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{{Voir homonymes}}
{{Infobox Créature
|image=Philip Burne-Jones - The Vampire.jpg
|légende=''The Vampire'', tableau disparu de [[Philip Burne-Jones]], 1897.
| groupe =
| sous-groupe = [[Mort-vivant]]
| créatures proches = [[Nukekubi]], [[Pontianak (folklore)|Pontianak]], [[Vrykolakas]], Latawiec, [[Dhampire]], Asanbosam, Libishomen (pour les mâles), Succube (pour les femelles)…
| origines = diverses (morsure par un vampire, magie noire, malédiction, pacte avec le diable ...)
}}

Le '''vampire''' est un type de revenant qui fait partie des grandes [[Liste de créatures légendaires|créatures légendaires]] issues des mythologies où se combinent de diverses manières l'inquiétude de l'[[Séjour des morts|au-delà]] et le mystère du sang. Suivant différents folklores et selon la superstition la plus courante, ce [[mort-vivant]] se nourrit du sang des vivants afin d’en tirer sa force vitale, ses victimes devenant parfois des vampires après leur mort. La légende du vampire puise ses origines dans des traditions [[mythologie|mythologiques]] anciennes et diverses, elle se retrouve dans toutes sortes de cultures à travers le monde.

Le personnage du vampire est popularisé en Europe au début du {{s-|XVIII|e}}. Vers 1725, le mot « vampire » apparaît dans les légendes d'[[Arnold Paole]] et de [[Peter Plogojowitz]], deux [[Confins militaires|soldats autrichiens]] qui, lors d’une guerre entre l’[[empire d'Autriche]] et l'[[Empire ottoman]], seraient revenus après leur mort sous forme de vampires, pour hanter les villages de [[Medveđa|Medvegja]] et [[Kisiljevo]]. Selon ces légendes, les vampires sont dépeints comme des revenants en [[linceul]] qui, visitant leurs aimées ou leurs proches, causent mort et désolation. [[Michael Ranft]] écrit un ouvrage, le ''[[De masticatione mortuorum in tumulis]]'' (1728) dans lequel il examine la croyance dans les vampires. Le revenant y est complètement, et pour la première fois, assimilé à un vampire, puisque Ranft utilise le terme slave de ''vampyri''. Par la suite, le [[bénédictin]] lorrain [[Dom Calmet|Augustin Calmet]] décrit, dans son ''[[Traité sur les apparitions des anges, des démons et des esprits et sur les revenants, et vampires de Hongrie, de Bohème, de Moravie et de Silésie|Traité sur les apparitions]]'' (1751), le vampire comme un « revenant en corps », le distinguant ainsi des revenants immatériels comme les [[fantôme]]s et autres esprits. La vampire est ainsi assimilé aux [[strigoi]] et aux [[stryge]]s, dont le corps est physique, matériel.

Diverses explications sont avancées au fil du temps pour expliquer l'universalité du mythe du vampire, entre autres les phénomènes de [[décomposition]] des [[cadavre]]s, les [[enterrement vivant|enfouissements vivants]], des maladies telles que la [[tuberculose]], la [[Rage (maladie)|rage]] et la [[porphyrie]], ou encore le [[vampirisme clinique]] affectant les [[tueur en série|tueurs en série]] qui consomment du sang humain. Des explications scientifiques, psychanalytiques ou encore sociologiques tentent de cerner la raison qui fait que le mythe du vampire perdure à travers les siècles et les civilisations.

Le personnage charismatique et sophistiqué du vampire des fictions modernes apparaît avec la publication en 1819 du livre ''[[Le Vampire (nouvelle)|Le Vampire]]'' de [[John Polidori]], dont le héros mort-vivant est inspiré par [[George Gordon Byron|Lord Byron]], Polidori étant son médecin personnel. Le livre remporte un grand succès mais c'est surtout l'ouvrage de [[Bram Stoker]] paru en [[1897]], ''[[Dracula]]'', qui reste la quintessence du genre, établissant une image du vampire toujours populaire de nos jours dans les ouvrages de fiction, même s'il est assez éloigné de ses ancêtres folkloriques avec lesquels il ne conserve que peu de points communs.

Avec le cinéma, le vampire moderne est devenu une figure incontournable, aussi bien dans le domaine de la [[Vampire dans la littérature|littérature]] que de celui des [[Vampire dans les jeux vidéo|jeux vidéo]], des jeux de rôle, [[Vampire dans la bande dessinée et l'anime|de l'animation ou encore de la bande dessinée]]. La croyance en ces créatures perdure et se poursuit aussi bien dans le folklore populaire que par des cultures, notamment [[Mouvement gothique|gothiques]], qui s'y identifient.

== Origine du mot « vampire » ==
Le mot attribué pour désigner les vampires varie d'une langue à l'autre, de même que les attributs et caractéristiques attachés à la créature. Selon l'{{langue|en|''[[Oxford English Dictionary]]''}}, le mot « vampire » apparaît dans la [[langue anglaise]] en 1734, dans un ouvrage de voyage intitulé ''{{langue|en|Travels of Three English Gentlemen}}'', publié dans le ''{{langue|en|Harleian Miscellany}}'' de 1745<ref>{{harvsp|Johnson|1745|p=358}}</ref>. C'est par la langue anglaise qu'il se répand dans le monde, via la littérature puis le cinéma.

=== Étymologie ===
Cependant, le terme anglais est dérivé du mot français « vampyre », provenant lui-même de l'[[allemand]] ''{{lang|de|vampir}}''<ref name="Barber5" group="D">{{p.|5}}.</ref>, introduit au {{s-|XVIII|e}} par la forme [[serbo-croate]] {{lang|sr|вампир}}, ''{{lang|sr-Latn|vampir}}''<ref name="Grimm">{{Lien web|langue=de|titre=Entrée « Vampyr »|url=http://germazope.uni-trier.de/Projects/WBB/woerterbuecher/dwb/wbgui?lemid=GV00025|site=Deutsches Wörterbuch von Jacob Grimm und Wilhelm Grimm (en ligne)|lieu=Leipzig|éditeur=S. Hirzel|année=1960|consulté le=13 juin 2006}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Entrée « Vampire » |url=http://www.merriamwebster.com/dictionary/vampire|site=Merriam-Webster Online Dictionary |consulté le=13 juin 2006}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Entrée « Vampire » |url=http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/fast.exe?mot=vampire|site=Trésor de la Langue française informatisé |consulté le=13 juin 2006|archiveurl=https://archive.is/20120526220130/http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/fast.exe?mot=vampire|archivedate=26 mai 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur=Alberte Dauzat|titre=Dictionnaire étymologique de la langue française|passage=« Entrée Vampire »|lieu=Paris|éditeur=Librairie Larousse|année=1938}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Peter Weibel|titre=Phantom Painting – Reading Reed: Painting between Autopsy and Autoscopy|url=http://thegalleriesatmoore.org/publications/vampirestudy/weiben12.shtml|éditeur=David Reed's Vampire Study Center|consulté le=23 février 2008}}.</ref>, issu comme les autres formes présentes dans les [[langues slaves]] (voir l'[[oupyr]] russe), du [[proto-slave]] *''{{lang|sla-pro|ǫруrь}}'', peut-être déjà avec le sens de « créature imaginaire buveuse de sang ». Dans son titre ''Dissertation sur les revenants en corps (par opposition à l'âme) les excommuniés, les oupires ou vampires, brucolaques{{etc.}}'' [[Augustin Calmet]] place sur un même plans les ''oupires'' ou ''vampires'' et les ''excommuniés'' ou ''brucolaques''{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

D'après Vasmer, qui fait autorité en matière d'étymologie des langues russe et slaves, le mot d'origine est le mot ''{{lang|sla-pro|upir’}}'', existant dans toutes les langues slaves (en {{lang-bg|въпир}}, ''{{lang|bg-Latn|văpir}}'' ; en {{lang-hr|''upir''}} ou ''{{lang|hr|upirina}}'' ; en [[tchèque]] et {{lang-sk|''upír''}} ; en {{lang-pl|''upiór, wąpierz''}} ; en {{lang-uk|упир}}, ''{{lang|uk-Latn|oupyr}}'' ; en {{lang-ru|упырь}}, ''{{lang|ru-Latn|oupyr’}}'' ; en {{lang-be|упыр}}, ''{{lang|be-Latn|oupyr}}''). L'auteur reconstruit la forme [[proto-slave|slave commune]] en ''{{lang|sla-pro|Ọpyr}}'' ou ''{{lang|sla-pro|Ợpir}}''. La forme ''{{lang|de|vampir}}'' pourrait provenir du [[polabe]] ou du vieux polonais. Vasmer réfute l'origine [[tatar]]e comme l'origine à partir du [[sanskrit|vieil indien]]<ref name="Vasmer">[[Max Vasmer]], {{langue|ru|texte=''Этимологический словарь русского языка в 4х томах'', перевод с немецкого и дополнения О.Н. Трубачева, Москва 1987}}. ''Dictionnaire étymologique de la langue russe'' en 4 tomes, traduit et complété par O. N. Troubatchov, Moscou 1987.</ref>.

Un [[colophon (imprimerie)|colophon]] du manuscrit du ''[[Livre des Psaumes]]'', écrit par un prêtre qui l'a traduit du [[glagolitique]] en [[cyrillique]] pour le prince Volodymyr Iaroslavovytch, relate que son nom serait « ''Oupir’ Likhyi'' » (« Оупирь Лихыи »), terme qui signifie « mauvais vampire »<ref>{{harvsp|Lind|2004|p=}}</ref>. Ce nom étrange semble provenir des pratiques [[mythologie slave|païennes]] et survivre dans des prénoms ou surnoms<ref>{{harvsp|Dolotova|2002|p=}}</ref>. Un autre [[Mot|vocable]] provenant de l'ancien russe, ''oupyri'', apparaît dans un traité anti-païen intitulé ''Mot de Saint Grégoire'', daté entre les {{s2-|XI|e|XIII|e}}<ref>{{Lien web |langue=ru |titre=Рыбаков Б.А. Язычество древних славян / М.: Издательство 'Наука,' 1981 г. |url=http://historic.ru/books/item/f00/s00/z0000031/index.shtml |site=historic.ru |consulté le=28 février 2007}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Зубов|1998|p=6-10}}.</ref>.

Les ''[[vrykolakas]]'' remontent à l'[[Grèce antique|antiquité grecque]] et ont leurs équivalents en [[bulgare]] et [[macédonien]] : Върколак, ''vǎrkolak'' ; en serbe : ''vukodlak'' ; en [[roumain]] : ''vârcolaci'' ; en [[lituanien]] : ''vilkolakis'', en [[russe]] et [[ukrainien]] : вурдалак ou врыколак soit ''vourdalak''<ref>[[Léon Tolstoï]] écrivit en 1847 ''La Famille du Vourdalak'', nouvelle fantastique publiée dans ''Histoires de morts-vivants''.</ref> ou ''vrykolak'' (parfois transcrit ''broucolaque'' en français)<ref name=":0">[[Joseph Pitton de Tournefort]], dans le compte rendu d'un exorcisme à [[Myconos]] en 1723 (''Un Voyage dans le levant'')</ref>{{,}}<ref name="ref_auto_1">{{harvsp|Cuthbert Lawson|1910|p=405-406}}</ref>. Puisqu'il place dans la bouche des paysans [[Transylvanie (région)|transylvains]] des mots tels que « vrolok » et « vlkoslak », il semble que [[Bram Stoker]] a lu les ouvrages d'[[Emily Gerard]] (ou a eu accès à des résumés) décrivant les « [[vrykolakas]] ». Outre l'orthographe approximative, Stoker répète une erreur d'Emily Gerard : ''Nosferatu'', écrivent-ils, signifierait « vampire » ou « non mort » en [[roumain]]. Or, dans cette langue, vampire se dit ''vampir'' et non-mort : ''[[strigoi]]'' (dérivant de « [[stryge]] »). Quant à ''Nosferatu'' dont la forme roumaine est ''nesuferitu'' (littéralement « l'insupportable »), il désigne « l'innommable », le [[Diable|démon]]<ref>{{Ouvrage|langue=ro|prénom1=Tudor|nom1=Pamfile|auteur2=Iordan Datcu|titre=Mitologie româneasca|traduction titre=Mythologie roumaine|éditeur=Editura "Grai și Suflet - Cultura Naționala|collection=Cuminţenia Pământului|lieu=București|année=2000|pages totales=417|isbn=978-973-9232-66-1|oclc=895723355}}.</ref>. Dans le folklore [[bulgare]], de nombreux termes tels que ''{{lang|bg-Latn|glog}}'' (littéralement : « aubépine »), ''{{lang|be-Latn|vampirdžija}}'', ''{{lang|be-Latn|vampirar}}'', ''{{lang|be-Latn|džadadžija}}'' et ''{{lang|be-Latn|svetočer}}'' sont utilisés pour désigner les enfants et les descendants de vampires, ainsi que, à l'inverse, des personnes chassant les vampires<ref>{{Ouvrage|langue=bg|auteur=Иваничка Димитрова|titre=Българска народна митология|année=1983|lire en ligne=http://www.mling.ru/etnolingvistika/bg/muth_bg.pdf|format électronique=pdf}}.</ref>. En [[albanais]], le mot est ''{{lang|sq|dhempir}}''<ref>{{lien web |titre=Dhampir en français - Albanais-Français dictionnaire<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://fr.glosbe.com/sq/fr/dhampir |site=glosbe.com |consulté le=20-11-2023}}.</ref> signifiant « buveur par les dents » : la « dent » étant ''{{lang|sq|dhemb}}'' et « boire » ou « aspirer » étant ''{{lang|sq|pirja}}''. Le fils d'un vampire est nommé ''{{lang|sq|dhempir}}'', et une fille de vampire est appelée une ''{{lang|sq|dhempiresa}}''<ref>Albanološki institut u Prištini, Gjurmime albanologjike : folklor dhe etnologji, vol. 15, Instituti Albanologijik i Prishtinës, 1986, p. 58-148.</ref>{{,}}<ref>Matthew Beresford, {{en}} ''From Demons to Dracula: The Creation of the Modern Vampire Myth'', {{ISBN|1861894031}}, 2008, p.8.</ref>{{,}}<ref>Jacob Grimm et Wilhelm Grimm, {{de}} ''Deutsches Wörterbuch'', 16 Bde. in 32 Teilbänden, S. Hirzel, Leipzig 1854–1960.</ref>{{,}}<ref>''Trésor de la Langue Française informatisé''</ref>{{,}}<ref>Albert Dauzat, ''Dictionnaire étymologique de la langue française'', Librairie Larousse, 1938, OCLC 904687.</ref>.

=== Lien avec les chauves-souris ===
La première mention en français d'une espèce de [[Chiroptera|chauve-souris]] comme « vampire » semble remonter à Simon Michellet (en religion [[Yves d'Évreux]]) dans sa relation d'expédition au Brésil en 1613 et 1614<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Yves d'Évreux|titre=Svitte de l'histoire des choses plvs memorables aduenuës en Maragan, és annees 1613. & 1614|passage=Comment le Diable parle aux Sorciers du Brésil, leurs fausses prophéties, Idoles & sacrifices|lieu=Paris|éditeur=F. Huby|date=1615|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5732857p/f519.item.r=Vampire}}</ref>.{{Citation bloc|C'est que ces vilains Oiseaux nocturnes, beaucoup plus horribles & grands que ceux de par d'ici, viennent trouver les personnes couchées & dormantes en leur lit, & leur arrachent une pièce de la chair, puis en sucent le sang en grande quantité, sans que le blessé puisse se réveiller: Car ils ont cette autre propriété de tenir l'homme endormi, pendant qu'ils sucent son sang: & étant saouls le quittent, le sang au reste ne laissant de toujours distiller, ce qui rend la personne débile, & par plusieurs jours a de la peine à marcher. Satan ne pouvait mieux choisir pour représenter son naturel & sa cruauté.}}

[[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]] reprend le terme de vampire en 1761 dans son ''Histoire naturelle'', pour désigner une [[Desmodus rotundus|chauve-souris d’Amérique du Sud suçant le sang du bétail endormi]]<ref>Georges-Louis Leclerc de Buffon, ''Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roi''. Tome IX (1761), Paris, rééd. Honoré Champion, 2016. {{ISBN|978-2-7453-2994-3}}</ref>, et Philippe Serane le suit en 1770 : {{citation|En voyageant dans cette partie de l'Amérique, garantissez-vous des ''Vampires'', espèce de Chauves-souris, sang-sues adroites, qui sucent le sang des hommes & des animaux endormis, qu'ils rafraîchissent malicieusement en battant l'air de leurs aîles<ref>{{ouvrage
|auteur1=Philippe Serane
|titre=Tableau du globe, ou Nouveau cours de géographie, enrichi de l'histoire naturelle & politique des divers peuples de la Terre...
|passage=340
|éditeur=L.-C. Barrière |lieu=Angers
|année=1770
|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9785829h/f362.image}}
</ref>.}} [[Charles Waterton]]<ref>Charles Waterton, ''Excursion dans méridionale'', Lance, Paris, 1833</ref> et [[Ferdinand Denis]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Georges|nom1=Orsoni|titre=«Ferdinand Denis - Journal de mon voyage au Jequitinhonha» Présentation, transcription, notes et annexes|date=2017-07-25|lire en ligne=https://univ-sorbonne-nouvelle.hal.science/hal-01568782|consulté le=2023-05-25}}</ref> reprendront à leur tour ce terme.

De fait, seules trois espèces de chauves-souris sont [[Organisme hématophage|hématophages]], rassemblées dans la famille des [[Desmodontinae]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=@NatGeoFrance |titre=Comme l'Homme, les vampires communs tissent des liens d'amitié |url=https://www.nationalgeographic.fr/animaux/2020/03/comme-lhomme-les-vampires-communs-tissent-des-liens-damitie |site=National Geographic |date=2020-03-20 |consulté le=2023-02-03}}</ref>.

=== Apparition dans la littérature francophone ===

Un roman épistolaire de 1736 de [[Jean-Baptiste Boyer d'Argens]], les ''[[Lettres juives]]'', mentionne l'existence de vampires, qui seraient localisés aux confins du Kosovo et de la Serbie turque<ref>Jean-Baptiste Boyer d'Argens, ''Lettres juives'', ''ou Correspondance philosophique, historique, et critique, entre un Juif voyageur à Paris & ses correspondants en divers endroits'', La Haye, P. Paupie, 1738, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32806222b/date lire en ligne]</ref>.

[[Augustin Calmet]] publie un [[Dissertations sur les apparitions des anges, des démons et des esprits, et sur les revenants et vampires de Hongrie, de Bohême, de Moravie et de Silésie|traité sur les vampires]] (1746) qui introduit dans l'univers francophone des histoires du royaume habsbourgeois dont les protagonistes sont indifféremment qualifiés de « Spectre », de « Revenants », ou de « Vampires ». Le traité contient en particulier le chapitre ''Dissertation sur les revenants en corps (par opposition à l'âme) les excommuniés, les oupires ou vampires, brucolaques, etc.'' contenant diverses histoires de personnes considérées mortes mais revenantes.
Dans l'histoire XI (''Récit d'un Vampire tiré des lettres juives, lettre 137''), il cite un récit apparu dans l'édition de 1738 des lettres juives dans lequel un père enterré vient la nuit demander à manger à son fils avant d'être retrouvé les yeux ouverts, respirant normalement, immobile et mort dans sa tombe selon un officier des troupes de l'empereur de Gradisch, témoin oculaire<ref>{{ouvrage
|auteur1=[[Augustin Calmet]]
|titre=Dissertations sur les apparitions des anges, des démons et des esprits, et sur les revenants et vampires de Hongrie, de Bohême, de Moravie et de Silésie
|éditeur=de Bure l'aîné |lieu=Paris
|année=1746
|passage=278
|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k15187988/f320.image
}}</ref>.

C'est, semble-t-il, [[Arnold Paole]], un supposé vampire de [[Serbie]], qui est le premier à être dénommé « vampire », terme apparu lors de l'annexion de la Serbie à l'[[Archiduché d'Autriche|Autriche]]. Après que Vienne eut obtenu le contrôle du Nord de la Serbie et de l'[[Oltenie]], par le [[traité de Passarowitz]], en 1718, des rapports officiels évoquent des pratiques locales d'exhumation des corps et de meurtres de supposés vampires<ref name="Barber5" group="D" />. Ces rapports écrits, qui s'étalent de 1725 à 1732, connaissent un grand écho dans la presse d'alors<ref name="Barber5" group="D" />. C'est en effet la forme slave qui est l'[[étymologie]] la plus probable des termes européens. Le [[Mot|vocable]] slave désignant les revenants a été par la suite systématiquement rendu par le mot « vampire »<ref group="A">{{p.|67}}.</ref>.

En 1752, dans la troisième édition du ''[[Dictionnaire de Trévoux]]'', l'entrée Vampire renvoie au mot « [[stryge]] » comme seule explication francophone du concept de vampire<ref name="FM">Florent Montaclair, ''Le vampire dans la littérature romantique française, 1820-1868'', Presses Univ. Franche-Comté, 2010, p.8-12.</ref>. Le terme de vampire devient rapidement plus populaire que celui de stryge, au point qu'on commence à expliquer les stryges en les comparant aux vampires, toutes deux présentées comme créatures légendaires. On oppose ainsi les [[Lumières (philosophie)|Lumières]] aux superstitions d'Europe de l'Est et à ceux, en France, qui reprennent celles-ci. [[Voltaire]] consacre ainsi une entrée ironique au concept dans son ''[[Dictionnaire philosophique]]'' (1764), qui — outre une mésinterprétation d'A. Calmet et une attaque frontale contre les superstitions [[jésuite]]s — se moque d'une mode qui a conduit « l’Europe a [être] infestée de vampires pendant cinq ou six ans » et à rechercher, en vain, « dans l’ancien Testament ou dans la mythologie quelque vampire qu’on pût donner pour exemple. » On finira par confondre en un seul mythe, avec [[Pierre Larousse]], stryges et vampires<ref name="FM" />.

En 1900, le ''Nouveau Larousse illustré'' est le premier dictionnaire à définir les vampires comme étant {{Citation|des morts qui sortent de leur tombeau, de préférence la nuit, pour tourmenter les vivants, le plus souvent en les suçant au cou, d'autres fois en les serrant à la gorge au point de les étouffer<ref>{{Ouvrage|titre=Nouveau Larousse illustré|sous-titre=Dictionnaire universel encyclopédique|auteur1=C. Augé |directeur1=oui|lieu=Paris|tome=7|année=1900|passage=col. 1216 a}}.</ref>}}.

== Caractéristiques ==
[[Fichier:Varney the Vampire - Rymer James Malcolm.jpg|thumb|left|{{centrer|Le vampire est actif la nuit et mord le plus souvent ses victimes durant leur sommeil<br>(''Varney the Vampire'', gravure, 1847).}}]]
[[Fichier:Duesseldorf Filmuseum Nosferatu Kinski ohren.jpg|thumb|upright|Canines de vampire utilisées lors du tournage du film ''[[Nosferatu, fantôme de la nuit|Nosferatu]]'' de [[Werner Herzog]], Filmmuseum de [[Düsseldorf]].|alt=Canines de vampire utilisées lors du tournage du film ''Nosferatu'' de Werner Herzogs (Filmmuseum de Düsseldorf).]]
[[Fichier:Vampire world bank protest19.jpg|thumb|upright|Selon la culture populaire, le vampire mord ses victimes au cou grâce à ses [[canine]]s, laissant deux marques très reconnaissables.|alt=Homme présentant la trace d'une morsure par canines au cou.]]

Selon [[Claude Lecouteux]], le mythe actuel du vampire est le résultat de « la stratification plus ou moins homogène » d'un grand nombre d'êtres et créatures surnaturels issus des divers folklores européens, en particulier slave. Cet auteur a identifié plusieurs types précurseurs des vampires, tour à tour des [[esprit (surnaturel)|esprits]], des [[Démon (esprit)|démons]] ou des [[Mort-vivant|revenants]], possédés ou non : l'« [[Crieur (légende)|appeleur]] »<ref group="A">Revenant qui appelle les vivants, qui finissent par décéder, {{p.|60-63}}.</ref>, le « frappeur »<ref group="A">Revenant qui frappe aux portes et provoque la mort de celui qui répond, {{p.|63-65}}.</ref>, le « visiteur »<ref group="A">Revenant identique au frappeur mais qui suce le sang des vivants, {{p.|65-68}}.</ref>, l'« affamé »<ref group="A">Revenant qui dévore les vivants, {{p.|68-72}}.</ref>, le « nonicide »<ref group="A">Revenant qui tue 9 personnes à la suite, généralement de la même famille, {{p.|72-74}}.</ref>, l'« appesart »<ref group="A">Revenant qui se jette sur les vivants lorsqu'ils s'aventurent dans des lieux maléfiques ou incertains ({{langue|la|''locus incerta''}}), {{p.|74-75}}.</ref>, le « [[cauchemar (folklore)|cauchemar]] »<ref group="A">Esprit ({{langue|la|''mar''}}) qui pèse sur le corps de sa victime endormie et qui lui vole son énergie vitale, {{p.|75-76}}.</ref>, l'« étrangleur »<ref group="A">Esprit qui étouffe ses victimes, {{p.|76-78}}.</ref>, le mâcheur<ref group="A">Revenant qui dévore son linceul, {{p.|78-82}}.</ref> et enfin le revenant à forme animale<ref group="A">Revenant d'animal (chien, cheval, corbeau, chèvre) qui apparaît pour la première fois en 1210, et surtout au {{s-|XV|e}} en Europe. Il peut aussi s'agir d'une boule de feu voire d'un buisson ardent, {{p.|82-83}}.</ref>. Le [[bénédictin]] lorrain [[Dom Calmet|Augustin Calmet]] décrit, dans son ''[[Traité sur les apparitions des anges, des démons et des esprits et sur les revenants, et vampires de Hongrie, de Bohème, de Moravie et de Silésie|Traité sur les apparitions]]'' (1751), le vampire comme un « revenant en corps », le distinguant ainsi des revenants immatériels tels que les [[fantôme]]s ou les esprits<ref>{{harvsp|Calmet|1751|p=}}</ref>.

Les descriptions de vampires évoluent d'un pays à l'autre et d'une époque à une autre, mais des traits généraux peuvent être identifiés. Cette créature mort-vivante est universellement connue pour se nourrir du [[sang]] des vivants dès la nuit tombée, afin d'en tirer la force vitale qui lui permet de rester<ref name="Pozzu526"/> [[immortalité|immortelle]], ou plutôt non-soumise à la vieillesse<ref name="LGVAM-TP"/>. D'autres éléments indissociables sont le [[cercueil]] dans lequel il se réfugie au lever du jour afin de trouver repos et protection<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=98-99}}</ref>{{,}}<ref group="Note">Ce thème est exploité dans le roman ''Dracula'', où [[Abraham Van Helsing]] dépose des [[hostie]]s consacrées dans les cercueils des vampires afin qu'ils ne puissent s'y réfugier</ref>, et le [[cimetière]] qui forme son lieu de prédilection et son territoire<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=114}}</ref>. Il y pratique la « mastication » des linges enterrés avec lui. Dans de nombreuses légendes, le vampire se nourrit aussi d'[[excrément]]s humains et de chair, y compris la sienne ; il pratique en effet l'automastication de sa chair et de ses vêtements, comme l'attestent plusieurs traités anciens relatant des histoires de [[linceul]]s retrouvés mâchonnés<ref>{{harvsp|id=Retrius|Retrius, 1728|p=}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|id=Ranft|Ranft, 1679|p=}}</ref>. Le vampire possède enfin des [[canines]] pointues (ou crocs), ces dents lui servent à mordre ses victimes (traditionnellement au cou et durant leur sommeil) pour les vider de leur sang<ref name="Pozzuoli143-144">{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=143-144}}</ref>. L'apparence de la créature s'est construite au fil de ses apparitions dans les médias, par exemple, le port de la [[cape (vêtement)|cape]] devenu indissociable de l'habillement du vampire est le résultat de l'esthétique recherchée au [[théâtre]] et au [[cinéma]], afin d'en renforcer l'élégance et le côté inquiétant<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=81-82}}</ref>.

La figure moderne de la « [[Femme fatale (stéréotype)|vamp]] » est issue du mythe du vampire. Il s'agit d'une femme séduisante qui conduit l'homme à sa perte, souvent en lui volant son énergie vitale<ref group="A">p. 24.</ref>.

=== Transformation en vampire ===
Les causes d'apparition des vampires varient beaucoup d'un folklore à un autre. Dans les traditions slaves et chinoises, un corps enjambé par un animal, particulièrement un chat ou un chien, peut devenir un [[mort-vivant]]<ref group="D">p. 33.</ref>{{,}}<ref group="A">La seule intervention d'un chat a suffi à faire de Johannes Cuntze un vampire, explique [[Claude Lecouteux]] qui rappelle que ce motif est au centre de la légende roumaine du ''[[strigoi]]'', p. 55.</ref>. De même, un corps blessé et non traité au moyen d'eau bouillante peut devenir un vampire. Dans le [[Mythologie russe|folklore russe]], les vampires passent pour être d'anciens sorciers ou des personnes s'étant rebellées contre l'[[église orthodoxe]]<ref name="Strange & Amazing"/>. La croyance populaire veut que chaque personne mordue par un vampire finisse par devenir vampire à son tour<ref name="Pozzu526">{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=526}}</ref>.

En ce qui concerne la littérature et la culture populaire, le vampirisme est souvent présenté comme le résultat d'une malédiction, et le vampire peut choisir de transmettre celle-ci lorsqu'il mord une victime. S'ensuit la transformation (plus ou moins longue et douloureuse) de la victime, l'un des premiers signes étant l'allongement des canines<ref group="Note">Thème originaire entre autres du roman ''Dracula'' qui détaille la série de transformations affectant Lucy, contaminée par le vampirisme</ref>{{,}}{{sfn|Pozzuoli|2009|p=144}}.

=== Identification ===
Le vampire est universellement reconnu par sa physionomie surnaturelle. Selon le folklore populaire, il est le plus souvent dépeint comme gonflé et rougeaud, parfois violacé, ou de couleur sombre. Ces caractéristiques sont attribuées à la consommation régulière de [[sang]]. En effet, du sang suinte de leur bouche et leur nez lorsqu'ils prennent du repos dans leurs cercueils alors que leur œil gauche demeure ouvert<ref group="D">p. 41–42.</ref>. À l'inverse, le vampire tel qu'il a été propagé par le cinéma, est blafard et pâle<ref name="LGVAM-TP"/>. Le [[comte Dracula]] du roman de [[Bram Stoker]], par exemple, apparaît d'abord comme un vieillard élégant, puis retrouve sa jeunesse au fil de ses absorptions de sang humain<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=149}}</ref>. Le vampire est par ailleurs couvert du [[linceul]] avec lequel il a été enterré, alors que ses dents, ses cheveux et ses ongles peuvent avoir quelque peu poussé, bien que ses crocs ne soient généralement pas affectés<ref name="D2" group="D">p. 2.</ref>.

[[Fichier:Kravek.jpg|thumb|upright|left|alt=Tombe ouverte|Une [[profanation|tombe ouverte]] est un signe d'activité vampirique selon les folklores.]]
L'identification d'un vampire comporte quatre étapes, correspondant aux phases de ses manifestations. Il s'agit de reconnaître des phénomènes bizarres dans un premier temps, en général des décès en cascade suspects. Lorsque plusieurs personnes dépérissent de manière étrange, à la manière d'une [[épidémie]], le vampire est invoqué<ref group="A">p. 111.</ref>. Dans ''La Famille du vourdalak'' de [[Tolstoï]], il est dit que le {{citation|vampirisme est contagieux}} et que des décès multiples en sont le signe. L'explication est d'ailleurs souvent celle de la maladie qui passait au [[Moyen Âge]] pour un signe d'activité vampirique ou de malédiction. Dès 1730, Jean Christophe Harenberg soutient que les vampires sont nés de l'imagination des malades, montrant que les signes du [[choléra]] mais aussi de la [[Rage (maladie)|rage]] ou de la [[peste]] sont proches de ceux attribués aux vampires, comme le visage rubicond<ref group="A">p. 112.</ref>.

L'arrivée d'un étranger à la physionomie ou au profil étranges ([[claudication]], denture de fer, incapacité à compter au-delà de trois, ancien métier exercé suspect — surtout ceux de boucher et de bottier) permet d'identifier un vampire. Chez les [[Slaves]], les expressions « rouge comme un vampire » (« ''cervoni jak vesci'' ») et « gros comme un vampire » attestent de cette [[stigmatisation]] des étrangers à l'allure suspecte<ref name="A113" group="A">p. 113.</ref>.

Les formes du décès sont le moyen d'identification le plus répandu. Si le corps du défunt est souple, son visage rougeâtre ou ses yeux ouverts (ou mi-clos), il passe pour un vampire potentiel<ref group="A" name="A113"/>. L'identification du vampire est également permise par le repérage de sa tombe. Il existe ainsi un grand nombre de rituels destinés à les identifier : en [[Principauté de Valachie|Valachie]], une méthode pour mettre au jour une tombe de vampire consiste à conduire un jeune enfant vierge monté sur un [[Étalon (cheval)|étalon]] lui aussi vierge, très souvent de couleur [[noir (cheval)|noire]], excepté en Albanie où il est [[cheval blanc (mythologie)|blanc]]<ref group="D">p. 68–69.</ref>. Le cheval est censé marquer un changement d'attitude à l'approche de la tombe<ref name="Strange & Amazing"/>{{,}}<ref name="A115" group="A">p. 115.</ref>. Par ailleurs, des trous apparaissant dans la terre au-dessus d'une tombe sont pris pour des signes de vampirisme<ref group="D">p. 125.</ref>. Les corps suspectés d'être ceux de vampires possèdent une apparence plus saine que prévu, mais ils présentent aussi plus de chair et moins de signes de décomposition<ref group="D">p. 109.</ref>. Un corps non décomposé après quelque temps en terre suffit à faire accuser le mort d'être un vampire, particulièrement pour la [[religion orthodoxe]] où la non-putréfaction est considérée comme un signe d'activité démoniaque, par opposition à la religion catholique qui y voit une intervention divine ou une béatification<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=122-123}}</ref>. De même, un corps nu signifie que le cadavre a dévoré son linge<ref group="A">Un cas de cadavre nu suspecté de vampirisme concerna une femme de Rhezur, en Pologne, en 1572, p. 117.</ref>. Le [[fossoyeur]] est par conséquent l'expert privilégié dans l'identification des vampires<ref group="A">p. 116.</ref>. Dans quelques traditions, quand les tombes soupçonnées ont été ouvertes, les villageois ont souvent décrit le cadavre comme ayant du sang frais d'une victime partout sur son visage<ref group="D">p. 114–115.</ref>. L'une des preuves d'une activité vampirique réside aussi dans la mort inexpliquée de [[bétail]] ou dans l'apparition de lueurs au-dessus de la tombe<ref group="A">L'identification par {{Citation|la lueur semblable à celle d'une lampe mais moins vive}} est recommandée par le capitaine L. de Beloz (Hongrie), p. 115.</ref>. Enfin, on peut reconnaître le vampire par les manifestations qu'il provoque, proches de celles d'un esprit frappeur comme le [[poltergeist]] : chutes d'objets lourds au plafond, objets qui bougent ou [[cauchemar]]s<ref group="B">p. 168-169.</ref>.

=== Facultés ===
{{Encadré
|titre=''Portrait du vampire par [[Abraham Van Helsing]]''
|contenu=Il faut savoir que le ''{{page h'|nosferatu}}'' ne meurt pas, comme l'abeille, une fois qu'il a fait une victime. Au contraire, il n'en devient que plus fort ; et, plus fort, il n'en est que plus dangereux (...) Il se sert de la [[nécromancie]], art qui, comme l'indique l'étymologie du mot, consiste à invoquer les morts pour deviner l'avenir, et tous les morts dont il peut approcher sont à ses ordres (...) Il peut, avec pourtant certaines réserves, apparaître où et quand il veut et sous l'une ou l'autre forme de son choix ; il a même le pouvoir, dans une certaine mesure, de se rendre maître des éléments : la tempête, le brouillard, le tonnerre, et de se faire obéir de créatures inférieures, telles que le rat, le hibou, la chauve-souris, la phalène, le renard et le loup ; il peut se faire grand et se rapetisser et, à certains moments, il disparaît exactement comme s'il n'existait plus<ref>{{harvsp|Stoker|1975|p=396}}</ref>.}}

Selon les mythes, légendes ou auteurs, le vampire dispose de forces ou de faiblesses différentes. Ainsi, dans le roman de [[Bram Stoker]], les facultés de [[Dracula]] sont énumérées de façon précise par l'un des personnages, le docteur [[Abraham Van Helsing]]. Les films dans lesquels a joué [[Bela Lugosi]] ont développé l'idée que les vampires possèdent un pouvoir hypnotique et un don pour la séduction leur permettant, notamment, de séduire efficacement les femmes et de s'approcher plus facilement de leurs proies. Ces créatures pourraient également lire dans les pensées<ref name="LGVAM-TP"/>. Le cinéma a pris de notables libertés par rapport aux modèles littéraires et folkloriques, en particulier concernant la nature et le mode de vie du vampire. Ainsi, par exemple, ceux-ci se voient affublés de canines exagérément grandes et adoptent un comportement sensuel<ref group="E">{{p.|130-131}}.</ref>.

Le vampire de fiction devient plus puissant avec l'âge, ce qui lui offre une plus grande résistance aux lieux saints ou à l'[[eau bénite]] par exemple. Il est très fort et rapide, doté d'une excellente vision nocturne. Il possède souvent la faculté de se changer en [[animal]] (thériomorphie), il peut s'agir d'un animal quelconque, uniquement du [[loup]] ou de la [[chauve-souris]] selon les auteurs, mais aussi de brume<ref name="LGVAM-TP"/>{{,}}<ref group="Note">La brume est indissociable du roman d'horreur, entretient la peur et la dissimulation, et fait figure de lien entre le réel et le rêve ou le monde des morts, rappelle [[Alain Pozzuoli]]</ref>.

== Protection contre le vampire ==
Selon [[Claude Lecouteux]], la protection contre les vampires s'effectue en trois moments différents : quand ils viennent de naître, lors de leur décès ou quelque temps après qu'ils ont rendu l'âme et sont donc devenus les hôtes d'un monde intermédiaire entre la vie et la mort<ref group="A">p. 97.</ref>. Dans ce domaine, les traditions folkloriques se mêlent aux interprétations romanesques...

=== Précautions au décès et à l'inhumation ===
Dans les folklores européens, la protection passe par des précautions lors du décès et de l'inhumation, la plus courante étant la [[décapitation]]<ref name="A105" group="A">p. 105.</ref>. Il est aussi nécessaire de protéger son habitation<ref group="A">p. 107-10.</ref>. Plusieurs pratiques existent pour éviter qu'un mort ne revienne comme vampire, entre autres : enterrer le corps à l'envers, percer la peau de la poitrine (une façon de « dégonfler » le vampire dont le corps a gonflé), ou placer des objets comme une faux ou une [[faucille]] à ses côtés (la tradition impose d'enterrer des objets aiguisés avec le cadavre, afin qu'ils puissent pénétrer dans la peau si celui-ci se met à se transformer en revenant), ou de les placer à proximité de la tombe pour détourner les esprits<ref group="D">p. 50–51.</ref>{{,}}<ref group="D">p. 158.</ref>. Il s'agit d'une [[pratique]] qui rappelle celle des anciens Grecs qui plaçaient une [[Obole (monnaie)|obole]] pour [[Charon (mythologie)|Charon]] dans la bouche, sur la poitrine, dans la main ou aux côtés du défunt<ref>{{en}} Yannis Z. Tzifopoulos, « Ad OF 496 », in ''Tracing Orpheus: Studies of Orphic Fragments'', éd. Walter de Gruyter, 2011, p.232, [https://books.google.be/books?id=D4tDMNaqKfIC&pg=PA232 article en ligne]</ref>. Cette coutume persiste encore au début du {{s-|XXI|e}} à travers la figure du ''[[vrykolakas]]''<ref name="ref_auto_1" />. D'autres méthodes généralement pratiquées en Europe préconisent la coupe des tendons dans les genoux ou le placement de graines de [[pavot]], de [[millet (graminée)|millet]], ou de grains de sable sur le terrain alentour de la tombe d'un vampire présumé, et ce afin d'occuper la créature qui se voit obligée de compter les grains toute la nuit<ref name="D49" group="D">p. 49.</ref>.

