secouer

secouer

v.t. [ du lat. succutere, ébranler, de quatere, agiter ]
1. Agiter fortement et à plusieurs reprises : Pensez à secouer le flacon avant usage. Secouer un prunier.
2. Agiter une partie du corps à plusieurs reprises : Secouer la tête pour dire oui branler, hocher, remuer
3. Se débarrasser de qqch par des mouvements brusques : Secouer la poussière du tapis.
4. Réprimander qqn pour l'inciter à l'effort : Si personne ne le secoue, il ne fait rien de la journée bousculer, harceler
5. Causer un choc physique ou moral : Cette nouvelle nous a tous secoués bouleverser, ébranler

se secouer

v.pr.
1. S'agiter vivement pour se débarrasser de qqch qui incommode : Les chiens mouillés se sont secoués sur le palier s'ébrouer
2. Fam. Réagir contre le découragement, l'inertie : Secouez-vous, il reste beaucoup à faire.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

secouer


Participe passé: secoué
Gérondif: secouant

Indicatif présent
je secoue
tu secoues
il/elle secoue
nous secouons
vous secouez
ils/elles secouent
Passé simple
je secouai
tu secouas
il/elle secoua
nous secouâmes
vous secouâtes
ils/elles secouèrent
Imparfait
je secouais
tu secouais
il/elle secouait
nous secouions
vous secouiez
ils/elles secouaient
Futur
je secouerai
tu secoueras
il/elle secouera
nous secouerons
vous secouerez
ils/elles secoueront
Conditionnel présent
je secouerais
tu secouerais
il/elle secouerait
nous secouerions
vous secoueriez
ils/elles secoueraient
Subjonctif imparfait
je secouasse
tu secouasses
il/elle secouât
nous secouassions
vous secouassiez
ils/elles secouassent
Subjonctif présent
je secoue
tu secoues
il/elle secoue
nous secouions
vous secouiez
ils/elles secouent
Impératif
secoue (tu)
secouons (nous)
secouez (vous)
Plus-que-parfait
j'avais secoué
tu avais secoué
il/elle avait secoué
nous avions secoué
vous aviez secoué
ils/elles avaient secoué
Futur antérieur
j'aurai secoué
tu auras secoué
il/elle aura secoué
nous aurons secoué
vous aurez secoué
ils/elles auront secoué
Passé composé
j'ai secoué
tu as secoué
il/elle a secoué
nous avons secoué
vous avez secoué
ils/elles ont secoué
Conditionnel passé
j'aurais secoué
tu aurais secoué
il/elle aurait secoué
nous aurions secoué
vous auriez secoué
ils/elles auraient secoué
Passé antérieur
j'eus secoué
tu eus secoué
il/elle eut secoué
nous eûmes secoué
vous eûtes secoué
ils/elles eurent secoué
Subjonctif passé
j'aie secoué
tu aies secoué
il/elle ait secoué
nous ayons secoué
vous ayez secoué
ils/elles aient secoué
Subjonctif plus-que-parfait
j'eusse secoué
tu eusses secoué
il/elle eût secoué
nous eussions secoué
vous eussiez secoué
ils/elles eussent secoué
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011

