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« Masculinisme (idéologie) » : différence entre les versions

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Les revendications du ''parent non gardien'' ont pris beaucoup d'ampleur à partir des années 70, quand les conflits liés aux divorces se focalisent sur le sujet de la garde des enfants. Elles ont été illustrées au grand écran dans des films ''[[Kramer contre Kramer]]'' en 1979 et ''[[Madame Doubtfire]]'' en 1993, qui enjoignent le spectateur à plaindre le père présenté comme victime d’un divorce et privé de l’affection de ses enfants <ref name=":0" />{{,}}<ref name=":4" />.
Les revendications du ''parent non gardien'' ont pris beaucoup d'ampleur à partir des années 70, quand les conflits liés aux divorces se focalisent sur le sujet de la garde des enfants. Elles ont été illustrées au grand écran dans des films ''[[Kramer contre Kramer]]'' en 1979 et ''[[Madame Doubtfire]]'' en 1993, qui enjoignent le spectateur à plaindre le père présenté comme victime d’un divorce et privé de l’affection de ses enfants <ref name=":0" />{{,}}<ref name=":4" />.


En France, le lien est parfois fait entre cette douleur de la séparation et une prétendue suicidalité importante des pères séparés<ref>{{Lien web |langue=fr |titre="Ma proposition de loi pour la garde alternée va bel et bien dans le sens de l'égalité parentale" |url=https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/ma-proposition-de-loi-pour-la-garde-alternee-va-bel-et-bien-dans-le-sens-de-l-egalite-parentale_111821.html |site=Le HuffPost |date=2017-11-09 |consulté le=2023-12-29}}</ref>, à l'aide de données statistiques fantaisistes dues à Éric Verdier, comme quand le cinéaste [[Raphaël Delpard]] déclare que « la garde (...) est attribuée dans 80% des cas aux mères et que {{Nbr|1300}} pères séparés de leurs enfants se suicident chaque année »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Jacques |nom=Pezet |titre=Est-il vrai que «1 300 pères séparés se suicident chaque année» ? |url=https://www.liberation.fr/checknews/2019/06/14/est-il-vrai-que-1-300-peres-separes-se-suicident-chaque-annee_1733495/ |site=Libération |consulté le=2023-12-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Pourquoi il est très douteux d’avancer des chiffres sur les suicides des pères séparés de leurs enfants|périodique=[[Le Monde]]|date=2019-06-14|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/06/14/pourquoi-il-est-tres-douteux-d-avancer-des-chiffres-sur-les-suicides-des-peres-separes-de-leurs-enfants_5476378_4355770.html|consulté le=2023-12-29}}</ref>.
En France, le lien est parfois fait entre cette douleur de la séparation et une prétendue suicidalité importante des pères séparés<ref>{{Lien web |langue=fr |titre="Ma proposition de loi pour la garde alternée va bel et bien dans le sens de l'égalité parentale" |url=https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/ma-proposition-de-loi-pour-la-garde-alternee-va-bel-et-bien-dans-le-sens-de-l-egalite-parentale_111821.html |site=Le HuffPost |date=2017-11-09 |consulté le=2023-12-29}}</ref>, à l'aide de données statistiques fantaisistes dues à Éric Verdier, comme quand le cinéaste [[Raphaël Delpard]] déclare que « la garde (...) est attribuée dans 80% des cas aux mères et que {{Nbr|1300}} pères séparés de leurs enfants se suicident chaque année »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Jacques |nom=Pezet |titre=Est-il vrai que «1 300 pères séparés se suicident chaque année» ? |url=https://www.liberation.fr/checknews/2019/06/14/est-il-vrai-que-1-300-peres-separes-se-suicident-chaque-annee_1733495/ |site=Libération |consulté le=2023-12-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Pourquoi il est très douteux d’avancer des chiffres sur les suicides des pères séparés de leurs enfants|périodique=[[Le Monde]]|date=2019-06-14|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/06/14/pourquoi-il-est-tres-douteux-d-avancer-des-chiffres-sur-les-suicides-des-peres-separes-de-leurs-enfants_5476378_4355770.html|consulté le=2023-12-29}}</ref>. [[Francis Dupuis-Déri]] a discuté la récupération dans une perspective masculiniste de l'idée que le nombre de suicices est plus élevé chez les hommes que chez les femmes<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=[[Francis Dupuis-Déri]] |titre=Encyclopédie sur la mort {{!}} Récupération du suicide des hommes par les antiféministes |url=http://agora.qc.ca/thematiques/mort/documents/recuperation_du_suicide_des_hommes_par_les_antifeministes |site=Encyclopédie sur la mort |consulté le=2023-12-30}}</ref>. Les causes de suicide des hommes sont moins souvent liées à la séparation de leur couple qu'à leur situation professionelle<ref name=":14" /> ou à l'[[Suicide chez les jeunes LGBT|homophobie dont ils sont victimes]]{{Sfn|Collectif Stop masculinisme|2013}}.


