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« Abd al-Mumin (calife) » : différence entre les versions

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'''`Abdul-Mu'min ben `Alī al-Kūmī''' ou '''`Abd al Mu'min ben `Alī al Kūmī''' ou '''Abdelmoumen''' ( {{lang|rtl|ar|'''عبد المؤمن بن علي الكومي'''}} en [[Langue arabe|arabe]]), né vers [[1100]] à [[Nedroma]] et décédé en [[1163]] à [[Salé]], est un [[calife]] de la [[dynastie]] des [[Almohades]], régnant de [[1147]] à sa mort.
'''`Abdul-Mu'min ben `Alī al-Kūmī''' ou '''`Abd al Mu'min ben `Alī al Kūmī''' ou '''Abdelmoumen''' ( {{lang|rtl|ar|'''عبد المؤمن بن علي الكومي'''}} en [[Langue arabe|arabe]]), né vers [[1100]] à [[Nedroma]] et décédé en [[1163]] à [[Salé]], est un [[calife]] de la [[dynastie]] des [[Almohades]], régnant de [[1147]] à sa mort.


En mourant, [[Ibn Tûmart]] laisse à ses disciples dont Abd-al Mumin un mouvement religieux organisé et doté d'une puissante armée. Ce [[Berbères|Berbère]] [[Zénètes|zénète]], fut surnomé le « flambeau des Almohades » par [[Ibn Toumert]]<ref>{{Ouvrage|titre=Mémorial Henri Basset : nouvelles études nord-africaines et orientales|directeur=Henri Basset|chap=Ibn Tumart et Abd Al-Mu'min. Le « Fakih du Sus » et le « flambeau des Almohades »|auteur=[[Évariste Lévi-Provençal]]|éditeur=Librairie orientaliste Paul Geuthner|année=1928|présentation en ligne=http://books.google.fr/books?id=vzhbAAAAQAAJ&q=flambeau+des+almohades}}</ref>, le Fakih du Souss. Il fut le fondateur du royaume des Almohades <ref>{{lien web|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/T228508/ABD_AL_MU_MIN.htm|titre=Abd el Mu'min|site=Encyclopædia Universalis}}</ref>.
En mourant, [[Ibn Tûmart]] laisse à ses disciples dont Abd-al Mumin un mouvement religieux organisé et doté d'une puissante armée formée de plusieurs tribus masmoudiennes du Haut Atlas marocain <ref name="Livre en ligne page CXLVIII">[http://books.google.com/books?id=n7gBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=Itin%C3%A9raire+historique+et+descriptif+de+l%27Alg%C3%A9rie:+comprenant+le+Tell+et+le+...++Par+Louis+Piesse&as_brr=3&hl=fr#v=onepage&q=&f=false Livre en ligne page CXLVIII]</ref>. Ce [[Berbères|Berbère]] [[Zénètes|zénète]], fut surnommé le « flambeau des Almohades » par [[Ibn Toumert]]<ref>{{Ouvrage|titre=Mémorial Henri Basset : nouvelles études nord-africaines et orientales|directeur=Henri Basset|chap=Ibn Tumart et Abd Al-Mu'min. Le « Fakih du Sus » et le « flambeau des Almohades »|auteur=[[Évariste Lévi-Provençal]]|éditeur=Librairie orientaliste Paul Geuthner|année=1928|présentation en ligne=http://books.google.fr/books?id=vzhbAAAAQAAJ&q=flambeau+des+almohades}}</ref>, le Fakih du Souss. Il fut le fondateur du royaume des Almohades <ref>{{lien web|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/T228508/ABD_AL_MU_MIN.htm|titre=Abd el Mu'min|site=Encyclopædia Universalis}}</ref>.


