« Benoît Jacquot » : différence entre les versions
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Benoît Jacquot commence en [[1965]] comme assistant de [[Bernard Borderie]] sur un film de la série ''[[Angélique, marquise des anges|Angélique]]'', et comme assistant de [[Marguerite Duras]], [[Marcel Carné]] ainsi que [[Roger Vadim]]<ref>[http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr/index.php?pk=3536 Fiches personnalités, Benoît Jacquot], ''Bifi.fr''.</ref>. |
Benoît Jacquot commence sa carrière cinématographique en [[1965]] comme assistant de [[Bernard Borderie]] sur un film de la série ''[[Angélique, marquise des anges|Angélique]]'', et comme assistant de [[Marguerite Duras]], [[Marcel Carné]] ainsi que [[Roger Vadim]]<ref>[http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr/index.php?pk=3536 Fiches personnalités, Benoît Jacquot], ''Bifi.fr''.</ref>. |
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Au cours de sa carrière, il alterne les films à gros budgets avec des stars (''[[Pas de scandale]]'', ''[[Adolphe (film)|Adolphe]]'') avec des productions moins coûteuses et plus libres dans leur narration et leur méthode de tournage (''[[L'Intouchable (film, 2006)|L'Intouchable]]'', tourné en Inde en {{unité|16|mm}}, et quelques plans en caméra vidéo). Ses personnages principaux sont souvent des femmes ([[Isabelle Huppert]] dans ''[[Villa Amalia]]'', ''[[L'École de la chair]]'', ''[[Les Ailes de la colombe (film, 1981)|Les Ailes de la colombe]]'' et ''[[Pas de scandale]]'', [[Virginie Ledoyen]] dans ''[[La Fille seule]]'', [[Judith Godrèche]] dans ''[[La Désenchantée]]'', [[Isabelle Adjani]] dans ''[[Adolphe (film)|Adolphe]]'', [[Sandrine Kiberlain]] dans ''[[Le Septième Ciel (film, 1997)|Le Septième Ciel]]'', [[Isild Le Besco]] dans ''[[L'Intouchable (film, 2006)|L'Intouchable]]'', ''[[À tout de suite]]'' ou ''[[Sade (film, 2000)|Sade]]''). Ses héroïnes se caractérisent par un mouvement de fuite, qui leur fait tourner le dos à leur passé, à leur famille ou à leur métier. |
Au cours de sa carrière, il alterne les films à gros budgets avec des stars (''[[Pas de scandale]]'', ''[[Adolphe (film)|Adolphe]]'') avec des productions moins coûteuses et plus libres dans leur narration et leur méthode de tournage (''[[L'Intouchable (film, 2006)|L'Intouchable]]'', tourné en Inde en {{unité|16|mm}}, et quelques plans en caméra vidéo). Ses personnages principaux sont souvent des femmes ([[Isabelle Huppert]] dans ''[[Villa Amalia]]'', ''[[L'École de la chair]]'', ''[[Les Ailes de la colombe (film, 1981)|Les Ailes de la colombe]]'' et ''[[Pas de scandale]]'', [[Virginie Ledoyen]] dans ''[[La Fille seule]]'', [[Judith Godrèche]] dans ''[[La Désenchantée]]'', [[Isabelle Adjani]] dans ''[[Adolphe (film)|Adolphe]]'', [[Sandrine Kiberlain]] dans ''[[Le Septième Ciel (film, 1997)|Le Septième Ciel]]'', [[Isild Le Besco]] dans ''[[L'Intouchable (film, 2006)|L'Intouchable]]'', ''[[À tout de suite]]'' ou ''[[Sade (film, 2000)|Sade]]''). Ses héroïnes se caractérisent par un mouvement de fuite, qui leur fait tourner le dos à leur passé, à leur famille ou à leur métier. |
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En 2005, il est membre du jury du [[festival de Cannes 2005|{{58e}} Festival de Cannes]], présidé par [[Emir Kusturica]], puis en 2010, membre du jury pour le {{10e}} [[Festival international du film de Marrakech]], sous la présidence de [[John Malkovich]]. |
En 2005, il est membre du jury du [[festival de Cannes 2005|{{58e}} Festival de Cannes]], présidé par [[Emir Kusturica]], puis en 2010, membre du jury pour le {{10e}} [[Festival international du film de Marrakech]], sous la présidence de [[John Malkovich]]. |
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Par la suite, il est notamment président en 2015 du [[Festival du cinéma américain de Deauville 2015|41{{e}}]] [[festival du cinéma américain de Deauville]]<ref>[http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18641730.html Voir sur ''allocine.fr''.].</ref> |
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=== Vie privée === |
=== Vie privée === |
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Benoît Jacquot a été le compagnon de [[Dominique Sanda]]. |
Benoît Jacquot a été le compagnon de [[Dominique Sanda]]. |
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⚫ | Avec l'actrice [[Anne Consigny]], il a eu deux fils, en 1988 et en 1994 ; le premier, [[Vladimir Consigny]], devenu acteur, débute dans un téléfilm de son père, ''[[Gaspard le bandit]]''<ref>Sur la vie de [[Gaspard de Besse]], le « [[Robin des Bois]] [[Provence|provençal]] » ; diffusé sur [[Arte]] en [[2007 à la télévision|2007]].</ref>. |
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Entre 1986 et 1992, il habite pendant six ans avec [[Judith Godrèche]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Florence Dartois|titre=Comment Judith Godrèche a parlé de sa relation avec Benoit Jacquot |url=https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/judith-godreche-actrice-adolescent-benoit-jacquot-cineaste-emprise-couplee |site=Ina|date=2024-01-09 |consulté le=2024-03-01}}.</ref> dans un appartement qu'ils ont acheté ensemble. Il a 40 ans, elle en a 14<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= Valentine Servant-Ulgu|titre=Après Judith Godrèche, Benoît Jacquot accusé de violences sexuelles par d’autres actrices|url=https://www.huffingtonpost.fr/culture/article/apres-judith-godreche-benoit-jacquot-accuse-de-violences-sexuelles-par-d-autres-actrices_229524.html |site=Huffington Post|date=2024-02-08 |consulté le=2024-02-22}}.</ref>. |