Avec des actions très visibles (par exemple quand les pères se retranchent au sommet d'une grue<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Patric Jean|titre=L'escalade des pères à Nantes cache une proposition de loi|périodique=Le Monde|date=2013-02-18|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/18/l-escalade-des-peres-a-nantes-cache-une-proposition-de-loi_1834399_3232.html|consulté le=2019-05-07}}</ref>), les associations de défense des droits des pères séparés dénoncent des décisions de justice qui attribuent le plus souvent la garde des enfants à la mère. Selon ces associations, les juges considérent que la place des hommes auprès des enfants n'est pas naturelle. Les associations de défense des droits des pères présentent la garde alternée comme une mesure juste et égalitaire<ref name=":7" />{{,}}<ref name=":8">{{Lien web |langue=fr |titre=Pourquoi les pères divorcés obtiennent rarement la garde de leurs enfants |url=https://www.lexpress.fr/societe/nantes-pourquoi-les-peres-divorces-obtiennent-rarement-la-garde-de-leurs-enfants_1221722.html |site=L'Express |date=2013-02-18 |consulté le=2023-12-27}}</ref>. En 2013, la ministre française déléguée à la famille [[Dominique Bertinotti]] a soutenu ce mouvement en disant qu'il fallait {{"|entendre les revendications des pères [qui] trouvent que la justice est quelquefois est très déséquilibrante au profit de la mère, et insuffisamment au profit du père}}<ref name=":7" />.
Avec des actions très visibles (par exemple quand les pères se retranchent au sommet d'une grue<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Patric Jean|titre=L'escalade des pères à Nantes cache une proposition de loi|périodique=Le Monde|date=2013-02-18|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/18/l-escalade-des-peres-a-nantes-cache-une-proposition-de-loi_1834399_3232.html|consulté le=2019-05-07}}</ref>), les associations de défense des droits des pères séparés dénoncent des décisions de justice qui attribuent le plus souvent la garde des enfants à la mère. Selon ces associations, les juges considérent que la place des hommes auprès des enfants n'est pas naturelle. Les associations de défense des droits des pères présentent la garde alternée comme une mesure juste et égalitaire<ref name=":7" />{{,}}<ref name=":8">{{Lien web |langue=fr |titre=Pourquoi les pères divorcés obtiennent rarement la garde de leurs enfants |url=https://www.lexpress.fr/societe/nantes-pourquoi-les-peres-divorces-obtiennent-rarement-la-garde-de-leurs-enfants_1221722.html |site=L'Express |date=2013-02-18 |consulté le=2023-12-27}}</ref>. En 2013, la ministre française déléguée à la famille [[Dominique Bertinotti]] a soutenu ce mouvement en disant qu'il fallait {{"|entendre les revendications des pères [qui] trouvent que la justice est quelquefois est très déséquilibrante au profit de la mère, et insuffisamment au profit du père}}<ref name=":7" />.

Version du 30 décembre 2023 à 18:44

Le poing fermé dans le symbole est un symbole adopté par certains masculinistes.

Le masculinisme est d'une part l'ensemble des mouvements sociaux qui se préoccupent de la condition masculine et de « la défense des droits des hommes, de leur indépendance et de leurs valeurs »[1],[2] ; dans un autre contexte, il est l'idéologie de la domination masculine sur les femmes. Le masculinisme dans ce dernier sens s'oppose au féminisme, considère que la notion de patriarcat n'existe pas et que les femmes ont gagné au détriment des hommes, suivant un discours antiféministe réactionnaire. Les partisans de cette idéologie préfèrent parler d'hominisme, considérant que le terme de « masculinisme » serait un « néologisme créé à des fins de diabolisation »[3].

Le masculinisme est généralement critiqué par les universitaires et les associations pour ses revendications de symétrie, dont celle avec le féminisme et celle des violences conjugales, alors que les droits des femmes sont toujours menacés et que la violence contre les femmes basée sur le genre est bien supérieure à celle subie par les hommes. Selon ces analyses, le masculinisme serait une forme d'antiféminisme visant à préserver le privilège masculin.

Étymologie et définition

Étymologie

Selon le Trésor de la langue française, la première attestation de « masculinisme » date de 1931 pour désigner une maladie chez la femme ayant des caractères sexuels masculins[4]. Le dictionnaire mentionne le terme prédécesseur « masculisme », attesté en 1902 dans le Nouveau Larousse illustré, « qui avait à l'origine le sens de « ensemble du sexe masculin, de ses conditions d'être, naturelles et sociales » par opposition à féminisme, dérivé par haplologie de masculin sur le modèle de féminisme ».

Définition

Selon le Grand dictionnaire terminologique, même « si l'histoire du terme masculinisme commence au début du XXe siècle (et peut-être même un peu avant), celui-ci ne peut être défini de manière plus précise tant sa conception dépend de la personne qui l'utilise. Par exemple, il peut aussi bien désigner un mouvement qui revendique le retour et la consolidation des rôles dits masculins dans une société X, qu'un mouvement qui regroupe des hommes qui considèrent que leur masculinité peut être un obstacle à leurs droits parentaux, ou qu'une attitude relevant d'une idéologie patriarcale »[5].

