prendre
prendre
v.t. [ lat. prehendere ]se prendre
v.pr.prendre
Participe passé: pris
Gérondif: prenant
Indicatif présent |
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je prends |
tu prends |
il/elle prend |
nous prenons |
vous prenez |
ils/elles prennent |
PRENDRE
(pren-dr') , je prends, tu prends, il prend, nous prenons, vous prenez, ils prennent : je prenais ; je pris ; nous prîmes, vous prîtes, ils prirent ; je prendrai ; je prendrais ; prends, qu'il prenne, prenons ; que je prenne, que nous prenions ; que je prisse, qu'il prît ; prenant, pris v. a.Résumé
PROVERBES
- Chacun prend son plaisir où il le trouve.
- Ils sont pris, s'ils ne s'envolent, se dit pour se moquer de ceux qui ont manqué quelque capture.
- Il n'y a qu'à se baisser et en prendre, se dit d'une chose très abondante ou très facile. Isabelle : Je prends Monsieur : il faut en courir le hasard. - Araminte : Et moi, je prends Monsieur. - Ménechme : Il semble à vous entendre, Que vous n'ayez ici qu'à vous baisser et prendre [REGNARD, les Ménechmes, V, 6]
- Ce qui est bon à prendre est bon à rendre, c'est-à-dire il vaut mieux se saisir d'une chose sur laquelle on croit avoir quelque droit, que de la laisser prendre à un autre, parce que, au pis aller, on est quitte pour la rendre.
- Ce qui est bon à prendre est bon à garder. Basile : Puis comme dit le proverbe, ce qui est bon à prendre.... - Bartholo : J'entends, Est bon.... - Basile : à garder [BEAUMARCH., Barb. de Sév. IV, 1]
- Qui prend s'engage, ceux qui empruntent ou qui reçoivent des présents, s'assujettissent à ceux qui les obligent.
- On dit dans le même sens : Qui prend se vend. Mais vous avez reçu : quiconque prend se vend [CORN., Suite du Ment. II, 5]La raison de douter était tous les cadeaux, Bijoux donnés, et des plus beaux : Qui prend se vend [LA FONT., Poés. mêlées, VI]
- Fille qui prend se vend, et fille qui donne s'abandonne.
REMARQUE
- 1. On ne dit pas : prends-je ? mais : est-ce que je prends ?
- 2. Prendre mal, pour se trouver mal, tomber en faiblesse, n'est pas français.
- 3. L'idée les a pris d'aller à la campagne. Dites : l'idée leur a pris d'aller à la campagne.
- 4. Prendre peur pour s'effrayer a été condamné par des grammairiens. Mais cette expression n'a rien d'incorrect, puisqu'on dit prendre pitié.
HISTORIQUE
- IXe s. Et ab Ludher nul plaid nunquam prindrai [, Serment]
- XIe s. [Ils] Drecent lur sigle [voile], laisent curre par mer, Là pristrent terre o [où] Deus les volt mener [, St Alexis, XVI]Cordres [il] a prise et les murs peceiez [mis en pièces] [, Ch. de Rol. VIII]Dès or [il] comence le conseil que mal prist [, ib. XI]À vos Franceis un conseil en presistes [, ib. XI]Et Guene [il] ad pris par la main destre à doigts [, ib. XXXVIII]Tant cops [il] a pris [reçu] de lances et d'espiez [, ib. LX]Pernez mil Francs de France nostre terre [, ib. LXII]Promis nous est, fin [nous] prendrum à itant [, ib. CXIV]Mout grant vengeance en prendra l'emperere [, ib. CXI]Vint tresqu'à els, sis [si les] prist à chastier [, ib. CXXX]Li reis fait prendre le come Guenelon [, ib. CXXXV]De plusurs choses à remembrer il prist [, ib. CLXXIII]Pernez m'as bras, me dressez en seant [, ib. CXCVIII]Entres qu'à Ais [il] ne velt prendre sejur [, ib. CCLXIX]
- XIIe s. Cui [laquelle] je devoie et panre et noçoier [, Ronc. p. 99]Quant il se prist au col de l'auferant [cheval] [, ib. p. 138]Mais prent batisme, jel te di sans contraire [, ib. p. 145]Il [l'épervier] prit son vol qu'ainz ne se volt targer [, ib. p. 164]Mieus ne puet-ele [l'amour] trahir Celui où ele se prent [, Couci, IV][Ses beaux yeux] M'orent ainz pris que [je] m'osaisse donner [, ib. VI]Que de lui pitié vous praigne [, ib. IX]Dame, comment qu'il m'en preigne, [je] Merci amour de ce qu'ele me deingne [daigne] Tenir à sien.... [, ib.]Benoit soit li hardemens Où j'ai pris si bon espoir ! [, ib. XI]Doucement [je] sui engigniez et soupris [surpris] ; Car, s'ele veut, longuement serai pris [, ib. XVII]Grant peché fait qui son home veut prendre Par beau semblant monstrer, tant que bien tient [, ib. XX]et conment Conviendra il qu'à la fin congié [je] praigne ? [, ib. XXII]Où que il voit le duc, si lui a pris à dire [, Sax. X]Mais de chevage [impôt] panre est moult grant li enuis [, ib. XVIII]Eslisez trois messages [messagers] en ceste vostre gent ; Girart de Montloon prenez premierement [, ib. XX]Tut sul se combateit, n'i ot gueres amis : Car tuit près li evesque [presque tous les évêques] s'esteient al rei pris [attachés] [, Th. le mart. 28]Mais turnerent à avarice, pristrent luiers, e falserent justice e dreiture [, Rois, 26]Pren moi à feme, franc chevalier eslis ; Si demorra nostre guere à toz dis [, Raoul de C. 223]Penre disons nos à la fois por tolir [, Job, 507]
- XIIIe s. Chanter m'esteut [il me faut chanter], que m'en est pris courage [QUESNES, Romancero, p. 85]S'on prent, par droit, d'un larron la justice, Doit-on desplaire as loiaus, de neant ? [, ib.]Se leur pese de ce que [je] vous ai di, Si s'en preignent à mon maistre d'Oisi, Qui m'a appris à chanter dès enfance [, ib.]De ce pristrent li message jour de respondre à l'endemain [VILLEH., XV]Et fut devisés qu'il prendroient port à Corfol, et que li premier attendroient les derreniers, tant qu'il [jusqu'à ce qu'ils] seroient ensemble [, ib. LVI]Jà [que ma dame] ne m'ait en grant vilté Pour la fievre qui m'est prise [, Romancero, p. 127]Car largesse fait home aimer ; Et qui l'a moult lui est bien pris [bien lui en prend] [LE COMTE DE BRET., Romanc. p. 162]Sa mere entra, si s'assiet devant li [elle], Bel li pria : fille, prenez mari [, ib. p. 73]Il ne le nous vouloit baillier, S'un respoudant ne li bailloit, à cui il penre s'en pourroit [, Saint-Graal, v. 1856]Dont doi-je prendre en gré se j'ai froit et pouverte [pauvreté] [, Berte, XXX]Me gardez que [je] ne soie prise à beste cuiverte [malfaisante] [, ib.]Et que premier [d'abord] leur prist talent [volonté] de la traïr [, ib. LXIII][Je] Ne sai quel mal la prist sous sa destre maissele [mâchoire] [, ib. LXXXVI]Par mon cief, dit li rois englois, je m'en r'irai [retournerai] en Engleterre, et, si tost come jou i venrai, jou prenrai le roi de guerre [je ferai la guerre au roi] [, Chr. de Rains, p. 45]Il [Théophraste] ne tient pas homme por sage Qui femme prent par [en] mariage, Soit bele ou lede, ou povre ou riche [, la Rose, 8602]Dignités et poissance donne [la Fortune], Ne ne prent garde à quel personne [, ib. 6586]Et quant se prent l'une [plante] à florir [, ib. 5079]Si ne doit l'en mie tout prendre à la letre quanque l'en ot [entend] [, ib. 7191]À Dedalus prennent exemple, Qui fist eles à Ycarus [, ib. 5242]Amis, dist-il, [je] fais vous savoir, Vez-ci mon cors, vez-ci l'avoir Où vous avez autant com gié [je], Prenés-en sans prendre congé [, ib. 8106]Et sachiés quant j'oï lor chant, Et je vi le leu verdoier, Je me pris moult à esgaier [, ib. 684]Biaus amis, que faites vous là ? Fait courtoisie, çà venez. Et avecques nous vous prenez à la carole [danse], s'il vous plest [, ib. 796]Ne cessent [les chevaliers] ne ne finent ne ne prisent [prirent] maison, Tant que virent de Nique les tours et le donjon [, Ch. d'Ant. II, 327]Quant Solimans l'entent, près n'a le sens desvé : Ahi ! Mahomes sire, Com m'avez pris