthiopie est 123e du classement mondial de la FIFA en avril 2010 ; elle n'est jamais parvenue à se qualifier pour la phase finale de la coupe du monde.
L'athlétisme est également populaire en Éthiopie qui a remporté de nombreuses distinctions au sein des compétitions internationales. Parmi les Éthiopiens ayant dominé les courses de fonds au niveau mondial, ces dernières années, on note particulièrement Haile Gebreselassie, champion du monde et champion olympique, qui a établi plus de vingt nouveaux records du monde et détient à ce jour en 2010 le record mondial du marathon. Kenenisa Bekele, champion du monde de cross country et double champion olympique à Pékin, qui détient à ce jour en 2010 les records du monde du 5 000 mètres et du 10 000 mètres. Chez les femmes, Tirunesh Dibaba, double championne olympique à Pékin, est détentrice du record du 5 000 mètres. Meseret Defar réalise quant à elle la deuxième meilleure performance mondiale dans la même discipline[93],[94],[95].
Parmi les autres coureurs éthiopiens s'étant distingués dans cette discipline, il faut citer également Abebe Bikila, Derartu Tulu, Mamo Wolde, Miruts Yifter, Addis Abebe, Gebregziabher Gebremariam, Belayneh Densamo, Werknesh Kidane, Million Wolde et Assefa Mezgebu. Abebe Bikila fut quant à lui le premier médaillé d'or africain en remportant le marathon olympique en 1960[96] et 1964, établissant un nouveau record du monde les deux fois. L'Éthiopienne Derartu Tulu fut la première femme africaine à remporter une médaille d'or aux jeux olympiques de Barcelone en 1992, dans le 10 000 mètres. Depuis 2001, l'Éthiopie organise le Great Ethiopian Run qui est un marathon regroupant plusieurs milliers de coureurs et qui se déroule à Addis-Abeba.
Société
Calendrier et indication spécifique de l'heure
Le calendrier éthiopien est comme les calendrier julien, copte et de de l'Égypte antique, structuré sous la forme de douze mois lunaires de trente jours chacun complété d'un treizième de cinq ou six jours épagomènes. Le nouvel an éthiopien, enqoutatash (እንቁጣጣሽ), le 1er du mois de meskerem(መስከረም), correspond au 11 septembre du calendrier julien lorsque le sixième jour est ajouté, correspondant, dans le calendrier grégorien, aux 11 et 12 septembre pour les années allant de 1901 à 2099. Pour l'indication des années, l'origine du calendrier, qui fixe la date de l'Incarnation (christianisme) de Jésus, correspond au 25 mars de l'an 9 dans le calendrier julien. Elle correspond à l'indication donnée par Anianus d'Alexandrie au Ier siècle et diffère en cela de celle de sa modification introduite par Denys le Petit au début du Ve siècle qui a été retenue pour le calendrier grégorien. La première année civile débuta donc le 29 août de l'an 8 du calendrier julien, ce qui entraîne un décalage de huit ans avec le comput grégorien du 1er janvier au 10 septembre puis un décalage de sept ans pour le reste de l'année grégorienne. L'entrée dans le troisième millénaire a ainsi été fêté à une date correspondant au 11 septembre 2007 du calendrier grégorien.
Les mois du calendrier éthiopien sont indiqués dans le tableau suivant.
Amharique | Copte | Date de commencement | Date de commencement après le 6ème jour épagomène |
---|---|---|---|
መስከረም (Meskerem) | Tut | 11 septembre | 12 septembre |
ጥቅምት (Teqemt) | Babah | 11 octobre | 12 octobre |
ኅዳር (Hedar) | Hatur | 10 novembre | 11 novembre |
ታኅሣሥ (Tahesas) | Kiyahk | 10 décembre | 11 décembre |
ጥር (Ter) | Tubah | 9 janvier | 10 janvier |
የካቲት (Yekatit) | Amshir | 8 février | 9 février |
መጋቢት (Megabit) | Baramhat | 10 mars | 10 mars |
ሚያዝያ (Miyazya) | Baramundah | 9 avril | 9 avril |
ግንቦት (Guenbot) | Bashans | 9 mai]] | 9 mai |
ሰኔ (Sené) | Ba'unah | 8 juin | 8 juin] |
ሐምሌ (Hamlé) | Abib | 8 juillet | 8 juillet |
ነሐሴ (Nehasé) | Misra | 7 août | 7 août |
ጳጐሜን/ጳጉሜን (Pagoumén) | Nasi | 6 septembre | 6 septembre |
Le décomptage des heures s'effectue de manière distincte de celle communément employée dans le reste du monde. Celui-ci s'effectue sur la base de deux cycles de deux fois douze heures à partir du coucher du Soleil. Les distinctifs « ke qenou » (« de la journée ») et « ke meshetou » (« de la soirée ») sont l'équivalent des « A.M. » et « P.M. » dans le système américain.
La proximité de l'équateur (latitude 9°03' Nord et longitude 38°42' Est pour Addis-Abeba), rend en effet minime la variation du la durée du jour, restant à peu près constante de 6h à 18h (12h-12h en Éthiopie) au cours de l'année. Ainsi, à {{nobr|6 h 00}, heure solaire locale, il est 12 h 00 heures à Addis Abeba ; à 19 h 00, il est 13 h 00 à Addis Abeba et à 17 h 00 de l'après-midi, il est 23 h 00.