Abd Al Mumin qui était le seul Berbère non masmuda lors de l'organisation du mouvement à Tinemel ainsi que lors de la prise de l'actuel Maroc des mains des Almoravides, dut faire preuve de diplomatie afin d'accéder à la tête du mouvement. Il cacha pendant trois ans la mort d'Ibn Tumart le temps d'asseoir son autorité politique au sein du groupe.<ref> http://www.britannica.com/EBchecked/topic/686/Abd-al-Mumin </ref>. En épousant la fille d'une lignée de notables Masmuda de [[Tinmel]], il donna à sa descendance une légitimité au sein des Almohades <ref>http://www.memoarts.ma/documentation/almohades.asp ; lire aussi Tome I histoire des berbères d'Ibn Khaldoun </ref>
Il cacha pendant trois ans la mort d'Ibn Tumart le temps d'asseoir son autorité politique au sein du groupe<ref>http://www.britannica.com/EBchecked/topic/686/Abd-al-Mumin</ref>. En épousant la fille d'une lignée de {{refnec|notables}} Masmuda de [[Tinmel]], {{refnec|il donna à sa descendance une légitimité}} au sein des Almohades <ref>http://www.memoarts.ma/documentation/almohades.asp ; lire aussi Tome I histoire des berbères d'Ibn Khaldoun</ref>


Il prend la tête d'un mouvement religieux et des troupes organisées par le Mahdi et, soutenu par plusieurs [[Tribu (ethnologie)|tribus]] de l'actuel Maroc, avant de devenir le premier calife almohade en 1147.
Il prend la tête d'un mouvement religieux et des troupes organisées par le Mahdi et, soutenu par plusieurs [[Tribu (ethnologie)|tribus]] de l'actuel Maroc, avant de devenir le premier calife almohade en 1147.
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La vie d'Abd al Mumin est entourée de légendes comme celle de nombreux personnages historiques.
La vie d'Abd al Mumin est entourée de légendes comme celle de nombreux personnages historiques.


Abd al-Mumin est né au pied du [[mont Tadjra]], fils d'un potier du pays de [[Nedroma]], près de [[Tlemcen]], à l'ouest de l'actuelle [[Algérie]], entre [[1094]] et [[1104]]. Durant sa jeunesse, il étudia à l'école du village, puis dans une mosquée de Tlemcen. « Il était, dit el-Baïdaq, doué d'une vive intelligence ; pendant le temps qu'il faut à un homme pour saisir une question, il en comprenait dix. » Le jeune étudiant voulait pérfectionner ses qualités à l'école des maîtres réputés, aussi se décida-t-il à se rendre en Orient, sous la conduite de son oncle. Il ne dépassa pas [[Bejaïa]], la capitale [[Hammadide]]<ref>Charles-André Julien, ''Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830'', éd. Payot, Paris, 1966, p. 94</ref>.
Abd al-Mumin est né au pied du [[mont Tadjra]], fils d'un potier du pays de [[Nedroma]], près de [[Tlemcen]], à l'ouest de l'actuelle [[Algérie]], entre [[1094]] et [[1104]]. Durant sa jeunesse, il étudia à l'école du village, puis dans une mosquée de Tlemcen. « Il était, dit el-Baïdaq, doué d'une vive intelligence ; pendant le temps qu'il faut à un homme pour saisir une question, il en comprenait dix. » Le jeune étudiant voulait pérfectionner ses qualités à l'école des maîtres réputés, aussi se décida-t-il à se rendre en Orient, sous la conduite de son oncle. Il ne dépassa pas [[Bejaïa]], la capitale [[Hammadide]]<ref name="Charles-André Julien 1966, p. 94">Charles-André Julien, ''Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830'', éd. Payot, Paris, 1966, p. 94</ref>.


