« Milonides (comtes de Tonnerre) » : différence entre les versions
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Version du 28 octobre 2024 à 16:33
Les Milonides sont la première dynastie comtale attestée à la tête du comté de Tonnerre, de la fin du IXe au Xe siècle.
Histoire
Les Milonides pourraient être issus, selon Petit (1888), de Girart de Roussillon[1], comte de Paris, puis comte de Vienne au IXe siècle.
Une charte de 980 indique que le comte de Tonnerre, Milon ou Mille (Milo comes pagi Tornodonensi), associé à l'évêque de Langres, Widric, fait restaurer l'abbaye Saint-Michel de Tonnerre (Cartulaire général de l'Yonne I no LXXVI)[2],[3]. Quelques années plus tard, vers 997, un comte Milon fait don, avec son épouse, Ermengarde et ses chers fils Achard, Renard et Aubri, de la terre de Coussegrey[4]. L'acte est souscrit par le comte Rainard, que Petit (1888) considérait comme être comte de Bar-sur-Seine[5],[3]. Le comte Milon semble mourir vers 998[6]. Son fils Renard lui succède. Son épouse, Ermengarde, semble épouser en secondes noces le comte Herbert III de Vermandois[6].
Le comte Renard, fils du comte Milon, fait don, vers 1002/1003, avec l'appui de sa mère Ermengarde, de métairies, situées dans les environs de Tonnerre, au monastère Saint-Michel[7]. Sa mère fonte en 1018 le prieuré de Saint-Valentin à Griselles, dans le Châtillonnais (en Bourgogne)[8],[6]. Son fils, sa belle-fille, Helvis/Helvide, et son petit-fils, Eudes (Odon), souscrivent à cette fondation[8],[6]. Dans cet acte, Ermengarde porte le titre de comtesse de Vermandois[6],[9]. La fondation reçoit le soutien de l'évêque de Langres, Lambert, qui possède une certaine autorité sur le Tonnerrois, mais semble également un parent des Milonides, appelant la comtesse « fidèle et amie très chère »[6].
Filiation
La généalogie des Milonides a fait l'objet de nombreuses publications parfois contradictoires, notamment au XIXe siècle.
Sont régulièrement cités les travaux de J. Vignier (Décade historique du diocèse de Langres, 1891-1894) ; E. Petit (Histoire des ducs de Bourgogne de la race Capétienne, 1888)[10] ; A. Roserot (Dictionnaire historique de la Champagne méridionale, 1942-1948)[11] ; M. Chaume (Les origines du duché de Bourgogne, 1925, Recherches d'histoire chrétienne et médiévale, 1947)[12] ; J. Laurent (Cartulaires de Molesme, 1907-1911)[13] ; M. Bur (La formation du comté de Champagne, 1977)[14] ou plus récemment ceux J.-N. Mathieu (Recherches sur les premiers comtes de Tonnerre, 1994, Nouvelles recherches sur les premiers comtes de Tonnerre 1999)[15],[16]. La numérotation des Miles peut varier selon les publications.
La filiation suivante est une synthèse du Dictionnaire biographique, généalogique et historique de l'Yonne (1996)[17] et des travaux de J.-N. Mathieu (1994, 1999)[15],[16] :
- Miles (Mille, Millon) Ier (vivant en 880-894), comte de Tonnerre, fils de Miles [II], comte de Langres, ∞ Atila.
- Miles [II] (…), comte de Tonnerre.
- Gui Ier, comte de Tonnerre, ∞ Adèle, fille d'Aubri.
- Miles (Mille, Millon) [III] (vivant en 975-985), comte de Tonnerre, ∞ Engeltru/Engeltrude/Ingeltru/Ingeltrudis/Ingeltrude [de Montreuil][19], probable fille d'Engelbert II de Brienne (selon Petit).
- Miles [IV] († v. /3), comte de Tonnerre (997), ∞ Ermengarde/Hermangarde [de Bar(-sur-seine)], probable fille de Rainard de Bar-sur-Seine[5],[22], veuve (ou remariage[5]) avec Herbert III de Vermandois.
- Achard (vivant v. 907).
- Milon-Renard [V]/Rainard/Renaud Ier (vivant v. 907, 1009-1040), comte de Tonnerre (997, 1002, 1039) et de Bar-sur-Seine, ∞ Helvis/Helvide/Hadvide/Hervise/Ervide - Azeka (?) [de Vermandois] ou [de Bar] ou [de Breteuil].
- Miles (Mille, Millon) [V] († v. /48), comte de Tonnerre (1022, 1043), ∞ Azeka [de Bar] ou [de Breteuil], peut être la sœur d'Helvis/Hervise/Ervide.
- Le lien entre ces deux personnages ne fait pas consensus. Certains auteur les font issus de deux souches différentes, d'autres voient deux frères, enfin Mathieu, supposent qu'ils sont la même personne.
- Mathieu (1999) suppose également que Milon-Renard aurait eu deux épouses (1) Helvide [de Breteuil] et (2) Hadvide-Azeka [de Bar].
- Eudes/Otto(n) (vivant en 1018).
- Harduin, évêque de Langres (1050-1065).
- Hugues-Renaud/Renard († v. ), comte de Tonnerre et de Bar(-sur-seine) (1046), évêque de Langres (1065-1085).
- Hermangarde/Ermengarde (vivante en 1036-1039), ∞ Guillaume Ier de Nevers († v. ).
- héritière du comté par son cousin Hugues-Renaud, qui passe à la maison de Nevers.
- Waléran/Geoffroy († v. ).
