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« Girafe offerte à Charles X par Méhémet Ali » : différence entre les versions

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{{titre mis en forme|Girafe offerte à {{souverain-|Charles X}} par Méhémet Ali}}
{{homon|Zarafa}}
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{{Infobox Animal}}
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La '''girafe offerte à Charles X par Méhémet Ali''', appelée ''a posteriori'' '''Zarafa''', est la première [[girafe]] à être entrée en [[France]], où elle a vécu pendant dix-huit ans, de 1827 à 1845, dans la [[ménagerie du Jardin des plantes]] à [[Paris]]. Ce [[cadeau diplomatique]] de [[Méhémet Ali]], vice-roi en [[Égypte ottomane]], à [[Charles X]], [[roi de France]], faisait partie d'un groupe de trois girafes envoyées à des souverains d'[[Europe]]. On n'avait alors pas vu de girafe sur le continent européen depuis la [[girafe Médicis]], offerte à [[Laurent de Médicis]] à [[Florence]] en 1486.
La '''girafe offerte à {{souverain-|Charles X}} par Méhémet Ali''', appelée ''a posteriori'' '''Zarafa''', est la première [[girafe]] à être entrée en [[France]], où elle a vécu pendant dix-huit ans, de {{date|1827}} à {{date|1845}}, dans la [[ménagerie du Jardin des plantes]] à [[Paris]]. Ce [[cadeau diplomatique]] de [[Méhémet Ali]], vice-roi en [[Égypte ottomane]], à {{souverain2|Charles X}}, [[roi de France]], faisait partie d'un groupe de trois girafes envoyées à des souverains d'[[Europe]]. On n'avait alors pas vu de girafe sur le continent européen depuis la [[girafe Médicis]], offerte à [[Laurent de Médicis]] à [[Florence]] en {{date|1486}}.


== Histoire ==
== Histoire ==
Le vice-roi en [[Égypte ottomane]], [[Méhémet Ali]], offrit une girafe à chacun des trois monarques européens les plus puissants de l'époque, l'[[Liste des souverains d'Autriche|empereur d'Autriche]], {{noble|François Ier (empereur d'Autriche)}}, le [[Liste des monarques britanniques|souverain britannique]], {{noble|George IV}}, et le [[roi de France]], {{noble|Charles X}}<ref>{{article|auteur= Éric Biétry-Rivierre |url=https://www.lefigaro.fr/arts-expositions/au-musee-d-orsay-le-roman-des-origines-20210520 |titre= Parkie, Clara, Zarafa : des animaux stars |périodique=[[Le Figaro]], supplément [[Le Figaro et vous]]|date=21 mai 2021|pages=30}}.</ref>.
Le vice-roi en [[Égypte ottomane]], [[Méhémet Ali]], offrit une girafe à chacun des trois monarques européens les plus puissants de l'époque, l'[[Liste des souverains d'Autriche|empereur d'Autriche]], {{souverain2|François Ier (empereur d'Autriche)}}, le [[Liste des monarques britanniques|souverain britannique]], {{souverain2|George IV}}, et le [[roi de France]], {{souverain2|Charles X}}<ref>{{article |auteur=Éric Biétry-Rivierre |titre=Parkie, Clara, Zarafa : des animaux stars |périodique=[[Le Figaro]], supplément [[Le Figaro et vous]] |date=21 mai 2021 |passage=30 |url=https://www.lefigaro.fr/arts-expositions/au-musee-d-orsay-le-roman-des-origines-20210520}}.</ref>.


L'idée d'offrir une girafe à la France a été donnée à Méhémet Ali par [[Bernardino Drovetti]], consul de France en [[Égypte]] afin d'entretenir les relations entre les deux pays<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Caroline Gaultier-Kurhan|titre=Méhémet Ali et la France, 1805-1849 : Histoire singulière du Napoléon de l'orient|lieu=Paris|éditeur=Maisonneuve & Larose|année=2005|pages totales=267|passage=132|isbn=2-7068-1910-3}}.</ref>, notamment dans un contexte de [[guerre d'indépendance grecque|guerre d'indépendance opposant les Grecs]] à l'[[Empire ottoman]]<ref name="Rigoulet" />{{,}}<ref>{{article|auteur1=[[Georges Poisson]]|url=http://unesdoc.unesco.org/images/0006/000684/068421fo.pdf|titre=Histoire de la girafe|périodique=[[Le Courrier de l'Unesco]]|volume=39|numéro=3|date=mars 1986|pages=7–9}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Marie-Hélène Baylac]]|titre=Histoire des animaux célèbres|sous-titre=Baltique, Dolly, Laïka, Babar, Milou et les autres|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=2015|pages totales=319|isbn=978-2-262-03741-3}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[René Guitton]]|titre=Dictionnaire amoureux de l'Orient|lieu=Paris|éditeur=[[Plon]]|collection=[[Dictionnaire amoureux]]|année=2016|pages totales=710|isbn=978-2-259-22743-8|titre chapitre=Zarafa, la girafe}}.</ref>. Méhémet Ali avait lui-même reçu cette girafe en cadeau de [[Mouker Bey]], un seigneur du [[Nigritie|Soudan]].
L'idée d'offrir une girafe à la France a été donnée à Méhémet Ali par [[Bernardino Drovetti]], consul de France en [[Égypte]] afin d'entretenir les relations entre les deux pays<ref>{{Ouvrage |auteur1=Caroline Gaultier-Kurhan |titre=Méhémet Ali et la France, {{période|1805|1849}} : Histoire singulière du Napoléon de l'orient |lieu=Paris |éditeur=[[Maisonneuve et Larose]] |année=2005 |pages totales=267 |isbn=2-7068-1910-3 |passage=132}}.</ref>, notamment dans un contexte de [[guerre d'indépendance grecque|guerre d'indépendance opposant les Grecs]] à l'[[Empire ottoman]]<ref name="Rigoulet" />{{,}}<ref>{{article |auteur1=[[Georges Poisson]] |titre=Histoire de la girafe |périodique=[[Le Courrier de l'Unesco]] |volume=39 |numéro=3 |date=mars 1986 |passage=7–9 |url=http://unesdoc.unesco.org/images/0006/000684/068421fo.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Marie-Hélène Baylac]] |titre=Histoire des animaux célèbres |sous-titre=Baltique, Dolly, Laïka, Babar, Milou et les autres |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]] |année=2015 |pages totales=319 |isbn=978-2-262-03741-3}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[René Guitton]] |titre=Dictionnaire amoureux de l'Orient |lieu=Paris |éditeur=[[Plon]] |collection=[[Dictionnaire amoureux]] |année=2016 |pages totales=710 |isbn=978-2-259-22743-8 |titre chapitre=Zarafa, la girafe}}.</ref>. Méhémet Ali avait lui-même reçu cette girafe en cadeau de [[Mouker Bey]], un seigneur du [[Nigritie|Soudan]].