Entre 1986 et 1992, il habite pendant six ans avec [[Judith Godrèche]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Florence Dartois|titre=Comment Judith Godrèche a parlé de sa relation avec Benoit Jacquot |url=https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/judith-godreche-actrice-adolescent-benoit-jacquot-cineaste-emprise-couplee |site=Ina|date=2024-01-09 |consulté le=2024-03-01}}.</ref> dans un appartement qu'ils ont acheté ensemble. Il a 40 ans, elle en a 14<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= Valentine Servant-Ulgu|titre=Après Judith Godrèche, Benoît Jacquot accusé de violences sexuelles par d’autres actrices|url=https://www.huffingtonpost.fr/culture/article/apres-judith-godreche-benoit-jacquot-accuse-de-violences-sexuelles-par-d-autres-actrices_229524.html |site=Huffington Post|date=2024-02-08 |consulté le=2024-02-22}}.</ref>. |
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⚫ | Avec l'actrice [[Anne Consigny]], il a deux fils, en 1988 et en 1994 ; le premier, [[Vladimir Consigny]], devenu acteur, débute dans un téléfilm de son père, ''[[Gaspard le bandit]]''<ref>Sur la vie de [[Gaspard de Besse]], le « [[Robin des Bois]] [[Provence|provençal]] » ; diffusé sur [[Arte]] en [[2007 à la télévision|2007]].</ref>. |
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== Analyse et réception de l'œuvre == |
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⚫ | L'influence de [[Robert Bresson]] |
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⚫ | Benoit Jacquot abandonne ce minimalisme « bressonien » au fur et à mesure de sa carrière. Cela ne l'empêche pas d'expérimenter des formes de narration très particulières, comme dans ''[[La Fille seule]]'' (1995), filmé selon un principe de « temps réel » (temps de l'action calqué sur la durée du film) durant lequel on suit Valérie, l'héroïne, de couloirs en escaliers, d'un café à la chambre d'hôtel dans de longs plans séquences. |
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⚫ | Dans un article publié en 2020 dans ''[[The New York Times]]'', la journaliste Valentine Faure s'interroge sur l'obsession de certains réalisateurs français pour leurs jeunes comédiennes, mentionnant Benoît Jacquot entre autres réalisateurs emblématiques<ref>{{Article|auteur=Valentine Faure|langue=en|url=https://www.nytimes.com/2020/02/20/opinion/france-pedophile-matzneff.html|titre=France Gets Its Weinstein Moment|date=2020-02-20|périodique=[[The New York Times]]}}.</ref>. |
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⚫ | Dans une autre tonalité, l'écrivain et critique de cinéma [[Éric Neuhoff]], évoquant dans ''Le Figaro'' en février 2024 l'ensemble de son travail, ainsi que celui de [[Philippe Garrel]] et de [[Jacques Doillon]], estime leur cinéma {{citation |prétentieux}}, {{citation|narcissique}}, composé d'histoires de {{citation|touche-pipi}}, d'incestes, d'hommes mûrs couchant avec de jeunes adolescentes<ref>{{Article |langue=fr |titre=Jacquot, Doillon, Garrel : se replonger dans leur filmographie est une punition |périodique=Le Figaro.fr |date=2024-02-16 |lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/cinema/jacquot-doillon-garrel-se-replonger-dans-leur-filmographie-est-une-punition-20240216 |consulté le=2020-02-21}}.</ref>. |
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{{Section affaire judiciaire en cours|date=mars 2024}} |
{{Section affaire judiciaire en cours|date=mars 2024}} |
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{{article connexe|Violences sexuelles et sexistes dans le cinéma français}} |
{{article connexe|Violences sexuelles et sexistes dans le cinéma français}} |
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⚫ | Dans un article publié en 2020 dans ''[[The New York Times]]'', la journaliste Valentine Faure s'interroge sur l'obsession de certains réalisateurs français pour leurs jeunes comédiennes, mentionnant Benoît Jacquot entre autres réalisateurs emblématiques<ref>{{Article|auteur=Valentine Faure|langue=en|url=https://www.nytimes.com/2020/02/20/opinion/france-pedophile-matzneff.html|titre=France Gets Its Weinstein Moment|date=2020-02-20|périodique=[[The New York Times]]}}.</ref>. |
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=== Judith Godrèche === |
==== Judith Godrèche ==== |
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Le 6 février 2024, Judith Godrèche porte plainte contre Benoît Jacquot auprès de la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris. Le parquet de Paris ouvre une enquête sur les « infractions de viol sur mineur de 15 ans ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité, l'ensemble des faits dénoncés ayant eu lieu entre 1986 et 1992. » Benoît Jacquot risque 20 ans de prison<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Joanna Wadel|titre=César 2024 : Judith Godrèche prendra la parole pendant la cérémonie, avant d'être entendue par le Sénat |url=https://www.lepoint.fr/societe/judith-godreche-porte-plainte-pour-viols-sur-mineur-contre-le-realisateur-benoit-jacquot-07-02-2024-2551779_23.php |site=Le Point|date=2024-02-07 |consulté le=2024-03-01}}.</ref> |
Le 6 février 2024, [[Judith Godrèche]] porte plainte contre Benoît Jacquot auprès de la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris. Le parquet de Paris ouvre une enquête sur les « infractions de viol sur mineur de 15 ans ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité, l'ensemble des faits dénoncés ayant eu lieu entre 1986 et 1992. » Benoît Jacquot risque 20 ans de prison<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Joanna Wadel|titre=César 2024 : Judith Godrèche prendra la parole pendant la cérémonie, avant d'être entendue par le Sénat |url=https://www.lepoint.fr/societe/judith-godreche-porte-plainte-pour-viols-sur-mineur-contre-le-realisateur-benoit-jacquot-07-02-2024-2551779_23.php |site=Le Point|date=2024-02-07 |consulté le=2024-03-01}}.</ref>. |