en hé [en haine] ! [, ib. III, 532]Et doit estre gaitant de dire ses paroles, si que son aversaire ne le puisse prendre à point, par quoi il perde sa carelle [, Ass. de J. 50]Mix [mieux] vaut qu'on prengne [accepte] se [sa] penitence de son fol serement, qu'à fere mal por son serement tenir [BEAUMANOIR, XXXIV, 24]Et s'il estoient pris fesant [en flagrant delit de fausse monnaie] [ID., XXX, 12]Quiconques est pris en cas de crieme et atains du cas si comme de murdre ou de traïson.... [ID., XXX, 2]Cil qui pert par le [la] negligence de son compagnon ne s'en doit penre qu'à sa folie [ID., XXI, 32]Et se li enfant font aucun meffet, elquel meffet il appartiegne amende d'avoir, on se prent du meffet au pere, s'on ne pot trouver celi qui fist le meffet [ID., XXI, 20]Se je baille me [ma] meson à ferme ou à loier, et li fus [feu] y prent, par l'outrage de celi à qui je l'ai baillie [ID XLIII, 41]Quar dès le berçuel commença, Dès le berçuel, et puis en çà Jusqu'en la fin de son eage, Jusques mort en prist le paage [péage] [RUTEB., II, 124]Pour ce que un fort vent nes prist [ne les prît], et le menast en autres terres [JOINV., 214]Quant l'en prent les cités des ennemis, des biens que l'en treuve dedans, le roy doit en avoir le tiers [ID., 217]Les goutes et maladies de fourcelle [estomac] me prenroient [ID., 194]Et il sailli sus et le prist par les cheveus [ID., 275]Et de ce coup que nostre nef prist, furent li notonnier si desesperez.... [ID., 196]Se il [le feu grégeois] se feust pris à riens sur li, il eust esté ars [brûlé] [ID., 228]Le sire de Courcenay et monseigneur Jehan de Saillenay me conterent que six Turs estoient venus au frain le roy et l'emmenoient pris [ID., 227]Nule dolor ne se prent à la moie [à la mienne] ; Car je sai bien, jamès ne la veré [, Mss. de poésies franç. avant 1300, t. IV, p. 1438]XIVe s.J'ay paeur que par les infortunitez des dix hommes [des décemvirs] il li fust mal prins [il eût eu un revers] [BERCHEURE, f° 70, verso.]Se je me prens à escripre les choses fetes par les Romains.... [ID., f° 7]Je feray vo volloir, ne le doy refuser ; Mais se rien y mesfais à vo gré accorder, Vous le prendrez sur vous pour trestout amender [, Hugues Capet, v. 3320]Pour lesquelles choses le juge dudit lieu a jugié et condempné à pranre mort ledit exposant [DU CANGE, prendere.]Le comte Estienne entra soudainement au royaulme d'Angleterre, ne oncques ne se print [ne tint compte] à ce que le comte d'Angiers avoit eu à femme la fille de celui roy.... [, Chr. de St-Denis, t. I, f° 259, dans LACURNE]Il [l'auteur] prent incontinence pour le vice de desattrempance [ORESME, Eth. 74]Il se fait boin fier en elles [femmes] vraiement, Otretant que sus glache [glace] qui sur une nuit prent [, Baud. de Seb. III, 402]
- XVe s. La belle.... me dist moult amoureusement : Revenez nous, car vraiement à vostre line prenc plaisir [FROISS., Espin. amour.]Or regardez, dit Aymerigot à ses compagnons quand il tint les clefs, si j'ai bien sçu decevoir ce fol, je en prendrois bien assez de tels [ID., II, II, 214]Et si nous faisions une chose que je vous dirai, que nous presissions cinq ou six cens des nostres bien montés.... [ID., II, III, 70]Je vueil que tous ceux qui sont là dedans y soient tellement enclos, que jamais par les portes en saillent ; je leur ferai prendre autre chemin [ID., II, III, 7]Angleterre est un pays moult dangereux à arriver ; et prenons que nous y arrivions, c'est un pays.... qui est très mauvais pour hostoyer [faire la guerre] [ID., II, III, 47]Jean Lyon prit paroles [querelle] et debat à lui, et l'occit [ID., II, II, 52]Et aussi cher avoit-il prendre la mort avec celle noble dame, qui dechassée estoit hors de son pays, si mourir y devoit, comme autre part [ID., I, I, 16]Vous avez grand tort, qui vous prenez à ce chevalier ; jà savez-vous qu'il est à madame la roine [ID., II, II, 235]Si leur pria ledit roi cherement, qu'ils voulsissent si bien penser et soigner de Tournay que nul dommage ne s'en prist.... [ID., I, I, 126]La treve durant, qui fut prise entre le duc de Normandie et.... [ID., I, I, 116]Je prens le temps ainsi qu'il peut venir [CH. D'ORL., Rond.]Dame, soies raisonnable droit cy, et ne pren pas les choses en leur pire entendement [G. CHASTEL., Exposit. s. vérité.]I' fit response qu'ils mourroient tous ensemble, et que pas ne vouloit qu'on les prenst à rançon ni mist à finances [MONSTREL., I, 50]Mais que cuidez-vous que je soys ? Par le sang de moy je pensois Pour qui c'est que vous me prenez [, Patelin]Il est, fait-elle, si chault que c'est merveilles ; et m'a dit la nourrice qu'il y a deux jours qu'il ne print la mamelle [, les Quinze joyes de mariage, p. 79]Sus, emmenons ce malfaicteur ; Prenez devant, et moy derriere [, Rec. de farces, p. 440]Tant faisoit d'armes que à luy ne se osoit prendre [comparer] autre, tant fust bon chevalier [, Perceforest, t. IV, f° 60]Prenez [supposez] que le plus fort viengne au dessus ; a il pour ce droict en la cause ? par ma foy non [, ib. t. VI, f° 88]Qui ne prent quant il peut, il ne prent pas quant il veult [, ib. t. V, f° 17]Un chevalier à qui nul ne se povoit prendre [attaquer] qu'il ne fust desconfit [, Lancelot du lac, t. III, f° 36, dans LACURNE]Lequel me print en son service [COMM., I, 1]Prendre fin et desolations [les royaumes] [ID., I, 3]Et aux aucuns en print mal [ID., I, 8]L'an 1470 print vouloir au roy de se revencher du duc de Bourgongne [ID., III, 1]Il se print en mocquerie et dist.... [ID., III, 10]Et s'en print l'on à rire, et s'en alla chascun desarmer et coucher [ID., I, 5]Il print de là son chemin en Normandie [ID., III, 10]Et tantost après que il en eust des nouvelles, il print la maladie [ID., V, 18]Et prenoit merveilleusement ceste matiere à cueur [ID., III, 8]
- XVIe s. En maint bon lieu j'ai donné mainte chose, Que l'on prenoit, sans penser le donneur Pretendre rien du prenant que l'honneur [MAROT, I, 401]Tant m'ont pressé d'escrire, et me contraignent, Qu'il semble au vray, que plaisir elles preignent En mes propos.... [ID., II, 57]Il se print à plourer comme une vache [RAB., Garg. I, 15]Sans prendre alaine [ID., ib. I, 51]Incontinent le feu se print à la paille [ID., Pant. II, 14]Comment il en est prins [ce qui en est résulté], chacun le voit [CALV., Instit. 