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== Histoire ==
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Les Milonides pourraient être issus de [[Girart de Roussillon]]{{sfn|Petit|1888|p=420}}, [[Liste des comtes de Paris|comte de Paris]], puis [[Liste des comtes de Vienne|comte de Vienne]] au {{s-|IX}}.
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Le comte Renard, fils du comte Milon, fait don, vers 1002/1003, avec l'appui de sa mère Ermengarde, de [[Métairie (colonat partiaire)|métairies]], situées dans les environs de Tonnerre, au monastère Saint-Michel{{sfn|Mathieu|1994|p=22, 25}}. Sa mère fonte en 1018 le prieuré de Saint-Valentin à [[Griselles (Côte-d'Or)|Griselles]], dans le [[Châtillonnais]] (en Bourgogne){{sfn|Mathieu|1994|p=22}}{{,}}<ref name="Saint-Valentin"/>. Son fils, sa belle-fille, Helvis/Helvide, et son petit-fils, Eudes (Odon), souscrivent à cette fondation{{sfn|Mathieu|1994|p=22}}{{,}}<ref name="Saint-Valentin"/>. Dans cet acte, Ermengarde porte le titre de [[Liste des comtes de Vermandois|comtesse de Vermandois]]<ref name="Saint-Valentin"/>{{,}}{{sfn|Petit|1888|p=432-441.}}. La fondation reçoit le soutien de l'évêque de Langres, [[Lambert de Bassigny|Lambert]], qui possède une certaine autorité sur le Tonnerrois, mais semble également un parent des Milonides, appelant la comtesse « fidèle et amie très chère »<ref name="Saint-Valentin"/>.


== Filiation ==
== Filiation ==

Version du 28 octobre 2024 à 16:33

Les Milonides sont la première dynastie comtale attestée à la tête du comté de Tonnerre, de la fin du IXe au Xe siècle.

Histoire

Les Milonides pourraient être issus, selon Petit (1888), de Girart de Roussillon[1], comte de Paris, puis comte de Vienne au IXe siècle.

Une charte de 980 indique que le comte de Tonnerre, Milon ou Mille (Milo comes pagi Tornodonensi), associé à l'évêque de Langres, Widric, fait restaurer l'abbaye Saint-Michel de Tonnerre (Cartulaire général de l'Yonne I no LXXVI)[2],[3]. Quelques années plus tard, vers 997, un comte Milon fait don, avec son épouse, Ermengarde et ses chers fils Achard, Renard et Aubri, de la terre de Coussegrey[4]. L'acte est souscrit par le comte Rainard, que Petit (1888) considérait comme être comte de Bar-sur-Seine[5],[3]. Le comte Milon semble mourir vers 998[6]. Son fils Renard lui succède. Son épouse, Ermengarde, semble épouser en secondes noces le comte Herbert III de Vermandois[6].

Le comte Renard, fils du comte Milon, fait don, vers 1002/1003, avec l'appui de sa mère Ermengarde, de métairies, situées dans les environs de Tonnerre, au monastère Saint-Michel[7]. Sa mère fonte en 1018 le prieuré de Saint-Valentin à Griselles, dans le Châtillonnais (en Bourgogne)[8],[6]. Son fils, sa belle-fille, Helvis/Helvide, et son petit-fils, Eudes (Odon), souscrivent à cette fondation[8],[6]. Dans cet acte, Ermengarde porte le titre de comtesse de Vermandois[6],[9]. La fondation reçoit le soutien de l'évêque de Langres, Lambert, qui possède une certaine autorité sur le Tonnerrois, mais semble également un parent des Milonides, appelant la comtesse « fidèle et amie très chère »[6].

Filiation

La généalogie des Milonides a fait l'objet de nombreuses publications parfois contradictoires, notamment au XIXe siècle.

Sont régulièrement cités les travaux de J. Vignier (Décade historique du diocèse de Langres, 1891-1894) ; E. Petit (Histoire des ducs de Bourgogne de la race Capétienne, 1888)[10] ; A. Roserot (Dictionnaire historique de la Champagne méridionale, 1942-1948)[11] ; M. Chaume (Les origines du duché de Bourgogne, 1925, Recherches d'histoire chrétienne et médiévale, 1947)[12] ; J. Laurent (Cartulaires de Molesme, 1907-1911)[13] ; M. Bur (La formation du comté de Champagne, 1977)[14] ou plus récemment ceux J.-N. Mathieu (Recherches sur les premiers comtes de Tonnerre, 1994, Nouvelles recherches sur les premiers comtes de Tonnerre 1999)[15],[16]. La numérotation des Miles peut varier selon les publications.

La filiation suivante est une synthèse du Dictionnaire biographique, généalogique et historique de l'Yonne (1996)[17] et des travaux de J.-N. Mathieu (1994, 1999)[15],[16] :