- Eustachie († v. /1111), ∞ Gautier, comte de Brienne et de Bar(-sur-seine) (1081-1090).
- Gui/Guy.
- Eudes/Otto.
- Aubri/Albéric v. 907.
- Gui/Guy (vivant en 1040).
- Miles [IV] († v. /3), comte de Tonnerre (997), ∞ Ermengarde/Hermangarde [de Bar(-sur-seine)], probable fille de Rainard de Bar-sur-Seine[5],[22], veuve (ou remariage[5]) avec Herbert III de Vermandois.
- Guérin, évêque.
- Miles (Mille, Millon) [III] (vivant en 975-985), comte de Tonnerre, ∞ Engeltru/Engeltrude/Ingeltru/Ingeltrudis/Ingeltrude [de Montreuil][19], probable fille d'Engelbert II de Brienne (selon Petit).
- Achard, évêque de Langres (948-969), comte de Langres (à partir de 967).
- Gui Ier, comte de Tonnerre, ∞ Adèle, fille d'Aubri.
- Regintrudis, ∞ Girbold/Gerbaut (vivant en 878-892), comte d'Auxere.
- Miles [II] (…), comte de Tonnerre.
Personnalités
- Harduin, évêque de Langres (1050-1065).
- Hugues-Renaud/Renard, dit de Bar († v. ), comte de Tonnerre et de Bar(-sur-seine) (1046), évêque de Langres (1065-1085).
- Hermangarde/Ermengarde, héritière du comté de Tonnerre qui passage à la maison de Nevers par son mariage.
- Achard, évêque de Langres (948-969), comte de Langres (à partir de 967).
Notes et références
- Petit 1888, p. 420.
- Fromageot 1973, p. 9.
- Mathieu 1994, p. 21, 25.
- Mathieu 1994, p. 21.
- Petit 1888, p. 429.
- Christian Sapin et Noëlle Deflou-Leca, Saint-Valentin de Griselles : du culte érémitique à la fondation monastique, t. XXXIX, Mémoires de la Commission des Antiquités du département de la Côte d’Or, 2000-2001 (lire en ligne [PDF]), pp. 75-126.
- Mathieu 1994, p. 22, 25.
- Mathieu 1994, p. 22.
- Petit 1888, p. 432-441..
- Petit 1888, p. 419-442.
- Alphonse Roserot, Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube), des origines à 1790, vol. 3, Langres, impr. Champenoise, 1942-1948.
- Maurice Chaume, Recherches d'histoire chrétienne et médiévale : mélanges publiés à la mémoire de l'historien avec une biographie, Dijon, Académie des sciences, arts et belles-lettres, , 350 p. (lire en ligne).
- Jacques Laurent, Cartulaires de l'abbaye de Molesmes, ancien diocèse de Langres, 916-1250 : recueil de documents sur le nord de la Bourgogne et le midi de la Champagne, t. I, (lire en ligne sur Gallica), chap. IV (« Des comtes de Bar-sur-Seine et des seigneurs de Montbard »), p. 319-324.
- Michel Bur, La formation du comté de Champagne (v. 950-v. 1150), Nancy, Université de Nancy-II - Mémoires des Annales de l'Est, , 573 p., chap. 54.
- Mathieu 1994.
- Fromageot 1999.
- Dugenne 2000, p. 1779-1780, Comtes de Tonnerre.
- Petit 1888, p. 423-424.
- L'appartenance à la famille de Montreuil a été contestée par Ernest Petit[18].
- Petit 1888, p. 425.
- Lucien Coutant, Histoire de la ville et de l'ancien comté de Bar-sur-Seine, , 476 p. (lire en ligne), p. 371-376
- Les ouvrages plus anciens ne le mentionnaient pas, ils indiquaient que la réunion de Tonnerre et de Bar-sur-Seine provenait du mariage de leurs deux fils avec Erwise et Azeca[20]. Notamment Lucien Coutant[21].
Voir aussi
Bibliographie
- Ambroise Challe, Histoire du comté de Tonnerre, Le Livre d'histoire, (réimpr. 2010) (1re éd. 1875) (ISBN 978-2-7586-0446-4).
- Paul-Camille Dugenne, Dictionnaire biographique, généalogique et historique de l'Yonne. t. III. L.-N., Société généalogique de l'Yonne, .
- Paul-Camille Dugenne, Dictionnaire biographique, généalogique et historique de l'Yonne. t. V. S.-U., Société généalogique de l'Yonne, , p. 1779-1780, Comtes de Tonnerre.
- Jean Fromageot, Tonnerre et son comté des origines à la Révolution de 1789, Le Livre d'histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », (réimpr. 2000) (1re éd. 1973), 540 p. (ISBN 2-84435-156-5).
- Jean-Noël Mathieu, « Nouvelles recherches sur les premiers comtes de Tonnerre et de Bar-sur-Seine », Bulletin archéologique et historique du Torrennois, no 51, , p. 4-18.
- Jean-Noël Mathieu, « Recherches sur les premiers comtes de Tonnerre et de Bar-sur-Seine », Bulletin archéologique et historique du Torrennois, no 47, , p. 21-29.
- Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne avec des documents inédits et des pièces justificatives, t. II, Paris, Lechevalier, , « Généalogie des premiers comtes de Tonnerre, documents inédits du Xe siècle pour servir à l'histoire… et des comtes inconnus jusqu'ici de Bar-sur-Seine », p. 419-442, lire en ligne sur Gallica.
Articles connexes
Liens externes
- (en) « Burgundy Duchy - Comtes de Tonnerre », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy), (consulté en ).