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Les faits auxquels se réfère Judith Godrèche se sont déroulés durant leur cohabitation. Après une réflexion en plusieurs étapes, c'est un documentaire de [[Gérard Miller]] (lui-même étant accusé d'agressions sexuelles et de viols), ''Les Ruses du désir : l’interdit'' (2011), qui a achevé de décider l'actrice à parler<ref>{{Article|langue=fr|titre="C’est une histoire d’enfant kidnappée" : l’actrice Judith Godrèche porte plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot|périodique=Le Monde.fr|date=2024-02-07|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/07/c-est-une-histoire-d-enfant-kidnappee-l-actrice-judith-godreche-porte-plainte-contre-le-realisateur-benoit-jacquot_6215155_3224.html|consulté le=2024-02-07}}.</ref>. |
Les faits auxquels se réfère [[Judith Godrèche]] se sont déroulés durant leur cohabitation. Après une réflexion en plusieurs étapes, c'est un documentaire de [[Gérard Miller]] (lui-même étant accusé d'agressions sexuelles et de viols), ''Les Ruses du désir : l’interdit'' (2011), qui a achevé de décider l'actrice à parler<ref>{{Article|langue=fr|titre="C’est une histoire d’enfant kidnappée" : l’actrice Judith Godrèche porte plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot|périodique=Le Monde.fr|date=2024-02-07|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/07/c-est-une-histoire-d-enfant-kidnappee-l-actrice-judith-godreche-porte-plainte-contre-le-realisateur-benoit-jacquot_6215155_3224.html|consulté le=2024-02-07}}.</ref>. |
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Dans le documentaire, Benoît Jacquot évoque son attirance pour les jeunes actrices mineures, dont [[Judith Godrèche]], Virginie Ledoyen ou Isild Le Besco<ref>{{Article |langue=fr |auteur=Olivier Herviaux |titre=''Les Ruses du désir'' : Planète+ 20.40 Documentaire ''L'Interdit'', premier épisode d'une trilogie sur le couple |url=https://www.lemonde.fr/vous/article/2011/05/21/les-ruses-du-desir_1525347_3238.html |périodique=[[Le Monde]] |date=2011-05-21 |consulté le=2024-01-07}}.</ref>. « Ses mots, qui font penser à "l’entourloupette du pervers" décrite par le psychanalyste [[Lucien Israël]], ont provoqué des tremblements et la colère de l’actrice lorsqu’ils ont ressurgi sur les réseaux. […] Le témoignage de Benoît Jacquot se démarque par sa violence et sa gravité. […] C’est dans ce cadre que Benoît Jacquot affirme, face caméra, que Judith Godrèche était très excitée par leur différence d’âge<ref>{{Lien web |langue=fr |titre="Elle a braqué mon désir" : que veut dire Benoît Jacquot à propos de Judith Godrèche ? |
Dans le documentaire, Benoît Jacquot évoque son attirance pour les jeunes actrices mineures, dont [[Judith Godrèche]], [[Virginie Ledoyen]] ou [[Isild Le Besco]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur=Olivier Herviaux |titre=''Les Ruses du désir'' : Planète+ 20.40 Documentaire ''L'Interdit'', premier épisode d'une trilogie sur le couple |url=https://www.lemonde.fr/vous/article/2011/05/21/les-ruses-du-desir_1525347_3238.html |périodique=[[Le Monde]] |date=2011-05-21 |consulté le=2024-01-07}}.</ref>. « Ses mots, qui font penser à "l’entourloupette du pervers" décrite par le psychanalyste [[Lucien Israël]], ont provoqué des tremblements et la colère de l’actrice lorsqu’ils ont ressurgi sur les réseaux. […] Le témoignage de Benoît Jacquot se démarque par sa violence et sa gravité. […] C’est dans ce cadre que Benoît Jacquot affirme, face caméra, que Judith Godrèche était très excitée par leur différence d’âge<ref>{{Lien web |langue=fr |titre="Elle a braqué mon désir" : que veut dire Benoît Jacquot à propos de Judith Godrèche ? |
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|url=https://www.nouvelobs.com/rue89/20240108.OBS83018/elle-a-braque-mon-desir-que-veut-dire-benoit-jacquot-a-propos-de-judith-godreche.html |site=nouvelobs.com| date=2024-02-08 |consulté le=2024-03-01}}.</ref>. » |
|url=https://www.nouvelobs.com/rue89/20240108.OBS83018/elle-a-braque-mon-desir-que-veut-dire-benoit-jacquot-a-propos-de-judith-godreche.html |site=nouvelobs.com| date=2024-02-08 |consulté le=2024-03-01}}.</ref>. » |
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Dans le texte préparatoire à son audition du 6 février, Judith Godrèche écrit : « J'aurais voulu que Benoît accepte d'être mon ami, de ne pas m'avoir, je ne voulais pas de son corps. Très vite, il me dégoûtait<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= Léa Mabilon|titre="Je ne voulais pas de son corps" : Judith Godrèche porte plainte contre Benoît Jacquot (article fondé sur la grande enquête du ''Monde'') |url=https://madame.lefigaro.fr/societe/actu/on-n-est-pas-excitee-a-14-ans-a-l-idee-de-coucher-avec-un-type-de-40-judith-godreche-s-insurge-contre-des-propos-tenus-par-benoit-jacquot-20240109|site=Le Figaro Madame |date=2024-01-09 |consulté le=2024-03-01}}.</ref>. » |
Dans le texte préparatoire à son audition du 6 février, Judith Godrèche écrit : « J'aurais voulu que Benoît accepte d'être mon ami, de ne pas m'avoir, je ne voulais pas de son corps. Très vite, il me dégoûtait<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= Léa Mabilon|titre="Je ne voulais pas de son corps" : Judith Godrèche porte plainte contre Benoît Jacquot (article fondé sur la grande enquête du ''Monde'') |url=https://madame.lefigaro.fr/societe/actu/on-n-est-pas-excitee-a-14-ans-a-l-idee-de-coucher-avec-un-type-de-40-judith-godreche-s-insurge-contre-des-propos-tenus-par-benoit-jacquot-20240109|site=Le Figaro Madame |date=2024-01-09 |consulté le=2024-03-01}}.</ref>. » |
