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La '''ghettotech''', ou '''ghetto-tech'''<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.allmusic.com/album/double-cup-mw0002581695|titre= DJ Rashad - ''Double Cup''|site=[[AllMusic]]|consulté le=9 mars 2015}}.</ref>, est un [[genre musical]] de musique [[dance]] ayant émergé à [[Détroit (Michigan)|Détroit]]. Il s'inspire par la musique [[house music|house]] de [[Chicago]], la [[techno]] de [[Détroit (Michigan)|Détroit]] avec un zest de [[hip-hop]] au rythme assez rapide (entre 140 et 175 [[Battement par minute|BPM]]) et aux textes très directs, parfois pornographiques. Descendant direct de la [[Miami bass]] inventée par les rappeurs des [[années 1980]] en [[Floride]], {{Lien|langue=en|fr=Disco D}} est l'inventeur du terme. Les musiciens et groupes du genre incluent notamment DJ Assault<ref name=dj-funk>{{lien web|lang=en|url=http://www.allmusic.com/artist/dj-funk-mn0000549046/biography|titre=DJ Funk Biography|site=[[AllMusic]]|passage=While Detroit artists like DJ Assault and DJ Godfather specialized in what is often referred to as ghetto tech, Chicago-based icon DJ Funk specialized in ghetto house|consulté le=9 mars 2015}}.</ref>, Mr. De, Disco D, DJ Nasty<ref name=ghettooooo/>, DJ Omega, DJ Godfather<ref name=dj-funk/>, Sixfoe, et Cocky Balboa. Le label de musique [[Motor City Electro Company]] se spécialise dans ce sous-genre musical.
La '''ghettotech''', ou '''ghetto-tech'''<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.allmusic.com/album/double-cup-mw0002581695|titre= DJ Rashad - ''Double Cup''|site=[[AllMusic]]|consulté le=9 mars 2015}}.</ref>, est un [[genre musical]] de musique [[dance]] ayant émergé à [[Détroit (Michigan)|Détroit]]. Il s'inspire par la musique [[house music|house]] de [[Chicago]], la [[techno]] de [[Détroit (Michigan)|Détroit]] avec un zest de [[hip-hop]] au rythme assez rapide (entre 140 et 175 [[Battement par minute|BPM]]) et aux textes très directs, parfois pornographiques. Descendant direct de la [[Miami bass]] inventée par les rappeurs des [[années 1980]] en [[Floride]], {{Lien|langue=en|fr=Disco D}} est l'inventeur du terme. Les musiciens et groupes du genre incluent notamment DJ Assault<ref name=dj-funk>{{lien web|lang=en|url=http://www.allmusic.com/artist/dj-funk-mn0000549046/biography|titre=DJ Funk Biography|site=[[AllMusic]]|passage=While Detroit artists like DJ Assault and DJ Godfather specialized in what is often referred to as ghetto tech, Chicago-based icon DJ Funk specialized in ghetto house|consulté le=9 mars 2015}}.</ref>, Mr. De, Disco D, DJ Nasty<ref name="ghettooooo">{{lien web |lang=en |titre=Ass. Titties. Ass and titties. Ass, ass, ass, ass, ass and titties.” -- DJ Assault, “Ass N Titties” (1996). |url=http://www.stylusmagazine.com/articles/weekly_article/ghettotech-the-bluffers-guide.htm |site=[[Stylus]] |consulté le=9 mars 2015}}.</ref>, DJ Omega, DJ Godfather<ref name=dj-funk/>, Sixfoe, et Cocky Balboa. Le label de musique [[Motor City Electro Company]] se spécialise dans ce sous-genre musical.


== Historique ==
== Historique ==
[[Fichier:Jeff Mills.jpg|vignette|Jeff Mills "The Wizard"]]

=== Origines ===
La ghettotech est originaire de Détroit dans le [[Michigan]] aux États-Unis. La ghettotech est un genre de musique populaire, d'abord porté et incarné par les classes défavorisées de la ville. On l'écoutait notamment dans les clubs de striptease.<ref name=":1">{{Lien web |langue=Français |auteur=Trax Magazine |titre=C'est quoi la ghettotech, par DJ Koyote |url=https://podcasts.apple.com/gb/podcast/story-015-cest-quoi-la-ghettotech-par-dj-koyote/id1485565361?i=1000466999367}}</ref>