La [[décapitation]] est surtout préconisée en Allemagne et dans les pays slaves orientaux. Il s'agit alors ensuite d'enterrer la tête aux côtés du corps, entre ses jambes<ref group="D">p. 43.</ref>, afin d'accélérer le départ de l'[[âme]] et d'éviter ainsi la création d'un revenant. On peut aussi clouer la tête, le corps ou les vêtements du supposé vampire afin d'éviter qu'il ne se lève<ref group="D">p. 157.</ref>. Les [[gitan]]s pensent que transpercer d'acier ou d'aiguilles de fer le cœur du défunt, et placer dans ses yeux, ses oreilles et entre ses doigts, des morceaux de fer (ou d'aubépine) lors de l'enterrement évite qu'il ne devienne un vampire. En 2006, à [[Lazzaretto Nuovo]], île de la [[lagune de Venise]], le corps d'une femme datant du {{s-|XVI|e}} a été découvert avec une brique dans la bouche, acte qui fut interprété par les archéologues comme un rituel destiné à l'empêcher de devenir vampire<ref>{{Article|langue=en|auteur=Ariel David|titre=Italy dig unearths female 'vampire' in Venice|date=13 mars 2009|url=http://www.msnbc.msn.com/id/29681670/|périodique=msnbc.msn.com|consulté le=22 septembre 2010}}.</ref>. D'autres rituels utilisent de l'eau bouillante répandue sur la tombe ou l'incinération du corps. Dans le [[Duché de Saxe]] allemand, un citron était placé dans la bouche du supposé vampire (le {{langue|de|''Nachzehrer''}})<ref group="B">p. 154.</ref>.
{{clr}}

=== Objets et lieux apotropaïques ===
Les folklores évoquent surtout l'utilisation d'objets particuliers : il existe en effet plusieurs objets [[apotropaïque]]s censés repousser les vampires, notamment les fleurs d'[[ail cultivé|ail]] (et non les gousses comme l'a popularisé le cinéma)<ref group="D">p. 63.</ref>, dont l'odeur les indisposerait<ref name="LGVAM-TP"/>. Une branche de [[rosa acicularis|rosier sauvage]], d'[[aubépine]] ou de verveine passent également pour être des protections contre les vampires en Europe<ref name="Didja50"/>, tandis que des branches d'[[aloe vera]] dans le dos ou près de la porte sont utilisées en [[Amérique du Sud]]<ref name="testa">{{harvsp|Jaramillo Londoño|1986}}</ref>. Asperger le sol de [[moutarde (condiment)|moutarde]] les éloigne également<ref name="Didja50">{{Ouvrage|langue=en|auteur=Jenni Mappin|titre=Didjaknow: Truly Amazing & Crazy Facts About... Everything |année=2003 |éditeur=Pancake |lieu=Australia|isbn=0-330-40171-8|passage=50}}.</ref>.

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Fichier:Ail rose.jpg|Ail
Fichier:Rosa_acicularis_1.JPG|[[rosa acicularis|Rosier sauvage]]
Fichier:Crataegus laevigata.jpg|[[Aubépine]]
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Les objets sacrés comme le [[crucifix]], le [[chapelet]] ou l'[[eau bénite]] sont capables de les repousser ou de les blesser<ref name="LGVAM-TP"/>. Les vampires ne pourraient pas marcher sur un sol consacré comme celui des [[Église (édifice)|églises]] ou des temples, ni même traverser l'eau courante<ref>{{harvsp|Burkhardt|1966|p=221}}</ref>. Le [[miroir]], dans lequel le vampire ne peut se refléter si on en croit le romancier [[Bram Stoker]]<ref name="SilverUrsini, p. 25">{{harvsp|Silver|Ursini|1997|p=25}}</ref>, est parfois un moyen de le repousser<ref name="L. Spencer">{{Ouvrage|langue=en|auteur=Lewis Spence|titre=An Encyclopaedia of Occultism |année=1960|éditeur=University Books |lieu=New Hyde Parks|isbn= 978-0-7661-2815-6|passage=262}}.</ref>, mais ce rituel n'est pas universel. Dans la tradition grecque, par exemple, le ''Vrykolakas'' (ou ''Tympanios'') possède un reflet et une ombre{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

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Fichier:Giotto di Bondone 085.jpg|[[Crucifix]]
Fichier:Rosary 2006-01-16.jpg|Chapelet
Fichier:Mirror img 0267.jpg|[[Miroir]]
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Le vampire est censé ne pouvoir entrer pour la première fois dans une habitation sans y avoir été invité par le propriétaire<ref name="L. Spencer"/>. Bien qu'on considère que le vampire est plus actif la nuit, il est rarement considéré comme vulnérable à la lumière du jour, contrairement à la tradition cinématographique<ref name="SilverUrsini, p. 25"/> où il ne supporte pas la lumière du soleil (mais n'est pas tué par elle)<ref name="LGVAM-TP"/>.

Des [[Religion traditionnelle chinoise|récits chinois]] déclarent que si un vampire découvre par hasard un sac de riz, il doit en compter chaque grain. C'est un thème existant également dans des mythes du [[sous-continent indien]] aussi bien que dans les contes sud-américains de sorcières et d'autres esprits malveillants<ref name="testa"/>. Obligé de compter toutes les graines d'un sac renversé devant lui, et de dénouer tous les nœuds qu'il croise, même si le jour arrive, levampire ne peut s'en détourner avant d'avoir fini de les compter, ce qui le rend vulnérable<ref group="Note">Selon le film ''Dracula II : Ascension'' produit par [[Patrick Lussier]] en 2003</ref>.

== Destruction des vampires ==
[[Fichier:Moraine le vampire.jpg|thumb|upright|alt=Lithographie Le Vampire par R. de Morain, pour la couverture du roman de Paul féval|''Le Vampire'', [[lithographie]] par R. de Moraine pour le [[La Vampire (roman)|roman]] de [[Paul Féval]].]]

Les moyens pour détruire les vampires sont nombreux et variés<ref group="D">p. 73.</ref>. La plus ancienne relation de mise à mort d'un vampire, alors appelée « sangsue », apparaît dans la ''Chronique'' de Guillaume de Newbury, au {{s-|XI|e}}<ref group="A">p. 121.</ref>. Le vampire étant un [[mort-vivant]], il est déjà mort et ne peut connaître le repos éternel qu'au moyen de pratiques spéciales, entre autres un pieu dans le cœur, un clou dans la tête, une [[décapitation]] ou une [[crémation]]. La tradition populaire réclamait parfois les quatre à la fois<ref name="LGVAM-TP">{{harvsp|Goens|1993|p=}}</ref>, puis l'enterrement à l'angle d'un carrefour (avec plusieurs variantes). Le corps est parfois démembré, pratique qui est fréquemment évoquée depuis 1593 dans la littérature vampirologique<ref group="A">p. 123.</ref>. En Roumanie, l'exécution d'un vampire est appelée la « grande réparation » et doit se dérouler aux premières lueurs de l'aube : pendant qu'un [[pope]] doit pratiquer un [[exorcisme]], l'officiant doit enfoncer un pieu en plein cœur à fond et d'un seul coup : si les deux procédures ne sont pas coordonnées, le vampire peut ressusciter<ref group="E">p. 59.</ref>. Ce mythe a permis à [[Roman Polanski]], dans son film ''[[Le Bal des vampires]]'' ([[1967 au cinéma|1967]]), de créer le fameux gag du vampire qui, précisément, ressuscite parce qu'étant juif, il n'est pas vulnérable à l'exorcisme chrétien<ref>Jean-Louis Veuillot, « Le Bal des vampires », ''[[Téléciné]] {{numéro|144}}'', fiche {{numéro|489}}, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), {{date||août|1969}}, {{page|9-13}}, {{ISSN|0049-3287}}.</ref>.

Les bois de [[frêne]] sont réputés efficaces pour détruire le vampire en [[Russie]] et dans les [[pays baltes]]. En [[Serbie]], c'est plutôt l'[[aubépine]]<ref name="Vuk59">{{harvsp|Vukanović|1959|p=111–118}}</ref> ou le [[chêne]] en [[Silésie]]<ref>{{Article|langue=de |auteur=Joseph Klapper |titre=Die schlesischen Geschichten von den schädingenden Toten (Les histoires de Silésie concernant les cadavres endommagés)|périodique=Mitteilungen der schlesischen Gesellschaft für Volkskunde |volume=11 |pages=58–93 |année=1909}}.</ref>. Le vampire peut également être terrassé par un coup de [[pilum]] au cœur ou à travers la bouche en Russie et dans le Nord de l'[[Allemagne]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=A. Löwenstimm|titre=Aberglaube und Stafrecht (Croyance et sentences)|passage=99 |année=1897 |lieu=Berlin}}.</ref>, ou dans le ventre dans le Nord-Est de la Serbie<ref>{{Article|langue=de|auteur=Milenko Filipović|année=1962|titre=Die Leichenverbrennung bei den Südslaven|périodique=Wiener völkerkundliche Mitteilungen |volume=10 |pages=61–71}}.</ref>. De manière générale, la mise à mort du vampire est entièrement ritualisée : {{Citation|tuer le vampire est une action juridique, parfois précédée d'un procès où le mort est accusé de troubles et de meurtres}}<ref group="A">Claude Lecouteux rapporte plusieurs cas de cadavres jugés puis mutilés, y compris modernes, le dernier datant de 1912, en Hongrie, p. 128-130.</ref>.

Les œuvres de fiction rapportent d'autres moyens. [[Abraham Van Helsing]] de Stoker affirme : {{citation|Quant au pieu que l'on enfonce dans son cœur, nous savons qu'il lui donne également le repos éternel, repos éternel qu'il connaît de même si on lui coupe la tête. Il ne se reflète pas non plus dans les miroirs et son corps ne fait pas d'ombre<ref>{{harvsp|Stoker|1975|p=398}}</ref>}}. {{référence nécessaire|Dans le premier film s'inspirant du roman, ''[[Nosferatu le vampire]]'', [[Friedrich Wilhelm Murnau|Murnau]] n'indique qu'un seul moyen permettant d'éliminer le vampire : une femme au cœur pur doit faire oublier le lever du jour au comte. C'est de là qu'est née la croyance dans les effets nocifs des rayons du soleil sur les vampires, laquelle sera exploitée dans la plupart des films}}. Dans le film ''[[Abraham Lincoln, chasseur de vampires (film)|Abraham Lincoln, chasseur de vampires]]'', l'argent n'est pas fatal pour les vampires{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

== Liens avec le monde animal ==
[[Fichier:Desmodus.jpg|thumb|left|upright|alt=Une chauve-souris vampire du Pérou|Un [[Vampire commun]] (''Desmodus rotundus'') du [[Pérou]].]]
Un certain nombre d'animaux ont été mis en relation avec les vampires, notamment les [[Desmodontinae|chauves-souris dites vampires]] (trois espèces de la sous-famille des ''Desmodontinae'') qui, après leur découverte au {{s-|XVIII|e}} en [[Amérique du Sud]] par [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]], ont été intégrées au folklore vampirique<ref>{{harvsp|Cohen|1989|p=95–96}}</ref>. Bien qu'aucune espèce de chauve-souris d'Europe ne se nourrisse de sang, elles ont souvent, et depuis longtemps, été associées à la figure du vampire<ref name="Cohen"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Cooper|1992|p=25-26}}</ref>. Cette association, totalement fictive car les chauves-souris sont incapables d'attaquer un être humain<ref name="Cohen"/>, peut s'expliquer par leurs mœurs nocturnes et leurs morsures lorsqu'on les attrape. Le [[comte Dracula]] est ainsi censé se transformer en chauve-souris, motif repris abondamment dans le cinéma d'horreur<ref name="Cohen"/>. La scène de transformation se retrouve chez [[Lon Chaney, Jr.]] en 1943 dans le film ''[[Le Fils de Dracula]]''<ref>{{harvsp|Skal|1996|p=19–21}}</ref>. En Europe, la chauve-souris est, comme d'autres animaux nocturnes, représentée comme une créature du [[Diable]], et une légende des [[Balkans]] rapporte que ces animaux seraient maudits pour avoir mangé l'[[Eucharistie]]<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=110}}</ref>. Dans la tradition héraldique anglaise, la [[chauve-souris]] signifie la « conscience du pouvoir du chaos et des ténèbres »<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Heraldic Meanings|site=American College of Heraldry |consulté le=30 avril 2006|url=http://www.americancollegeofheraldry.org/achsymbols.html}}</ref>. Des chauves-souris furent qualifiées de « vampires » en référence au mythe vampirique puisque le terme apparaît en 1774, soit près de 30 années après la création du mot selon l'{{langue|en|''[[Oxford English Dictionary]]''}}{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

La [[sangsue]]<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=462-463}}</ref>, le [[moustique]], le [[candiru]] (« poisson vampire du Brésil »), les [[lamproie]]s, la [[Adetomyrma|fourmi vampire]] de [[Madagascar]] (''Adetomyrma venatrix'')<ref name="Pozzu22">{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=22}}</ref> et le [[Géospize à bec pointu|pinson vampire]] (''Geospiza difficilis'') se nourrissent de sang. Le ''[[Vampire des abysses|Vampyroteuthis infernalis]]'', surnommé « vampire des abysses », n'est pas nommé ainsi en raison de son régime alimentaire, mais parce que ce [[céphalopode]] possède des organes produisant de la lumière ([[Électroluminescence|photophores]]) sur tout son corps et une membrane de peau relie ses huit [[Bras (céphalopode)|bras]], chacun bordé de rangées d'épines charnues ou pointues, rappelant la cape du vampire<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=Richard Ellis|titre=The Deep Atlantic: Life, Death, and Exploration in the Abyss|sous-titre=Introducing Vampyroteuthis infernalis|lieu=New York|éditeur=Alfred A. Knopf|année=1998|isbn=0-679-43324-4|présentation en ligne=http://www.thecephalopodpage.org/vsfh.php}}, cité in : {{Lien web |langue=en |titre=Introducing Vampyroteuthis infernalis, the vampire squid from Hell |url=http://www.thecephalopodpage.org/vsfh.php |site=thecephalopodpage.org |consulté le=18 octobre 2010}}.</ref>.

En [[Chine]], le [[chat]] peut cacher un vampire dans son pelage. Dans d'autres pays asiatiques et les [[Balkans]], c'est le [[papillon]] qui peut s'avérer être vampire<ref name="Pozzu22"/>. D'après [[Estelle Valls de Gomis]], le loup était chez le peuple ancêtre des Roumains, les [[Dace]]s, un animal [[psychopompe]] chargé du transport des âmes entre le monde des vivants et celui des morts<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=344-345}}</ref>.

== Liens avec le monde végétal ==
Les [[Plante parasite|plantes parasites]] telles que les [[Cuscuta|cuscutes]] sont assimilées à des vampires végétaux. La croyance en des vampires végétaux existe encore chez des gitans musulmans de Kosovo-Metohija qui considèrent que les taches rouges sur les potirons et les melons d'eau sont des marques de sang<ref>{{ouvrage|auteur=Tony Faivre|titre=Les vampires : essai historique, critique et littéraire|éditeur=le Terrain vague|date=1962|passage=103}}</ref>.

== Créatures associées aux vampires ==
Si le [[folklore]] d'Europe orientale et méridionale est le berceau du vampirisme<ref group="A">p. 54.</ref>, des créatures et croyances plus ou moins similaires se retrouvent partout dans le monde, aussi bien en Europe, leur berceau d'origine, qu'en Afrique, en Asie ou dans les Amériques{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

=== En Europe ===
En [[Grèce]], et ce dès l'Antiquité, on nomme les personnes non inhumées en terre, qui se sont suicidées ou qui ont été excommuniées et qui reviennent hanter les vivants, des ''[[vrykolakas]]''<ref group="E">Le mot a été francisé en « broucolaques », p. 41.</ref>. Le terme désigne dès le {{s-|XVI|e}} des créatures proches des vampires, d'autant plus qu'il signifie en langue [[Vieux-slave|slavonne]] (sa langue d'emprunt) « [[loup-garou]] ». Chez les Slaves du Sud, en [[Polésie]] (Ruthénie noire), on parle d'« esprit-amant » (''Dux-ljubovnik'') dans le cas d'un mort qui prend la forme d'un vampire ou d'un serpent volant. En [[Pologne]], le ''Latawiec'' suce le sang des femmes qu'il séduit alors qu'en [[Roumanie]] ce même esprit-amant, le ''Zburator'', agresse les personnes dans leurs lits<ref name="A48" group="A">p. 48.</ref>. Dans le même pays, les ''[[strigoi]]'' sont généralement des cadavres ramenés à la vie à cause d'un animal qui a sauté par-dessus eux, mais ils peuvent être aussi des enfants illégitimes ou des [[Changeling|changelins]] qui naissent avec une queue, ou alors des [[sorcellerie|sorciers]] ayant pactisé avec le [[Diable]]<ref group="A">p. 56.</ref>. Le vampire de la mythologie roumaine est nommé ''Nosferat'' ou ''Nosferatu'' ; il s'agit généralement d'enfants mort-nés issus d'un couple illégitime<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=396}}</ref>. Les ''Dvoeduschniki'' slaves dissimulent leurs âmes sous une pierre et ils ne peuvent mourir tant que celle-ci s'y trouve<ref group="A">p. 57.</ref>. Dans le folklore albanais, le ''Dhampir'' est le fils du ''Karkanxholl'' (ou ''Lugat''). Il s'agit d'un [[Mort-vivant|revenant]] qui peut être soit un animal, soit un humain possédé durant son sommeil<ref>{{Ouvrage|auteur institutionnel=Albanološki institut u Prištini|titre=Gjurmime albanologjike : folklor dhe etnologji|éditeur=Instituti Albanologijik i Prishtinës|année=1986|volume=15|passage=58-148}}.</ref>. Le ''Dhampire'' est une créature mi-humaine et mi-vampire. Le mot « ''Dhampir'' » est associé au folklore des [[Roms]] ou des [[Balkans]], dont les croyances ont été recueillies et décrites par T. P. Vukanović. Dans le reste de la région, des termes serbes tels que ''vampirovic'i'', ''Vampijerović'', ''Vampirić'' (''Lampijerović'' en [[Bosnie-Herzégovine|Bosnie]]), expressions qui signifient littéralement « fils de vampire », sont également utilisées<ref>{{Article|titre=Levkievskaja, E.E. La mythologie slave : problèmes de répartition dialectale (une étude de cas : le vampire)|périodique=Cahiers slaves|numéro=1|date=septembre 1997|lire en ligne=http://www.recherches-slaves.paris4.sorbonne.fr/Cahier1/Levkievskaja.htm}}.</ref>. Il existe de nombreuses autres appellations en Europe et les créatures vampiriques ne se limitent pas à la seule région des Balkans : le folklore germanique mentionne par exemple l'{{langue|de|''Alp''}}, esprit vampire métamorphe se changeant en chien, en porc ou en serpent, alors que le folklore portugais évoque la ''Bruxas'', un esprit à forme d'oiseau qui se nourrit du sang des enfants<ref name="Pozzu22"/>.
{{Article détaillé|vrykolakas|strigoi|dhampire}}

=== En Afrique ===

Plusieurs mythes africains évoquent des créatures qu'on a pu comparer à des vampires. En [[Afrique de l'Ouest]], les [[Ashantis]] racontent qu'il existerait une créature aux dents de métal logeant dans les arbres nommée ''Asanbosam''<ref name="B11" group="B">p. 11.</ref>. La tribu Ewe parle de l’''Adze'', créature maléfique qui peut prendre l'apparence d'une [[Lampyridae|luciole]] et qui chasse les enfants<ref group="D" name="D2"/>. Les Africains de la région à l'ouest du [[Le Cap|Cap]] parlent de l’''Impundulu'', créature qui peut se changer en un [[oiseau]] de large envergure pouvant invoquer la [[foudre]] et le [[tonnerre]]. Enfin, le peuple [[Betsileo]] de [[Madagascar]] raconte que le ''Ramanga'' boit le sang de ses victimes<ref group="B">p. 219.</ref>.

=== En Amérique ===
[[Fichier:MercyBrownGravestone.jpg|thumb|upright|alt=Tombe de Mercy Brown|Tombe de [[Mercy Brown]], vampire supposé.]]

Durant la fin du {{s2-|XVIII|e|XIX|e}}, la croyance dans les vampires a envahi la Nouvelle-Angleterre, particulièrement à [[Rhode Island]] et dans l'Est du [[Connecticut]]. De nombreux documents parlent de familles évoquant des morts transformés en vampires. Les morts par [[tuberculose]] passaient pour revenir hanter les vivants<ref name="Sledzik">{{harvsp|Sledzik|Bellantoni|1994}}</ref>. Le cas de [[Mercy Brown]], adolescente de 19 ans suspectée de vampirisme qui meurt en 1892 à [[Exeter (Rhode Island)|Exeter]] ({{langue|en|Rhode Island}}), est le plus célèbre des États-Unis de cette époque. Son père, assisté d'un médecin, sortit son corps de sa tombe deux mois après son décès, lui retira son cœur et le brûla complètement<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://seacoastnh.com/Places_&_Events/The_Grave_Site/Real_Vampires_in_New_England?/ |titre=Interview with a Real vampire stalker |site=SeacoastNH.com |consulté le=14 juin 2006}}.</ref>.

Hors de ce contexte issu des mythes européens, d'autres légendes ont pu être rapprochées du vampire. Ainsi, la ''Soucouyant'' de l'[[Trinité (île)|île de Trinité]], les ''Tunda'' et ''Patasola'' de [[Colombie]]. Au sud du Chili, un mythe évoque un serpent suçant le sang, le ''[[Peuchen]]''<ref>{{harvsp|Martinez Vilches|1992|p=179}}</ref>. La [[mythologie aztèque]] parle de ''[[Cihuacóatl|Cihuateteo]]'', des esprits de nouveau-nés morts à face de squelette, qui tuent les enfants et ont des relations sexuelles avec les vivants, les conduisant ensuite à la folie<ref name="Strange & Amazing">{{harvsp|Collectif|1988|p=432–433}}</ref>.

Une légende des [[Caraïbes]] et de [[Louisiane]] évoque une créature hybride, le ''[[loogaroo]]'' (terme qui proviendrait du français « [[loup-garou]] »), qui amalgamerait différentes figures monstrueuses, dont celle du vampire<ref group="B">p. 162–63.</ref>.

=== En Asie ===
[[Fichier:Yumoto C Nukekubi.jpg|upright|thumb|left|alt=Un Nukekubi, vampire japonais consistant en une tête volante|Un ''[[Nukekubi]]'', vampire japonais consistant en une tête volante.]]

La croyance en des créatures comparées aux vampires est fortement répandue en [[Asie]], mais aussi en [[Inde]]. Le ''Bhūta'' ou ''Prét'' est ainsi l'âme d'un mort qui erre sur terre et qui attaque les vivants à la manière d'une [[goule]]<ref group="B">p. 23–24.</ref>.

Dans le Nord de l'Inde, le ''[[BrahmarākŞhasa]]'' est un « vampire » dont la tête est entourée d'intestins, et qui suce le sang des victimes. Il existe aussi des figures « vampiriques » au [[Japon]], reprises par le cinéma dès 1950<ref name="B137-138" group="B">p. 137–38.</ref>, comme le {{japonais|''[[Nukekubi]]''|抜首||littéralement « cou qui se détache »}} dont la tête peut se décrocher du corps et voler pour attaquer les vivants<ref>{{harvsp|Lafcadio Hearn|1903}}</ref>.

Les légendes concernant des « vampires » femelles (dont certaines parties du corps peuvent se détacher) existent également aux [[Philippines]], en [[Malaisie]] et en [[Indonésie]]. Aux Philippines elles sont de deux sortes : la tribu [[Tagalog]] parle du ''Mandurugo'' (« suceur de sang ») alors que le peuple [[Visayan]] évoque le ''[[Manananggal]]'' (« qui peut se scinder de lui-même »). Le ''Mandurugo'' est une sorte d'''[[Aswang]]'' qui prend la forme d'une jeune fille séduisante le jour et qui se transforme la nuit venue en une créature sans ombre, avec des ailes et une langue menaçante qui lui sert à sucer le sang des victimes durant leur sommeil. Le ''Manananggal'' peut aussi sucer le sang des [[fœtus]] à travers le ventre de la mère et dévorer les entrailles des personnes malades<ref>{{harvsp|Ramos|1990}}.</ref>. Le ''[[Penanggalan]]'' malaisien est une vieille ou jeune femme qui use de [[Magie (surnaturel)|magie noire]] pour s'approprier ses victimes ; sa tête peut voler et attaquer les femmes enceintes<ref name="B197" group="B">p. 197.</ref>. Les Malaisiens utilisent des charbons pour l'empêcher d'entrer dans les demeures<ref>{{harvsp|Hoyt|1984|p=34}}</ref>.

Le ''[[Leyak]]'' est une créature similaire du folklore de [[Bali]]<ref>{{harvsp|id=Stephen|texte=Stephen, 1999|p=711–737}}</ref>. D'autres figures vampiriques féminines existent : le ''[[Pontianak (folklore)|Kuntilanak]]'' ou ''[[Pontianak (folklore)|Matianak]]'' en Indonésie<ref group="B">p. 208.</ref> et le ''[[Pontianak (folklore)|Pontianak]]'' ou ''[[Pontianak (folklore)|Langsuir]]'' en Malaysie<ref group="B">p. 150.</ref>. Le ''[[Jiangshi (zombi chinois)|Jiangshi]]'' ({{chinois|t=僵屍/殭屍|s=僵尸|p=jiāngshī|l=corps raide}}) est la figure du vampire chinois. Il attaque les vivants pour leur voler leur énergie vitale, le [[qi (spiritualité)|qi]]. Il s'agit de l'âme d'un humain (魄, ''pò'') qui n'est pas parvenue à quitter son corps mort<ref>{{harvsp|Suckling|2006|p=31}}</ref>. Toutefois, la comparaison avec le vampire n'est pas évidente, car le ''Jiang shi'' n'a pas de pensées propres<ref>{{harvsp|天賜 劉|2008|p=196}}</ref>.
{{Article détaillé|Jiangshi (zombi chinois)|Nukekubi|Pontianak (folklore)}}

== Histoire du « vampire » ==
Si la figure du « buveur de sang » est commune à de nombreuses cultures<ref>{{harvsp|McNally|Florescu|1994|p=117}}</ref>, le terme vient des [[langues slaves]] tandis que le concept précis de « vampire », fixant les traditions orales par écrit, est récent, car le mythe n'est réellement connu et propagé que depuis le {{s-|XVIII|e}} en Europe centrale et occidentale<ref>{{harvsp|Silver|Ursini|1997|p=22–23}}</ref>. Dans la majorité des cas, les « vampires » sont des revenants et des êtres maléfiques : soit des suicidés (qui, dans la tradition chrétienne, sont condamnés à errer dans les [[limbes]]<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P66.HTM Catéchisme de L'Église Catholique §1857]</ref>), soit résultant d'une possession du cadavre par un esprit malveillant. Plusieurs théories modernes font des phénomènes d'[[hystérie collective]], d'enterrements prématurés ou de l'ignorance du processus de [[décomposition]] des cadavres, des causes pouvant expliquer la croyance dans le vampirisme, ainsi que les exécutions de vampires supposés<ref name="Cohen">{{harvsp|Cohen|1989|p=271–274}}</ref>. Auparavant, on attribuait de tels phénomènes aux démons ou aux esprits, mais aussi au [[Diable]]<ref group="E">p. 24–25.</ref>.

=== Mythe du vampire et premières religions ===
La consommation de sang est souvent associée aux anciennes divinités. Ainsi, en [[Inde]] l'histoire des ''[[vetala]]s'', sortes de goules résidant dans des corps, a été compilée dans le texte sacré du ''Baital Pachisi''<ref group="Note">Vetâlapanchavimshatika, voir [[Les Contes du vampire]].</ref> alors que le ''[[Kathasaritsagara]]'' raconte comment le roi [[Vikramâditya]] en a chassé et capturé une<ref>{{harvsp|Burton|1893}}</ref>{{,}}<ref>Somadeva, ''Contes du vampire'', traduit du sanskrit par Louis Renou, Connaissance de l'Orient, Gallimard-Unesco, Paris, 1985</ref>. Le ''[[Pishacha]]''<ref group="B">p. 200.</ref>, esprit d'une personne mauvaise revenant hanter les vivants, possède certains attributs du vampire moderne. La déesse indienne [[Kâlî]] était supposée se nourrir de sang, entre autres celui du sacrifice<ref group="B">p. 140–141.</ref>{{,}}<ref name="Pozzu527">{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=527}}</ref>, ainsi que, dans l'[[Égypte antique]], la déesse [[Sekhmet]]<ref name="E14" group="E">p. 14.</ref>. La [[empire perse|civilisation perse]] est l'une des premières à évoquer le mythe de créatures buveuses de sang : il existe en effet des représentations de ces créatures sur des tessons de poterie<ref group="E" name="E14"/>.

=== Antiquité gréco-romaine ===
[[Fichier:Lamiamyth.jpg|thumb|upright=0.8|[[Lamia (mythologie)|Lamia]] vue par [[Herbert Draper]] (1909).]]
Dans la [[Grèce antique|Grèce]] et la [[Rome antique]]s, les légendes et mythes parlaient d'« {{langue|la|''[[Empousa|empusa]]''}} »<ref name="Graves/empusa">{{harvsp|id=Graves|texte=Graves, 1990|p=189–90, chapitre « Empusa »}}</ref>, « [[lamia (mythologie)|lamia]] »<ref name="Graves/lamie">{{harvsp|id=Graves|texte=Graves, 1990|p=205–206, chapitre « Lamia »}}</ref> ou « [[stryge]] ». Avec le temps, les deux premiers termes finirent par s'appliquer à des démons et esprits. L’''empusa'' était la fille de la déesse [[Hécate]] et passait pour sucer le sang des personnes endormies<ref name="Graves/empusa" />, alors que le lamia s'attaquait uniquement aux enfants dans leur sommeil, à la manière des ''gelloudes'' (ou ''gello'')<ref name="Graves/lamie" />. Les stryges s'attaquaient également aux enfants et ressemblaient à des créatures mi-homme mi-oiseau avides de sang<ref>{{harvsp|Grant Oliphant|1913|p=133–149}}</ref>.

Plusieurs femmes de la [[mythologie grecque]] partagent des caractéristiques vampiriques, telles [[Circé]] qui prépare des philtres à base de sang humain, et [[Médée]] un philtre rajeunissant à partir du même ingrédient<ref name="Pozzu527"/>. En effet, en Grèce antique, les « ombres » et spectres du royaume d'[[Hadès]] sont friands du [[religion grecque (culte)|sang des victimes]], pratique qu'évoque l'aède [[Homère]] dans son ''[[l'Odyssée|Odyssée]]''<ref>[[Homère]], ''[[L'Odyssée|Odyssée]]'', chant X, 520-540, « [[Circé]] ».</ref>. Les Grecs craignaient l’errance de leur âme sur Terre s’ils n’étaient pas enterrés par leur famille ou leurs amis, car le repos définitif était permis par l’incinération seule, ce qui explique en partie le conflit concernant la sépulture refusée par [[Créon (Thèbes)|Créon]] au cadavre de son neveu [[Polynice]] narré dans l’''[[Antigone (Sophocle)|Antigone]]'' de [[Sophocle]]. Les philosophes [[Aristée]], [[Platon]] et [[Démocrite]] soutenaient que l'âme peut demeurer auprès des morts privés de sépulture. Les âmes malheureuses et errantes se laissent alors attirer par l'odeur du sang selon [[Porphyre de Tyr]]<ref>[[Porphyre de Tyr]], ''Des Sacrifices'', ch. II « Du vrai culte ».</ref>. Les devins se servaient alors de ces âmes pour deviner les secrets et les trésors. Ayant connaissance de leur présence, les hommes cherchèrent des moyens pour les apaiser ou les contrer. En [[Crète]], selon [[Pausanias le Périégète]], on enfonçait dans la tête de certains morts un clou. Le poète latin [[Ovide]] aussi parlera des vampires. Le poète grec [[Théocrite]] évoque quant à lui les ''[[empousa|empuses]]'', spectres multiformes de la nuit pouvant se muer en monstres innommables ou en créatures de rêve, aussi appelées « démons de midi ». En l'an 217 de notre ère, [[Philostrate d'Athènes]] parle d'une ''empuse'' que démasque Apollonios de Thyane alors qu'elle a presque circonvenu Ménippe<ref group="A">p. 68.</ref>.

Dans l'[[Empire romain]], le {{langue|la|''Jus Pontificum''}} – le droit qui réglemente le culte et la religion – prescrit que les corps ne doivent pas être laissés sans sépulture. Les tombes devaient être protégées contre les voleurs, profanateurs et ennemis, qu'ils soient naturels ou surnaturels. Les violations étaient considérées comme sacrilèges et punies de mort. [[Lamia (mythologie)|Lamia]], une [[goule]] nécrophage, reine des [[succube]]s dévorant les fœtus et effrayant les enfants la nuit<ref>[[Horace]], ''Art poétique'', 340</ref>, est parfois présentée comme l'équivalent du vampire romain. De Lamia viennent les [[lamia (mythologie)|lamies]], plus nécrophages que vampires, à la fois lascives, ondoyantes, serpentines, avides de stupre et de mort, aux pieds de cheval et aux yeux de dragon. Elles attiraient les hommes pour les dévorer et peuvent s'apparenter aux succubes qui se nourrissent de l'énergie vitale des hommes. Pour Patrice Lajoye, il est erroné de rattacher les lamies aux vampires pour la simple raison qu'elles ne partagent pas leur caractéristique principale, le fait d'être un mort-vivant<ref name="Lajoye2010">Patrice Lajoye, [https://www.academia.edu/19413182/Arch%C3%A9ologie_et_histoire_du_vampire Archéologie et histoire du vampire], ''Bifrost'', n° 60, 2010, p.118-122</ref>. Les [[stryge]]s, démons femelles ailées et munies de serres, et les [[onoscèle]]s, démons aux pieds d'ânes qui s'attaquaient aux voyageurs égarés, partagent des caractéristiques similaires.

=== Du Moyen Âge à la Renaissance ===
[[Fichier:Grossfuerstentum Siebenbuergen 1857.JPG|vignette|gauche|Carte [[Empire d'Autriche|autrichienne]] de la [[Principauté de Transylvanie|Transylvanie]], contemporaine de [[Bram Stoker]] qui cite les noms de lieux conformément à cette carte.]]

==== Europe orientale ====

En [[Europe de l'Est]], la [[mythologie slave]] a disparu avec la [[christianisation]], mais a laissé dans les croyances populaires de nombreux mythes concernant des démons (''navyï'') et des esprits pouvant interagir avec les vivants, tels le ''[[Domovoï]]'', la ''[[Rusalka]]'', la ''[[Vila (mythologie)|Vila]]'', la ''[[Kikimora (mythologie)|Kikimora]]'', la ''[[Poludnitsa]]'' ou le ''[[Vodianoï]]'' pouvant apparaître sous des formes variées et provoquer toutes sortes de phénomènes, comme aspirer le sang et l'énergie vitale des vivants<ref name="Perkow23">{{harvsp|Perkowski|1976|p=23}}</ref>.

Dans la ''[[Chronique des temps passés]]'' de 1092, l'auteur (censément un moine nommé Nestor) signale une épidémie qui eut lieu à [[Polotsk]] (ville de la [[Rus' de Kiev|Russie kiévienne]]) en 1047 et aurait été provoquée par des morts malfaisants qui de nuit « galopaient dans les rues sur des chevaux invisibles et tuaient les habitants »<ref name="A69" group="A">p. 69.</ref>. On ne voyait de ces chevaux que les traces de leurs sabots au matin, mais tous ceux qui sortaient de nuit dans la ville étaient tués<ref>[[Boris Rybakov]], ''Le Paganisme des anciens Slaves'', P.U.F. 1995, p.35</ref>{{,}}<ref>[[Dmitry Konstantinovitch Zelenine|D. K. Zelenine]], ''Essai de mythologie slave: Les Morts de mort non naturelle et les roussalki'' {{Langue|ru|texte=Д.К. Зеленин,''Очерки русской мифологии: Умершие неестественной смертью и русалки''}} Petrograd, 1916, réédition 1995</ref>.

Selon ces croyances slaves, après la mort, l'âme persiste et peut évoluer sur la terre pendant 40 jours avant de rejoindre l'[[au-delà]]<ref name="Perkow23"/>. Pour cette raison, les [[Slaves]] doivent laisser ouverte une fenêtre ou une porte après un décès afin de laisser l'âme sortir librement. Toutefois si les rituels ne sont pas respectés, elle est supposée avoir le pouvoir de réintégrer le corps ou de blesser les vivants. Des rites d'enterrement précis permettent d'éviter cette réintégration corporelle. Certaines morts violentes posent problème. De même, la mort d'un enfant non-[[baptême|baptisé]], un décès subit, ou celui d'un pécheur non-[[Contrition|contrit]] (comme un sorcier ou un meurtrier) sont autant de cas où l'âme refuse de se détacher du corps. Il existe aussi une croyance selon laquelle un corps peut être possédé par une autre âme en peine, cherchant à se venger des vivants<ref>{{harvsp|Perkowski|1976|p=21-25}}</ref>. De toutes ces superstitions dérive le concept de « vampire », manifestation d'une [[âme en peine]] possédant un corps en décomposition (le sien ou d'une autre personne). Le « vampire » passe pour vouloir se venger des vivants en leur subtilisant leur sang et leur [[énergie vitale]]<ref group="B" name="B197"/>.

Pour devenir vampire, il suffit d'avoir mené une mauvaise vie. L'action principale du vampire sera de détruire la communauté villageoise dont il est issu<ref name="Lajoye2010"/>.

==== Le corpus vampirique ====
[[Fichier:Bran 6.JPG|thumb|upright=1.2|alt=Le château de Bran qui est souvent, à tort, associé au comte Dracula|Le [[château de Bran]] qui est souvent, à tort, associé au comte [[Dracula]].]]
Dans l'Antiquité, les revenants étaient considérés comme des démons, mais c'est au {{s-|XII|e}}, en [[Angleterre]], que les vampires obsédaient à tel point les populations, que les malheureux accusés d'en être étaient brûlés pour calmer l'angoisse populaire. Plus tard, au {{s-|XVIII|e}}, Jean-Christophe Herenberg, dans ''Pensées philosophiques et chrétiennes sur les vampires'', cite précisément deux cas en 1337 et 1347 dans lesquels les présumés coupables de vampirisme furent empalés et brûlés{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

De même, au {{s-|XV|e}}, les épidémies de [[peste]] provoquent dans la population européenne une frénésie anti-vampire<ref group="E">p. 24-26.</ref>. En [[Moravie]], l'évêque d'Olmütz, devant la multiplication des plaintes des villageois de la région, met sur pied des commissions d'enquêtes. Le premier cas de vampirisme attaché à un nom et étudié un tant soit peu est celui de [[Mihály Kaszperek|Michael Caspareck]] en 1718. Son cas fit l'objet d'une enquête officielle en [[Hongrie]]<ref>{{Lien web|url=http://www.zetetique.fr/index.php/dossiers/100-zetetique-vampire|titre=De l’art de mâcher son linceul : enquête sur le vampire masticateur|auteur=Richard Monvoisin|mois=mars |année= 2010|éditeur=Observatoire Zététique|consulté le= 27 septembre 2010}}</ref>. Très peu de données ont cependant pu parvenir jusqu'à nous, en dépit de quelques textes comme le témoignage scandinave de [[Saxo Grammaticus]] qui évoque, dans ''Gesta Danorum'' et dans la ''Saga d'Egil et d'Asmund le Tueur de Berserkir'' (début du {{s-|XIII|e}}), des morts affamés attaquant les vivants, qui ripostent en ouvrant leurs tombes, en leur coupant la tête et en les éventrant à l'aide d'un pieu<ref group="A">Il existait une loi scandinave qui fixait les règles de l'« enterrement sous le pieu » (ou ''staursetja lik''), p. 70.</ref>. L'Europe occidentale connaît également des cas de vampirisme, mais de façon plus sporadique qu'en Moldavie ou en Bulgarie. Enfin, en 1484 le pape [[Innocent VIII]], par la [[Bulle pontificale|bulle]] ''Summis desiderantes affectibus'' reconnaît officiellement les morts-vivants et la [[démonologie]]<ref>{{Ouvrage|titre=L'imaginaire démoniaque en France (1550 - 1650)|volume=341|auteur=Marianne Closson|éditeur=Librairie Droz|année=2000|isbn=978-2-600-00432-9|passage=16}}.</ref>. La [[Réforme protestante]], Luther en tête, parle de {{langue|de|''Nachzehrer''}}, des « prédateurs » (ou « parasites » en allemand) qui sont d'anciens morts revenus à la vie<ref group="E">p. 32.</ref>.