Née début 1825 d'après les calculs de l'époque<ref>{{harvsp|Geoffroy Saint-Hilaire|1827|p=211}} : {{citation|On a varié sur son âge compté en nombre de lunes ; cependant on est parvenu à concilier quelques renseignemens contradictoires et à établir qu'elle avait pris vingt-deux mois en {{Date-|novembre 1826}}.}}</ref>, elle arriva à [[Marseille]] le {{date-|14 novembre 1826}} et fut conduite à [[Paris]] à pied à partir du {{date|20 mai 1827}}<ref name="Rigoulet">{{article|titre=Histoire de Zarafa, la girafe de Charles X|auteur1=Jacques Rigoulet|périodique=Bulletin de l'Académie vétérinaire de France|année=2012|volume=165|numéro=2|doi=10.4267/2042/48205|pages=169–176}}.</ref> ({{Nobr|880 km}} en six semaines). Au cours de ce voyage, elle était accompagnée par [[Étienne Geoffroy Saint-Hilaire|Geoffroy Saint-Hilaire]], directeur du [[Jardin des plantes de Paris|Jardin des plantes]], ainsi que par deux vaches dont elle buvait le lait et qu'elle suivait<ref name="Baratay">[[Éric Baratay]], « Les animaux en cage : sous le regard des hommes », émission ''[[Concordance des temps (émission de radio)|Concordance des temps]]'', sur [[France Culture]], 18 février 2012.</ref>, une escorte de gendarmes à cheval, et un chariot à bagages. Arrivée le {{Date|30 juin 1827}}, elle fut pendant trois ans une des principales attractions de la capitale (au cours de l'été 1827, elle attira {{unité|600000|curieux}}) et participa à l’essor du [[5e arrondissement de Paris|{{5e|arrondissement}}]].
Née début {{date|1825}} d'après les calculs de l'époque<ref>{{harvsp|Geoffroy Saint-Hilaire|1827|p=211}} : {{citation|On a varié sur son âge compté en nombre de lunes ; cependant on est parvenu à concilier quelques renseignemens contradictoires et à établir qu'elle avait pris vingt-deux mois en {{Date|novembre 1826}}.}}</ref>, elle arriva à [[Marseille]] le {{date|14 novembre 1826}} et fut conduite à [[Paris]] à pied à partir du {{date|20 mai 1827}}<ref name="Rigoulet">{{article |auteur1=Jacques Rigoulet |titre=Histoire de Zarafa, la girafe de {{souverain-|Charles X}} |périodique=Bulletin de l'Académie vétérinaire de France |éditeur=[[Académie vétérinaire de France]] |volume=165 |année=2012 |numéro=2 |doi=10.4267/2042/48205 |passage=169–176}}.</ref> ({{unité|880 km}} en six semaines). Au cours de ce voyage, elle était accompagnée par [[Étienne Geoffroy Saint-Hilaire|Geoffroy Saint-Hilaire]], directeur du [[Jardin des plantes de Paris|Jardin des plantes]], ainsi que par deux vaches dont elle buvait le lait et qu'elle suivait<ref name="Baratay">{{lien web |auteur1=[[Jean-Noël Jeanneney]] |responsabilité1=présentateur |auteur2=[[Éric Baratay]] |responsabilité2=invité |titre=Les animaux en cage |sous-titre=sous le regard des hommes |série=[[Concordance des temps (émission de radio)|Concordance des temps]] |site=radiofrance.fr |éditeur=[[France Culture]] |date=18 février 2012 |url=https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/concordance-des-temps/les-animaux-en-cage-sous-le-regard-des-hommes-3765697}}.</ref>, une escorte de gendarmes à cheval, et un chariot à bagages. Arrivée le {{Date|30 juin 1827}}, elle fut pendant trois ans une des principales attractions de la capitale (au cours de l'été {{date|1827}}, elle attira {{unité|600000 curieux}}) et participa à l'essor du [[5e arrondissement de Paris|{{5e|arrondissement}}]].


Après sa mort le {{date-|12 janvier 1845}} de [[Mycobacterium bovis|tuberculose bovine]] due à l'ingestion quotidienne de [[lait de vache]]<ref name="Baratay"/>, elle a été [[Taxidermie|naturalisée]], et fait désormais partie de la collection zoologique du [[Muséum d'histoire naturelle de La Rochelle]]<ref>{{en}} Stephen Bann, « {{lang|en|The Return to Curiosity: Shifting Paradigms in Contemporary Museum Display}} », dans {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Andrew McClellan|directeur1=oui|titre=Art and Its Publics|sous-titre=Museum Studies at the Millenium|lieu=Malden|éditeur=[[Blackwell Publishing]]|année=2003|pages totales=213|passage=119|isbn=0-631-23046-7|isbn2=0-631-23047-5}}.</ref>.
Après sa mort le {{date|12 janvier 1845}} de [[Mycobacterium bovis|tuberculose bovine]] due à l'ingestion quotidienne de [[lait de vache]]<ref name="Baratay"/>, elle a été [[Taxidermie|naturalisée]], et fait désormais partie de la collection zoologique du [[Muséum d'histoire naturelle de La Rochelle]]<ref>{{chapitre |langue=en |auteur1=Stephen Bann |titre={{lang|en|The Return to Curiosity}} |sous-titre={{lang|en|Shifting Paradigms in Contemporary Museum Display}} |auteurs ouvrage=Andrew McClellan ({{dir.}}) |titre ouvrage=Art and Its Publics |sous-titre ouvrage=Museum Studies at the Millenium |lieu=Malden |éditeur=[[Blackwell Publishing]] |année=2003 |pages totales=213 |isbn=0-631-23046-7 |isbn2=0-631-23047-5 |passage=119}}.</ref>.


Il existe également un témoignage historique peint : une huile sur toile de Jacques-Raymond Brascassat, datée de 1831, ayant pour nom ''Passage de la girafe à Arnay-le-Duc''. Elle est exposée au [[musée des Beaux-Arts de Beaune]]. L'artiste a probablement peint le tableau de mémoire ou d'après des croquis au château du Musigny, près d'Arnay-le-Duc<ref>''Guide des collections'', Musée des Beaux-arts, Beaune, 2014.</ref>.
Il existe également un témoignage historique peint : une huile sur toile de Jacques-Raymond Brascassat, datée de 1831, ayant pour nom ''Passage de la girafe à Arnay-le-Duc''. Elle est exposée au [[musée des Beaux-Arts de Beaune]]. L'artiste a probablement peint le tableau de mémoire ou d'après des croquis au château du Musigny, près d'Arnay-le-Duc<ref>''Guide des collections'', Musée des Beaux-arts, Beaune, 2014.</ref>.


== Postérité ==
== Postérité ==
=== Du vivant de l'animal ===
Elle est à l'origine de nombreuses illustrations et objets au décor dit « à la girafe »<ref>{{article|langue=en|auteur1=Michele Majer|doi=10.1086/652666|titre=La Mode à la girafe: {{lang|en|Fashion, Culture, and Politics in Bourbon Restoration France}}|périodique={{lang|en|Studies in the Decorative Arts}}|issn=1069-8825|volume=17|numéro=1|date=automne-hiver 2009-2010|pages=123–161}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|auteur1=Finipe|url=http://trefaucube.free.fr/index.php?cat=edito&id=9|titre=Zarafa, la première girafe de France|site=Le Lion & le Rat|date=28 juillet 2006}}.</ref> ou « girafomania » (gravures, vaisselle, tapisseries et papier peint, coiffure « à la girafe », bijoux, etc.). Elle a également inspiré un couple de personnages typiques du [[Carnaval de Paris]] : ''[[Personnages typiques du Carnaval de Paris#XIXe siècle|La girafe et son cornac]]''<ref>''Le Carnaval de Paris'' : planche gravée vers 1830, consultable notamment au [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|Cabinet des estampes]] de la [[Bibliothèque nationale de France]], cote : M 29-330 Pd202.</ref>.
Elle est à l'origine de nombreuses illustrations et objets au décor dit « à la girafe »<ref>{{article |langue=en |auteur1=Michele Majer |titre=La Mode à la girafe: {{lang|en|Fashion, Culture, and Politics in Bourbon Restoration France}} |périodique={{lang|en|Studies in the Decorative Arts}} |volume=17 |numéro=1 |date=automne–hiver 2009–2010 |pages=123–161 |issn=1069-8825 |doi=10.1086/652666 |s2cid=155338183}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |auteur1=Finipe |titre=Zarafa, la première girafe de France |site=Le Lion & le Rat |date=28 juillet 2006 |url=http://trefaucube.free.fr/index.php?cat=edito&id=9}}.</ref> ou « girafomania » (gravures, vaisselle, tapisseries et papier peint, coiffure « à la girafe », bijoux, etc.). Elle a également inspiré un couple de personnages typiques du [[Carnaval de Paris]] : ''[[Personnages typiques du Carnaval de Paris#XIXe siècle|La girafe et son cornac]]''<ref>''Le Carnaval de Paris'' : planche gravée vers {{date|1830}}, consultable notamment au [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|Cabinet des estampes]] de la [[Bibliothèque nationale de France]], cote : M 29-330 Pd202.</ref>.


