sus
(Mot repris de saurions)sus
[ sys ou sy] adv. [ du lat. sursum, en haut ]SUS
(sû ; l's se lie : sû-z allons) adv.REMARQUE
- 1. L'Académie dit que sus est une préposition ; mais on ne le trouve nulle part avec un complément.
- 2. On trouve dans Saint-Simon à sus au sens de contre ; mais le texte est-il bien correct ? L'entreprise des Lorrains leur était retombée à sus [contre eux] en plein [SAINT-SIMON, 64, 72]
HISTORIQUE
- Xe s. Qu'elle Deo raneiet [qu'elle renie Dieu], chi maent [demeure] sus en ciel [, Eulalie]
- XIe s. Isnelement li ber resaillit sus [, Ch. de Rol. CLIII]
- XIIe s. Sus, va, pitié, va, chançon ; si t'en croie [que madame t'en croie] Que je m'en vois [vais] servir nostre Seigneur [, Couci, XXII]Saisne lui corrent sus par vertu et par ire [, Sax, x]
- XIIIe s. Là me souvent [souvient] des gens de male guise, Qui m'ont mis sus mensonge à escient, Que j'ai chanté des dames laidement [QUESNES, Romancero, p. 89]À Montfaucon [gibet] [ils] le firent sus au vent encrouer [, Berte, XCVII]Li princes n'est pas sus la loi, mès la loi est sus le prince [, Liv. de jost. 6]Et il revint tout effraé, et me dit : Sire, or sus, or sus, que vezci [voici] les Sarrazins [JOINV., 230]
- XVe s. Puis ça, puis là, Et sus et jus, De plus en plus Tout vient et va [CH. D'ORL., Chanson, 94]Oncques de cette imagination [le project de corrompre le capitaine de Calais] le dit messire Geffroi ne put issir, mais proceda sus et envoya secretement et couvertement devers cil Aimery [FROISS., I, I, 326]Pour gaigner et conduyre le duc de Bourgongne à mettre sus une armée en son pays [COMM., I, 2]Il [Charles VIII] avoit mis sus une audience publique, où il escoutoit tout le monde et par especial les pauvres [ID., VIII, 18]
- XVIe s. Sus, enfants, êtes vous deliberez d'y venir avecques moy ? [RAB., Garg. II, 26]Ils se coururent sus, l'espée au poing [MONT., I, 256]Donner à son ennemy moyen de se remettre sus [ID., I, 351]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. et portug. sus ; espagn. et ital. suso ; du lat. susum, en haut.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- SUS. - REM. Ajoutez :
- 3. Dans la remarque 2, à propos de la locution de Saint-Simon, retomber à sus, au sens de tourner contre, un doute s'est élevé sur la correction du texte. La correction en est certaine ; car voici un emploi tout semblable de à sus : J'avais estimé que ceux qui, sans sujet, me veulent moins de bien que je ne désirerais, se lasseraient de me mettre à sus des calomnies [RICHELIEU, Lettres, etc. 1617, t. VII, p. 411]
sus
Sus, sus donc, or sus se dit familièrement pour exciter, pour encourager, pour exhorter. Sus, mes amis, sus donc, levez-vous. Or sus, dites-nous....
SUS entre dans la composition de certains mots, avec le sens de Ci-dessus. Sus-allégué, sus-énoncé, sus-visé. Les principaux des mots ainsi formés se trouvent à leur rang alphabétique.
EN SUS, loc. adv. Au-delà, en plus. La moitié, le tiers, le quart en sus.
EN SUS DE, loc. prép. Au-delà de, outre, en plus de. Il a touché des gratifications en sus de ses appointements.
sus
Sus, ou Sur, Super.
Qui est remis sus, apres avoir trebuché, Recidiuus.
¶ Sus devant, Eia abite.
sus
SUS, adv. [À~ la fin de la phrâse, on prononce sus, et devant une voyèle suz.] On dit la moitié, le tiers, le quart en sus, pour dire l'addition de la moitié, etc. d'une somme. = Il n'est préposition que dans cette phrâse: courir sus à quelqu'un. Voy. COURIR. = Il est aussi interjection; pour exciter, exhorter. "Sus, mes amis; sus donc, levez-vous: orsus, dites-nous, etc. (st. fam.) = On disait aûtrefois, par sus tout, pour surtout. On disait aussi: mettre sus une charge, une acusation à quelqu'un.