Modèle:Nwt | ||||||||||||||||||||||||
Modèle:Nwt | 12 h | 13 h | 14 h | 15 h | 16 h | 17 h | 18 h | 19 h | 20 h | 21 h | 22 h | 23 h | 0 h | 1 h | 2 h | 3 h | 4 h | 5 h | 6 h | 7 h | 8 h | 9 h | 10 h | 11 h |
Modèle:Nwt | 6 h | 7 h | 8 h | 9 h | 10 h | 11 h | 12 h | 13 h | 14 h | 15 h | 16 h | 17 h | 18 h | 19 h | 20 h | 21 h | 22 h | 23 h | 0 h | 1 h | 2 h | 3 h | 4 h | 5 h |
L'Éthiopie dispose d'une avance de 3 heures sur le méridien de Greenwich et n'a pas adopté l'heure d'été.
Fêtes et jours fériés
Date | Nom local/amharique | Nom français | Remarque |
---|---|---|---|
11 septembre | እንቁጣጣሽ(Enqoutatash) | Nouvel an éthiopien | |
27 septembre | መስቀል (Mesqel) | Fête de la vraie Croix | |
24 octobre | 'Id al-Fitr | Fin du mois du Ramadan | Variable. La date était pour l'année 2006 |
6 ou 7 janvier | ገናልደት (Genna/Ledet) | Noël orthodoxe | Naissance de Jésus-Christ |
10 janvier | 'Id al-Adha | Fête du Sacrifice | Variable. La date était pour l'année 2006 |
19 janvier | ጥምቀት (Temqet) | Fête de l'Épiphanie | |
2 mars | ዓድዋ ድል (Ye'adowa Bä'al ou Adwa del) | Commémoration de la victoire d'Adoua | Victoire de Menelik II contre les Italiens (1896) |
11 avril | Mäwlid an-Nabi | Naissance du prophète Mahomet | Variable. La date était pour l'année 2006 |
21 avril | ስቅለት (Seqlet) | Vendredi saint orthodoxe | Variable. La date était pour l'année 2006 |
23 avril | ፋሲካ (Fasika) | Pâques orthodoxe | Variable. La date était pour l'année 2006 |
24 avril | ትንሣኤ (Tensaé) | Lundi de Pâques | Variable. La date était pour l'année 2006 |
1er mai | የሰራተኞች ቀን (Yeserategnoch qen) | Fête du Travail | |
5 mai | ኦሜድላ ድል (Omédla del) | Jour de la Libération
Victoire des Patriotes éthiopiens |
Retour d'Hailé Sélassié Ier à Addis-Abeba (1941) |
28 mai | ብሔራዊ በዓል (Behérawi beal) | Fête nationale | Chute du régime Derg |
18 août | ቡሄ (Buhe) | Transfiguration de Jésus-Christ |
État, politique et institutions
Répartition des pouvoirs
Depuis 1995, l'Éthiopie est officiellement appelée : République Fédérale Démocratique d'Éthiopie (RFDE)[97]. Le fonctionnement de ses institutions est codifié par le texte constitutionnel ratifié en décembre 1994 et entré en application le 22 août 1995. L'Éthiopie est un régime parlementaire[98] fédéral[97] et bicaméral[99]. D'après la constitution, la RFDE comprend deux organes : le Gouvernement Fédéral et les États membres, les neuf régions fédérales[100]. Tous les pouvoirs souverains appartiennent aux « Nations, Nationalités et Peuples d'Éthiopie », souveraineté qu'ils expriment à travers des représentants élus[101] au suffrage universel direct et siégeant au Conseil des représentants des peuples. En raison de la nature fédérale de la République, une des deux chambres du parlement représente les régions, il s'agit du Conseil de la fédération.
Le chef de l'État est le Président de la République, fonction essentiellement honorifique. Il est élu par les deux chambres à la majorité des deux tiers, pour un mandant de six ans, renouvellable une fois[102]. Les pouvoirs et fonctions du président comprennent, entre autres : la promulgation des lois et traités internationaux ratifiés par le Conseil des représentants des peuples, la convocation de la session annuelle de la réunion des deux assemblées, la réception des lettres de créance des ambassadeurs. En outre, il dispose du droit de grâce[103]. L'actuel président est Girma Welde Giyorgis, réélu le 9 octobre 2007 à ce poste.
Le pouvoir exécutif appartient au Premier ministre et au Conseil des ministres[104]. Le Premier ministre est désigné parmi les membres du parti majoritaire au Conseil des représentants des peuples[105]. Il dirige le Conseil des ministres et mène la politique du pays[106]. Il est chef de l'exécutif, président du Conseil des ministres, dont il dirige les activités, et commandant en chef des forces armées nationales. Il doit suivre et assurer la mise en œuvre des lois, des politiques, des directives et des autres décisions adoptées par le conseil des Représentants des Peuples[106]. Outre la direction des affaires nationales, il supervise la mise en œuvre de la politique étrangère[106]. L'actuel Premier ministre est Meles Zenawi à la tête du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien, la coalition majoritaire au Conseil des représentants des peuples.