Le DJ [[Jeff Mills]] est crédité comme inspirateur principal du style avec les mix qu'il produit sur les radios WDRQ and WJLB sous le nom ''The Wizard'' au cours des années 1980. Il se produit également tous les dimanches au Nectarine Ballroom de Detroit. La ghettotech est un genre qui existe d'abord uniquement sous forme de mix radio ou de mix en club, ou le DJ superpose un morceau de rap (souvent [[2 Live Crew]]), sur une piste d'[[Electrofunk|électro-funk]] ou de [[techno]], jouée en accélère. Les DJs de Détroit allaient jusqu'a modifier leurs platines pour pouvoir augmenter le tempo jusqu'à 150-155BPM. Ce mélange, c'est la ghettotech. Si Jeff Mills a popularisé cette manière de jouer les disques, d'autres DJ vont l'imiter comme Gary Chandler. Plus tard, des producteurs comme [[DJ Assault]] ou DJ Godfather sortiront des morceaux qui réalisent déjà ce mélange.<ref name=":0" />
Le DJ [[Jeff Mills]] est crédité comme inspirateur principal du style avec les mix qu'il produit sur les radios WDRQ and WJLB sous le nom ''The Wizard'' au cours des années 1980. Il se produit également tous les dimanches au Nectarine Ballroom de Detroit. La ghettotech est un genre qui existe d'abord uniquement sous forme de mix radio ou de mix en club, ou le DJ superpose un morceau de rap (souvent [[2 Live Crew]]), sur une piste d'[[Electrofunk|électro-funk]] ou de [[techno]], jouée en accélère. Les DJs de Détroit allaient jusqu'a modifier leurs platines pour pouvoir augmenter le tempo jusqu'à 150-155BPM. Ce mélange, c'est la ghettotech. Si Jeff Mills a popularisé cette manière de jouer les disques, d'autres DJ vont l'imiter comme Gary Chandler. Plus tard, des producteurs comme [[DJ Assault]] ou DJ Godfather sortiront des morceaux qui réalisent déjà ce mélange.<ref name=":0" />


Avant d'être dénommé ghettotech, le style musical a connu plusieurs noms. Il a été qualifié de « booty music », « mix show music », « tech shit », "Jit Music". Le terme ghettotech est finalement proposé au milieu des années 1990 par le DJ Disco D et le journaliste Hobey Echlin<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |auteur=Ray Philp |titre=Ghettotech: An Oral History |url=https://daily.redbullmusicacademy.com/2017/05/ghettotech-oral-history |site=daily.redbullmusicacademy.com |consulté le=2022-06-26}}</ref>.
Avant d'être dénommé ghettotech, le style musical a connu plusieurs noms. Il a été qualifié de « booty music », « mix show music», «tech shit», "Jit Music". Le terme ghettotech est finalement proposé au milieu des années 1990 par le DJ Disco D et le journaliste Hobey Echlin<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |auteur=Ray Philp |titre=Ghettotech: An Oral History |url=https://daily.redbullmusicacademy.com/2017/05/ghettotech-oral-history |site=daily.redbullmusicacademy.com |consulté le=2022-06-26}}</ref>.

Sur la télévision locale, les émissions The Scene (1975-1987) et New Dance Show vont contribuer à populariser la musique électronique de Detroit. On pouvait y entendre de la techno, de l'électro et de la ghettotech. Ces émissions, imaginées comme des versions locales de [[Soul Train]], invitaient un DJ à passer des disques et des danseurs à bouger dessus. New Dance Show est cités par de nombreux artistes de Detroit comme une influence, et donne même son nom à un titre de Starski and Clutch.<ref name=":0" />

À partir de la seconde moitié des années 2010, une nouvelle vague de producteurs et DJs va s'inscrire dans le courant ghettotech. Ces artistes ne sont pas forcément originaires de Détroit et de ces horizons, ce qui était le cas de la quasi-totalité des artistes ghettotech originaux. Parmi eux, on trouve l'australien Partiboi69, les européennes DJ Mell G, DJ Fuckoff, Miss Bashful, MCR-T.<ref>{{Lien web |langue=Anglais |auteur=Brittany Gaston |titre=The Past, Present, and Future of Ghettotech with Dj Godfather |url=https://grayarea.co/magazine/the-past-present-and-future-of-ghettotech-with-dj-godfather}}</ref> Cette génération contient plus d'artistes féminines, qui jouent des codes hyper-sexualisés de la ghettotech pour en faire des hymnes d'empouvoirement. À Detroit, de nouvelles figures se démarquent, comme le groupe HiTech.