980]Vous avez prins Calais, deux cens ans imprenable, Monstrant qu'à la vertu rien n'est inexpugnable [DU BELLAY, III, 66, recto]Je pren sur moy tout ce labeur icy [ID., IV, 9, recto]Il se paissoit de cresson allenois, Qui prend au nez.... [ID., VII, 5, recto]... Et l'assura qu'il prenoit sur sa vie qu'elle n'auroit plus mal [MARG., Nouv. X]Il y avoit un gentilhomme duquel elle estoit si fort prise [éprise] qu'elle n'en pouvoit plus [ID., ib. XLIII]L'on ne se prend qu'à ce qu'on voit [, ib. LXX]On ne se peut prendre à nous que de ce que nous faisons [MONT., I, 55]Je n'en prendrai pas la peine [ID., I, 103]Prendre son ply [s'habituer] [ID., I, 107]Prendre medecine [ID., I, 131]S'y prendre [commencer] de bonne heure [ID., I, 184]Prendre au mot [ID., I, 404]Il le print [ce que je lui disais] de cette façon.... [ID., I, 185]Prendre terre [aborder] [ID., I, 230]Mais il leur prend [survient] des changements [ID., I, 232]À le bien prendre, c'est en ce seul poinct que consiste la vraye victoire [ID., I, 242]Cap de bieu, encore avez-vous à choisir, à prendre ou à laisser [DESPER., Contes, LII]J'ay montré la legereté dont on use à prendre querelle sans nul fondement [LANOUE, 248]Lors que quelqu'un prent fantaisie de s'aller battre [ID., ib.]Et qui en use autrement, il lui en prend comme à l'avare, lequel, ayant la felicité en ses coffres, n'en sçait ni n'en peut jouir [ID., 497]La terre couvrit le bout de la hampe, laquelle print, et commença à jetter branches [AMYOT, Rom. 32]Quand on approche quelque matiere aride, le feu y prend incontinent [ID., Numa, 17]Il n'y en a guere eu qui ayent usé de ceste licence, et encore moins en est-il bien pris à celles qui en ont usé [ID., ib. 18]On le blasma d'avoir fait cest accord pour recouvrer des gens qui par lascheté s'estoient laissez prendre aux ennemis [ID., Fab. 19]Soudainement il lui estoit pris un relaschement de tous ses membres [ID., Cor. 37]La fortune avoit pris à favoriser Timoleon, comme voulant estriver et faire à l'envy de sa vertu [ID., Timol. 31]Quand ce vint au fait et au prendre [ID., Pélop. 66]Il endure patiemment que son amy prenne la liberté de le reprendre hardiment des lourdes et grosses faultes [ID., Comment discern. le flat. 60]Peu d'arquebusades prirent [firent feu] [D'AUB., Hist. I, 288]Le prince, n'aiant peu repasser la Meuze, prend vers le Quesnoy [ID., ib. I, 339]Il [Laverdin] arrive sur le midi dans le quartier du general, et, aiant dit son nom, donne, sans autre ordre qu'à prene qui peut, dans le logis du comte [ID., ib. III, 175]Cela se feroit plus aisement lorsque l'on fond et liquefie l'acier, plustost que d'attendre qu'il soit pris et consolidé en barre [PARÉ, IX, 16]Par ce moyen la sangsue prendra plus facilement [ID., XV, 69]Cy pris cy mis [à tout hasard] [GILLES DU GUEZ, dans PALSGR. p. 895]Qui faict bien, bien lui en prent [ID., p. 579]Commun proverbe, toute chose qui est bonne à prendre est bonne à rendre [H. EST., Apol. d'Hérod. p. 178, dans LACURNE]Ce qui est bon à prendre n'est pas bon à rendre [, Moyen de parvenir, p. 83, dans LACURNE]Qui a apprins à prendre sçait tard que c'est de rendre [COTGRAVE, ]Qui peu seme peu prend [ID., ]Vieil oiseau ne se prend à retz [ID., ]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, prenre ; bourg. prarre, parre, prin, pris ; wallon, preind ; picard, prinde ; prov. prendre, penre, prener ; cat. pendrer ; espagn. prender ; ital. prendere ; du lat. prendere ou prehendere, de pre ou prae, et un radical hendere, que l'on rapproche du verbe grec signifiant saisir, prendre.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- PRENDRE. Ajoutez :
- 5. Mme de Sévigné a dit : La fantaisie m'a pris de me lever, 24 juill. 1675. Des grammairiens ont dit qu'il fallait m'a prise. Sans doute, si l'on fait ici prendre verbe actif ; mais il est neutre, et la tournure est plus élégante.
REMARQUE
- Ajoutez :
prendre
Prendre les armes, S'armer, soit pour combattre, soit. pour faire l'exercice, ou pour rendre des honneurs militaires à quelqu'un. Les soldats ont eu ordre de prendre les armes.
On ne sait par où le prendre, se dit d'un Malade dont tout le corps est douloureux; et, figurément, d'un Homme très susceptible, très irritable. On le dit encore figurément et dans un sens opposé, en parlant d'un Homme qui ne paraît sensible à rien, touché de rien.
Prendre d'une chose à pleine main, En prendre à poignée autant que la main peut en contenir.
Fig., Prendre à pleines mains, à toutes mains, de toutes mains, se dit des Gens avides qui ne laissent échapper aucune occasion de s'enrichir.
Fig., Prendre une affaire en main, S'en charger pour la diriger, pour la conduire. On dit à peu près de même dans le style soutenu : Prendre en main le timon des affaires, les rênes de l'État, etc.
Fig., Prendre en main le droit, les intérêts de quelqu'un, Soutenir ses droits, ses intérêts. Aux jeux de Paume et de Tennis, Prendre la balle de volée, à la volée, La relancer sans qu'elle ait touché terre. Prendre la balle au bond, La relancer alors qu'ayant touché terre elle rebondit.
Fig., Prendre la balle au bond, Saisir vivement et à propos une occasion favorable. On dit aussi figurément Prendre l'occasion aux cheveux.
Fig. et fam., Prendre la clef des champs, S'en aller, s'évader, s'enfuir. On dit familièrement, dans le même sens : Prendre la poudre d'escampette.
Fig. et fam., Prendre le taureau par les cornes, Aborder de front une difficulté, ne pas biaiser.
Fig. et ironiquement, Il semble qu'il n'y ait qu'à se baisser et à prendre, se dit d'une Chose qui paraît aisée et qui ne l'est point.
PRENDRE signifie aussi Saisir une chose, l'enlever, la tirer à soi autrement qu'avec la main. Prendre quelqu'un dans ses bras. Prendre quelque chose avec les dents. Prendre du feu sur une pelle. Prendre de l'encre avec une plume.
Par exagération, il n'est pas à prendre avec des pincettes, Il est extrêmement sale. Il signifie aussi figurément : Il est d'humeur très désagréable.
Fig. et fam., C'est vouloir prendre la lune avec les dents, C'est vouloir faire une chose impossible.
Fig. et fam., Prendre ses jambes à son cou, Se sauver précipitamment.
PRENDRE se dit aussi des Animaux qui saisissent les choses avec leur gueule, leur bec, leurs griffes, etc. Le perroquet prend souvent avec sa patte ce qu'il veut prendre ensuite avec son bec.
Prendre le mors aux dents. Voyez MORS.
PRENDRE se dit en parlant des Habits, des vêtements, et signifie Mettre sur soi. Vous avez pris aujourd'hui un vêtement bien léger. Il a pris des gants fourrés. Il a pris son habit de cérémonie.
Prendre le deuil, S'habiller de noir à l'occasion de la mort de quelque personne. Prendre l'habit de religieux, de religieuse ou simplement Prendre l'habit, Entrer au noviciat, dans un monastère. Prendre le voile se dit, dans le même sens, des Religieuses.
Fam., Prendre le froc, Prendre la robe, Se faire moine. Prendre le petit collet, Entrer dans l'état ecclésiastique. Prendre le bonnet, Se faire recevoir docteur. Prendre la haire, Embrasser une vie pénitente. Prendre la livrée, Se faire laquais. Ces locutions vieillissent.
Prendre la perruque ou Prendre perruque, Commencer à porter perruque.
PRENDRE signifie aussi Emporter avec soi certaines choses par besoin ou par précaution. Prendre un parapluie, une lanterne. Prendre sa canne, son épée, son chapeau. Il a pris son fusil et il est allé à la chasse.
Il signifie aussi Emporter en cachette ou de force, ôter à quelqu'un ce qu'il possède, le lui dérober. On lui a pris sa bourse, sa montre, tout ce qu'il possédait. Ils lui ont pris jusqu'à sa chemise.
Il se dit aussi des Animaux. Ce chien a pris un poulet sur la table.
PRENDRE signifie aussi S'emparer, se saisir par force d'une chose ou d'une personne. Il a pris l'arme de son adversaire. Prendre quelqu'un au collet, à la gorge, par le bras, à bras- le-corps. Il voulait résister, on l'a pris de force.
Prendre de force ou par force une fille, une femme, Attenter par violence à son honneur.
En termes de Jeu, Prendre une carte, Faire la levée. Je prends votre dame avec mon roi. Absolument, Je prends et je joue.
PRENDRE se dit aussi des Levées d'hommes. Il a été pris pour le service militaire.
Dieu l'a pris se dit de Quelqu'un qui est mort.