Le Conseil des Représentants des Peuples détient le pouvoir législatif dans les limites fixées par la Constitution à l'article 55[107]. Les compétences du Conseil touche aussi bien des domaines fiscaux et budgétaires que des questions pénales ou encore d'administration. Ses membres sont élus pour un mandat de cinq ans, au suffrage universel direct[108]. Des 550 sièges, 20 sont réservés à des « Nationalités et Peuples » minoritaires[108]. Les lois adoptées sont soumises au Président chargé de leur promulgation[109]. Les membres du Conseil doivent également désigner au sein du parti ou de la coalition majoritaire, le Premier ministre. Celui-ci peut dissoudre le Conseil afin d'organiser de nouvelles élections[110].
Le Conseil de la fédération est une institution particulière du système politique éthiopien. Il a le pouvoir d'interpréter la Constitution et de régler les questions relatives aux droits des « Nations, Nationalités et Peuples »[111]. Il résout les différends entre diverses régions et doit empêcher celles-ci de mettre en danger l'ordre constitutionnel[111]. Ses membres sont élus au suffrage indirect par les conseils régionaux bien que ceux-ci peuvent organiser un suffrage direct permettant à la population de s'exprimer[112]. Chaque « Nation, Nationalité et Peuple » doit être représenté par au moins un membre[112]. À chaque million d'habitants additionnel, un membre en plus de ce peuple est autorisé à siéger[112].
Le pouvoir judiciaire est constitutionnellement indépendant[113]. La Cour suprême fédérale est la plus haute juridiction du pays. Elle prépare les budgets, soumis au Conseil des Représentants des Peuples, prévus pour les cours fédérales. Elle constitue la juridiction d'appel de toutes les affaires traitées par la Haute Cour Fédérale ; celle-ci est compétente pour les affaires civiles portant sur des montants supérieurs à 500 000 birr. Il existe également deux catégories de tribunaux régionaux : les cours de woredas et ceux des awrajas. En plus des juridictions de droit commun, il existe des tribunaux militaires, intégrés à la Cour suprême fédéral. L'État éthiopien donne aux musulmans du pays la possibilité de faire traiter les litiges de droit de la famille par des tribunaux islamiques.
La Cour suprême fédérale est associée au conseil constitutionnel. En effet, le président et le vice-président de la Cour suprême fédérale sont également, respectivement, président et vice président du conseil constitutionnel[114]. Cet organe est chargé d'examiner les litiges d'ordre constitutionnel et de remettre ses recommandations au Conseil de la Fédération qui doit trancher[115]. S'il estime qu'une loi fédérale ou régionale est contraire à la Constitution, il étudie la norme mise en cause et soumet son jugement au Conseil de la Fédération pour une ultime décision[115].
Vie politique
Depuis la moitié des années 1990, le pays est en cours de démocratisation. Le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) a remporté toutes les élections depuis 1995. Cette coalition est dominée par le Front de libération du peuple du Tigré, un parti présidé par Meles Zenawi, premier ministre d'Éthiopie depuis 1995. Depuis l'arrivée au pouvoir du FDRPE, la vie politique et de manière générale, la société éthiopienne, se sont libéralisées. Le régime du parti unique instauré sous le Derg a été aboli et les partis politiques d'opposition sont légalement autorisés. Sous le FDRPE, le pays connaît une période de forte croissance économique (environ 10% par an durant les années 2000) et de développement des infrastructures routières. Au niveau sécuritaire, le gouvernement a fait face à des insurrections dans la région de l'Ogaden, réprimées en 2007-2008 ainsi qu'à la rébellion du Front de libération Oromo.
Le principal parti d'opposition est l'Unité pour la démocratie et la justice, surnommé Andenet (« unité » en amharique) , fondé en 2008 en vue des élections générales de mai 2010 et dirigé par Bertoukan Mideksa. Il comprend les partis de la coalition pour l'unité et la démocratie ayant participé au scrutin de 2005. Bertukan Mideksa fait partie des personnalités arrêtées durant les troubles post-électoraux de 2005. Libérée en 2007 avec d'autres membres de l'opposition, elle s'est exprimé publiquement en 2008 sur les conditions de la grâce, évoquant des tractations politiques. Suite au refus de revenir sur cette déclaration, elle est condamnée à la prison à vie, peine originale. Le deuxième grand parti d'opposition est le Forum pour la démocratie et le dialogue, surnommé Medrek, fondé par une coalition de plusieurs mouvement dont les forces démocratiques éthiopiennes unies, troisième parti aux élections de 2005.
Les prochaines élections auront lieu en mai 2010. Les débats tournent essentiellement autour des questions économiques. Si le gouvernement revendique un bilan positif et une croissance annuelle forte, l'opposition affirme qu'il ne s'agit que d'évolutions statistiques et non de véritables changements.