Dans un village voisin nommé Mellala, il rencontre [[Ibn Tûmart]], après que celui-ci a été expulsé de Béjaïa où il était venu y prêcher sa doctrine rigoriste, doctrine peu appréciée des habitants de la ville.
Dans un village voisin nommé Mellala, il rencontre [[Ibn Tûmart]], après que celui-ci a été expulsé de Béjaïa où il était venu y prêcher sa doctrine rigoriste, doctrine peu appréciée des habitants de la ville.
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La rencontre d'[[Ibn Tûmart]] et d'Abd al-Mumin prit avec le recul des temps un caractère miraculeux. celui-ci fut hanté par des songes, dont la signification l'inquiéta ; celui-là sentit de l'Élu. « Voici, prophétisa [[Ibn Tûmart]], qu'est venu le temps de la victoire. ''Et il n'est point de victoire sans l'assistance d'Allah'', le puissant, le sage [Coran]. Demain viendra près de vous un homme en quête de science:bonheur à qui le reconnaîtra, malheur à qui le désavouera ! » (Traduction. Lévi-Provençal.) A son entrée, l'imam impeccable prononça le nom du père et du village du nouveau venu et l'invita à ne pas poursuivre en Orient une science qu'il pourrait trouver sur place.
La rencontre d'[[Ibn Tûmart]] et d'Abd al-Mumin prit avec le recul des temps un caractère miraculeux. celui-ci fut hanté par des songes, dont la signification l'inquiéta ; celui-là sentit de l'Élu. « Voici, prophétisa [[Ibn Tûmart]], qu'est venu le temps de la victoire. ''Et il n'est point de victoire sans l'assistance d'Allah'', le puissant, le sage [Coran]. Demain viendra près de vous un homme en quête de science:bonheur à qui le reconnaîtra, malheur à qui le désavouera ! » (Traduction. Lévi-Provençal.) A son entrée, l'imam impeccable prononça le nom du père et du village du nouveau venu et l'invita à ne pas poursuivre en Orient une science qu'il pourrait trouver sur place.


Le récit de la converstion, par le compagnon du Mahdi, est, dans sa simplicité, d'une émouvante grandeur. Quand le soir tomba, l'Imâm prit par la main Abd al-Mumin et ils s'en allèrent. Au milieu de la nuit, l'Impeccable m'appela: « Abu Bakr [el-Baïdaq], donne-moi le livre qui se trouve dans l'étui rouge ! » Je le lui remis et il ajouta: « Allume-nous une lampe ! » Il se mit à lire ce livre à celui qui devait être le Calife après lui, et tandis que je tenais la lampe, je l'entendais qui disait: « La mission sur quoi repose la vie de la religion ne triomphera que par Abd al-Mumin, le flambeau des Almohades ! » Le futur Calife, entendant ces paroles, se mit à pleurer et dit: « O fakîh, je n'étais nullement qualifié pour ce rôle ; je ne suis qu'un homme qui recherche ce qui pourra le purifier de ses péchés. -Ce qui te purifiera de tes péchés, repartit l'Impeccable, ce sera le rôle que tu joueras dans la réforme de ce bas mobde. » Et il lui remit le livre en lui disant: « Heureux les peuples dont tu seras chef, et malheur à ceux qui s'opposeront à toi, du premier au dernier » (Traduction. Lévi-Provençal.)<ref>Charles-André Julien, ''Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830'', éd. Payot, Paris, 1966, p. 94</ref>.
Le récit de la converstion, par le compagnon du Mahdi, est, dans sa simplicité, d'une émouvante grandeur. Quand le soir tomba, l'Imâm prit par la main Abd al-Mumin et ils s'en allèrent. Au milieu de la nuit, l'Impeccable m'appela: « Abu Bakr [el-Baïdaq], donne-moi le livre qui se trouve dans l'étui rouge ! » Je le lui remis et il ajouta: « Allume-nous une lampe ! » Il se mit à lire ce livre à celui qui devait être le Calife après lui, et tandis que je tenais la lampe, je l'entendais qui disait: « La mission sur quoi repose la vie de la religion ne triomphera que par Abd al-Mumin, le flambeau des Almohades ! » Le futur Calife, entendant ces paroles, se mit à pleurer et dit: « O fakîh, je n'étais nullement qualifié pour ce rôle ; je ne suis qu'un homme qui recherche ce qui pourra le purifier de ses péchés. -Ce qui te purifiera de tes péchés, repartit l'Impeccable, ce sera le rôle que tu joueras dans la réforme de ce bas mobde. » Et il lui remit le livre en lui disant: « Heureux les peuples dont tu seras chef, et malheur à ceux qui s'opposeront à toi, du premier au dernier » (Traduction. Lévi-Provençal.)<ref name="Charles-André Julien 1966, p. 94"/>.


Pour l'ordre de bataille, les tribus étaient classées selon un ordre hiérarchique minutieux. Abd al-Mumin faisait partie de la tribu en première ligne<ref>Charles-André Julien, ''Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830'', éd. Payot, Paris, 1966, p. 100</ref>.
Pour l'ordre de bataille, les tribus étaient classées selon un ordre hiérarchique minutieux. Abd al-Mumin faisait partie de la tribu en première ligne<ref>Charles-André Julien, ''Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830'', éd. Payot, Paris, 1966, p. 100</ref>.