La [[Moyen Âge|période médiévale]] est également riche en témoignages concernant les ''manducator'', c'est-à-dire les mâcheurs, des revenants connus pour dévorer le linge enterré à leurs côtés et pour faire un bruit de mastication inquiétant. Le corpus les concernant est immense, s'étalant du {{s mini-|XV|e}} au {{s-|XIX|e}}<ref group="A">p. 78.</ref>. Selon [[Claude Lecouteux]], ce type de revenant a fourni le fondement principal du mythe du vampire tel qu'il existe au {{s-|XXI|e}}. Il semble aussi que ce phénomène soit presque toujours lié à une épidémie de [[peste]]<ref group="A">Claude Lecouteux évoque la ''Chronique de Bohême'' d'Hajek de Libotschan vers 1370 qui parle d'un cas de mâcheur sévissant dans le village polonais de Klodzki, pendant les ravages de la [[peste]], p. 79.</ref>. Ces figures folkloriques ont même provoqué une interrogation théologique, de la part de [[Martin Luther|Luther]] notamment qui, dans ses ''Propos de table'', les considèrent comme des illusions diaboliques qu'il faut exorciser<ref group="A">p. 80-81.</ref>. Le père jésuite Gabriel Rzaczynski en atteste la croyance en Pologne dans les années 1710-1720, le religieux s'inquiétant de l'accroissement de ces figures maléfiques, qu'il nomme les ''Uriels{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}''.

==== Vlad Tepes Dracul, « l'empaleur » ====
[[Fichier:Broimp.jpg|thumb|left|alt=Représentation tirée des chroniques de Brodoc, et montrant Vlad Ţepeş dînant devant des exécutions par empalement|Représentation tirée des chroniques de Brodoc, et montrant [[Vlad Ţepeş]] dînant devant des exécutions par empalement.]]
[[Vlad III l'Empaleur|Vlad III Basarab]] était, historiquement, un [[Liste des souverains de Valachie|prince chrétien orthodoxe]] dont le père, [[Vlad II le Dragon]], était membre de l'[[Ordre du dragon]] d'où le nom de Draco ; la famille régna sur la [[Principauté de Valachie]] et n'eut aucun château en [[Principauté de Transylvanie|Transylvanie]]<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=580-584}}</ref>. Vlad III dit « ''Ţepeş'' » (« l'Empaleur » en roumain) ou encore « Drăculea » (Le latin {{langue|la|''draco''}} a donné ''drac'' en roumain, désignant à la fois le [[Dragon (mythologie)|dragon]] et le [[diable]]<ref group="E">p. 27.</ref>) est désormais fortement associé au mythe du vampire en raison de l'amalgame devenu commun entre cette personnalité historique du {{s-|XV|e}} et [[Dracula (personnage)|le personnage littéraire]] de [[Bram Stoker]]<ref>''In Search of Dracula'' (1974) de Radu R. Florescu and Raymond T. McNally, deux universitaires de Boston et {{Ouvrage|prénom1=Raymond T.|nom1=McNally|prénom2=Raymond T.|nom2=McNally|prénom3=Radu|nom3=Florescu|titre=The complete Dracula|éditeur=Copley Pub. Group|date=1992|isbn=0-87411-595-7|isbn2=978-0-87411-595-6|oclc=26396945|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/26396945|consulté le=2023-02-03}}.</ref>.

La source de la légende ayant inspiré Bram Stoker est une propagande lancée à l'époque contre le prince Vlad III, qui n'était pas plus sanguinaire que ses détracteurs contemporains, mais s'était permis de transgresser l'[[immunité diplomatique]] d'un ambassadeur [[Empire ottoman|turc]], Hamza Bey, et de son secrétaire le [[phanariote]] Thomas Catavolinos, en les faisant empaler pour avoir tenté de l'empoisonner<ref>[[Denis Buican]] : ''Les Métamorphoses de Dracula'', Bucarest, Scripta, 1996 ; {{Ouvrage|langue=ro|auteur1=Neagu Djuvara|lien auteur1=Neagu Djuvara|illustrateur=Radu Oltean|titre=De la Vlad Țepeș la Dracula vampirul|lieu=București|éditeur=Humanitas|collection=Istorie & legendă|année=2003|isbn=978-973-50-0438-5|isbn2=978-9-735-00582-5}}, et Marinella Lörinczi : ''Transylvania and the Balkans as Multiethnic regions in the Works of Bram Stoker'' in : « Europaea », Univ. of [[Cagliari]], 1996, II-1 {{ISSN|1124-5425}}, pp. 121-137.</ref>. Cet acte fit grand scandale dont il nous reste des écrits largement exagérés mais tout aussi largement diffusés grâce à l'invention de l'[[imprimerie]] par [[Johannes Gutenberg]]. C'est ce qui fit entrer Vlad III Basarab dans l'histoire : il aurait entre autres fait empaler pas moins de {{unité|20000|soldats}} turcs et dîné de chair humaine dans cet horrible charnier. Il reste connu dans l'imaginaire collectif sous le nom de Vlad L'Empaleur, et à sa mort, aurait été décapité afin que sa tête soit envoyée au sultan de l'empire Ottoman, [[Mehmed II]], qui voulait sa mort<ref>{{Lien web|auteur1=Juan José Sánchez Arreseigor|titre=Le vrai Dracula, plus sanguinaire que la légende|url=https://www.nationalgeographic.fr/histoire/le-vrai-dracula-plus-sanguinaire-que-la-legende|site=NationalGeographic}}</ref>.

Le patronyme « Drăculea » de ce prince de [[Principauté de Valachie|Valachie]] a été repris dans le roman de fiction ''[[Dracula]]'' de [[Bram Stoker]], dépeignant un vampire en [[Transylvanie (région)|Transylvanie]] et au [[Royaume-Uni]] au {{s-|XIX|e}}, qui n'est pas un prince mais un [[comte]]. Les nombreuses reprises littéraires et cinématographiques ont fini par faire du [[comte Dracula]] un personnage de la culture populaire mondiale.

==== Élisabeth Báthory, « la comtesse sanglante » ====
[[Fichier:Condesa Elizabeth Bathory, Carmilla.jpg|thumb|alt=Portrait d'Élisabeth Báthory|Portrait d'[[Élisabeth Báthory]].]]
Au {{s-|XVI|e}}, la [[comte]]sse [[Élisabeth Báthory]] (ou Erzsébet) a également inspiré les légendes de vampires. Cette [[Noblesse hongroise|aristocrate hongroise]] qui a vécu aux {{s2-|XVI|e|XVII|e}} aurait torturé et tué un nombre incertain de jeunes filles. Des [[Élisabeth Báthory#Folklore et culture populaire|légendes]] prétendent qu'elle les tuait dans le but de se baigner dans leur sang afin de rester éternellement jeune<ref>{{harvsp|Hoyt|1984|p=68–71}}</ref>. Toutefois, ces rumeurs ont été largement écartées par les historiens modernes, mais elles subsistent dans les croyances populaires selon le professeur [[Littérature anglaise|angliciste]] [[Jean Marigny]]<ref group="E">p. 34.</ref>.

De surcroît, les essayistes Elizabeth Miller<ref>{{ouvrage|langue=en|prénom1=Elizabeth|nom1=Miller|titre=Dracula|sous-titre=Sense and Nonsense|éditeur=Desert Island Books Limited|lieu=Essex|année première édition=2000|mois=janvier|année=2006|pages totales=208}}.</ref> et [[Michel Meurger]] relèvent la crédulité de certains universitaires exégètes de ''Dracula'' (tels Raymond T. Mc Nally, Radu Florescu et Jean Marigny lui-même) face aux inventions romanesques de l'ouvrage de l'écrivaine [[Surréalisme|surréaliste]] [[Valentine Penrose]], ''[[La Comtesse sanglante]]'' (Paris, Mercure de France, 1962), {{Citation|biographie frelatée et véritable roman noir [qui] accumule les motifs gothiques : bains de sang, machines à assassiner [dont une fictive [[vierge de fer]]]<ref>{{Article |langue=fr|auteur1=[[Michel Meurger]]|titre=La Vierge de fer|sous-titre= une machine problématique à travers l'Histoire, la littérature, le cinéma et la bande dessinée|périodique=Le Visage vert|éditeur= Joëlle Losfeld|numéro= 11|mois=octobre|année= 2001|pages=59}}.</ref>, tortures raffinées. L'histoire, prise en otage, devient le simple décor d'une mise en scène des fantaisies [[Donatien Alphonse François de Sade|sadiennes]] de Valentine Penrose.}}<ref>{{Article |langue=fr|auteur1=[[Michel Meurger]]|titre=Compte rendu de l'étude d'Elizabeth Miller, ''Dracula : Sense and Nonsense'', 2000|périodique=Le Visage Vert|numéro=10|lieu=Paris|éditeur=Joëlle Losfeld|collection=Le Visage vert (revue)|mois=avril|année=2001|pages=148-149|isbn= 2-84412-085-7|présentation en ligne={{NooSFere édition|id=2146568923|texte=présentation en ligne}}}}).</ref> Ainsi, Jean Marigny évoque-t-il les {{Citation|bains de sang}} censément pris par Élisabeth Báthory<ref group="E">p. 34-35.</ref> bien que les interrogatoires du procès de la comtesse hongroise en 1611 ne les mentionnent pas. {{Citation|L'assertion n'apparaît qu'au {{s-|XVIII|e}}, peut-être en relation avec la vogue du vampirisme}}, précise Michel Meurger<ref>{{Article |langue=fr|auteur1=[[Michel Meurger]]|titre=Compte rendu de l'étude d'Elizabeth Miller, ''Dracula : Sense and Nonsense'', 2000|périodique=Le Visage Vert|numéro=10|lieu=Paris|éditeur=Joëlle Losfeld|collection=Le Visage vert (revue)|mois=avril|année=2001|pages=149, {{n.}}6|isbn= 2-84412-085-7|présentation en ligne={{NooSFere édition|id=2146568923|texte=présentation en ligne}}}}).</ref>.

D'après le vampirologue Jacques Sirgent, de telles rumeurs auraient été propagées afin de lutter contre le pouvoir féminin<ref>{{harvsp|Sirgent|2010|p=introduction}}</ref>. Bien qu'elle ne présente aucun signe caractéristique des vampires (elle ne boit pas le sang), elle reste pour beaucoup{{qui}} l'incarnation du côté aristocratique du vampire, à l'inverse des autres témoignages qui, plus tard, porteront sur des paysans{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

==== Premiers cas célèbres ====
La simultanéité entre l'émergence du vampirisme et la fin de la [[chasse aux sorcières]] suggère que les vampires prennent le rôle de boucs émissaires de ces dernières à la fin du {{s-|XVII|e}}<ref>{{ouvrage|auteur=[[Jacob Rogozinski]]|titre=Ils m'ont haï sans raison. De la chasse aux sorcières à la Terreur|éditeur=Éditions du Cerf|date=2015|passage=47}}.</ref>. Le phénomène du vampirisme prend, dans la première moitié du {{s-|XVIII|e}}, une ampleur considérable, avec deux cas parmi les plus célèbres : ceux de [[Peter Plogojowitz]] et d'[[Arnold Paole|Arnold Kol Paole]], en [[Serbie]]. Le contexte social est déjà dominé par la peur du vampire. En effet, lors de l'épidémie de peste qui ravage la Prusse orientale, en 1710, les autorités mènent systématiquement des enquêtes sur les cas de vampirisme signalés, n'hésitant pas à ouvrir les tombes<ref group="E">p. 46.</ref>. Le mot « vampire » (orthographié « ''vanpir'' ») apparaît ainsi pour la première fois en 1725, lorsqu'un rapport présente l'exhumation du récemment mort [[Peter Plogojowitz]], un paysan serbe, cas qualifié par la suite de « vampire historique<ref group="E">Le manuscrit du rapport a été retrouvé par Antoine Faivre, p. 46.</ref> ». Plogojowitz est mort à l'âge de 62 ans, mais il serait revenu hanter son fils pour avoir de la nourriture. Après que son fils a refusé de lui en donner, il est retrouvé mort le jour suivant ; d'autres morts suspectes conduisent à accuser l'esprit de Plogojowitz<ref name="Barber5-9" group="D"/>. Ce cas est connu par un article daté du 31 juillet 1725, et repris par [[Michael Ranft]] dans son traité ''La Mastication des morts dans leurs tombeaux'' (''[[De masticatione mortuorum in tumulis]]'', 1728). Le revenant y est complètement, et pour la première fois, assimilé à un vampire, puisque Ranft utilise le terme slave de « ''vampyri'' »<ref group="A">p. 72-73.</ref>, terme qui sera repris dans toute l'Europe.

Le cas d'[[Arnold Paole]], soldat et paysan autrichien mort en 1726, est également bien documenté. Il aurait été attaqué par un vampire et est mort en faisant les foins. Après sa mort, des proches meurent dans les environs, morts attribuées à l'esprit de Paole<ref name="Barber15-21" group="D">p. 15-21.</ref>. Il passe pour être à l'origine de deux épidémies de « vampirisme » dont la seconde, en janvier 1731, a fait l'objet d'un rapport circonstancié par le médecin militaire Johann Flückinger, généralement connu sous le titre de ''[[Visum et Repertum]]''<ref group="E">p. 47.</ref>. Ce rapport est abondamment discuté, en particulier par l'[[Charles VI du Saint-Empire|empereur d'Autriche Charles VI]] qui suit l'affaire. Il a aussi été traduit par [[Dom Calmet|Antoine Calmet]], et a fait probablement couler encore plus d'encre que le cas Plogojowitz (pour les Serbes)<ref group="A" name="A48"/>.

=== Développement des récits de vampire aux {{s2-|XVII|e|XVIII|e}} ===
Les contes de vampires apparaissent très tôt, mais trouveront leur apogée lors des {{s2-|XVII|e|XVIII|e}}, où les récits de vampires se font plus nombreux. En dépit du rationalisme naissant lors du [[siècle des Lumières]], la croyance en les vampires, telle une épidémie, se répand dans tous les domaines<ref group="B" name="B11"/>. Cependant de nombreux cas officiels ou prétendus réels, ont alimenté le mythe. La plupart des mythes concernant le vampire sont apparus au [[Moyen Âge]]. Au {{s-|XII|e}} les historiens anglais [[Walter Map]] et [[William de Newburgh]] ont compilé des témoignages concernant les revenants<ref name="Cohen"/>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Paul Halsall|titre=Livre 5, Chapitre 22–24 du Historia rerum Anglicarum de William de Newburgh|site=Fordham University|année=2000|consulté le=16 octobre 2007|url=http://www.fordham.edu/halsall/basis/williamofnewburgh-five.html}}.</ref> ; d'autres les ont suivis<ref>{{harvsp|Jones|2002|p=121}}.</ref>. Il s'agit d'histoires similaires à celles qui traverseront l'Europe aux {{s2-|XVII|e|XVIII|e}} et qui seront embellies{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

En France cet engouement pour le phénomène atteint quant à lui son apogée au {{s-|XVIII|e}}, [[siècle des Lumières]] et du rationalisme voyant le triomphe d'un esprit beaucoup plus cartésien, c'est dans ce contexte que les croyances sur les vampires vont s'accroitre. Néanmoins de vives critiques de la part des érudits viendront vite prendre le contrepied de ces superstitions, si bien qu'une multitude de savants, philosophes et même d'hommes d'Église incitèrent la population à revenir à la raison et condamnèrent à travers de nombreux textes la manifestation de ce mythe en France. En 1764, dans l'article "Vampires" de son [[Dictionnaire philosophique]], [[Voltaire]] condamna avec un humour caustique cette superstition. Il déclara que la croyance aux vampires est un anachronisme et une aberration dans un siècle truffé de savants, il affirmera par la suite avec humour qu'il "existait bel et bien des hommes d'affaires qui sucèrent en plein jour le sang du peuple, mais ils n'étaient point morts, quoique corrompus"<ref>Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1764</ref>.
Gerard Van Swieten dans son Rapport médical sur les vampires en 1755, dira que cette croyance amène les populations à ne plus respecter ses morts et à violer l'asile des tombes<ref group="E">{{p.|107}}.</ref>.

==== Peur des vampires à travers l'Europe ====
L'un des plus anciens témoignages concernant les vampires provient d'[[Istrie]], dans l'actuelle [[Croatie]], en 1672<ref>{{harvsp|Klinger|2008|p=570}}</ref>. Un supposé vampire, [[Jure Grando]], habitant du village de Khring près de [[Tinjan]], a causé la panique<ref>{{harvsp|Pile|2005|p=570}}</ref>. Jure est décédé en 1656, toutefois les habitants pensent qu'il revient sucer le sang et agresser sexuellement sa veuve. Le chef du village a ordonné de percer le cœur du cadavre à l'aide d'un pieu, mais les phénomènes ont persisté et le cadavre a été décapité avec de meilleurs résultats<ref>{{harvsp|Caron|2001|p=598}}</ref>. Le {{s-|XVIII|e}} est marqué par une chasse aux vampires dans toute l'Europe. Les rois et les ducs ont ordonné des traques pour identifier et tuer les supposés vampires<ref name="Barber5-9" group="D">p. 5-9.</ref>. En dépit des Lumières, la croyance dans les vampires s'accentue, confinant parfois à des hystéries de masse à travers toute l'Europe<ref name="Cohen"/>. La panique principale débute dans la Russie de l'Est en 1721, par une éruption d'attaques de vampires présumés. Une autre panique collective touche la [[Saint-Empire romain germanique|monarchie des Habsbourg autrichienne]] de 1725 à 1734, puis s'étend à d'autres pays{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

Enfin, une autre légende serbe concerne [[Sava Savanović]] supposé hanter un moulin à eau et sucer le sang des [[meunier (profession)|meuniers]]. L'écrivain serbe [[Milovan Glišić]] en fait un roman fantastique, repris ensuite en 1973 dans le film d'horreur ''Leptirica''. Ces derniers incidents sont bien documentés, y compris par les autorités locales, et les récits des événements sont souvent publiés à travers l'Europe<ref name="Barber15-21" group="D"/>.

==== Traités de vampirologie ====
[[Fichier:Tractat von dem Kauen und Schmatzen der Todten in Gräbern 002.jpg|thumb|upright|alt=Première page du ''Tractat von dem Kauen und Schmatzen der Todten in Gräbern'' (1734), ouvrage de vampirologie de Michael Ranft|La première page du ''Tractat von dem Kauen und Schmatzen der Todten in Gräbern'' (1734), ouvrage de vampirologie de [[Michael Ranft]].]]
[[Fichier:Dom Augustin Calmet.jpeg|thumb|left|{{centrer|[[Dom Calmet]].}}]]
Dès 1679, Philippe Rohr consacre une dissertation aux morts qui mâchent leurs linceuls dans leurs tombes, sujet repris par la suite par Otto en 1732, puis par [[Michael Ranft]] en 1734<ref group="E">p. 50.</ref>. Ce dernier distingue des liens entre vampirisme et cauchemar et considère que les cas de vampirisme sont des illusions de l'imagination alors qu'en 1732 un anonyme qui se fait appeler « le médecin de Weimar » discute de la non-putréfaction de ces créatures, d'un point de vue théologique<ref group="A">p. 9-10.</ref>. En 1733, Johann Christoph Harenberg écrit un traité général sur le vampirisme puis le marquis Boyer d'Argens commente des cas locaux. Des théologiens et hommes d'Église se penchent également sur le sujet, tels que l'archevêque {{lien|fr=Giuseppe Antonio Davanzati|lang=it|trad=Giuseppe Antonio Davanzati}}, auteur d'une ''{{Langue|it|texte=Dissertazione sopra i vampiri }}'' en 1769<ref group="E">p. 51-52.</ref>.

[[Dom Calmet|Augustin Calmet]], un théologien lorrain, écrit un traité de vampirologie en 1746, ''[[Traité sur les apparitions des anges, des démons et des esprits et sur les revenants, et vampires de Hongrie, de Bohème, de Moravie et de Silésie|Traité sur les apparitions]]''. Il y fait la synthèse des études sur le sujet et tente d'expliquer l'origine de ce qu'il considère comme une légende propre à l'Europe de l'Est<ref>Florent Montaclair, ''Le vampire dans la littérature romantique française, 1820-1868'', Presses Univ. Franche-Comté, 2010, p.8-9.</ref>. Selon lui, celle-là serait à trouver dans la sous-alimentation des peuples [[Balkans|balkaniques]]<ref group="A">p. 10.</ref>. Calmet a amassé de nombreux rapports concernant les manifestations de vampires. Il est critiqué par [[Voltaire]]<ref name="Hoyt101-106">{{harvsp|Hoyt|1984|p=101-106}}</ref>{{,}}<ref group="E">p. 52.</ref>, qui commet un contre-sens en présentant Calmet comme s'il avait cru à ce mythe. Voltaire écrit en effet, dans l'entrée « vampire » du ''[[Dictionnaire philosophique]]'': {{Citation|Calmet enfin devint leur historiographe, et traita les vampires comme il avait traité l’ancien et le nouveau Testament, en rapportant fidèlement tout ce qui avait été dit avant lui<ref name="Voltaire">{{Lien web|url=http://www.voltaire-integral.com/Html/20/vampires.htm|titre=Article « Vampires »|site=Dictionnaire philosophique de Voltaire en ligne|consulté le=25 septembre 2010}}.</ref>.}}

La controverse cesse lorsque [[Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780)|Marie Thérèse d'Autriche]] envoie ses médecins personnels, Johannes Gasser et Christian Vabst, pour enquêter sur le cas de vampirisme supposé de Rosina Polakin dont le cadavre est exhumé à Hermersdorf, en 1755. Ils concluent que rien n'étaye les rumeurs, et, peu après, une loi interdit l'ouverture des tombes pour chasser les vampires. En dépit de cette loi, la croyance dans les vampires a perduré dans les folklores<ref name="Hoyt101-106"/>{{,}}<ref group="A">p. 40.</ref>. Selon [[Claude Lecouteux]], les [[encyclopédie|encyclopédistes]] ont aussi joué un rôle important dans la diffusion du mythe du vampire, notamment [[Collin de Plancy]] qui, en 1863, dans son ''Dictionnaire infernal'', contribue à diffuser et à accréditer la croyance<ref group="A">p. 29.</ref>.

=== Période contemporaine ===
[[Fichier:Les vampires.jpg|thumb|left|alt=Gravure de l'ouvrage de Collin de Plancy : ''Histoire des vampires et des spectres malfaisans avec un examen du vampirisme'', 1820|{{centrer|Gravure de l'ouvrage de [[Collin de Plancy]], ''Histoire des vampires et des spectres malfaisans avec un examen du vampirisme'' (Paris, Masson, 1820).}}]]
Le mythe du vampire réapparaît, aux {{s2-|XIX|e|XX|e}}, à travers le [[Roman (littérature)|roman]], la [[bande dessinée]], le [[cinéma]], les jeux vidéo et les jeux de rôles sous la forme de personnages charismatiques et doués de séduction<ref group="D" name="D2"/>, mais aussi dans les croyances populaires. Par exemple, au début des années 1970, la presse locale anglaise diffuse la rumeur selon laquelle un vampire hanterait le cimetière d'[[Highgate|{{langue|en|Highgate}}]], à [[Londres]]. Des chasseurs de vampires amateurs envahissent alors les lieux et plusieurs livres réutilisent l'événement, dont celui de Sean Manchester, le premier à avoir évoqué le « [[vampire d'Highgate]] » et qui ensuite prétendra en avoir exorcisé un et détruit un cercle de vampires<ref>{{harvsp|Manchester|1991|p=}}</ref>. Des événements mettant en scène des vampires proviennent également des autres continents. Ainsi, une rumeur évoquant l'attaque de vampires court au [[Malawi]] de fin 2002 à début 2003, rumeur qui se fonde sur la croyance que le gouvernement d'alors aurait été en collusion avec des vampires<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Rapha Tenthani|titre=Vampires strike Malawi villages|site=BBC News|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/2602461.stm |date=23 décembre 2002|consulté le=29 décembre 2007}}</ref>.

L'imaginaire collectif moderne ne représente plus le vampire seul. Le terme de « ''[[coven]]'' », mot écossais signifiant originairement tout rassemblement de personnes et en particulier des sorcières, est ainsi utilisé pour désigner les vampires comme collectivités. Son origine proviendrait du mouvement de sorcellerie moderne ''[[Wicca]]'' et il a été réutilisé par l'écrivain [[Anne Rice]]. On peut aussi parler des « maisons » de vampires<ref>{{harvsp|Belanger|2007|p=118}}</ref> ou de « caves » à vampires<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://wondermark.com/566/|site=wondermark.com|titre=Wondermark Archive. Supernatural Collective Nouns|auteur=David Malki|date=30 octobre 2009}}.</ref>, qui ont existé en Allemagne médiévale sous le nom de {{langue|de|''Nobiskrug''}}, désignant des auberges dans lesquelles les [[Mort-vivant|revenants]] dépensent l'argent que les vivants ont placé dans leur tombe ou dans leur bouche en les ensevelissant<ref group="D" name="D49"/>.

==== Persistance des croyances et vampirisme moderne ====
[[Fichier:Whitby goth couple.jpg|thumb|upright|alt=Membres du mouvement gothique|Bon nombre de membres du [[mouvement gothique]] sont fascinés par le mythe du vampire.]]
[[Fichier:Vamp001 72.jpg|thumb|alt=Vue d'ensemble du Musée des vampires, à Paris|Vue d'ensemble du Musée des vampires situé dans la commune française [[Les Lilas]].]]

Certaines sociétés secrètes continuent à faire perdurer la croyance aux vampires, dans la continuité des enseignements d'[[Aleister Crowley]]<ref>{{harvsp|Hume|Mcphillips|2006|p=}}</ref> ou d'[[Anton LaVey]] notamment. Les adeptes de la [[sous-culture]] du [[Mouvement gothique|gothique]] montrent une fascination pour la figure du vampire<ref>{{harvsp|Young|1999|p=75–97}}</ref> et le style de vie vampire ({{langue|en|''Vampire lifestyle''}}) est un terme contemporain désignant une sous-culture dite gothique dont les membres consomment du sang, visionnent des films d'horreur, lisent les romans d'[[Anne Rice]] et apprécient le [[style victorien]]<ref>{{harvsp|Skal|1993|p=342–343}}</ref>. Les plus extrêmes mélangent diverses formes de vampirisme : la traditionnelle ({{langue|en|''sanguine vampirism''}}), la psychique et la symbolique hindouiste, à travers le concept d'énergie de ''[[prana]]''<ref>{{harvsp|id=Jon|texte=Jon, 2002|p=143–148}}</ref>. Enfin, des admirateurs modernes des vampires se font appeler les « sanguinariens » ({{langue|en|''Sanguinarians''}})<ref>{{Article|langue=en|auteur=David Keyworth|titre=The Socio-Religious Beliefs and Nature of the Contemporary Vampire Subculture|périodique=Journal of Contemporary Religion|numéro=3|volume=17|pages=355–370|date=octobre 2002}}.</ref>.

Les sociétés anti-vampires sont encore actives en 2012<ref name="Cohen"/>, de même que les centres de recherches consacrés au vampirisme, dont un qui a mis au point un {{citation|[[sérum]] antivampires}} en 1994<ref name="Pozzu235">{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=235}}</ref>. Rien qu'aux [[États-Unis]], il y aurait une quarantaine de [[fan club]]s de ces créatures forts de plus de {{Unité|50000|membres}}, dont plus de {{unité|750|personnes}} s'identifiant comme des vampires en 1996<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=234-235}}</ref>. La croyance dans les vampires se maintient en [[Roumanie]], durant février 2004, à propos du cas de Toma Petre qui serait devenu un vampire. Son corps a été extrait du cercueil, découpé puis incinéré. Les cendres ont été mélangées à l'eau et bues<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=T. Taylor|date=28 octobre 2007|titre=The real vampire slayers |site=The Independent |url=http://news.independent.co.uk/europe/article3096920.ece |consulté le=14 décembre 2007 | lieu=Londres}}</ref>. Toutefois, les cas de vampirisme aux {{s2-|XIX|e|XX|e}} sont rares, la pensée rationnelle triomphante faisant reculer le mythe<ref group="E">p.61.</ref>. En 2006, deux professeurs de physique de l’''[[University of Central Florida]]'', C. J. Efthimiou et S. Gandhi, écrivent un article dans lequel ils montrent qu'il est mathématiquement impossible que les vampires existent, se basant sur une [[progression géométrique]]. Selon eux, si le premier vampire était apparu le {{1er}} janvier 1600 et s'il devait se nourrir au moins une fois par mois (ce qui est beaucoup moins que ce qui est évoqué dans les différents folklores), et si chacune de ses victimes devient à son tour un vampire, alors, en l'espace de deux ans et demi, la moitié de la population humaine serait transformée en vampires<ref>{{harvsp|Efthimiou|Gandhi|2007|p=27}}</ref>.

En août 2011, des scientifiques de la Stanford University publient un article dans la prestigieuse revue ''[[Nature (revue)|Nature]]'', intitulé ''{{langue|en|The ageing systemic milieu negatively regulates neurogenesis and cognitive function}}''<ref>{{Article|langue=en|présentation en ligne=http://www.nature.com/nature/journal/v477/n7362/full/nature10357.html|auteur=
Saul A. Villeda, Jian Luo et alii|titre=The ageing systemic milieu negatively regulates neurogenesis and cognitive function|périodique=Nature|numéro=477|pages=90–94|date=01 September 2011|doi=10.1038/nature10357}}.</ref>, montrant que le sang de souris jeunes peut régénérer le cerveau de souris âgées en injection intraveineuse directe, et ''vice versa'' : les souris jeunes voient leurs cerveaux vieillir lorsque leur sang se mélange à celui de leurs congénères plus âgés. Une telle découverte, physiologiquement valable chez l'Homme, apporte peut-être un éclairage nouveau sur le mythe du sang réjuvénateur{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

==== Cryptozoologie ====
Un cas renommé de vampirisme concerne la créature légendaire appelée ''[[chupacabra]]'' (« suceur de chèvres » en espagnol) de [[Puerto Rico]] et [[Mexico]], réputée se nourrir du sang des animaux domestiqués et qui a déclenché une hystérie collective souvent corrélée aux problèmes économiques, particulièrement dans le milieu des années 1990<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Stephen Wagner| url=http://paranormal.about.com/library/weekly/aa051898.htm| site=paranormal.about.com|titre=On the trail of the Chupacabras|consulté le=5 octobre 2007}}.</ref>. Une autre créature proche du Chupacabra, le « ''Moca Vampire'' », habillée de plumes, a décimé des cheptels de bétail à Puerto Rico, en 1975, et s'est même attaquée à un homme<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=Michael Newton|titre=Hidden Animals: A Field Guide to Batsquatch, Chupacabra, and Other Elusive Creatures|éditeur=ABC-CLIO|année=2009|isbn=978-0-313-35906-4|passage=128}}.</ref>. En Caroline du Nord, à [[Bolivia (Caroline du Nord)|Bolivia]], la « bête de Bladenboro » s'en est pris également au bétail en 1954<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=The Weiser Field Guide to Cryptozoology|auteur=Deena West Budd|éditeur=Weiser|année=2010|isbn=978-1-57863-450-7|passage=123}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en
|url= http://www.starnewsonline.com/apps/pbcs.dll/article?AID=/20061029/NEWS/61027007/1051
|titre= The Beast of Bladenboro
|prénom1= Amy nom1= Hotz
|périodique= Wilmington Star News
|jour= 29 |mois= octobre |année= 2006
|consulté le= 30 octobre 2010}}</ref>.

==== Criminologie ====
[[Fichier:Mugshot-Kürten.jpg|thumb|left|alt=Photographies du tueur en série Peter Kürten|{{centrer|Photographies du [[tueur en série]] [[Peter Kürten]], dit {{citation|le Vampire de Düsseldorf}}.}}]]
Quelques affaires et un certain nombre de crimes en série, réels sont en relation avec le vampire. Ainsi, les tueurs en série [[Peter Kürten]] et [[Richard Chase]] ont été surnommés des « vampires » par les [[tabloid]]s après qu'on a découvert qu'ils buvaient le sang de leurs victimes. [[Fritz Haarmann]], tueur en série allemand des années 1920, était simultanément qualifié de « vampire », « loup-garou » ou « homme-loup »{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

En 1932, à [[Stockholm]], un meurtrier non identifié s'est fait appeler le « [[Vampire d'Atlas|vampire tueur]] » en raison des circonstances du crime<ref name=Stig1>{{harvsp|Linnell|1993}}.</ref>. Début 1962, à [[Venise]], le vampire de Mirano, en réalité un peintre connu, s'attaque à des femmes pour les mordre au cou<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=238-239}}</ref>. En septembre 1970, le corps d'un berger de l'[[Estrémadure (Espagne)|Estrémadure]] est découvert mutilé et vidé de son sang<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=235-236}}</ref> et en 1983, un homme de {{unité|39|ans}} atteint de [[maladie mentale|troubles psychiatriques]] s'est attaqué à un chien pour aspirer son sang, à [[Vaison-la-Romaine]], France<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=236-237}}</ref>. En 1996, une jeune femme qui enquête sur des disparitions de sang dans les hôpitaux de [[New York]] a évoqué un {{citation|réseau Dracula}} avant de disparaître<ref name="Pozzu235"/>. À [[Anglesey]] en 2002, un jeune marginal de {{unité|17|ans}} a poignardé une nonagénaire, lui a arraché le cœur et l'a déposé sur un plateau d'argent, avant de faire cuire le sang de sa victime et de le boire, persuadé que ces actes le rendraient immortel et le changeraient en vampire<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=237-238}}</ref>. En janvier 2005, une [[rumeur]] parle d'un vampire ayant mordu des personnes à [[Birmingham]] en Angleterre. La police statue qu'aucun crime de ce genre n'a été commis et que cette histoire s'apparente à une [[légende urbaine]]<ref>{{Lien web|titre=Reality Bites |site=The Guardian |url=http://www.guardian.co.uk/g2/story/0,3604,1392607,00.html |date=18 janvier 2005 |consulté le=29 décembre 2007 |lieu=Londres |auteur=Stuart Jeffries}}.</ref>. Bien réel est en revanche le tueur brésilien surnommé {{citation|Corumba le Vampire}}, dont l'arrestation survient en 2005 : il a tué six femmes avant de boire leur sang, disant agir sous les ordres du démon et par ailleurs il sortait uniquement de nuit<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=234}}</ref>. Des affaires similaires sont mentionnées un peu partout dans le monde, aussi bien en [[Lettonie]] qu'en [[Roumanie]] au Pérou et en France<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=239-242}}</ref>.

== Explications du vampirisme ==
Plusieurs causes rationnelles peuvent expliquer de nombreux cas de supposé vampirisme ou ont pu alimenter les [[fiction]]s les concernant. Différentes [[pathologie]]s longtemps inexpliquées ont pu contribuer à l'édification des légendes concernant les vampires et dessiner leurs spécificités. Des phénomènes physiques ont également été mis en avant pour expliquer les étrangetés du vampirisme supposé{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

=== Phénomènes de décomposition, conservation des corps ===
Selon Paul Barber, dans ''Vampires, Burial and Death'', la croyance dans les vampires est née dans les cultures pré-industrielles afin de donner sens à des phénomènes étranges mais scientifiquement explicables liés au processus de [[Datation des cadavres|décomposition des cadavres]]<ref group="D">p. 1–4.</ref>. Plusieurs [[Signes biologiques de la mort|signes de décomposition]] étaient en effet pris comme des marques de vampirisme<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Paul Barber|titre=Staking claims: the vampires of folklore and fiction|site=Skeptical Inquirer |date={{1er}} mars 1996 |url=http://findarticles.com/p/articles/mi_m2843/is_n2_v20/ai_18158446/pg_1 |consulté le=30 avril 2006}}.</ref>. Les [[Datation des cadavres#Putréfaction|phénomènes gazeux]] ou de changements de couleurs de l'épiderme, comme la [[Datation des cadavres#Lividités cadavériques|lividité cadavérique]] survenant lors de la décomposition du corps, sont ainsi autant de manifestations d'une activité surnaturelle pour ces cultures. Ainsi, dans le cas d'[[Arnold Paole]], la couleur vive qui teintait le visage d'une morte exhumée a été prise comme un signe de vie ''post-mortem''<ref group="D">p. 117.</ref>. Le [[Datation des cadavres#Utilisation pratique 3|sang suintant]] est souvent considéré comme une activité vampirique remarque Paul Barber<ref group="D">p. 45.</ref>, ainsi que l'assombrissement de la peau<ref group="A" name="A105"/>. La marque de gonflement du corps lors de sa décomposition, résultat de l'accumulation des gaz organiques, donne l'impression d'un corps bien en chair et produit un son semblable à celui d'un gémissement, d'un gargouillement voire de la mastication, d'où l'idée fort ancienne que les morts mangent dans leur tombeau<ref>{{ouvrage|auteur=[[Philippe Charlier]]|titre=Médecin des morts. Récits de paléopathologie|éditeur=Fayard|date=2006|passage=133}}.</ref>. Il en est de même lorsque ces gaz font vibrer les cordes vocales, provoquent des [[flatulence]]s ou un saignement sortant de la bouche des morts. Ainsi, dans le rapport du cas Peter Plogojowitz, l'officier mandaté parle de divers signes semblables<ref name="Barber119" group="D">p. 119.</ref>. Sous l'effet de la [[déshydratation]], la peau se rétracte notamment autour des follicules pileux et les [[muscles horripilateurs]] se durcissement, ce qui donne l'impression qu'ongles, poils et cheveux poussent après la mort bien que ces [[phanère]]s aient cessé de croître<ref>{{Lien web|url=http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2012/05/23/dispute-scientifique-autour-du-vampire-de-venise/|titre=Dispute scientifique autour du « vampire de Venise »|auteur=Pierre Barthélémy |date=23 mai 2012|site=Passeur de sciences}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur=Gérard De Vecchi|titre=Former l'esprit critique|éditeur=ESF Sciences humaines|date=2017|passage=133}}</ref>. La morphologie de la peau et du nez se modifie par ailleurs, ce qui peut être interprété comme une régénération de ces parties du corps<ref name="Barber119" group="D"/>.

=== Enterrement prématuré, profanations des tombes ===
[[Fichier:Wiertz burial.jpg|thumb|alt=Tableau L'inhumation précipitée d'Antoine Wiertz, 1854|''L'inhumation précipitée'', d'[[Antoine Wiertz]] (1854).]]
{{Article connexe|Enterrement vivant}}
Le mythe du vampire a longtemps été expliqué comme étant le résultat d'enterrements prématurés de personnes encore vivantes. Les croyances évoquent en effet des sons provenant des cercueils. De même, les mutilations au nez, à la tête et au visage, lors des exhumations de corps, sont considérées comme de l'[[autophagie]] de la part du vampire<ref>{{harvsp|Marigny|1993|p=48–49}}</ref>. Selon Paul Barber, cette explication est peu crédible car en l'absence d'air et de nourriture, les personnes enterrées vivantes ne peuvent avoir une activité suffisante pouvant être ensuite interprétée comme du vampirisme, et les sons émis par les gaz lors de la décomposition peuvent l'expliquer davantage<ref group="D">p. 128.</ref>. Une autre explication est celle de la [[profanation]] des tombes<ref group="B" name="B137-138"/>. D'autres éléments ont pu alimenter les légendes, tels que des cadavres bien préservés dans des terres riches en [[arsenic]], substance qui favorise leur conservation{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

=== Contagions, maladies et épidémies ===
Le folklore vampirique est souvent associé à des épidémies étranges ou inexpliquées, notamment au sein des petites communautés<ref name="Sledzik"/>. L'explication épidémiologique est présente dans les cas de [[Peter Plogojowitz]], d'[[Arnold Paole]] et également dans le cas de [[Mercy Brown]]. La [[tuberculose]] est souvent prise pour être la maladie génératrice de vampirisme car, à l'instar de la forme pneumonique de la [[peste bubonique]], elle associe divers symptômes (sons produits par l'affaissement des tissus des poumons et effusion de sang sur les lèvres) passant pour vampiriques<ref group="A" name="A115"/>. La [[tuberculose]] possède en effet un mode de propagation qui ressemble beaucoup à certains récits de vampirisme. D'autres pathologies proches possèdent des symptômes pris pour du vampirisme, telles le ''[[lupus erythematosus]]'', la [[catalepsie]] ou encore la [[porphyrie]], déficit d'une des enzymes intervenant dans la dégradation de l'hémoglobine qui peut entraîner un rougissement de l'urine après exposition à la lumière ou se traduire par une [[hypertrichose|hyperpilosité]]. On peut citer également la ''[[xeroderma pigmentosum]]''. Les individus atteints ne peuvent s'exposer aux rayons solaires, sous peine de voir apparaître de graves lésions au niveau de la peau ; la peau acquiert aussi une couleur très pâle du fait d'un bronzage totalement inexistant{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

==== Rage ====
[[Fichier:Blood cells.jpg|thumb|upright|alt=Cellules sanguines|Les infections diverses du [[sang]] permettent de donner un crédit scientifique au fait vampirique.]]