Politique étrangère et relations internationales
Si depuis sa fondation l'État éthiopien entretient des relations diplomatiques avec d'autres pays, la création du Ministère des Affaires étrangères date de 1907[116]. La politique étrangère est élaborée par le Ministre des Affaires étrangères puis étudiée par le gouvernement. S'il est en accord, il autorise sa mise en application par le Ministre, supervisée par le Premier ministre[106]. Teferi Mekonnen, qui occupe le poste de 1917 à 1930, demeure un des plus importants ministres des Affaires étrangères. Durant les années 1920, il plaide en Éthiopie pour une plus grande ouverture sur le monde. Un de ses grands succès a été l'admission de son pays, en 1923, à la Société des Nations[117]. L'année suivante, il rend visite à divers chefs d'États européens, devenant le premier ministre des affaires étrangères a pleinement s'impliquer dans les questions diplomatiques[117]. À partir des années 1950, il renforce les liens avec plusieurs pays occidentaux et particulièrement les États-Unis, avec lesquels des accords militaires sont signés[118]. Le régime du Derg (1974 - 1991) constitute une sorte de parenthèse dans la diplomatie éthiopienne. L'idéologie socialiste et la violence du pouvoir amène le pays à être isolé tout en comptant sur l'appui de l'URSS.
L'arrivée au pouvoir du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien marque le début d'une nouvelle période dans la politique étrangère du pays dont l'image se normalise. L'Éthiopie reprend ses liens avec les États-Unis, la collaboration entre les deux États concernent entre autres la lutte contre le terrorisme dans la Corne de l'Afrique. Plus généralement, les relations sont bonnes avec la majorité des pays occidentaux et d'Afrique où l'Éthiopie a participé à diverses opérations de maintien de la paix[119].
En revanche, les relations avec ses divers voisins peuvent être très cordiales ou mauvaises. L'Éthiopie entretient de bons rapports avec trois voisins : le Soudan, Djibouti et le Kenya, essentiellement commerciaux avec les deux premiers et plutôt historiques et géopolitiques avec le dernier. L'amélioration des relations avec le Soudan date du début des années 2000 avec les discussions concernant l'approvisionnement en pétrole de l'Éthiopie[119]. Les rapports sont cordiaux avec Djibouti, dont le port de la capitale constitue le point d'entrée et de départ des produits commerciaux transportés par l'unique ligne ferroviaire d'Ethiopie[120]. La question de l'accès à la mer est d'ailleurs un des facteurs déterminant les choix diplomatiques, le pays étant le seul de la région ne disposant d'aucun littoral. Les relations avec le Kenya sont particulièrement cordiales dès l'accès à l'indépendance du pays en 1960[121]. Les deux chefs d'État, Haile Selassie I et Jomo Kenyatta sont proches ; en outre, les deux pays font face à la même menace : l'irrédentisme somali visant à la constitution d'une Grande Somalie[121].
L'Éthiopie prête en effet beaucoup d'attention à la Somalie ; les deux pays se sont affrontés durant une guerre de 1977 à 1978[120]. En outre, Mogadiscio a apporté son soutien à des mouvements rebelles ogadenis dès les années 1960. Toutefois, les rapports ont évolué puisque l'Éthiopie soutient le Gouvernement fédéral de transition face aux Tribunaux islamiques allant même jusqu'à intervenir militairement en Somalie de 2006 à 2009. En parallèle, Addis Abeba entretient de bon rapport avec le Somaliland. À nouveau la question de l'accès à la mer, notamment via les ports de Zeilah et Berbera, est capitale ; l'Éthiopie voit dans la stabilité de cette région, un facteur positif pour le commerce. Le pays a perdu son accès à la mer depuis l'indépendance de l'Érythrée en 1993. Initiallement, les relations avec ce nouvel État sont bonnes, l'Éthiopie a d'ailleurs été le premier gouvernement à reconnaître l'indépendance de son ancienne province[122]. À partir de 1997, la dégradation des rapports débouche l'année suiante sur une guerre frontalière qui prend fin en 2000. Depuis, les rapports entre les deux États restent tendus[122].
Système éducatif
Historiquement influencé par l'Église éthiopienne orthodoxe, le système éducatif s'est laïcisé depuis 1974 et régionalisé depuis 1991. Les premières écoles publiques sont construites sous le règne de Menelik II. L'éducation a été un des domaines privilégiés sous Haile Selassie, de nombreux instituts sont fondés à travers le pays donc l'Université d'Addis Abeba. Néanmoins, l'enseignement est encore marqué par une influence de l'Église et une grande place accordée à la langue amharique. Depuis l'adoption de la nouvelle Constitution de 1994, les écoles primaires peuvent enseigner dans la langue régionale. Principalement financé par l'État, l'école est gratuite ; en parallèle, il existe des instituts privés généralement gérés par des organisations étrangères ou des Églises. Administré et préparé par le Ministère de l'Éducation, le cursus scolaire en Éthiopie est composé en général de six années d'école primaire, quatre années de cursus secondaire et deux années de cursus secondaire supérieur[123].