[[Narcisse-Achille de Salvandy]] lui donne fictivement la parole en juillet et {{Date-|août 1827}} dans deux [[pamphlet]]s politiques intitulés ''Lettre de la girafe au pacha d'Égypte''<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5462060h ''Lettre de la girafe au pacha d'Égypte pour lui rendre compte de son voyage à Saint-Cloud et envoyer les rognures de la censure de France au journal qui s'établit à Alexandrie en Afrique''], 12 juillet 1827, 45{{nb p.}}, et [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k425188r ''Seconde lettre de la girafe au pacha d'Égypte, en lui envoyant son album enrichi des dernières noirceurs de la censure''], 8 août 1827, 32{{nb p.}}, Paris, A. Sautelet et {{Cie}}.</ref>. En {{date-|septembre 1827}} est publié le ''[[Discours de la girafe au chef des six Osages]]'', imprimé par [[Honoré de Balzac]] et possiblement son œuvre, et la même année ''Dame Girafe à Paris : aventures et voyage de cette illustre étrangère racontés par elle-même'' de [[Charles-François Bertu]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Charles-François Bertu|titre=Dame Girafe à Paris|sous-titre=aventures et voyage de cette illustre étrangère racontés par elle-même|lieu=Paris|éditeur=Librairie française et étrangère|année=1827|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96128673}}.</ref>. Plus tard, en 1842, [[Charles Nodier]] lui donne à nouveau la parole dans les ''Tablettes de la girafe du Jardin des plantes'', qui fait partie du recueil ''[[Scènes de la vie privée et publique des animaux]]''.
[[Narcisse-Achille de Salvandy]] lui donne fictivement la parole en {{date|juillet 1827-}} et {{Date|août 1827}} dans deux [[pamphlet]]s politiques intitulés ''Lettre de la girafe au pacha d'Égypte''<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5462060h ''Lettre de la girafe au pacha d'Égypte pour lui rendre compte de son voyage à Saint-Cloud et envoyer les rognures de la censure de France au journal qui s'établit à Alexandrie en Afrique''], {{date|12 juillet 1827}}, 45{{nb p.}}, et [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k425188r ''Seconde lettre de la girafe au pacha d'Égypte, en lui envoyant son album enrichi des dernières noirceurs de la censure''], {{date|8 août 1827}}, 32{{nb p.}}, Paris, [[Auguste Sautelet]] et {{Cie}}.</ref>. En {{date|septembre 1827}} est publié le ''[[Discours de la girafe au chef des six Osages]]'', imprimé par [[Honoré de Balzac]] et possiblement son œuvre, et la même année ''Dame Girafe à Paris : aventures et voyage de cette illustre étrangère racontés par elle-même'' de [[Charles-François Bertu]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Charles-François Bertu |titre=Dame Girafe à Paris |sous-titre=aventures et voyage de cette illustre étrangère racontés par elle-même |lieu=Paris |éditeur=Librairie française et étrangère |année=1827 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96128673}}.</ref>. Plus tard, en {{date|1842}}, [[Charles Nodier]] lui donne à nouveau la parole dans les ''Tablettes de la girafe du Jardin des plantes'', qui fait partie du recueil ''[[Scènes de la vie privée et publique des animaux]]''.


[[Fichier:La plus grande bête qu'on ait jamais vue.jpg|droite|vignette|''La plus grande bête qu'on ait jamais vue'' : caricature de {{souverain2|Charles X}}, 1830.]]
[[Fichier:La plus grande bête qu'on ait jamais vue.jpg|droite|vignette|''La plus grande bête qu'on ait jamais vue'' : caricature de {{souverain2|Charles X}}, {{date|1830}}.]]
La caricature politique s'empare de la girafe en l'assimilant à la physionomie longiligne du roi {{souverain2|Charles X}}, notamment après la [[Trois Glorieuses|révolution de Juillet]], qui voit fleurir plusieurs estampes accoutrant l'animal avec la tenue du souverain déchu<ref name="Grand-Carteret p.187-188"/>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Annie|nom1=Duprat|lien auteur1=Annie Duprat|titre=Le roi a été chassé à Rambouillet|périodique=[[Sociétés & Représentations]] |numéro=12 |titre numéro= Dramaturgie du politique |lieu=Paris|éditeur=[[Université Panthéon-Sorbonne|Centre de recherches et d'études en droit, histoire, économie et sociologie du social (CREDHESS)]] |année=2001 |pages=34 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2001-2-page-30.htm}}.</ref>. Dans son ouvrage ''Les Mœurs et la Caricature en France'' (1888), [[John Grand-Carteret]] qualifie l'année 1827 d'{{citation|année de la girafe}}<ref name="Grand-Carteret p.187-188">{{Ouvrage|auteur1=[[John Grand-Carteret]]|titre=Les Mœurs et la Caricature en France|lieu=Paris|éditeur=À la librairie illustrée|année=1888|passage=187-188|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693359b/f247}}.</ref> bien que d'autres événements politiques et artistiques d'importance se soient produits cette année-là<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jacqueline Sarment|titre=Le spectacle et la fête au temps de Balzac|lieu=Paris|éditeur=[[Maison de Balzac]]|nature ouvrage=exposition, ville de Paris, maison de Balzac, 23 novembre 1978 - 25 février 1979|année=1978|passage=171|isbn=|bnf=34613905}}.</ref>.
La caricature politique s'empare de la girafe en l'assimilant à la physionomie longiligne du roi {{souverain2|Charles X}}, notamment après la [[Trois Glorieuses|révolution de Juillet]] en {{date|1830}}, qui voit fleurir plusieurs estampes accoutrant l'animal avec la tenue du souverain déchu<ref name="Grand-Carteret p.187-188"/>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=[[Annie Duprat]] |titre=Le roi a été chassé à Rambouillet |périodique=[[Sociétés & Représentations]] |lieu=Paris|éditeur=[[Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne|Centre de recherches et d'études en droit, histoire, économie et sociologie du social (CREDHESS)]] |numéro=12 |titre numéro=Dramaturgie du politique |année=2001 |pages=34 |doi=10.3917/sr.012.0030 |lire en ligne=https://shs.cairn.info/revue-societes-et-representations-2001-2-page-30}}.</ref>. Dans son ouvrage ''Les Mœurs et la Caricature en France'' ({{date|1888}}), [[John Grand-Carteret]] qualifie l'année {{date|1827}} d'{{citation|année de la girafe}}<ref name="Grand-Carteret p.187-188">{{Ouvrage |auteur1=[[John Grand-Carteret]] |titre=Les Mœurs et la Caricature en France |lieu=Paris |éditeur=À la librairie illustrée |année=1888 |passage=187–188 {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693359b/f247}}}}.</ref> bien que d'autres événements politiques et artistiques d'importance se soient produits cette année-là<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jacqueline Sarment |titre=Le spectacle et la fête au temps de Balzac |nature ouvrage=exposition, ville de Paris, maison de Balzac, {{période|23 novembre 1978|25 février 1979}} |lieu=Paris |éditeur=[[Maison de Balzac]] |année=1978 |bnf=34613905 |passage=171}}.</ref>.


Vers 1830-1845, un [[diorama]] est réalisé montrant la girafe dans son enclos de la ménagerie du jardin des plantes avec son vétérinaire<ref>{{Lien web |titre=Zarafa, la première girafe de France - Diorama - Époque XIXe siècle |url=https://www.auction.fr/_fr/lot/zarafa-la-premiere-girafe-de-france-diorama-epoque-xixeme-siecle-1750036 |site=www.auction.fr |date=3 mai 2008 |consulté le=2021-03-24}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laura|nom1=Bossi|lien auteur1=Laura Bossi|titre=Les origines du monde|sous-titre=l'invention de la nature au XIXe siècle|lieu=Paris/impr. en Belgique|éditeur=Gallimard ; Musée d'Orsay|année=2020|pages totales=383|passage=367|isbn=978-2-07-290659-6|consulté le=2021-03-24}}{{Citation bloc|Anonyme, ''La Première Girafe de France'', vers 1830-1875 ; Diorama : bois, peinture à l'huile, terre cuite, verre, cuir ; 85 x 80 x 40 cm ; Paris, Muséum national d'histoire naturelle ; OA1754 ; [exposé à] Paris ; Non reproduit [dans le catalogue d'exposition]}}</ref>.
Vers {{période|1830|1845}}, un [[diorama]] est réalisé montrant la girafe dans son enclos de la ménagerie du jardin des plantes avec son vétérinaire<ref>{{Lien web |titre=Zarafa, la première girafe de France lot 305 |site=debaecque.fr |url=https://www.debaecque.fr/lot/4525/956015-zarafa-la-premiere-girafe-de-france-diorama-epoque-xixeme}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Laura Bossi]] |titre=Les origines du monde |sous-titre=l'invention de la nature au {{s-|XIX}} |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] et [[Musée d'Orsay]] |année=2020 |pages totales=383 |isbn=978-2-07-290659-6 |passage=367}} : {{Citation bloc|Anonyme, ''La Première Girafe de France'', vers {{période|1830|1875}} ; Diorama : bois, peinture à l'huile, terre cuite, verre, cuir ; {{unité|85 x 80 x 40 cm}} ; Paris, Muséum national d'histoire naturelle ; OA1754 ; [exposé à] Paris ; Non reproduit [dans le catalogue d'exposition]}}</ref>.


