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Durant ses années au lycée, Audrey Chenu s'intéresse au cours de sciences économies ou elle découvre [[Karl Marx]] et la [[lutte des classes]]. Parallèlement, elle profite de cette période pour vendre régulièrement du cannabis, une activité qui la conduit à sa première arrestation à l'âge de 19 ans, alors qu'elle écoule 100 kilogrammes de cannabis par semaine<ref name=":1" />.
Durant ses années au lycée, Audrey Chenu s'intéresse au cours de sciences économies ou elle découvre [[Karl Marx]] et la [[lutte des classes]]. Parallèlement, elle profite de cette période pour vendre régulièrement du cannabis, une activité qui la conduit à sa première arrestation à l'âge de 19 ans, alors qu'elle écoule 100 kilogrammes de cannabis par semaine<ref name=":1" />.


Suite à sa libération, elle réitère ses actes et se retrouve incarcérée en 2000 pendant 2 ans à la Maison d'arrêt de Versailles et la prison des femmes de Fresnes<ref name=":1" />. C'est dans cet environnement qu'Audrey Chenu expérimente la non-mixité et s'initie au sport, à l'écriture et à l'activisme politique. Pour elle, si la prison représente une forme d'enfermement physique, les stéréotypes de genre imposent une restriction tout aussi oppressante de la liberté individuelle. Audrey Chenu considère le genre comme une prison, affirmant que le combat de sa vie est de résister à toutes formes de confinement, que ce soit mental, corporel, ou littéral derrière des barreaux<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |prénom=Nadia |nom=Daam |titre=Audrey Chenu, poing à la ligne |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/audrey-chenu-poing-a-la-ligne-3906887 |accès url=libre |site=France Inter |date=2020-03-02 |consulté le=2024-03-01}}</ref>.
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Une fois sa peine carcérale terminée, elle donne des ateliers d'écriture pour des adolescents d'une cité et se rend compte qu'elle faut qu'elle enseigne<ref name=":1" />. Elle s'engage alors dans des études universitaires en sociologie, pour rapidement se rendre compte que son passé judiciaire bloque les opportunités. Après une année de lutte juridique, elle réussit à faire effacer son casier judiciaire. Elle se présente au concours pour devenir enseignante en école primaire, où elle elle obtient la note maximale à l'épreuve orale professionnelle<ref name=":0" />.
Une fois sa peine carcérale terminée, elle donne des ateliers d'écriture pour des adolescents d'une cité et se rend compte qu'elle faut qu'elle enseigne<ref name=":1" />. Elle s'engage alors dans des études universitaires en sociologie, pour rapidement se rendre compte que son passé judiciaire bloque les opportunités. Après une année de lutte juridique, elle réussit à faire effacer son casier judiciaire. Elle se présente au concours pour devenir enseignante en école primaire, où elle elle obtient la note maximale à l'épreuve orale professionnelle<ref name=":0" />.
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=== La boxe comme outil d’émancipation ===
=== La boxe comme outil d’émancipation ===
Audrey Chenu s'entraîne assidûment à la boxe depuis 2009, six jours sur sept. Elle décide de donner des cours qu'elle nomme {{Citation|Girlfight}}. Ceux-ci sont réservés aux femmes et aux personnes transgenres à Saint-Denis et Aubervilliers<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |auteur=Manon Boquen |auteur2=Sadak Souici |titre=Boxe non-mixte : "Je trouve ça bien de s'approprier la violence" |url=https://www.nouvelobs.com/rue89/notre-epoque/20180509.OBS6365/boxe-non-mixte-je-trouve-ca-bien-de-s-approprier-la-violence.html |accès url=libre |site=L'Obs |date=2018-05-11 |consulté le=2024-03-01}}</ref>. Elle veut l'enseigner comme un outil d'émancipation à ses élèves<ref name=":0" />.
Depuis 2009, Audrey Chenu s'entraîne rigoureusement à la boxe six jours sur sept. Motivée par sa passion, elle lance des cours intitulés ''Girlfight'', exclusivement destinés aux femmes et aux personnes transgenres à Saint-Denis et Aubervilliers<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |auteur=Manon Boquen |auteur2=Sadak Souici |titre=Boxe non-mixte : "Je trouve ça bien de s'approprier la violence" |url=https://www.nouvelobs.com/rue89/notre-epoque/20180509.OBS6365/boxe-non-mixte-je-trouve-ca-bien-de-s-approprier-la-violence.html |accès url=libre |site=L'Obs |date=2018-05-11 |consulté le=2024-03-01}}</ref>. Son objectif est de transmettre la boxe comme un moyen d'émancipation pour ses élèves<ref name=":0" />. Elle intègre cette démarche dans la création de ''Sur le Ring pour tout.e.s'', un projet conçu pour offrir un espace sécurisé et bienveillant, exclusivement non mixte, où ces individus peuvent se réapproprier leur corps et le sport<ref name=":3">{{Lien web |langue=fr |titre=Marathon n°2 • Audrey Chenu |url=https://www.r22.fr/antennes/reseau-art-sport/entretiens-longs/2-entretien-avec-audrey-chenu |accès url=libre |site=r22 |date=2020 |consulté le=2024-03-01}}</ref>.


{{Citation|Dans les cours mixtes, la socialisation est plus difficile. Il y a cette idée de mise en avant de la douleur et de la souffrance qui complexifie les choses}} Dit-elle. La boxe est un catalyseur pour elle, un moyen d'exprimer et de diriger la colère qu'elle vit au quotidien. Cette frustration naît face à une société machiste où les femmes sont confrontées à des injonctions et écrasées par les rôles qui leur sont imposés<ref name=":2" />.
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=== Slameuse ===
=== Slameuse ===
En 2015, Audrey Chenu fusionne slam et boxe lors d'un événement organisé par l'association Café culturel, La Fabrique Macadames. Par la suite, elle collabore avec le metteur en scène Jean-Matthieu Fourt et la musicienne Samia Diar, en contribuant à la création d'un spectacle nommé ''Work in progress Elixir'', qui mêle slam et boxe<ref name=":3" />.