L'éducation rencontre plusieurs problèmes en Éthiopie. La grande majorité de la population étant rurale, l'accès à une école publique peut s'avérer difficile. En outre, le manque d'effectif et de ressources dans les écoles publiques compliquent la tâche des enseignants. Ces problèmes sont inconnus dans les écoles privées payants, tendant à créer un système à deux niveaux. Néanmoins, la situation semble s'améliorer depuis les années 1990. Le nombre de femmes allant à l'école a doublé entre 1996 et 2000. En 2004, l'institut statistique de l'UNESCO ont montré que 44.6% des enseignants de primaire étaient des femmes et que 93,4% des filles étaient scolarisées dans l'enseignement primaire[124]. Durant la fin des années 1990, l'Éthiopie a formé environ 7 000 enseignants chaque année. Dans l'éducation supérieur, il y a un peu plus de 2 200 professeurs dont les deux tiers ont une maîtrise ou un doctorat, les autres ayant au moins le niveau baccalauréat. Il y a par ailleurs près de 6 000 personnels administratifs dans l'enseignement supérieur qui passent 75% de leur temps à enseigner et se consacrent le reste du temps à des activités de recherche[125].
Système de santé
Selon les données de la Banque mondiale, l'Éthiopie aurait 1 médecin pour 100 000 personnes[126]. Toutefois, dans son rapport annuel 2006, l'Organisation mondiale de la santé évoque un chiffre de 1 936 médecins, ce qui représenterait environ 2,6 médecins pour 100 000 personnes[127].
Les principaux problèmes de santé en Éthiopie sont liés aux maladies qui se transmettent essentiellement en raison des conditions sanitaires précaires et de la malnutrition. Ces problèmes sont accrus par le manque de main d'œuvre qualifiée et d'infrastructures de santé. Le pays compte 119 hôpitaux, dont 12 à Addis-Abeba, et 412 centres de santé[128].
L'Éthiopie a une moyenne d'espérance de vie de 45 ans. Le taux de mortalité infantile est relativement élevé avec environ 10 % d'enfants décédant au moment ou juste après leur naissance, chiffre auquel il faut ajouter les complications post-natales, comme les fistules obstétriques, qui affectent de nombreuses femmes. Le sida est également très répandu dans le pays.
Le faible nombre de professionnels de santé disposant d'une formation médicale moderne et le manque de fonds accordés aux services médicaux, explique que beaucoup d'éthiopiens fassent encore appel aux guérisseurs traditionnels qui emploient des thérapies maison pour guérir les maux communs. Un nombre croissant de « faux guérisseurs » côtoie les véritables guérisseurs[129] qui seuls connaissent véritablement les vertus curatives des plantes et minéraux. Le fort taux de chômage fait que de nombreux éthiopiens sont incapables de subvenir aux besoins de leur famille et donc encore moins capables d'acheter des médicaments. C'est principalement en raison du coût de la médecine moderne que la médecine traditionnelle continue à être la plus répandue.
Économie
Ressources naturelles
D'une superficie de 1,14 millions de kilomètres carrés, l'Éthiopie dispose de 65% de terres arables. Les 14 rivières importantes ou moyennes traversant le pays constituent par ailleurs des ressources en eau immenses[130]. Pour ses ressources animales estimées à 27 millions de bovins, 24 millions d'ovins et 18 millions de caprins, l'Éthiopie se place au premier rang des pays africains et au dixième au niveau mondial[130]. La déforestation s'est considérablement accrue au cours du XXe siècle et constitue un problème environnemental majeur : les forêts ne constituent plus que 3% du territoire en 2007, contre une estimation de 40% au siècle passé[130].
Les ressources géologiques sont l'or (43 millions de dollars de recettes d'exportations en 2009-10[132]), le gaz naturel, le fer, l'étain, la lignite et le potassium[130]. On trouve également des pierres gemmes (opale[133], topaze,olivine, corindon), des métaux rares (notamment le tantale utilisé dans les produits électroniques grand public, pour un revenu de 4 millions en 2009-2010[134]) et des minerais industriels [135]. L'Éthiopie dispose de 5 bassins sédimentaires potentiellement riches en hydrocarbures : le bassin de l'Ogaden, à Gambela, le bassin de l'Omo, Abay et dans le Tigré[136]. Les explorations pétrolières en Éthiopie débutent en 2000 avec l'implantation de la compagnie américaine Hunt Oil[137]. Le bassin de l'Ogaden a été divisé en 21 blocs[131] dont les concessions ont été attribuées à différentes companies pétriolières (Petronas (Malaysie), Pexco Exploration (Pays-Bas)[138], Lundin East Africa (Suède)[139], South West Energy (Hong-Kong)[140], et Afar Explorer (États-Unis)[141]. Des forages pétroliers sont également menés depuis 2004 dans la région de Gambela proche de la frontière du sud Soudan par des compagnies canadiennes[142], chinoises [143] et malaysienne [144].
Depuis 2007, le gouvernement prévoit d'étendre ces concessions dans des plateaux situés au centre du pays[145]. On compte en 2009, 11 compagnies présentes dans le pays[137]. Au niveau des énergies fossiles, le ministère table sur un potentiel de 113 milliards de tonnes de gaz naturel et 253 milliards de tonnes de schistes bitumeux[137]. 174 licences d'explorations ont été accordées dans ce domaine, partagées entre des comapgnies étrangères (90 licences) et des coentreprises entre investisseurs locaux et étrangers (84). À ce jour l'Éthiopie appartient aux pays non-producteurs de pétrole[137].