Pour Francis Dupuis-Déri, « du côté anglophone, le mot est employé le plus souvent pour désigner l’idéologie patriarcale ou une perspective masculine androcentrée. Du côté francophone, à partir des années 1990, le mot est de plus en plus fréquemment employé pour désigner un courant antiféministe »[6]. Avec la sociologue québécoise Mélissa Blais[N 1], le politologue écrit, en 2012, que le discours du masculinisme « affirme que les hommes sont en crise à cause de la féminisation de la société (en)[8] ».

Le mot est initialement un anglicisme[réf. nécessaire] issu des milieux universitaire et militant féministe nord-américains, où il désigne la « domination des hommes » aussi bien dans le milieu professionnel que dans les autres activités[9]. Ainsi le masculinisme comme domination des hommes, sous forme de patriarcat ou de « société des frères »[10] est distinct des études de genre sur les masculinités.

L'hominisme est considéré comme un synonyme du masculinisme[6]. Ce néologisme a été créé dans le début des années 2000 par le psychologue et sexologue québécois Yvon Dallaire, pour « se présenter comme étant au-dessus de la mêlée en se distanciant du féminisme et du masculinisme »[6]. Francis Dupuis-Déri et ses collègues objectent que tout comme son synonyme, c'est une « idéologie hostile à l'émancipation réelle des femmes [qui] œuvre à la conservation du privilège des hommes et à leur position de pouvoir au sein de la société »[11].[réf. à confirmer]

Historique

En anglais, le terme masculinism fait son apparition en 1911 dans un périodique féministe, Freewoman, en tant que complément hypothétique de « féminisme » :

« Masculinism and feminism are relative terms, and when one is strong enough to equate the other both will become merged in a common doctrine of humanism[12],[9],[13]. »

« Masculinisme et féminisme sont des termes relatifs, et lorsque l'un sera suffisamment fort pour égaler l'autre, les deux fusionneront en une doctrine commune d'humanisme. »

Hubertine Auclert, journaliste, écrivaine et militante féministe, emploie le terme en français en 1900 dans son essai Les femmes arabes en Algérie[14]. La philosophe féministe Michèle Le Dœuff, dans son livre de 1989 L’Étude et le Rouet, reprend le terme en affirmant l'avoir forgé[13]. Elle y écrit : « Pour nommer ce particularisme, qui non seulement n’envisage que l’histoire ou la vie sociale des hommes, mais encore double cette limitation d’une affirmation (il n’y a qu’eux qui comptent et leur point de vue), j’ai forgé le terme de masculinisme. » Selon le sociologue Léo Thiers-Vidal, « la notion de masculinisme a été introduite en France par Michèle Le Dœuff ». Il la décrit comme « l’idéologie politique gouvernante, structurant la société de telle façon que deux classes sociales sont produites : les hommes et les femmes. La classe sociale des hommes se fonde sur l’oppression des femmes, source d’une qualité de vie améliorée ». Il décrit la masculinité comme « un nombre de pratiques — produisant une façon d’être au monde et une vision du monde — structurées par le masculinisme, fondées sur et rendant possible l’oppression des femmes », et les hommes comme « les acteurs sociaux produits par le masculinisme, dont le trait commun est constitué par l’action oppressive envers les femmes »[15].

Selon Mélissa Blais, le masculinisme connaît trois phases de développement au xxe siècle. Dans les années 1980, il désigne à la fois des mouvements apparaissant en Amérique et en Europe occidentale, « à l’origine proféministes, [prenant] parfois la forme de groupes de parole qui visent à permettre aux hommes d’échanger au sujet des difficultés liées à la masculinité. », et des discours antiféministes et conservateurs. Dans les années 1990, ces mouvements opposés se développent. Dans les années 2000, le versant antiféministe se consolide, notamment grâce à la participation d'intellectuels, psychologues et militants antiféministes, qui mènent des actions et procès[16].

Depuis 2010, on assiste dans la presse à un glissement sémantique du terme, qui, tout en reprenant l'historique des mouvements masculinistes aux États-Unis et au Canada, fait un amalgame entre ce terme et des revendications de retour à plus de virilité[17] ou, au contraire, à la diminution des différences de genre[18].

Les men’s studies n'existent pas en tant que telles en France, ce qui est dû à une organisation de la recherche universitaire par département et non par sujet d'étude. Toutefois, des initiatives citoyennes — par exemple le podcast de Victoire Tuaillon Les Couilles sur la table —, visent à analyser, discuter et proposer des pistes afin de comprendre les mécanismes de construction des masculinités (le genre) et les déconstruire lorsqu'elles sont nuisibles, tant pour les femmes et les non-binaires que pour les hommes[19][source secondaire souhaitée].

Parmi les universitaires contribuant à ces études, le sociologue Éric Fassin et le philosophe Didier Eribon en France. La sociologue australienne R.W. Connell. classe ainsi les masculinités : hégémonique, complice, subordonnée, marginalisée[20].

Thématiques et revendications du masculinisme

Égalité homme femme

Selon Jean-Claude St-Amant, chercheur à l’université de Laval, « il y a des discriminations sur la base de la classe sociale où des hommes sont aussi victimes, mais ils ne le sont pas en tant qu’hommes »[3].