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je renouvelle son souhait puis j'ajoute : un ring pour tou.te.s !}} Extrait de « Je boxe », un slam écrit par Audrey Chenu<ref name=":3" />.


== Publications ==
== Publications ==

Version du 1 mars 2024 à 22:13

Audrey Chenu, boxeuse, enseignante et slameuse française

Biographie

Une enfance difficile

Audrey Chenu grandit dans une maison en Normandie avec sa fratrie composée de quatre enfants. Sa famille commence à se décomposer sous l'influence d'un père psychotique[1].

Durant ses années au lycée, Audrey Chenu s'intéresse au cours de sciences économies ou elle découvre Karl Marx et la lutte des classes. Parallèlement, elle profite de cette période pour vendre régulièrement du cannabis, une activité qui la conduit à sa première arrestation à l'âge de 19 ans, alors qu'elle écoule 100 kilogrammes de cannabis par semaine[1].

Suite à sa libération, elle réitère ses actes et se retrouve incarcérée en 2000 pendant 2 ans[2] à la Maison d'arrêt de Versailles et la prison des femmes de Fresnes[1]. C'est dans cet environnement qu'Audrey Chenu expérimente la non-mixité et s'initie au sport, à l'écriture et à l'activisme politique. Pour elle, si la prison représente une forme d'enfermement physique, les stéréotypes de genre imposent une restriction tout aussi oppressante de la liberté individuelle. Audrey Chenu considère le genre comme une prison, affirmant que le combat de sa vie est de résister à toutes formes de confinement, que ce soit mental, corporel, ou littéral derrière des barreaux[3].

Une fois sa peine carcérale terminée, elle donne des ateliers d'écriture pour des adolescents d'une cité et se rend compte qu'elle faut qu'elle enseigne[1]. Elle s'engage alors dans des études universitaires en sociologie, pour rapidement se rendre compte que son passé judiciaire bloque les opportunités. Après une année de lutte juridique, elle réussit à faire effacer son casier judiciaire. Elle se présente au concours pour devenir enseignante en école primaire, où elle elle obtient la note maximale à l'épreuve orale professionnelle[3].

Enseignante des quartiers défavorisés

Audrey Chenu devient enseignante dans des quartiers réputées difficiles de Stains, La Courneuve, et Bobigny. Dans l'un des établissements où elle exerce, qui adopte les approches pédagogiques alternatives de Freinet, elle met en place des sacs de frappe dans le hall et lance des ateliers de boxe éducative. Initialement accueillis avec scepticisme par la directrice, ses ateliers démontrent rapidement leurs bienfaits sur les élèves qui deviennent plus audacieux et confiants, notamment les filles, leur permettent de s'affirmer et de se montrer moins effacées[3].

Deux fois par semaine, elle réserve également le terrain de football exclusivement pour les filles, qui sont habituellement exclues des activités sportives dominées par les garçons, telles que le football dans les cours de récréation, et poussées à adopter un comportement plus doux[1].

La boxe comme outil d’émancipation

Depuis 2009, Audrey Chenu s'entraîne rigoureusement à la boxe six jours sur sept. Motivée par sa passion, elle lance des cours intitulés Girlfight, exclusivement destinés aux femmes et aux personnes transgenres à Saint-Denis et Aubervilliers[4]. Son objectif est de transmettre la boxe comme un moyen d'émancipation pour ses élèves[3]. Elle intègre cette démarche dans la création de Sur le Ring pour tout.e.s, un projet conçu pour offrir un espace sécurisé et bienveillant, exclusivement non mixte, où ces individus peuvent se réapproprier leur corps et le sport[5].

« Dans les cours mixtes, la socialisation est plus difficile. Il y a cette idée de mise en avant de la douleur et de la souffrance qui complexifie les choses » Dit-elle. La boxe est un catalyseur pour elle, un moyen d'exprimer et de diriger la colère qu'elle vit au quotidien. Cette frustration naît face à une société machiste où les femmes sont confrontées à des injonctions et écrasées par les rôles qui leur sont imposés[4].

Slameuse

En 2015, Audrey Chenu fusionne slam et boxe lors d'un événement organisé par l'association Café culturel, La Fabrique Macadames. Par la suite, elle collabore avec le metteur en scène Jean-Matthieu Fourt et la musicienne Samia Diar, en contribuant à la création d'un spectacle nommé Work in progress Elixir, qui mêle slam et boxe[5].

« Virginia Wolf demandait pour les femmes une chambre à soi, je renouvelle son souhait puis j'ajoute : un ring pour tou.te.s ! » Extrait de « Je boxe », un slam écrit par Audrey Chenu[5].

Publications

Références

  1. a b c d et e « Audrey Chenu, de la prison à l'Education nationale » Accès libre, sur Le Point, (consulté le )
  2. « Nîmes : les conseils d'une ex-dealeuse à des jeunes en difficulté » Accès libre, sur France 3 Occitanie, (consulté le )
  3. a b c et d Nadia Daam, « Audrey Chenu, poing à la ligne » Accès libre, sur France Inter, (consulté le )
  4. a et b Manon Boquen et Sadak Souici, « Boxe non-mixte : "Je trouve ça bien de s'approprier la violence" » Accès libre, sur L'Obs, (consulté le )
  5. a b et c « Marathon n°2 • Audrey Chenu » Accès libre, sur r22, (consulté le )

Liens externes