PRENDRE signifie aussi Arrêter quelqu'un pour le conduire en prison. Ce voleur s'est enfin laissé prendre. La gendarmerie a déjà pris deux de ces bandits.
Prov. et fig., Sitôt pris, sitôt pendu. Voyez PENDRE.
PRENDRE se dit aussi en parlant de Ceux que l'on fait prisonniers à la guerre on du Butin de guerre. On a pris à l'ennemi quinze cents hommes, deux drapeaux, dix canons.
Fig. et fam., C'est autant de pris sur l'ennemi, C'est toujours avoir obtenu quelque avantage, avoir tiré quelque parti d'une mauvaise affaire. On dit de même absolument : C'est toujours autant de pris.
PRENDRE se dit encore en parlant des Places dont en se rend maître par la force des armes ou autrement. Prendre une ville, une forteresse. On a pris cette ville d'assaut. Cette place a été prise de vive force, et cette autre par la famine.
Il signifie aussi Attraper à la chasse ou à la pêche. Prendre un sanglier. Nous avons chassé tout le jour sans rien prendre. Prendre des oiseaux à la pipée, au trébuchet. Prendre des loups, des renards au piège. Prendre un lièvre au gîte. Cet oiseau s'est laissé prendre à la main. On a pris beaucoup de poisson. Nous avons pris tant de carpes d'un coup de filet. Prendre un poisson à la ligne, à l'hameçon.
Il se dit aussi des Animaux qui en poursuivent d'autres et les saisissent. Mon chien a pris deux lièvres. Ses chiens n'ont rien pris de la journée.
Fig. et fam., Se laisser prendre au piège, à l'hameçon, Se laisser tromper. On dit dans le même sens : Ne vous laissez pas prendre à ses paroles, à sa feinte douceur.
Fig. et fam., Cette femme l'a pris dans ses filets, Cette femme l'a séduit, s'est rendue maîtresse de son esprit, de son coeur.
Fig. et fam., Prendre quelqu'un au trébuchet, L'engager par adresse, par de belles apparences, à faire une chose qui lui est désavantageuse, ou qui est contraire à ce qu'il avait résolu. Il est vieux.
Prov., On ne prend pas les mouches avec du vinaigre, On ne gagne pas les gens en les rudoyant.
PRENDRE signifie figurément S'emparer de quelqu'un, gagner quelqu'un en s'attaquant à son esprit, à son coeur, à ses sens. Il le prit par les sentiments. Elle le prit par les yeux. Il le prit par son propre intérêt.
Prendre quelqu'un par son faible, Toucher, flatter son inclination favorite.
Savoir prendre quelqu'un, Connaître les moyens par lesquels on peut agir sur lui. Quand on sait le prendre, on en fait tout ce que l'on veut.
PRENDRE signifie aussi Surprendre. Je l'ai pris à voler des fruits dans votre jardin. Prendre quelqu'un au dépourvu. Je vous y prends. On vous y prend. Il promit qu'on ne l'y prendrait plus. Tout le monde y aurait été pris.
Prendre quelqu'un sur le fait, Le surprendre dans le temps même où il fait une action qu'il voulait cacher. On dit dans le même sens Prendre quelqu'un en flagrant délit.
Prendre quelqu'un en faute, Le surprendre au moment où il commet une faute.
Fig., Prendre quelqu'un la main dans le sac, Le surprendre au moment où il commet un vol ou quelque infidélité en affaire d'intérêt, en sorte qu'il ne puisse nier sa culpabilité.
Fig. et fam., Prendre quelqu'un sans vert, Le prendre au dépourvu. Voyez VERT.
Fig., Prendre quelqu'un au pied levé, Vouloir l'obliger à faire quelque chose sur-le-champ.
Il signifie aussi Lui poser une question inattendue, sans lui donner le temps de se reconnaître.
Fam., Prendre quelqu'un au saut du lit, L'aller trouver dès le matin, afin de ne pas le manquer.
L'orage, la pluie nous prit en chemin, Nous surprit en chemin.
La fièvre l'a pris tel jour, Tel jour il a été atteint de la fièvre, il a commencé d'avoir la fièvre. On dit de même L'accès le prit à telle heure. On dit de même La frayeur, la colère, l'ennui, l'enthousiasme, etc., le prit.
PRENDRE signifie aussi Attaquer, aborder. Prendre une armée de flanc. Prendre son ennemi par derrière. Prendre quelqu'un en traître, en trahison.
Il se dit aussi en parlant des Aliments, des boissons, des médicaments solides ou liquides, et signifie Manger, boire, avaler, absorber. Prendre deux repas par jour. Prendre des aliments. Prendre un bouillon, un verre de vin. Je n'ai rien pris de la journée. Ne sortez pas sans avoir pris quelque chose. Prendre un médicament. Prendre médecine. Prendre de la tisane, une tasse de thé.
Prendre du poison, S'empoisonner.
PRENDRE se dit aussi en parlant de Certaines choses autres que les aliments ou les boissons, et dont on fait usage pour sa santé, pour son agrément, etc. Prendre un lavement. Prendre un bain, une douche, un tub.
Prendre l'air, Sortir d'un lieu où l'on était enfermé pour aller dans un endroit découvert; et, par extension, Sortir de la ville pour aller passer quelque temps à la campagne. Il signifie, figurément et familièrement, S'évader. On voulut l'arrêter, mais il avait pris l'air.
Prendre le frais, Respirer la fraîcheur de l'air.
Prendre du repos, Cesser de travailler, d'agir, se reposer.
Dans les Maisons religieuses, Prendre la discipline, Se donner la discipline. Ces religieuses prenaient la discipline deux fois la semaine.
PRENDRE se dit aussi en parlant des Maladies dont on est atteint par contagion. Il a pris la peste, la fièvre jaune, le typhus. C'est d'un tel qu'il a pris la grippe.
Il se dit aussi de Certaines conditions du corps. Il prend de l'embonpoint. Il prend du ventre. Prendre des forces.
Prendre chair, S'incarner.
Prendre de l'âge, Avancer en âge, vieillir. On dit, en parlant des Chevaux qui entrent dans leur quatrième, dans leur cinquième année Ce cheval prend quatre ans, cinq ans.
Prendre une posture, une attitude, Placer son corps d'une certaine manière. Il prit une attitude imposante. Vous avez pris une posture bien gênante.
En parlant d'un Cheval, Prendre le trot, le galop, Se mettre à trotter, à galoper. Ce cheval a pris le galop tout à coup.
Prendre son élan, Se donner un certain mouvement du corps en courant, pour s'élancer ensuite avec plus de force. Il a sauté le fossé sans prendre son élan.
Fig., Prendre son vol, son essor, se dit de Quelqu'un qui commence à faire carrière, à réussir.
PRENDRE signifie aussi Contracter, adopter. Il prend de mauvaises habitudes. Il a pris un ton insupportable, des manières ridicules, des airs impertinents. Il prit un ton sévère, un air sévère pour lui parler. Prendre un goût, une odeur, une couleur, une consistance.
Fam., Cet homme prend des airs, prend de certains airs, Il affecte des manières, un ton qui ne lui conviennent point.
Cette affaire prend un bon tour, un mauvais tour, Au cours qu'elle prend, il y a lieu de présumer qu'elle réussira, qu'elle ne réussira pas. On dit plutôt aujourd'hui : Cela prend une bonne, une mauvaise tournure.
Prendre la fuite, S'enfuir.
Prendre de l'avance, Gagner du terrain. Il signifie figurément Arriver à être en avance dans son travail.
Prendre la liberté de faire une chose, Prendre sur soi de la faire. Il s'emploie ordinairement par civilité. J'ai pris la liberté de vous écrire.
Prendre des libertés, Agir trop librement, peu décemment avec quelqu'un. Il prend avec vous d'étranges libertés. Il se dit particulièrement d'Actions, de gestes trop libres auprès des femmes. On dit de même : Prendre des licences, des privautés.
Ce vêtement, cette étoffe a pris son pli, Les plis qui y sont y demeureront toujours.
Fig., Cet homme a pris son pli, Il a contracté des habitudes difficiles à détruire, il est incorrigible. Ce jeune homme a pris un bon pli, un mauvais pli; Il est déjà tout formé aux habitudes du bien ou du mal.
Prendre le sel se dit en parlant des Viandes qu'on sale et signifie Se pénétrer de sel. La viande prend mieux le sel quand elle est fraîche.
Prendre l'eau, S'imprégner d'eau. Ces souliers prennent l'eau. Son bateau prend l'eau.