Selon La Libre Belgique, « le masculinisme est une idéologie qui réfute la nécessité de lutte pour les droits des femmes. Selon eux, les féministes désirent prendre le pouvoir », ce qui est une « idéologie dangereuse ». Après les mouvements féministes des années 1970, il y a une réaction masculiniste dans les années 1980. Puis, avec le mouvement #MeToo en 2017 qui libère la parole des femmes sur les réseaux sociaux, apparaît une nouvelle réaction masculiniste, qui a parfois recourt au cyberharcèlement organisé, tel celui contre Marion Séclin en 2016.

Selon Le Temps, les masculinistes « récupèrent les discours des féministes pour affirmer qu’à cause d’elles, les hommes sont devenus le nouveau sexe faible. Nostalgiques d’un patriarcat tout puissant, ils fédèrent de plus en plus d’adeptes »[réf. nécessaire]. Warren Farrell, professeur d'université américain considéré comme le père du mouvement masculiniste avec son livre de 1993 Le mythe de la domination masculine, pense que « Les hommes gagnent plus, mais les femmes ont une vie plus équilibrée. Elles ont tort de penser que parce que les hommes gagnent plus, ils ont plus de pouvoir ». Le documentaire de Cassie Jaye The Red Pill met en avant les masculinistes les plus connus comme Paul Elam, activiste américain et misogyne, qui compare les « féminazies » au Ku Klux Klan et « la même complainte » des témoignages avec les statistiques « 75 % des suicides sont commis par des hommes, 93 % des victimes d’accidents de travail sont des hommes, sans oublier la garde des enfants, trop souvent confiée à la mère, etc. ». Le sociologue américain Michael Kimmel ne nie pourtant pas le désarroi masculin, évoque les Angry white males dans un de ses ouvrages et pense que « le féminisme est bon pour les hommes », mais est très critiqué[Comment ?] par certains masculinistes. Selon Caroline Dayer, spécialiste en discrimination et enseignante à l’Université de Genève, les masculinistes « ne veulent pas l’égalité mais imposer une vision figée des rapports sociaux, qui participe à la volonté de maintien des privilèges, et s’apparente à des logiques racistes. Leur idéologie se fonde sur l’androcentrisme, c’est-à-dire que seuls les hommes et leur point de vue comptent. Ce discours est d’autant plus saillant dans un contexte de crise, pour barrer les avancées vers l’égalité concrète. » Des anti féministes très médiatiques et s'identifiant comme masculinistes sont Donald Trump et Éric Zemmour. Selon l’anthropologue Mélanie Gourarier, « Faire croire à la disparition d’un âge d’or, d’une culture, d’une identité, est une ruse du pouvoir qui ne date pas d’hier. On trouve déjà des discours sur le masculin affaibli par les femmes au XVIIIe siècle, alors que les rapports de force ne se sont jamais inversés »[21].

Pour la chercheuse canadienne Pierrette Bouchard, en 2003, le masculinisme vise à défendre des privilèges masculins dans la société, au détriment des droits des femmes[22]. Rejoignant ces analyses, en 2009, Hélène Palma, sociologue canadienne féministe titulaire de la Chaire d’étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes, constate que le discours masculiniste est plus revendicatif que politique. Il vise en premier lieu à contester les dispositions post-divorce relatives aux enfants et aux pensions alimentaires, à nier les violences conjugales, à contester les statistiques sur ces violences et affirmer que les hommes seraient autant, voire plus battus que les femmes, et à contester le droit à l’avortement et à la contraception, ainsi qu'à remettre en cause le droit du divorce. Les moyens utilisés pour défendre le discours passent par le réseautage sur Internet, les pressions auprès des organes législatifs, l'entrisme dans les instances para-judiciaires et la médiatisation utilisant au besoin la calomnie ou l'intimidation. Selon elle, les résultats conduiraient non seulement à des modifications de la législation favorables aux thèses du petit groupe d'hommes revendiquant ces évolutions, mais interdiraient « de protéger les enfants de la violence d’un conjoint » et engageraient la « responsabilité pénale pour toute personne essayant de secourir femmes et enfants victimes de maltraitances » selon son analyse du procès de l’association québécoise SEDIRE[23].

Défense des droits des pères

« Dans les divorces, les juges aux affaires familiales, qui sont des femmes dans près de 95% des cas, se prononcent quasi exclusivement en faveur des mères. C’est aberrant. »[24]

— Olivier Besida, délégué parisien de l’association SOS Papa, en 2012

Les revendications du parent non gardien ont pris beaucoup d'ampleur à partir des années 70, quand les conflits liés aux divorces se focalisent sur le sujet de la garde des enfants. Elles ont été illustrées au grand écran dans des films Kramer contre Kramer en 1979 et Madame Doubtfire en 1993, qui enjoignent le spectateur à plaindre le père présenté comme victime d’un divorce et privé de l’affection de ses enfants [25],[26].