La [[Rage (maladie)|rage]] a été évoquée pour expliquer le mythe du vampire, car elle présente de fortes similitudes dans les [[symptômes]] et les comportements de ceux qui en sont atteints : chez les animaux, comportement agressif notamment par la morsure, [[hyperesthésie]] (sensibilité excessive des sens, à la lumière ou aux odeurs, par exemple), alors que chez les hommes, teint pâle (l'hypersensibilité à la lumière empêchant de sortir au soleil), [[aquaphobie]] (due à une hypersensibilité à l'eau)... Outre ces symptômes qui suggèrent des similitudes avec les légendes sur le vampirisme, la rage se propage entre autres par la morsure d'animaux, notamment de [[chauve-souris vampire|chauves-souris ''vampires'']]. Enfin, une épidémie de rage a sévi en [[Europe de l'Est]] au moment de l'apparition des premiers récits de vampires. Juan Gómez-Alonso, [[neurologue]] au ''Xeral Hospital'' de [[Vigo (Espagne)|Vigo]] en Espagne, a montré que l'[[Hypersensibilité (allergie)|hypersensibilité]] à l'[[Ail cultivé|ail]] et à la lumière sont des symptômes rabiques. La maladie peut aussi provoquer des atteintes cérébrales qui perturbent les cycles du sommeil et entraînent une [[hypersexualité]]. Enfin la rage pousse le malade à mordre ses congénères<ref>{{Article|langue=en|auteur=Juan Gómez-Alonso|année=1998 |titre=Rabies: a possible explanation for the vampire legend |périodique=Neurology |volume=51 |numéro=3 |pages=856–9}}.</ref> et à avoir un filet de sang à la bouche<ref>{{Lien web|langue=en|date=24 septembre 1998 |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/178623.stm |titre=Rabies-The Vampire's Kiss |site=BBC news |consulté le=18 mars 2007}}.</ref>.

==== Porphyrie ====
{{Article connexe|Porphyrie}}
En 1985, le biochimiste [[David Dolphin]] propose une explication du folklore vampirique au moyen de la porphyrie. Notant que la maladie peut être traitée par l'injection intraveineuse de molécules d'[[hème]], il a suggéré que la consommation de grandes quantités de sang par des personnes supposées vampires s'explique par un besoin d'équilibrer leur métabolisme. Ainsi, les vampires seraient les victimes de porphyrie cherchant à combler leurs déficits en hème, afin de soulager leurs symptômes, en buvant du sang<ref>D. Dolphin, ''{{langue|en|Werewolves and Vampires}}'', communication à l'{{langue|en|''American Association for the Advancement of Science''}}, Los Angeles, 1985 et reproduite dans ''New Scientist'', {{numéro}} du 28 octobre 1982.</ref>. La théorie de Dolphin a été récusée scientifiquement<ref group="D">p. 100.</ref>. Cependant, sa conception explique aussi l'hypersensibilité des malades à la lumière du soleil mais Dolphin a renoncé à aller plus loin dans son hypothèse<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Cecil Adams|titre=Did vampires suffer from the disease porphyria—or not? |site=The Straight Dope|éditeur=Chicago Reader|date=7 mai 1999|consulté le=25 décembre 2007|url=http://www.straightdope.com/classics/a990507.html}}.</ref>. En dépit de son manque de rigueur scientifique, la théorie de Dolphin a eu un fort retentissement médiatique<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Claus A. Pierach|titre=Vampire Label Unfair To Porphyria Sufferers |site=New York Times |date=13 juin 1985|url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9C04E4D71239F930A25755C0A963948260 |consulté le=25 décembre 2007}}.</ref> et est entrée dans la croyance moderne<ref>{{Lien web|langue=en |auteur=Peter W. Kujtan|titre=Porphyria: The Vampire Disease|site=The Mississauga News online |date=29 octobre 2005 |url =http://www.bydewey.com/drkporphyria.html |consulté le=9 novembre 2009}}.</ref>. Cette théorie est remise au goût du jour avec une étude en 2017 sur la maladie de la [[protoporphyrie érythropoïétique]]<ref>{{Lien web|auteur=Émeline Ferard|titre=a protoporphyrie érythropoïétique, cette maladie qui pourrait expliquer l'origine des vampires|site=maxiscience|s.comdate=19 septembre 2017|consulté le=22 septembre 2017|url=http://www.maxisciences.com/vampire/cette-maladie-qui-pourrait-expliquer-l-039-origine-des-vampires_art39884.html}}.</ref>.

=== Explications psychiatriques ===
Une pathologie rare appelée « [[vampirisme clinique]] » ou « syndrome de Renfield » (ainsi nommé en référence au personnage homonyme du roman ''Dracula''<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=Orit Kamir|titre=Every Breath You Take: Stalking Narratives and the Law |année=2001 |éditeur=University of Michigan Press|isbn=978-0-472-11089-6|passage=102}}.</ref>) est un comportement qui consiste en l'ingestion de sang, humain ou animal. Elle naît généralement de l'ingestion accidentelle de son propre sang durant l'enfance (à la suite d'une blessure par exemple) et peut mener à la [[zoophage|zoophagie]] puis au vampirisme sur des êtres humains. Ce comportement est le symptôme d'une affection psychiatrique qui conduit à un ensemble de [[perversion|pratiques déviantes]], telles la [[nécrophagie]], la [[nécrophilie]] et le nécrosadisme<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=[[Richard Noll]]|année=1992|titre=Vampires, Werewolves and Demons: twentieth century reports in the psychiatric literature|éditeur=Brunner/Mazel Publications|isbn=0-87630-632-6|passage=17}}.</ref>, et un certain nombre d'affaires criminelles y sont liées<ref name=Stig1/>{{,}}<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=366}}</ref>. Selon le psychiatre [[Richard Noll]], la représentation du sang est liée, dans cette maladie, à la croyance en des pouvoirs mystiques ou surnaturels qui peuvent expliquer les folklores autour du vampire et qui rattachent ces symptômes à la [[schizophrénie]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=The encyclopedia of schizophrenia and other psychotic disorders|auteur=Richard Noll|éditeur=Facts on File|année=2007|isbn=978-0-8160-6405-2|passage=366|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=jzoJxps189IC&oi=fnd&pg=PP1&dq=The+encyclopedia+of+schizophrenia+and+other+psychotic+disorders&ots=eQHTxDNKd6&sig=zXZv3mzRuDVqcCqXMNT59p_e90g#v=onepage&q&f=false}}.</ref>. Selon la psychiatrie moderne, ces types de déviants sont des [[pervers narcissique]]s, figure que symbolise au mieux le mythe du vampire. Toutefois, l'absorption de sang ne relève pas forcément de la psychopathologie : jusqu'au début du {{s-|XX|e}} en France, les médecins conseillent en effet aux [[anémie|anémiques]] de boire du sang frais, par exemple celui recueilli dans les abattoirs<ref name="Pozzu527"/>.

=== Psychanalyse et symbolique du vampire ===
[[Fichier:Vampire world bank protest16.jpg|thumb|upright=0.8|alt=Déguisement de vampire moderne montrant bien les crocs proéminents|[[Déguisement]] de vampire moderne montrant bien les crocs proéminents.]]
Pour Brice Guérin, le vampire symbolise la lutte [[manichéisme (attitude)|manichéenne]] du Bien avec le Mal<ref>{{harvsp|id=Vion-Dury et Brunel|texte=Brice Guérin, in Vion-Dury et Brunel, 2003|p=99}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|id=DraculaMarigny|texte=Jean Marigny, ''Dracula''|p=23}}.</ref> et Dracula peut être vu comme un avatar de l'[[Antéchrist]]<ref>{{harvsp|id=Vion-Dury et Brunel|texte=Brice Guérin, in Vion-Dury et Brunel, 2003|p=98}}.</ref>. En 1931, dans son essai de [[psychanalyse]] intitulé ''Le Cauchemar'', [[Ernest Jones]] relève que le vampire est un symbole des pulsions inconscientes et de défense psychique. Le mythe a à voir avec les désirs infantiles pour le psychanalyste, en particulier des désirs incestueux vis-à-vis du mort<ref>{{harvsp|id=DraculaMarigny|texte=Jean Marigny, ''Dracula''|loc=« Si la chair n'était pas faible » par Jean-Claude Aguerre, p. 134-135}}.</ref>. La peur du revenant est la peur des vivants de voir certains contenus inconscients refoulés revenir à la conscience, ce qui explique selon Jones pourquoi le vampire revient souvent hanter des proches parents<ref>{{harvsp|Jones|2002|p=100–102}}</ref>. Cette {{citation|collusion du vampire avec le cauchemar}} révélée par Jones, est bien illustrée par les figures folkloriques de la ''Mora'' tchèque et de l'{{langue|de|''Alp''}} allemand, du ''Ludak'' lapon ou du ''Malong'' malais aussi, autant d'entités cauchemardesques qui sucent le sang des victimes endormies<ref name="A76" group="A">p. 76.</ref>.

Selon [[Freud]], la répression est liée au développement de pulsions morbides<ref>{{Article|langue=en|auteur=Ernest Jones|année=1911 |titre=The Pathology of Morbid Anxiety|journal=Journal of Abnormal Psychology |volume=6 |numéro=2 |pages=81–106 |lire en ligne=http://content.apa.org/journals/abn/6/2/81|issn=0195-6108}}.</ref>. Le désir de sucer le sang peut être assimilé à du [[cannibalisme]] souvent représenté dans le folklore par la figure de l'[[incube]], proche de celle du vampire<ref>{{harvsp|id=Pradoura|texte=Élisabeth Pradoura, 2009|p=33-35}}.</ref>. Jones pense ainsi que lorsque certaines pulsions sont réprimées, la régression s'exprime par du [[sadisme]], notamment au [[stade anal]]<ref>{{harvsp|Jones|2002|p=116–120}}</ref>. Le vampirisme est également en relation étroite avec la sexualité selon [[Jean Markale]]<ref>L'[[érotisme]] est très présent dans le ''[[Dracula]]'' de [[Bram Stoker]], {{harvsp|id=DraculaMarigny|texte=Jean Marigny, ''Dracula''|p=23-24}}.</ref>, qui pense que le rapport entre le vampire et sa victime ne peut s'exprimer qu'au travers d'une attirance amoureuse. Comme le font remarquer beaucoup d'auteurs, le folklore vampirique (dents rétractiles, baiser qui devient morsure, etc.) est une métaphore de l'[[acte sexuel]] ou, selon [[Jacques Lacan]], du désir de succion de la mère<ref>{{harvsp|id=DraculaMarigny|texte=Jean Marigny, ''Dracula''|loc=« Si la chair n'était pas faible » par Jean-Claude Aguerre, p. 140}}.</ref>, et le fait d'être séduit par le vampire s'apparente symboliquement à un [[viol]]<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=472-473}}</ref> puisque les canines pointues, caractéristiques du vampire moderne, permettent de transpercer la peau de la victime tout comme le sexe permet de la déflorer lors d'un viol. Les canines, qui se mettent à pousser chez la personne atteinte de vampirisme selon la croyance populaire, sont un symbole [[phallus|phallique]] universel, mais aussi la première marque d'agressivité : les dents qui se mettent à pousser chez l'enfant lui permettent pour la première fois de provoquer la douleur en mordant<ref name="Pozzuoli143-144"/>.

La récurrence du mythe du vampire en fait un symbole immémorial de la psyché humaine selon [[Carl Jung]] et [[Joseph Campbell]]. Symbole de la part de [[soi (psychologie analytique)|soi]] dissimulée (l'[[Ombre (psychologie analytique)|Ombre]]), le vampire est aussi une tentative d'explication des processus psychiques survenant dans les sociétés peu développées<ref>{{Ouvrage|auteur=Michelle L. Bohn|titre=Shadow of the Vampire: Understanding the Transformations of an Icon in Popular Culture|éditeur=Texas State University|année=2007|format électronique=pdf|lire en ligne=http://ecommons.txstate.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1055&context=honorprog}}</ref>. Le vampire peut aussi être une métaphore des secrets de famille, notamment de ceux violents qui, comme l'[[inceste]] ou l'abandon, peuvent handicaper le développement psychique du sujet<ref>{{Lien web|url=http://jungian.info/library.cfm?idsLibrary=9|titre=Vampire, The Archetype|auteur=Robert L. Johnson|site=Tallahassee for Jungian Studies}}.</ref>.

=== Interprétations politiques ===
[[Fichier:VampireLandlord1882.jpg|thumb|left|[[Caricature]] politique présentant les propriétaires terriens de [[San Francisco]] comme des vampires, en 1882.]]
La réutilisation du mythe du vampire au {{s-|XX|e}} n'est pas sans connotations politiques et idéologiques<ref>{{harvsp|Glover|1996|p=}}</ref>. Le comte [[Dracula (personnage)|Dracula]], figure de l'[[aristocratie|aristocrate]], peut ainsi être interprété comme le symbole de la [[société d'Ancien Régime]]. Le cinéaste allemand [[Werner Herzog]] utilise cette allusion dans son film ''[[Nosferatu, fantôme de la nuit]]'', à travers le personnage de [[Jonathan Harker]], jeune bourgeois qui devient un vampire après avoir été mordu, remplaçant ainsi le parasitisme social du [[Noblesse|noble]]<ref>{{harvsp|Brass|2000|p=}}</ref>.

Dès 1741, en Angleterre, le mot « vampire » prend le sens de {{citation|tyran qui suce la vie de son peuple}}, puis [[Voltaire]] affirme que {{Citation|les vrais vampires sont les moines qui mangent aux dépens des rois et des peuples}}<ref group="A">p. 9.</ref>. La métaphore est perpétuée par [[Karl Marx]] qui voit dans les capitalistes des suceurs de sang<ref>Policante, A. [http://clogic.eserver.org/2010/Policante.pdf "Vampires of Capital: Gothic Reflections between horror and hope"] in [http://clogic.eserver.org/2010/2010.html Cultural Logic], 2010.</ref>, puis par Hans W. Geissendörfer, dans ''Jonathan, les vampires ne meurent pas'' (1970), qui identifie Dracula à [[Adolf Hitler]]. À l'opposé, l'écrivain [[Hanns Heinz Ewers]], dans ''Vampire'' (1921), assimile ces créatures de la nuit aux [[Juifs]]{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

En 1991, [[Les Inconnus]] ont créé avec [[Rap-Tout]] un clip parodique présentant les [[Imposition en France|impôts français]] comme du vampirisme, et les hommes politiques français comme des vampires{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

== En littérature ==
{{Article détaillé|Vampirisme dans la littérature}}
Contrairement à la figure du [[loup-garou]], qui est surtout popularisée par le [[cinéma]], celle du vampire est principalement le résultat de la littérature du {{s-|XIX|e}}, et notamment du roman de [[Bram Stoker]], ''[[Dracula]]'', qui est devenu le symbole du mythe vampirique selon [[H. P. Lovecraft]]<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=7}}</ref>. Le théâtre puis le cinéma en ont grandement bénéficié jusqu'à faire du vampire un personnage fantastique incontournable{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

=== Premiers écrits littéraires ===
[[Fichier:John William Polidori by F.G. Gainsford.jpg|thumb|left|alt=Portrait d'un homme|Portrait de l'écrivain [[John Polidori]].]]

Le thème du vampire a inspiré les poètes et écrivains depuis [[1748 en littérature|1748]], année à laquelle Heinrich Augustin von Ossenfelder écrit un poème intitulé ''{{langue|de|Der Vampyr}}''<ref group="E">p. 61.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://web.uvic.ca/geru/487/ossenfelder.html|site=University of Victoria|titre=Der Vampyr|consulté le=16 octobre 2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|id=DraculaMarigny|texte=Jean Marigny, ''Dracula''|p=14}}.</ref>. En [[1797 en littérature|1797]], soit un siècle avant [[Bram Stoker]], l'allemand [[Johann Wolfgang von Goethe|Goethe]], dans ''[[La Fiancée de Corinthe]]'', aborde dans ce long poème narratif, sous forme de métaphore, l'état d'une jeune femme, évoluant entre la vie et la mort et se nourrissant de sang<ref group="A" name="A69"/>. Avec lui, débute une riche tradition de vampires, femmes séductrices<ref name="Lajoye2010"/>. C'est par l'intermédiaire de cette littérature allemande que le vampire fait son apparition dans la poésie [[Romantisme|romantique]] anglaise. Le premier texte anglais évoquant la figure du vampire demeure ''{{langue|en|The Vampyre}}'' de [[John Stagg]], publié en [[1810 en littérature|1810]], mais on trouve déjà des motifs vampiriques dans le [[poème]] ''[[Christabel]]'', de [[Samuel Taylor Coleridge]], écrit entre [[1797]] et [[1800]]. C'est surtout le mouvement littéraire de la ''[[Roman gothique|Gothic novel]]'', initié par [[Horace Walpole]] avec ''[[Le Château d'Otrante]]'' (1764), que l'intérêt pour le vampire envahit la littérature<ref group="A">p. 15.</ref>. Le symbolisme sexuel et le personnage de la [[femme fatale]] densifient le mythe originel<ref group="E">p. 70.</ref>. Cependant, en dépit de cette explosion de romans et nouvelles, trois œuvres ont marqué l'histoire du vampirisme : ''[[Le Vampire (nouvelle)|Le Vampire]]'' de [[John Polidori]] (1819), ''[[Carmilla]]'' de [[Sheridan Le Fanu]] (1872) et ''[[Dracula]]'' de [[Bram Stoker]] (1897){{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

=== ''Le Vampire'' de John William Polidori ===
{{Article détaillé|Le Vampire (nouvelle){{!}}Le Vampire}}
''Le Vampire'', publié dans ''Histoires de vampires'' et écrit par [[John Polidori]] (1819), marque l'histoire littéraire par l'ampleur de son succès éditorial en Europe. Polidori y met en scène le personnage de [[Lord Ruthven]]. Écrite à la suite d'un défi lancé par [[Lord Byron]] pendant une journée pluvieuse à, entre autres, [[Percy Bysshe Shelley]] (qui refuse) et son épouse [[Mary Shelley]] (qui engendre cette même journée son ''[[Frankenstein ou le Prométhée moderne|Frankenstein]]''), la nouvelle appartient au roman gothique anglais. Lord Byron, manquant d'inspiration, abandonne ses notes à son secrétaire, Polidori, qui travaille cette ébauche, la développe puis la publie en 1819 dans le ''{{langue|en|New Monthly Magazine}}''. Le roman connaît un succès immédiat en Europe. De fait, la paternité de ce récit a été âprement disputée entre les deux écrivains et sera finalement attribuée à Lord Byron. Il ne fait aucun doute que c'est Polidori l'auteur mais ce dernier s'est inspiré d'une idée de Byron. Le fait que Polidori ait d'abord sous-titré son texte : ''{{langue|en|A Tale by the right honorable lord Byron}}'' a ajouté à la confusion<ref>{{Ouvrage|titre=L'intertextualité|volume=81 du Centre Jacques Petit|auteur1=Nathalie Limat-Letellier|auteur2=Marie Miguet-Ollagnier|éditeur=Presses Universitaires de Franche-Comté|année=1998|isbn=9782251606378|passage=175-176}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Valls de Gomis|2005|p=91}}</ref>. La nouvelle est traduite en français par [[Charles Nodier]] en 1819, qui l'imite l'année suivante dans une de ses nouvelles fantastiques<ref name="Lecouteux16" group="A">p. 16.</ref>.

=== Engouement pour le mythe ===
[[Fichier:Varney the Vampire or the Feast of Blood.jpg|thumb|left|upright|Page couverture du roman ''Varney, le vampire'' (1845).]]
[[Fichier:Ernst Stöhr, Vampir, 1899.png|thumb|upright|alt=Le Vampir, illustration d'Ernst Stöhr, 1899|''Vampir'', illustration de [[Ernst Stöhr]], dans ''Ver Sacrum'', 1899.]]
Avec le succès de la nouvelle de Polidori, notamment en Angleterre<ref name="Lecouteux16" group="A"/>, le thème du vampirisme devient incontournable et de nombreux auteurs britanniques, allemands et français s'y essaient : [[Théophile Gautier]], [[Ernst Theodor Amadeus Hoffmann|Hoffman]] et [[Léon Tolstoï|Tolstoï]] parmi d'autres. Au {{s-|XIX|e}}, les œuvres de fiction abordant la figure du vampire se multiplient dans la littérature européenne. En [[Restauration (histoire de France)|France]] ''Lord Ruthwen ou les vampires'' de [[Charles Nodier]] (1820) et ''[[La Morte amoureuse]]'' (publié dans ''Histoires de morts-vivants'') de Gautier (1836); en [[Confédération germanique|Allemagne]] ''L'Étranger des Karpathes'' de Karl Von Wachsmann (1844, avec, comme ingrédients, un château en [[Transylvanie (région)|Transylvanie]], de sombres forêts, un personnage maudit, des voyageurs effrayés…) ; en [[Angleterre]] ''Varney, le vampire ou le Festin de sang'' de [[James Malcolm Rymer]] (1845) ; en [[Empire russe|Russie]] ''La Famille du [[Vrykolakas|Vourdalak]]'' de [[Léon Tolstoï]] (publié dans ''Histoires de morts-vivants'' en 1847) ou encore, en France ''Histoire de la Dame pâle'', nouvelle d'[[Alexandre Dumas]] (1849). Le roman anglais ''Varney le Vampire'', publié anonymement en 1847, est l'œuvre la plus volumineuse ({{unité|800|pages}}) sur le thème du vampire<ref name="Marigny16">{{harvsp|id=DraculaMarigny|texte=Jean Marigny, ''Dracula''|p=16}}.</ref>. En outre [[Paul Féval]] dans ses ''Drames de la Mort'' (1856), son ''Chevalier des ténèbres'' (1860) et sa ''Ville-Vampire'' (1875), le [[Comte de Lautréamont]] dans ses ''[[Les Chants de Maldoror]]'' (1868), [[Prosper Mérimée]] dans ''Lokis'' (1869), [[Guy de Maupassant]] dans la première version de ''[[Le Horla]]'' (1886) et [[Arthur Conan Doyle]] dans ''Le Parasite'' (1894) évoquent tous nommément ou allusivement le mythe du vampire<ref>Marinella Lörinczi : ''Transylvania and the Balkans as Multiethnic regions in the Works of Bram Stoker'' in : « Europaea », Univ. of [[Cagliari]], 1996, II-1 {{ISSN|1124-5425}}, pp. 121-137.</ref>.

Le vampire intéresse aussi le [[théâtre]]<ref name="Lecouteux16" group="A"/>. En 1820, le Théâtre de la Porte Saint-Martin présente un mélodrame, ''Le Vampire'', de Charles Nodier, T. F. A. Carmouche et A. de Jouffroy<ref group="A" name="A76"/>. Le [[Vaudeville (théâtre)|vaudeville]] parisien présente des figures de vampires également et l'[[Art lyrique|opéra]] reprend le mythe, notamment [[Heinrich Marschner]] et W. A. Wolhbrück en 1828. L'adaptation en allemand du ''Dracula'' de Stoker, ''{{langue|de|Nosferatu oder eine Symphonie des Grauens}}'', connaît un succès populaire certain en 1924, si bien qu'elle est jouée au Petit Théâtre de l'Adelphi à Paris en 1927, puis à [[Théâtre de Broadway|Broadway]], avec dans le rôle du comte vampire l'acteur anglais Raymond Huntley<ref>{{harvsp|id=DraculaMarigny|texte=Jean Marigny, ''Dracula''|p=28-29}}.</ref>.

=== ''Carmilla'' de Sheridan Le Fanu ===
[[Fichier:Carmilla.jpg|thumb|left|alt=Dessin en noir et blanc|Carmilla. Illustration de David Henry Friston pour l'édition originale de l'œuvre de [[Sheridan Le Fanu]].]]
{{Article détaillé|Carmilla}}
En 1872 à [[Dublin]], [[Sheridan Le Fanu]] publie ''[[Carmilla]]'', roman qui présente le vampire comme une victime de son propre état et qui s'oppose au bien-pensant de la [[Grande-Bretagne]] en abordant le [[lesbianisme]] du personnage, sachant que l'[[homosexualité]] était fortement condamnée<ref group="A">p. 17.</ref>{{,}}<ref group="E">p. 79.</ref>. Le Fanu renoue également avec le vampirisme antique, se rapprochant des figures des [[goule]]s et des ''[[empousa|empuses]]''{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

Le roman se nourrit de multiples témoignages réels ou lus par l'auteur, notamment le traité d'[[Augustin Calmet]] qui résume le savoir vampirologique en 1749. Son texte a donc une portée documentaire et il contient un appendice sérieux dans lequel Le Fanu s'attache à expliciter la façon dont un mort devient vampire<ref group="A">p. 19.</ref>. Cette première histoire de femme-vampire moderne sert d'inspiration à Bram Stoker pour écrire ''Dracula''<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=85}}</ref>.

=== ''Dracula'' de Bram Stoker ===
[[Fichier:Dracula1st.jpeg|thumb|upright|alt=Page couverture de couleur jaune avec quelques mots|Page couverture de la première édition du roman ''Dracula'' de [[Bram Stoker]], en 1897.]]
{{Article détaillé|Dracula}}
Lorsque Bram Stoker publie son ''Dracula'', en 1897, la mode du vampire est en recul en Europe, hormis en Angleterre. L'esthétique victorienne se passionne pour les histoires de fantômes (les {{langue|en|''ghost stories''}})<ref>{{harvsp|id=DraculaMarigny|texte=Jean Marigny, ''Dracula''|p=15}}.</ref>. [[Bram Stoker]] publie ''[[Dracula]]'' en [[1897 en littérature|1897]], ''[[La Dame au linceul]]'', son avant-dernier roman sortant en [[1909 en littérature|1909]]. ''Dracula'' n'a cessé d'être réédité<ref group="A">p. 7.</ref> et demeure l'un des plus grands phénomènes de vente de tous les temps, certaines sources prétendant même qu'il s'agirait de l'ouvrage le plus vendu après la [[Bible]]. Plusieurs raisons expliquent cet immense succès, entre autres l'écriture novatrice de Bram Stoker, qui n'hésite pas à employer le [[journal intime]], les notes et le télégramme dans son récit. Le personnage de Dracula, {{citation|vampire aristocrate}}<ref name="Marigny16"/>, n'est jamais présenté directement, mais plutôt suggéré à la manière d'un [[hors-champ]] cinématographique, d'où l'angoisse qui s'empare du lecteur<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=162-163}}</ref>.

Selon [[Claude Lecouteux]], le savoir vampirique théorisé explique le succès éditorial et culturel du roman<ref group="A">p. 20.</ref>. Ce savoir est expliqué au lecteur par l'intermédiaire du personnage d'[[Abraham Van Helsing]], un vampirologue inspiré du professeur hongrois [[Ármin Vámbéry]] de l'université de Budapest, qu'il rencontra à Londres en 1890<ref group="E">p. 83-84.</ref>. Stoker introduit également un nouveau motif dans le mythe du vampire, l'[[Ail cultivé|ail]], même si celui-ci est présent comme objet [[apotropaïque]] dans le folklore depuis la [[Rome antique]]<ref group="A">L'usage apotropaïque de l'[[Ail cultivé|ail]] est attesté dans un fragment de Titinus au {{s-|II|e}} avant notre ère, p. 21-22.</ref>.

=== Récupérations modernes et amplifications du mythe ===
[[Fichier:Twilight Saga.jpg|thumb|upright|left|alt=Couvertures de livre|Couvertures de ''[[Twilight]]''.]]
La fin du {{s-|XIX|e}} est marquée par la multiplication des romans sur les vampires. Après celui de Stoker, le plus célèbre demeure ''La Famille du vourdalak'' d'[[Alexis Konstantinovitch Tolstoï]], qui retrace la transformation d'une famille russe en vampires à la suite de la mort et la contamination du père, Gorcha<ref group="A">p. 23.</ref>. Au {{s-|XX|e}}, les romans qui campent un personnage vampire ou qui narrent la rencontre d'humains avec des vampires sont nombreux. [[Anne Rice]] contribue à donner une seconde jeunesse au mythe des buveurs de sang avec ses ''[[Chroniques des vampires]]'' qui débutent en [[1976 en littérature|1976]], et en particulier avec l'opus ''[[Entretien avec un vampire]]'', adapté ensuite au cinéma sous le même titre. Dans cette série, Anne Rice donne une interprétation originale des origines des vampires, et axe une bonne partie de l'œuvre autour des interrogations métaphysiques et morales qui peuvent tenailler ces créatures. Dans ''[[Je suis une légende (roman)|Je suis une légende]]'', [[Richard Matheson]] met en scène le dernier humain vivant dans un monde peuplé de vampires, tout en prétendant apporter une explication scientifique à l'existence de ces derniers. Dans [[Salem (roman)|Salem]] de Stephen King, l'image classique du vampire est réutilisée. Les vampires ont une peau très blanche et de longues dents. Le maitre des vampires, nommé Barlow, dort dans un cercueil. Les personnages combattent les vampires avec l'aide des outils traditionnels de la chasse aux démons comme les bibles, les crucifix, l'eau bénite et ils les tuent en plantant un pieu dans leurs cœurs. De plus, la question de l'épidémie vampirique a une place cruciale dans le récit. Le premier vampire de la ville est Barlow, celui-ci fait des victimes qui se transforment en vampires, qui font d'autres victimes jusqu'à que le village entier soit peuplé de vampires{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

''[[Twilight]]'' et ''[[Chroniques des vampires]]'' ont popularisé le thème vampirique auprès d'un large public au début du {{s-|XXI|e}} et sont, parmi des centaines de romans sur le même thème, les seuls qui aient suscité un engouement comparable à la publication de ''Dracula''<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=27}}</ref>. Par là-même, l'image symbolique du vampire s'en est trouvée modifiée : d'icône de l'horreur avec [[Bram Stoker]], le vampire est devenu sulfureux et capable de sentiments, symbole de la libération des tabous et de la sexualité débridée avec [[Anne Rice]]. Au contraire, avec [[Stephenie Meyer]], le vampire est présenté comme chaste et [[wikt:pudibond|pudibond]], ce qui, d'après [[Alain Pozzuoli]], {{citation|vide le mythe vampirique de sa substance}}<ref>{{harvsp|Pozzuoli|2009|p=33}}</ref>. La série ''[[Vampire Diaries]]'' met en scène plusieurs créatures dont le vampire, les sorcières mais aussi des lycanthropes{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

Le vampire est un personnage récurrent de la ''[[bit lit]]'' (littéralement, « littérature mordante »), sous-[[genre littéraire]] de la [[fantasy urbaine]] apparu dans les années 2000. Le vampirisme a pu être récupéré par le [[roman policier]], par exemple dans ''[[Un lieu incertain]]'' de [[Fred Vargas]] (2008). Le thème du Vampire ne fait plus seulement partie du roman populaire ; il est désormais considéré comme un archétype qui peut être analysé sérieusement, et d'un point de vue sociologique, psychanalytique ou sexuel (Antonio Dominguez Leiva écrit : {{citation|Le vampire se refuse au stade génital : la morsure tient lieu de coït, et l'effusion de sang fait figure de dépucelage toujours renouvelé.}})<ref>''[[Le Magazine littéraire]]'', {{numéro|529}}, mars 2013, numéro coordonné par [[Alexis Brocas]].</ref>

== Au cinéma ==
{{Article détaillé|Liste de films de vampires}}
Selon K. M. Schmidt en 1999, il y aurait eu, depuis les débuts du cinéma, plus de 650 films de vampires réalisés<ref group="A">K. M. Schmidt (in U. Müller, W. Wunderlich, ''Dracula, der Herrscher der Finsternis'', in ''Mittellater Mythen 2: Dämonen, Monster, Fabelwesen'', Saint-Gall, 1999, p. 185), cité p. 13, note 3.</ref>. Le mythe du vampire est en effet parmi les plus exploités par le septième art, ainsi que dans la [[publicité]], de façon souvent humoristique<ref>{{harvsp|Valls de Gomis|2005|p=352-353}}</ref>.

=== Les premiers films ===
[[Fichier:Dracula 1958 a.jpg|thumb|right|[[Christopher Lee]] dans ''[[Le Cauchemar de Dracula]]'' ([[1958 au cinéma|1958]]).]]
Après les représentations du ''Dracula'' de Bram Stoker au [[théâtre]], le mythe est porté à l'écran. Le premier film évoquant un vampire est ''[[Nosferatu le vampire]]'' de [[Friedrich Murnau]], en [[1922 au cinéma|1922]]<ref>{{Ouvrage|auteur=Nathalie Bilger|sous-titre=La métamorphose du vampire|titre=Les Limites de siècles : lieux de ruptures novatrices depuis les temps modernes : actes du colloque international organisé par l'université de Franche-Comté à l'UFM les 29, 30, 31 mai 1997|éditeur=Presses universitaires de Franche-Comté|année=1998|passage=69|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=LAoUPwsuFFwC&pg=PA69&#v=onepage&q=&f=false}}.</ref>. Ce film lui vaut des poursuites judiciaires de la part de la veuve de Stoker, qui estime qu'il est une adaptation du livre et que Murnau aurait dû en acheter les droits pour le porter à l'écran. ''[[Vampyr (film)|Vampyr, ou l'étrange aventure de David Gray]]'' est un film danois de [[Carl Theodor Dreyer]] sorti en 1932 qui met en scène une femme vampire<ref>{{harvsp|Valls de Gomis|2005|p=368}}</ref>. En [[1931 au cinéma|1931]], [[Bela Lugosi]] renouvelle le genre en tenant la vedette dans ''[[Dracula (film, 1931)|Dracula]]'', réalisé par [[Tod Browning]]<ref group="E">p. 91.</ref>. Bela Lugosi ne reprendra ce rôle qu'une seule fois à l'écran, dans le film parodique ''[[Deux Nigauds contre Frankenstein]]'', mais jouera plusieurs personnages similaires et restera l'un des interprètes emblématiques du rôle{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

Le deuxième acteur le plus représentatif du rôle de Dracula est [[Christopher Lee]] qui apparaît en [[1958 au cinéma|1958]] dans le film de [[Terence Fisher]] ''[[Le Cauchemar de Dracula]]''. Lee a joué ce rôle dans une dizaine de films<ref group="E">p. 92.</ref>. Avec l'interprétation de Lugosi, le cinéma passe d'une créature hideuse à celui d'un vampire mondain et distingué. Celle de Lee combine l'allure aristocratique du personnage et ses traits monstrueux, représentés par des canines souvent dégoulinantes de sang<ref>{{harvsp|Valls de Gomis|2005|p=369}}</ref>.

=== Internationalisation du mythe ===
[[Fichier:Muséedesvampires2.jpg|thumb|left|alt=Ensemble d'objets, d'ouvrages anciens et d'accessoires de films consacrés aux vampires et présentés au musée des vampires, à Paris|Ensemble d'objets, d'ouvrages anciens et d'accessoires de films consacrés aux vampires et présentés au Musée des vampires, [[porte des Lilas]] à [[Paris]].]]
Le cinéma présente ensuite des œuvres plus ou moins noires ou parodiques sur le thème des vampires : ''[[Le Bal des vampires]]'' de [[Roman Polanski|Polanski]] en 1967 est une parodie qui tourne en ridicule tous les poncifs du mythe<ref>{{harvsp|Valls de Gomis|2005|p=371}}</ref>. ''[[Les Lèvres rouges]]'' en 1971 de [[Harry Kümel]], ''[[Les Prédateurs (film, 1983)|Les Prédateurs]]'' de [[Tony Scott]] en 1983 avec [[Catherine Deneuve]] et [[David Bowie]], les deux ''[[Vampire, vous avez dit vampire ?]]'' de Tom Holland en 1985 et de Tommy Lee Wallace en 1988 sont autant de récupérations modernes du genre. Un remake du ''Nosferatu'' de 1922, ''[[Nosferatu, fantôme de la nuit]]'' (1979) de [[Werner Herzog]], avec [[Klaus Kinski]], [[Isabelle Adjani]] et [[Bruno Ganz]] fait également date<ref>{{harvsp|Valls de Gomis|2005|p=367}}</ref>. À la fin des années 1960 et au début des années 1970, le cinéaste français [[Jean Rollin]] contribue à érotiser très fortement le mythe dans des réalisations d'une esthétique très personnelle, à partir de son premier film, ''[[Le Viol du vampire]]'' (1968), d'inspiration très surréaliste{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

En 1987, sortent deux films produits aux [[États-Unis]] ''[[Aux frontières de l'aube]]'' et ''[[Génération perdue (film, 1987)|Génération perdue]]'' qui relancent l'intérêt pour les films mettant en scène des vampires<ref group="E">p. 93.</ref>. Au début des années 1990, le thème des vampires revient en force sur les écrans avec ''[[Dracula (film, 1992)|Dracula]]'' de [[Francis Ford Coppola]] en 1992, fidèle adaptation du roman de Stoker<ref>{{harvsp|Valls de Gomis|2005|p=372}}</ref>, puis avec ''[[Entretien avec un vampire (film)|Entretien avec un vampire]]'' de [[Neil Jordan]] en 1994, adaptation d'un roman d'[[Anne Rice]]<ref>{{harvsp|Valls de Gomis|2005|p=380}}</ref>. Par la suite, la production de films sur ce thème augmente et des séries mettant en scène des vampires apparaissent<ref>{{harvsp|Valls de Gomis|2005|p=371 et 381}}</ref>. On peut citer le film suédois ''[[Morse (film)|Morse]]'', réalisé par [[Tomas Alfredson]] en 2008, et son ''remake'' américain de 2010, ''[[Laisse-moi entrer]]'' de [[Matt Reeves]]. Enfin, ''[[Fright Night (film, 2011)|Fright Night]]'' de Craig Gillespie avec comme vampire principal, l'acteur [[Colin Farrell]], sortie en 2011{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

=== Sagas à succès ===
Dans les années 2000, trois séries mettant en scène des vampires connaissent le succès. La saga de ''Blade'' d'abord, en trois opus (''[[Blade (film, 1998)|Blade]]'' de [[Stephen Norrington]] adapté du comics de Marvel, sorti en 1998 ; ''[[Blade II]]'' de [[Guillermo Del Toro]] en 2002 et ''[[Blade: Trinity]]'' de [[David S. Goyer]] en 2004) met en scène un chasseur de vampires à moitié vampire.

''[[Underworld (film, 2003)|Underworld]]'' est un film anglo-germano-américano-hongrois, réalisé par [[Len Wiseman]] et sorti en 2003, qui présente le conflit sans merci entre deux races immortelles et légendaires : les Lycans ([[Lycanthrope|loups-garous]]) et les Vampires. La saga comprend également : ''[[Underworld 2|Underworld 2 : Évolution]]'' de Len Wiseman de nouveau (2006), ''[[Underworld 3|Underworld 3 : Le Soulèvement des Lycans]]'' de [[Patrick Tatopoulos]] (2009) et ''[[Underworld : Nouvelle Ère]]'' de Len Wiseman, sorti en 2011.

Enfin, l'adaptation au cinéma de ''[[Twilight]]'', de [[Stephenie Meyer]], (''[[Twilight, chapitre I : Fascination|Fascination]]'', ''[[Twilight, chapitre II : Tentation|Tentation]]'', ''[[Twilight, chapitre III : Hésitation|Hésitation]]'' et ''[[Twilight, chapitre IV : Révélation|Révélation]]'', de [[2007 au cinéma|2007]] à [[2012 à la télévision|2012]]) connaît un réel succès<ref>{{Lien web|titre=Twilight : les raisons d'un succès|auteur=Constance Jame`|date=2009|url=http://www.lefigaro.fr/livres/2009/02/05/03005-20090205ARTFIG00567-twilight-les-raisons-d-un-succes-.php|site=lefigaro.fr|consulté le=31 octobre 2010}}.</ref>.

== À la télévision ==
=== Séries ===
[[Fichier:David Boreanaz.jpg|thumb|upright|alt=L'acteur David Boreanaz, qui interprète un vampire dans les séries Buffy contre les vampires|[[David Boreanaz]] interprète le [[Angel (Buffy contre les vampires)|vampire Angel]] dans les séries ''[[Buffy contre les vampires]]'' et ''[[Angel (série télévisée)|Angel]]''.]]
Les vampires les plus connus à la télévision sont issus du monde créé par [[Joss Whedon]] dans les séries ''[[Buffy contre les vampires]]'' et ''[[Angel (série télévisée)|Angel]]''. Ceux-ci affichent une faible partie des caractéristiques classiques des vampires. Mais, dans les scénarios de cette série, ils représentent essentiellement une métaphore des peurs et des angoisses que les adolescents doivent affronter pour devenir adultes, et que les jeunes adultes doivent surmonter pour mener leur vie<ref>{{harvsp|id=Guiley|texte=Rosemary Guiley, ''The encyclopedia of vampires, werewolves, and other monsters''|loc={{p.}}39-48}}.</ref>. La série pour la jeunesse ''[[Le Petit Vampire]]'', écrite par la femme de lettres allemande Angela Sommer-Bodenburg, est vendue à plus de dix millions d'exemplaires à travers le monde et portée à l'écran. Elle raconte les aventures d'un jeune garçon passionné par les vampires, Anton Kamenberg, qui se lie d'amitié avec un vampire enfant, Rüdiger von Dentkreuz<ref>{{Imdb titre|id=0106048}}.</ref>.