PRENDRE se dit encore en parlant de Titres, de qualités, de noms, que l'on se donne, que l'on emploie en parlant de soi. Il prit le titre de comte. Il prit un nom qui ne lui appartenait pas.
PRENDRE signifie aussi Acquérir, acheter. Je prendrai tout à six francs pièce. Vous en demandez trop cher : je ne le prendrai pas. Je lui ai pris en bloc, en gros toute sa marchandise. Si vous voulez me donner ce drap à tel prix, j'en prendrai dix pièces. Absolument, C'est à prendre ou à laisser.
Il se dit aussi en parlant du Prix qu'on demande, qu'on perçoit pour quelque chose que ce soit. Ce marchand prend vingt francs du mètre de ce drap. On m'a pris mille francs pour ce travail. Il n'a rien voulu prendre pour sa peine. On prend tant de droit d'entrée sur cette denrée. On prend tant sur chaque barrique de vin, pour chaque boeuf.
Il signifie encore Recevoir, accepter. Rien n'avait été convenu entre nous : il a pris ce que je lui ai donné. Prenez ceci à compte sur ce qui vous revient. Ce train prend des voyageurs de toutes classes.
Prendre les choses comme elles viennent, Les recevoir avec indifférence, sans se mettre en peine des suites qu'elles peuvent avoir. Prendre les hommes comme ils sont, S'en accommoder, quelle que soit leur humeur, leur caractère. Prendre le temps comme il vient, Ne s'inquiéter de rien, s'accommoder à tous les événements.
Prendre légèrement quelque chose, S'en accommoder sans y attacher grande importance.
Prendre des leçons, Recevoir des leçons. Il prend aujourd'hui sa première leçon de philosophie.
Prendre l'ordre, Recevoir l'ordre de celui qui doit le donner. On dit plutôt dans le même sens : Prendre les ordres de quelqu'un.
PRENDRE signifie aussi Emprunter, tirer de. il a pris cela dans Cicéron, dans Virgile. Il a pris l'idée de cette tragédie dans un vieux roman. C'est un mot que nous avons pris du latin. Cette ville a pris son nom du fleuve qui la traverse.
Fam., Où avez-vous pris cela? Qui vous a dit cette nouvelle? qui vous fait avoir cette pensée? On dit de même : Où avez-vous pris que le voulais, que je voulusse vendre ma maison? Où va-t-il prendre tout ce qu'il dit?
PRENDRE se dit aussi en parlant des Personnes que l'on engage, ou avec lesquelles on s'engage, sous certaines conditions. Prendre un domestique, une femme de chambre, une cuisinière, un chauffeur, etc. Prendre un ouvrier, des ouvriers à la tâche, à la journée. Prendre un garçon de magasin, un employé. Prendre un précepteur, une gouvernante pour ses enfants. Prendre un apprenti. Prendre un associé.
Prendre une femme, Choisir une femme et l'épouser. Il a pris une femme dont on ne saurait dire trop de bien.
Prendre femme, Se marier. Il a pris femme à quarante ans.
PRENDRE se dit aussi en parlant des Personnes que l'on va joindre en quelque endroit, pour se rendre ailleurs avec elles. J'irai vous prendre à deux heures précises. Il est venu me prendre pour aller au théâtre. Je vous prendrai en passant. Je vous ramènerai où je vous ai pris.
Il signifie aussi Emmener avec soi. Le capitaine prit trente hommes pour faire cette reconnaissance.
Il se dit encore en parlant des Personnes que l'on recueille, à qui on donne l'hospitalité. Je l'ai pris chez moi. Il eut la bonté de prendre chez lui toute cette famille.
PRENDRE signifie aussi Ôter, retirer, retrancher une partie d'un tout. Prendre dix mille francs sur une succession. On prendra cette somme, cette dépense sur tel fonds. Il a pris mille francs d'avance sur son traitement. J'ai pris la moitié, le quart de cette somme. Il a pris sa part de la récolte.
Fam., Il a pris sa bonne part de la fête, du plaisir, Il y a beaucoup participé, il s'est fort amusé.
Intransitivement, Prendre sur sa nourriture, sur sa dépense, sur son nécessaire, etc., Retrancher de sa nourriture, de sa dépense ordinaire, etc., pour subvenir à autre chose. Il prend sur son nécessaire pour donner aux pauvres. On dit de même : Prendre sur son sommeil pour travailler.
PRENDRE signifie aussi Se charger d'une chose, entrer en possession, en jouissance d'une chose à certaines conditions. Prendre une somme en dépôt. Prendre des terres à terme. Prendre un logement, un appartement à loger, ou simplement, Prendre un logement, un appartement. J'ai pris une chambre, un pied-à-terre dans cette maison.
Prendre une affaire à ses risques et périls, S'en charger pour son compte, sans garantie, et en risquant même d'y perdre.
Prendre une affaire à forfait, S'en charger pour un prix convenu, qu'il y ait de la perte ou du gain.
Prendre un ouvrage à la tâche, S'en charger à raison de tant pour tel ou tel travail, pour telle ou telle quantité.
Prendre une somme à intérêt, L'emprunter à condition d'en payer les intérêts.
Prendre un intérêt dans une affaire, dans une entreprise, Contribuer de ses fonds à une affaire, à une entreprise dont on partagera le profit ou la perte.
Prendre quelqu'un sous sa protection, Se charger de le protéger, de le défendre.
Prendre un engagement, Contracter un engagement.
Prendre quelque chose sur soi, En répondre, s'en charger; Faire quelque chose de son chef, sans y être autorisé. Cela passe un peu mes pouvoirs, mais je le prends sur moi. Ne vous inquiétez pas, je prends cela sur moi, je prends tout sur moi. Je prends sur moi de le faire. Je prends sur moi la faute, J'en accepte la responsabilité.
Prendre sur soi signifie aussi, intransitivement, Se retenir, se faire violence, se contraindre. J'ai pris sur moi pour ne pas lui répondre. Cet homme était d'un caractère emporté, il a compris la nécessité de prendre sur lui.
Prendre trop sur soi, Se surcharger, vouloir faire plus qu'on ne peut.
En termes militaires, Prendre ses quartiers d'hiver, S'établir dans ses quartiers d'hiver. Il se dit aussi de Quelqu'un qui s'installe dans l'endroit où il compte passer l'hiver.
PRENDRE signifie aussi Choisir, préférer, adopter de préférence, se décider pour. Je ne veux point de cette étoffe, je prends celle-ci. Je ne sais quel livre prendre. Vous avez à choisir, que prendrez-vous? Il faut prendre du plus beau bois pour faire ce meuble. Il a pris là un métier fort rude. Vous prenez le bon parti, le bon moyen.
Prendre le haut bout, Choisir la place la plus honorable.
Prendre des mesures, prendre ses mesures, Employer des moyens pour faire réussir une chose. Cet homme a réussi dans son dessein, il avait bien pris ses mesures. Prendre de bonnes, de justes mesures. Prendre de fausses mesures.
Prendre ses précautions, ses sûretés, Prendre les moyens nécessaires pour ne pas tomber dans un danger, pour ne pas éprouver un dommage.
Prendre une résolution, une détermination, Se résoudre, se décider à quelque chose. On dit dans le même sens Prendre un parti.
Prendre son parti, Se résoudre, se décider, choisir un moyen, un expédient dans une affaire difficile et douteuse. Il est quelquefois nécessaire de prendre son parti sur-le-champ. Il signifie aussi Prendre son extrême et dernière résolution. Il est inutile de lui parler davantage de cette affaire, il a pris son parti.
Prendre son parti, en prendre son parti, Se résigner à ce qui doit arriver. Voyant qu'il ne pouvait pas guérir, il prit son parti et se disposa à la mort.
Prendre les ordres, Entrer dans les ordres.
Prendre jour, prendre date, Choisir un jour, une date. Nous avons pris jour pour régler cette affaire.
PRENDRE se dit particulièrement de Ceux qui voyagent, qui cheminent, et signifie Choisir une route, un chemin, s'y mettre en marche. Vous avez pris la route la plus longue, la plus courte. Prendre la voie de terre. Prenez ce chemin, cette rue, ce sentier. Il a pris le chemin de l'église. Prenez la première rue, la seconde rue à droite, à gauche.
Prendre la file, Suivre la file.
Prendre le plus long ou le plus court ou, intransitivement, Prendre par le plus long ou par le plus court, S'engager dans le chemin le plus long ou le plus court.