Ces exploitations font l'objet de vives tensions avec les populations locales, notamment le mouvement séparatiste de l'Ogaden accusant le gouvernement éthiopien de défendre l'implantation de ces compagnies conduisant à des déforestations massive des zones pétrolifères, au déplacement des populations nomades et à la destruction d'un équilibre écologique fragile dans ces régions[146]. En 2007, un attentat contre une compagnie pétrolière chinoise fait 74 victimes[147].
Situation actuelle
Après une période de récession de l'économie en 2003, le PIB suit depuis 2004 une croissance supérieure à 6% atteignant 8.2% en 2006-2007 bénéficiant à des secteurs diversifiés de l'économie[148]. Le PIB par habitant, en augmentation, reste faible à 1 346 $ en 2008[149]. En décembre 2009, le magazine britannique d'économie, The Economist, prévoit la cinquième plus forte croissance mondiale en Éthiopie pour 2010, atteignant ainsi une croissance à deux chiffres pour la septième année consécutive[150].
La part de l'industrie dans le PIB est en hausse (12% du PIB en 2006-07), ainsi que celle du secteur manufacturier (10.5%), du commerce de gros (15%), du BTP (10,9%), de l'électricité et de l'eau (13,6%), des transports et des télécommunications (7.6%)[148].
L'économie reste dominée par l'agriculture (47% du PIB en 2006-07) qui occupe néanmoins une part décroissante relativement au PIB (56% en 1996-97). En volume le secteur montre un tau de croissance de 9,4% en 2006-07, principalement due à la forte progression (40%) des exportation de café, la forte hausse du volume contrebalançant le repli du prix unitaire[148].
La politique monétaire suivie vise à maintenir la stabilité des prix, des taux de change et de protéger le système financier. La masse monétaire et le crédit se sont accrus de 19,7 et 23,1% resp. en 2006-07. Néanmoins, du fait de la forte hausse découlant des grands projets publiques et de la hausse des prix du carburants, le prix des denrées alimentaires et d'autres produits a subit une inflation de 18,9% en 2006-07. La Banque Nationale d'Éthiopie a réagit en freinant directement les prix des produits de première nécessité, en interdisant certaines exportations (maïs) et en distribuant des produits subventionnés aux populations pauvres (blé, huile) [148].
Les exportations ont suivi une progression de 18,05% en 2006-07, représentant un total de 1,2 milliard de dollars. Le café représente environ un tiers de celles-ci, suivi des oléagineux. Les exportations de viandes et de produits carnés sont en baisse, ceux de produits non agricoles comme les fleurs en forte hausse. Plus de la moitié de ces exportations sont destinées à des pays européens, un tiers à l'Asie (Arabie saoudite, Chine, Japon) et parmi les pays africains, on note principalement les pays limitrophes (Djibouti, Somalie et Soudan) [148].
Les importations ont suivi une progression de 11,6% s'établissant à 5 milliards de dollars. En forte hausse, celle-ci reflète l'essor du secteur industriel, notamment du BTP. Les biens d'équipements représentent un tiers du total de ces importations en 2006-07. Les trois cinquièmes des importations proviennent d'Asie (Arabie saoudite, Chine, Japon), plus d'un quart proviennent d'Europe, un dixième sont d'origine africaine[148].
La dette extérieure de l'Éthiopie s'établit à 2,3 milliards de dollars en 2006-07. Celle-ci est en net recul depuis 2005-06 (6 milliards $) principalement du fait de l'initiative d'allègement de la dette multilatérale à l'égard des institutions financières internationales (Initiative PPTE). En 2007, le pays a également signé un accord d'annulation de la dette avec la Chine[148].
Différents programme sont en cours afin de réduire la pauvreté, notamment le plan d'accélération du développement durable pour mettre un terme à la pauvreté (Pasdep –Plan for Accelerated and Sustained Development to end Poverty), qui couvre la période 2005/06-2009/10, le programme national de sécurité alimentaire (National Food Security Program) financé par les pouvoirs publics, et le filet de protection pour un niveau de production minimale (PSNP) financé par la Banque mondiale. Ce dernier vise à employer les pauvres à la construction d'infrastructures (routes entre autres) et distribuer de la nourriture gratuitement aux plus démunis. Selon le Pasped la pauvreté a reculé à 38,7% en 2005[148]. Le chômage reste élevé (26%) et difficile a chiffré, il est estimé à 40% à Addis-Abeba[148].