== Caractéristiques ==
[[Fichier:DJ Assault.jpg|vignette|Dj Assault]]
La ghettotech est un genre de musique électronique assez rapide, dont le tempo se situe entre 140 et 170BPM. Elle se construit la plupart du temps sur une rythmique 4x4 donc en quatre temps, avec un kick de bass sur chaque temps. Le genre s'inspire de la [[Ghetto house|Ghetto House]] venu de Chicago sur cet aspect là. La ghettotech contient aussi des sonorités électroniques inspirées de la [[techno]] et de l'[[Electro|électro]] de [[Détroit (Michigan)|Détroit]], portée par des artistes comme [[Cybotron]] ou [[Jeff Mills]]. La ghettotech n'existe pas que sous forme instrumentale, une grande partie des morceaux du genre comprennent des paroles. Les flows et les textes sont inspirée de la [[Miami bass|Miami Bass]], un sous-genre du rap américain, réputé pour ses paroles lascives.<ref name=":0" />


Les textes de ghettotech sont réputés pour être particulièrement portés sur la sexualité, et de contenir de nombreuses injures. Beaucoup de classiques du genre parlent de sexe et de drague. DJ Godfather souligne quand à lui qu'une grande partie de la ghettotech s'intéresse à d'autres sujets, comme les danses footwork et jit qui sont toutes les deux associées au genre. Les pochettes d'albums de ghettotech sont parfois, elles aussi, sexuellement explicites.<ref name=":0" />
Sur la télévision locale, les émissions The Scene (1975-1987) et New Dance Show vont contribuer à populariser la musique électronique de Detroit. On pouvait y entendre de la techno, de l'electro et de la ghettotech. Ces émissions, imaginées comme des versions locales de [[Soul Train]], invitaient un DJ à passer des disques et des danseurs à bouger dessus. New Dance Show est cités par de nombreux artistes de Detroit comme une influence, et donne même son nom à un titre de Starski and Clutch.<ref name=":0" />


== France ==
== Caractéristiques sonores ==
Avec "Girlfriend", [[TTC (groupe)|TTC]] signe l'un des premiers morceau ghettotech en France, et en français. Le titre reprend une rythmique ghettotech et s'inspire directement de Ass n Titties de [[DJ Assault]]. Paru en 2004, le morceau est un tube, particulièrement populaire dans les soirées étudiantes.<ref>{{Lien web |langue=Français |auteur=Sophie Marchand & Jean Morel |titre=« Girlfriend » : l’hymne de TTC qui s’inspirait…d’un autre hymne |url=https://www.nova.fr/news/girlfriend-lhymne-de-ttc-qui-sinspiraitdun-autre-hymne-21878-05-11-2018/}}</ref>
La ghettotech est un genre de musique électronique assez rapide, dont le tempo se situe entre 140 et 170BPM. Elle se construit la plupart du temps sur une rythmique 4x4 donc en quatre temps, avec un kick de bass sur chaque temps. Le genre s'inspire de la [[Ghetto house|Ghetto House]] venu de Chicago sur cet aspect là. La ghettotech contient aussi des sonorités électroniques inspirées de la [[techno]] et de l'[[Electro|électro]] de [[Détroit (Michigan)|Détroit]], portée par des artistes comme [[Cybotron]] ou [[Jeff Mills]]. La ghettotech n'existe pas que sous forme instrumentale, une grande partie des morceaux du genre comprennent des paroles. Les flows et les textes sont inspirée de la [[Miami bass|Miami Bass]], un sous-genre du rap américain, réputé pour ses paroles lascives.<ref name=":0" />


Le label parisien Booty Call Records qui met en avant la Ghettotech depuis 2007 notamment avec les sorties digitales de Dj Godfather, Mr H, Kesmo, Typhonic, du mix cd "''Ice & Tities''" <ref>{{Lien web|langue=|titre=Discogs|url=https://www.discogs.com/fr/Booty-Call-Ice-Titties/release/1875781|site=|date=04 Juillet 2009|consulté le=}}</ref> ou encore de la compilation "''La Boutique''" sortie en 2010. Les artistes de Booty Call Records signeront quelques morceaux ghettotech en français, comme DJ Kesmo avec "Face Bas et Fesses Haut" ou Kaptain Cadillac avec "Coucou".
Le genre peut être aussi énergique que sombre. La ghettotech sert de canevas pour une danse très érotique, d'où également le nom de [[Miami bass|booty bass]] (littéralement {{citation|la basse du cul}}) pour qualifier ce style. Parfois la répétition intempestive et minimaliste de samples peuvent donner un côté simpliste, ludique ou sombre à cette musique. Les paroles sont très simples et très vite assimilées par le clubber qui s'empressera de chanter en chœur ''Pump it, Pump it'', ''Let me see your booty'', ''You can't see me, I can see you''{{refnec|date=mars 2015}}. Le [[hip-hop]] un facteur important dans l'évolution de la ghettotech, en particulier la phase electro du hip-hop<ref name=ghettooooo>{{lien web|lang=en|url=http://www.stylusmagazine.com/articles/weekly_article/ghettotech-the-bluffers-guide.htm|titre=Ass. Titties. Ass and titties. Ass, ass, ass, ass, ass and titties.” -- DJ Assault, “Ass N Titties” (1996).|site=[[Stylus]]|consulté le=9 mars 2015}}.</ref>.