En France, le lien est parfois fait entre cette douleur de la séparation et une prétendue suicidalité importante des pères séparés[27], à l'aide de données statistiques fantaisistes dues à Éric Verdier, comme quand le cinéaste Raphaël Delpard déclare que « la garde (...) est attribuée dans 80% des cas aux mères et que 1 300 pères séparés de leurs enfants se suicident chaque année »[28],[29]. Francis Dupuis-Déri a discuté la récupération dans une perspective masculiniste de l'idée que le nombre de suicices est plus élevé chez les hommes que chez les femmes[30]. Les causes de suicide des hommes sont moins souvent liées à la séparation de leur couple qu'à leur situation professionelle[31] ou à l'homophobie dont ils sont victimes[32].

Avec des actions très visibles (par exemple quand les pères se retranchent au sommet d'une grue[33]), les associations de défense des droits des pères séparés dénoncent des décisions de justice qui attribuent le plus souvent la garde des enfants à la mère. Selon ces associations, les juges considérent que la place des hommes auprès des enfants n'est pas naturelle. Les associations de défense des droits des pères présentent la garde alternée comme une mesure juste et égalitaire[34],[35]. En 2013, la ministre française déléguée à la famille Dominique Bertinotti a soutenu ce mouvement en disant qu'il fallait « entendre les revendications des pères [qui] trouvent que la justice est quelquefois est très déséquilibrante au profit de la mère, et insuffisamment au profit du père »[34].

Ces associations masculinistes défendent l'idée que les enfants sont confisqués aux pères sous l'effet des décisions sexistes, prises par un système judiciaire dans lequelle les femmes sont surreprésentées[35],[24]. Mais les enquêtes sur les comportements des juges aux affaires familiales démontent l'accusation de partialité des juges femmes. La standardisation des procédures étant forte, les juges ont peu de marge de manoeuvre[36], et l'analyse de la jurisprudence révèle un préjugé favorable à la garde partagée, qui témoigne d'une vision normative de la famille[25],[37].

En fait, si la garde des enfants est en effet majoritairement données aux femmes, c'est parce que les hommes ne la demandent que rarement[32]. Le sociologue Édouard Leport explique que ces associations de pères prennent une posture féministe « rhétorique », accusant la justice de favoriser les femmes alors que celle-ci favorise les demandes des pères et souligne que quand ces associations mettent en avant le faible taux de gardes alternées, elles ne précisent pas que « si les pères ne passent pas plus de temps avec leurs enfants, c’est qu’ils ne le demandent pas, qu’ils n’en ont pas envie »[38],[39]. Une note du ministère de la justice français indique en effet que dans la très grande majorité des divorces, le juge enterine un accord des parents, et dans 10% des cas, le juge doit résoudre un désaccord qui porte le plus souvent sur le montant de la pension alimentaire, jugé trop élevé par le parent non gardien[40]. Les litiges ne concernent donc pas le droit de visite[41].

En cas de garde alternée, l’octroi d'une pension reste peu fréquent (la justice considère alors que les coûts sont également partagés entre les conjoints)[42], mais de fortes différences existent entre les hommes et les femmes en termes de revenus, carrières, implication dans le travail domestique, etc. ; la logique égalitaire qui guide les décisions de justice ne conduit donc pas nécessairement à plus de justice sociale[41]. Certaines mères cèdent aux revendications du père en raison d'un manque relatif de ressources financières qui les empêche de supporter des litiges prolongés, ou abdiquent « en échange » d’une solution à l’amiable qui est parfois qualifiée de « chantage à la garde »[25],[37],[43]. L’enquête nationale sur les violences envers les femmes en France a montré qu'en général, après la séparation, les femmes s’appauvrissent et les hommes s’enrichissent[44].

Le lobby masculiniste a mis en avant le critère de l’intérêt de l’enfant, ramené au rétablissement de l’autorité paternelle au nom d’une promesse d’implication[25], alors que des études empiriques[45] ont conclu que « les pères en situation de garde légale partagée ne cherchent pas à voir plus souvent leurs enfants que les pères non gardiens, ils ne communiquent pas davantage avec leurs ex-épouses et ne participent pas plus aux décisions concernant la vie de leurs enfants »[25].

Si les femmes obtiennent plus souvent la garde, c'est aussi parce que la moitié des divorces est due à la violence conjugale[25], et que la violence d’un homme à l’égard de sa conjointe représente un danger pour les enfants, qui doit être pris en compte avant d’attribuer l’autorité parentale[46]. Le concept controversé de « syndrome d’aliénation parentale » (SAP), inventé dans les années 1980 par Richard Gardner[47], est utilisé pour insinuer que la mère instrumentalise l’enfant pour lui faire porter de fausses accusations contre le père[48], notamment dans les cas de violences sexuelles[44],[49],[50]. Le concept est décrit comme « médicalement infondé » dans le Ve plan français de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes[51].

Les hommes battus, victimes des femmes violentes

« On ne parle jamais des hommes. Pourtant, les femmes violentes existent et font des victimes qui n'ont ni aide, ni considération »[52]

— Sylvianne Spitzer, présidente de l'association SOS Hommes battus

Des associations telles que le Groupe d'études sur les sexismes (GES) demandent la reconnaissance des violences conjugales et des viols « dont souffrent également massivement les hommes », et dénoncent aussi les « fausses accusations d'abus sexuels » et les « paternités imposées » à certains hommes par leur compagne[53],[54].