Les résultats économiques en Éthiopie font l'objet d'interprétations variées aussi bien entre le gouvernement et l'opposition que des experts internationaux, lié au fait que les privatisations et les réformes structurelles recommandées par les institutions financières internationales ne sont effectuées qu'avec modération par les autorités éthiopiennes. Ainsi l'OCDE note que « la privatisation joue un rôle clé dans les réformes lancées au milieu des années 90 ». Alors que le premier ministre éthiopien, Meles Zenawi dénonce dès 2003 des « pressions exercées par le Fonds Monétaire International sur le gouvernement pour vendre ses entreprises publiques, mais nous résisterons à ces mesures qui pourraient provoquer l'effondrement de notre économie »[151]. Pour Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, l'Éthiopie est un exemple flagrant des dérives de la mondialisation, notant que les mesures préconisées par institutions financières internationales comme le FMI ont systématiquement freiné les progressions sociales[152]. Par ailleurs le rôle de ces institutions dans l'abandon de l'Accord International sur la Café en 1989, est vivement dénoncé par les altermondialistes et les ONGs, cet abandon ayant conduit à la disparition de tous les outils de contrôle des prix par les pays producteurs soumis depuis aux fluctuations boursières[153], et à une chute du prix de revient aux producteurs du café (divisé par deux entre 1988 et 2003)[154]Selon un rapport de l'ONG Oxfam, « le café est une véritable mine d'or pour les torréfacteurs internationaux » tandis que les producteurs « ne reçoivent qu'environ 6 % de la valeur du paquet de café vendu dans les supermarchés et les épiceries »[155]. En 2005 le documentaire « Black Gold » rend compte des conditions d'exploitation du café en Éthiopie par les multinationales. Une polémique éclate entre l'Éthiopie et l'Association nationale de Café americaine (National Coffee Association) dirigée par Starbucks en 2007[156], cette dernière s'opposant à une procédure de labellisation du café dont la mise en place pourrait rapporter 88 millions de dollars par an à l'Éthiopie selon Oxfam[157].
En mai 2009, un rapport de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture[158] met à jour une tendance se développant en Afrique, et en Éthiopie pris en exemple dans le rapport, consistant en l'achat de terres agricoles à grande échelle par des investisseurs étrangers. Le rapport montre que ces transactions, s'ils peuvent créer des opportunités au niveau des infrastructures, peuvent également se réveler nuisibles, les populations locales étant généralement insuffisamment indemnisés des pertes de terre (p. 93), la production étant dirigée vers les besoins des investisseurs privés étrangers (par exemple, en biocarburant, p. 50, 100, compagnie Flora EcoPower (Allemagne), p. 41[159]). Le rapport indique que ces investisseurs sont aussi bien les pays asiatiques, ceux du Golfe, que l'Union européenne et les États-Unis bien que ces derniers soient plus rarement dénoncés à ce sujet dans la presse internationale (p. 34).
Organismes internationaux
L'Éthiopie n'est pas membre de l'Organisation mondiale du commerce mais a néanmoins fait une demande d'entrée en février 2003[160]. Les différends avec l'organisme portent sur les pressions exercées par celui-ci afin d'obtenir la libéralisation des secteurs bancaires et télécommunications éthiopiens, ce à quoi le gouvernement s'est toujours opposé considérant qu'ils pourraient nuire aux récents progrès économiques[161],[162].
Au niveau continental, l'Éthiopie est membre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) dont Meles Zenawi est depuis Président du Comité des Chefs d'État et de Gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD[163]. Au niveau régional, l'Éthiopie est membre du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA) [164] (9,9% des exportations et 8% des importations en 2006) [162]. Elle est également membre de son institution financière, la Banque de développement et du marché africain de l'Est et du Sud (Banque PTA) [165],[162].
Finance internationale
En mars 2010, un rapport chiffre pour la première fois les fuites illicites de fonds liées à des pratiques financières hors des pays africains[166]. Les fuites de capitaux hors de l'Éthiopie par des pratiques financières illictes sont estimées à 10,9 milliards de dollars de 1970 à 2009[167].
Dans l'analyse des flux trans-frontaliers, le rapport indique que ceux-ci se répartissent en moyenne pour 3% du total à des pratiques de corruption, à 30-35% à des pratiques criminelles (trafic, au racket, contre-façon) et pour 60-65% à des procédés d'évasion de taxe, principalement à travers les techniques de trucage commercial et financier[168]. Ces fuites massives et illégales sont facilitées par une opacité mondiale du système financier[169].
Secteur énergétique
Le potentiel hydro-électrique est estimé à 45 000 megawatt, 5 000 megawatt pour l'énergie géothermique, 300 millions de tonnes de charbons, 15 à 20 millions tonnes pour l'énergie issue des déchets agricoles, 1,120 millions de tonnes de bois et un potentiel de 100 GW pour l'énergie héolienne. Dans certaines régions, les conditions climatiques seraient également favorables au développement de l'énergie solaire[137].
Un programme public d'accès universel à l'électricité (Universal Electrification Access Programme)[170] a été mis en place afin d'étendre le réseau d'électricité dans les zones rurales. La capacité de production s'est considérablement accrue et devrait continuer sa progression du fait de la construction de quatre nouveaux barrages hydroélectriques[130].
Le premier barrage (le barrage de Gilgel Gibe, aussi appelé Gibe I) d'une capacité de 184 MW[171] a été achevé en 2004. Le projet Gibe II (420 MW[171] ) est en cours de construction. En mars 2010, un contrat est signé avec la compagnie chinoise Chinese Gezhouba Group Company pour la construction de la centrale hydrau-électrique Genale Dawa 3 d'une capacité de 254 MW[172].