=== Au {{s-|XX}} ===
Le relevé de discordances entre le spécimen de [[La Rochelle]] et des dessins de 1827<ref>{{article|auteur1=Audrey Chauvet|url=https://www.20minutes.fr/article/875064/zarafa-girafe-fait-polemique|titre=Zarafa, la girafe qui fait polémique|périodique=[[20 minutes (France)|20 minutes]]|date=7 février 2012}}.</ref> perpétue les rumeurs d'origine patriotique apparues après la [[Première Guerre mondiale]], selon lesquelles le corps de la girafe, transféré au musée de [[Verdun]], aurait inspiré aux militaires français l'idée de le brandir dans les [[Guerre de tranchées|tranchées]] pour effrayer l'ennemi, ou aurait fini sous les ruines du musée, après un bombardement qui n'en aurait laissé subsister que le cou<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Lynn Sherr |titre=Tall Blondes |sous-titre=A Book About Giraffes |éditeur=Andrews McMeel Publishing |année=1997 |pages totales=176 |passage=[https://books.google.fr/books?id=S-_hGFoQ5VoC&pg=PA109&dq=Verdun p. 109] |isbn=978-0-8362-2769-7 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=S-_hGFoQ5VoC&printsec=frontcover}}.</ref>. Ces histoires reposeraient elles-mêmes sur une confusion, la girafe du musée de Verdun ne pouvant être que celle dite « de [[Daubenton]] », montée en [[1820]] par le taxidermiste [[Pierre Antoine Delalande|Delalande]] avec la première peau de girafe reçue par le muséum de Paris<ref>{{harvsp|Lebleu|2006|texte=Lebleu, {{opcit}}|p=184-186}}.</ref>.
Le relevé de discordances entre le spécimen de [[La Rochelle]] et des dessins de {{date|1827}}<ref>{{lien web |auteur1=Audrey Chauvet |titre=Zarafa, la girafe qui fait polémique |périodique={{lnobr|20 Minutes (France)|20 Minutes}} |date=7 février 2012 |url=https://www.20minutes.fr/planete/875064-20120207-zarafa-girafe-fait-polemique}}.</ref> perpétue les rumeurs d'origine patriotique apparues après la [[Première Guerre mondiale]], selon lesquelles le corps de la girafe, transféré au musée de [[Verdun]], aurait inspiré aux militaires français l'idée de le brandir dans les [[Guerre de tranchées|tranchées]] pour effrayer l'ennemi, ou aurait fini sous les ruines du musée, après un bombardement qui n'en aurait laissé subsister que le cou<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Lynn Sherr |titre=Tall Blondes |sous-titre=A Book About Giraffes |éditeur=Andrews McMeel Publishing |année=1997 |pages totales=176 |passage=109 {{lire en ligne|url={{Google Livres|S-_hGFoQ5VoC|page=109|surligne=Verdun}}}} |isbn=978-0-8362-2769-7}}.</ref>. Ces histoires reposeraient elles-mêmes sur une confusion, la girafe du musée de Verdun ne pouvant être que celle dite « de [[Daubenton]] », montée en {{date|1820}} par le taxidermiste [[Pierre Antoine Delalande|Delalande]] avec la première peau de girafe reçue par le muséum de Paris{{sfn|Lebleu|2006|p=184–186}}.


La girafe offerte à [[Charles X]] est aujourd'hui couramment appelée ''Zarafa'', mais ce nom n'est pas attesté du vivant de l'animal, et il semble dû à Gabriel Dardaud en 1985 dans son livre ''Une girafe pour le roi''<ref>{{lien web|langue=en|titre=The art of giraffe diplomacy|sous-titre=How an African giraffe walked across France and became a pawn in an international power struggle|auteur1=Philip McCouat|site=Journal of Art in Society|année=2015|url=http://www.artinsociety.com/the-art-of-giraffe-diplomacy.html}}.</ref>. Ce nom est repris en 1998 dans le livre de Michael Allin, qui le présente comme la transcription d'un mot [[arabe]] signifiant à la fois « girafe » et « charmante » (en fait, deux mots distincts mais se transcrivant de la même manière<ref>{{article|langue=en|auteur1=Denys Johnson-Davies|url=http://weekly.ahram.org.eg/Archive/1999/429/bk8_429.htm |titre={{lang|en|Journey of a giraffe}}|périodique=[[Al-Ahram|{{lang|ar-Latn|Al-Ahram}} {{lang|en|Weekly}}]]|numéro=429|date=13-19 mai 1999}}.</ref>, respectivement {{lang|ar|dir=rtl|زرافة}} et {{lang|ar|dir=rtl|ظرافة}}). L'animal n'avait pas de nom de son vivant, et était désigné, selon Saint-Hilaire, « le bel animal du roi »<ref>{{harvsp|Geoffroy Saint-Hilaire|1827|p=213}}.</ref> ; il n'est pas impossible que son premier propriétaire l'ait présentée comme la « belle », la « charmante », en [[Arabe|langue arabe]].
La girafe offerte à {{souverain-|Charles X}} est aujourd'hui couramment appelée ''Zarafa'', mais ce nom n'est pas attesté du vivant de l'animal, et il semble dû à Gabriel Dardaud en {{date|1985}} dans son livre ''Une girafe pour le roi''<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Philip McCouat |titre=The art of giraffe diplomacy |sous-titre=How an African giraffe walked across France and became a pawn in an international power struggle |site=Journal of Art in Society |année=2015 |url=https://www.artinsociety.com/the-art-of-giraffe-diplomacy.html}}.</ref>. Ce nom est repris en {{date|1998}} dans le livre de Michael Allin{{sfn|Allin|1998}}, qui le présente comme la transcription d'un mot [[arabe]] signifiant à la fois « girafe » et « charmante » (en fait, deux mots distincts mais se transcrivant de la même manière<ref>{{lien archive |langue=en |auteur1=Denys Johnson-Davies |titre={{lang|en|Journey of a giraffe}} |périodique=[[Al-Ahram|{{transl|ar|Al-Ahram}} {{lang|en|Weekly}}]] |numéro=429 |date=13–19 mai 1999 |horodatage archive=20160920041413 |url=http://weekly.ahram.org.eg/Archive/1999/429/bk8_429.htm }}, compte-rendu de {{harvsp|Allin|1998}}.</ref>, respectivement {{lang|ar|dir=rtl|[[wikt:زرافة|زرافة]]}} et {{lang|ar|dir=rtl|ظرافة}}). L'animal n'avait pas de nom de son vivant, et était désigné, selon Saint-Hilaire, « le bel animal du roi »{{sfn|Geoffroy Saint-Hilaire|1827|p=213}} ; il n'est pas impossible que son premier propriétaire l'ait présentée comme la « belle », la « charmante », en [[Arabe|langue arabe]].


La sculpture ''[[Zarafa (sculpture)|Zarafa]]'', installée à [[Marseille]] depuis 2009, fait référence à la a girafe offerte à Charles X.
La sculpture ''[[Zarafa (sculpture)|Zarafa]]'', installée à [[Marseille]] depuis {{date|2009}}, fait référence à la girafe offerte à {{souverain-|Charles X}}.