Interviewé par le magazine [[Trax (magazine)|Trax]], DJ Koyote souligne que certains morceaux de [[Jul (rappeur)|Jul]] (il donne en exemple "La Classe" et "Toujours la dalle") se rapprochent de la ghettotech, au niveau du tempo et de la structure.<ref name=":1" /> En 2023, Kaba et Hyas publient "Lick It" un morceau inspiré ghettotech/ghettohouse en collaboration avec le groupe de Détroit HiTech.<ref>{{Lien web |langue=Français |auteur=Morane Aubert |titre=Full sentimental : Kaba |url=https://podcast.ausha.co/full-sentimental-1/kaba}}</ref>
En France, c'est le label parisien Booty Call Records qui met en avant la Ghettotech depuis 2007 notamment avec les sorties digitales de Dj Godfather, Mr H, Kesmo, Typhonic, du mix cd "''Ice & Tities''" <ref>{{Lien web|langue=|titre=Discogs|url=https://www.discogs.com/fr/Booty-Call-Ice-Titties/release/1875781|site=|date=04 Juillet 2009|consulté le=}}</ref> ou encore de la compilation "''La Boutique''" sortie en 2010 .


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 24 janvier 2024 à 21:29

Ghettotech
Origines stylistiques UK garage, ghetto house, electro, techno, hip-hop[1], R&B
Origines culturelles Fin des années 1990 ; États-Unis (Détroit et Chicago)
Instruments typiques Séquenceur, échantillonneur, batterie, synthétiseur, clavier, ordinateur
Voir aussi Ghetto house, UK garage

La ghettotech, ou ghetto-tech[2], est un genre musical de musique dance ayant émergé à Détroit. Il s'inspire par la musique house de Chicago, la techno de Détroit avec un zest de hip-hop au rythme assez rapide (entre 140 et 175 BPM) et aux textes très directs, parfois pornographiques. Descendant direct de la Miami bass inventée par les rappeurs des années 1980 en Floride, Disco D (en) est l'inventeur du terme. Les musiciens et groupes du genre incluent notamment DJ Assault[3], Mr. De, Disco D, DJ Nasty[1], DJ Omega, DJ Godfather[3], Sixfoe, et Cocky Balboa. Le label de musique Motor City Electro Company se spécialise dans ce sous-genre musical.

Historique

Jeff Mills "The Wizard"

Origines

La ghettotech est originaire de Détroit dans le Michigan aux États-Unis. La ghettotech est un genre de musique populaire, d'abord porté et incarné par les classes défavorisées de la ville. On l'écoutait notamment dans les clubs de striptease.[4]

Le DJ Jeff Mills est crédité comme inspirateur principal du style avec les mix qu'il produit sur les radios WDRQ and WJLB sous le nom The Wizard au cours des années 1980. Il se produit également tous les dimanches au Nectarine Ballroom de Detroit. La ghettotech est un genre qui existe d'abord uniquement sous forme de mix radio ou de mix en club, ou le DJ superpose un morceau de rap (souvent 2 Live Crew), sur une piste d'électro-funk ou de techno, jouée en accélère. Les DJs de Détroit allaient jusqu'a modifier leurs platines pour pouvoir augmenter le tempo jusqu'à 150-155BPM. Ce mélange, c'est la ghettotech. Si Jeff Mills a popularisé cette manière de jouer les disques, d'autres DJ vont l'imiter comme Gary Chandler. Plus tard, des producteurs comme DJ Assault ou DJ Godfather sortiront des morceaux qui réalisent déjà ce mélange.[5]

Avant d'être dénommé ghettotech, le style musical a connu plusieurs noms. Il a été qualifié de « booty music », « mix show music», «tech shit», "Jit Music". Le terme ghettotech est finalement proposé au milieu des années 1990 par le DJ Disco D et le journaliste Hobey Echlin[5].

Sur la télévision locale, les émissions The Scene (1975-1987) et New Dance Show vont contribuer à populariser la musique électronique de Detroit. On pouvait y entendre de la techno, de l'électro et de la ghettotech. Ces émissions, imaginées comme des versions locales de Soul Train, invitaient un DJ à passer des disques et des danseurs à bouger dessus. New Dance Show est cités par de nombreux artistes de Detroit comme une influence, et donne même son nom à un titre de Starski and Clutch.[5]

À partir de la seconde moitié des années 2010, une nouvelle vague de producteurs et DJs va s'inscrire dans le courant ghettotech. Ces artistes ne sont pas forcément originaires de Détroit et de ces horizons, ce qui était le cas de la quasi-totalité des artistes ghettotech originaux. Parmi eux, on trouve l'australien Partiboi69, les européennes DJ Mell G, DJ Fuckoff, Miss Bashful, MCR-T.[6] Cette génération contient plus d'artistes féminines, qui jouent des codes hyper-sexualisés de la ghettotech pour en faire des hymnes d'empouvoirement. À Detroit, de nouvelles figures se démarquent, comme le groupe HiTech.

Caractéristiques

Dj Assault

La ghettotech est un genre de musique électronique assez rapide, dont le tempo se situe entre 140 et 170BPM. Elle se construit la plupart du temps sur une rythmique 4x4 donc en quatre temps, avec un kick de bass sur chaque temps. Le genre s'inspire de la Ghetto House venu de Chicago sur cet aspect là. La ghettotech contient aussi des sonorités électroniques inspirées de la techno et de l'électro de Détroit, portée par des artistes comme Cybotron ou Jeff Mills. La ghettotech n'existe pas que sous forme instrumentale, une grande partie des morceaux du genre comprennent des paroles. Les flows et les textes sont inspirée de la Miami Bass, un sous-genre du rap américain, réputé pour ses paroles lascives.[5]

Les textes de ghettotech sont réputés pour être particulièrement portés sur la sexualité, et de contenir de nombreuses injures. Beaucoup de classiques du genre parlent de sexe et de drague. DJ Godfather souligne quand à lui qu'une grande partie de la ghettotech s'intéresse à d'autres sujets, comme les danses footwork et jit qui sont toutes les deux associées au genre. Les pochettes d'albums de ghettotech sont parfois, elles aussi, sexuellement explicites.[5]

France

Avec "Girlfriend", TTC signe l'un des premiers morceau ghettotech en France, et en français. Le titre reprend une rythmique ghettotech et s'inspire directement de Ass n Titties de DJ Assault. Paru en 2004, le morceau est un tube, particulièrement populaire dans les soirées étudiantes.[7]

Le label parisien Booty Call Records qui met en avant la Ghettotech depuis 2007 notamment avec les sorties digitales de Dj Godfather, Mr H, Kesmo, Typhonic, du mix cd "Ice & Tities" [8] ou encore de la compilation "La Boutique" sortie en 2010. Les artistes de Booty Call Records signeront quelques morceaux ghettotech en français, comme DJ Kesmo avec "Face Bas et Fesses Haut" ou Kaptain Cadillac avec "Coucou".

Interviewé par le magazine Trax, DJ Koyote souligne que certains morceaux de Jul (il donne en exemple "La Classe" et "Toujours la dalle") se rapprochent de la ghettotech, au niveau du tempo et de la structure.[4] En 2023, Kaba et Hyas publient "Lick It" un morceau inspiré ghettotech/ghettohouse en collaboration avec le groupe de Détroit HiTech.[9]

Notes et références

  1. a et b (en) « Ass. Titties. Ass and titties. Ass, ass, ass, ass, ass and titties.” -- DJ Assault, “Ass N Titties” (1996). », sur Stylus (consulté le ).
  2. (en) « DJ Rashad - Double Cup », sur AllMusic (consulté le ).
  3. a et b (en) « DJ Funk Biography », sur AllMusic (consulté le ), While Detroit artists like DJ Assault and DJ Godfather specialized in what is often referred to as ghetto tech, Chicago-based icon DJ Funk specialized in ghetto house.
  4. a et b Trax Magazine, « C'est quoi la ghettotech, par DJ Koyote »
  5. a b c d et e (en) Ray Philp, « Ghettotech: An Oral History », sur daily.redbullmusicacademy.com (consulté le )
  6. (en) Brittany Gaston, « The Past, Present, and Future of Ghettotech with Dj Godfather »
  7. Sophie Marchand & Jean Morel, « « Girlfriend » : l’hymne de TTC qui s’inspirait…d’un autre hymne »
  8. « Discogs »,
  9. Morane Aubert, « Full sentimental : Kaba »