  • Miles (Mille, Millon) Ier (vivant en 880-894), comte de Tonnerre, fils de Miles [II], comte de Langres, ∞ Atila.
    • Miles [II] (…), comte de Tonnerre.
      • Gui Ier, comte de Tonnerre, ∞ Adèle, fille d'Aubri.
        • Miles (Mille, Millon) [III] (vivant en 975-985), comte de Tonnerre, ∞ Engeltru/Engeltrude/Ingeltru/Ingeltrudis/Ingeltrude [de Montreuil][19], probable fille d'Engelbert II de Brienne (selon Petit).
          • Miles [IV] († v. /3), comte de Tonnerre (997), ∞ Ermengarde/Hermangarde [de Bar(-sur-seine)], probable fille de Rainard de Bar-sur-Seine[5],[22], veuve (ou remariage[5]) avec Herbert III de Vermandois.
            • Achard (vivant v. 907).
            • Milon-Renard [V]/Rainard/Renaud Ier (vivant v. 907, 1009-1040), comte de Tonnerre (997, 1002, 1039) et de Bar-sur-Seine, ∞ Helvis/Helvide/Hadvide/Hervise/Ervide - Azeka (?) [de Vermandois] ou [de Bar] ou [de Breteuil].
            • Miles (Mille, Millon) [V] († v. /48), comte de Tonnerre (1022, 1043), ∞ Azeka [de Bar] ou [de Breteuil], peut être la sœur d'Helvis/Hervise/Ervide.
              Le lien entre ces deux personnages ne fait pas consensus. Certains auteur les font issus de deux souches différentes, d'autres voient deux frères, enfin Mathieu, supposent qu'ils sont la même personne.
              Mathieu (1999) suppose également que Milon-Renard aurait eu deux épouses (1) Helvide [de Breteuil] et (2) Hadvide-Azeka [de Bar].
            • Eudes/Otto.
            • Aubri/Albéric v. 907.
            • Gui/Guy (vivant en 1040).
        • Guérin, évêque.
      • Achard, évêque de Langres (948-969), comte de Langres (à partir de 967).
    • Regintrudis, ∞ Girbold/Gerbaut (vivant en 878-892), comte d'Auxere.

Personnalités

Notes et références

  1. Petit 1888, p. 420.
  2. Fromageot 1973, p. 9.
  3. a et b Mathieu 1994, p. 21, 25.
  4. Mathieu 1994, p. 21.
  5. a b et c Petit 1888, p. 429.
  6. a b c d e et f Christian Sapin et Noëlle Deflou-Leca, Saint-Valentin de Griselles : du culte érémitique à la fondation monastique, t. XXXIX, Mémoires de la Commission des Antiquités du département de la Côte d’Or, 2000-2001 (lire en ligne [PDF]), pp. 75-126.
  7. Mathieu 1994, p. 22, 25.
  8. a et b Mathieu 1994, p. 22.
  9. Petit 1888, p. 432-441..
  10. Petit 1888, p. 419-442.
  11. Alphonse Roserot, Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube), des origines à 1790, vol. 3, Langres, impr. Champenoise, 1942-1948.
  12. Maurice Chaume, Recherches d'histoire chrétienne et médiévale : mélanges publiés à la mémoire de l'historien avec une biographie, Dijon, Académie des sciences, arts et belles-lettres, , 350 p. (lire en ligne).
  13. Jacques Laurent, Cartulaires de l'abbaye de Molesmes, ancien diocèse de Langres, 916-1250 : recueil de documents sur le nord de la Bourgogne et le midi de la Champagne, t. I, (lire en ligne sur Gallica), chap. IV (« Des comtes de Bar-sur-Seine et des seigneurs de Montbard »), p. 319-324.
  14. Michel Bur, La formation du comté de Champagne (v. 950-v. 1150), Nancy, Université de Nancy-II - Mémoires des Annales de l'Est, , 573 p., chap. 54.
  15. a et b Mathieu 1994.
  16. a et b Fromageot 1999.
  17. Dugenne 2000, p. 1779-1780, Comtes de Tonnerre.
  18. Petit 1888, p. 423-424.
  19. L'appartenance à la famille de Montreuil a été contestée par Ernest Petit[18].
  20. Petit 1888, p. 425.
  21. Lucien Coutant, Histoire de la ville et de l'ancien comté de Bar-sur-Seine, , 476 p. (lire en ligne), p. 371-376
  22. Les ouvrages plus anciens ne le mentionnaient pas, ils indiquaient que la réunion de Tonnerre et de Bar-sur-Seine provenait du mariage de leurs deux fils avec Erwise et Azeca[20]. Notamment Lucien Coutant[21].

Voir aussi

Bibliographie

  • Ambroise Challe, Histoire du comté de Tonnerre, Le Livre d'histoire, (réimpr. 2010) (1re éd. 1875) (ISBN 978-2-7586-0446-4).
  • Paul-Camille Dugenne, Dictionnaire biographique, généalogique et historique de l'Yonne. t. III. L.-N., Société généalogique de l'Yonne, .
  • Paul-Camille Dugenne, Dictionnaire biographique, généalogique et historique de l'Yonne. t. V. S.-U., Société généalogique de l'Yonne, , p. 1779-1780, Comtes de Tonnerre.
  • Jean Fromageot, Tonnerre et son comté des origines à la Révolution de 1789, Le Livre d'histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », (réimpr. 2000) (1re éd. 1973), 540 p. (ISBN 2-84435-156-5).
  • Jean-Noël Mathieu, « Nouvelles recherches sur les premiers comtes de Tonnerre et de Bar-sur-Seine », Bulletin archéologique et historique du Torrennois, no 51,‎ , p. 4-18.
  • Jean-Noël Mathieu, « Recherches sur les premiers comtes de Tonnerre et de Bar-sur-Seine », Bulletin archéologique et historique du Torrennois, no 47,‎ , p. 21-29.
  • Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne avec des documents inédits et des pièces justificatives, t. II, Paris, Lechevalier, , « Généalogie des premiers comtes de Tonnerre, documents inédits du Xe siècle pour servir à l'histoire… et des comtes inconnus jusqu'ici de Bar-sur-Seine », p. 419-442, lire en ligne sur Gallica.

Articles connexes

Liens externes