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=== Autres actrices === |
==== Autres actrices ==== |
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Depuis les témoignages de |
Depuis les témoignages de J. Godrèche en décembre 2023 puis en janvier 2024, plusieurs autres actrices que Jacquot avait engagées dans ses films témoignent de harcèlement sexuel et de violences psychologiques et physiques sur mineures, dans ce que les journalistes du ''Monde'' résument comme {{citation|un système de prédation sous couvert de cinéma}}<ref name="Benoît Jacquot, un système de prédation sous couvert de cinéma">{{Article|langue=fr|titre=Benoît Jacquot, un système de prédation sous couvert de cinéma|périodique=Le Monde.fr|date=2024-02-08|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/08/benoit-jacquot-un-systeme-de-predation-sous-couvert-de-cinema_6215357_3224.html|auteur=Lorraine de Foucher et Jérôme Lefilliâtre|consulté le=2024-02-08}}.</ref>. Ainsi, [[Julia Roy]], [[Vahina Giocante]] et Isild Le Besco font état d'actes de [[Harcèlement sexuel en France|harcèlements sexuels]], ainsi que de [[violence psychologique]] et [[Sévice physique|physique]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Après Judith Godrèche, d’autres actrices témoignent à leur tour contre Benoît Jacquot |url=https://www.huffingtonpost.fr/culture/article/apres-judith-godreche-benoit-jacquot-accuse-de-violences-sexuelles-par-d-autres-actrices_229524.html |site=Le HuffPost |date=2024-02-08 |consulté le=2024-02-12}}.</ref>. |
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Vahina Giocante évoque un chantage au rôle : « Si tu es gentille avec moi tu auras le rôle<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= Loïse Delacotte|titre=Après Judith Godrèche, Benoît Jacquot accusé de violences sexuelles par d’autres actrices |url=https://www.huffingtonpost.fr/culture/article/apres-judith-godreche-benoit-jacquot-accuse-de-violences-sexuelles-par-d-autres-actrices_229524.html |site=Huffington Post|date=2024-02-08 |consulté le=2024-02-22}}.</ref>. » Julia Roy parle de « manipulation, de domination, de violences physiques et de harcèlement sexuel. » La prescription pourrait ne pas être atteinte pour certains faits commis à l'encontre de cette dernière<ref name="Benoît Jacquot, un système de prédation sous couvert de cinéma" />. Isild Le Besco mentionne une emprise destructrice, et des violences physiques et morales lors du tournage de ''Sade''<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= Justine Briquet Moreno|titre=Isild Le Besco prend la parole sur Benoît Jacquot : "C’était une emprise destructrice" |url=https://www.elle.fr/Societe/News/Isild-Le-Besco-prend-la-parole-sur-Benoit-Jacquot-C-etait-une-emprise-destructrice-4211129 |site=Elle|date=2024-02-22 |consulté le=2024-02-22}}.</ref>. |
Vahina Giocante évoque un chantage au rôle : « Si tu es gentille avec moi tu auras le rôle<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= Loïse Delacotte|titre=Après Judith Godrèche, Benoît Jacquot accusé de violences sexuelles par d’autres actrices |url=https://www.huffingtonpost.fr/culture/article/apres-judith-godreche-benoit-jacquot-accuse-de-violences-sexuelles-par-d-autres-actrices_229524.html |site=Huffington Post|date=2024-02-08 |consulté le=2024-02-22}}.</ref>. » Julia Roy parle de « manipulation, de domination, de violences physiques et de harcèlement sexuel. » La prescription pourrait ne pas être atteinte pour certains faits commis à l'encontre de cette dernière<ref name="Benoît Jacquot, un système de prédation sous couvert de cinéma" />. Isild Le Besco mentionne une emprise destructrice, et des violences physiques et morales lors du tournage de ''Sade''<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= Justine Briquet Moreno|titre=Isild Le Besco prend la parole sur Benoît Jacquot : "C’était une emprise destructrice" |url=https://www.elle.fr/Societe/News/Isild-Le-Besco-prend-la-parole-sur-Benoit-Jacquot-C-etait-une-emprise-destructrice-4211129 |site=Elle|date=2024-02-22 |consulté le=2024-02-22}}.</ref>. |
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=== Cinéma === |
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==== Courts et moyens métrages ==== |
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; ''Prochainement'' |
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* [[2024 au cinéma|2024]] : ''[[Belle (film, 2024)|Belle]]'', d'après [[Georges Simenon]] |
* [[2024 au cinéma|2024]] : ''[[Belle (film, 2024)|Belle]]'', d'après [[Georges Simenon]] |
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=== Télévision === |
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* 1987 : ''[[La Scène Jouvet]]'' (documentaire) |
* 1987 : ''[[La Scène Jouvet]]'' (documentaire) |
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* [[1990 à la télévision|1990]] : ''[[La Bête dans la jungle (téléfilm)|La Bête dans la jungle]]''<ref>Adaptation de [[Marguerite Duras]] et [[James Lord]], d'après le [[La Bête dans la jungle|roman du même nom]] d'[[Henry James]], avec [[Delphine Seyrig]] et [[Sami Frey]], musique de [[Carlos D'Alessio]], mise en scène d'[[Alfredo Arias]] ; [https://www.imdb.com/title/tt0350672/fullcredits/?ref_=tt_cl_sm voir sur ''imdb.com''.]</ref> |