Selon l'idéologie masculiniste, les lois seraient appliquées de façon plus sévère à l'égard des hommes, qui à délits égaux seraient condamnés à des peines de prison plus longues que les femmes, et plus souvent à des peines de prison ferme[55]. Les masculinistes affirment vouloir une symétrie des sanctions des hommes et des femmes. Or, selon Pascale Vielle, sociologue et directrice de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes entre 2004 et 2006, « la gravité des faits n'était pas symétrique », surtout en ce qui concerne la violence contre les femmes : « les violences ayant entraîné la mort ne concernent que les femmes pour la plupart ». Elle dénonce un entrisme auquel ont cédé ses successeurs : « les statistiques sont noyées, de sorte à ne pas fâcher les hommes »[56].

Au début des années 2000, les réactions passionnées aux résultats de la première enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (ENVEFF), qualifiées de « sursaut antiféministe », ont illustré le point de vue masculiniste sur les violences domestiques[57]. Élizabeth Badinter, Marcela Iacub et Hervé Le Bras ont accusé cette enquête de victimiser les femmes et de nier que les hommes peuvent être victimes de la violence des femmes, en dénonçant « un féminisme institutionnel qui fait de la victimisation des femmes le noyau dur de sa politique, qui traite d’antiféministes voire de réactionnaires ceux et celles qui s’écartent de leur position »[58],[59],[60]. Maria de Koninck et Solange Cantin ont répondu que cette accusation est un procès d'intention, qui ne témoigne d'« une méconnaissance du phénomène de la violence, notamment des violences conjugales » est ne contribue en rien « à l’avancement des connaissances dans le domaine »[61]. L'accusation de victimisation est infantilisante et témoigne d'un « aveugle[ment] sur les rapports de pouvoir qui traversent la société », selon d'autres chercheurs[57].

Élisabeth Badinter insiste sur l'idée que « la violence n'a pas de sexe »[59], et les mouvements masculinistes estiment que les hommes sont au moins autant que les femmes victimes de violences dans la sphère domestique. Le Groupe d'études sur les sexismes a saisit le CSA français en 2012 pour constester la « désinformation évidente, de nature sexiste » qui consiste à ne présenter le viol « que sous la forme homme violeur / femme violée », alors que « les viols d’hommes sont en nombre important, comme l’indiquent les différentes enquêtes « Cadre de vie et sécurité » (CVS) de l’ONDRP »[62]. Le viol des hommes est une réalité sociale, mais, en 2019, cette enquête CVS estime que 77 % des victimes de violences sexuelles hors ménage sont des femmes, et 86% de leurs auteurs sont des hommes[63]. Lorsque les hommes sont victimes viols (de la part de pédocriminels[64], ou lorsqu'il sont en prison), ces hommes sont le plus très majoritairement victimes d'autres hommes. Selon le ministère de la justice français en 2018, « les hommes sont largement majoritaires parmi les condamnés pour viol comme pour agressions sexuelles, les femmes représentant à peine plus d’1% des condamnés »[65] .

Certains reconnaissent que si les viols sont principalement perpétrés par les hommes, c'est parce qu'ils ont naturellement de gros bseoins sexuels: Éric Zemmour écrit dans Le premier sexe en 2006 que « l'homme est par nature un prédateur sexuel usant de violence ». Une idée que Christine Delphy réfute dans son commentaire sur l'affaire DSK[66].

Si les agresseurs sont en majorité des hommes, c'est parce que ceux-ci ont appris à être dominants[44], mais selon Pascale Vielle, l'idéologie masculiniste nie l'existence de ces rapports de domination (et les légitime) en « présentant l’homme et la femme comme irréductiblement opposés et complémentaires »[56]. Le masculiniste Yvon Dallaire insiste ainsi sur la « symmétrie de la violence »[67], et Élisabeth Badinter estime que « la guerre conjugale se pratique à deux »[68],[69]. Entretenir ainsi la confusion entre « conflit interpersonnel » (qui implique une réciprocité) et « domination violente » permet de démontrer que les torts sont partagés, et que la femme est responsable de la violence masculine[32], alors que les enquêtes montrent que les violences interpersonnelles sont « une manifestation de la volonté de contrôle et de domination, en particulier dans son aspect genré »[70]. L'enquête VIRAGE (Violences et Rapports de Genre), quinze ans après l'enquête ENVEFF,[71] a comparé les violences faites aux femmes et aux hommes dans la sphère omestique: les femmes rapportent des atteintes physiques, sexuelles, verbales et psychologiques répétées, alors que les hommes déclarent surtout des atteintes verbales ou psychologiques sporadiques[70].

Pour accréditer la thèse masculiniste malgré l'évidence que ce sont les hommes qui s'engagent dans des violences physiques, Sophie Torrent écrit dans un ouvrage publié dans une maison d'édition dirigée par Yvon Dallaire que « la violence psychologique est l'arme favorite de la femme », mais cette violence serait invisible[72].

Tanguy Grannis rappelle que la présentation du masculinisme comme le pendant du féminisme est fallacieuse « tout d'abord [parce que] le féminisme ne tue pas les hommes »[44],[73].