En 2011, elle a inspiré le nom de ''[[Zarafasaura]]'', un nouveau [[genre (biologie)|genre]] [[extinction des espèces|éteint]] de reptiles marins de l'[[ordre (biologie)|ordre]] des [[Plesiosauria|plésiosauriens]]<ref>{{harvsp|Bardet|Vincent|Pereda Suberbiola|2014}}.</ref>.
En {{date|2011}}, elle a inspiré le nom de ''[[Zarafasaura]]'', un nouveau [[genre (biologie)|genre]] [[extinction des espèces|éteint]] de reptiles marins de l'[[ordre (biologie)|ordre]] des [[Plesiosauria|plésiosauriens]]{{sfn|Bardet|Vincent|Pereda Suberbiola|2014}}.


Un film d'animation très librement inspiré de l'histoire de cette girafe, ''[[Zarafa (film)|Zarafa]]'', réalisé par [[Rémi Bezançon]] et [[Jean-Christophe Lie]], est sorti en {{date-|février 2012}}. Spécialiste français de la première girafe de France, Olivier Lebleu a collaboré à la promotion de sortie, et des expositions sur cette girafe ont été présentées au [[jardin des plantes de Paris]] du {{date-|25 janvier 2012-}} au {{date-|30 avril 2012}}, et au [[muséum d'histoire naturelle de La Rochelle]] {{date-|17 janvier 2012-}} au {{date-|15 mars 2012}}. Le film a réalisé {{Unité|1,4 million}} d'entrées cinéma en France.
Un film d'animation très librement inspiré de l'histoire de cette girafe, ''[[Zarafa (film)|Zarafa]]'', réalisé par [[Rémi Bezançon]] et [[Jean-Christophe Lie]], est sorti en {{date|février 2012}}. Spécialiste français de la première girafe de France, Olivier Lebleu a collaboré à la promotion de sortie, et des expositions sur cette girafe ont été présentées au [[jardin des plantes de Paris]] du {{date|25 janvier 2012-}} au {{date|30 avril 2012}}, et au [[muséum d'histoire naturelle de La Rochelle]] {{date|17 janvier 2012-}} au {{date|15 mars 2012}}. Le film a réalisé {{nobr|1,4 million}} d'entrées cinéma en France.


Du 15 avril au 24 juin 2023, l'artiste britannique Sebastian Mayer reconstitue le voyage de Zarafa à travers la France, en marchant de [[Marseille]] à [[Paris]] avec une marionnette de girafe à échelle réelle<ref>{{Article|langue=fr|titre=La France buissonnière : la marche lente de l’homme-girafe|périodique=Le Monde.fr|date=2023-06-25|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/06/25/la-france-buissonniere-la-marche-lente-de-l-homme-girafe_6179123_4497916.html|consulté le=2024-02-13}}</ref>. Celle-ci, mesurant {{Unité|3,4|mètres}} de haut et pesant {{Unité|9|kg}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Tout en rose, 3,40 m de hauteur : un homme-girafe fait étape à Valence ! - France Bleu |url=https://www.francebleu.fr/infos/insolite/un-homme-girafe-fait-etape-a-valence-7904445 |site=ici, par France Bleu et France 3 |date=2023-05-11 |consulté le=2024-02-13}}</ref>, est équipée d'une peau en carton amovible. L'artiste s'arrête au cours du trajet et offre des ateliers gratuits aux membres de la communauté locale, qui décorent alors la peau pour la prochaine étape du voyage<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=INSOLITE. 1000 kilomètres avec une girafe sur le dos, le délirant périple d'un Anglais à travers la France |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/insolite-1000-kilometres-avec-une-girafe-sur-le-dos-le-delirant-periple-d-un-anglais-a-travers-la-france-2772190.html |site=France 3 Auvergne-Rhône-Alpes |date=2023-05-20 |consulté le=2024-02-13}}</ref>.
Du {{date|15 avril 2024-}} au {{date|24 juin 2023}}, l'artiste britannique Sebastian Mayer reconstitue le voyage de Zarafa à travers la France, en marchant de [[Marseille]] à [[Paris]] avec une marionnette de girafe à échelle réelle<ref>{{lien web |auteur1=Frédéric Potet |titre=La marche lente de l'homme-girafe |série=La France buissonnière |périodique=[[Le Monde]] |date=2023-06-25 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/06/25/la-france-buissonniere-la-marche-lente-de-l-homme-girafe_6179123_4497916.html |consulté le=2024-02-13}}.</ref>. Celle-ci, mesurant {{Unité|3,4 mètres}} de haut et pesant {{Unité|9 kg}}<ref>{{Lien web |auteur1=Anouk Caron |titre=Tout en rose, {{unité|3,40 m}} de hauteur : un homme-girafe fait étape à Valence ! |site=ici, par France Bleu et France 3 |éditeur=[[France Bleu Drôme Ardèche]] |date=2023-05-11 |url=https://www.francebleu.fr/infos/insolite/un-homme-girafe-fait-etape-a-valence-7904445 |consulté le=2024-02-13}}.</ref>, est équipée d'une peau en carton amovible. L'artiste s'arrête au cours du trajet et offre des ateliers gratuits aux membres de la communauté locale, qui décorent alors la peau pour la prochaine étape du voyage<ref>{{Lien web |auteur1=Faustine Magnetto |titre=INSOLITE. 1000 kilomètres avec une girafe sur le dos, le délirant périple d'un Anglais à travers la France |site=[[France Info (offre globale)|francetvinfo.fr]] |éditeur=[[France 3 Auvergne-Rhône-Alpes]] |date=2023-05-20 |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/insolite-1000-kilometres-avec-une-girafe-sur-le-dos-le-delirant-periple-d-un-anglais-a-travers-la-france-2772190.html |consulté le=2024-02-13}}</ref>.