C'est le barrage Gilgel Gibe III dont l'achèvement est prévu en 2012 dont les capacités sont les plus prometteuses. Avec une capacité de 1 800 MW (6 500 GWh par an), il permettrait de doubler la capacité de production électrique en Éthiopie, permettant l'accès à 70 % des personnes qui ont sont actuellement dépourvues[173]. Il constitue le second plus grand barrage hydrauélectrique de l'Afrique subsaharienne[174]. Ce projet fait par ailleurs l'objet de vives critiques pour son impact écologique à l'étranger[175],[176], bien que soutenu par le fond des Nations Unies pour l'environnement[177], défendu par le promoteur[178] et reste un des rares terrain d'entente entre le gouvernement et l'opposition[179].
Malgré des ressources abondantes, le rapport 2008 de l'OCDE note que la distribution et la gestion de l'eau restent globalement inégales et inefficaces[148].
Infrastructures et télécommunications
L'Éthiopie dispose d'un réseau routier de 37 000 km en forte évolution. La proportion de routes en bonnes conditions est passé de 17% en 1997 à 49% en 2004[180].
Le chemin de fer (681 km) est présent depuis le début du XXe siècle en Éthiopie lorsque Menelik II accorde un contrat à la Compagnie du chemin de fer de Franco-Ethiopien afin de relier Djibouti à Addis-Abeba[181]. Rebaptisé Chemin de fer Djibouto-Ethiopien en 1981, des négociation sont en cours en février 2010 avec une compagnie indienne afin d'améliorer et d'accroître les capacités de la liaison[182].
L'Éthiopie dispose de 56 aéroports[183] dont 13 avec des pistes goudronnées[184]. Créé en 1951 avec une aide américaine en échange d'une base militaire accordée pour la guerre de Corée[185], la compagnie Ethiopian Airlines a depuis reçu de nombreux prix internationaux[186].
Les infrastructures de télécommunications de l'Éthiopie comptent en 2007 parmi les moins développées au monde pour la téléphonie fixe et mobile. Néanmoins le pays est considérée en 2007 comme l'un des pays investissant le plus massivement dans les technologies d'informations et de communications, relativement à son PNB[187]. On dénombre environ cinq lignes pour 1 000 habitants en 2007. Cependant les réseaux s'étendent. Suite à une forte progression, le nombre d'abonnés à la téléphonie fixe passait à 740 257 en 2005-06 (610 347 en 2004-05) , le nombre d'usagers de la téléphonie mobile avaient plus que doublé durant l'année 2006 atteignant 866 700 abonnés (contre 410 000 en 2004-05) [148]. Le pays comptait 3 168 000 d'abonnés à la téléphonie mobile et 360 000 usagers d'internet en 2009[64]. L'entreprise de télécommunications d'État Ethiopian Telecommunication Corporation a notamment raccordé plus de 600} lycées à Internet, et lancé le réseau Agri-net, qui connecte plus de 50 centres de recherche agronomique dans le pays[148].
L'installation de câbles à fibres optiques progresse également. La liaison Gondar-Metemma est en cours afin de relier le réseau éthiopien au Soudan[148]. En mars 2010, un accord est signé avec la compagnie Seacom afin de développer le réseau vers Djibouti, connectant directement le réseau éthiopien à l'Inde et à l'Europe par des câbles sous-marins[188].
Codes
L'Éthiopie a pour codes :
- ET, selon la norme ISO 3166-1 alpha-2 (liste des codes pays),
- ET selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2,
- ET, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs,
- .et, selon la liste des Internet TLD (Top level domain),
- ETH, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3,
- ETH, selon la liste des codes pays du CIO,
- ETH, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,
- ETH, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3,
- HA, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports.
Annexes
Notes
- « On dit qu'aujourd'hui encore les Éthiopiens sont partagés entre quarante cinq rois. Le pays entier a été appelé Aethérie, puis Atlantie, puis Ethiopie, d'Ethiops fils de Vulcain. », Pline l'Ancien, Histoire naturelle, VI, 35 (trad. Littré 1855).
- Acronyme amharique pour Mouvement socialiste Pan-Éthiopien
- Voir l'article article 5 de la Constitution éthiopienne.
- En arabe, le terme masjid signifie mosquée, et est emprunté à l'araméen masged, lequel dérive d'une racine proto-sémitique signifiant « poser le front au sol », rappelant qu'il s'agit d'un lieu de prosternation. Le terme masgid' semble emprunté au mot arabe signifiant mosquée, mais a peut-être une origine autonome, sur la base de la racine commune.
- Les Jésuites sont parvenus à convertir au catholicisme le souverain de l'époque, déclenchant une guerre civile
- Le ton peut dévier légèrement du système d'accord tempéré occidental
Références
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- Habachyî, en arabe ḥabašyī, حبشيّ : abyssin ; éthiopien
- Al-Habacha en arabe al-ḥabaša, الحبشة, Abyssinie
- Ithyûbyâ en arabe ʾiṯyūbyā, إثيوبيا, Éthiopie
- [PDF] Quintana-Murci, Veitia, Santachiara-Benerecetti, McElreavey, Fellous, Bourgeron L'ADN mitochondrial, le chromosome Y et l'histoire des populations humaines
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Liens internes
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- Culture de l'Éthiopie : littérature, musique et cuisine
- Géographie de l'Éthiopie : cours d'eau, problèmes environnementaux et hauts plateaux
- Peuples d'Éthiopie : démographie, langues et religions
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