* [[1990 à la télévision|1990]] : ''[[La Bête dans la jungle (téléfilm)|La Bête dans la jungle]]''<ref>Adaptation de [[Marguerite Duras]] et [[James Lord]], d'après le [[La Bête dans la jungle|roman du même nom]] d'[[Henry James]], avec [[Delphine Seyrig]] et [[Sami Frey]], musique de [[Carlos D'Alessio]], mise en scène d'[[Alfredo Arias]] ; [https://www.imdb.com/title/tt0350672/fullcredits/?ref_=tt_cl_sm voir sur ''imdb.com''.]</ref> |
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* [[1990 à la télévision|1991]] : ''[[Dans la solitude des champs de coton]]''<ref>Pièce de [[Bernard-Marie Koltès]], mise en scène de [[Patrice Chéreau]], avec Patrice Chéreau et [[Laurent Malet]], réalisation de Benoît Jacquot, production Azor Films, [[Institut national de l'audiovisuel]], Société d'édition et de programmes de télévision ; [https://madelen.ina.fr/content/dans-la-solitude-des-champs-de-coton-69459 voir sur ''madelen.ina.fr''.]</ref> |
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* [[1990 à la télévision|1990]] : ''[[Dans la solitude des champs de coton]]'' |
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* [[1992 à la télévision|1992]] : ''[[Emma Zunz]]''<ref>D'après l'une des dix-sept nouvelles du recueil ''[[L'Aleph]]'' de [[Jorge Luis Borges]].</ref> |
* [[1992 à la télévision|1992]] : ''[[Emma Zunz]]''<ref>D'après l'une des dix-sept nouvelles du recueil ''[[L'Aleph]]'' de [[Jorge Luis Borges]].<br>Avec [[Judith Godrèche]] ; [https://www.imdb.com/title/tt2979006/?ref_=nm_flmg_eps_t voir sur ''imdb.com''.]</ref> |
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* [[1994 à la télévision|1994]] : ''[[Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée]]'' |
* [[1994 à la télévision|1994]] : ''[[Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée]]''<ref>Adaptation théâtrale filmée de la pièce d'[[Alfred de Musset]], avec [[Marianne Denicourt]] et [[Thibault de Montalembert]], photographie [[Caroline Champetier]], 35 min ; [https://www.imdb.com/title/tt5686796/fullcredits/?ref_=tt_cl_sm voir sur ''imdb.com''.]</ref> |
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== Mises en scène d'opéra == |
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* [[2001 au cinéma|2001]] : ''[[Tosca (film, 2001)|Tosca]]'' d'après [[Tosca (Puccini)|l'œuvre]] de [[Giacomo Puccini (1858-1924)|Puccini]], orchestre et chœurs de [[Covent Garden]] dirigés par [[Antonio Pappano]], avec [[Angela Gheorghiu]], [[Roberto Alagna]], [[Ruggero Raimondi]] |
* [[2001 au cinéma|2001]] : ''[[Tosca (film, 2001)|Tosca]]'' d'après [[Tosca (Puccini)|l'œuvre]] de [[Giacomo Puccini (1858-1924)|Puccini]], orchestre et chœurs de [[Covent Garden]] dirigés par [[Antonio Pappano]], avec [[Angela Gheorghiu]], [[Roberto Alagna]], [[Ruggero Raimondi]] |
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* ''[[Werther (opéra)|Werther]]'' de [[Jules Massenet]]<ref>{{lien web|url=https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/opera/rencontre-le-cineaste-benoit-jacquot-reprend-quot-wertherquot-de-massenet-a-bastille_3384797.html|site=[[France TV Info]]|date=5 février 2014|titre=Rencontre : le cinéaste Benoît Jacquot reprend ''Werther'' de Massenet à Bastille}}.</ref> |
* ''[[Werther (opéra)|Werther]]'' de [[Jules Massenet]]<ref>{{lien web|url=https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/opera/rencontre-le-cineaste-benoit-jacquot-reprend-quot-wertherquot-de-massenet-a-bastille_3384797.html|site=[[France TV Info]]|date=5 février 2014|titre=Rencontre : le cinéaste Benoît Jacquot reprend ''Werther'' de Massenet à Bastille}}.</ref> |
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⚫ | Selon ''Le Figaro'', Benoît Jacquot {{citation|esquisse un autoportrait}} dans son long métrage ''[[Sade (film, 2000)|Sade]]'', où {{citation|[le] récit de l'initiation d'une jeune fille par le sulfureux marquis}} renvoie aux relations entre le réalisateur et {{citation|une actrice débutante, Isild Le Besco}}. Durant le tournage du film, [[Daniel Auteuil]] observe Benoît Jacquot en tant que source d'inspiration pour incarner Sade<ref>{{Article|url=https://madame.lefigaro.fr/art-de-vivre/benoit-jacquot-cineaste-amoureux-040409-26333|périodique=[[Le Figaro]]|titre=Benoît Jacquot, le cinéaste amoureux|date=2009-04-04|auteur=Sophie Grassin}}.</ref>. |
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⚫ | Dans une autre tonalité, l'écrivain et critique de cinéma [[Éric Neuhoff]], évoquant dans ''Le Figaro'' en février 2024 l'ensemble de son travail, ainsi que celui de [[Philippe Garrel]] et de [[Jacques Doillon]], estime leur cinéma {{citation |prétentieux}}, {{citation|narcissique}}, composé d'histoires de {{citation|touche-pipi}}, d'incestes, d'hommes mûrs couchant avec de jeunes adolescentes<ref>{{Article |langue=fr |titre=Jacquot, Doillon, Garrel : se replonger dans leur filmographie est une punition |périodique=Le Figaro.fr |date=2024-02-16 |lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/cinema/jacquot-doillon-garrel-se-replonger-dans-leur-filmographie-est-une-punition-20240216 |consulté le=2020-02-21}}.</ref>. |
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== Notes et références == |
== Notes et références == |
Version du 4 mars 2024 à 12:59
Naissance |
Paris 16e |
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Nationalité | française |
Profession | réalisateur, scénariste |
Films notables |
Les Enfants du placard La Fille seule Tosca Villa Amalia Les Adieux à la reine |
Benoît Jacquot est un réalisateur et scénariste français né le à Paris. Actif depuis les années 1970, il a réalisé une trentaine de films, dont Les Enfants du placard (1977), La Fille seule (1995), Tosca (2001) ou Villa Amalia (2009).