Antiféminisme

Selon l'anthropologue Lucie Jouvet-Legrand, dans un contexte du recul des droits des femmes dans des pays entre autres occidentaux, en véhiculant l'idée fausse et biaisée statistiquement qu'il y aurait une symétrie des violences conjugales entre hommes et femmes et donc que les hommes seraient victimes d'une injustice en les représentant comme coupables et non victimes, les masculinistes « tentent de renverser les rôles en victimisant [les femmes]. Le discours masculiniste est une idéologie qui vise à remettre en question les acquis des femmes et qui s’acharne à discréditer le féminisme »[74]. Selon l’association belge Collectif contre les violences familiales et l’exclusion, « identifier clairement le masculinisme permet de comprendre qu’il s’agit d’un mouvement réactionnaire, composé d’activistes et d’une des formes les plus virulentes de l’antiféminisme. Le discours masculiniste critique les « excès » du féminisme et les « dérives » d’une société devenue égalitaire »[75].

Plusieurs militants féministes ou pro-féministes manifestent leurs craintes devant la « montée du discours masculiniste »[76]. En 1998, dans un article pour Nouvelles Questions féministes, Martin Dufresne, membre du Collectif masculin contre le sexisme, analysant des points qu'il considère constitutifs du discours masculiniste aux États-Unis et au Canada, retient que ce discours place les hommes en position de victimes et d'opprimés dans le but de justifier « de nouveaux modes d'exercice de l'oppression des femmes par les hommes, en exploitant un discours libertaire ». Il s'efforce de montrer comment l'activité de pression et le discours du mouvement, centré sur la sphère familiale, a des effets sur les législateurs[77] et sur la criminalité sexiste[78].

Crise de la masculinité

Le sociologue Michel Dorais est présenté comme le représentant d'une improbable mouvance masculiniste progressiste[31], qui se définit dans une perspective égalitaire[79], tout en reconnaissant que contrairement au féminisme, le masculinisme n'est pas un mouvement social mais le fruit d'un désarroi personnel[80]. Dans la rhétorique de Dorais, comme dans les autres discours masculinistes, le mouvement féminisme est désigné comme la cause première de cette crise de la masculinité[81].

Pour le docteur Virginie Martin, professeure à l’école Kedge Business School, les masculinistes rejettent le féminisme et la notion de patriarcat qui pour eux n’existe pas : « Ils assurent que ce siècle est éminemment féminin, que les femmes sont partout, et qu’elles ont gagné ». La notion de masculinisme ne peut être définie comme « un féminisme pour hommes » car si les discriminations envers les femmes sont prouvées par des études, il n'y en a pas pour la discrimination envers les hommes[3].

Selon le collectif Stop Masculinisme, le terme « masculinisme » renvoie à une défense des intérêts des hommes, supposés victimes des femmes en général et d'un féminisme jugé abusif[32]. Pour Mélissa Blais et Francis Dupuy-Déry, « il apparaît tout à fait ridicule (et scandaleux) d’affirmer que le féminisme est allé trop loin et que les hommes sont aujourd’hui sous le contrôle des féministes en particulier et des femmes en général »[82].

Des groupes de parole masculinistes, souvent non-mixtes, permettent à des hommes d'échanger sur la nouvelle condition masculine qui a émergé depuis la libération de la femme, avec des thèmes diverts: violence faite aux hommes, stéréotypes masculins, problèmes des pères divorcés, suicide, décrochage scolaire des garçons , etc.[83]

Mouvements masculinistes

Internationaux

Associations anglosaxonnes de défense des droits des pères

Les premières associations d’hommes divorcés se posant en victimes et regroupés principalement dans la lutte contre leurs obligations matérielles (partage des biens du couple au moment du divorce et pensions alimentaires) sont apparues à la fin des années 50 aux USA[25].

Fathers 4 Justice est un groupe d'activistes présent dans tous les pays anglo-saxons, adepte de coups d'éclats, dont le but est de défendre les intérêts des pères séparés[84]. Families Need Fathers (en) et Fathers Direct sont d'autres associations anglosaxonnes poursuivant le même but[85].

Le MRA

Le MRA, acronyme de Men's Rights Activists (« Activistes pour les droits des hommes »), est un mouvement de revendication sociale défendant les droits des hommes sur le modèle du féminisme (conférences, manifestations)[86].

Les incels

Le terme d'incels (en français « célibataires involontaires ») désigne une communauté s'étant développée sur Internet au sein de la Manosphère, notamment sur Reddit et 4chan. Ils se définissent comme frustrés de leur abstinence sexuelle non désirée et accusent les femmes d'être responsables de leur célibat, tout en affichant, pour une partie d'entre eux, de forts complexes sur leur physique. Au sein des communautés en ligne qu'ils fréquentent, la recherche d'une camaraderie et d'une écoute de la part de tiers se commue souvent en un radicalisme misogyne. La haine des femmes qu'ils entretiennent peut aller jusqu'à réclamer un droit au viol et les appels au meurtre y sont fréquents. Ils se matérialisent parfois, comme lors de la tuerie de Toronto en 2018[87],[88], ou celle d'Isla Vista en 2014[89],[90]. Ils utilisent un vocabulaire bien spécifique, dénonçant, tout en se sectarisant, le système social émergent aux États-Unis dans les années 2000. Selon leur classification, les « Chads » désignent l'archétype du jeune homme sportif, musclé, stupide et mauvais garçon qui a du succès auprès des femmes, tandis que les « Stacys » désignent leur pendant féminin, c'est-à-dire l'archétype de la jeune femme désirable mais superficielle, généralement aisée et matérialiste, attirée par les « Chads »[91].