Plusioeurs années après la mort de son maître spirituel , Abd al-Mumin prend en [[1130]] les titres de [[calife]] (héritier) d'Ibn Tûmart, à l'instar d'[[Abou Bakr]] qui avait pris le titre de calife du [[prophète]] de l'islam [[Mahomet]] et de [[commandeur des croyants]].
Plusioeurs années après la mort de son maître spirituel, Abd al-Mumin prend en [[1130]] les titres de [[calife]] (héritier) d'Ibn Tûmart, à l'instar d'[[Abou Bakr]] qui avait pris le titre de calife du [[prophète]] de l'islam [[Mahomet]] et de [[commandeur des croyants]].


Des campagnes l'amènent du sud du Maroc jusqu'à la côte méditerranéenne, en restant toujours dans les montagnes de l'[[Atlas]] pour échapper aux armées des [[Almoravides]]. L'émir almoravide [[Tachfin Ben Ali]], poursuivi, tente de s'échapper par la mer mais se tue en tombant d'une falaise ; son cadavre est décapité et sa dépouille embaumée pour être envoyée comme trophée à [[Tinmel]].
Des campagnes l'amènent du sud du Maroc jusqu'à la côte méditerranéenne, en restant toujours dans les montagnes de l'[[Atlas]] pour échapper aux armées des [[Almoravides]]. L'émir almoravide [[Tachfin Ben Ali]], poursuivi, tente de s'échapper par la mer mais se tue en tombant d'une falaise ; son cadavre est décapité et sa dépouille embaumée pour être envoyée comme trophée à [[Tinmel]].
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Abd al-Mumin, après le long siège de [[Fès]] et la prise de Tlemcen, met fin à cette dynastie en conquérant leur capitale [[Marrakech]] en [[1147]] et en tuant le jeune héritier [[Ibrahim Ben Tachfin]].
Abd al-Mumin, après le long siège de [[Fès]] et la prise de Tlemcen, met fin à cette dynastie en conquérant leur capitale [[Marrakech]] en [[1147]] et en tuant le jeune héritier [[Ibrahim Ben Tachfin]].


Abd al-Moumen après avoir ruiné Tlemcen et avoir fait massacrer les habitants, releva les murs et invita d'autres populations à s'y fixer <ref> http://books.google.com/books?id=n7gBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=Itin%C3%A9raire+historique+et+descriptif+de+l%27Alg%C3%A9rie:+comprenant+le+Tell+et+le+...++Par+Louis+Piesse&as_brr=3&hl=fr#v=onepage&q=&f=false version en ligne page 237 </ref>; Ensuite, il se dirigea avec son armée jusqu'à l'actuelle Lybie.
Abd al-Moumen après avoir ruiné Tlemcen et avoir fait massacrer les habitants, releva les mûrs et invita d'autres populations à s'y fixer <ref>http://books.google.com/books?id=n7gBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=Itin%C3%A9raire+historique+et+descriptif+de+l%27Alg%C3%A9rie:+comprenant+le+Tell+et+le+...++Par+Louis+Piesse&as_brr=3&hl=fr#v=onepage&q=&f=false version en ligne page 237</ref>; Ensuite, il se dirigea avec son armée jusqu'à l'actuelle Libye.


=== Conquêtes ===
=== Conquêtes ===


Etant le seul berbère non Masmouda du mouvement , il demanda et eut le soutien à son beau-père et dut recourir au soutien de sa tribu d'origine pour protéger son pouvoir en sa qualité de calife <ref> Tome I, Ibn Khaldoun, ''Histoire des Berbères'', traduit par Slane, éd. Berti, Alger, 2003 page 250 et suivantes </ref>. Après avoir consolidé son gouvernement, il décide de conquérir les pays de l'est du Maghreb, y compris l'[[Ifriqiya]] alors en proie à l'[[anarchie]] et dont une partie se trouve sous le joug des [[royaume de Sicile|Normands de Sicile]].
Il demanda et eut le soutien à son beau-père et dut recourir au soutien de sa tribu d'origine pour protéger son pouvoir en sa qualité de calife <ref>Tome I, Ibn Khaldoun, ''Histoire des Berbères'', traduit par Slane, éd. Berti, Alger, 2003 page 250 et suivantes</ref>. Après avoir consolidé son gouvernement, il décide de conquérir les pays de l'est du Maghreb, y compris l'[[Ifriqiya]] alors en proie à l'[[anarchie]] et dont une partie se trouve sous le joug des [[royaume de Sicile|Normands de Sicile]].