Nommé une fois aux César dans la catégorie de la meilleure réalisation et deux fois pour la meilleure adaptation, il a notamment reçu le Prix Louis-Delluc en 2012 pour Les Adieux à la reine.
Début 2024, il est accusé par l'actrice Judith Godrèche de viol sur mineur. À la suite de cette accusation, d'autres actrices témoignent à leur tour de violences exercées par le réalisateur.
Biographie
Carrière
Benoît Jacquot commence sa carrière cinématographique en 1965 comme assistant de Bernard Borderie sur un film de la série Angélique, et comme assistant de Marguerite Duras, Marcel Carné ainsi que Roger Vadim[1].
Au cours de sa carrière, il alterne les films à gros budgets avec des stars (Pas de scandale, Adolphe) avec des productions moins coûteuses et plus libres dans leur narration et leur méthode de tournage (L'Intouchable, tourné en Inde en 16 mm, et quelques plans en caméra vidéo). Ses personnages principaux sont souvent des femmes (Isabelle Huppert dans Villa Amalia, L'École de la chair, Les Ailes de la colombe et Pas de scandale, Virginie Ledoyen dans La Fille seule, Judith Godrèche dans La Désenchantée, Isabelle Adjani dans Adolphe, Sandrine Kiberlain dans Le Septième Ciel, Isild Le Besco dans L'Intouchable, À tout de suite ou Sade). Ses héroïnes se caractérisent par un mouvement de fuite, qui leur fait tourner le dos à leur passé, à leur famille ou à leur métier.
Jacquot a aussi fait des mises en scène d'opéra, tant au cinéma (Tosca en 2001 d'après Puccini) que pour la scène (Werther de Jules Massenet)[2].
En 2012, il reçoit le prix Louis-Delluc pour Les Adieux à la reine, adaptation du roman éponyme de Chantal Thomas. En 2013, le film obtient trois Césars lors de la 38e cérémonie des César.
Dans les années 2010, il fait quelques apparitions dans des films français : Cherchez Hortense (2012) de Pascal Bonitzer dans le rôle de Kevadian ; Casse-tête chinois de Cédric Klapisch (2013) dans le rôle du père de Xavier ; Valérian et la Cité des mille planètes (2017) de Luc Besson dans le rôle d'un capitaine.
Participation à des jurys
En 2005, il est membre du jury du 58e Festival de Cannes, présidé par Emir Kusturica, puis en 2010, membre du jury pour le 10e Festival international du film de Marrakech, sous la présidence de John Malkovich.
Par la suite, il est notamment président en 2015 du 41e festival du cinéma américain de Deauville[3]
Vie privée
Benoît Jacquot a été le compagnon de Dominique Sanda.
Avec l'actrice Anne Consigny, il a eu deux fils, en 1988 et en 1994 ; le premier, Vladimir Consigny, devenu acteur, débute dans un téléfilm de son père, Gaspard le bandit[4].
Entre 1986 et 1992, il habite pendant six ans avec Judith Godrèche[5] dans un appartement qu'ils ont acheté ensemble. Il a 40 ans, elle en a 14[6].
Accusations de viol sur mineures et de violences
Dans un article publié en 2020 dans The New York Times, la journaliste Valentine Faure s'interroge sur l'obsession de certains réalisateurs français pour leurs jeunes comédiennes, mentionnant Benoît Jacquot entre autres réalisateurs emblématiques[7].
Judith Godrèche
Le 6 février 2024, Judith Godrèche porte plainte contre Benoît Jacquot auprès de la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris. Le parquet de Paris ouvre une enquête sur les « infractions de viol sur mineur de 15 ans ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité, l'ensemble des faits dénoncés ayant eu lieu entre 1986 et 1992. » Benoît Jacquot risque 20 ans de prison[8].
Les faits auxquels se réfère Judith Godrèche se sont déroulés durant leur cohabitation. Après une réflexion en plusieurs étapes, c'est un documentaire de Gérard Miller (lui-même étant accusé d'agressions sexuelles et de viols), Les Ruses du désir : l’interdit (2011), qui a achevé de décider l'actrice à parler[9].