{{référence souhaitée|Dans la série ''[[Supernatural (série télévisée)|Supernatural]]'', les frères Winchester luttent contre des vampires. Les séries ''[[Moonlight (série télévisée)|Moonlight]]'' et ''[[Blood Ties (série télévisée)|Blood Ties]]'' reprennent les motifs du mythe. Les sœurs Halliwell de la série ''[[Charmed]]'' ont également à faire face aux vampires dans plusieurs épisodes. Ces vampires sont dirigés par une reine et cette race est en conflit avec les démons et les sorciers qui les ont rejetés de la « société infernale »}}. La série ''[[True Blood]]'', inspirée des romans ''[[La Communauté du Sud]]'' de [[Charlaine Harris]] décrit une coexistence fictive de vampires et d'humains au cœur d'une petite ville de Louisiane. Son créateur voit les vampires de la série comme {{citation|une minorité essayant d'obtenir l'égalité des droits}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.nypost.com/seven/06232009/tv/flesh__blood_175586.htm|titre=Flesh and 'Blood': How HBO series has turned hot vampires into gay rights analogy|auteur=Maxine Shen|date=23 juin 2009|site=[[New York Post|NYPost.com]]}}</ref>. {{référence souhaitée|La série ''[[Being Human : La Confrérie de l'étrange]]'' présente un personnage vampire, aux côtés d'un [[loup-garou]] et d'un [[fantôme]]. Dans la série ''[[Kindred : Le Clan des maudits]]'', inspirée de l'univers du jeu de rôle ''[[Vampire : La Mascarade]]'', des clans de vampires s'affrontent dans la ville de [[San Francisco]]. Dans ''[[Sanctuary (série télévisée)|Sanctuary]]'', série d'abord diffusée sur le Web, [[Amanda Tapping]] incarne une scientifique spécialisée dans les créatures non humaines depuis 150 ans. Elle et ses amis de l'époque se sont injecté du sang de vampire, ce qui a eu pour conséquence de leur conférer à chacun un pouvoir spécifique. La série ''[[Vampire Diaries]]'' enfin, basée sur la [[Le Journal d'un vampire|série de romans éponyme]] de [[Lisa Jane Smith]], met en scène deux vampires, les frères Salvatore. ''The Originals'', série dérivée de ''The Vampire Diaries'', relate la vie des vampires originels, Klaus, Elijah, Rebekah Mikaelson. Plus récemment, la série ''[[The Strain]]'', inspirée par les [[La Lignée|livres homonymes]], met en scène des protagonistes tentant de comprendre et d'endiguer une épidémie de vampirisme}}.

=== Séries d'animation ===
{{référence souhaitée|''Vampire Host'' et ''Vampire gigolo'' forment une série japonaise de 2004 inspirée de l'univers du manga ''Blood Hound'' créé par [[Kaori Yuki]]. L'héroïne, Rio Kanou, est une étudiante qui, à la suite de la disparition de plusieurs personnes dont sa meilleure amie, enquête dans un club de vampires avant de sympathiser avec ceux-ci. La série [[France|franco]]-[[Allemagne|allemande]] ''[[Draculito, mon saigneur]]'', créée par [[Bruno René Huchez]] et réalisée par [[Bahram Rohani]] en 1992, met en scène Draculito, fils unique du célèbre comte [[Dracula]]. Âgé d'une dizaine d'années, il obtient de son père des objets magiques qui l’aident à repousser les attaques de Gousse d’Ail et de ses acolytes. Dans son école, il se lie d’amitié avec Lapin Garou.
Il existe une série appelée ''[[L'École des petits vampires]]'' une série d'animation allemande qui met en place Oscar Von Horificus un jeune vampire.
Il y a aussi une vampire nommée Marceline (qui est en fait la reine des vampires) dans [[Adventure Time]]. Dans la série Monster high, Draculaura est la fille de Dracula et Camille Carmin, la fille de Carmilla.}}

== Dans la bande dessinée, le manga et l'anime ==
{{Article détaillé|Vampire dans la bande dessinée et l'anime}}
[[Fichier:Weird Tales June 1936.jpg|thumb|upright|left|alt=Couverture du magazine Weird Tales de juin 1936, montrant un vampire s'attaquant à une femme|Couverture du magazine ''[[Weird Tales]]'' de juin 1936 présentant des nouvelles fantastiques.]]
=== Mangas ===
Les mangas ainsi que l'animation japonaise exploitent aussi le thème des vampires. Selon l'œuvre, ils peuvent se rapprocher tantôt des vampires des traditions européennes et occidentales, tantôt des traditions japonaises, le vampire étant alors appelé ''Kyuuketsuki'' (吸血鬼, « fantôme suceur de sang »). Chaque manga crée ainsi différentes conceptions de vampires, chacun avec des caractéristiques, des modes de vie ou des pouvoirs magiques différents. Les histoires peuvent aussi aller de la romance à la chasse au vampire, tout en passant par de la fiction sur le thème vampirique, proposant parfois des réflexions philosophiques de l'auteur{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

Par exemple, ''[[Vampire Hunter D]]'' repose sur une mythologie européenne mais dans un futur lointain, tandis que ''[[Vampire Princess Miyu]]'' use du mythe plus traditionnel au Japon. Dans le manga [[Negima ! Le Maître magicien|''Negima'']], Evangeline McDowell est une vampire multicentenaire qui repose plus sur un démon aux puissants pouvoirs magiques que les vampires traditionnels. ''[[Hellsing]]'' se base sur le vampire européen, notamment le comte [[Dracula (personnage)|Dracula]] et se concentre notamment sur une chasse aux vampires dirigée par l'[[Anglicanisme|Église anglicane]]. Le manga et anime ''[[Vampire Knight]]'' offre une vision plus originale des vampires dans une histoire de romance : la société vampirique habite dans l'ombre de la société humaine, et essaie d'habiter en harmonie au sein d'une académie. La société vampirique est divisée en plusieurs [[Société de castes|castes]] selon le degré de pureté de sang. Ceux qui ne sont pas nés vampires, les ex-humains, condamnés à devenir des bêtes assoiffées de sang au contraire des nés-vampires, sont exclus et chassés par les vampires et les humains. D'autres animes proposent des histoires avec une réflexion philosophique comme [[Shiki (roman)|''Shiki'']] : alors que les habitants de Sotoba, un petit village isolé, doivent faire face à une invasion de kyuuketsukis, l'auteur propose de choisir un camp entre les kyuuketsukis, qui n'ont pas choisi leur condition, et les humains, qui se battent pour leur survie et leur village. Cette œuvre, tout comme ''[[Blood+]]'', essaie de donner une raison et crédibilité scientifique au vampirisme. Le manga ''[[JoJo's Bizarre Adventure]]'' se réapproprie le mythe du vampire européen en y apportant beaucoup de spécificités. Son vampire le plus notoire, Dio Brando, inspire la culture manga grâce à sa personnalité charismatique et sadique. Certaines de ses répliques sont devenues des [[mème]]s{{Réfnéc|date=20 décembre 2022}}.

=== En bande dessinée ===
En [[bande dessinée franco-belge]], la série ''[[Requiem, chevalier vampire]]'' (série en cours 11 tomes, 2000 à 2012) dessinée par [[Olivier Ledroit]] et scénarisée par [[Pat Mills]], met en scène un univers gothique très sombre et violent, par opposition à des séries comme [[Petit Vampire]] de [[Joann Sfar]], qui jouent sur l'humour<ref>{{Lien web|url=http://www.lefantastique.net/bd/dossiers/vampires/vampires.htm|titre=Les vampires en B.D|site=Lefantastique.net|consulté le=16 octobre 2010}}.</ref>. ''[[Le Prince de la nuit]]'' (8 tomes), 1994 à 2019, de [[Yves Swolfs]], met en scène un personnage héritier de plusieurs générations de chasseurs de vampires<ref>{{lien web |url=https://www.bdtheque.com/series/249/le-prince-de-la-nuit |titre=Le Prince de la Nuit |année=2020 |site=bdtheque.com}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |url=https://www.glenat.com/24x32-glenat-bd/le-prince-de-la-nuit-tome-09-9782344016183 |titre=Le Prince de la nuit - Tome 9 |éditeur=Glénat |année=2020}}</ref>. Le comic ''[[30 Jours de nuit]]'' (5 tomes, 2004 à 2010) dépeint la lutte d'un homme et de sa femme contre une horde de vampires<ref>{{lien web |url=https://www.planetebd.com/comics/delcourt/jours-de-nuit/jours-de-nuit/4231.html |titre=30 jours de nuit T1 |éditeur=Planète BD |année=2020}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=en |url=https://web.archive.org/web/20110907052541/http://www.idwpublishing.com/catalog/book/19 |titre=30 Days of Night: Original Series |année=2011 |éditeur=IDW}}</ref>.
[[Fichier:Manoir_Hanté.JPG|thumb|Le « Manoir hanté » du [[Nigloland]] de [[Dolancourt]].]]
== Dans les jeux ==
=== Parcs d'attractions ===
De nombreux [[Parc d'attractions|parcs d'attractions]] présentent des animations à thèmes vampiriques, comme le « Manoir hanté » du [[Nigloland]] à [[Dolancourt]], dans l'[[Aube (département)|Aube]], en [[Champagne (province)|Champagne]] ([[France]]).
=== Jeux vidéo ===
{{Article détaillé|Vampire dans les jeux vidéo}}
Le mythe du vampire a obtenu une grande postérité dans l'univers du [[jeu vidéo]], et ce dès ses débuts, avec notamment la série de jeux ''[[Castlevania]]'' (depuis 1986), dont l'intrigue est inspirée du roman de [[Bram Stoker]], ''Dracula''. La série ''[[Legacy of Kain]]'' (depuis 1996) en est également inspirée<ref>{{harvsp|Joshi|2007|p=645–646}}</ref>, ainsi que ''[[Bram Stoker's Dracula (jeu vidéo)|Bram Stoker's Dracula]]'', développé par [[Traveller's Tales]] en 1993. D'autres jeux vidéo mettent en scène des vampires, tels ''[[The Elder Scrolls IV: Oblivion]]'' dans lequel un personnage est atteint de [[porphyrie]]<ref>{{Lien web |url=http://vgstrategies.about.com/library/Oblivion-Vampires-FAQ.htm|titre=Vampirism in Oblivion|site=vgstrategies.about.com|consulté le=16 octobre 2010}}.</ref>, ou [[The Elder Scrolls III: Morrowind]] où il est possible d'incarner un vampire. ''[[Darkstalkers]]'' est également une série développée par [[Capcom]] depuis 1993. Il existe aussi le jeu ''Dracula : Résurrection'', développée par Index+ (1999), suivi du deuxième opus, ''Dracula 2 : le Dernier Sanctuaire'', développé par Wanadoo Édition (2000), et du troisième, ''[[Dracula 3 : La Voie du dragon]]'', de [[Kheops Studio]] (2008). Deux jeux vidéo sont inspirés du jeu de rôle du même nom : ''[[Vampire : La Mascarade - Rédemption]]'' (développé par [[Nihilistic Software]], 2000) et ''{{Langue|en|[[Vampire: The Masquerade - Bloodlines]]}}'' (développé par [[Troika Games]], 2004)<ref>{{Lien web|url=http://www.vampires-fr.com/jeux.php|titre=Jeux vidéo|site=L'antre des vampires|consulté le=16 octobre 2010}}.</ref>. Enfin, ''[[A Vampyre Story]]'' d'Autumn Moon Entertainment (2008) est inspiré de la nouvelle de [[John Polidori]] ; le jeu a reçu un prix pour ses graphismes en février 2009<ref>{{Lien web|url=http://www.vampyrestory-game.com|titre=Site officiel du jeu|site=vampyrestory-game|consulté le=16 octobre 2010}}.</ref>.

=== Jeux de rôle ===
[[Fichier:Anne Rice.jpg|thumb|upright|alt=L'écrivain américain Anne Rice|Le jeu de rôle ''[[Vampire : La Mascarade]]'' est inspiré des romans de l'écrivain américain [[Anne Rice]].]]

Le jeu de rôle ''[[Vampire : La Mascarade]]'' (et sa nouvelle version ''[[Vampire : Le Requiem|Requiem]]'') ont eu une influence importante sur la représentation sociale moderne du vampire<ref>{{harvsp|Valls de Gomis|2005|p=397}}.</ref>. {{référence nécessaire|Un vampire y est caractérisé, moins par l'humain qu'il fut, que par des données spécifiques à sa nouvelle vie, comme son appartenance à un clan vampirique (par le sang d'un vampire antédiluvien), transmettant un profil psychologique et des pouvoirs particuliers, ou encore par son adhésion à une ligue, secte ou une coterie. Il existe ainsi plus de quinze clans (à la fois familles et factions politiques) et de multiples sectes dans ''La Mascarade'' et cinq ligues dans ''Requiem'' (une ligue se caractérise par une orientation politique ou spirituelle qui détermine le domaine d'activité privilégié du personnage)}}.

Il existe aussi le [[jeu de plateau]] ''La Fureur de Dracula. Enquête en Transylvanie'' (1989, réédité en 2007), qui reprend l'univers de Bram Stoker<ref>{{Lien web|url=http://www.trictrac.net/index.php3?id=jeux&rub=detail&inf=detail&jeu=208|titre=La Fureur de Dracula. Enquête en Transylvanie (fiche du jeu)|site=trictrac.net|consulté le=17 octobre 2010}}.</ref>

{{référence souhaitée|Des personnages vampires apparaissent parmi le bestiaire des plus grands jeux de rôles, tels Le ''[[Jeu de rôle des Terres du Milieu]]'', ''[[Donjons et Dragons]]'' ou encore ''[[Warhammer]]''. L'un des mondes de ''Donjons et Dragons'', ''[[Ravenloft]]'', qui se fonde sur l'univers de la littérature gothique, introduit le personnage vampire de Strad Von Zarovitch. Dans le monde de [[Glorantha]], les vampires sont des gens qui ont refusé la mort au point de chercher les secrets du dieu fou nommé Vivamort. D'autres jeux de rôle se contentent de réinterpréter l'origine des vampires en fonction de leur vision du monde. Ainsi, ''[[L'Appel de Cthulhu (jeu de rôle)|L'Appel de Cthulhu]]'' fait des vampires des agents plus ou moins conscients des [[Grands Anciens]] décrits par l'écrivain américain [[H. P. Lovecraft]].}} Un [[fanzine]] consacré aux mythes des vampires, ''Vampire Dark News'', propose dans ses rubriques des jeux de rôles<ref>{{Lien web|url=http://www.vampiredarknews.com/evdn/32.html|site=vampiredarknews.com|titre=Site du fanzine ''Vampire Dark News''|consulté le=17 octobre 2010}}.</ref>.

== Notes et références ==

=== Notes ===
{{Références|groupe="Note"}}

=== Références ===
{{Traduction/Référence|en|Vampire|397315142}}
{{Références|taille=20}}

==== ''Histoire des vampires'' de Claude Lecouteux ====
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Claude Lecouteux]]|titre=Histoire des vampires|sous-titre=Autopsie d'un mythe|éditeur=Imago|année=2009|isbn=978-2-911416-29-3|lieu=Paris|pages totales=195}}
{{Références|taille=14|groupe=A}}

==== ''The Vampire Encyclopedia'' de Matthew Bunson ====
* {{Ouvrage|langue=en|auteur=Matthew Bunson|année=1993|titre=The Vampire Encyclopedia|lieu=Londres|éditeur=Thames & Hudson|isbn=0-500-27748-6}}
{{Références|taille=14|groupe=B}}

==== ''Vampires, Burial and Death: Folklore and Reality'' de Paul Barber ====
* {{Ouvrage|id=Barber|langue=en|auteur=Paul Barber|année=1988|titre=Vampires, Burial and Death: Folklore and Reality|lieu=New York|éditeur=Yale University Press|isbn=0-300-04126-8}}
{{Références|taille=14|groupe=D}}

==== ''Sang pour Sang, Le Réveil des Vampires'' de Jean Marigny ====
* {{Ouvrage|auteur1=[[Jean Marigny]]|année=1993|titre=Sang pour Sang|sous-titre=Le Réveil des Vampires|lien titre=Sang pour sang, le réveil des vampires|éditeur=Gallimard|collection=[[Découvertes Gallimard]] |numéro dans collection=[[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (1re partie)|161]] |série=Traditions |isbn=978-2-0705-3203-2}}
{{Références|taille=14|groupe=E}}

== Annexes ==
{{Catégorie principale|Vampires}}
{{Autres projets
|commons=Category:Vampire
|wiktionary=Vampire
|wikisource=Catégorie:Vampires
}}

=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
==== Ouvrages anciens ====
* {{Ouvrage|id=Retrius|langue=la|nom1=Retrius|prénom1=Phillipe|titre=De masticotione mortuorum|année=1679}}
* {{Ouvrage|id=Ranft|langue=la|auteur1=[[Michael Ranft]]|titre=[[De masticatione mortuorum in tumulis]]|année=1728}} {{commentaire biblio|Réédition en français : {{Ouvrage|id=Ranft|langue=fr|auteur1=[[Michael Ranft]]|titre=De la mastication des morts dans leurs tombeaux|éditeur=Éditions Jérôme Millon|numéro d'édition=2|année=1998|isbn=978-2841370276|pages totales=125}}}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Samuel Johnson]]|titre=Harleian Miscellany|éditeur= T. Osborne|lieu=Londres|année=1745}}
* {{Ouvrage|nom1=Calmet|prénom1=Dom Augustin|lien auteur1=Dom Augustin Calmet|titre=Dissertations sur les apparitions des esprits et sur les vampires ou les revenans de Hongrie, de Moravie, &c.|année=1749|volume=1|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=WV9PAAAAcAAJ&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false}}, [https://books.google.fr/books?id=083q4rlYW9sC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false vol. 2, <small>(''lire en ligne''])</small>
* {{Ouvrage|nom1=Calmet|prénom1=Dom Augustin|lien auteur1=Dom Augustin Calmet|titre=Traité sur les apparitions des anges, des démons et des esprits et sur les revenants, et vampires de Hongrie, de Bohème, de Moravie et de Silésie|année=1751}}.{{commentaire biblio|Réédition enrichie : {{Ouvrage|nom1=Calmet|prénom1=Dom Augustin|lien auteur1=Dom Augustin Calmet|auteur2=[[Roland Villeneuve]]|titre=Dissertation sur les vampires: les revenants en corps, les excommuniés, les oupires ou vampires, brucolaques etc|éditeur=Éditions Jérôme Millon|numéro d'édition=2|année=1998|isbn=978-2-84137-071-9|pages totales=313}}}}
* {{Ouvrage|nom1=Collin de Plancy|prénom1=Jacques Albin Simon|lien auteur1=Collin de Plancy|titre=Histoire des vampires et des spectres malfaisans avec un examen du vampirisme|éditeur=Masson|année=1820|pages totales=288|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=h48BAAAAYAAJ}}

==== Littérature ====
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Sir Richard R.|nom1=Burton|titre=Vikram and The Vampire: Classic Hindu Tales of Adventure, Magic, and Romance|année=1893|éditeur=Tylston and Edwards|lieu=Londres|lire en ligne=http://www.sacred-texts.com/goth/vav/vav00.htm|consulté le=28 septembre 2007|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Bram Stoker]]|traducteur=Lucienne Molitor|année=1975|titre=[[Dracula]]| lieu=Bruxelles |éditeur=Marabout|collection=Babel|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Claude Lecouteux]]|postnom1=(éd.)|année=1999|titre=Elle mangeait son linceul|sous-titre=fantômes, revenants, vampires et esprits frappeurs : une anthologie|lieu=Paris|éditeur=José Corti|isbn=2-7143-0909-7|collection=Collection Merveilleux|numéro dans collection=28|pages totales=300|présentation en ligne=http://www.jose-corti.fr/titresmerveilleux/elle-mangeait.html}}.
* {{Ouvrage|auteur=[[Morgane Caussarieu]]|année=2013|titre=Vampires et Bayous : sexe, sang et décadence, la résurrection du mythe en Louisiane|éditeur=Mnémos}}.
* ''Dracula et autres écrits vampiriques'', textes traduits de l'anglais, présentés et annotés par [[Alain Morvan]], Paris, [[Éditions Gallimard|Gallimard]], coll. « [[Bibliothèque de la Pléiade]] », 2019. Ce volume contient : [[Samuel Taylor Coleridge]] : ''[[Christabel]]'' ; [[John William Polidori]] : ''[[Le Vampire (nouvelle)|Le Vampire]]'' ; [[Lord Byron]] : ''Fragment'' ; [[Joseph Sheridan Le Fanu]] : ''[[Carmilla]]'' ; [[Bram Stoker]] : ''[[Dracula]]'' - ''[[L'Invité de Dracula]]'' ; [[Florence Marryat]] : ''Le Sang du vampire'' ; [[Robert Southey]] : ''Thalaba le destructeur'' (extrait) ; Lord Byron : ''[[Le Giaour|Giaour]]'' (extrait).

==== Ouvrages modernes ====
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Marjolaine|nom1=Boutet|titre=Vampires|sous-titre=Au-delà du mythe|année=2011|éditeur=Éditions Ellipses|lieu=Paris|isbn=9782729864026|pages totales=256|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|nom1=Collectif|titre=Vampires Galore!|sous-titre=The Reader's Digest Book of strange stories, amazing facts: stories that are bizarre, unusual, odd, astonishing, incredible... but true|année=1988|éditeur=Reader's Digest Association|lieu=Londres|numéro d'édition=2|isbn=978-0-949819-89-5|pages totales=607|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=ru|prénom1=I. A.|nom1=Dolotova|titre=История России. 6–7 кл : Учебник для основной школы: В 2-х частях. Ч. 1: С древнейших времен до конца XVI века|année=2002|éditeur=ЦГО |isbn=5-7662-0149-4|lire en ligne=http://www.ndce.ru/fulltext/pdf/1000292.pdf|format électronique=PDF|consulté le=28 février 2007|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|titre=Vampires in Their Own Words: An Anthology of Vampire Voices|prénom1=Michelle|nom1=Belanger|passage=118|éditeur=Llewellyn Worldwide|lieu=Woodbury MN|isbn=978-0-7387-1220-8|année=2007|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Leslie|nom1=Klinger|titre=The New Annotated Dracula|éditeur=W.W. Norton & Company, Inc.|année=2008|lieu=New York|isbn=978-0-393-06450-6|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Nigel|nom1=Suckling|titre=Vampires|année=2006|éditeur=Facts, Figures & Fun|lieu=Londres|isbn=1-904332-48-X|plume=oui}}
* M. Summers, ''The Vampire en Europe'', Kinssinger Publishing, 2003.

===== Encyclopédies et dictionnaires =====
* {{Ouvrage|langue=ru|nom1=Tokarev|prénom1=Sergei Aleksandrovich|année=1982|titre=Mify narodov mira|lieu=Moscou|éditeur=Izdat. Sovetskaya Entsiklopediya|plume=oui}}
* {{Chapitre|langue=en|prénom1= Margaret L.|nom1= Carter|titre chapitre=The Vampire|auteurs ouvrage=[[S.T. Joshi]] (dir.)|titre ouvrage=Icons of Horror and the Supernatural|sous-titre ouvrage=An Encyclopedia of Our Worst Nightmares|lieu=Westport (Connecticut) / Londres|éditeur=Greenwood Press|année= 2007|volume= 2|pages totales=796|isbn=978-0-313-33780-2 |isbn2= 0-313-33782-9|passage=619-652}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1={{Lien|langue=en|trad=Daniel Cohen (children's writer)|fr=Daniel Cohen (écrivain)|texte=Daniel Cohen}}|année=1989|titre=Encyclopedia of Monsters: Bigfoot, Chinese Wildman, Nessie, Sea Ape, Werewolf and many more...|lieu=Londres|éditeur=Michael O'Mara Books Ltd.|isbn=0-948397-94-2|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=J. G.|nom1=Melton|titre=The Vampire Book: The Encyclopedia of the Undead|année=1994|lieu=Detroit|éditeur=Visible Ink Press|isbn=0-8103-2295-1|passage=xxxi|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Alain Pozzuoli]]|titre=La Bible Dracula|sous-titre=Dictionnaire du vampire|éditeur=Le pré aux clercs|année=2009|isbn=978-2-84228-386-5|lieu=Paris|pages totales=660|plume=oui}}
* {{Ouvrage|id=Vion-Dury et Brunel|titre=Dictionnaire des mythes du fantastique|auteur1=Juliette Vion-Dury|auteur2=Pierre Brunel|éditeur=Presses Universitaires de Limoges|année=2003|isbn=978-2-84287-276-2|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=sVLnKwBV4iUC|plume=oui}}
* {{Ouvrage|id=Guiley|langue=en|titre=The encyclopedia of vampires, werewolves, and other monsters|auteur=Rosemary Guiley|éditeur=Infobase Publishing|année=2004|isbn=978-0-8160-4684-3}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jacques Finné]]|titre=Bibliographie de Dracula|lieu=Lausanne|éditeur= L'Âge d'Homme|collection=Contemporains|année=1986|pages totales=215}}

===== Essais =====
{{div col||30em}}
* {{Ouvrage|prénom1=Ioanna|nom1=Andreesco|année=2004|titre=Où sont passés les vampires ?|éditeur=Payot|collection=Petite bibliothèque|numéro dans collection=519|isbn=978-2-228-89913-0|pages totales=189|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=BhdwAAAACAAJ|commentaire=Enquête sur l'image du vampire en Roumanie}}
* {{Ouvrage|titre=Le cauchemar|sous-titre=étude d'une figure mythique|collection=Croyances et traditions|prénom1=Sophie |nom1=Bridier|éditeur=Presses de l'Université de Paris-Sorbonne|année=2002|pages totales=262|isbn=2-84050-202-X|lire en ligne=https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00572678/}}.
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Dagmar|nom1=Burkhardt|titre=Vampirglaube und Vampirsage auf dem Balkan|titre ouvrage=Beiträge zur Südosteuropa-Forschung|lieu=München|année=1966|pages totales=469|éditeur=Rudolf Trofenik|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=l08XAAAAIAAJ|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Élisabeth Campos]]|prénom2=Richard D.|nom2=Nolane|lien auteur2=Richard D. Nolane|année=1994|titre=La chair et le sang : vampires et vampirisme|éditeur=Vaugirard}}
* {{Chapitre |langue=fr|prénom1=Richard|nom1= Caron|titre chapitre=Arbre généalogique de Dracula|auteurs ouvrage=Richard Caron, Joscelyn Godwin, Wouter J. Hanegraaff... [et al.] (éd.)|titre ouvrage=Ésotérisme, gnoses & imaginaire symbolique. Mélanges offerts à Antoine Faivre|lieu= Leuven |éditeur= Peeters|collection= Gnostica : texts & interpretations|numéro dans collection= 3|année= 2001|pages totales={{XII}}-948|isbn=2-87723-541-6}}.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Fabrice Colin]]|auteur2=[[Jérôme Noirez]]|année=2010|mois=septembre|jour=9|collection=Carnets de l'étrange|titre=Enquête sur les vampires|lieu=Paris|éditeur=Fetjaine|isbn=978-2-35425-201-4|pages totales=128|commentaire=Origines historiques du vampire et cas médicaux.}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=J. C.|nom1=Cooper|titre=Symbolic and Mythological Animals|passage=25–26|année=1992|éditeur=Aquarian Press|lieu=Londres|isbn=1-85538-118-4|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=John|nom1=Cuthbert Lawson|titre=Modern Greek Folklore and Ancient Greek Religion|année=1910|éditeur=Cambridge University Press|lieu=Cambridge|plume=oui}}
* {{Ouvrage|prénom1=Françoise|nom1=Dupeyron-Lafay|nom2=Centre d'études et de recherche sur les littératures de l'imaginaire, université Paris-Val-de-Marne|titre=Les Représentations du corps dans les œuvres fantastiques et de science-fiction, figures et fantasmes|éditeur=Michel Houdiard|année=2006|isbn=978-2-912673-56-5|pages totales=327}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Glover|année=1996|titre=Vampires, Mummies, and Liberals |sous-titre=Bram Stoker and the Politics of Popular Fiction|éditeur=Duke University Press|lieu=Durham, NC|plume=oui}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Goens|année=1993|titre=Loups-garous, vampires et autres monstres|sous-titre=enquêtes médicales et littéraires |lieu=Paris|éditeur=CNRS Éditions|collection=Insolites de la science|isbn=2-271-05085-5|pages totales=143}}
* {{Graves MG}} et notamment une édition anglaise : {{Ouvrage|id=Graves|langue=en|auteur=Robert Graves|titre=The Greek Myths|année=1990|éditeur=Penguin|lieu=Londres|isbn=0-14-001026-2|passage=189–90|titre chapitre=The Empusae|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Charles |nom1=Grivel|directeur1=Charles Grivel|année=1997|titre=Dracula|sous-titre=de la mort à la vie|lieu=Paris|éditeur=Éditions de l'Herne|isbn=2-85197-078-X|collection=Cahiers de l'Herne|numéro dans collection=68|pages totales=251}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1= [[Lafcadio Hearn]]|titre=Kwaidan|sous-titre=Stories and Studies of Strange Things |année=1903|éditeur=Houghton, Mifflin and Company|lieu=Boston|plume=oui}}<br>Traduction française : {{ouvrage|langue=fr|auteur1= [[Lafcadio Hearn]]|traducteur= Marc Logé |titre= [[Kwaidan ou Histoires et études de choses étranges]]|titre original= Kwaidan : Stories and Studies of Strange Things|éditeur=Mercure de France|collection= Le petit Mercure |lieu=Paris |année=1998|année première édition=1910|pages totales=126 |isbn=2-7152-2123-1|présentation en ligne=http://www.gallimard.fr/Catalogue/MERCURE-DE-FRANCE/Le-Petit-Mercure/Kwaidan-ou-Histoires-et-etudes-de-choses-etranges}}.
* {{Ouvrage|langue=en|nom1=Hurwitz|prénom1=Siegmund|année=1992|titre=Lilith, the First Eve|sous-titre=Historical and Psychological Aspects of the Dark Feminine|lieu=Einsiedeln, Switzerland|éditeur=Daimon Verlag|isbn=3-85630-522-X|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Olga|nom1=Hoyt|année=1984|titre chapitre=The Monk's Investigation|titre=Lust for Blood|sous-titre=The Consuming Story of Vampires|lieu=Chelsea|éditeur=Scarborough House|isbn=0-8128-8511-2|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=es|prénom1=Agustín|nom1=Jaramillo Londoño|année=1986|titre=Testamento del paisa|lieu=Medellín|éditeur=Susaeta Ediciones|isbn=958-95125-0-X|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=Q7kMAAAAYAAJ|pages totales=539|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Ernest Jones]]|année première édition=1931|titre chapitre=Le vampire|titre=Le Cauchemar|lieu=Paris|éditeur=Payot|collection=Rivages|année=2002|isbn=2-228-89660-8|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=S. T.|nom1=Joshi|lien auteur1=S.T. Joshi|lire en ligne=https://books.google.com/?id=stJxdpZVl_wC&pg=PA646|titre=Icons of horror and the supernatural|volume=2 |année=2007 |mois=janvier|isbn=978-0-313-33782-6|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=L.|nom1=Hume|prénom2=Kathleen|nom2=Mcphillips|année=2006|titre=Popular spiritualities |sous-titre= The politics of contemporary enchantment|lieu=Burlington|éditeur=Ashgate Publishing|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Claude Lecouteux]]|année=1999|titre=Histoire des vampires|sous-titre=autopsie d'un mythe|lieu=Paris|éditeur=Imago|isbn=2-911416-29-5|pages totales=188| présentation en ligne= http://www.editions-imago.fr/listeauteur.php?recordID=240&categorie=Histoire,%20Moyen%20%C2ge}}. {{2e}} édition augmentée : 2002.
* {{Ouvrage|langue=sv|prénom1=Stig|nom1=Linnell|titre=Stockholms spökhus och andra ruskiga ställen|année première édition=1968|année=1993|éditeur=Raben Prisma|isbn=91-518-2738-7|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Raymond|nom1=McNally|prénom2=Radu|nom2=Florescu|titre=In Search of Dracula|année=1994|éditeur=Houghton Mifflin|isbn=0-395-65783-0|passage=117|plume=oui}}<br>Traduction française : {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Raymond T.|nom1=McNally|nom2= Florescu|traducteur= Paule et Raymond Olcina |titre= À la recherche de Dracula |sous-titre= l'histoire, la légende, le mythe|titre original= In search of Dracula |éditeur=Robert Laffont|collection= Les Ombres de l'histoire |lieu=Paris |année=1973|pages totales=267}}
* {{Ouvrage|langue=en|titre=The Highgate Vampire|sous-titre=The Infernal World of the Undead Unearthed at London's Highgate Cemetery and Environs|prénom1=Sean|nom1=Manchester|année=1991|lieu=Londres|éditeur=Gothic Press |isbn=1-872486-01-0|plume=oui}}
* {{Ouvrage|id=DraculaMarigny|langue=fr|auteur1=[[Jean Marigny]]|directeur1=Jean Marigny|année=1997|titre=Dracula|lieu=Paris|éditeur=Autrement|isbn=2-86260-699-5|plume=oui|collection=Figures mythiques|pages totales=165}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean Marigny]]|année=2003|titre=Le vampire dans la littérature du {{s-|XX|e}}|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|isbn=2-7453-0818-1|collection=Bibliothèque de littérature générale et comparée|numéro dans collection=38|pages totales=383|présentation en ligne=http://rernould.perso.neuf.fr/IMAGINAIRE/MarigVXX.html}}.
* {{Ouvrage|langue=es|prénom1=Oscar|nom1=Martinez Vilches|titre=Chiloe Misterioso |sous-titre=Turismo, Mitologia Chilota, leyendas|année=1992|éditeur=Ediciones de la Voz de Chiloe|lieu=Chili|plume=oui}}
* {{ouvrage|langue=en|prénom1=Elizabeth|nom1=Miller|titre=Reflections on Dracula|sous-titre=Ten Essays|éditeur=Transylvania Press|lieu=[[White Rock (Colombie-Britannique)]]|année=1997|pages totales={{II}}-226|isbn=1-55135-004-1|présentation en ligne=https://www.mun.ca/gazette/1997-98/Sept.17/b-drcula.htm}}.
* {{ouvrage|langue=en|prénom1=Elizabeth|nom1=Miller|titre=Dracula|sous-titre=Sense and Nonsense|éditeur=Desert Island Books Limited|lieu=Westcliff-on-Sea|année première édition=2000|mois=janvier|année=2006|pages totales=208|isbn=1-905328-15-X|présentation en ligne=http://www.ucs.mun.ca/~emiller/sense_reviews.html}}.
* {{ouvrage|langue=en|prénom1=Elizabeth|nom1=Miller|directeur1= Elizabeth Miller|titre=Dracula|sous-titre=The Shade and the Shadow|éditeur=Desert Island Books Limited|lieu=Westcliff-on-Sea|année=1998|pages totales=240|isbn=1-874287-10-4|présentation en ligne=http://www.ucs.mun.ca/~emiller/shade_shadow.html}}.
* {{Ouvrage|langue=en|nom1=Perkowski|prénom1=Jan L.|lien auteur1=Jan L. Perkowski|année=1976|titre=Vampires of the Slavs|lieu=Cambridge, Massachusetts|éditeur=Slavica|isbn=0-89357-026-5|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Steve|nom1=Pile|titre=Real cities |sous-titre= modernity, space and the phantasmagorias of city life |année=2005 |titre chapitre=Dracula's Family Tree |éditeur=Sage Publications Ltd|lieu=Londres|isbn=0-7619-7041-X|plume=oui}}
* {{Ouvrage|id=Pradoura|auteur=Élisabeth Pradoura|titre=Pourquoi le cauchemar ?|lieu=Paris|éditeur=In Press|année=2009|isbn=978-2-84835-178-0 |présentation en ligne= http://www.spp.asso.fr/wp/?publication_cdl=pourquoi-le-cauchemar|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Maximo D.|nom1=Ramos|titre=Creatures of Philippine Lower Mythology|année première édition=1971|année=1990|éditeur=Phoenix Publishing|lieu=Quezon|isbn=971-06-0691-3|plume=oui}}
* {{Ouvrage|prénom=Philippe|nom=Ross|année=1990|titre=Dracula|lieu=Paris|éditeur=J'ai lu |collection=J'ai lu cinéma. Les grands films |numéro dans collection=26|isbn=2-277-37026-6|pages totales=115|présentation en ligne=https://www.vampirisme.com/livre/ross-philippe-dracula/}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Alain|nom1=Silver|prénom2=James|nom2=Ursini|titre=The Vampire Film|sous-titre=From Nosferatu to Interview with the vampire|éditeur=Limelight Editions|année=1997|isbn=978-0-87910-266-1|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Jacques Sirgent|année=2009|titre=Le livre des Vampires|éditeur=Camion blanc|isbn=978-2-35779-016-2|pages totales=263|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=52JjPgAACAAJ|commentaire=Ouvrage du fondateur du Musée des vampires, consacré au vampire mythologique et littéraire.}}
* {{Ouvrage|auteur1=Jacques Sirgent|année=2010|titre=Erzsebeth Bathory |sous-titre=Le sang des innocentes|éditeur=Camion blanc|isbn=978-2-35779-072-8|pages totales=246|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=bALPbwAACAAJ|commentaire=Ouvrage du fondateur du Musée des vampires, consacré au mythe de la [[comtesse sanglante]].}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=David J.|nom1=Skal|année=1993|titre=The Monster Show|sous-titre=A Cultural History of Horror|lieu=New York|éditeur=Penguin|isbn=0-14-024002-0|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=David J.|nom1=Skal|année=1996|titre=V is for Vampire|lieu=New York|éditeur=Plume|isbn=0-452-27173-8|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Estelle Valls de Gomis]]|année=2005|titre=Le vampire au fil des siècles| sous-titre= enquête autour d'un mythe|éditeur=Cheminements|isbn=978-2-84478-386-8|pages totales=471|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=yYJnJs7AE2EC|commentaire=Essai tiré d'une thèse de doctorat en littérature anglaise, consacré au vampire dans la fiction littéraire et cinématographique.}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Roland Villeneuve]]|année=1971|titre=Loups-Garous et vampires|année première édition=1960|éditeur=[[J'ai lu]]}}. Réédition : {{Ouvrage|auteur1=[[Roland Villeneuve]]|titre=Loups-garous et vampires|sous-titre=les amants de la mort|éditeur=P. Bordas |année=1991|année première édition=1963, la Palatine|isbn= 2-86311-211-2|pages totales= 340}}
* {{Ouvrage|prénom1=Pérel|nom1=Wilgowicz|année=2000|mois=juin|titre=Le Vampirisme, de la Dame Blanche au Golem, Essai sur la pulsion de mort et sur l'irreprésentable|éditeur=Césura}}
* {{Ouvrage|langue=zh|nom1=天賜 劉|titre=僵屍與吸血鬼|année=2008|éditeur=Joint Publishing (H.K.)|lieu=Hong Kong|isbn=978-962-04-2735-0|plume=oui}}
* Michel Campeanu, ''Mythes et Vampires'' Les Éditions du Net {{ISBN|978-2-312-03124-8}}
* {{ouvrage|langue= en|prénom1=Sam |nom1=George|directeur1=Sam George|prénom2=Bill |nom2= Hughes|directeur2=Bill Hughes|titre =Open Graves, Open Minds|sous-titre = Representations of Vampires and the Undead from the Enlightenment to the Present Day |lieu=Manchester |éditeur=Manchester University Press |année= 2013|pages totales={{XIX}}-314 |isbn= 978-0-7190-8941-1 |présentation en ligne=http://www.manchesteruniversitypress.co.uk/9780719089411/}}.
* Tony Faivre, ''Les vampires : essai historique, critique et littéraire'', le Terrain vague, 1962.
* A. Cremene, ''La mythologie du vampire en Roumanie'', Éditions du Rocher, 1981.
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==== Articles ====
{{div col||30em}}
* {{Article|langue=en|prénom1=Samuel|nom1=Grant Oliphant|titre=The Story of the Strix: Ancient|url=http://jstor.org/stable/282549|périodique=Transactions and Proceedings of the American Philological Association|volume=44|année=1913|pages=133–149|issn=0065-9711}} {{plume}}
* {{Article|langue=en|prénom1=T. P.|nom1=Vukanović|année=1959|titre=The Vampire|périodique=Journal of the Gypsy Lore Society|volume=38|pages=111–18}} {{plume}}
* {{Article |prénom1= Catherine |nom1= Mathiere|titre=Mythe et réalité |sous-titre= les origines du vampire |périodique=Littératures |éditeur= Presses universitaires du Mirail-Toulouse |issn= 0563-9751 |numéro= 26 |titre numéro= Le Vampire dans la littérature et les arts |date= printemps 1992 |pages=9-23 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/litts_0563-9751_1992_num_26_1_1579}}.
* {{Article |prénom1=Jean |nom1= Lozès|titre=Aspects du fantastique anglo-irlandais |périodique=Littératures |éditeur= Presses universitaires du Mirail-Toulouse |issn= 0563-9751 |numéro= 26 |titre numéro= Le Vampire dans la littérature et les arts |date= printemps 1992 |pages=25-40 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/litts_0563-9751_1992_num_26_1_1580}}.
* {{Article |prénom1= Jean |nom1= Marigny | lien auteur1= Jean Marigny|titre=Le vampire dans la science-fiction anglo-saxonne |périodique=Littératures |éditeur= Presses universitaires du Mirail-Toulouse |issn= 0563-9751 |numéro= 26 |titre numéro= Le Vampire dans la littérature et les arts |date= printemps 1992 |pages=69-85 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/litts_0563-9751_1992_num_26_1_1583}}.
* {{Article|langue=en|prénom1=Paul S.|nom1=Sledzik|prénom2=Nicholas|nom2=Bellantoni|titre=Bioarcheological and Biocultural Evidence for the New England Vampire Folk Belief|périodique=The American Journal of Physical Anthropology|numéro=94|année=1994|lire en ligne=http://www.ceev.net/biocultural.pdf}} {{plume}}
* {{Article|langue=en|prénom1=Jeffrey|nom1=Hempl|prénom2=William|nom2=Hempl|titre=Pellagra and the origin of a myth: evidence from European literature and folklore|périodique=Journal of the Royal Society of Medicine|volume=90|année=1997|mois=novembre|pages=636-639|lire en ligne=http://www.pubmedcentral.nih.gov/picrender.fcgi?artid=1296679&blobtype=pdf}} {{plume}}
* {{Article|langue=ru|prénom1=Н.И.|nom1=Зубов|titre=Загадка периодизации славянского язычества в древнерусских списках “Слова св. Григория … о том, како первое погани суще языци, кланялися идолом…” |périodique=Живая Старина|volume=1|numéro=17|pages=6–10|année=1998|lire en ligne=http://kapija.narod.ru/Ethnoslavistics/zub_period.htm|consulté le=28 février 2007|plume=oui}}
* {{Article|id=Stephen|langue=en|titre=Witchcraft, Grief, and the Ambivalence of Emotions|périodique=American Ethnologist|volume=26|numéro=3|date=août 1999|pages=711–737|prénom1=Michele|nom1=Stephen}} {{plume}}
* {{Article|langue=en|prénom1=T. H.|nom1=Young|année=1999|titre=Dancing on Bela Lugosi's grave: The politics and aesthetics of Gothic club dancing|périodique=Dance Research|numéro=17|page=75–97}} {{plume}}
* {{Article|langue=en|prénom1=Tom|nom1=Brass|périodique=Dialectical Anthropology|volume=25|pages=205–237|année=2000|titre=Nymphs, Shepherds, and Vampires: The Agrarian Myth on Film}} {{plume}}
* {{Article|id=Jon|langue=en|prénom1=Jon|nom1=Asbjorn|année=2002|titre=The Psychic Vampire and Vampyre Subculture|périodique=Australian Folklore|numéro=12|pages=143–148|isbn=1-86389-831-X}} {{plume}}
* {{Article|langue=en|prénom1=David|nom1=Keyworth|titre=The Socio-Religious Beliefs and Nature of the Contemporary Vampire Subculture|périodique=Journal of Contemporary Religion|numéro=3|volume=17|pages=355–370|date=octobre 2002}} {{plume}}
* {{Article|langue=en|prénom1=John H.|nom1=Lind|titre=Varangians in Europe’s Eastern and Northern Periphery|périodique=Ennen ja Nyt|numéro=4|année=2004|lire en ligne=http://www.ennenjanyt.net/4-04/lind.html |consulté le=20 février 2007|plume=oui}}
* {{Article|prénom1=Thomas|nom1=Schlesser|titre=Surnature et sous-nature du corps dans le cinéma fantastique|périodique=Représentations du corps dans les œuvres fantastiques<!--|éditeur=Actes du colloque annuel du CERLI, Université Paris XII-Créteil-->|lieu=Paris|éditeur=Michel Houdiard|année=2006}}
* {{Article|langue=en|prénom1=C.J.|nom1=Efthimiou|prénom2=S.|nom2=Gandhi|titre=Cinema Fiction vs Physics Reality: Ghosts, Vampires and Zombies|périodique=Skeptical Inquirer|numéro=4|volume=31|année=2007|pages=27|plume=oui}}
* {{Article|langue=en|prénom1=Amedeo|nom1=Policante|titre=Vampires of Capital: Gothic Reflections between horror and hope|périodique=Cultural logic|numéro=1|volume=1|année=2010|pages=20|lire en ligne=http://clogic.eserver.org/2010/Policante.pdf|plume=oui}}
* {{en}} Koen Vermeir, « Vampires as Creatures of the Imagination. Theories of Body, Soul and Imagination in Early Modern Vampire Tracts (1659-1755) », in ''Diseases of the Imagination and Imaginary Disease in the Early Modern Period'', 2012, {{p.}}341-373, {{lire en ligne|url=http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/60/93/87/PDF/Vermeir_-_Vampires_as_creatures_of_the_imagination.pdf}} sur le site [http://halshs.archives-ouvertes.fr/ HAL-SHS] (Hyper Article en Ligne - Sciences de l'Homme et de la Société).
* Amandine Marshall, « L'utilisation de l'ail pour repousser revenants et vampires de l'Égypte antique à l'Europe de l'Est », ''[[Archéologia]]'', {{n°|559}}, novembre 2017, {{p.|48-53}}.
{{div col end}}