[[Image:minaret koutouhiya marrakech.jpg|thumb|left|150px|[[Koutoubia]] à [[Marrakech]]]]
[[Fichier:minaret koutouhiya marrakech.jpg|thumb|left|150px|[[Koutoubia]] à [[Marrakech]]]]
[[Image:Porte de la casbah rabah.jpg|thumb|150px|Porte de la casbah de Rabat]]
[[Fichier:Porte de la casbah rabah.jpg|thumb|150px|Porte de la casbah de Rabat]]
Abd al-Mumin envahit d'abord le territoire de l'actuelle Algérie, en [[1152]]-[[1153]], défait les tribus arabo-musulmanes qui s'opposent à son passage puis vainc le prince hammadide qui règne à El Qala ([[Kabylie]]) et annexe ses États. Sept ans après, en [[1159]]-[[1160]], il s'empare de l'Ifriqiya. Le [[12 juillet]] [[1159]], il parvient devant [[Tunis]], tandis que sa flotte, forte de 70 vaisseaux, croise dans le [[golfe de Tunis]]. Une délégation de notables de la ville vient au devant du conquérant et sollicite l'[[aman (arabe)|aman]] ; le calife promet de respecter la vie et les biens des messagers présents, mais exige des autres habitants la moitié de leurs biens.
Abd al-Mumin envahit d'abord le territoire de l'actuelle Algérie, en [[1152]]-[[1153]], défait les tribus arabo-musulmanes qui s'opposent à son passage puis vainc le prince [[hammadide]] qui règne à [[Bejaia]] ([[Kabylie]]) et annexe ses États. Sept ans après, en [[1159]]-[[1160]], il s'empare de l'Ifriqiya. Le {{Date|12|juillet|1159}}, il parvient devant [[Tunis]], tandis que sa flotte, forte de 70 vaisseaux, croise dans le [[golfe de Tunis]]. Une délégation de notables de la ville vient au devant du conquérant et sollicite l'[[aman (arabe)|aman]] ; le calife promet de respecter la vie et les biens des messagers présents, mais exige des autres habitants la moitié de leurs biens.


Son empire s'étendit jusqu'à [[Tripoli (Libye)|Tripoli]] et en [[al-Andalus|Andalousie]] jusque dans la vallée du [[Guadalquivir]] : [[Grenade (Espagne)|Grenade]], [[Cordoue]] et [[Séville]] tombent ainsi entre ses mains. Il ne lui reste plus alors qu'à mater la révolte de chrétiens d'Andalousie menés par un certain [[Muhammad ibn Mardanis|Ibn Mardanîch]].
Son empire s'étendit jusqu'à [[Tripoli (Libye)|Tripoli]] et en [[al-Andalus|Andalousie]] jusque dans la vallée du [[Guadalquivir]] : [[Grenade (Espagne)|Grenade]], [[Cordoue]] et [[Séville]] tombent ainsi entre ses mains. Il ne lui reste plus alors qu'à mater la révolte de chrétiens d'Andalousie menés par un certain [[Muhammad ibn Mardanis|Ibn Mardanîch]].
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[[Catégorie:Chef de guerre musulman]]
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Version du 4 octobre 2009 à 15:38

`Abdul-Mu'min ben `Alī al-Kūmī ou `Abd al Mu'min ben `Alī al Kūmī ou Abdelmoumen ( عبد المؤمن بن علي الكومي en arabe), né vers 1100 à Nedroma et décédé en 1163 à Salé, est un calife de la dynastie des Almohades, régnant de 1147 à sa mort.

En mourant, Ibn Tûmart laisse à ses disciples dont Abd-al Mumin un mouvement religieux organisé et doté d'une puissante armée formée de plusieurs tribus masmoudiennes du Haut Atlas marocain [1]. Ce Berbère zénète, fut surnommé le « flambeau des Almohades » par Ibn Toumert[2], le Fakih du Souss. Il fut le fondateur du royaume des Almohades [3].