Dans le documentaire, Benoît Jacquot évoque son attirance pour les jeunes actrices mineures, dont Judith Godrèche, Virginie Ledoyen ou Isild Le Besco[10]. « Ses mots, qui font penser à "l’entourloupette du pervers" décrite par le psychanalyste Lucien Israël, ont provoqué des tremblements et la colère de l’actrice lorsqu’ils ont ressurgi sur les réseaux. […] Le témoignage de Benoît Jacquot se démarque par sa violence et sa gravité. […] C’est dans ce cadre que Benoît Jacquot affirme, face caméra, que Judith Godrèche était très excitée par leur différence d’âge[11]. »
Dans le texte préparatoire à son audition du 6 février, Judith Godrèche écrit : « J'aurais voulu que Benoît accepte d'être mon ami, de ne pas m'avoir, je ne voulais pas de son corps. Très vite, il me dégoûtait[12]. »
Autres actrices
Depuis les témoignages de J. Godrèche en décembre 2023 puis en janvier 2024, plusieurs autres actrices que Jacquot avait engagées dans ses films témoignent de harcèlement sexuel et de violences psychologiques et physiques sur mineures, dans ce que les journalistes du Monde résument comme « un système de prédation sous couvert de cinéma »[13]. Ainsi, Julia Roy, Vahina Giocante et Isild Le Besco font état d'actes de harcèlements sexuels, ainsi que de violence psychologique et physique[14].
Vahina Giocante évoque un chantage au rôle : « Si tu es gentille avec moi tu auras le rôle[15]. » Julia Roy parle de « manipulation, de domination, de violences physiques et de harcèlement sexuel. » La prescription pourrait ne pas être atteinte pour certains faits commis à l'encontre de cette dernière[13]. Isild Le Besco mentionne une emprise destructrice, et des violences physiques et morales lors du tournage de Sade[16].
Filmographie
Cinéma
Courts et moyens métrages
- 1970 : Lecture du chapitre X de “Thomas l'Obscur” de Maurice Blanchot
- 1988 : Louis-René des Forêts interrogé par Jean-Benoît Puech[17]
- 1988 : Voyage au bout de la nuit
- 1993 : La Mort du jeune aviateur anglais (texte de Marguerite Duras)
- 1993 : Écrire (texte de Marguerite Duras)
- 1994 : 3000 scénarios contre un virus — segment Mère séropositive
- 2009 : Atelier jardin
Longs métrages
- 1975 : L'Assassin musicien d'après Dostoïevski
- 1977 : Les Enfants du placard
- 1981 : Les Ailes de la colombe d'après Henry James
- 1985 : Corps et Biens, d'après James Gunn
- 1988 : Les Mendiants
- 1990 : La Désenchantée
- 1995 : La Fille seule
- 1997 : Le Septième Ciel
- 1998 : L'École de la chair, d'après Yukio Mishima
- 1998 : Par cœur
- 1999 : Pas de scandale
- 2000 : La Fausse Suivante d'après Marivaux
- 2000 : Sade
- 2001 : Tosca d'après Puccini
- 2002 : Adolphe d'après Constant
- 2004 : À tout de suite d'après Élisabeth Fanger
- 2006 : L'Intouchable
- 2009 : Villa Amalia d'après Pascal Quignard
- 2010 : Au fond des bois d'après Marcela Iacub
- 2012 : Les Adieux à la reine d'après Chantal Thomas
- 2014 : Trois Cœurs
- 2015 : Journal d'une femme de chambre d'après Octave Mirbeau
- 2016 : À jamais d'après Don DeLillo
- 2018 : Eva, d'après James Hadley Chase
- 2019 : Dernier Amour, d'après Histoire de ma vie de Casanova
- 2020 : Suzanna Andler, d'après Marguerite Duras
- 2022 : Par cœurs
- Prochainement
- 2024 : Belle, d'après Georges Simenon
Distinctions
Récompenses
- 2012 : Prix Louis-Delluc pour Les Adieux à la reine
- 2013 : Prix Cinéma de la SACD
Nominations
- Césars 2013, 7 nominations pour Les Adieux à la reine dont, à titre personnel :
- Césars 2016 : César de la meilleure adaptation pour Journal d'une femme de chambre
Télévision
- 1974 : Jacques Lacan : la psychanalyse
- 1976 : Deller : Portrait d'une voix
- 1983 : Une villa aux environs de New York
- 1987 : Elvire Jouvet 40
- 1987 : La Scène Jouvet (documentaire)
- 1990 : La Bête dans la jungle[18]
- 1991 : Dans la solitude des champs de coton[19]
- 1992 : Emma Zunz[20]
- 1994 : Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée[21]
- 1994 : La Vie de Marianne
- 1995 : La Place Royale ou l'Amoureux extravagant de Pierre Corneille
- 1996 : Un siècle d'écrivains : J. D. Salinger
- 2003 : Princesse Marie
- 2006 : Gaspard le bandit
- 2010 : Werther de Jules Massenet à l'Opéra national de Paris
- 2011 : Les Faux-monnayeurs
Mises en scène d'opéra
- 2001 : Tosca d'après l'œuvre de Puccini, orchestre et chœurs de Covent Garden dirigés par Antonio Pappano, avec Angela Gheorghiu, Roberto Alagna, Ruggero Raimondi
- Werther de Jules Massenet[22]
- 2003 : Royal Opera House : Jonas Kaufmann et Sophie Koch, dir. Antonio Pappano
- 2010 : Opéra national de Paris : avec Jonas Kaufmann, Sophie Koch, dir. Michel Plasson
- 2010 : captation télévisée
- 2011 : Royal Opera House : avec Rolando Villazón, Sophie Koch, dir. Antonio Pappano
Analyse de l'œuvre
L'influence de Robert Bresson reste manifeste dans ses premiers films. L'Assassin musicien, d'après Dostoïevski, est caractérisé par l'ascèse de son découpage (peu de plans) et par la quasi-fixité de sa caméra. Le réalisateur dément toutefois cette filiation :
« Dès mon premier film, on m'a rapproché de lui, alors que pour moi Bresson est plutôt un épouvantail. Je n'aime pas beaucoup ses derniers films. À mes yeux, les meilleurs sont Pickpocket et Journal d'un curé de campagne. Ne serait-ce qu'à cause de l'importance décisive qu'ont pour moi les comédiens, je suis l'inverse de Bresson, avec qui je n'ai qu'une similitude : la rigueur. Mais Dreyer est au moins aussi rigoureux que Bresson et, d'après moi, beaucoup plus grand cinéaste[23]. »
Benoit Jacquot abandonne ce minimalisme « bressonien » au fur et à mesure de sa carrière. Cela ne l'empêche pas d'expérimenter des formes de narration très particulières, comme dans La Fille seule (1995), filmé selon un principe de « temps réel » (temps de l'action calqué sur la durée du film) durant lequel on suit Valérie, l'héroïne, de couloirs en escaliers, d'un café à la chambre d'hôtel dans de longs plans séquences.
