reconnaissance
reconnaissance
n.f.RECONNAISSANCE
(re-ko-nê-san-s') s. f.REMARQUE
- 1. D'après des grammairiens, bien qu'on dise : reconnaître sa faute, on ne dit pas : faire la reconnaissance de sa faute ; on dit en faire l'aveu. Cela n'est pas exact : Bossuet donne ce sens-là à reconnaissance : faire une sincère reconnaissance de ses fautes.
- 2. Suivant d'autres, on ne peut pas dire la reconnaissance de vos bontés, la reconnaissance de votre action ; il faut dire la reconnaissance pour vos bontés, pour votre action. Corneille a dit reconnaissance des bienfaits ; et de est en effet usité à côté de pour.
HISTORIQUE
- XIe s. Montjoie [il] escrie pur la reconnuissance [pour se faire reconnaître] [, Ch. de Rol. CCLXIV]
- XIIe s. Il vest l'osberc sur la reconoisance [blason] [, Ronc. p. 52]Mais de ce traïtor qui m'a fait tel pesance, Ne pui-je donc avoir nulle reconoisance [reconnaître, punir ce que m'a fait ce traître] ? [, ib. p. 297]En la lei fud cumanded que se l'um anumbrast le pople, que chascuns de ces ki fust anumbrez feist recunuissance à nostre seignur [, Rois, p. 216]Hauz sont les murs, et la tor grant et ample, Et le palès et les reconnoissances [, La prise d'Orenge, V. 193]
- XIIIe s. Reconnoissance est quant li hom ne nie ne ne deffent pas le fait, mais il demande que l'om li pardoint [BRUN. LATINI, Trésor, p. 478]Et pour sa recoignisance il ot [eut] une cotte de vermel samit à petites croisettes d'or [H. DE VALENC., IX.]Et ceste entencion doit estre seue par lor reconuissance ou par manaces provées [BEAUMANOIR, XXXVIII, 10]Si trespassa dou siecle comme boine et loiaus, et eut biele fin et bonne reconnuisanche [confession de ses péchés] [DU CANGE, Gloss. français.]
- XVe s. Ceulx qui me cognoissoient me nomment le chevalier doré, pour ce que, depuis que je receus l'ordre de chevalerie, j'ay tousjours porté mes parures et mon escu d'or sans autre reconnoissance [, Perceforest, I, t. III, f° 14]
- XVIe s. Il fault en juger avecques plus de recognoissance de nostre ignorance et foiblesse [MONT., I, 202]Le lion s'approcha comme pour entrer en recognoissance avecques luy [Androclès, qui lui avait retiré une épine de la patte] [ID., II, 193]Des reconoissances Hastives et precipitées [de villes] s'ensuyvent des erreurs très lourds [LANOUE, 448]La reconnoissance envers Dieu [ID., 517]Si donc on se plait tant aux reconnoissances humaines [à être reconnaissant envers les hommes], que doit-on faire aux divines ? [ID., 518]La recognoissance de ces bienfaits [AMYOT, P. Aem. 62]
ÉTYMOLOGIE
- Reconnaissant ; bourguig. recogneussance ; wallon, riknohanss ; prov. reconaissensa, regonoyssensa ; port. reconhecença ; ital. riconoscenza.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- RECONNAISSANCE. Ajoutez :
reconnaissance
En termes de Marine, Signaux de reconnaissance, Signaux convenus faits entre deux navires, ou entre un navire et la terre, pour se reconnaître.
RECONNAISSANCE Se dit aussi de l'Action d'examiner en détail et avec soin certains objets pour en constater l'espèce, le nombre, etc. Faire la reconnaissance des lieux, des meubles, des papiers. La reconnaissance sera longue.
Il se dit encore d'un Acte par lequel on reconnaît qu'on a reçu quelque chose, soit par emprunt, soit en dépôt, ou pour reconnaître qu'on est obligé à quelque chose. Il me donna ses pierreries en garde, je lui en donnai ma reconnaissance. Il m'a passé une reconnaissance de la rente, de la pension qu'il me doit. Une reconnaissance de dette. Une reconnaissance du Mont-de-Piété.
Reconnaissance de promesse ou d'écriture, Acte par lequel un homme reconnaît qu'une promesse est de lui, que l'écriture qu'on lui présente est de sa main. Il avait fait une promesse sous-seing privé, et il en a passé reconnaissance, sa reconnaissance par-devant notaires.
Reconnaissance d'enfant, Acte par lequel on reconnaît être le père ou la mère d'un enfant naturel. Il n'y eut de reconnaissance que de la part du père.
RECONNAISSANCE signifie encore Aveu, confession d'une faute. Cette prompte reconnaissance de sa faute lui en a mérité le pardon.
En termes de Diplomatie, il se dit de l'Action de reconnaître, d'admettre comme légal un gouvernement étranger. La reconnaissance de ce gouvernement par l'Angleterre ne se fit point attendre.
Il signifie aussi Gratitude, souvenir des bienfaits reçus. Reconnaissance émue. Avoir de la reconnaissance. Témoigner sa reconnaissance. Il a des droits à ma reconnaissance. Vous pouvez compter sur ma reconnaissance. Il a fait cela par reconnaissance. Il m'a rendu de grands services, j'en aurai, j'en conserverai une éternelle reconnaissance. Il manque de reconnaissance envers son bienfaiteur. Je suis pénétré de reconnaissance pour toutes vos bontés. Recevez ce présent en reconnaissance de ce que vous avez fait pour moi.
En termes de Guerre, il désigne l'Action d'examiner la position, la nature d'un terrain et les dispositions de l'ennemi. Le général a envoyé un détachement faire une reconnaissance. Opérer une reconnaissance. Cette troupe est allée en reconnaissance. On les a envoyés en reconnaissance.
En termes de Marine, il se dit de l'Action d'apercevoir, de découvrir, d'explorer des côtes, des rades, etc., en naviguant. Il fit la reconnaissance d'une baie qui avait échappé à tous les autres navigateurs.
reconnaissance
reconnaissance
Erkennung, Patrouille, Reconnaissance, Aufklärung, Anerkennungreconnaissance, acknowledgement, gratitude, acknowledgment, appreciation, recognition, boy scout, exploration, investigation, patrol, research, scout, surveyerkenning, herkenning, dankbaarheid, verkenning, onderzoek, padvinder, patrouille, ronde, speurwerk, verkenner, dankהחזקת טובה (נ), היכר (ז), הכרה (נ), הכרת טובה (נ), זיהוי (ז), סיירות (נ), תודה (נ), הֶכֵּר, הַכָּרָה, זִהוּיрекогносцировка, признаниеriconoscimento, paraficazione, parificazione, perlustrazioneإِعْتِرافpotvrzeníanerkendelseπαραδοχήreconocimientotunnustaminenpotvrda承認인정erkjennelsepotwierdzenieconfirmaçãobekräftelseการยอมรับikrarsự công nhận承认признаване識別 (ʀəkɔnɛsɑ̃s)nom féminin
reconnaissance
[ʀ(ə)kɔnɛsɑ̃s] nfen reconnaissance → on reconnaissance
reconnaissance de dette nf → acknowledgement of a debt, IOU