== Galerie ==
== Galerie ==
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Giraffe Crossing (1827) by Jacques Raymond Brascassat.jpg|''Le Passage de la girafe près d'Arnay-le-Duc'', tableau de [[Jacques Raymond Brascassat]], 1831, [[musée des Beaux-Arts de Beaune]]<ref>{{Joconde|000PE029572}}.</ref>.
Fichier:Giraffe Crossing (1827) by Jacques Raymond Brascassat.jpg|''Le Passage de la girafe près d'Arnay-le-Duc'', tableau de [[Jacques Raymond Brascassat]], {{date|1831}}, [[musée des Beaux-Arts de Beaune]]<ref>{{Joconde|000PE029572}}.</ref>.
Girafe donnée au roi de France par le Pacha.JPG|upright|''La Girafe donnée en présent au roi de France, par le pacha d'Égypte, et arrivée à Paris le {{date-|30 juin 1827}}'', [[musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée]]<ref>{{Joconde|5002E002353}}.</ref>.
Fichier:Girafe donnée au roi de France par le Pacha.JPG|upright|''La Girafe donnée en présent au roi de France, par le pacha d'Égypte, et arrivée à Paris le {{date|30 juin 1827}}'', [[musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée]]<ref>{{Joconde|5002E002353}}.</ref>.
Giraffe du Sennaar.png|upright|Lithographie de [[Pierre Langlumé]] illustrant un article d'[[Étienne Geoffroy Saint-Hilaire]] dans les ''Annales des sciences naturelles'', 1827<ref>{{harvsp|Geoffroy Saint-Hilaire|1827}}.</ref>.
Fichier:Giraffe du Sennaar.png|upright|Lithographie de [[Pierre Langlumé]] illustrant un article d'[[Étienne Geoffroy Saint-Hilaire]] dans les ''Annales des sciences naturelles'', {{date|1827}}{{sfn|Geoffroy Saint-Hilaire|1827}}.
Assiette girafe.jpg|Assiette commémorative.
Fichier:Assiette girafe.jpg|Assiette commémorative.
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* {{article|auteur1=[[Étienne Geoffroy Saint-Hilaire]]|titre=[[:s:Quelques Considérations sur la Girafe|Quelques Considérations sur la Girafe]]|périodique=Annales des sciences naturelles|tome=11|lieu=Paris|éditeur=Crochard|année=1827|passage=210–223}}.
* {{article |auteur1=[[Étienne Geoffroy Saint-Hilaire]] |titre=Quelques Considérations sur la Girafe |périodique=[[Annales des sciences naturelles]] |tome=11 |lieu=Paris |éditeur=Crochard |année=1827 |passage=210–223 |wikisource=Quelques Considérations sur la Girafe |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55064436/f211}}.
* {{article|auteur1=[[Guillaume de Bertier de Sauvigny]]|titre=L'année de la Girafe|périodique=[[Historia (revue)|Historia]]|date=mai 1959|numéro=150|pages=466–472}}.
* {{article |auteur1=[[Guillaume de Bertier de Sauvigny]] |titre=L'année de la Girafe |périodique=[[Historia (revue)|Historia]] |numéro=150 |date=mai 1959 |passage=466–472}}.
* {{article|auteur1=Robert Favre|titre=Une curieuse et pittoresque histoire, la girafe de Charles X|pages=55–62|périodique=Annales de l'Académie de Mâcon|volume=14|année=2003}}.
* {{article |auteur1=Robert Favre |titre=Une curieuse et pittoresque histoire, la girafe de {{souverain-|Charles X}} |périodique=Annales de l'Académie de Mâcon |éditeur=[[Académie de Mâcon]] |volume=14 |année=2003 |passage=55–62}}.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Mady Ariès]]|auteur2=Sylvie Osorio-Robin|titre=Une girafe pour le roi|lieu=Sceaux|éditeur=[[Musée de l'Île-de-France]]|nature ouvrage=catalogue de l'exposition du 19 avril au 15 juillet 1984|année=1984|isbn=}}.
* {{Ouvrage |auteur1=[[Mady Ariès]] |auteur2=Sylvie Osorio-Robin |titre=Une girafe pour le roi |nature ouvrage=catalogue de l'exposition du {{date|19 avril 1984-}} au {{date|15 juillet 1984}} |lieu=Sceaux |éditeur=[[Musée de l'Île-de-France]] |année=1984}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gabriel Dardaud|préface=[[Georges Poisson]]|illustrateur=Morgan|titre=Une girafe pour le roi|lieu=Creil|éditeur=[[Bernard Dumerchez (éditions)|Dumerchez-Naoum]]|année=1985|pages totales=114|isbn=2-904925-02-3}} ; rééd. présenté et annoté par Olivier Lebleu, Bordeaux, Elytis, 2007, 130{{nb p.}} {{ISBN|978-2-914659-87-1}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Gabriel Dardaud |préface=[[Georges Poisson]] |illustrateur=Morgan |titre=Une girafe pour le roi |lieu=Creil|éditeur=[[Éditions Dumerchez|Dumerchez-Naoum]] |année=1985 |pages totales=114 |isbn=2-904925-02-3}} ; {{rééd.}} présenté et annoté par Olivier Lebleu, Bordeaux, Elytis, {{date|2007}}, 130{{nb p.}} {{ISBN|978-2-914659-87-1}}.
* {{en}} Michael Allin, {{lang|en|''Zarafa: A Giraffe's True Story, from Deep in Africa to the Heart of Paris''}}, Londres, {{lang|en|Headline Book Publishing}} {{ISBN|0-7472-2299-1}} et {{lang|en|New York, Walker and Company}} {{ISBN|0-8027-1339-4}}, 1998, 215{{nb p.}} ; rééd. {{lang|en|Headline Review}} {{ISBN|0-7472-6209-8}} et {{lang|en|Delta Books}} {{ISBN|0-385-33411-7}}, 1999.
* {{citeref|Allin|1998|{{en}} Michael Allin, {{lang|en|''Zarafa: A Giraffe's True Story, from Deep in Africa to the Heart of Paris''}}, Londres, {{lang|en|Headline Book Publishing}} {{ISBN|0-7472-2299-1}} et {{lang|en|New York, Walker and Company}} {{ISBN|0-8027-1339-4}}, {{date|1998}}, 215{{nb p.}} ; {{rééd.}} {{lang|en|Headline Review}} {{ISBN|0-7472-6209-8}} et {{lang|en|Delta Books}} {{ISBN|0-385-33411-7}}, {{date|1999}}}}.
** {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Michael Allin|traducteur=Stéphane Carn|titre=La Girafe de Charles X|sous-titre=son extraordinaire voyage de Khartoum à Paris|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Jean-Claude Lattès|Jean-Claude Lattès]]|année=2000|pages totales=272|isbn=2-7096-2073-1}}.
** {{Ouvrage |langue originale=en |auteur1=Michael Allin |traducteur=Stéphane Carn |titre=La Girafe de {{souverain-|Charles X}} |sous-titre=son extraordinaire voyage de Khartoum à Paris |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Jean-Claude Lattès|Jean-Claude Lattès]] |année=2000 |pages totales=272 |isbn=2-7096-2073-1}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Michel Pastoureau]]|titre=Les Animaux célèbres|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Bonneton|Bonneton]]|collection=Images et symboles|année=2001|pages totales=255|passage=191–200|isbn=2-86253-281-9|titre chapitre=La girafe de Charles X (1826-1827)}} ; rééd. Arléa, {{coll.}} « Poche » ({{n°}}131), 2008, 330{{nb p.}} {{ISBN|978-2-86959-827-0}}.
* {{Ouvrage |auteur1=[[Michel Pastoureau]] |titre=Les Animaux célèbres |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Bonneton|Bonneton]] |collection=Images et symboles |année=2001 |pages totales=255 |isbn=2-86253-281-9 |titre chapitre=La girafe de {{souverain-|Charles X}} ({{période|1826|1827}}) |passage=191–200}} ; {{rééd.}} [[Arléa]], {{coll.}} « Poche » ({{n°}}131), {{date|2008}}, 330{{nb p.}} {{ISBN|978-2-86959-827-0}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Olivier Lebleu|titre=Les Avatars de Zarafa, première girafe de France|sous-titre=Chronique d'une girafomania, 1826-1845|lieu=Paris|éditeur=[[Arléa]]|année=2006|pages totales=201|isbn=2-86959-754-1}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Olivier Lebleu |titre=Les Avatars de Zarafa, première girafe de France |sous-titre=Chronique d'une girafomania, {{période|1826|1845}} |lieu=Paris |éditeur=[[Arléa]] |année=2006 |pages totales=201 |isbn=2-86959-754-1}}.
* {{article|auteur1=Nathalie Bardet|auteur2=Peggy Vincent|auteur3=Xabier Pereda Suberbiola |année=2014|titre=De Zarafa à Zarafasaura|sous-titre=Petite épopée de deux animaux africains à long cou|périodique=Saga Information|date=février 2014|numéro=334|pages=8–16|url=http://www.saga-geol.asso.fr/Documents/Saga_334_Zarafa_Zarafasaura.pdf}}
* {{article |auteur1=Nathalie Bardet |auteur2=Peggy Vincent |auteur3=Xabier Pereda Suberbiola |titre=De Zarafa à Zarafasaura |sous-titre=Petite épopée de deux animaux africains à long cou |périodique=Saga Information |numéro=334 |date=février 2014 |pages=8–16 |url=http://www.saga-geol.asso.fr/Documents/Saga_334_Zarafa_Zarafasaura.pdf}}.