Réception critique
Selon Le Figaro, Benoît Jacquot « esquisse un autoportrait » dans son long métrage Sade, où « [le] récit de l'initiation d'une jeune fille par le sulfureux marquis » renvoie aux relations entre le réalisateur et « une actrice débutante, Isild Le Besco ». Durant le tournage du film, Daniel Auteuil observe Benoît Jacquot en tant que source d'inspiration pour incarner Sade[24].
Dans une autre tonalité, l'écrivain et critique de cinéma Éric Neuhoff, évoquant dans Le Figaro en février 2024 l'ensemble de son travail, ainsi que celui de Philippe Garrel et de Jacques Doillon, estime leur cinéma « prétentieux », « narcissique », composé d'histoires de « touche-pipi », d'incestes, d'hommes mûrs couchant avec de jeunes adolescentes[25].
Notes et références
- Fiches personnalités, Benoît Jacquot, Bifi.fr.
- Une interview de Benoît Jacquot à l'occasion de sa première mise en scène d'opéra.
- Voir sur allocine.fr..
- Sur la vie de Gaspard de Besse, le « Robin des Bois provençal » ; diffusé sur Arte en 2007.
- Florence Dartois, « Comment Judith Godrèche a parlé de sa relation avec Benoit Jacquot », sur Ina, (consulté le ).
- Valentine Servant-Ulgu, « Après Judith Godrèche, Benoît Jacquot accusé de violences sexuelles par d’autres actrices », sur Huffington Post, (consulté le ).
- (en) Valentine Faure, « France Gets Its Weinstein Moment », The New York Times, (lire en ligne).
- Joanna Wadel, « César 2024 : Judith Godrèche prendra la parole pendant la cérémonie, avant d'être entendue par le Sénat », sur Le Point, (consulté le ).
- « "C’est une histoire d’enfant kidnappée" : l’actrice Judith Godrèche porte plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- Olivier Herviaux, « Les Ruses du désir : Planète+ 20.40 Documentaire L'Interdit, premier épisode d'une trilogie sur le couple », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « "Elle a braqué mon désir" : que veut dire Benoît Jacquot à propos de Judith Godrèche ? », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
- Léa Mabilon, « "Je ne voulais pas de son corps" : Judith Godrèche porte plainte contre Benoît Jacquot (article fondé sur la grande enquête du Monde) », sur Le Figaro Madame, (consulté le ).
- Lorraine de Foucher et Jérôme Lefilliâtre, « Benoît Jacquot, un système de prédation sous couvert de cinéma », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- « Après Judith Godrèche, d’autres actrices témoignent à leur tour contre Benoît Jacquot », sur Le HuffPost, (consulté le ).
- Loïse Delacotte, « Après Judith Godrèche, Benoît Jacquot accusé de violences sexuelles par d’autres actrices », sur Huffington Post, (consulté le ).
- Justine Briquet Moreno, « Isild Le Besco prend la parole sur Benoît Jacquot : "C’était une emprise destructrice" », sur Elle, (consulté le ).
- Louis-René des Forêts interrogé par Jean-Benoît Puech, coll. « Les Hommes-livres » (dir. Jérôme Prieur), La Sept, l'INA, Feeling Productions, 16 mm, couleur, 52 min, 1988.
- Adaptation de Marguerite Duras et James Lord, d'après le roman du même nom d'Henry James, avec Delphine Seyrig et Sami Frey, musique de Carlos D'Alessio, mise en scène d'Alfredo Arias ; voir sur imdb.com.
- Pièce de Bernard-Marie Koltès, mise en scène de Patrice Chéreau, avec Patrice Chéreau et Laurent Malet, réalisation de Benoît Jacquot, production Azor Films, Institut national de l'audiovisuel, Société d'édition et de programmes de télévision ; voir sur madelen.ina.fr.
- D'après l'une des dix-sept nouvelles du recueil L'Aleph de Jorge Luis Borges.
Avec Judith Godrèche ; voir sur imdb.com. - Adaptation théâtrale filmée de la pièce d'Alfred de Musset, avec Marianne Denicourt et Thibault de Montalembert, photographie Caroline Champetier, 35 min ; voir sur imdb.com.
- « Rencontre : le cinéaste Benoît Jacquot reprend Werther de Massenet à Bastille », sur France TV Info, .
- « Les 400 coups de Benoit Jacquot » sur telerama.fr du 6 octobre 2010.
- Sophie Grassin, « Benoît Jacquot, le cinéaste amoureux », Le Figaro, (lire en ligne).
- « Jacquot, Doillon, Garrel : se replonger dans leur filmographie est une punition », Le Figaro.fr, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :