Voir la source de Union nationale des étudiants du Maroc

{{Infobox Association
| couleur boîte              = 008000
| association_nom            = Union nationale des étudiants du Maroc
| association_logo           = UNEM.JPG
| association_type           = [[Syndicat étudiant]]
| date_de_fondation          = [[1956]]
| fondateur                  = [[Abderrazak Afilal]]<br />[[Abdelwahed Radi]]
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}}
L''''Union nationale des étudiants du Maroc''' ('''UNEM''') est un [[syndicat étudiant]] [[maroc]]ain créé en [[1956]]<ref name="réf1">Ahmed Chaarani : ''La mouvance islamiste au Maroc: du 11 septembre 2001 aux attentats de Casablanca du 16 mai 2003'', éditions Karthala, 2004, pp.149-152, {{ISBN|2-84586-530-9 }}</ref>. Ce syndicat a été tour à tour, proche du mouvement national autour de l'[[Istiqlal]] et l'[[Union socialiste des forces populaires]], puis [[Marxisme-léninisme|marxiste-léniniste]]. L'arrivée à l'université d'étudiants [[islamistes]] dans les années 1980 bouleverse l'orientation politique du mouvement. Le syndicat fut interdit pendant 5 ans de [[1973]] à [[1978]]. 

== Histoire ==
L'histoire du mouvement syndical étudiant au Maroc a commencé en [[1956]] avec la création de l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM). Après une première expérience nationaliste qui a duré 5 ans autour du [[Parti de l'Istiqlal]], le «parti de l'indépendance»<ref name=HespressPartie1>{{article | langue=fr | titre=UNEM (Partie 1) : La jeunesse perdue | auteur1=Wael Maaninou | périodique=Hespress | jour=13 | mois=juin | année=2019 | url texte=https://fr.hespress.com/14109-unem-partie-1-la-jeunesse-perdue.html }}</ref>, une seconde phase commence en [[1961]] lors du VI{{e}} congrès de l'UNEM à [[Azrou (Maroc)|Azrou]]<ref name=HespressPartie1 />. La majorité des adhérents passe à l'opposition autour de l'[[Union nationale des forces populaires]], parti de gauche. Plusieurs mouvements de contestations et de grèves étudiantes s’ensuivent, les années suivantes. Un président de l'UNEM, Hamed Barrada est contraint de s'exiler en Algérie et est, condamné à mort par contumace. Mohamed Haloui, son successeur à la  présidence de l'Union nationale des étudiants marocains, est plusieurs fois arrêté et molesté<ref name=HespressPartie1 />{{,}}<ref>{{article | langue=fr | titre=Le pouvoir royal et les étudiants | auteur1=[[Jean Lacouture]] | périodique=[[Le Monde]] | jour=26 | mois=mars | année=1965 | url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1965/03/26/le-pouvoir-royal-et-les-etudiants_3068028_1819218.html}}</ref>{{,}}<ref name=LM1965>{{article | langue=fr | titre=Les chances d'un regroupement politique au Maroc | auteur1=[[Jean Lacouture]] | périodique=[[Le Monde]] | jour=19 | mois=avril | année=1965 | url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1965/04/19/les-chances-d-un-regroupement-politique-au-maroc_2183210_1819218.html}}</ref>. En {{date-|janvier 1964}}, le ministère de l’intérieur marocain interdit aux élèves (lycéens et collégiens) d’adhérer à cette Union étudiante. En 1965, l'Union est menacée cette fois d'être dissoute pour non-conformité de certains éléments de ses statuts, mais ceux-ci sont modifiés pour échapper à cette menace du pouvoir<ref name=HespressPartie1 />{{,}}<ref>{{article | langue=fr | titre=L'Union des étudiants marocains ne sera pas dissoute | auteur1=Louis Gravier | périodique=[[Le Monde]] | jour={{1er}} | mois=janvier | année=1965 | url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1965/01/01/l-union-des-etudiants-marocains-ne-sera-pas-dissoute_2186527_1819218.html}}</ref>. Les leaders de l'organisation étudiante sont cependant contraints en 1966 à une incorporation dans l'armée<ref>{{article | langue=fr | titre=Grève de deux heures à l'université de Rabat  | périodique=[[Le Monde]] | jour=24 | mois=février | année=1967 | url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1967/02/24/greve-de-deux-heures-a-l-universite-de-rabat_2620945_1819218.html}}</ref>.