;Littérature jeunesse
;Littérature jeunesse
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Miche Wynants|titre=The Giraffe of King Charles X|lieu=New York|éditeur=[[McGraw-Hill Education|McGraw-Hill]]|année=1961|pages totales=54}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Miche Wynants |titre=The Giraffe of King {{souverain-|Charles X}} |lieu=New York |éditeur=[[McGraw-Hill Education|McGraw-Hill]] |année=1961 |pages totales=54}}
** {{Ouvrage|auteur1=Miche Wynants|titre=La Girafe du roi Charles X|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Desclée de Brouwer|Desclée de Brouwer]]|collection=Albums du petit berger|année=1961|pages totales=55}}
** {{Ouvrage |auteur1=Miche Wynants |titre=La Girafe du roi {{souverain-|Charles X}} |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Desclée de Brouwer|Desclée de Brouwer]] |collection=Albums du petit berger |année=1961 |pages totales=55}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Nancy Milton|illustrateur=Roger Roth|titre=The Giraffe That Walked to Paris|lieu=New York|éditeur=[[Random House|Crown]]|année=1992|pages totales=32|isbn=0-517-58132-9|isbn2=0-517-58133-7}}.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Nancy Milton |illustrateur=Roger Roth |titre=The Giraffe That Walked to Paris |lieu=New York |éditeur=[[Random House|Crown]] |année=1992 |pages totales=32 |isbn=0-517-58132-9 |isbn2=0-517-58133-7}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bruno Bonhoure|illustrateur=Marie-Ève Herpin|titre=Zarafa 1845|lieu=Paris|éditeur=Destination 2055|collection=Laïka 1957|année=2004|pages totales=28|isbn=2-916116-25-7}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Bruno Bonhoure |illustrateur=Marie-Ève Herpin |titre=Zarafa {{date|1845}} |lieu=Paris |éditeur=Destination 2055 |collection=Laïka 1957 |année=2004 |pages totales=28 |isbn=2-916116-25-7}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Judith St. George|illustrateur=Britt Spencer|titre=Zarafa|sous-titre=The Giraffe Who Walked to the King|lieu=New York|éditeur=Philomel Books|année=2009|pages totales=40|isbn=978-0-399-25049-1}}.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Judith St. George |illustrateur=Britt Spencer |titre=Zarafa |sous-titre=The Giraffe Who Walked to the King |lieu=New York |éditeur=Philomel Books |année=2009 |pages totales=40 |isbn=978-0-399-25049-1}}.
* {{Ouvrage|langue=de|auteur1=Adam Jaromir|illustrateur=Pawel Pawlak|titre=Zarafa|lieu=Hanovre|éditeur=Gimpel Verlag|année=2009|pages totales=48|isbn=978-3-9811300-3-4}}.
* {{Ouvrage |langue=de |auteur1=Adam Jaromir |illustrateur=Pawel Pawlak |titre=Zarafa |lieu=Hanovre |éditeur=Gimpel Verlag |année=2009 |pages totales=48 |isbn=978-3-9811300-3-4}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mary Tavener Holmes|auteur2=John Harris|illustrateur=Jon Cannell|titre=Giraffe Goes to Paris|lieu=Tarrytown (New York)|éditeur=Marshall Cavendish Children|année=2010|pages totales=32|isbn=978-0-7614-5595-0|isbn2=0-7614-5595-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Zud9dvQlAXUC&printsec=frontcover}}.
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Dernière version du 1 décembre 2024 à 17:43

Zarafa
La girafe empaillée au muséum d'histoire naturelle de La Rochelle (2013).
Informations
Espèce
Date de naissance
Lieu de naissance
Lieu de vie
Date de décès
Cause de décès
Tuberculose bovine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire

La girafe offerte à Charles X par Méhémet Ali, appelée a posteriori Zarafa, est la première girafe à être entrée en France, où elle a vécu pendant dix-huit ans, de à , dans la ménagerie du Jardin des plantes à Paris. Ce cadeau diplomatique de Méhémet Ali, vice-roi en Égypte ottomane, à Charles X, roi de France, faisait partie d'un groupe de trois girafes envoyées à des souverains d'Europe. On n'avait alors pas vu de girafe sur le continent européen depuis la girafe Médicis, offerte à Laurent de Médicis à Florence en .

Le vice-roi en Égypte ottomane, Méhémet Ali, offrit une girafe à chacun des trois monarques européens les plus puissants de l'époque, l'empereur d'Autriche, François Ier, le souverain britannique, George IV, et le roi de France, Charles X[1].

L'idée d'offrir une girafe à la France a été donnée à Méhémet Ali par Bernardino Drovetti, consul de France en Égypte afin d'entretenir les relations entre les deux pays[2], notamment dans un contexte de guerre d'indépendance opposant les Grecs à l'Empire ottoman[3],[4],[5],[6]. Méhémet Ali avait lui-même reçu cette girafe en cadeau de Mouker Bey, un seigneur du Soudan.

Née début d'après les calculs de l'époque[7], elle arriva à Marseille le et fut conduite à Paris à pied à partir du [3] (880 km en six semaines). Au cours de ce voyage, elle était accompagnée par Geoffroy Saint-Hilaire, directeur du Jardin des plantes, ainsi que par deux vaches dont elle buvait le lait et qu'elle suivait[8], une escorte de gendarmes à cheval, et un chariot à bagages. Arrivée le , elle fut pendant trois ans une des principales attractions de la capitale (au cours de l'été , elle attira 600 000 curieux) et participa à l'essor du 5e arrondissement.

Après sa mort le de tuberculose bovine due à l'ingestion quotidienne de lait de vache[8], elle a été naturalisée, et fait désormais partie de la collection zoologique du Muséum d'histoire naturelle de La Rochelle[9].

Il existe également un témoignage historique peint : une huile sur toile de Jacques-Raymond Brascassat, datée de 1831, ayant pour nom Passage de la girafe à Arnay-le-Duc. Elle est exposée au musée des Beaux-Arts de Beaune. L'artiste a probablement peint le tableau de mémoire ou d'après des croquis au château du Musigny, près d'Arnay-le-Duc[10].

Postérité

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Du vivant de l'animal

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Elle est à l'origine de nombreuses illustrations et objets au décor dit « à la girafe »[11],[12] ou « girafomania » (gravures, vaisselle, tapisseries et papier peint, coiffure « à la girafe », bijoux, etc.). Elle a également inspiré un couple de personnages typiques du Carnaval de Paris : La girafe et son cornac[13].

Narcisse-Achille de Salvandy lui donne fictivement la parole en et dans deux pamphlets politiques intitulés Lettre de la girafe au pacha d'Égypte[14]. En est publié le Discours de la girafe au chef des six Osages, imprimé par Honoré de Balzac et possiblement son œuvre, et la même année Dame Girafe à Paris : aventures et voyage de cette illustre étrangère racontés par elle-même de Charles-François Bertu[15]. Plus tard, en , Charles Nodier lui donne à nouveau la parole dans les Tablettes de la girafe du Jardin des plantes, qui fait partie du recueil Scènes de la vie privée et publique des animaux.

La plus grande bête qu'on ait jamais vue : caricature de Charles X, .

La caricature politique s'empare de la girafe en l'assimilant à la physionomie longiligne du roi Charles X, notamment après la révolution de Juillet en , qui voit fleurir plusieurs estampes accoutrant l'animal avec la tenue du souverain déchu[16],[17]. Dans son ouvrage Les Mœurs et la Caricature en France (), John Grand-Carteret qualifie l'année d'« année de la girafe »[16] bien que d'autres événements politiques et artistiques d'importance se soient produits cette année-là[18].

Vers , un diorama est réalisé montrant la girafe dans son enclos de la ménagerie du jardin des plantes avec son vétérinaire[19],[20].

Au XXe siècle

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Le relevé de discordances entre le spécimen de La Rochelle et des dessins de [21] perpétue les rumeurs d'origine patriotique apparues après la Première Guerre mondiale, selon lesquelles le corps de la girafe, transféré au musée de Verdun, aurait inspiré aux militaires français l'idée de le brandir dans les tranchées pour effrayer l'ennemi, ou aurait fini sous les ruines du musée, après un bombardement qui n'en aurait laissé subsister que le cou[22]. Ces histoires reposeraient elles-mêmes sur une confusion, la girafe du musée de Verdun ne pouvant être que celle dite « de Daubenton », montée en par le taxidermiste Delalande avec la première peau de girafe reçue par le muséum de Paris[23].

La girafe offerte à Charles X est aujourd'hui couramment appelée Zarafa, mais ce nom n'est pas attesté du vivant de l'animal, et il semble dû à Gabriel Dardaud en dans son livre Une girafe pour le roi[24]. Ce nom est repris en dans le livre de Michael Allin[25], qui le présente comme la transcription d'un mot arabe signifiant à la fois « girafe » et « charmante » (en fait, deux mots distincts mais se transcrivant de la même manière[26], respectivement زرافة et ظرافة). L'animal n'avait pas de nom de son vivant, et était désigné, selon Saint-Hilaire, « le bel animal du roi »[27] ; il n'est pas impossible que son premier propriétaire l'ait présentée comme la « belle », la « charmante », en langue arabe.

La sculpture Zarafa, installée à Marseille depuis , fait référence à la girafe offerte à Charles X.

En , elle a inspiré le nom de Zarafasaura, un nouveau genre éteint de reptiles marins de l'ordre des plésiosauriens[28].

Un film d'animation très librement inspiré de l'histoire de cette girafe, Zarafa, réalisé par Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie, est sorti en . Spécialiste français de la première girafe de France, Olivier Lebleu a collaboré à la promotion de sortie, et des expositions sur cette girafe ont été présentées au jardin des plantes de Paris du au , et au muséum d'histoire naturelle de La Rochelle au . Le film a réalisé 1,4 million d'entrées cinéma en France.