SECOUER

(se-kou-é) , je secouais, nous secouions, vous secouiez ; que je secoue, que nous secouions, que vous secouiez v. a.
Remuer fortement et à plusieurs reprises. Secouer une porte. Son cheval l'a un peu secoué. Le vent secoue les arbres. Secouer un tapis, une robe.
La maladie se joue de nos corps : là elle étend, là elle retire, là elle relâche, là elle engourdit ; là elle cloue un corps perclus et immobile, là elle le secoue tout entier par des tremblements [BOSSUET, Sermons, Résur. dern. 2]
L'Amour, qui vit changer son triomphe en une honteuse défaite, s'éleva au milieu des airs en secouant ses ailes [FÉN., Tél. VII]
Minerve-Papillon, le hibou à qui vous avez fait l'honneur d'écrire a été enchanté de votre souvenir ; il en a secoué ses vieilles ailes de joie [VOLT., Lett. à Mme de Saint-Julien, 3 mars 1769]
Fig.
Ouvrons, comme lui [le Romain], les portes de nos temples [pour une déclaration de guerre] ; qu'un ambassadeur se transporte sur la frontière ennemie, et qu'il y secoue la guerre du pan de sa robe, au son de la trompette du héraut qui l'accompagnera [RAYNAL, Hist. phil. X, 14]
Absolument. Cette voiture secoue beaucoup. Il ne l'a guère tenu, mais il l'a bien secoué, se dit de ceux qui maltraitent quelqu'un.
Secouer la tête, faire un mouvement de tête par refus, par improbation, par doute.
[L'âne] Content de ses chardons, et secouant la tête : Ma foi, non plus que nous, l'homme n'est qu'une bête [BOILEAU, Sat. VIII]
Son billet que je lus, en secouant la tête, à l'endroit où il me recommandait le silence [MARIV., Marianne, 6e part.]
À ce discours, tous les philosophes secouèrent la tête [VOLT., Micr. 7]
Fig. Secouer les oreilles, ne tenir compte de quelque chose, s'en moquer. Se dit aussi d'un homme qui ne veut point accorder ce qu'on lui demande. à cette proposition il secoua l'oreille, les oreilles. Fig. et familièrement. Il ne fait qu'en secouer les oreilles, se dit d'un homme qui, éprouvant quelque accident fâcheux ou recevant quelque affront, témoigne n'y être pas sensible. Fig. Il n'y a qu'à secouer un peu l'oreille et cela est passé, se dit en parlant d'une petite peine qu'on oublie bientôt.
Secouer la poussière, faire tomber la poussière de dessus quelque chose. Secouer la poussière d'un habit.
[Le hibou] De ses ailes dans l'air secouant la poussière [BOILEAU, Lutr. III]
Oui, je secouerai la poussière Qui ternit ses nobles couleurs [du drapeau tricolore] [BÉRANG., Drapeau.]
Secouer la poussière de ses souliers, ôter la poussière qui les couvre, et fig. s'en aller avec indignation, douleur, affliction.
Secouez, en sortant de cette maison ou de cette ville, la poussière de vos pieds [SACI, Bible, Evang. St Matthieu X, 14]
Eloignez-vous de celles-ci [les sœurs qui ne sont pas suffisamment fidèles à leurs obligations] ; secouez même contre elles la poussière de vos pieds, comme parle l'Évangile [BOSSUET, Lett. Corn. 149]
Comme lui [le voyageur], de nos pieds secouons la poussière ; L'homme par ce chemin [la vie] ne repasse jamais [LAMART., Médit. VI]
Se défaire, s'affranchir de quelque chose par un mouvement violent. Ce taureau a secoué le joug. Fig. Secouer le joug, s'affranchir violemment d'une autorité qui pèse.
Ils [les Machabées] secouèrent le joug des rois de Syrie, qui les persécutaient pour leur religion [BOSSUET, 5e avert. 24]
Quand on veut secouer le joug de l'autorité divine, et ne régler ses sentiments, non plus que ses mœurs, que par sa raison égarée [ID., Hist. II, 13]
Personne n'ignore comme, au seizième siècle, la moitié de l'Europe, lassée des crimes d'Alexandre VI, de l'ambition de Jules II, des extorsions de Léon X.... secoua enfin le joug appesanti depuis longtemps [VOLT., Fragm. sur l'hist. XX]
On dit de même : secouer les chaînes.
Il se fait une très grande révolution dans les esprits en Italie et en Espagne ; le Nord entier secoue les chaînes du fanatisme [VOLT., Lett. Le Riche, 1er mars 1768]
Secouer le joug des passions, les refréner, les dompter. Il se dit aussi de tout ce qui est regardé comme pesant, gênant, et qu'on écarte.
Le moine secoua le cilice et la haire [BOILEAU, Lutr. VI]
Mon cœur, enivré d'une folle passion, secouait presque toute pudeur [FÉN., Tél. IV]
Tandis qu'il se croit plus libre en secouant l'obéissance qu'il doit à Dieu seul ... il multiplie ses maîtres [MASS., Carême, Lazare.]
Je vous aime tendrement, surtout quand vous secouez avec moi votre paresse [VOLT., Lett. Thibouville, 26 nov. 1777]
Il signifie aussi écarter par un effort de l'âme.
Secouons, s'il se peut, de mon âme l'impression que cet enfant y a faite [DIDER., Père de famille, II, 5]
Le poëte.... cherche.... S'il pourra de sa tête apaiser les orages, Et secouer le dieu qui fatigue son sein [A. CHÉNIER, l'Invention, V. 345]
Fig. Donner une commotion morale.
Mes événements sont incroyables ; vous en savez une partie, et assurément vous avez cru qu'il ne pouvait plus m'arriver rien qui secouât davantage mon âme [GALIANI, Lett. à Mme d'Épinay, 25 juill. 1778]
Fig. et familièrement. Réprimander, gronder. Son père l'a secoué d'importance.
Il [le jeune Grignan] n'est que trop sage et trop posé ; il faut le secouer par des plaintes injustes [SÉV., 9 juin 1680]
Populairement. Secouer les puces à quelqu'un, le battre.
Il se dit des maladies qui remuent tout le corps et tourmentent beaucoup. Cette maladie l'a bien secoué. Être bien secoué, passer par une maladie qui tourmente beaucoup.
Si mon état continue, adieu les tragédies ; j'ai été vivement secoué, et j'ai la mine d'aller trouver Sophocle, avant de faire comme lui des tragédies à quatre-vingts ans [VOLT., Lett. d'Argental, 22 oct. 1766]
Se secouer, v. réfl. Se remuer fortement pour faire tomber quelque chose qui incommode. Fig. et familièrement. Il faut se secouer, il faut prendre de l'exercice, se donner du mouvement.
Amusez-vous, secouez-vous, occupez-vous [VOLT., Lett. d'Argental, 30 déc. 1774]
Il faut se secouer, signifie aussi : il faut agir dans cette affaire, il ne faut pas rester oisif.
Familièrement. Se secouer, ne pas se laisser aller à son malaise, ne pas s'écouter.