La fin des [[années 1960]] est propice dans le monde à une radicalisation des mouvements étudiants, avec [[mai 68]] en France, le [[printemps de Prague]] en [[Tchécoslovaquie]], la [[Révolution culturelle|révolution culturelle chinoise]], etc. Au Maroc, en [[1969]], une troisième phase de l'histoire de l'UNEM apparaît lors du  XIII{{e}} congrès du syndicat à [[Casablanca]]. Les étudiants marxistes-léninistes d'[[Ila Al Amame]] contestent le pouvoir des étudiants socialistes. Des grèves éclatent à nouveau<ref>{{article | langue=fr | titre=Les cours vont reprendre dans plusieurs facultés après une grève de quatre mois  | périodique=[[Le Monde]] | jour=22 | mois=avril | année=1972 | auteur1=Louis Gravier | url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1972/04/22/les-cours-vont-reprendre-dans-plusieurs-facultes-apres-une-greve-de-quatre-mois_2401464_1819218.html}}</ref>. Le pouvoir réagit par la répression<ref>{{article | langue=fr | titre=Deux dirigeants de l'Union nationale des étudiants sont gardés à vue depuis un mois | périodique=[[Le Monde]] | jour=11 | mois=octobre | année=1972 | auteur1=J.-P. P.-H. | url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1972/10/11/deux-dirigeants-de-l-union-nationale-des-etudiants-sont-gardes-a-vue-depuis-un-mois_2404779_1819218.html}}</ref>.

Mi-{{date-|janvier 1973}}, le siège de l'organisation est investi. Des responsables de cette Union sont arrêtés<ref name=HespressPartie1 />{{,}}<ref>{{article | langue=fr | titre=Maroc | périodique=[[Le Monde]] | jour=13 | mois=janvier | année=1973  | url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1973/01/13/maroc_2556414_1819218.html}}</ref>. Le {{date|24|janvier|1973}}, l'UNEM est interdite et dissoute<ref>{{article | langue=fr | titre=Maroc | périodique=[[Le Monde]] | jour=29 | mois=janvier | année=1973  | url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1973/01/29/maroc_2556696_1819218.html}}</ref>. Quelques concessions sont également faites par le pouvoir. Ainsi, le {{date-|12 août 1976}}, un arrêté du ministre de l'enseignement supérieur organise l'élection de représentants des étudiants à l'Université et aux conseils d'établissements<ref>{{article | langue=fr | titre=Les limites de la " démocratie hassanienne " | périodique=[[Le Monde]] | auteur1=Daniel Junqua | jour=9 | mois=novembre | année=1976 | url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1976/11/09/i-les-limites-de-la-democratie-hassanienne_2947241_1819218.html}}</ref>.

En {{date-|novembre 1978}}, l’UNEM est réautorisée<ref>{{article | langue=fr | titre=Le Roi Hassan autorise l'Union nationale des étudiants à reprendre ses activités | auteur1=Louis Gravier | périodique=[[Le Monde]] | jour=11 | mois=novembre | année=1978 | url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1978/11/11/le-roi-hassan-autorise-l-union-nationale-des-etudiants-a-reprendre-ses-activites_2995943_1819218.html}}</ref>. Une nouvelle génération prend en main sa reconstruction. La quatrième phase de l'UNEM commence lors du XVII{{e}} congrès du syndicat, en 1979. Les forces de gauches sont émiettées avec l'apparition de divers groupuscules, mais des islamistes se montrent de plus en plus actifs<ref name=HespressPartie1 />. Ceci coïncide avec l'arrivée progressive des islamistes qui se renforcent de plus en plus dans la société marocaine durant les [[années 1980]]. En conséquence les gauchistes de l'[[Organisation de l'action démocratique populaire]] tentent de reconquérir le syndicat estudiantin en [[1989]] par une réorganisation de ses structures de base, mais sans succès. En effet, d'autres forces gauchistes parmi les étudiants entrent en scène, il s'agit des « Quaîdiyyin », ce qu'on pourrait traduire par les « partisans de la base ». Ils refusèrent toute réforme et déclarèrent qu'il fallait faire de la politique par le bas en créant des comités dans les [[Liste des universités marocaines|universités marocaines]]. Finalement,  les étudiants islamistes prennent le pouvoir dans les [[années 1990]]. Au début du siècle actuel, le mouvement a perdu de son influence au sein des étudiants<ref name=HespressPartie1 />.