Du au , l'artiste britannique Sebastian Mayer reconstitue le voyage de Zarafa à travers la France, en marchant de Marseille à Paris avec une marionnette de girafe à échelle réelle[29]. Celle-ci, mesurant 3,4 mètres de haut et pesant 9 kg[30], est équipée d'une peau en carton amovible. L'artiste s'arrête au cours du trajet et offre des ateliers gratuits aux membres de la communauté locale, qui décorent alors la peau pour la prochaine étape du voyage[31].

Notes et références

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  1. Éric Biétry-Rivierre, « Parkie, Clara, Zarafa : des animaux stars », Le Figaro, supplément Le Figaro et vous,‎ , p. 30 (lire en ligne).
  2. Caroline Gaultier-Kurhan, Méhémet Ali et la France,  : Histoire singulière du Napoléon de l'orient, Paris, Maisonneuve et Larose, , 267 p. (ISBN 2-7068-1910-3), p. 132.
  3. a et b Jacques Rigoulet, « Histoire de Zarafa, la girafe de Charles X », Bulletin de l'Académie vétérinaire de France, Académie vétérinaire de France, vol. 165, no 2,‎ , p. 169–176 (DOI 10.4267/2042/48205).
  4. Georges Poisson, « Histoire de la girafe », Le Courrier de l'Unesco, vol. 39, no 3,‎ , p. 7–9 (lire en ligne).
  5. Marie-Hélène Baylac, Histoire des animaux célèbres : Baltique, Dolly, Laïka, Babar, Milou et les autres, Paris, Perrin, , 319 p. (ISBN 978-2-262-03741-3).
  6. René Guitton, Dictionnaire amoureux de l'Orient, Paris, Plon, coll. « Dictionnaire amoureux », , 710 p. (ISBN 978-2-259-22743-8), « Zarafa, la girafe ».
  7. Geoffroy Saint-Hilaire 1827, p. 211 : « On a varié sur son âge compté en nombre de lunes ; cependant on est parvenu à concilier quelques renseignemens contradictoires et à établir qu'elle avait pris vingt-deux mois en . »
  8. a et b Jean-Noël Jeanneney (présentateur) et Éric Baratay (invité), « Les animaux en cage : sous le regard des hommes », Concordance des temps, sur radiofrance.fr, France Culture, .
  9. (en) Stephen Bann, « The Return to Curiosity : Shifting Paradigms in Contemporary Museum Display », dans Andrew McClellan (dir.), Art and Its Publics : Museum Studies at the Millenium, Malden, Blackwell Publishing, , 213 p. (ISBN 0-631-23046-7 et 0-631-23047-5), p. 119.
  10. Guide des collections, Musée des Beaux-arts, Beaune, 2014.
  11. (en) Michele Majer, « La Mode à la girafe: Fashion, Culture, and Politics in Bourbon Restoration France », Studies in the Decorative Arts, vol. 17, no 1,‎ automne–hiver 2009–2010, p. 123–161 (ISSN 1069-8825, DOI 10.1086/652666, S2CID 155338183).
  12. Finipe, « Zarafa, la première girafe de France », sur Le Lion & le Rat, .
  13. Le Carnaval de Paris : planche gravée vers , consultable notamment au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale de France, cote : M 29-330 Pd202.
  14. Lettre de la girafe au pacha d'Égypte pour lui rendre compte de son voyage à Saint-Cloud et envoyer les rognures de la censure de France au journal qui s'établit à Alexandrie en Afrique, , 45 p., et Seconde lettre de la girafe au pacha d'Égypte, en lui envoyant son album enrichi des dernières noirceurs de la censure, , 32 p., Paris, Auguste Sautelet et Cie.
  15. Charles-François Bertu, Dame Girafe à Paris : aventures et voyage de cette illustre étrangère racontés par elle-même, Paris, Librairie française et étrangère, (lire en ligne).
  16. a et b John Grand-Carteret, Les Mœurs et la Caricature en France, Paris, À la librairie illustrée, , p. 187–188 [lire en ligne].
  17. Annie Duprat, « Le roi a été chassé à Rambouillet », Sociétés & Représentations, Paris, Centre de recherches et d'études en droit, histoire, économie et sociologie du social (CREDHESS), no 12 « Dramaturgie du politique »,‎ , p. 34 (DOI 10.3917/sr.012.0030, lire en ligne).
  18. Jacqueline Sarment, Le spectacle et la fête au temps de Balzac (exposition, ville de Paris, maison de Balzac,  – ), Paris, Maison de Balzac, (BNF 34613905), p. 171.
  19. « Zarafa, la première girafe de France — lot 305 », sur debaecque.fr.
  20. Laura Bossi, Les origines du monde : l'invention de la nature au XIXe siècle, Paris, Gallimard et Musée d'Orsay, , 383 p. (ISBN 978-2-07-290659-6), p. 367 :

    « Anonyme, La Première Girafe de France, vers  ; Diorama : bois, peinture à l'huile, terre cuite, verre, cuir ; 85 × 80 × 40 cm ; Paris, Muséum national d'histoire naturelle ; OA1754 ; [exposé à] Paris ; Non reproduit [dans le catalogue d'exposition] »

  21. Audrey Chauvet, « Zarafa, la girafe qui fait polémique », 20 Minutes, .
  22. (en) Lynn Sherr, Tall Blondes : A Book About Giraffes, Andrews McMeel Publishing, , 176 p. (ISBN 978-0-8362-2769-7), p. 109 [lire en ligne].
  23. Lebleu 2006, p. 184–186.
  24. (en) Philip McCouat, « The art of giraffe diplomacy : How an African giraffe walked across France and became a pawn in an international power struggle », sur Journal of Art in Society, .
  25. Allin 1998.
  26. (en) Denys Johnson-Davies, « Journey of a giraffe », Al-Ahram Weekly, no 429, 13–19 mai 1999 (version du sur Internet Archive), compte-rendu de Allin 1998.
  27. Geoffroy Saint-Hilaire 1827, p. 213.
  28. Bardet, Vincent et Pereda Suberbiola 2014.
  29. Frédéric Potet, « La marche lente de l'homme-girafe », La France buissonnière, Le Monde, (consulté le ).
  30. Anouk Caron, « Tout en rose, 3,40 m de hauteur : un homme-girafe fait étape à Valence ! », sur ici, par France Bleu et France 3, France Bleu Drôme Ardèche, (consulté le ).
  31. Faustine Magnetto, « INSOLITE. 1000 kilomètres avec une girafe sur le dos, le délirant périple d'un Anglais à travers la France », sur francetvinfo.fr, France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (consulté le )
  32. Notice no 000PE029572, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  33. Notice no 5002E002353, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  34. Geoffroy Saint-Hilaire 1827.

Bibliographie

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Littérature jeunesse
  • (en) Miche Wynants, The Giraffe of King Charles X, New York, McGraw-Hill, , 54 p.
    • Miche Wynants, La Girafe du roi Charles X, Paris, Desclée de Brouwer, coll. « Albums du petit berger », , 55 p.
  • (en) Nancy Milton (ill. Roger Roth), The Giraffe That Walked to Paris, New York, Crown, , 32 p. (ISBN 0-517-58132-9 et 0-517-58133-7).
  • Bruno Bonhoure (ill. Marie-Ève Herpin), Zarafa , Paris, Destination 2055, coll. « Laïka 1957 », , 28 p. (ISBN 2-916116-25-7).
  • (en) Judith St. George (ill. Britt Spencer), Zarafa : The Giraffe Who Walked to the King, New York, Philomel Books, , 40 p. (ISBN 978-0-399-25049-1).
  • (de) Adam Jaromir (ill. Pawel Pawlak), Zarafa, Hanovre, Gimpel Verlag, , 48 p. (ISBN 978-3-9811300-3-4).
  • (en) Mary Tavener Holmes et John Harris (ill. Jon Cannell), Giraffe Goes to Paris, Tarrytown (New York), Marshall Cavendish Children, , 32 p. (ISBN 978-0-7614-5595-0 et 0-7614-5595-7, lire en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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