Prendre sa droite, sa gauche, Se porter sur le côté de la route que l'on a à sa droite, à sa gauche.
Intransitivement, Prendre à droite, à gauche, Entrer dans le chemin qui est à droite, à gauche. Prenez par ici, par là, Allez par ce chemin-ci, par ce chemin-là.
Intransitivement, Prendre à travers champs à travers les terres labourées, Aller directement, sans suivre de chemin frayé.
Prendre le chemin de fer, prendre le train, Prendre le paquebot, Aller par le chemin de fer, par le train, par le paquebot. On dit dans le même sens : Prendre un cheval, une voiture, un bateau, une automobile, un avion.
Fig., Prendre la bonne voie, la mauvaise voie, Se porter au bien, se porter au mal. Il signifie aussi Se servir de bons ou de mauvais moyens pour faire réussir quelque affaire. Il a pris une bonne voie, une mauvaise voie pour parvenir à son but. On dit dans le même sens : Prendre les voies de la douceur, de la rigueur, etc. La voie que vous prenez n'est pas bonne, n'est pas honnête.
Fig., Prendre le chemin de se ruiner, de faire fortune, Faire ce qu'il faut pour se ruiner, pour s'enrichir. Il veut faire fortune, il n'en prend pas le chemin.
Prendre les devants, prendre le devant, Partir avant quelqu'un; et, figurément, Le prévenir, le devancer, le gagner de vitesse dans une affaire.
Prendre le pas sur quelqu'un, Passer devant lui pour. le précéder. Prendre le pas s'emploie aussi figurément et signifie Passer avant. L'ambition a pris le pas sur ses autres passions.
PRENDRE se dit aussi en parlant des Étoffes, pour marquer la Façon dont on les coupe, dont on les emploie. Le tailleur a mal pris cette étoffe. Prendre une étoffe de droit fil, de biais. Prendre une étoffe du bon, du mauvais côté, du bon, du mauvais biais. Il se dit aussi en parlant de Viandes que l'on découpe. Vous coupez mal ce morceau; vous n'avez pas pris le sens.
Fig., Prendre une affaire à contre-poil, La prendre dans un sens contraire à celui qui serait convenable.
Fig., Prendre bien, prendre mal une affaire, L'engager, la conduire bien ou mal. Il a mal pris son affaire, voici comme il fallait la prendre, L'affaire n'a pas réussi, parce qu'on ne l'a pas bien prise. On dit dans le même sens : Prendre une affaire du bon, du mauvais biais.
Fig., Prendre une chose du bon, du mauvais côté, La voir, la considérer, l'interpréter dans un sens favorable ou défavorable.
PRENDRE signifie, au figuré, Entendre, comprendre, concevoir, expliquer, interpréter, considérer d'une certaine manière. Les commentateurs prennent ce passage en des sens très opposés. Prendre une chose à contresens. Vous avez mal pris la chose. À bien prendre la chose, vous devez être plus content que fâché de cet arrangement. Il a bien pris ce qu'on lui a dit de votre part. Vous prenez mal mes paroles. Prendre une affaire à rebours, de travers. Ce mot se prend dans telle signification. Cet adjectif se prend quelquefois substantivement.
Prendre quelque chose en bonne part, en mauvaise part, En être content ou mécontent, recevoir bien ou mal ce qu'on nous dit, ce qu'on nous fait, le trouver bon ou mauvais. On dit de même : Ce mot peut se prendre en bonne part, en mauvaise part, Il est susceptible d'une bonne, d'une mauvaise interprétation.
Prendre pour soi un reproche, une plainte, etc., S'en faire l'application. Ne prenez pas pour vous cette critique.
Prendre une chose à la lettre, au pied de la lettre, L'expliquer exactement selon le sens littéral, selon le propre sens des paroles. Il ne faut pas toujours prendre les choses au pied de la lettre. Vous prenez trop à la lettre ce qu'on vous a dit. On dit à peu près dans le même sens : Prendre les choses à la rigueur, en toute rigueur, Trop à la lettre sans modification.
Prendre en riant quelque chose, Ne s'en point fâcher, n'en faire que rire. Prendre sérieusement une chose, L'entendre comme si elle avait été dite sérieusement. Prendre sérieusement ou Prendre au sérieux une chose signifie aussi La regarder comme une chose d'importance qui mérite attention, considération.
PRENDRE signifie aussi, figurément, Adopter, soutenir avec chaleur. Il a pris ma défense. J'ai pris ses intérêts. J'ai pris son parti.
Prendre parti pour quelqu'un, Se déclarer pour lui et, dans le sens opposé : Prendre parti contre quelqu'un.
En termes de Procédure, Prendre le fait et cause de quelqu'un ou Prendre fait et cause pour quelqu'un, Intervenir dans une cause pour lui. Il se dit figurément dans le langage courant et signifie Prendre la défense de quelqu'un.
PRENDRE se dit aussi en parlant des Sentiments, des passions, des affections et des répugnances que l'on éprouve. Prendre du plaisir, prendre son plaisir à quelque chose. Prendre plaisir à quelque chose. Prendre de l'humeur, du dépit de quelque chose. Prendre de l'amitié pour quelqu'un. Prendre intérêt à quelqu'un, à quelque chose. On dit dans le même sens : Prendre quelqu'un en amitié, en affection, en aversion, en haine, en grippe. Prendre quelque chose en dégoût.
Prov., Chacun prend son plaisir où il le trouve, À chacun son goût.
Prendre quelqu'un en pitié, Avoir pour lui de la compassion ou du dédain, suivant la circonstance. Prendre le mal d'autrui en pitié, En être touché.
Prendre son mal en patience, Le souffrir patiemment.
PRENDRE signifie aussi Obtenir, recueillir. Prendre un congé. Prendre l'avis de quelqu'un, Prendre conseil d'un avocat.
Prendre congé de quelqu'un, Lui faire, avant de partir, les adieux qu'exige la politesse.
Prendre des renseignements, des informations, Se faire donner des renseignements sur un fait et sur ses circonstances, sur une personne, sur sa conduite, sur sa capacité, etc. On dit à peu près dans le même sens : Prendre connaissance d'une chose, d'un fait.
Prendre des notes, prendre un croquis, prendre un plan, prendre une photographie, Rédiger des notes, dessiner un croquis, relever un plan, faire une photographie.
Prendre ses avantages, Profiter, tirer avantage des occasions qui se présentent. Il sait bien prendre ses avantages : On dit de même Cet homme prend avantage de tout.
Prendre la haute main dans une affaire, Y prendre la principale autorité.
Prendre des inscriptions, ses inscriptions en médecine, en droit, etc., S'inscrire pour faire ses études de médecine, de droit, etc.
Prendre ses degrés, ses grades, Obtenir les titres de bachelier, de licencié, etc. On dit de même : Prendre sa licence, son doctorat.
Prendre le dessus se dit d'une Personne dont la santé, le moral, etc., commencent à se rétablir. Il a été longtemps malade, mais il commence à prendre le dessus. Après une si cruelle épreuve, il a peine à prendre le dessus.
En termes de Jeu, Prendre sa revanche, Jouer une seconde partie pour compenser ce qu'on a perdu à la première. Il a perdu la première partie et a pris sa revanche.
Prendre sa revanche signifie, dans le langage courant, Regagner un avantage qu'on avait perdu ou l'équivalent. Ce général avait été battu l'année précédente, mais il prit sa revanche. Prendre une belle revanche, une facile revanche.
Prendre la mesure, les dimensions d'un objet, Voir quelles sont les dimensions d'un objet, le mesurer.
On dit dans un sens analogue : Prendre la température, la tension artérielle d'un malade.
Prendre les avis, les voix, Recueillir les avis, les voix.
Prendre la parole, Parler, faire un discours dans une assemblée. Le premier qui prit la parole fut... Une fois la proposition faite, un tel prit la parole.
Prendre le plaisir de la chasse, de la pêche, de la promenade, etc., Se livrer au divertissement de la chasse, de la pêche, de la promenade, etc. Prendre un divertissement, Se divertir, s'amuser à quelque chose.
PRENDRE s'emploie encore, tant au propre qu'au figuré, dans un grand nombre de locutions où sa signification varie, et ne peut se rapporter que difficilement aux acceptions précédemment indiquées.
Fig., Prendre quelqu'un au mot, Se hâter d'accepter une offre, une proposition qui vous est faite.
Prendre quelqu'un à part, Le séparer des personnes présentes, pour l'entretenir en particulier.
Prendre du délai, prendre du temps, Retarder l'exécution de quelque chose.
Prendre du temps se dit aussi des Choses dont l'exécution exige du temps. Ce travail m'a pris beaucoup de temps.
Prendre le temps de faire quelque chose, Employer pour faire une chose tout le temps qui est nécessaire. Prenez un an, s'il le faut, pour achever ce travail.
Prendre son temps, Faire une chose à loisir, ne pas se presser. Il signifie aussi Se servir du moment favorable pour faire réussir quelque chose. Je prendrai mon temps pour cela.
Prendre le temps de quelqu'un, Attendre le moment qui convient à quelqu'un dont on a besoin. Je prendrai votre temps. On dit plutôt aujourd'hui : Je prendrai votre jour et votre heure. Dans un autre sens, Prendre le temps de quelqu'un, Lui faire perdre son temps.
Prendre une chose en considération, Faire attention à une chose, la mettre en quelque sorte à part pour la considérer et en tenir compte. On prendra cet article, cette demande en grande considération.
Le prendre de haut, de très haut, Parler avec arrogance. On dit de même Vous le prenez sur un ton que je ne puis admettre.
En parlant d'un Récit, Prendre la chose de plus haut, Remonter aux choses qui ont précédé celles qu'on raconte ou qu'on vient de raconter. Vous ne nous avez pas appris l'origine, les causes de cet événement; prenez la chose de plus haut.
Fig. et fam., Prendre la mouche, Se fâcher, s'irriter tout à coup, pour un léger sujet, mal à propos.
Prendre un siège, S'asseoir.
Prendre le lit, S'aliter, se coucher pour cause de maladie.
Ce fleuve, cette rivière prend sa source en tel endroit, Ce fleuve, cette rivière commence à couler en cet endroit. On dit aussi : Cette rivière prend son cours vers le nord, Elle coule dans la direction du nord.
En termes de Chasse, Prendre le change se dit des Chiens, lorsqu'ils quittent la bête qui a été lancée, et qu'on appelle la bête de meute, pour en courir une autre.
Fig., Prendre le change sur un objet, dans une affaire, Se tromper sur un objet, dans une affaire. Faire prendre le change à quelqu'un, Le tromper, l'induire en erreur.
En termes de Chasse, Prendre le vent, Aller à la rencontre du gibier.
Fig., Prendre le vent, Chercher la direction dans laquelle il serait habile d'agir, se déterminer adroitement.
En termes de Marine, Prendre un chargement, prendre du monde, des troupes, des passagers, etc., Les mettre, les recevoir à bord. Prendre le vent sur un bâtiment, Se mettre entre ce bâtiment et le point d'où le vent souffle. Prendre la mer, Commencer un voyage sur mer. Prendre la haute mer, prendre le large, S'éloigner du rivage, gagner la haute mer. Prendre terre, prendre port en quelque terre, Y aborder, y débarquer. Prendre la hauteur du soleil, Observer avec un instrument, principalement à l'heure de midi, l'élévation du soleil au-dessus de l'horizon. Absolument, Prendre hauteur, Mesurer la distance d'un astre ou de tout autre objet, à l'horizon. Prendre des ris, Raccourcir les voiles par en haut, au moyen des ris. Prendre le vent, en parlant d'une Voile, Être gonflée par le vent. Etc.
Fig. et fam., Prendre le large, S'enfuir.
En termes de jeux de Cartes, Prendre des cartes, Changer une ou plusieurs des cartes de son jeu pour autant de cartes du talon. Jouer sans prendre, se dit de Celui qui entreprend de jouer sans appeler une autre carte.
PRENDRE se construit avec la préposition À dans diverses locutions particulières :
Prendre à témoin, Invoquer le témoignage de quelqu'un, le sommer de déclarer ce qu'il sait. Je les prends à témoin de la violence, de l'insulte que cet homme vient de me faire. Je prends Dieu à témoin de ce que je dis.
Prendre à partie, Attaquer en justice un homme qui n'était pas d'abord notre adversaire. Vous vous opposez à l'exécution de l'arrêt que j'ai obtenu contre un tel, je vous prends à partie. On dit, par extension, Prendre quelqu'un à partie, Lui imputer quelque chose, lui reprocher une chose dont on se plaint, l'en rendre responsable.
Prendre un juge à partie, Se plaindre en justice d'un juge, intenter une action contre lui. Il demande à prendre ce juge à partie.
Prendre une chose à coeur, S'en affecter, y être vivement sensible. Vous prenez cela trop à coeur.
Prendre une chose à tâche, Chercher et employer tous les moyens de faire une chose. Il semble avoir pris à tâche de me contrarier.
PRENDRE se construit aussi avec la préposition Pour et signifie Considérer comme, traiter comme.
Prendre une personne pour une autre, Croire qu'une personne en est une autre. La mère de Darius prit Éphestion pour Alexandre. On dit de même Prendre une chose pour une autre.
Fam., Prendre quelqu'un pour un autre, En juger autrement qu'il ne faut. Vous croyez que c'est un habile homme, vous croyez que c'est un sot; vous le prenez pour un autre. Vous voulez me faire votre dupe; vous me prenez pour un autre.
Fam., Pour qui me prenez-vous? Vous me jugez mal, vous vous méprenez sur mon compte.
Prendre un homme pour une dupe, Le regarder comme un homme facile à tromper.
Prendre quelqu'un pour dupe, Le tromper, le duper. Il a fait un mauvais marché, on l'a pris pour dupe, il a été pris pour dupe.
Prendre pour bon, Croire. Il se dit ordinairement dans un sens ironique. Il prend pour bon tout ce qu'on lui débite, tous les contes qu'on vient lui faire.
Fig. et fam., Il a pris ce qu'on lui a dit pour argent comptant, Il a cru trop facilement ce qu'on lui a dit; il a fait trop de fond sur de simples apparences.
PRENDRE se construit avec la conjonction Que, dans le sens de Supposer que, admettre que : Prenons que les choses se sont passées ainsi. Prenez que je n'ai rien dit. On dit plutôt aujourd'hui : Mettons, mettez que.
PRENDRE se construit avec un substantif non précédé de l'article dans un grand nombre de locutions particulières qui équivalent souvent à un seul verbe, et dont la plupart expriment un commencement d'action ou d'état. Prendre racine. Prendre feu. Prendre couleur. Prendre forme. Prendre consistance. Prendre corps. Prendre place. Prendre rang. Prendre séance. Prendre peine, Prendre contact. Prendre tournure. Prendre position. Prendre haleine. Prendre pied. Prendre langue. Prendre mesure. Prendre note. Prendre acte. Prendre jour. Prendre naissance. Prendre fin. Prendre possession. Prendre patience. Prendre courage. Prendre plaisir. Prendre pitié. Prendre soin. Prendre garde. Prendre prétexte. Prendre occasion. Prendre parti. Prendre goût. Prendre exemple. Prendre fait et cause. Prendre part. Prendre intérêt à quelqu'un, à quelque chose. Etc. Voyez RACINE, FEU, COULEUR, FORME, CONSISTANCE, ETC.
PRENDRE s'emploie aussi comme verbe intransitif et signifie S'enraciner, pousser, croître. La vigne ne prend pas dans cette région. Il y a des plantes qui prennent également en toute sorte de pays; il y en a d'autres qui ne prennent qu'en de certaines terres.
Fig., Prendre, ne pas prendre; prendre bien, prendre mal se dit d'un Ouvrage de l'esprit, d'une proposition, d'un compliment, etc., qui a réussi, ou qui n'a pas réussi. Ce livre, cette pièce de théâtre n'a pas pris. Votre proposition a pris. Cela prend bien, cela ne prend pas, cela prend mal. Cette plaisanterie n'a pas pris. L'argument ne prend pas sur nous. Cette mode n'a pas pris. Ces manières-là ne prendront pas avec nous. Il se dit aussi en parlant des Personnes. Ce jeune homme a bien pris dans le monde.
PRENDRE, intransitif, signifie aussi Adhérer, s'attacher, produire son effet. Cette couleur ne prend pas. L'encre ne prend pas sur le papier huilé. Les vésicatoires ont pris, ont bien pris. Les sangsues n'ont pas pris. Le feu a pris à cette maison, à ce magasin. Le feu commence à prendre.
Il se dit également de Ce qui fait une impression trop forte à la gorge, au nez. Cette odeur est trop forte, elle prend à la gorge.