== Représentation dans les universités marocaines ==
L'UNEM est représentée par des comités locaux dans les universités suivantes :
* '''[[Agadir]]''' : [[Université Ibn Zohr]]
* '''[[Casablanca]]''' : [[Université Hassan II - Ain Chok]]
* '''[[El Jadida]]''' : [[Université Chouaib Doukkali]]
* '''[[Fès]]''' : [[Université Sidi Mohamed Ben Abdellah]]
* '''[[Kénitra]]''' : [[Université Ibn-Tofail]]
* '''[[Marrakech]]''' : [[Université Cadi Ayyad]]
* '''[[Beni-Mellal]]''' : [[Université Soultan Moulay Sliman]]
* '''[[Meknès]]''' : [[Université Moulay-Ismaïl]]
* '''[[Mohammédia]]''' : [[Université Hassan II - Mohammedia]]
* '''[[Rabat]]''' : [[Université Mohammed V - Agdal]], [[Université Mohammed V - Souissi]]
* '''[[Settat]]''' : [[Université Hassan-Ier|Université Hassan-{{Ier}}]]
* '''[[Tanger]]-[[Tétouan]]''' : [[Université Abdelmalek Essaadi|Université Abdelmalek Essaâdi]]
* '''[[Oujda]]''' : [[Université Mohamed Ier|Université Mohamed {{Ier}}]]

À cette liste s'ajoutent d'autres comités dans certaines [[Formation d'ingénieur au Maroc|écoles d'ingénieurs]], notamment à l'[[École nationale de l'industrie minérale]] et l'[[École Hassania des travaux publics]].

== Critiques ==
Actuellement, l'Union nationale des étudiants du Maroc fait sujet de plusieurs critiques. [[Abderrazak Afilal]], un des fondateurs de l'UNEM dans les [[années 1950]], et secrétaire général de l'[[Union générale des travailleurs du Maroc]] de [[1964]] à [[2006]], la considère comme syndicat revendicatif et non participatif dans le paysage réformateur. L'UNEM s'est transformée d'une pépinière de personnalités politiques à un simple revendicateur des conditions de vie des étudiants à travers ses comités dans les universités et dans quelques grandes écoles. Entre [[2005]] et [[2009]], l'[[École nationale de l'industrie minérale]] connaît de longues grèves (parfois ouvertes)<ref>[http://www.enimag.co.cc/entre-enimistes/15-letat-lenim-et-la-greve L'Etat, l'ENIM et la grève]</ref> afin d'améliorer les conditions de vie au sein de l'école (restauration, sanitaire, etc.)<ref>[http://enim.maroc-inge.com/maroc-inge-file-actualite-op-show-idn-390.html Grève à l'ENIM : la galère de la queue au restaurant]</ref>. 

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Syndicalisme au Maroc]]
* [[Liste des universités marocaines]]

=== Lien externe ===
* {{Site officiel|ar|http://www.unem.net/arabic/index.php}}

== Notes et références ==
{{Références}}

{{Palette|Syndicat marocain}}
{{Portail|Maroc|Syndicalisme}}

[[Catégorie:Association ou organisme ayant son siège au Maroc]]
[[Catégorie:Organisme fondé en 1956]]
[[Catégorie:Syndicat au Maroc]]
[[Catégorie:Syndicat étudiant|Maroc]]