=== Articles connexes ===
* [[Transsubstantiation]]
* [[Hématophagie]] | [[Porphyrie]] | [[Vampirisme clinique]]
* ''[[Murony (vampire)|Murony]]'' | ''[[Strigoi]]'' | ''[[Vrykolakas]]'' | [[Incube]]
* [[Tueur de vampires]]
* [[Dhampire]]
* [[Les Contes du vampire]]
* [[vampirologie]]

=== Liens externes ===
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Version du 23 janvier 2024 à 16:33

Vampire
Description de cette image, également commentée ci-après
The Vampire, tableau disparu de Philip Burne-Jones, 1897.
Créature
Sous-groupe Mort-vivant
Proches Nukekubi, Pontianak, Vrykolakas, Latawiec, Dhampire, Asanbosam, Libishomen (pour les mâles), Succube (pour les femelles)…
Origines
Origines diverses (morsure par un vampire, magie noire, malédiction, pacte avec le diable ...)

Le vampire est un type de revenant qui fait partie des grandes créatures légendaires issues des mythologies où se combinent de diverses manières l'inquiétude de l'au-delà et le mystère du sang. Suivant différents folklores et selon la superstition la plus courante, ce mort-vivant se nourrit du sang des vivants afin d’en tirer sa force vitale, ses victimes devenant parfois des vampires après leur mort. La légende du vampire puise ses origines dans des traditions mythologiques anciennes et diverses, elle se retrouve dans toutes sortes de cultures à travers le monde.

Le personnage du vampire est popularisé en Europe au début du XVIIIe siècle. Vers 1725, le mot « vampire » apparaît dans les légendes d'Arnold Paole et de Peter Plogojowitz, deux soldats autrichiens qui, lors d’une guerre entre l’empire d'Autriche et l'Empire ottoman, seraient revenus après leur mort sous forme de vampires, pour hanter les villages de Medvegja et Kisiljevo. Selon ces légendes, les vampires sont dépeints comme des revenants en linceul qui, visitant leurs aimées ou leurs proches, causent mort et désolation. Michael Ranft écrit un ouvrage, le De masticatione mortuorum in tumulis (1728) dans lequel il examine la croyance dans les vampires. Le revenant y est complètement, et pour la première fois, assimilé à un vampire, puisque Ranft utilise le terme slave de vampyri. Par la suite, le bénédictin lorrain Augustin Calmet décrit, dans son Traité sur les apparitions (1751), le vampire comme un « revenant en corps », le distinguant ainsi des revenants immatériels comme les fantômes et autres esprits. La vampire est ainsi assimilé aux strigoi et aux stryges, dont le corps est physique, matériel.

Diverses explications sont avancées au fil du temps pour expliquer l'universalité du mythe du vampire, entre autres les phénomènes de décomposition des cadavres, les enfouissements vivants, des maladies telles que la tuberculose, la rage et la porphyrie, ou encore le vampirisme clinique affectant les tueurs en série qui consomment du sang humain. Des explications scientifiques, psychanalytiques ou encore sociologiques tentent de cerner la raison qui fait que le mythe du vampire perdure à travers les siècles et les civilisations.

Le personnage charismatique et sophistiqué du vampire des fictions modernes apparaît avec la publication en 1819 du livre Le Vampire de John Polidori, dont le héros mort-vivant est inspiré par Lord Byron, Polidori étant son médecin personnel. Le livre remporte un grand succès mais c'est surtout l'ouvrage de Bram Stoker paru en 1897, Dracula, qui reste la quintessence du genre, établissant une image du vampire toujours populaire de nos jours dans les ouvrages de fiction, même s'il est assez éloigné de ses ancêtres folkloriques avec lesquels il ne conserve que peu de points communs.

Avec le cinéma, le vampire moderne est devenu une figure incontournable, aussi bien dans le domaine de la littérature que de celui des jeux vidéo, des jeux de rôle, de l'animation ou encore de la bande dessinée. La croyance en ces créatures perdure et se poursuit aussi bien dans le folklore populaire que par des cultures, notamment gothiques, qui s'y identifient.

Origine du mot « vampire »

Le mot attribué pour désigner les vampires varie d'une langue à l'autre, de même que les attributs et caractéristiques attachés à la créature. Selon l'Oxford English Dictionary, le mot « vampire » apparaît dans la langue anglaise en 1734, dans un ouvrage de voyage intitulé Travels of Three English Gentlemen, publié dans le Harleian Miscellany de 1745[1]. C'est par la langue anglaise qu'il se répand dans le monde, via la littérature puis le cinéma.

Étymologie

Cependant, le terme anglais est dérivé du mot français « vampyre », provenant lui-même de l'allemand vampir[D 1], introduit au XVIIIe siècle par la forme serbo-croate вампир, vampir[2],[3],[4],[5],[6], issu comme les autres formes présentes dans les langues slaves (voir l'oupyr russe), du proto-slave *ǫруrь, peut-être déjà avec le sens de « créature imaginaire buveuse de sang ». Dans son titre Dissertation sur les revenants en corps (par opposition à l'âme) les excommuniés, les oupires ou vampires, brucolaques, etc. Augustin Calmet place sur un même plans les oupires ou vampires et les excommuniés ou brucolaques[réf. nécessaire].

D'après Vasmer, qui fait autorité en matière d'étymologie des langues russe et slaves, le mot d'origine est le mot upir’, existant dans toutes les langues slaves (en bulgare : въпир, văpir ; en croate : upir ou upirina ; en tchèque et slovaque : upír ; en polonais : upiór, wąpierz ; en ukrainien : упир, oupyr ; en russe : упырь, oupyr’ ; en biélorusse : упыр, oupyr). L'auteur reconstruit la forme slave commune en Ọpyr ou Ợpir. La forme vampir pourrait provenir du polabe ou du vieux polonais. Vasmer réfute l'origine tatare comme l'origine à partir du vieil indien[7].

Un colophon du manuscrit du Livre des Psaumes, écrit par un prêtre qui l'a traduit du glagolitique en cyrillique pour le prince Volodymyr Iaroslavovytch, relate que son nom serait « Oupir’ Likhyi » (« Оупирь Лихыи »), terme qui signifie « mauvais vampire »[8]. Ce nom étrange semble provenir des pratiques païennes et survivre dans des prénoms ou surnoms[9]. Un autre vocable provenant de l'ancien russe, oupyri, apparaît dans un traité anti-païen intitulé Mot de Saint Grégoire, daté entre les XIe et XIIIe siècles[10],[11].

Les vrykolakas remontent à l'antiquité grecque et ont leurs équivalents en bulgare et macédonien : Върколак, vǎrkolak ; en serbe : vukodlak ; en roumain : vârcolaci ; en lituanien : vilkolakis, en russe et ukrainien : вурдалак ou врыколак soit vourdalak[12] ou vrykolak (parfois transcrit broucolaque en français)[13],[14]. Puisqu'il place dans la bouche des paysans transylvains des mots tels que « vrolok » et « vlkoslak », il semble que Bram Stoker a lu les ouvrages d'Emily Gerard (ou a eu accès à des résumés) décrivant les « vrykolakas ». Outre l'orthographe approximative, Stoker répète une erreur d'Emily Gerard : Nosferatu, écrivent-ils, signifierait « vampire » ou « non mort » en roumain. Or, dans cette langue, vampire se dit vampir et non-mort : strigoi (dérivant de « stryge »). Quant à Nosferatu dont la forme roumaine est nesuferitu (littéralement « l'insupportable »), il désigne « l'innommable », le démon[15]. Dans le folklore bulgare, de nombreux termes tels que glog (littéralement : « aubépine »), vampirdžija, vampirar, džadadžija et svetočer sont utilisés pour désigner les enfants et les descendants de vampires, ainsi que, à l'inverse, des personnes chassant les vampires[16]. En albanais, le mot est dhempir[17] signifiant « buveur par les dents » : la « dent » étant dhemb et « boire » ou « aspirer » étant pirja. Le fils d'un vampire est nommé dhempir, et une fille de vampire est appelée une dhempiresa[18],[19],[20],[21],[22].

Lien avec les chauves-souris

La première mention en français d'une espèce de chauve-souris comme « vampire » semble remonter à Simon Michellet (en religion Yves d'Évreux) dans sa relation d'expédition au Brésil en 1613 et 1614[23].

« C'est que ces vilains Oiseaux nocturnes, beaucoup plus horribles & grands que ceux de par d'ici, viennent trouver les personnes couchées & dormantes en leur lit, & leur arrachent une pièce de la chair, puis en sucent le sang en grande quantité, sans que le blessé puisse se réveiller: Car ils ont cette autre propriété de tenir l'homme endormi, pendant qu'ils sucent son sang: & étant saouls le quittent, le sang au reste ne laissant de toujours distiller, ce qui rend la personne débile, & par plusieurs jours a de la peine à marcher. Satan ne pouvait mieux choisir pour représenter son naturel & sa cruauté. »

Buffon reprend le terme de vampire en 1761 dans son Histoire naturelle, pour désigner une chauve-souris d’Amérique du Sud suçant le sang du bétail endormi[24], et Philippe Serane le suit en 1770 : « En voyageant dans cette partie de l'Amérique, garantissez-vous des Vampires, espèce de Chauves-souris, sang-sues adroites, qui sucent le sang des hommes & des animaux endormis, qu'ils rafraîchissent malicieusement en battant l'air de leurs aîles[25]. » Charles Waterton[26] et Ferdinand Denis[27] reprendront à leur tour ce terme.

De fait, seules trois espèces de chauves-souris sont hématophages, rassemblées dans la famille des Desmodontinae[28].

Apparition dans la littérature francophone

Un roman épistolaire de 1736 de Jean-Baptiste Boyer d'Argens, les Lettres juives, mentionne l'existence de vampires, qui seraient localisés aux confins du Kosovo et de la Serbie turque[29].

Augustin Calmet publie un traité sur les vampires (1746) qui introduit dans l'univers francophone des histoires du royaume habsbourgeois dont les protagonistes sont indifféremment qualifiés de « Spectre », de « Revenants », ou de « Vampires ». Le traité contient en particulier le chapitre Dissertation sur les revenants en corps (par opposition à l'âme) les excommuniés, les oupires ou vampires, brucolaques, etc. contenant diverses histoires de personnes considérées mortes mais revenantes. Dans l'histoire XI (Récit d'un Vampire tiré des lettres juives, lettre 137), il cite un récit apparu dans l'édition de 1738 des lettres juives dans lequel un père enterré vient la nuit demander à manger à son fils avant d'être retrouvé les yeux ouverts, respirant normalement, immobile et mort dans sa tombe selon un officier des troupes de l'empereur de Gradisch, témoin oculaire[30].

C'est, semble-t-il, Arnold Paole, un supposé vampire de Serbie, qui est le premier à être dénommé « vampire », terme apparu lors de l'annexion de la Serbie à l'Autriche. Après que Vienne eut obtenu le contrôle du Nord de la Serbie et de l'Oltenie, par le traité de Passarowitz, en 1718, des rapports officiels évoquent des pratiques locales d'exhumation des corps et de meurtres de supposés vampires[D 1]. Ces rapports écrits, qui s'étalent de 1725 à 1732, connaissent un grand écho dans la presse d'alors[D 1]. C'est en effet la forme slave qui est l'étymologie la plus probable des termes européens. Le vocable slave désignant les revenants a été par la suite systématiquement rendu par le mot « vampire »[A 1].

En 1752, dans la troisième édition du Dictionnaire de Trévoux, l'entrée Vampire renvoie au mot « stryge » comme seule explication francophone du concept de vampire[31]. Le terme de vampire devient rapidement plus populaire que celui de stryge, au point qu'on commence à expliquer les stryges en les comparant aux vampires, toutes deux présentées comme créatures légendaires. On oppose ainsi les Lumières aux superstitions d'Europe de l'Est et à ceux, en France, qui reprennent celles-ci. Voltaire consacre ainsi une entrée ironique au concept dans son Dictionnaire philosophique (1764), qui — outre une mésinterprétation d'A. Calmet et une attaque frontale contre les superstitions jésuites — se moque d'une mode qui a conduit « l’Europe a [être] infestée de vampires pendant cinq ou six ans » et à rechercher, en vain, « dans l’ancien Testament ou dans la mythologie quelque vampire qu’on pût donner pour exemple. » On finira par confondre en un seul mythe, avec Pierre Larousse, stryges et vampires[31].

En 1900, le Nouveau Larousse illustré est le premier dictionnaire à définir les vampires comme étant « des morts qui sortent de leur tombeau, de préférence la nuit, pour tourmenter les vivants, le plus souvent en les suçant au cou, d'autres fois en les serrant à la gorge au point de les étouffer[32] ».

Caractéristiques

Le vampire est actif la nuit et mord le plus souvent ses victimes durant leur sommeil
(Varney the Vampire, gravure, 1847).
Canines de vampire utilisées lors du tournage du film Nosferatu de Werner Herzogs (Filmmuseum de Düsseldorf).
Canines de vampire utilisées lors du tournage du film Nosferatu de Werner Herzog, Filmmuseum de Düsseldorf.
Homme présentant la trace d'une morsure par canines au cou.
Selon la culture populaire, le vampire mord ses victimes au cou grâce à ses canines, laissant deux marques très reconnaissables.

Selon Claude Lecouteux, le mythe actuel du vampire est le résultat de « la stratification plus ou moins homogène » d'un grand nombre d'êtres et créatures surnaturels issus des divers folklores européens, en particulier slave. Cet auteur a identifié plusieurs types précurseurs des vampires, tour à tour des esprits, des démons ou des revenants, possédés ou non : l'« appeleur »[A 2], le « frappeur »[A 3], le « visiteur »[A 4], l'« affamé »[A 5], le « nonicide »[A 6], l'« appesart »[A 7], le « cauchemar »[A 8], l'« étrangleur »[A 9], le mâcheur[A 10] et enfin le revenant à forme animale[A 11]. Le bénédictin lorrain Augustin Calmet décrit, dans son Traité sur les apparitions (1751), le vampire comme un « revenant en corps », le distinguant ainsi des revenants immatériels tels que les fantômes ou les esprits[33].

Les descriptions de vampires évoluent d'un pays à l'autre et d'une époque à une autre, mais des traits généraux peuvent être identifiés. Cette créature mort-vivante est universellement connue pour se nourrir du sang des vivants dès la nuit tombée, afin d'en tirer la force vitale qui lui permet de rester[34] immortelle, ou plutôt non-soumise à la vieillesse[35]. D'autres éléments indissociables sont le cercueil dans lequel il se réfugie au lever du jour afin de trouver repos et protection[36],[Note 1], et le cimetière qui forme son lieu de prédilection et son territoire[37]. Il y pratique la « mastication » des linges enterrés avec lui. Dans de nombreuses légendes, le vampire se nourrit aussi d'excréments humains et de chair, y compris la sienne ; il pratique en effet l'automastication de sa chair et de ses vêtements, comme l'attestent plusieurs traités anciens relatant des histoires de linceuls retrouvés mâchonnés[38],[39]. Le vampire possède enfin des canines pointues (ou crocs), ces dents lui servent à mordre ses victimes (traditionnellement au cou et durant leur sommeil) pour les vider de leur sang[40]. L'apparence de la créature s'est construite au fil de ses apparitions dans les médias, par exemple, le port de la cape devenu indissociable de l'habillement du vampire est le résultat de l'esthétique recherchée au théâtre et au cinéma, afin d'en renforcer l'élégance et le côté inquiétant[41].

La figure moderne de la « vamp » est issue du mythe du vampire. Il s'agit d'une femme séduisante qui conduit l'homme à sa perte, souvent en lui volant son énergie vitale[A 12].

Transformation en vampire

Les causes d'apparition des vampires varient beaucoup d'un folklore à un autre. Dans les traditions slaves et chinoises, un corps enjambé par un animal, particulièrement un chat ou un chien, peut devenir un mort-vivant[D 2],[A 13]. De même, un corps blessé et non traité au moyen d'eau bouillante peut devenir un vampire. Dans le folklore russe, les vampires passent pour être d'anciens sorciers ou des personnes s'étant rebellées contre l'église orthodoxe[42]. La croyance populaire veut que chaque personne mordue par un vampire finisse par devenir vampire à son tour[34].

En ce qui concerne la littérature et la culture populaire, le vampirisme est souvent présenté comme le résultat d'une malédiction, et le vampire peut choisir de transmettre celle-ci lorsqu'il mord une victime. S'ensuit la transformation (plus ou moins longue et douloureuse) de la victime, l'un des premiers signes étant l'allongement des canines[Note 2],[43].

Identification

Le vampire est universellement reconnu par sa physionomie surnaturelle. Selon le folklore populaire, il est le plus souvent dépeint comme gonflé et rougeaud, parfois violacé, ou de couleur sombre. Ces caractéristiques sont attribuées à la consommation régulière de sang. En effet, du sang suinte de leur bouche et leur nez lorsqu'ils prennent du repos dans leurs cercueils alors que leur œil gauche demeure ouvert[D 3]. À l'inverse, le vampire tel qu'il a été propagé par le cinéma, est blafard et pâle[35]. Le comte Dracula du roman de Bram Stoker, par exemple, apparaît d'abord comme un vieillard élégant, puis retrouve sa jeunesse au fil de ses absorptions de sang humain[44]. Le vampire est par ailleurs couvert du linceul avec lequel il a été enterré, alors que ses dents, ses cheveux et ses ongles peuvent avoir quelque peu poussé, bien que ses crocs ne soient généralement pas affectés[D 4].

Tombe ouverte
Une tombe ouverte est un signe d'activité vampirique selon les folklores.

L'identification d'un vampire comporte quatre étapes, correspondant aux phases de ses manifestations. Il s'agit de reconnaître des phénomènes bizarres dans un premier temps, en général des décès en cascade suspects. Lorsque plusieurs personnes dépérissent de manière étrange, à la manière d'une épidémie, le vampire est invoqué[A 14]. Dans La Famille du vourdalak de Tolstoï, il est dit que le « vampirisme est contagieux » et que des décès multiples en sont le signe. L'explication est d'ailleurs souvent celle de la maladie qui passait au Moyen Âge pour un signe d'activité vampirique ou de malédiction. Dès 1730, Jean Christophe Harenberg soutient que les vampires sont nés de l'imagination des malades, montrant que les signes du choléra mais aussi de la rage ou de la peste sont proches de ceux attribués aux vampires, comme le visage rubicond[A 15].

L'arrivée d'un étranger à la physionomie ou au profil étranges (claudication, denture de fer, incapacité à compter au-delà de trois, ancien métier exercé suspect — surtout ceux de boucher et de bottier) permet d'identifier un vampire. Chez les Slaves, les expressions « rouge comme un vampire » (« cervoni jak vesci ») et « gros comme un vampire » attestent de cette stigmatisation des étrangers à l'allure suspecte[A 16].

Les formes du décès sont le moyen d'identification le plus répandu. Si le corps du défunt est souple, son visage rougeâtre ou ses yeux ouverts (ou mi-clos), il passe pour un vampire potentiel[A 16]. L'identification du vampire est également permise par le repérage de sa tombe. Il existe ainsi un grand nombre de rituels destinés à les identifier : en Valachie, une méthode pour mettre au jour une tombe de vampire consiste à conduire un jeune enfant vierge monté sur un étalon lui aussi vierge, très souvent de couleur noire, excepté en Albanie où il est blanc[D 5]. Le cheval est censé marquer un changement d'attitude à l'approche de la tombe[42],[A 17]. Par ailleurs, des trous apparaissant dans la terre au-dessus d'une tombe sont pris pour des signes de vampirisme[D 6]. Les corps suspectés d'être ceux de vampires possèdent une apparence plus saine que prévu, mais ils présentent aussi plus de chair et moins de signes de décomposition[D 7]. Un corps non décomposé après quelque temps en terre suffit à faire accuser le mort d'être un vampire, particulièrement pour la religion orthodoxe où la non-putréfaction est considérée comme un signe d'activité démoniaque, par opposition à la religion catholique qui y voit une intervention divine ou une béatification[45]. De même, un corps nu signifie que le cadavre a dévoré son linge[A 18]. Le fossoyeur est par conséquent l'expert privilégié dans l'identification des vampires[A 19]. Dans quelques traditions, quand les tombes soupçonnées ont été ouvertes, les villageois ont souvent décrit le cadavre comme ayant du sang frais d'une victime partout sur son visage[D 8]. L'une des preuves d'une activité vampirique réside aussi dans la mort inexpliquée de bétail ou dans l'apparition de lueurs au-dessus de la tombe[A 20]. Enfin, on peut reconnaître le vampire par les manifestations qu'il provoque, proches de celles d'un esprit frappeur comme le poltergeist : chutes d'objets lourds au plafond, objets qui bougent ou cauchemars[B 1].

Facultés

Portrait du vampire par Abraham Van Helsing

Il faut savoir que le nosferatu ne meurt pas, comme l'abeille, une fois qu'il a fait une victime. Au contraire, il n'en devient que plus fort ; et, plus fort, il n'en est que plus dangereux (...) Il se sert de la nécromancie, art qui, comme l'indique l'étymologie du mot, consiste à invoquer les morts pour deviner l'avenir, et tous les morts dont il peut approcher sont à ses ordres (...) Il peut, avec pourtant certaines réserves, apparaître où et quand il veut et sous l'une ou l'autre forme de son choix ; il a même le pouvoir, dans une certaine mesure, de se rendre maître des éléments : la tempête, le brouillard, le tonnerre, et de se faire obéir de créatures inférieures, telles que le rat, le hibou, la chauve-souris, la phalène, le renard et le loup ; il peut se faire grand et se rapetisser et, à certains moments, il disparaît exactement comme s'il n'existait plus[46].

Selon les mythes, légendes ou auteurs, le vampire dispose de forces ou de faiblesses différentes. Ainsi, dans le roman de Bram Stoker, les facultés de Dracula sont énumérées de façon précise par l'un des personnages, le docteur Abraham Van Helsing. Les films dans lesquels a joué Bela Lugosi ont développé l'idée que les vampires possèdent un pouvoir hypnotique et un don pour la séduction leur permettant, notamment, de séduire efficacement les femmes et de s'approcher plus facilement de leurs proies. Ces créatures pourraient également lire dans les pensées[35]. Le cinéma a pris de notables libertés par rapport aux modèles littéraires et folkloriques, en particulier concernant la nature et le mode de vie du vampire. Ainsi, par exemple, ceux-ci se voient affublés de canines exagérément grandes et adoptent un comportement sensuel[E 1].

Le vampire de fiction devient plus puissant avec l'âge, ce qui lui offre une plus grande résistance aux lieux saints ou à l'eau bénite par exemple. Il est très fort et rapide, doté d'une excellente vision nocturne. Il possède souvent la faculté de se changer en animal (thériomorphie), il peut s'agir d'un animal quelconque, uniquement du loup ou de la chauve-souris selon les auteurs, mais aussi de brume[35],[Note 3].

Protection contre le vampire

Selon Claude Lecouteux, la protection contre les vampires s'effectue en trois moments différents : quand ils viennent de naître, lors de leur décès ou quelque temps après qu'ils ont rendu l'âme et sont donc devenus les hôtes d'un monde intermédiaire entre la vie et la mort[A 21]. Dans ce domaine, les traditions folkloriques se mêlent aux interprétations romanesques...

Précautions au décès et à l'inhumation

Dans les folklores européens, la protection passe par des précautions lors du décès et de l'inhumation, la plus courante étant la décapitation[A 22]. Il est aussi nécessaire de protéger son habitation[A 23]. Plusieurs pratiques existent pour éviter qu'un mort ne revienne comme vampire, entre autres : enterrer le corps à l'envers, percer la peau de la poitrine (une façon de « dégonfler » le vampire dont le corps a gonflé), ou placer des objets comme une faux ou une faucille à ses côtés (la tradition impose d'enterrer des objets aiguisés avec le cadavre, afin qu'ils puissent pénétrer dans la peau si celui-ci se met à se transformer en revenant), ou de les placer à proximité de la tombe pour détourner les esprits[D 9],[D 10]. Il s'agit d'une pratique qui rappelle celle des anciens Grecs qui plaçaient une obole pour Charon dans la bouche, sur la poitrine, dans la main ou aux côtés du défunt[47]. Cette coutume persiste encore au début du XXIe siècle à travers la figure du vrykolakas[14]. D'autres méthodes généralement pratiquées en Europe préconisent la coupe des tendons dans les genoux ou le placement de graines de pavot, de millet, ou de grains de sable sur le terrain alentour de la tombe d'un vampire présumé, et ce afin d'occuper la créature qui se voit obligée de compter les grains toute la nuit[D 11].

La décapitation est surtout préconisée en Allemagne et dans les pays slaves orientaux. Il s'agit alors ensuite d'enterrer la tête aux côtés du corps, entre ses jambes[D 12], afin d'accélérer le départ de l'âme et d'éviter ainsi la création d'un revenant. On peut aussi clouer la tête, le corps ou les vêtements du supposé vampire afin d'éviter qu'il ne se lève[D 13]. Les gitans pensent que transpercer d'acier ou d'aiguilles de fer le cœur du défunt, et placer dans ses yeux, ses oreilles et entre ses doigts, des morceaux de fer (ou d'aubépine) lors de l'enterrement évite qu'il ne devienne un vampire. En 2006, à Lazzaretto Nuovo, île de la lagune de Venise, le corps d'une femme datant du XVIe siècle a été découvert avec une brique dans la bouche, acte qui fut interprété par les archéologues comme un rituel destiné à l'empêcher de devenir vampire[48]. D'autres rituels utilisent de l'eau bouillante répandue sur la tombe ou l'incinération du corps. Dans le Duché de Saxe allemand, un citron était placé dans la bouche du supposé vampire (le Nachzehrer)[B 2].

Objets et lieux apotropaïques

Les folklores évoquent surtout l'utilisation d'objets particuliers : il existe en effet plusieurs objets apotropaïques censés repousser les vampires, notamment les fleurs d'ail (et non les gousses comme l'a popularisé le cinéma)[D 14], dont l'odeur les indisposerait[35]. Une branche de rosier sauvage, d'aubépine ou de verveine passent également pour être des protections contre les vampires en Europe[49], tandis que des branches d'aloe vera dans le dos ou près de la porte sont utilisées en Amérique du Sud[50]. Asperger le sol de moutarde les éloigne également[49].

Les objets sacrés comme le crucifix, le chapelet ou l'eau bénite sont capables de les repousser ou de les blesser[35]. Les vampires ne pourraient pas marcher sur un sol consacré comme celui des églises ou des temples, ni même traverser l'eau courante[51]. Le miroir, dans lequel le vampire ne peut se refléter si on en croit le romancier Bram Stoker[52], est parfois un moyen de le repousser[53], mais ce rituel n'est pas universel. Dans la tradition grecque, par exemple, le Vrykolakas (ou Tympanios) possède un reflet et une ombre[réf. nécessaire].

Le vampire est censé ne pouvoir entrer pour la première fois dans une habitation sans y avoir été invité par le propriétaire[53]. Bien qu'on considère que le vampire est plus actif la nuit, il est rarement considéré comme vulnérable à la lumière du jour, contrairement à la tradition cinématographique[52] où il ne supporte pas la lumière du soleil (mais n'est pas tué par elle)[35].

Des récits chinois déclarent que si un vampire découvre par hasard un sac de riz, il doit en compter chaque grain. C'est un thème existant également dans des mythes du sous-continent indien aussi bien que dans les contes sud-américains de sorcières et d'autres esprits malveillants[50]. Obligé de compter toutes les graines d'un sac renversé devant lui, et de dénouer tous les nœuds qu'il croise, même si le jour arrive, levampire ne peut s'en détourner avant d'avoir fini de les compter, ce qui le rend vulnérable[Note 4].

Destruction des vampires

Lithographie Le Vampire par R. de Morain, pour la couverture du roman de Paul féval
Le Vampire, lithographie par R. de Moraine pour le roman de Paul Féval.

Les moyens pour détruire les vampires sont nombreux et variés[D 15]. La plus ancienne relation de mise à mort d'un vampire, alors appelée « sangsue », apparaît dans la Chronique de Guillaume de Newbury, au XIe siècle[A 24]. Le vampire étant un mort-vivant, il est déjà mort et ne peut connaître le repos éternel qu'au moyen de pratiques spéciales, entre autres un pieu dans le cœur, un clou dans la tête, une décapitation ou une crémation. La tradition populaire réclamait parfois les quatre à la fois[35], puis l'enterrement à l'angle d'un carrefour (avec plusieurs variantes). Le corps est parfois démembré, pratique qui est fréquemment évoquée depuis 1593 dans la littérature vampirologique[A 25]. En Roumanie, l'exécution d'un vampire est appelée la « grande réparation » et doit se dérouler aux premières lueurs de l'aube : pendant qu'un pope doit pratiquer un exorcisme, l'officiant doit enfoncer un pieu en plein cœur à fond et d'un seul coup : si les deux procédures ne sont pas coordonnées, le vampire peut ressusciter[E 2]. Ce mythe a permis à Roman Polanski, dans son film Le Bal des vampires (1967), de créer le fameux gag du vampire qui, précisément, ressuscite parce qu'étant juif, il n'est pas vulnérable à l'exorcisme chrétien[54].

Les bois de frêne sont réputés efficaces pour détruire le vampire en Russie et dans les pays baltes. En Serbie, c'est plutôt l'aubépine[55] ou le chêne en Silésie[56]. Le vampire peut également être terrassé par un coup de pilum au cœur ou à travers la bouche en Russie et dans le Nord de l'Allemagne[57], ou dans le ventre dans le Nord-Est de la Serbie[58]. De manière générale, la mise à mort du vampire est entièrement ritualisée : « tuer le vampire est une action juridique, parfois précédée d'un procès où le mort est accusé de troubles et de meurtres »[A 26].

Les œuvres de fiction rapportent d'autres moyens. Abraham Van Helsing de Stoker affirme : « Quant au pieu que l'on enfonce dans son cœur, nous savons qu'il lui donne également le repos éternel, repos éternel qu'il connaît de même si on lui coupe la tête. Il ne se reflète pas non plus dans les miroirs et son corps ne fait pas d'ombre[59] ». Dans le premier film s'inspirant du roman, Nosferatu le vampire, Murnau n'indique qu'un seul moyen permettant d'éliminer le vampire : une femme au cœur pur doit faire oublier le lever du jour au comte. C'est de là qu'est née la croyance dans les effets nocifs des rayons du soleil sur les vampires, laquelle sera exploitée dans la plupart des films[réf. nécessaire]. Dans le film Abraham Lincoln, chasseur de vampires, l'argent n'est pas fatal pour les vampires[réf. nécessaire].

Liens avec le monde animal

Une chauve-souris vampire du Pérou
Un Vampire commun (Desmodus rotundus) du Pérou.

Un certain nombre d'animaux ont été mis en relation avec les vampires, notamment les chauves-souris dites vampires (trois espèces de la sous-famille des Desmodontinae) qui, après leur découverte au XVIIIe siècle en Amérique du Sud par Buffon, ont été intégrées au folklore vampirique[60]. Bien qu'aucune espèce de chauve-souris d'Europe ne se nourrisse de sang, elles ont souvent, et depuis longtemps, été associées à la figure du vampire[61],[62]. Cette association, totalement fictive car les chauves-souris sont incapables d'attaquer un être humain[61], peut s'expliquer par leurs mœurs nocturnes et leurs morsures lorsqu'on les attrape. Le comte Dracula est ainsi censé se transformer en chauve-souris, motif repris abondamment dans le cinéma d'horreur[61]. La scène de transformation se retrouve chez Lon Chaney, Jr. en 1943 dans le film Le Fils de Dracula[63]. En Europe, la chauve-souris est, comme d'autres animaux nocturnes, représentée comme une créature du Diable, et une légende des Balkans rapporte que ces animaux seraient maudits pour avoir mangé l'Eucharistie[64]. Dans la tradition héraldique anglaise, la chauve-souris signifie la « conscience du pouvoir du chaos et des ténèbres »[65]. Des chauves-souris furent qualifiées de « vampires » en référence au mythe vampirique puisque le terme apparaît en 1774, soit près de 30 années après la création du mot selon l'Oxford English Dictionary[réf. nécessaire].

La sangsue[66], le moustique, le candiru (« poisson vampire du Brésil »), les lamproies, la fourmi vampire de Madagascar (Adetomyrma venatrix)[67] et le pinson vampire (Geospiza difficilis) se nourrissent de sang. Le Vampyroteuthis infernalis, surnommé « vampire des abysses », n'est pas nommé ainsi en raison de son régime alimentaire, mais parce que ce céphalopode possède des organes produisant de la lumière (photophores) sur tout son corps et une membrane de peau relie ses huit bras, chacun bordé de rangées d'épines charnues ou pointues, rappelant la cape du vampire[68].

En Chine, le chat peut cacher un vampire dans son pelage. Dans d'autres pays asiatiques et les Balkans, c'est le papillon qui peut s'avérer être vampire[67]. D'après Estelle Valls de Gomis, le loup était chez le peuple ancêtre des Roumains, les Daces, un animal psychopompe chargé du transport des âmes entre le monde des vivants et celui des morts[69].

Liens avec le monde végétal

Les plantes parasites telles que les cuscutes sont assimilées à des vampires végétaux. La croyance en des vampires végétaux existe encore chez des gitans musulmans de Kosovo-Metohija qui considèrent que les taches rouges sur les potirons et les melons d'eau sont des marques de sang[70].

Créatures associées aux vampires

Si le folklore d'Europe orientale et méridionale est le berceau du vampirisme[A 27], des créatures et croyances plus ou moins similaires se retrouvent partout dans le monde, aussi bien en Europe, leur berceau d'origine, qu'en Afrique, en Asie ou dans les Amériques[réf. nécessaire].