Les MGTOW

MGTOW pour « Men Going Their Own Way » (« Les hommes qui suivent leur propre chemin ») est une communauté en ligne masculiniste antiféministe et parmi les plus misogynes et promptes à menacer de violence physique. Ces hommes décrivent la société moderne féministe comme étant en leur défaveur au niveau économique aussi bien que sentimental. Ils ont décidé de bannir les femmes de leur vie pour se concentrer sur leur vie professionnelle qu'ils mettent en avant. Ce mode de pensée repose sur le fait qu'en coupant l'offre sexuelle et attentionnelle apportée aux femmes, les discriminations faites aux hommes par le féminisme disparaîtront. Ils estiment que le mariage est en défaveur de l'homme et mettent en avant la prostitution en alternative aux relations à long terme. Ils insultent les femmes sur les réseaux sociaux et les décrivent comme « un fardeau financier »[92],[21],[93],[94],[95].

Cadana

Depuis les années 1990, les mouvements mascuninistes au Canada incluent des groupes de pères, des organismes de soutien aux hommes violents et des groupes de parole, mais aussi des groupes plus virulents comme le Comité antiféministe de Montréal[16],[31],[96],[97].

La tuerie de l'École polytechnique de Montréal en 1989 est reconnu tardivement comme le premier féminicide de masse revendiqué[98].

France

En France, un masculinisme anti-féministe a principalement été diffusé et popularisé par Alain Soral et Éric Zemmour[99],[81],[100],[21].

Les Hommen

Une manifestation d'un groupe Hommen en 2013.

Les Hommen sont un groupe français de militants masculinistes, créé en mars 2013[101],[102], revendiqué « de droite, libéral et conservateur », proche du Printemps français[103], qui acquiert une certaine notoriété au moment où il manifeste son opposition au mariage entre personnes de même sexe[104],[105],[106]. Le nom « Hommen » parodie celui des Femen ; ils en utilisent en effet les codes[107] en menant eux aussi leurs actions torse nus[108], mais masqués[103]. En janvier 2014, leur utilisation sur Twitter du hashtag antisémite « quenelle » témoigne de leur attachement à la droite et divise les opposants au mariage des couples homosexuels[109]. Le blog Homen prône « un retour aux sources de la bonne et franche camaraderie, de la filiation et de la paternité »[110]. Selon le politologue spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus, l'Hommen type « est un jeune catholique affirmé appartenant aux couches moyennes ou bourgeoises de la population française. Ils sont « sur le fil » entre droite de gouvernement et extrême droite ». Il note « un fort investissement du Bloc identitaire dans ce groupe, notamment en province ». Selon le politologue Erwan Lecœur, les Hommen sont certain « d’être du côté de la morale — chrétienne — à défaut d’être du côté du droit ou de la justice. C'est un mouvement réactionnaire, au sens propre du terme »[111].

Associations françaises de défense des droits des pères

SOS Papa est une association française qui entend défendre les intérêts des pères dans les situations conflictuelles de divorce ou de séparation[112]. Avec 16 000 adhérents et plusieurs actions très médiatisées en 2013[34], elle est la plus connue d'une vingtaine d'associations françaises qui poursuivent le même but: « SVP Papa »[113], « SOS divorce », « Mouvement de la condition paternelle », « Les Papas = Les Mamans », etc.[26]. Ces associations soutiennent juridiquement les pères qui cherchent à obtenir la garde de leurs enfants ou qui contestent la pension alimentaire, et militent pour rendre systématique la garde alternée[32]. Elles revendiquent un droit à avoir un père et une mère au nom de l’« intérêt de l’enfant », considérant que l'institution judiciaire « surféminisée » rend des jugements défavorables aux pères[114]. Quatre membres de SOS Papa ont été jugés en 2009 pour avoir assisté, au cours de l'enlèvement de son enfant, un ex-membre de l'association[32]. Celui-ci a été condamné à six ans de prison pour une tentative de faire assassiner la mère de ses enfants[115].

Notes et références

Notes

  1. Mélissa Blais est professeure associée à l'institut de recherches et d'études féministes (IREF) de l'Université du Québec à Montréal[7].

Références

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Voir aussi

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Bibliographie

Analyses

Littérature

Vidéo

  • Cassie Jaye, The Red Pill (documentaire), États-Unis, 2016, 117 min.
  • Myriam Tonelotto et Marc Hansmann, In Nomine Patris (documentaire), La bascule, France – Allemagne, 2005, 52 min.
  • Patric Jean, La Domination masculine (long métrage documentaire), Québec, 2009. — Comprend de nombreux entretiens avec des masculinistes québécois.

Documents masculinistes

Littérature
Vidéo

Articles connexes

Liens externes