HISTORIQUE

  • XIVe s.
    En eux ainsi sequeuant et joant cortoisement [DU CANGE, succusatio.]
  • XVe s.
    Il fut percé au bras tant que la lance se tint dedans son bracelet ; mais il la secout [secoua] tantost sur le sablon [MONSTREL., t. II, p. 110, dans LACURNE]
    Lors commencerent à secourre la neige et le gresil jus de leurs haulbertz [, Perceforest, t. IV, f° 33]
    Quant l'esperit veit ce, il print à secourre l'arbre comme pour le hocher jus ; et lors fust le chevalier tumbé sur la roche, s'il ne se fust tenu à une branche [, ib. f° 127]
  • XVIe s.
    De mauvais garsons... lesquels ne cessoient faire mille insolences... si que, ung soir, les compaignons de la ville les rencontrarent qui leur secouirent bien leur pellisson [BONIVARD, Chr. de Genève, II, 32]
    Pour eux tombe en abondance Le glan des chesnes secous [RONS., 921]
    Adonc commencerent les bœufs à se debattre, et à secouer leurs testes, et, en ce faisant, se couvrirent de feu les uns les autres de plus en plus [AMYOT, Fab. 17]
    Il luy osta la dague qu'elle portoit, et secoua ses habillemens, de peur qu'elle n'eust dedans quelque poison caché [ID., Anton. 102]
    Ce que je considere, je l'usurpe, une sotte contenance.... une forme de parler ridicule ; les vices plus ; d'autant qu'ils me poignent, ils s'accrochent à moy, et ne s'en vont pas sans secouer [MONT., III, 356]
    Comme les pals s'enfoncent plus avant et s'affermissent en les branslant et secouant [ID., I, 275]

ÉTYMOLOGIE

  • Wallon, heûre ; namur. cheûre ; norm. escouer ; provenç. secodre, socodre ; catal. espagn. et portug. sacudir ; du lat. succutere, de sub, sous, et un radical cutere, frapper. L'infinitif secorre est régulier, du latin succutere ; le participe secous l'est aussi, de succussus. Quant à secouer, il ne l'est pas ; il est probablement une altération pour secouir (comme puer pour puir), qui serait la forme correspondante aux autres langues romanes.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

secouer

SECOUER. v. tr. Remuer quelque chose fortement et à plusieurs reprises. Secouer un arbre pour en faire tomber les fruits. Secouer un manteau, un tapis pour en ôter la poussière. Ce cheval a un trot qui secoue rudement son homme. Absolument, Cette voiture secoue beaucoup.

Secouer la tête, Faire un mouvement de la tête, pour refuser quelque chose, ou pour se moquer de quelqu'un.

Secouer la poussière d'un vêtement, Secouer un vêtement pour faire tomber la poussière qui le couvre. On dit de même Secouer la poussière de ses pieds, de ses souliers. Cette dernière expression signifie figurément S'éloigner d'un lieu avec colère, avec ressentiment, et pour n'y plus revenir.

Fig. et pop., Secouer les puces à quelqu'un, Le gourmander, le réprimander rudement.

SECOUER signifie aussi Se défaire de quelque chose par un mouvement violent. Ce taureau a secoué le joug.

Fig., Secouer le joug, S'affranchir de la domination, se mettre en liberté. Secouer le joug de la tyrannie. Quand les Romains secouèrent le joug des Tarquins.

Fig., Secouer le joug des passions, S'affranchir de la tyrannie des passions, dompter ses passions. On dit dans un sens analogue : Secouer les préjugés.

Fig., Secouer sa torpeur, sa paresse, S'en débarrasser.

SECOUER signifie, figurément et familièrement, Causer une commotion physique ou morale. Cette maladie, cette fièvre l'a bien secoué. Cette nouvelle l'a fortement secoué.

Il signifie encore, figurément et familièrement, Réprimander. Son père l'a secoué d'importance.

SE SECOUER signifie Se remuer fortement pour faire tomber quelque chose qui incommode. Les chiens se secouent quand ils sont mouillés. Un oiseau qui se secoue. Les chevaux se secouent pour se défaire des mouches.

Fig. et fam., Il faut se secouer se dit à une personne à qui l'exercice, le mouvement est nécessaire, ou encore que l'on invite à sortir de l'inaction, à ne pas s'abandonner au découragement, à faire effort.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

secouer

Secouer, Agitare, Peragitare, Quatere, Succutere.

Secouer souvent, Succussare, Quassare.

Secouer à terre, Excutere.

Se secouer d'un costé et d'autre, Iactare se.

Corbeaux se secouans et faisans trembler leur pennage, Concucientes se corui.

Secouer la bride, Excutere vel concutere habenam vel fraenos. Budaeus.

Un cheval qui secoue son homme, Succussor equus, vel Succussarius, vel Succussator.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

secouer


SECOUER, v. act. SECOûMENT, adv. [Se-kou-é, koûman: 1re e muet au 1er; 2e lon. au 2d. — On écrivait aûtrefois secouement et plusieurs l'écrivent encore de même.] Secouer, au propre, remuer, ébranler. "Secouer un arbre, un manteau, un tapis. Secouer la tête en se moquant de quelqu'un. Fig. st. famil. la maladie l' a bien secoué, bien tourmenté. — En st. prov. Secouer les oreilles, se moquer, ne pas tenir compte de ce qu'on nous dit. = Fig. Se défaire, se débarrasser: secouer le joug de la tyranie; des passions. "Dès qu'on a secoué le joug de la Foi, on secoue bientôt celui de tous les devoirs. L'Ab. Reyre, Éc. des Dem. — Et absolument, secouer le joug; se rendre indépendant. "Ce jeune homme a secoué le joug.
   SECOûMENT, action de secouer. "Il répondit par un secoûment de tête. — L'usage de ce mot est borné à cette expression.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

secouer

verbe secouer
1.  Agiter vivement.
3.  Familier. Mener quelqu'un rudement.

secouer (se)

verbe pronominal secouer (se)
1.  Se remuer énergiquement.
2.  Familier. Réagir contre l'inertie.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

secouer

schütteln, erschüttern, rütteln, schütternshake, agitate, shock, jog, joggle, jolt, shake up, rouse, shake one's head, wake upschudden, schokken, opschudden, wrikken, (uit-, af)schudden, zich bevrijden (van), rammelen, uitslaanהרטיט (הפעיל), טלטל (פיעל), ניער (פיעל), נענע (נפעל), שכשך (פיעל), הִרְטִיט, טִלְטֵל, נִעֵרestremecer, sacudir, agitarsacudir, estremecerscuotere, sbatacchiare, sbattere, scrollare, strattonareيَهُزُّtřástrysteδονώravistaatresti振る(...을) 흔들다ristepotrząsnąćтрястиskakaสั่น ทำให้สั่น ทำให้ตกใจและสะเทือนใจçalkalamaklắc摇动 (səkwe)
verbe transitif
1. faire bouger avec force secouer un arbre secouer une nappe
2. faire bouger une partie du corps secouer la tête
3. figuré troubler, bouleverser Cette affaire l'a secoué.
4. figuré pousser qqn à agir, à faire des efforts secouer un élève
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

secouer

[s(ə)kwe] vt
[+ arbre, salade, tapis] → to shake
secouer la poussière d'un tapis → to shake the dust off a carpet
secouer la tête → to shake one's head
[+ passagers] (bateau, avion, train) → to shake around, to shake about
(= traumatiser) → to shake up
(= faire réagir) → to shake up [s(ə)kwe] vpr/vi
[chien] → to shake itself
(= se démener) → to shake o.s. up
Secoue-toi un peu, fais quelque chose! → Give yourself a shake, do something!
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005