En Europe

En Grèce, et ce dès l'Antiquité, on nomme les personnes non inhumées en terre, qui se sont suicidées ou qui ont été excommuniées et qui reviennent hanter les vivants, des vrykolakas[E 3]. Le terme désigne dès le XVIe siècle des créatures proches des vampires, d'autant plus qu'il signifie en langue slavonne (sa langue d'emprunt) « loup-garou ». Chez les Slaves du Sud, en Polésie (Ruthénie noire), on parle d'« esprit-amant » (Dux-ljubovnik) dans le cas d'un mort qui prend la forme d'un vampire ou d'un serpent volant. En Pologne, le Latawiec suce le sang des femmes qu'il séduit alors qu'en Roumanie ce même esprit-amant, le Zburator, agresse les personnes dans leurs lits[A 28]. Dans le même pays, les strigoi sont généralement des cadavres ramenés à la vie à cause d'un animal qui a sauté par-dessus eux, mais ils peuvent être aussi des enfants illégitimes ou des changelins qui naissent avec une queue, ou alors des sorciers ayant pactisé avec le Diable[A 29]. Le vampire de la mythologie roumaine est nommé Nosferat ou Nosferatu ; il s'agit généralement d'enfants mort-nés issus d'un couple illégitime[71]. Les Dvoeduschniki slaves dissimulent leurs âmes sous une pierre et ils ne peuvent mourir tant que celle-ci s'y trouve[A 30]. Dans le folklore albanais, le Dhampir est le fils du Karkanxholl (ou Lugat). Il s'agit d'un revenant qui peut être soit un animal, soit un humain possédé durant son sommeil[72]. Le Dhampire est une créature mi-humaine et mi-vampire. Le mot « Dhampir » est associé au folklore des Roms ou des Balkans, dont les croyances ont été recueillies et décrites par T. P. Vukanović. Dans le reste de la région, des termes serbes tels que vampirovic'i, Vampijerović, Vampirić (Lampijerović en Bosnie), expressions qui signifient littéralement « fils de vampire », sont également utilisées[73]. Il existe de nombreuses autres appellations en Europe et les créatures vampiriques ne se limitent pas à la seule région des Balkans : le folklore germanique mentionne par exemple l'Alp, esprit vampire métamorphe se changeant en chien, en porc ou en serpent, alors que le folklore portugais évoque la Bruxas, un esprit à forme d'oiseau qui se nourrit du sang des enfants[67].

En Afrique

Plusieurs mythes africains évoquent des créatures qu'on a pu comparer à des vampires. En Afrique de l'Ouest, les Ashantis racontent qu'il existerait une créature aux dents de métal logeant dans les arbres nommée Asanbosam[B 3]. La tribu Ewe parle de l’Adze, créature maléfique qui peut prendre l'apparence d'une luciole et qui chasse les enfants[D 4]. Les Africains de la région à l'ouest du Cap parlent de l’Impundulu, créature qui peut se changer en un oiseau de large envergure pouvant invoquer la foudre et le tonnerre. Enfin, le peuple Betsileo de Madagascar raconte que le Ramanga boit le sang de ses victimes[B 4].

En Amérique

Tombe de Mercy Brown
Tombe de Mercy Brown, vampire supposé.

Durant la fin du XVIIIe et XIXe siècles, la croyance dans les vampires a envahi la Nouvelle-Angleterre, particulièrement à Rhode Island et dans l'Est du Connecticut. De nombreux documents parlent de familles évoquant des morts transformés en vampires. Les morts par tuberculose passaient pour revenir hanter les vivants[74]. Le cas de Mercy Brown, adolescente de 19 ans suspectée de vampirisme qui meurt en 1892 à Exeter (Rhode Island), est le plus célèbre des États-Unis de cette époque. Son père, assisté d'un médecin, sortit son corps de sa tombe deux mois après son décès, lui retira son cœur et le brûla complètement[75].

Hors de ce contexte issu des mythes européens, d'autres légendes ont pu être rapprochées du vampire. Ainsi, la Soucouyant de l'île de Trinité, les Tunda et Patasola de Colombie. Au sud du Chili, un mythe évoque un serpent suçant le sang, le Peuchen[76]. La mythologie aztèque parle de Cihuateteo, des esprits de nouveau-nés morts à face de squelette, qui tuent les enfants et ont des relations sexuelles avec les vivants, les conduisant ensuite à la folie[42].

Une légende des Caraïbes et de Louisiane évoque une créature hybride, le loogaroo (terme qui proviendrait du français « loup-garou »), qui amalgamerait différentes figures monstrueuses, dont celle du vampire[B 5].

En Asie

Un Nukekubi, vampire japonais consistant en une tête volante
Un Nukekubi, vampire japonais consistant en une tête volante.

La croyance en des créatures comparées aux vampires est fortement répandue en Asie, mais aussi en Inde. Le Bhūta ou Prét est ainsi l'âme d'un mort qui erre sur terre et qui attaque les vivants à la manière d'une goule[B 6].

Dans le Nord de l'Inde, le BrahmarākŞhasa est un « vampire » dont la tête est entourée d'intestins, et qui suce le sang des victimes. Il existe aussi des figures « vampiriques » au Japon, reprises par le cinéma dès 1950[B 7], comme le Nukekubi (抜首?, littéralement « cou qui se détache ») dont la tête peut se décrocher du corps et voler pour attaquer les vivants[77].

Les légendes concernant des « vampires » femelles (dont certaines parties du corps peuvent se détacher) existent également aux Philippines, en Malaisie et en Indonésie. Aux Philippines elles sont de deux sortes : la tribu Tagalog parle du Mandurugo (« suceur de sang ») alors que le peuple Visayan évoque le Manananggal (« qui peut se scinder de lui-même »). Le Mandurugo est une sorte d'Aswang qui prend la forme d'une jeune fille séduisante le jour et qui se transforme la nuit venue en une créature sans ombre, avec des ailes et une langue menaçante qui lui sert à sucer le sang des victimes durant leur sommeil. Le Manananggal peut aussi sucer le sang des fœtus à travers le ventre de la mère et dévorer les entrailles des personnes malades[78]. Le Penanggalan malaisien est une vieille ou jeune femme qui use de magie noire pour s'approprier ses victimes ; sa tête peut voler et attaquer les femmes enceintes[B 8]. Les Malaisiens utilisent des charbons pour l'empêcher d'entrer dans les demeures[79].

Le Leyak est une créature similaire du folklore de Bali[80]. D'autres figures vampiriques féminines existent : le Kuntilanak ou Matianak en Indonésie[B 9] et le Pontianak ou Langsuir en Malaysie[B 10]. Le Jiangshi (chinois simplifié : 僵尸 ; chinois traditionnel : 僵屍/殭屍 ; pinyin : jiāngshī ; litt. « corps raide ») est la figure du vampire chinois. Il attaque les vivants pour leur voler leur énergie vitale, le qi. Il s'agit de l'âme d'un humain (魄, ) qui n'est pas parvenue à quitter son corps mort[81]. Toutefois, la comparaison avec le vampire n'est pas évidente, car le Jiang shi n'a pas de pensées propres[82].

Histoire du « vampire »

Si la figure du « buveur de sang » est commune à de nombreuses cultures[83], le terme vient des langues slaves tandis que le concept précis de « vampire », fixant les traditions orales par écrit, est récent, car le mythe n'est réellement connu et propagé que depuis le XVIIIe siècle en Europe centrale et occidentale[84]. Dans la majorité des cas, les « vampires » sont des revenants et des êtres maléfiques : soit des suicidés (qui, dans la tradition chrétienne, sont condamnés à errer dans les limbes[85]), soit résultant d'une possession du cadavre par un esprit malveillant. Plusieurs théories modernes font des phénomènes d'hystérie collective, d'enterrements prématurés ou de l'ignorance du processus de décomposition des cadavres, des causes pouvant expliquer la croyance dans le vampirisme, ainsi que les exécutions de vampires supposés[61]. Auparavant, on attribuait de tels phénomènes aux démons ou aux esprits, mais aussi au Diable[E 4].

Mythe du vampire et premières religions

La consommation de sang est souvent associée aux anciennes divinités. Ainsi, en Inde l'histoire des vetalas, sortes de goules résidant dans des corps, a été compilée dans le texte sacré du Baital Pachisi[Note 5] alors que le Kathasaritsagara raconte comment le roi Vikramâditya en a chassé et capturé une[86],[87]. Le Pishacha[B 11], esprit d'une personne mauvaise revenant hanter les vivants, possède certains attributs du vampire moderne. La déesse indienne Kâlî était supposée se nourrir de sang, entre autres celui du sacrifice[B 12],[88], ainsi que, dans l'Égypte antique, la déesse Sekhmet[E 5]. La civilisation perse est l'une des premières à évoquer le mythe de créatures buveuses de sang : il existe en effet des représentations de ces créatures sur des tessons de poterie[E 5].

Antiquité gréco-romaine

Lamia vue par Herbert Draper (1909).

Dans la Grèce et la Rome antiques, les légendes et mythes parlaient d'« empusa »[89], « lamia »[90] ou « stryge ». Avec le temps, les deux premiers termes finirent par s'appliquer à des démons et esprits. L’empusa était la fille de la déesse Hécate et passait pour sucer le sang des personnes endormies[89], alors que le lamia s'attaquait uniquement aux enfants dans leur sommeil, à la manière des gelloudes (ou gello)[90]. Les stryges s'attaquaient également aux enfants et ressemblaient à des créatures mi-homme mi-oiseau avides de sang[91].

Plusieurs femmes de la mythologie grecque partagent des caractéristiques vampiriques, telles Circé qui prépare des philtres à base de sang humain, et Médée un philtre rajeunissant à partir du même ingrédient[88]. En effet, en Grèce antique, les « ombres » et spectres du royaume d'Hadès sont friands du sang des victimes, pratique qu'évoque l'aède Homère dans son Odyssée[92]. Les Grecs craignaient l’errance de leur âme sur Terre s’ils n’étaient pas enterrés par leur famille ou leurs amis, car le repos définitif était permis par l’incinération seule, ce qui explique en partie le conflit concernant la sépulture refusée par Créon au cadavre de son neveu Polynice narré dans l’Antigone de Sophocle. Les philosophes Aristée, Platon et Démocrite soutenaient que l'âme peut demeurer auprès des morts privés de sépulture. Les âmes malheureuses et errantes se laissent alors attirer par l'odeur du sang selon Porphyre de Tyr[93]. Les devins se servaient alors de ces âmes pour deviner les secrets et les trésors. Ayant connaissance de leur présence, les hommes cherchèrent des moyens pour les apaiser ou les contrer. En Crète, selon Pausanias le Périégète, on enfonçait dans la tête de certains morts un clou. Le poète latin Ovide aussi parlera des vampires. Le poète grec Théocrite évoque quant à lui les empuses, spectres multiformes de la nuit pouvant se muer en monstres innommables ou en créatures de rêve, aussi appelées « démons de midi ». En l'an 217 de notre ère, Philostrate d'Athènes parle d'une empuse que démasque Apollonios de Thyane alors qu'elle a presque circonvenu Ménippe[A 31].

Dans l'Empire romain, le Jus Pontificum – le droit qui réglemente le culte et la religion – prescrit que les corps ne doivent pas être laissés sans sépulture. Les tombes devaient être protégées contre les voleurs, profanateurs et ennemis, qu'ils soient naturels ou surnaturels. Les violations étaient considérées comme sacrilèges et punies de mort. Lamia, une goule nécrophage, reine des succubes dévorant les fœtus et effrayant les enfants la nuit[94], est parfois présentée comme l'équivalent du vampire romain. De Lamia viennent les lamies, plus nécrophages que vampires, à la fois lascives, ondoyantes, serpentines, avides de stupre et de mort, aux pieds de cheval et aux yeux de dragon. Elles attiraient les hommes pour les dévorer et peuvent s'apparenter aux succubes qui se nourrissent de l'énergie vitale des hommes. Pour Patrice Lajoye, il est erroné de rattacher les lamies aux vampires pour la simple raison qu'elles ne partagent pas leur caractéristique principale, le fait d'être un mort-vivant[95]. Les stryges, démons femelles ailées et munies de serres, et les onoscèles, démons aux pieds d'ânes qui s'attaquaient aux voyageurs égarés, partagent des caractéristiques similaires.

Du Moyen Âge à la Renaissance

Carte autrichienne de la Transylvanie, contemporaine de Bram Stoker qui cite les noms de lieux conformément à cette carte.

Europe orientale

En Europe de l'Est, la mythologie slave a disparu avec la christianisation, mais a laissé dans les croyances populaires de nombreux mythes concernant des démons (navyï) et des esprits pouvant interagir avec les vivants, tels le Domovoï, la Rusalka, la Vila, la Kikimora, la Poludnitsa ou le Vodianoï pouvant apparaître sous des formes variées et provoquer toutes sortes de phénomènes, comme aspirer le sang et l'énergie vitale des vivants[96].

Dans la Chronique des temps passés de 1092, l'auteur (censément un moine nommé Nestor) signale une épidémie qui eut lieu à Polotsk (ville de la Russie kiévienne) en 1047 et aurait été provoquée par des morts malfaisants qui de nuit « galopaient dans les rues sur des chevaux invisibles et tuaient les habitants »[A 32]. On ne voyait de ces chevaux que les traces de leurs sabots au matin, mais tous ceux qui sortaient de nuit dans la ville étaient tués[97],[98].

Selon ces croyances slaves, après la mort, l'âme persiste et peut évoluer sur la terre pendant 40 jours avant de rejoindre l'au-delà[96]. Pour cette raison, les Slaves doivent laisser ouverte une fenêtre ou une porte après un décès afin de laisser l'âme sortir librement. Toutefois si les rituels ne sont pas respectés, elle est supposée avoir le pouvoir de réintégrer le corps ou de blesser les vivants. Des rites d'enterrement précis permettent d'éviter cette réintégration corporelle. Certaines morts violentes posent problème. De même, la mort d'un enfant non-baptisé, un décès subit, ou celui d'un pécheur non-contrit (comme un sorcier ou un meurtrier) sont autant de cas où l'âme refuse de se détacher du corps. Il existe aussi une croyance selon laquelle un corps peut être possédé par une autre âme en peine, cherchant à se venger des vivants[99]. De toutes ces superstitions dérive le concept de « vampire », manifestation d'une âme en peine possédant un corps en décomposition (le sien ou d'une autre personne). Le « vampire » passe pour vouloir se venger des vivants en leur subtilisant leur sang et leur énergie vitale[B 8].

Pour devenir vampire, il suffit d'avoir mené une mauvaise vie. L'action principale du vampire sera de détruire la communauté villageoise dont il est issu[95].

Le corpus vampirique

Le château de Bran qui est souvent, à tort, associé au comte Dracula
Le château de Bran qui est souvent, à tort, associé au comte Dracula.

Dans l'Antiquité, les revenants étaient considérés comme des démons, mais c'est au XIIe siècle, en Angleterre, que les vampires obsédaient à tel point les populations, que les malheureux accusés d'en être étaient brûlés pour calmer l'angoisse populaire. Plus tard, au XVIIIe siècle, Jean-Christophe Herenberg, dans Pensées philosophiques et chrétiennes sur les vampires, cite précisément deux cas en 1337 et 1347 dans lesquels les présumés coupables de vampirisme furent empalés et brûlés[réf. nécessaire].

De même, au XVe siècle, les épidémies de peste provoquent dans la population européenne une frénésie anti-vampire[E 6]. En Moravie, l'évêque d'Olmütz, devant la multiplication des plaintes des villageois de la région, met sur pied des commissions d'enquêtes. Le premier cas de vampirisme attaché à un nom et étudié un tant soit peu est celui de Michael Caspareck en 1718. Son cas fit l'objet d'une enquête officielle en Hongrie[100]. Très peu de données ont cependant pu parvenir jusqu'à nous, en dépit de quelques textes comme le témoignage scandinave de Saxo Grammaticus qui évoque, dans Gesta Danorum et dans la Saga d'Egil et d'Asmund le Tueur de Berserkir (début du XIIIe siècle), des morts affamés attaquant les vivants, qui ripostent en ouvrant leurs tombes, en leur coupant la tête et en les éventrant à l'aide d'un pieu[A 33]. L'Europe occidentale connaît également des cas de vampirisme, mais de façon plus sporadique qu'en Moldavie ou en Bulgarie. Enfin, en 1484 le pape Innocent VIII, par la bulle Summis desiderantes affectibus reconnaît officiellement les morts-vivants et la démonologie[101]. La Réforme protestante, Luther en tête, parle de Nachzehrer, des « prédateurs » (ou « parasites » en allemand) qui sont d'anciens morts revenus à la vie[E 7].

La période médiévale est également riche en témoignages concernant les manducator, c'est-à-dire les mâcheurs, des revenants connus pour dévorer le linge enterré à leurs côtés et pour faire un bruit de mastication inquiétant. Le corpus les concernant est immense, s'étalant du XVe au XIXe siècle[A 34]. Selon Claude Lecouteux, ce type de revenant a fourni le fondement principal du mythe du vampire tel qu'il existe au XXIe siècle. Il semble aussi que ce phénomène soit presque toujours lié à une épidémie de peste[A 35]. Ces figures folkloriques ont même provoqué une interrogation théologique, de la part de Luther notamment qui, dans ses Propos de table, les considèrent comme des illusions diaboliques qu'il faut exorciser[A 36]. Le père jésuite Gabriel Rzaczynski en atteste la croyance en Pologne dans les années 1710-1720, le religieux s'inquiétant de l'accroissement de ces figures maléfiques, qu'il nomme les Uriels[réf. nécessaire].

Vlad Tepes Dracul, « l'empaleur »

Représentation tirée des chroniques de Brodoc, et montrant Vlad Ţepeş dînant devant des exécutions par empalement
Représentation tirée des chroniques de Brodoc, et montrant Vlad Ţepeş dînant devant des exécutions par empalement.

Vlad III Basarab était, historiquement, un prince chrétien orthodoxe dont le père, Vlad II le Dragon, était membre de l'Ordre du dragon d'où le nom de Draco ; la famille régna sur la Principauté de Valachie et n'eut aucun château en Transylvanie[102]. Vlad III dit « Ţepeş » (« l'Empaleur » en roumain) ou encore « Drăculea » (Le latin draco a donné drac en roumain, désignant à la fois le dragon et le diable[E 8]) est désormais fortement associé au mythe du vampire en raison de l'amalgame devenu commun entre cette personnalité historique du XVe siècle et le personnage littéraire de Bram Stoker[103].

La source de la légende ayant inspiré Bram Stoker est une propagande lancée à l'époque contre le prince Vlad III, qui n'était pas plus sanguinaire que ses détracteurs contemporains, mais s'était permis de transgresser l'immunité diplomatique d'un ambassadeur turc, Hamza Bey, et de son secrétaire le phanariote Thomas Catavolinos, en les faisant empaler pour avoir tenté de l'empoisonner[104]. Cet acte fit grand scandale dont il nous reste des écrits largement exagérés mais tout aussi largement diffusés grâce à l'invention de l'imprimerie par Johannes Gutenberg. C'est ce qui fit entrer Vlad III Basarab dans l'histoire : il aurait entre autres fait empaler pas moins de 20 000 soldats turcs et dîné de chair humaine dans cet horrible charnier. Il reste connu dans l'imaginaire collectif sous le nom de Vlad L'Empaleur, et à sa mort, aurait été décapité afin que sa tête soit envoyée au sultan de l'empire Ottoman, Mehmed II, qui voulait sa mort[105].

Le patronyme « Drăculea » de ce prince de Valachie a été repris dans le roman de fiction Dracula de Bram Stoker, dépeignant un vampire en Transylvanie et au Royaume-Uni au XIXe siècle, qui n'est pas un prince mais un comte. Les nombreuses reprises littéraires et cinématographiques ont fini par faire du comte Dracula un personnage de la culture populaire mondiale.

Élisabeth Báthory, « la comtesse sanglante »

Portrait d'Élisabeth Báthory
Portrait d'Élisabeth Báthory.

Au XVIe siècle, la comtesse Élisabeth Báthory (ou Erzsébet) a également inspiré les légendes de vampires. Cette aristocrate hongroise qui a vécu aux XVIe et XVIIe siècles aurait torturé et tué un nombre incertain de jeunes filles. Des légendes prétendent qu'elle les tuait dans le but de se baigner dans leur sang afin de rester éternellement jeune[106]. Toutefois, ces rumeurs ont été largement écartées par les historiens modernes, mais elles subsistent dans les croyances populaires selon le professeur angliciste Jean Marigny[E 9].

De surcroît, les essayistes Elizabeth Miller[107] et Michel Meurger relèvent la crédulité de certains universitaires exégètes de Dracula (tels Raymond T. Mc Nally, Radu Florescu et Jean Marigny lui-même) face aux inventions romanesques de l'ouvrage de l'écrivaine surréaliste Valentine Penrose, La Comtesse sanglante (Paris, Mercure de France, 1962), « biographie frelatée et véritable roman noir [qui] accumule les motifs gothiques : bains de sang, machines à assassiner [dont une fictive vierge de fer][108], tortures raffinées. L'histoire, prise en otage, devient le simple décor d'une mise en scène des fantaisies sadiennes de Valentine Penrose. »[109] Ainsi, Jean Marigny évoque-t-il les « bains de sang » censément pris par Élisabeth Báthory[E 10] bien que les interrogatoires du procès de la comtesse hongroise en 1611 ne les mentionnent pas. « L'assertion n'apparaît qu'au XVIIIe siècle, peut-être en relation avec la vogue du vampirisme », précise Michel Meurger[110].

D'après le vampirologue Jacques Sirgent, de telles rumeurs auraient été propagées afin de lutter contre le pouvoir féminin[111]. Bien qu'elle ne présente aucun signe caractéristique des vampires (elle ne boit pas le sang), elle reste pour beaucoup[Qui ?] l'incarnation du côté aristocratique du vampire, à l'inverse des autres témoignages qui, plus tard, porteront sur des paysans[réf. nécessaire].

Premiers cas célèbres

La simultanéité entre l'émergence du vampirisme et la fin de la chasse aux sorcières suggère que les vampires prennent le rôle de boucs émissaires de ces dernières à la fin du XVIIe siècle[112]. Le phénomène du vampirisme prend, dans la première moitié du XVIIIe siècle, une ampleur considérable, avec deux cas parmi les plus célèbres : ceux de Peter Plogojowitz et d'Arnold Kol Paole, en Serbie. Le contexte social est déjà dominé par la peur du vampire. En effet, lors de l'épidémie de peste qui ravage la Prusse orientale, en 1710, les autorités mènent systématiquement des enquêtes sur les cas de vampirisme signalés, n'hésitant pas à ouvrir les tombes[E 11]. Le mot « vampire » (orthographié « vanpir ») apparaît ainsi pour la première fois en 1725, lorsqu'un rapport présente l'exhumation du récemment mort Peter Plogojowitz, un paysan serbe, cas qualifié par la suite de « vampire historique[E 12] ». Plogojowitz est mort à l'âge de 62 ans, mais il serait revenu hanter son fils pour avoir de la nourriture. Après que son fils a refusé de lui en donner, il est retrouvé mort le jour suivant ; d'autres morts suspectes conduisent à accuser l'esprit de Plogojowitz[D 16]. Ce cas est connu par un article daté du 31 juillet 1725, et repris par Michael Ranft dans son traité La Mastication des morts dans leurs tombeaux (De masticatione mortuorum in tumulis, 1728). Le revenant y est complètement, et pour la première fois, assimilé à un vampire, puisque Ranft utilise le terme slave de « vampyri »[A 37], terme qui sera repris dans toute l'Europe.

Le cas d'Arnold Paole, soldat et paysan autrichien mort en 1726, est également bien documenté. Il aurait été attaqué par un vampire et est mort en faisant les foins. Après sa mort, des proches meurent dans les environs, morts attribuées à l'esprit de Paole[D 17]. Il passe pour être à l'origine de deux épidémies de « vampirisme » dont la seconde, en janvier 1731, a fait l'objet d'un rapport circonstancié par le médecin militaire Johann Flückinger, généralement connu sous le titre de Visum et Repertum[E 13]. Ce rapport est abondamment discuté, en particulier par l'empereur d'Autriche Charles VI qui suit l'affaire. Il a aussi été traduit par Antoine Calmet, et a fait probablement couler encore plus d'encre que le cas Plogojowitz (pour les Serbes)[A 28].

Développement des récits de vampire aux XVIIe et XVIIIe siècles

Les contes de vampires apparaissent très tôt, mais trouveront leur apogée lors des XVIIe et XVIIIe siècles, où les récits de vampires se font plus nombreux. En dépit du rationalisme naissant lors du siècle des Lumières, la croyance en les vampires, telle une épidémie, se répand dans tous les domaines[B 3]. Cependant de nombreux cas officiels ou prétendus réels, ont alimenté le mythe. La plupart des mythes concernant le vampire sont apparus au Moyen Âge. Au XIIe siècle les historiens anglais Walter Map et William de Newburgh ont compilé des témoignages concernant les revenants[61],[113] ; d'autres les ont suivis[114]. Il s'agit d'histoires similaires à celles qui traverseront l'Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles et qui seront embellies[réf. nécessaire].

En France cet engouement pour le phénomène atteint quant à lui son apogée au XVIIIe siècle, siècle des Lumières et du rationalisme voyant le triomphe d'un esprit beaucoup plus cartésien, c'est dans ce contexte que les croyances sur les vampires vont s'accroitre. Néanmoins de vives critiques de la part des érudits viendront vite prendre le contrepied de ces superstitions, si bien qu'une multitude de savants, philosophes et même d'hommes d'Église incitèrent la population à revenir à la raison et condamnèrent à travers de nombreux textes la manifestation de ce mythe en France. En 1764, dans l'article "Vampires" de son Dictionnaire philosophique, Voltaire condamna avec un humour caustique cette superstition. Il déclara que la croyance aux vampires est un anachronisme et une aberration dans un siècle truffé de savants, il affirmera par la suite avec humour qu'il "existait bel et bien des hommes d'affaires qui sucèrent en plein jour le sang du peuple, mais ils n'étaient point morts, quoique corrompus"[115]. Gerard Van Swieten dans son Rapport médical sur les vampires en 1755, dira que cette croyance amène les populations à ne plus respecter ses morts et à violer l'asile des tombes[E 14].

Peur des vampires à travers l'Europe

L'un des plus anciens témoignages concernant les vampires provient d'Istrie, dans l'actuelle Croatie, en 1672[116]. Un supposé vampire, Jure Grando, habitant du village de Khring près de Tinjan, a causé la panique[117]. Jure est décédé en 1656, toutefois les habitants pensent qu'il revient sucer le sang et agresser sexuellement sa veuve. Le chef du village a ordonné de percer le cœur du cadavre à l'aide d'un pieu, mais les phénomènes ont persisté et le cadavre a été décapité avec de meilleurs résultats[118]. Le XVIIIe siècle est marqué par une chasse aux vampires dans toute l'Europe. Les rois et les ducs ont ordonné des traques pour identifier et tuer les supposés vampires[D 16]. En dépit des Lumières, la croyance dans les vampires s'accentue, confinant parfois à des hystéries de masse à travers toute l'Europe[61]. La panique principale débute dans la Russie de l'Est en 1721, par une éruption d'attaques de vampires présumés. Une autre panique collective touche la monarchie des Habsbourg autrichienne de 1725 à 1734, puis s'étend à d'autres pays[réf. nécessaire].

Enfin, une autre légende serbe concerne Sava Savanović supposé hanter un moulin à eau et sucer le sang des meuniers. L'écrivain serbe Milovan Glišić en fait un roman fantastique, repris ensuite en 1973 dans le film d'horreur Leptirica. Ces derniers incidents sont bien documentés, y compris par les autorités locales, et les récits des événements sont souvent publiés à travers l'Europe[D 17].

Traités de vampirologie

Première page du Tractat von dem Kauen und Schmatzen der Todten in Gräbern (1734), ouvrage de vampirologie de Michael Ranft
La première page du Tractat von dem Kauen und Schmatzen der Todten in Gräbern (1734), ouvrage de vampirologie de Michael Ranft.

Dès 1679, Philippe Rohr consacre une dissertation aux morts qui mâchent leurs linceuls dans leurs tombes, sujet repris par la suite par Otto en 1732, puis par Michael Ranft en 1734[E 15]. Ce dernier distingue des liens entre vampirisme et cauchemar et considère que les cas de vampirisme sont des illusions de l'imagination alors qu'en 1732 un anonyme qui se fait appeler « le médecin de Weimar » discute de la non-putréfaction de ces créatures, d'un point de vue théologique[A 38]. En 1733, Johann Christoph Harenberg écrit un traité général sur le vampirisme puis le marquis Boyer d'Argens commente des cas locaux. Des théologiens et hommes d'Église se penchent également sur le sujet, tels que l'archevêque Giuseppe Antonio Davanzati (it), auteur d'une Dissertazione sopra i vampiri en 1769[E 16].

Augustin Calmet, un théologien lorrain, écrit un traité de vampirologie en 1746, Traité sur les apparitions. Il y fait la synthèse des études sur le sujet et tente d'expliquer l'origine de ce qu'il considère comme une légende propre à l'Europe de l'Est[119]. Selon lui, celle-là serait à trouver dans la sous-alimentation des peuples balkaniques[A 39]. Calmet a amassé de nombreux rapports concernant les manifestations de vampires. Il est critiqué par Voltaire[120],[E 17], qui commet un contre-sens en présentant Calmet comme s'il avait cru à ce mythe. Voltaire écrit en effet, dans l'entrée « vampire » du Dictionnaire philosophique: « Calmet enfin devint leur historiographe, et traita les vampires comme il avait traité l’ancien et le nouveau Testament, en rapportant fidèlement tout ce qui avait été dit avant lui[121]. »

La controverse cesse lorsque Marie Thérèse d'Autriche envoie ses médecins personnels, Johannes Gasser et Christian Vabst, pour enquêter sur le cas de vampirisme supposé de Rosina Polakin dont le cadavre est exhumé à Hermersdorf, en 1755. Ils concluent que rien n'étaye les rumeurs, et, peu après, une loi interdit l'ouverture des tombes pour chasser les vampires. En dépit de cette loi, la croyance dans les vampires a perduré dans les folklores[120],[A 40]. Selon Claude Lecouteux, les encyclopédistes ont aussi joué un rôle important dans la diffusion du mythe du vampire, notamment Collin de Plancy qui, en 1863, dans son Dictionnaire infernal, contribue à diffuser et à accréditer la croyance[A 41].

Période contemporaine

Gravure de l'ouvrage de Collin de Plancy : Histoire des vampires et des spectres malfaisans avec un examen du vampirisme, 1820
Gravure de l'ouvrage de Collin de Plancy, Histoire des vampires et des spectres malfaisans avec un examen du vampirisme (Paris, Masson, 1820).

Le mythe du vampire réapparaît, aux XIXe et XXe siècles, à travers le roman, la bande dessinée, le cinéma, les jeux vidéo et les jeux de rôles sous la forme de personnages charismatiques et doués de séduction[D 4], mais aussi dans les croyances populaires. Par exemple, au début des années 1970, la presse locale anglaise diffuse la rumeur selon laquelle un vampire hanterait le cimetière d'Highgate, à Londres. Des chasseurs de vampires amateurs envahissent alors les lieux et plusieurs livres réutilisent l'événement, dont celui de Sean Manchester, le premier à avoir évoqué le « vampire d'Highgate » et qui ensuite prétendra en avoir exorcisé un et détruit un cercle de vampires[122]. Des événements mettant en scène des vampires proviennent également des autres continents. Ainsi, une rumeur évoquant l'attaque de vampires court au Malawi de fin 2002 à début 2003, rumeur qui se fonde sur la croyance que le gouvernement d'alors aurait été en collusion avec des vampires[123].

L'imaginaire collectif moderne ne représente plus le vampire seul. Le terme de « coven », mot écossais signifiant originairement tout rassemblement de personnes et en particulier des sorcières, est ainsi utilisé pour désigner les vampires comme collectivités. Son origine proviendrait du mouvement de sorcellerie moderne Wicca et il a été réutilisé par l'écrivain Anne Rice. On peut aussi parler des « maisons » de vampires[124] ou de « caves » à vampires[125], qui ont existé en Allemagne médiévale sous le nom de Nobiskrug, désignant des auberges dans lesquelles les revenants dépensent l'argent que les vivants ont placé dans leur tombe ou dans leur bouche en les ensevelissant[D 11].

Persistance des croyances et vampirisme moderne

Membres du mouvement gothique
Bon nombre de membres du mouvement gothique sont fascinés par le mythe du vampire.
Vue d'ensemble du Musée des vampires, à Paris
Vue d'ensemble du Musée des vampires situé dans la commune française Les Lilas.

Certaines sociétés secrètes continuent à faire perdurer la croyance aux vampires, dans la continuité des enseignements d'Aleister Crowley[126] ou d'Anton LaVey notamment. Les adeptes de la sous-culture du gothique montrent une fascination pour la figure du vampire[127] et le style de vie vampire (Vampire lifestyle) est un terme contemporain désignant une sous-culture dite gothique dont les membres consomment du sang, visionnent des films d'horreur, lisent les romans d'Anne Rice et apprécient le style victorien[128]. Les plus extrêmes mélangent diverses formes de vampirisme : la traditionnelle (sanguine vampirism), la psychique et la symbolique hindouiste, à travers le concept d'énergie de prana[129]. Enfin, des admirateurs modernes des vampires se font appeler les « sanguinariens » (Sanguinarians)[130].

Les sociétés anti-vampires sont encore actives en 2012[61], de même que les centres de recherches consacrés au vampirisme, dont un qui a mis au point un « sérum antivampires » en 1994[131]. Rien qu'aux États-Unis, il y aurait une quarantaine de fan clubs de ces créatures forts de plus de 50 000 membres, dont plus de 750 personnes s'identifiant comme des vampires en 1996[132]. La croyance dans les vampires se maintient en Roumanie, durant février 2004, à propos du cas de Toma Petre qui serait devenu un vampire. Son corps a été extrait du cercueil, découpé puis incinéré. Les cendres ont été mélangées à l'eau et bues[133]. Toutefois, les cas de vampirisme aux XIXe et XXe siècles sont rares, la pensée rationnelle triomphante faisant reculer le mythe[E 18]. En 2006, deux professeurs de physique de l’University of Central Florida, C. J. Efthimiou et S. Gandhi, écrivent un article dans lequel ils montrent qu'il est mathématiquement impossible que les vampires existent, se basant sur une progression géométrique. Selon eux, si le premier vampire était apparu le 1er janvier 1600 et s'il devait se nourrir au moins une fois par mois (ce qui est beaucoup moins que ce qui est évoqué dans les différents folklores), et si chacune de ses victimes devient à son tour un vampire, alors, en l'espace de deux ans et demi, la moitié de la population humaine serait transformée en vampires[134].

En août 2011, des scientifiques de la Stanford University publient un article dans la prestigieuse revue Nature, intitulé The ageing systemic milieu negatively regulates neurogenesis and cognitive function[135], montrant que le sang de souris jeunes peut régénérer le cerveau de souris âgées en injection intraveineuse directe, et vice versa : les souris jeunes voient leurs cerveaux vieillir lorsque leur sang se mélange à celui de leurs congénères plus âgés. Une telle découverte, physiologiquement valable chez l'Homme, apporte peut-être un éclairage nouveau sur le mythe du sang réjuvénateur[réf. nécessaire].

Cryptozoologie

Un cas renommé de vampirisme concerne la créature légendaire appelée chupacabra (« suceur de chèvres » en espagnol) de Puerto Rico et Mexico, réputée se nourrir du sang des animaux domestiqués et qui a déclenché une hystérie collective souvent corrélée aux problèmes économiques, particulièrement dans le milieu des années 1990[136]. Une autre créature proche du Chupacabra, le « Moca Vampire », habillée de plumes, a décimé des cheptels de bétail à Puerto Rico, en 1975, et s'est même attaquée à un homme[137]. En Caroline du Nord, à Bolivia, la « bête de Bladenboro » s'en est pris également au bétail en 1954[138],[139].

Criminologie

Photographies du tueur en série Peter Kürten
Photographies du tueur en série Peter Kürten, dit « le Vampire de Düsseldorf ».

Quelques affaires et un certain nombre de crimes en série, réels sont en relation avec le vampire. Ainsi, les tueurs en série Peter Kürten et Richard Chase ont été surnommés des « vampires » par les tabloids après qu'on a découvert qu'ils buvaient le sang de leurs victimes. Fritz Haarmann, tueur en série allemand des années 1920, était simultanément qualifié de « vampire », « loup-garou » ou « homme-loup »[réf. nécessaire].

En 1932, à Stockholm, un meurtrier non identifié s'est fait appeler le « vampire tueur » en raison des circonstances du crime[140]. Début 1962, à Venise, le vampire de Mirano, en réalité un peintre connu, s'attaque à des femmes pour les mordre au cou[141]. En septembre 1970, le corps d'un berger de l'Estrémadure est découvert mutilé et vidé de son sang[142] et en 1983, un homme de 39 ans atteint de troubles psychiatriques s'est attaqué à un chien pour aspirer son sang, à Vaison-la-Romaine, France[143]. En 1996, une jeune femme qui enquête sur des disparitions de sang dans les hôpitaux de New York a évoqué un « réseau Dracula » avant de disparaître[131]. À Anglesey en 2002, un jeune marginal de 17 ans a poignardé une nonagénaire, lui a arraché le cœur et l'a déposé sur un plateau d'argent, avant de faire cuire le sang de sa victime et de le boire, persuadé que ces actes le rendraient immortel et le changeraient en vampire[144]. En janvier 2005, une rumeur parle d'un vampire ayant mordu des personnes à Birmingham en Angleterre. La police statue qu'aucun crime de ce genre n'a été commis et que cette histoire s'apparente à une légende urbaine[145]. Bien réel est en revanche le tueur brésilien surnommé « Corumba le Vampire », dont l'arrestation survient en 2005 : il a tué six femmes avant de boire leur sang, disant agir sous les ordres du démon et par ailleurs il sortait uniquement de nuit[146]. Des affaires similaires sont mentionnées un peu partout dans le monde, aussi bien en Lettonie qu'en Roumanie au Pérou et en France[147].

Explications du vampirisme

Plusieurs causes rationnelles peuvent expliquer de nombreux cas de supposé vampirisme ou ont pu alimenter les fictions les concernant. Différentes pathologies longtemps inexpliquées ont pu contribuer à l'édification des légendes concernant les vampires et dessiner leurs spécificités. Des phénomènes physiques ont également été mis en avant pour expliquer les étrangetés du vampirisme supposé[réf. nécessaire].

Phénomènes de décomposition, conservation des corps

Selon Paul Barber, dans Vampires, Burial and Death, la croyance dans les vampires est née dans les cultures pré-industrielles afin de donner sens à des phénomènes étranges mais scientifiquement explicables liés au processus de décomposition des cadavres[D 18]. Plusieurs signes de décomposition étaient en effet pris comme des marques de vampirisme[148]. Les phénomènes gazeux ou de changements de couleurs de l'épiderme, comme la lividité cadavérique survenant lors de la décomposition du corps, sont ainsi autant de manifestations d'une activité surnaturelle pour ces cultures. Ainsi, dans le cas d'Arnold Paole, la couleur vive qui teintait le visage d'une morte exhumée a été prise comme un signe de vie post-mortem[D 19]. Le sang suintant est souvent considéré comme une activité vampirique remarque Paul Barber[D 20], ainsi que l'assombrissement de la peau[A 22]. La marque de gonflement du corps lors de sa décomposition, résultat de l'accumulation des gaz organiques, donne l'impression d'un corps bien en chair et produit un son semblable à celui d'un gémissement, d'un gargouillement voire de la mastication, d'où l'idée fort ancienne que les morts mangent dans leur tombeau[149]. Il en est de même lorsque ces gaz font vibrer les cordes vocales, provoquent des flatulences ou un saignement sortant de la bouche des morts. Ainsi, dans le rapport du cas Peter Plogojowitz, l'officier mandaté parle de divers signes semblables[D 21]. Sous l'effet de la déshydratation, la peau se rétracte notamment autour des follicules pileux et les muscles horripilateurs se durcissement, ce qui donne l'impression qu'ongles, poils et cheveux poussent après la mort bien que ces phanères aient cessé de croître[150],[151]. La morphologie de la peau et du nez se modifie par ailleurs, ce qui peut être interprété comme une régénération de ces parties du corps[D 21].

Enterrement prématuré, profanations des tombes

Tableau L'inhumation précipitée d'Antoine Wiertz, 1854
L'inhumation précipitée, d'Antoine Wiertz (1854).

Le mythe du vampire a longtemps été expliqué comme étant le résultat d'enterrements prématurés de personnes encore vivantes. Les croyances évoquent en effet des sons provenant des cercueils. De même, les mutilations au nez, à la tête et au visage, lors des exhumations de corps, sont considérées comme de l'autophagie de la part du vampire[152]. Selon Paul Barber, cette explication est peu crédible car en l'absence d'air et de nourriture, les personnes enterrées vivantes ne peuvent avoir une activité suffisante pouvant être ensuite interprétée comme du vampirisme, et les sons émis par les gaz lors de la décomposition peuvent l'expliquer davantage[D 22]. Une autre explication est celle de la profanation des tombes[B 7]. D'autres éléments ont pu alimenter les légendes, tels que des cadavres bien préservés dans des terres riches en arsenic, substance qui favorise leur conservation[réf. nécessaire].

Contagions, maladies et épidémies

Le folklore vampirique est souvent associé à des épidémies étranges ou inexpliquées, notamment au sein des petites communautés[74]. L'explication épidémiologique est présente dans les cas de Peter Plogojowitz, d'Arnold Paole et également dans le cas de Mercy Brown. La tuberculose est souvent prise pour être la maladie génératrice de vampirisme car, à l'instar de la forme pneumonique de la peste bubonique, elle associe divers symptômes (sons produits par l'affaissement des tissus des poumons et effusion de sang sur les lèvres) passant pour vampiriques[A 17]. La tuberculose possède en effet un mode de propagation qui ressemble beaucoup à certains récits de vampirisme. D'autres pathologies proches possèdent des symptômes pris pour du vampirisme, telles le lupus erythematosus, la catalepsie ou encore la porphyrie, déficit d'une des enzymes intervenant dans la dégradation de l'hémoglobine qui peut entraîner un rougissement de l'urine après exposition à la lumière ou se traduire par une hyperpilosité. On peut citer également la xeroderma pigmentosum. Les individus atteints ne peuvent s'exposer aux rayons solaires, sous peine de voir apparaître de graves lésions au niveau de la peau ; la peau acquiert aussi une couleur très pâle du fait d'un bronzage totalement inexistant[réf. nécessaire].

Rage

Cellules sanguines
Les infections diverses du sang permettent de donner un crédit scientifique au fait vampirique.

La rage a été évoquée pour expliquer le mythe du vampire, car elle présente de fortes similitudes dans les symptômes et les comportements de ceux qui en sont atteints : chez les animaux, comportement agressif notamment par la morsure, hyperesthésie (sensibilité excessive des sens, à la lumière ou aux odeurs, par exemple), alors que chez les hommes, teint pâle (l'hypersensibilité à la lumière empêchant de sortir au soleil), aquaphobie (due à une hypersensibilité à l'eau)... Outre ces symptômes qui suggèrent des similitudes avec les légendes sur le vampirisme, la rage se propage entre autres par la morsure d'animaux, notamment de chauves-souris vampires. Enfin, une épidémie de rage a sévi en Europe de l'Est au moment de l'apparition des premiers récits de vampires. Juan Gómez-Alonso, neurologue au Xeral Hospital de Vigo en Espagne, a montré que l'hypersensibilité à l'ail et à la lumière sont des symptômes rabiques. La maladie peut aussi provoquer des atteintes cérébrales qui perturbent les cycles du sommeil et entraînent une hypersexualité. Enfin la rage pousse le malade à mordre ses congénères[153] et à avoir un filet de sang à la bouche[154].

Porphyrie

En 1985, le biochimiste David Dolphin propose une explication du folklore vampirique au moyen de la porphyrie. Notant que la maladie peut être traitée par l'injection intraveineuse de molécules d'hème, il a suggéré que la consommation de grandes quantités de sang par des personnes supposées vampires s'explique par un besoin d'équilibrer leur métabolisme. Ainsi, les vampires seraient les victimes de porphyrie cherchant à combler leurs déficits en hème, afin de soulager leurs symptômes, en buvant du sang[155]. La théorie de Dolphin a été récusée scientifiquement[D 23]. Cependant, sa conception explique aussi l'hypersensibilité des malades à la lumière du soleil mais Dolphin a renoncé à aller plus loin dans son hypothèse[156]. En dépit de son manque de rigueur scientifique, la théorie de Dolphin a eu un fort retentissement médiatique[157] et est entrée dans la croyance moderne[158]. Cette théorie est remise au goût du jour avec une étude en 2017 sur la maladie de la protoporphyrie érythropoïétique[159].

Explications psychiatriques

Une pathologie rare appelée « vampirisme clinique » ou « syndrome de Renfield » (ainsi nommé en référence au personnage homonyme du roman Dracula[160]) est un comportement qui consiste en l'ingestion de sang, humain ou animal. Elle naît généralement de l'ingestion accidentelle de son propre sang durant l'enfance (à la suite d'une blessure par exemple) et peut mener à la zoophagie puis au vampirisme sur des êtres humains. Ce comportement est le symptôme d'une affection psychiatrique qui conduit à un ensemble de pratiques déviantes, telles la nécrophagie, la nécrophilie et le nécrosadisme[161], et un certain nombre d'affaires criminelles y sont liées[140],[162]. Selon le psychiatre Richard Noll, la représentation du sang est liée, dans cette maladie, à la croyance en des pouvoirs mystiques ou surnaturels qui peuvent expliquer les folklores autour du vampire et qui rattachent ces symptômes à la schizophrénie[163]. Selon la psychiatrie moderne, ces types de déviants sont des pervers narcissiques, figure que symbolise au mieux le mythe du vampire. Toutefois, l'absorption de sang ne relève pas forcément de la psychopathologie : jusqu'au début du XXe siècle en France, les médecins conseillent en effet aux anémiques de boire du sang frais, par exemple celui recueilli dans les abattoirs[88].

Psychanalyse et symbolique du vampire

Déguisement de vampire moderne montrant bien les crocs proéminents
Déguisement de vampire moderne montrant bien les crocs proéminents.

Pour Brice Guérin, le vampire symbolise la lutte manichéenne du Bien avec le Mal[164],[165] et Dracula peut être vu comme un avatar de l'Antéchrist[166]. En 1931, dans son essai de psychanalyse intitulé Le Cauchemar, Ernest Jones relève que le vampire est un symbole des pulsions inconscientes et de défense psychique. Le mythe a à voir avec les désirs infantiles pour le psychanalyste, en particulier des désirs incestueux vis-à-vis du mort[167]. La peur du revenant est la peur des vivants de voir certains contenus inconscients refoulés revenir à la conscience, ce qui explique selon Jones pourquoi le vampire revient souvent hanter des proches parents[168]. Cette « collusion du vampire avec le cauchemar » révélée par Jones, est bien illustrée par les figures folkloriques de la Mora tchèque et de l'Alp allemand, du Ludak lapon ou du Malong malais aussi, autant d'entités cauchemardesques qui sucent le sang des victimes endormies[A 42].

Selon Freud, la répression est liée au développement de pulsions morbides[169]. Le désir de sucer le sang peut être assimilé à du cannibalisme souvent représenté dans le folklore par la figure de l'incube, proche de celle du vampire[170]. Jones pense ainsi que lorsque certaines pulsions sont réprimées, la régression s'exprime par du sadisme, notamment au stade anal[171]. Le vampirisme est également en relation étroite avec la sexualité selon Jean Markale[172], qui pense que le rapport entre le vampire et sa victime ne peut s'exprimer qu'au travers d'une attirance amoureuse. Comme le font remarquer beaucoup d'auteurs, le folklore vampirique (dents rétractiles, baiser qui devient morsure, etc.) est une métaphore de l'acte sexuel ou, selon Jacques Lacan, du désir de succion de la mère[173], et le fait d'être séduit par le vampire s'apparente symboliquement à un viol[174] puisque les canines pointues, caractéristiques du vampire moderne, permettent de transpercer la peau de la victime tout comme le sexe permet de la déflorer lors d'un viol. Les canines, qui se mettent à pousser chez la personne atteinte de vampirisme selon la croyance populaire, sont un symbole phallique universel, mais aussi la première marque d'agressivité : les dents qui se mettent à pousser chez l'enfant lui permettent pour la première fois de provoquer la douleur en mordant[40].

La récurrence du mythe du vampire en fait un symbole immémorial de la psyché humaine selon Carl Jung et Joseph Campbell. Symbole de la part de soi dissimulée (l'Ombre), le vampire est aussi une tentative d'explication des processus psychiques survenant dans les sociétés peu développées[175]. Le vampire peut aussi être une métaphore des secrets de famille, notamment de ceux violents qui, comme l'inceste ou l'abandon, peuvent handicaper le développement psychique du sujet[176].

Interprétations politiques

Caricature politique présentant les propriétaires terriens de San Francisco comme des vampires, en 1882.

La réutilisation du mythe du vampire au XXe siècle n'est pas sans connotations politiques et idéologiques[177]. Le comte Dracula, figure de l'aristocrate, peut ainsi être interprété comme le symbole de la société d'Ancien Régime. Le cinéaste allemand Werner Herzog utilise cette allusion dans son film Nosferatu, fantôme de la nuit, à travers le personnage de Jonathan Harker, jeune bourgeois qui devient un vampire après avoir été mordu, remplaçant ainsi le parasitisme social du noble[178].

Dès 1741, en Angleterre, le mot « vampire » prend le sens de « tyran qui suce la vie de son peuple », puis Voltaire affirme que « les vrais vampires sont les moines qui mangent aux dépens des rois et des peuples »[A 43]. La métaphore est perpétuée par Karl Marx qui voit dans les capitalistes des suceurs de sang[179], puis par Hans W. Geissendörfer, dans Jonathan, les vampires ne meurent pas (1970), qui identifie Dracula à Adolf Hitler. À l'opposé, l'écrivain Hanns Heinz Ewers, dans Vampire (1921), assimile ces créatures de la nuit aux Juifs[réf. nécessaire].

En 1991, Les Inconnus ont créé avec Rap-Tout un clip parodique présentant les impôts français comme du vampirisme, et les hommes politiques français comme des vampires[réf. nécessaire].

En littérature

Contrairement à la figure du loup-garou, qui est surtout popularisée par le cinéma, celle du vampire est principalement le résultat de la littérature du XIXe siècle, et notamment du roman de Bram Stoker, Dracula, qui est devenu le symbole du mythe vampirique selon H. P. Lovecraft[180]. Le théâtre puis le cinéma en ont grandement bénéficié jusqu'à faire du vampire un personnage fantastique incontournable[réf. nécessaire].

Premiers écrits littéraires

Portrait d'un homme
Portrait de l'écrivain John Polidori.

Le thème du vampire a inspiré les poètes et écrivains depuis 1748, année à laquelle Heinrich Augustin von Ossenfelder écrit un poème intitulé Der Vampyr[E 19],[181],[182]. En 1797, soit un siècle avant Bram Stoker, l'allemand Goethe, dans La Fiancée de Corinthe, aborde dans ce long poème narratif, sous forme de métaphore, l'état d'une jeune femme, évoluant entre la vie et la mort et se nourrissant de sang[A 32]. Avec lui, débute une riche tradition de vampires, femmes séductrices[95]. C'est par l'intermédiaire de cette littérature allemande que le vampire fait son apparition dans la poésie romantique anglaise. Le premier texte anglais évoquant la figure du vampire demeure The Vampyre de John Stagg, publié en 1810, mais on trouve déjà des motifs vampiriques dans le poème Christabel, de Samuel Taylor Coleridge, écrit entre 1797 et 1800. C'est surtout le mouvement littéraire de la Gothic novel, initié par Horace Walpole avec Le Château d'Otrante (1764), que l'intérêt pour le vampire envahit la littérature[A 44]. Le symbolisme sexuel et le personnage de la femme fatale densifient le mythe originel[E 20]. Cependant, en dépit de cette explosion de romans et nouvelles, trois œuvres ont marqué l'histoire du vampirisme : Le Vampire de John Polidori (1819), Carmilla de Sheridan Le Fanu (1872) et Dracula de Bram Stoker (1897)[réf. nécessaire].

Le Vampire de John William Polidori

Le Vampire, publié dans Histoires de vampires et écrit par John Polidori (1819), marque l'histoire littéraire par l'ampleur de son succès éditorial en Europe. Polidori y met en scène le personnage de Lord Ruthven. Écrite à la suite d'un défi lancé par Lord Byron pendant une journée pluvieuse à, entre autres, Percy Bysshe Shelley (qui refuse) et son épouse Mary Shelley (qui engendre cette même journée son Frankenstein), la nouvelle appartient au roman gothique anglais. Lord Byron, manquant d'inspiration, abandonne ses notes à son secrétaire, Polidori, qui travaille cette ébauche, la développe puis la publie en 1819 dans le New Monthly Magazine. Le roman connaît un succès immédiat en Europe. De fait, la paternité de ce récit a été âprement disputée entre les deux écrivains et sera finalement attribuée à Lord Byron. Il ne fait aucun doute que c'est Polidori l'auteur mais ce dernier s'est inspiré d'une idée de Byron. Le fait que Polidori ait d'abord sous-titré son texte : A Tale by the right honorable lord Byron a ajouté à la confusion[183],[184]. La nouvelle est traduite en français par Charles Nodier en 1819, qui l'imite l'année suivante dans une de ses nouvelles fantastiques[A 45].

Engouement pour le mythe

Page couverture du roman Varney, le vampire (1845).
Le Vampir, illustration d'Ernst Stöhr, 1899
Vampir, illustration de Ernst Stöhr, dans Ver Sacrum, 1899.

Avec le succès de la nouvelle de Polidori, notamment en Angleterre[A 45], le thème du vampirisme devient incontournable et de nombreux auteurs britanniques, allemands et français s'y essaient : Théophile Gautier, Hoffman et Tolstoï parmi d'autres. Au XIXe siècle, les œuvres de fiction abordant la figure du vampire se multiplient dans la littérature européenne. En France Lord Ruthwen ou les vampires de Charles Nodier (1820) et La Morte amoureuse (publié dans Histoires de morts-vivants) de Gautier (1836); en Allemagne L'Étranger des Karpathes de Karl Von Wachsmann (1844, avec, comme ingrédients, un château en Transylvanie, de sombres forêts, un personnage maudit, des voyageurs effrayés…) ; en Angleterre Varney, le vampire ou le Festin de sang de James Malcolm Rymer (1845) ; en Russie La Famille du Vourdalak de Léon Tolstoï (publié dans Histoires de morts-vivants en 1847) ou encore, en France Histoire de la Dame pâle, nouvelle d'Alexandre Dumas (1849). Le roman anglais Varney le Vampire, publié anonymement en 1847, est l'œuvre la plus volumineuse (800 pages) sur le thème du vampire[185]. En outre Paul Féval dans ses Drames de la Mort (1856), son Chevalier des ténèbres (1860) et sa Ville-Vampire (1875), le Comte de Lautréamont dans ses Les Chants de Maldoror (1868), Prosper Mérimée dans Lokis (1869), Guy de Maupassant dans la première version de Le Horla (1886) et Arthur Conan Doyle dans Le Parasite (1894) évoquent tous nommément ou allusivement le mythe du vampire[186].

Le vampire intéresse aussi le théâtre[A 45]. En 1820, le Théâtre de la Porte Saint-Martin présente un mélodrame, Le Vampire, de Charles Nodier, T. F. A. Carmouche et A. de Jouffroy[A 42]. Le vaudeville parisien présente des figures de vampires également et l'opéra reprend le mythe, notamment Heinrich Marschner et W. A. Wolhbrück en 1828. L'adaptation en allemand du Dracula de Stoker, Nosferatu oder eine Symphonie des Grauens, connaît un succès populaire certain en 1924, si bien qu'elle est jouée au Petit Théâtre de l'Adelphi à Paris en 1927, puis à Broadway, avec dans le rôle du comte vampire l'acteur anglais Raymond Huntley[187].

Carmilla de Sheridan Le Fanu

Dessin en noir et blanc
Carmilla. Illustration de David Henry Friston pour l'édition originale de l'œuvre de Sheridan Le Fanu.

En 1872 à Dublin, Sheridan Le Fanu publie Carmilla, roman qui présente le vampire comme une victime de son propre état et qui s'oppose au bien-pensant de la Grande-Bretagne en abordant le lesbianisme du personnage, sachant que l'homosexualité était fortement condamnée[A 46],[E 21]. Le Fanu renoue également avec le vampirisme antique, se rapprochant des figures des goules et des empuses[réf. nécessaire].

Le roman se nourrit de multiples témoignages réels ou lus par l'auteur, notamment le traité d'Augustin Calmet qui résume le savoir vampirologique en 1749. Son texte a donc une portée documentaire et il contient un appendice sérieux dans lequel Le Fanu s'attache à expliciter la façon dont un mort devient vampire[A 47]. Cette première histoire de femme-vampire moderne sert d'inspiration à Bram Stoker pour écrire Dracula[188].

Dracula de Bram Stoker

Page couverture de couleur jaune avec quelques mots
Page couverture de la première édition du roman Dracula de Bram Stoker, en 1897.

Lorsque Bram Stoker publie son Dracula, en 1897, la mode du vampire est en recul en Europe, hormis en Angleterre. L'esthétique victorienne se passionne pour les histoires de fantômes (les ghost stories)[189]. Bram Stoker publie Dracula en 1897, La Dame au linceul, son avant-dernier roman sortant en 1909. Dracula n'a cessé d'être réédité[A 48] et demeure l'un des plus grands phénomènes de vente de tous les temps, certaines sources prétendant même qu'il s'agirait de l'ouvrage le plus vendu après la Bible. Plusieurs raisons expliquent cet immense succès, entre autres l'écriture novatrice de Bram Stoker, qui n'hésite pas à employer le journal intime, les notes et le télégramme dans son récit. Le personnage de Dracula, « vampire aristocrate »[185], n'est jamais présenté directement, mais plutôt suggéré à la manière d'un hors-champ cinématographique, d'où l'angoisse qui s'empare du lecteur[190].

Selon Claude Lecouteux, le savoir vampirique théorisé explique le succès éditorial et culturel du roman[A 49]. Ce savoir est expliqué au lecteur par l'intermédiaire du personnage d'Abraham Van Helsing, un vampirologue inspiré du professeur hongrois Ármin Vámbéry de l'université de Budapest, qu'il rencontra à Londres en 1890[E 22]. Stoker introduit également un nouveau motif dans le mythe du vampire, l'ail, même si celui-ci est présent comme objet apotropaïque dans le folklore depuis la Rome antique[A 50].

Récupérations modernes et amplifications du mythe

Couvertures de livre
Couvertures de Twilight.

La fin du XIXe siècle est marquée par la multiplication des romans sur les vampires. Après celui de Stoker, le plus célèbre demeure La Famille du vourdalak d'Alexis Konstantinovitch Tolstoï, qui retrace la transformation d'une famille russe en vampires à la suite de la mort et la contamination du père, Gorcha[A 51]. Au XXe siècle, les romans qui campent un personnage vampire ou qui narrent la rencontre d'humains avec des vampires sont nombreux. Anne Rice contribue à donner une seconde jeunesse au mythe des buveurs de sang avec ses Chroniques des vampires qui débutent en 1976, et en particulier avec l'opus Entretien avec un vampire, adapté ensuite au cinéma sous le même titre. Dans cette série, Anne Rice donne une interprétation originale des origines des vampires, et axe une bonne partie de l'œuvre autour des interrogations métaphysiques et morales qui peuvent tenailler ces créatures. Dans Je suis une légende, Richard Matheson met en scène le dernier humain vivant dans un monde peuplé de vampires, tout en prétendant apporter une explication scientifique à l'existence de ces derniers. Dans Salem de Stephen King, l'image classique du vampire est réutilisée. Les vampires ont une peau très blanche et de longues dents. Le maitre des vampires, nommé Barlow, dort dans un cercueil. Les personnages combattent les vampires avec l'aide des outils traditionnels de la chasse aux démons comme les bibles, les crucifix, l'eau bénite et ils les tuent en plantant un pieu dans leurs cœurs. De plus, la question de l'épidémie vampirique a une place cruciale dans le récit. Le premier vampire de la ville est Barlow, celui-ci fait des victimes qui se transforment en vampires, qui font d'autres victimes jusqu'à que le village entier soit peuplé de vampires[réf. nécessaire].

Twilight et Chroniques des vampires ont popularisé le thème vampirique auprès d'un large public au début du XXIe siècle et sont, parmi des centaines de romans sur le même thème, les seuls qui aient suscité un engouement comparable à la publication de Dracula[191]. Par là-même, l'image symbolique du vampire s'en est trouvée modifiée : d'icône de l'horreur avec Bram Stoker, le vampire est devenu sulfureux et capable de sentiments, symbole de la libération des tabous et de la sexualité débridée avec Anne Rice. Au contraire, avec Stephenie Meyer, le vampire est présenté comme chaste et pudibond, ce qui, d'après Alain Pozzuoli, « vide le mythe vampirique de sa substance »[192]. La série Vampire Diaries met en scène plusieurs créatures dont le vampire, les sorcières mais aussi des lycanthropes[réf. nécessaire].

Le vampire est un personnage récurrent de la bit lit (littéralement, « littérature mordante »), sous-genre littéraire de la fantasy urbaine apparu dans les années 2000. Le vampirisme a pu être récupéré par le roman policier, par exemple dans Un lieu incertain de Fred Vargas (2008). Le thème du Vampire ne fait plus seulement partie du roman populaire ; il est désormais considéré comme un archétype qui peut être analysé sérieusement, et d'un point de vue sociologique, psychanalytique ou sexuel (Antonio Dominguez Leiva écrit : « Le vampire se refuse au stade génital : la morsure tient lieu de coït, et l'effusion de sang fait figure de dépucelage toujours renouvelé. »)[193]

Au cinéma

Selon K. M. Schmidt en 1999, il y aurait eu, depuis les débuts du cinéma, plus de 650 films de vampires réalisés[A 52]. Le mythe du vampire est en effet parmi les plus exploités par le septième art, ainsi que dans la publicité, de façon souvent humoristique[194].

Les premiers films

Christopher Lee dans Le Cauchemar de Dracula (1958).

Après les représentations du Dracula de Bram Stoker au théâtre, le mythe est porté à l'écran. Le premier film évoquant un vampire est Nosferatu le vampire de Friedrich Murnau, en 1922[195]. Ce film lui vaut des poursuites judiciaires de la part de la veuve de Stoker, qui estime qu'il est une adaptation du livre et que Murnau aurait dû en acheter les droits pour le porter à l'écran. Vampyr, ou l'étrange aventure de David Gray est un film danois de Carl Theodor Dreyer sorti en 1932 qui met en scène une femme vampire[196]. En 1931, Bela Lugosi renouvelle le genre en tenant la vedette dans Dracula, réalisé par Tod Browning[E 23]. Bela Lugosi ne reprendra ce rôle qu'une seule fois à l'écran, dans le film parodique Deux Nigauds contre Frankenstein, mais jouera plusieurs personnages similaires et restera l'un des interprètes emblématiques du rôle[réf. nécessaire].

Le deuxième acteur le plus représentatif du rôle de Dracula est Christopher Lee qui apparaît en 1958 dans le film de Terence Fisher Le Cauchemar de Dracula. Lee a joué ce rôle dans une dizaine de films[E 24]. Avec l'interprétation de Lugosi, le cinéma passe d'une créature hideuse à celui d'un vampire mondain et distingué. Celle de Lee combine l'allure aristocratique du personnage et ses traits monstrueux, représentés par des canines souvent dégoulinantes de sang[197].

Internationalisation du mythe

Ensemble d'objets, d'ouvrages anciens et d'accessoires de films consacrés aux vampires et présentés au musée des vampires, à Paris
Ensemble d'objets, d'ouvrages anciens et d'accessoires de films consacrés aux vampires et présentés au Musée des vampires, porte des Lilas à Paris.

Le cinéma présente ensuite des œuvres plus ou moins noires ou parodiques sur le thème des vampires : Le Bal des vampires de Polanski en 1967 est une parodie qui tourne en ridicule tous les poncifs du mythe[198]. Les Lèvres rouges en 1971 de Harry Kümel, Les Prédateurs de Tony Scott en 1983 avec Catherine Deneuve et David Bowie, les deux Vampire, vous avez dit vampire ? de Tom Holland en 1985 et de Tommy Lee Wallace en 1988 sont autant de récupérations modernes du genre. Un remake du Nosferatu de 1922, Nosferatu, fantôme de la nuit (1979) de Werner Herzog, avec Klaus Kinski, Isabelle Adjani et Bruno Ganz fait également date[199]. À la fin des années 1960 et au début des années 1970, le cinéaste français Jean Rollin contribue à érotiser très fortement le mythe dans des réalisations d'une esthétique très personnelle, à partir de son premier film, Le Viol du vampire (1968), d'inspiration très surréaliste[réf. nécessaire].

En 1987, sortent deux films produits aux États-Unis Aux frontières de l'aube et Génération perdue qui relancent l'intérêt pour les films mettant en scène des vampires[E 25]. Au début des années 1990, le thème des vampires revient en force sur les écrans avec Dracula de Francis Ford Coppola en 1992, fidèle adaptation du roman de Stoker[200], puis avec Entretien avec un vampire de Neil Jordan en 1994, adaptation d'un roman d'Anne Rice[201]. Par la suite, la production de films sur ce thème augmente et des séries mettant en scène des vampires apparaissent[202]. On peut citer le film suédois Morse, réalisé par Tomas Alfredson en 2008, et son remake américain de 2010, Laisse-moi entrer de Matt Reeves. Enfin, Fright Night de Craig Gillespie avec comme vampire principal, l'acteur Colin Farrell, sortie en 2011[réf. nécessaire].

Sagas à succès

Dans les années 2000, trois séries mettant en scène des vampires connaissent le succès. La saga de Blade d'abord, en trois opus (Blade de Stephen Norrington adapté du comics de Marvel, sorti en 1998 ; Blade II de Guillermo Del Toro en 2002 et Blade: Trinity de David S. Goyer en 2004) met en scène un chasseur de vampires à moitié vampire.

Underworld est un film anglo-germano-américano-hongrois, réalisé par Len Wiseman et sorti en 2003, qui présente le conflit sans merci entre deux races immortelles et légendaires : les Lycans (loups-garous) et les Vampires. La saga comprend également : Underworld 2 : Évolution de Len Wiseman de nouveau (2006), Underworld 3 : Le Soulèvement des Lycans de Patrick Tatopoulos (2009) et Underworld : Nouvelle Ère de Len Wiseman, sorti en 2011.

Enfin, l'adaptation au cinéma de Twilight, de Stephenie Meyer, (Fascination, Tentation, Hésitation et Révélation, de 2007 à 2012) connaît un réel succès[203].

À la télévision

Séries

L'acteur David Boreanaz, qui interprète un vampire dans les séries Buffy contre les vampires
David Boreanaz interprète le vampire Angel dans les séries Buffy contre les vampires et Angel.

Les vampires les plus connus à la télévision sont issus du monde créé par Joss Whedon dans les séries Buffy contre les vampires et Angel. Ceux-ci affichent une faible partie des caractéristiques classiques des vampires. Mais, dans les scénarios de cette série, ils représentent essentiellement une métaphore des peurs et des angoisses que les adolescents doivent affronter pour devenir adultes, et que les jeunes adultes doivent surmonter pour mener leur vie[204]. La série pour la jeunesse Le Petit Vampire, écrite par la femme de lettres allemande Angela Sommer-Bodenburg, est vendue à plus de dix millions d'exemplaires à travers le monde et portée à l'écran. Elle raconte les aventures d'un jeune garçon passionné par les vampires, Anton Kamenberg, qui se lie d'amitié avec un vampire enfant, Rüdiger von Dentkreuz[205].

Dans la série Supernatural, les frères Winchester luttent contre des vampires. Les séries Moonlight et Blood Ties reprennent les motifs du mythe. Les sœurs Halliwell de la série Charmed ont également à faire face aux vampires dans plusieurs épisodes. Ces vampires sont dirigés par une reine et cette race est en conflit avec les démons et les sorciers qui les ont rejetés de la « société infernale »[réf. souhaitée]. La série True Blood, inspirée des romans La Communauté du Sud de Charlaine Harris décrit une coexistence fictive de vampires et d'humains au cœur d'une petite ville de Louisiane. Son créateur voit les vampires de la série comme « une minorité essayant d'obtenir l'égalité des droits »[206]. La série Being Human : La Confrérie de l'étrange présente un personnage vampire, aux côtés d'un loup-garou et d'un fantôme. Dans la série Kindred : Le Clan des maudits, inspirée de l'univers du jeu de rôle Vampire : La Mascarade, des clans de vampires s'affrontent dans la ville de San Francisco. Dans Sanctuary, série d'abord diffusée sur le Web, Amanda Tapping incarne une scientifique spécialisée dans les créatures non humaines depuis 150 ans. Elle et ses amis de l'époque se sont injecté du sang de vampire, ce qui a eu pour conséquence de leur conférer à chacun un pouvoir spécifique. La série Vampire Diaries enfin, basée sur la série de romans éponyme de Lisa Jane Smith, met en scène deux vampires, les frères Salvatore. The Originals, série dérivée de The Vampire Diaries, relate la vie des vampires originels, Klaus, Elijah, Rebekah Mikaelson. Plus récemment, la série The Strain, inspirée par les livres homonymes, met en scène des protagonistes tentant de comprendre et d'endiguer une épidémie de vampirisme[réf. souhaitée].

Séries d'animation

Vampire Host et Vampire gigolo forment une série japonaise de 2004 inspirée de l'univers du manga Blood Hound créé par Kaori Yuki. L'héroïne, Rio Kanou, est une étudiante qui, à la suite de la disparition de plusieurs personnes dont sa meilleure amie, enquête dans un club de vampires avant de sympathiser avec ceux-ci. La série franco-allemande Draculito, mon saigneur, créée par Bruno René Huchez et réalisée par Bahram Rohani en 1992, met en scène Draculito, fils unique du célèbre comte Dracula. Âgé d'une dizaine d'années, il obtient de son père des objets magiques qui l’aident à repousser les attaques de Gousse d’Ail et de ses acolytes. Dans son école, il se lie d’amitié avec Lapin Garou. Il existe une série appelée L'École des petits vampires une série d'animation allemande qui met en place Oscar Von Horificus un jeune vampire. Il y a aussi une vampire nommée Marceline (qui est en fait la reine des vampires) dans Adventure Time. Dans la série Monster high, Draculaura est la fille de Dracula et Camille Carmin, la fille de Carmilla.[réf. souhaitée]

Dans la bande dessinée, le manga et l'anime

Couverture du magazine Weird Tales de juin 1936, montrant un vampire s'attaquant à une femme
Couverture du magazine Weird Tales de juin 1936 présentant des nouvelles fantastiques.

Mangas

Les mangas ainsi que l'animation japonaise exploitent aussi le thème des vampires. Selon l'œuvre, ils peuvent se rapprocher tantôt des vampires des traditions européennes et occidentales, tantôt des traditions japonaises, le vampire étant alors appelé Kyuuketsuki (吸血鬼, « fantôme suceur de sang »). Chaque manga crée ainsi différentes conceptions de vampires, chacun avec des caractéristiques, des modes de vie ou des pouvoirs magiques différents. Les histoires peuvent aussi aller de la romance à la chasse au vampire, tout en passant par de la fiction sur le thème vampirique, proposant parfois des réflexions philosophiques de l'auteur[réf. nécessaire].

Par exemple, Vampire Hunter D repose sur une mythologie européenne mais dans un futur lointain, tandis que Vampire Princess Miyu use du mythe plus traditionnel au Japon. Dans le manga Negima, Evangeline McDowell est une vampire multicentenaire qui repose plus sur un démon aux puissants pouvoirs magiques que les vampires traditionnels. Hellsing se base sur le vampire européen, notamment le comte Dracula et se concentre notamment sur une chasse aux vampires dirigée par l'Église anglicane. Le manga et anime Vampire Knight offre une vision plus originale des vampires dans une histoire de romance : la société vampirique habite dans l'ombre de la société humaine, et essaie d'habiter en harmonie au sein d'une académie. La société vampirique est divisée en plusieurs castes selon le degré de pureté de sang. Ceux qui ne sont pas nés vampires, les ex-humains, condamnés à devenir des bêtes assoiffées de sang au contraire des nés-vampires, sont exclus et chassés par les vampires et les humains. D'autres animes proposent des histoires avec une réflexion philosophique comme Shiki : alors que les habitants de Sotoba, un petit village isolé, doivent faire face à une invasion de kyuuketsukis, l'auteur propose de choisir un camp entre les kyuuketsukis, qui n'ont pas choisi leur condition, et les humains, qui se battent pour leur survie et leur village. Cette œuvre, tout comme Blood+, essaie de donner une raison et crédibilité scientifique au vampirisme. Le manga JoJo's Bizarre Adventure se réapproprie le mythe du vampire européen en y apportant beaucoup de spécificités. Son vampire le plus notoire, Dio Brando, inspire la culture manga grâce à sa personnalité charismatique et sadique. Certaines de ses répliques sont devenues des mèmes[réf. nécessaire].

En bande dessinée

En bande dessinée franco-belge, la série Requiem, chevalier vampire (série en cours 11 tomes, 2000 à 2012) dessinée par Olivier Ledroit et scénarisée par Pat Mills, met en scène un univers gothique très sombre et violent, par opposition à des séries comme Petit Vampire de Joann Sfar, qui jouent sur l'humour[207]. Le Prince de la nuit (8 tomes), 1994 à 2019, de Yves Swolfs, met en scène un personnage héritier de plusieurs générations de chasseurs de vampires[208],[209]. Le comic 30 Jours de nuit (5 tomes, 2004 à 2010) dépeint la lutte d'un homme et de sa femme contre une horde de vampires[210],[211].

Le « Manoir hanté » du Nigloland de Dolancourt.

Dans les jeux

Parcs d'attractions

De nombreux parcs d'attractions présentent des animations à thèmes vampiriques, comme le « Manoir hanté » du Nigloland à Dolancourt, dans l'Aube, en Champagne (France).

Jeux vidéo

Le mythe du vampire a obtenu une grande postérité dans l'univers du jeu vidéo, et ce dès ses débuts, avec notamment la série de jeux Castlevania (depuis 1986), dont l'intrigue est inspirée du roman de Bram Stoker, Dracula. La série Legacy of Kain (depuis 1996) en est également inspirée[212], ainsi que Bram Stoker's Dracula, développé par Traveller's Tales en 1993. D'autres jeux vidéo mettent en scène des vampires, tels The Elder Scrolls IV: Oblivion dans lequel un personnage est atteint de porphyrie[213], ou The Elder Scrolls III: Morrowind où il est possible d'incarner un vampire. Darkstalkers est également une série développée par Capcom depuis 1993. Il existe aussi le jeu Dracula : Résurrection, développée par Index+ (1999), suivi du deuxième opus, Dracula 2 : le Dernier Sanctuaire, développé par Wanadoo Édition (2000), et du troisième, Dracula 3 : La Voie du dragon, de Kheops Studio (2008). Deux jeux vidéo sont inspirés du jeu de rôle du même nom : Vampire : La Mascarade - Rédemption (développé par Nihilistic Software, 2000) et Vampire: The Masquerade - Bloodlines (développé par Troika Games, 2004)[214]. Enfin, A Vampyre Story d'Autumn Moon Entertainment (2008) est inspiré de la nouvelle de John Polidori ; le jeu a reçu un prix pour ses graphismes en février 2009[215].

Jeux de rôle

L'écrivain américain Anne Rice
Le jeu de rôle Vampire : La Mascarade est inspiré des romans de l'écrivain américain Anne Rice.

Le jeu de rôle Vampire : La Mascarade (et sa nouvelle version Requiem) ont eu une influence importante sur la représentation sociale moderne du vampire[216]. Un vampire y est caractérisé, moins par l'humain qu'il fut, que par des données spécifiques à sa nouvelle vie, comme son appartenance à un clan vampirique (par le sang d'un vampire antédiluvien), transmettant un profil psychologique et des pouvoirs particuliers, ou encore par son adhésion à une ligue, secte ou une coterie. Il existe ainsi plus de quinze clans (à la fois familles et factions politiques) et de multiples sectes dans La Mascarade et cinq ligues dans Requiem (une ligue se caractérise par une orientation politique ou spirituelle qui détermine le domaine d'activité privilégié du personnage)[réf. nécessaire].

Il existe aussi le jeu de plateau La Fureur de Dracula. Enquête en Transylvanie (1989, réédité en 2007), qui reprend l'univers de Bram Stoker[217]

Des personnages vampires apparaissent parmi le bestiaire des plus grands jeux de rôles, tels Le Jeu de rôle des Terres du Milieu, Donjons et Dragons ou encore Warhammer. L'un des mondes de Donjons et Dragons, Ravenloft, qui se fonde sur l'univers de la littérature gothique, introduit le personnage vampire de Strad Von Zarovitch. Dans le monde de Glorantha, les vampires sont des gens qui ont refusé la mort au point de chercher les secrets du dieu fou nommé Vivamort. D'autres jeux de rôle se contentent de réinterpréter l'origine des vampires en fonction de leur vision du monde. Ainsi, L'Appel de Cthulhu fait des vampires des agents plus ou moins conscients des Grands Anciens décrits par l'écrivain américain H. P. Lovecraft.[réf. souhaitée] Un fanzine consacré aux mythes des vampires, Vampire Dark News, propose dans ses rubriques des jeux de rôles[218].

Notes et références

Notes

  1. Ce thème est exploité dans le roman Dracula, où Abraham Van Helsing dépose des hosties consacrées dans les cercueils des vampires afin qu'ils ne puissent s'y réfugier
  2. Thème originaire entre autres du roman Dracula qui détaille la série de transformations affectant Lucy, contaminée par le vampirisme
  3. La brume est indissociable du roman d'horreur, entretient la peur et la dissimulation, et fait figure de lien entre le réel et le rêve ou le monde des morts, rappelle Alain Pozzuoli
  4. Selon le film Dracula II : Ascension produit par Patrick Lussier en 2003
  5. Vetâlapanchavimshatika, voir Les Contes du vampire.

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Histoire des vampires de Claude Lecouteux

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  3. Revenant qui frappe aux portes et provoque la mort de celui qui répond, p. 63-65.
  4. Revenant identique au frappeur mais qui suce le sang des vivants, p. 65-68.
  5. Revenant qui dévore les vivants, p. 68-72.
  6. Revenant qui tue 9 personnes à la suite, généralement de la même famille, p. 72-74.
  7. Revenant qui se jette sur les vivants lorsqu'ils s'aventurent dans des lieux maléfiques ou incertains (locus incerta), p. 74-75.
  8. Esprit (mar) qui pèse sur le corps de sa victime endormie et qui lui vole son énergie vitale, p. 75-76.
  9. Esprit qui étouffe ses victimes, p. 76-78.
  10. Revenant qui dévore son linceul, p. 78-82.
  11. Revenant d'animal (chien, cheval, corbeau, chèvre) qui apparaît pour la première fois en 1210, et surtout au XVe siècle en Europe. Il peut aussi s'agir d'une boule de feu voire d'un buisson ardent, p. 82-83.
  12. p. 24.
  13. La seule intervention d'un chat a suffi à faire de Johannes Cuntze un vampire, explique Claude Lecouteux qui rappelle que ce motif est au centre de la légende roumaine du strigoi, p. 55.
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  18. Un cas de cadavre nu suspecté de vampirisme concerna une femme de Rhezur, en Pologne, en 1572, p. 117.
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  20. L'identification par « la lueur semblable à celle d'une lampe mais moins vive » est recommandée par le capitaine L. de Beloz (Hongrie), p. 115.
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  26. Claude Lecouteux rapporte plusieurs cas de cadavres jugés puis mutilés, y compris modernes, le dernier datant de 1912, en Hongrie, p. 128-130.
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  33. Il existait une loi scandinave qui fixait les règles de l'« enterrement sous le pieu » (ou staursetja lik), p. 70.
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  35. Claude Lecouteux évoque la Chronique de Bohême d'Hajek de Libotschan vers 1370 qui parle d'un cas de mâcheur sévissant dans le village polonais de Klodzki, pendant les ravages de la peste, p. 79.
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Annexes

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Bibliographie

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Ouvrages anciens

Littérature

Ouvrages modernes

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    Ouvrage du fondateur du Musée des vampires, consacré au vampire mythologique et littéraire.
  • Jacques Sirgent, Erzsebeth Bathory : Le sang des innocentes, Camion blanc, , 246 p. (ISBN 978-2-35779-072-8, présentation en ligne)
    Ouvrage du fondateur du Musée des vampires, consacré au mythe de la comtesse sanglante.
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  • Estelle Valls de Gomis, Le vampire au fil des siècles : enquête autour d'un mythe, Cheminements, , 471 p. (ISBN 978-2-84478-386-8, présentation en ligne)
    Essai tiré d'une thèse de doctorat en littérature anglaise, consacré au vampire dans la fiction littéraire et cinématographique.
  • Roland Villeneuve, Loups-Garous et vampires, J'ai lu, (1re éd. 1960). Réédition : Roland Villeneuve, Loups-garous et vampires : les amants de la mort, P. Bordas, (1re éd. 1963, la Palatine), 340 p. (ISBN 2-86311-211-2)
  • Pérel Wilgowicz, Le Vampirisme, de la Dame Blanche au Golem, Essai sur la pulsion de mort et sur l'irreprésentable, Césura,
  • (zh) 天賜 劉, 僵屍與吸血鬼, Hong Kong, Joint Publishing (H.K.),‎ (ISBN 978-962-04-2735-0). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Michel Campeanu, Mythes et Vampires Les Éditions du Net (ISBN 978-2-312-03124-8)
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Articles

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Articles connexes

Liens externes