Il cacha pendant trois ans la mort d'Ibn Tumart le temps d'asseoir son autorité politique au sein du groupe[4]. En épousant la fille d'une lignée de notables[réf. nécessaire] Masmuda de Tinmel, il donna à sa descendance une légitimité[réf. nécessaire] au sein des Almohades [5]

Il prend la tête d'un mouvement religieux et des troupes organisées par le Mahdi et, soutenu par plusieurs tribus de l'actuel Maroc, avant de devenir le premier calife almohade en 1147.

Biographie

Jeunesse

La vie d'Abd al Mumin est entourée de légendes comme celle de nombreux personnages historiques.

Abd al-Mumin est né au pied du mont Tadjra, fils d'un potier du pays de Nedroma, près de Tlemcen, à l'ouest de l'actuelle Algérie, entre 1094 et 1104. Durant sa jeunesse, il étudia à l'école du village, puis dans une mosquée de Tlemcen. « Il était, dit el-Baïdaq, doué d'une vive intelligence ; pendant le temps qu'il faut à un homme pour saisir une question, il en comprenait dix. » Le jeune étudiant voulait pérfectionner ses qualités à l'école des maîtres réputés, aussi se décida-t-il à se rendre en Orient, sous la conduite de son oncle. Il ne dépassa pas Bejaïa, la capitale Hammadide[6].

Dans un village voisin nommé Mellala, il rencontre Ibn Tûmart, après que celui-ci a été expulsé de Béjaïa où il était venu y prêcher sa doctrine rigoriste, doctrine peu appréciée des habitants de la ville.

La rencontre d'Ibn Tûmart et d'Abd al-Mumin prit avec le recul des temps un caractère miraculeux. celui-ci fut hanté par des songes, dont la signification l'inquiéta ; celui-là sentit de l'Élu. « Voici, prophétisa Ibn Tûmart, qu'est venu le temps de la victoire. Et il n'est point de victoire sans l'assistance d'Allah, le puissant, le sage [Coran]. Demain viendra près de vous un homme en quête de science:bonheur à qui le reconnaîtra, malheur à qui le désavouera ! » (Traduction. Lévi-Provençal.) A son entrée, l'imam impeccable prononça le nom du père et du village du nouveau venu et l'invita à ne pas poursuivre en Orient une science qu'il pourrait trouver sur place.

Le récit de la converstion, par le compagnon du Mahdi, est, dans sa simplicité, d'une émouvante grandeur. Quand le soir tomba, l'Imâm prit par la main Abd al-Mumin et ils s'en allèrent. Au milieu de la nuit, l'Impeccable m'appela: « Abu Bakr [el-Baïdaq], donne-moi le livre qui se trouve dans l'étui rouge ! » Je le lui remis et il ajouta: « Allume-nous une lampe ! » Il se mit à lire ce livre à celui qui devait être le Calife après lui, et tandis que je tenais la lampe, je l'entendais qui disait: « La mission sur quoi repose la vie de la religion ne triomphera que par Abd al-Mumin, le flambeau des Almohades ! » Le futur Calife, entendant ces paroles, se mit à pleurer et dit: « O fakîh, je n'étais nullement qualifié pour ce rôle ; je ne suis qu'un homme qui recherche ce qui pourra le purifier de ses péchés. -Ce qui te purifiera de tes péchés, repartit l'Impeccable, ce sera le rôle que tu joueras dans la réforme de ce bas mobde. » Et il lui remit le livre en lui disant: « Heureux les peuples dont tu seras chef, et malheur à ceux qui s'opposeront à toi, du premier au dernier » (Traduction. Lévi-Provençal.)[6].

Pour l'ordre de bataille, les tribus étaient classées selon un ordre hiérarchique minutieux. Abd al-Mumin faisait partie de la tribu en première ligne[7].

Plusioeurs années après la mort de son maître spirituel, Abd al-Mumin prend en 1130 les titres de calife (héritier) d'Ibn Tûmart, à l'instar d'Abou Bakr qui avait pris le titre de calife du prophète de l'islam Mahomet et de commandeur des croyants.

Des campagnes l'amènent du sud du Maroc jusqu'à la côte méditerranéenne, en restant toujours dans les montagnes de l'Atlas pour échapper aux armées des Almoravides. L'émir almoravide Tachfin Ben Ali, poursuivi, tente de s'échapper par la mer mais se tue en tombant d'une falaise ; son cadavre est décapité et sa dépouille embaumée pour être envoyée comme trophée à Tinmel.

Abd al-Mumin, après le long siège de Fès et la prise de Tlemcen, met fin à cette dynastie en conquérant leur capitale Marrakech en 1147 et en tuant le jeune héritier Ibrahim Ben Tachfin.

Abd al-Moumen après avoir ruiné Tlemcen et avoir fait massacrer les habitants, releva les mûrs et invita d'autres populations à s'y fixer [8]; Ensuite, il se dirigea avec son armée jusqu'à l'actuelle Libye.

Conquêtes

Il demanda et eut le soutien à son beau-père et dut recourir au soutien de sa tribu d'origine pour protéger son pouvoir en sa qualité de calife [9]. Après avoir consolidé son gouvernement, il décide de conquérir les pays de l'est du Maghreb, y compris l'Ifriqiya alors en proie à l'anarchie et dont une partie se trouve sous le joug des Normands de Sicile.

Koutoubia à Marrakech
Porte de la casbah de Rabat

Abd al-Mumin envahit d'abord le territoire de l'actuelle Algérie, en 1152-1153, défait les tribus arabo-musulmanes qui s'opposent à son passage puis vainc le prince hammadide qui règne à Bejaia (Kabylie) et annexe ses États. Sept ans après, en 1159-1160, il s'empare de l'Ifriqiya. Le , il parvient devant Tunis, tandis que sa flotte, forte de 70 vaisseaux, croise dans le golfe de Tunis. Une délégation de notables de la ville vient au devant du conquérant et sollicite l'aman ; le calife promet de respecter la vie et les biens des messagers présents, mais exige des autres habitants la moitié de leurs biens.

Son empire s'étendit jusqu'à Tripoli et en Andalousie jusque dans la vallée du Guadalquivir : Grenade, Cordoue et Séville tombent ainsi entre ses mains. Il ne lui reste plus alors qu'à mater la révolte de chrétiens d'Andalousie menés par un certain Ibn Mardanîch.

Abd al-Mumin fait reconnaître son fils Abu Yaqub Yusuf comme héritier et, aidé par celui-ci, fait construire une forteresse sur la rive gauche du Bouregreg, en face de la ville de Salé, pour préparer la flotte destinée à envahir l'Espagne. Cette forteresse est nommée le « camp de la victoire » (Ribat El Fath), la future Rabat. Abd al-Mumin meurt cependant en 1163 avant d'avoir pu achevé son entreprise.

Durant son règne, il est appuyé par quatre principaux vizirs :

Notes et références

  1. Livre en ligne page CXLVIII
  2. Évariste Lévi-Provençal (dir.), Mémorial Henri Basset : nouvelles études nord-africaines et orientales, Librairie orientaliste Paul Geuthner, (présentation en ligne), « Ibn Tumart et Abd Al-Mu'min. Le « Fakih du Sus » et le « flambeau des Almohades » »
  3. « Abd el Mu'min », sur Encyclopædia Universalis
  4. http://www.britannica.com/EBchecked/topic/686/Abd-al-Mumin
  5. http://www.memoarts.ma/documentation/almohades.asp ; lire aussi Tome I histoire des berbères d'Ibn Khaldoun
  6. a et b Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830, éd. Payot, Paris, 1966, p. 94
  7. Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830, éd. Payot, Paris, 1966, p. 100
  8. http://books.google.com/books?id=n7gBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=Itin%C3%A9raire+historique+et+descriptif+de+l%27Alg%C3%A9rie:+comprenant+le+Tell+et+le+...++Par+Louis+Piesse&as_brr=3&hl=fr#v=onepage&q=&f=false version en ligne page 237
  9. Tome I, Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, traduit par Slane, éd. Berti, Alger, 2003 page 250 et suivantes

Voir aussi

Articles connexes

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