Il se dit aussi de Ce qui se gèle, se coagule, s'épaissit, se solidifie. La rivière a pris cette nuit. Mettez de la présure dans ce lait, pour qu'il prenne. Vos confitures ont mal pris. Cette gelée ne prendra pas. Ces glaces n'ont pas bien pris. On dit aussi Le fleuve était entièrement pris. Il se dit encore de Ce qui contribue à un bon ou à un mauvais résultat. Bien lui a pris d'avoir été averti à temps. Il lui prendra mal un jour d'avoir montré tant d'insouciance. Dans cette acception, il s'emploie aussi avec la particule En. S'il ne se corrige, il lui en prendra mal. Après ce qu'il avait fait, bien lui en prit d'avoir des protecteurs.
La fièvre, la goutte lui a pris, Il a été atteint de la fièvre, de la goutte. On dit impersonnellement dans le même sens : Il lui prit une colique, un mal de dents, une sueur froide, une faiblesse, etc.; et figurément, Il lui prit une fantaisie, un dégoût; il lui prend des accès d'humeur. Qu'est-ce qui vous prend? Qu'avez- vous?
SE PRENDRE signifie S'attacher, s'accrocher. Un homme qui se noie se prend à tout ce qu'il peut. Ma robe s'est prise à un clou, à une épine. Il s'est pris à un clou et sa manche a été toute déchirée.
Fig., Ne savoir où se prendre, à quoi se prendre, Ne savoir à quoi s'attacher, à quoi recourir.
Se prendre à quelqu'un, Le provoquer, l'attaquer. Il ne faut pas se prendre à plus fort que soi.
S'en prendre à quelqu'un, Lui attribuer quelque faute, vouloir l'en rendre responsable, lui en donner le tort. On s'en prend à moi, comme si j'étais pour quelque chose dans cette affaire. Si les choses Ont mal tourné, ne vous en prenez qu'à vous-même. Je m'en prendrai à vous de tout ce qui pourra arriver.
S'y prendre bien, s'y prendre mal, Mettre plus ou moins d'adresse à ce qu'on fait; Employer de bons ou de mauvais moyens pour réussir dans une affaire. On dit de même : S'y prendre comme il faut. S'y prendre adroitement, maladroitement, gauchement. Ne savoir comment s'y prendre.
Se prendre à, Commencer, se mettre à. Elle se prit à rire. Elle se prit à pleurer.
Se prendre de querelle avec quelqu'un, Se quereller, avoir un démêlé avec lui. On dit dans le même sens, figurément et familièrement : Ils se sont pris de bec.
Se prendre d'amitié, se prendre d'aversion pour quelqu'un, Concevoir de l'amitié, de l'aversion pour quelqu'un. On dit de même Se prendre d'une belle passion pour quelqu'un.
SE PRENDRE signifie aussi Se contracter, en parlant de Maladies. La grippe se prend très facilement en cette saison.
Il se dit aussi des Liquides qui se figent, se solidifient. L'huile se prend quand on la tient dans un endroit froid. Le sirop se prendra bientôt.
Le participe passé PRIS précédé de l'adverbe bien s'emploie comme adjectif et signifie Bien fait, bien proportionné. Une personne bien prise dans sa taille. Il est petit, mais il est bien pris dans sa taille. On dit dans le même sens : Avoir la taille bien prise, être de taille bien prise. On dit aussi Ce cheval est bien pris, Il a le corsage bien fait.
Être pris de vin, Avoir trop bu, s'être enivré.
À TOUT PRENDRE, loc. adv. En considérant le pour et le contre, en compensant le bien et le mal. Il est vif, impatient; mais, à tout prendre, c'est un homme estimable. Cette maison a ses défauts; mais, à tout prendre, elle peut vous convenir.
AU FAIT ET AU PRENDRE, loc. adv. Au moment de l'exécution, quand il est question d'agir, de parler, etc. Quand ce fut au fait et au prendre. Quand on en vint au fait et au prendre. On le disait plein d'intelligence; mais, au fait et au prendre, il n'est bon à rien.
prendre
Prendre, Accipere, Acceptare, Capere, Captare, Excipere, Prendere, Prehendere, Comprehendere, Percipere, Sumere, Desumere.
Prendre et appliquer à soy, Asciscere.
Prendre en sa main quelque chose, Inuolare.
Prendre en cachette, Surripere.
On n'en sçait par où prendre, Non pes, non caput apparet. B.
Prendre une chose hastivement et soudainement, Corripere.
Prendre premier qu'un autre, Praeripere.
Souvent prendre, Sumptitare.
Prendre et ravir, Deripere, Diripere.
Je ne me puis tenir que je ne te prenne aux cheveux, Vix me contineo quin inuolem in capillum.
Prendre rudement, Arripere.
Prendre par la main, Manu prehendere.
Prendre par derriere, Reprehendere.
Prendre devant que de faire quelque chose, Praesumere.
Prendre devant qu'un autre, et le premier, Occupare.
Ne prendre l'autruy, Cohibere manus ab alieno.
Prendre biens meubles par execution, Auferre pignora.
Prendre à soy, Assumere,
Ceux qui ont prins à toutes mains. Conciliatores pecuniarum. B.
Prendre le tout à soy, Attribuere tibi soli.
Il leur a commandé de prendre les biens pour eux, Bona sibi habere iussit.
Tu n'en prendras point ta part, Partem tibi ab eo cui est, non indipisces.
Prendre un homme pour payer au lieu d'un autre, Debitorem agnoscere.
Prendre un homme au corps, Iniicere manum homini. B.
Il a esté prins au corps par faute de payement, Quum iudicatum non faceret, addictus Hermippo, et ab hoc ductus est. Budaeus ex Cicerone.
Prendre prisonnier, Excipere incautum.
Prendre en presens, Accipere aliquid in muneribus.
Tu es si povre, que je pense que tu oserois bien prendre la viande du milieu de la flamme, Petere e flamma te cibum posse arbitror.
O comment il s'est prins, et mis és rets luy mesme par son premier plaidoyer? Quemadmodum sese induit priore actione.
Incontinent qu'elle est prinse, etc. A volatura ita vt capitur, farturae destinatur.
Celle qui fait coustume de prendre, Acceptrica. Plaut.
Qui prend ou reçoit, Acceptor.
Prendre sur les chemins les lettres qu'on portoit à aucun, Literas intercipere.
Prendre d'aucun quelque chose à la charge de l'acquitter et payer pour luy, Permutare aliquid aere alieno alterius.
Faire crier qu'un chacun prenne les armes, et qu'on s'assemble, Euocare ad arma.
Esperance leur avoit esté cause de prendre les armes, Spes eos armauerat.
¶ Avoir et prendre pour remede, In remediis habere.
¶ Prendre quelqu'un avec soy pour cheminer, Emmener avec soy, Aliquem tollere.
¶ Prendre et assigner jour pour tuer aucun, Destinare diem necis alicui.
Prendre et arrester jour pour faire nopces, Diem dicere nuptiis.
¶ Prendre le double de quelque escriture, Exscribere.
Prendre par escrit, et recueillir ce qu'aucun dit, Excipere.
Prendre adjoinct, Cooptare subscriptorem. B.
¶ Prenez courage, Parate animos.
Prendre force, Robur capere.
Prendre chair, Ire in corpus, id est, corpulentum fieri. Budaeus ex Quintil.
Prendre son sel, Combibere. B. ex Columel.
¶ Prendre par force, Occupare.
¶ Prendre entre plusieurs celuy qui est le plus convenable à faire ce qu'on veut faire, Deligere.
¶ Prendre à sa charge, Rem periculi sui facere. B. ex Triphonio.
Prendre en sa charge et en sa defense, Aliquem suscipere et tueri.
Prendre la cause, Causam totam complecti.
Prendre les procez et affaires d'aucun en main, Eius causas suscipere. Liu. lib. 23.
Prendre la cause, garentie et defense, Penitus in causam descendere, vel sese submittere, Liti vt suae se opponere, Agnoscere litem vt suam, Litem suam facere, eiusque euentum recipere ac praestare, Vindicem se causae offerre, euentumque iudicij praestaturum. B.
Le garent doit prendre la cause, et en porter le faiz, Suscipere in se litem author debet, euentumque praestare. B.
Se joindre ou prendre la cause pour faire plaisir à autruy, et non pour soy- mesme, Personam suam in lite aliena adumbrare loco beneficij. Bud.
Prendre à defendre les affaires d'aucun, Negotia atque controuersias alicuius suscipere, Patrocinium suscipere.
Prendre fort à coeur, Grauiter aliquid aduertere.
Prendre à compagnon, In societatem accipere, Asciscere sibi socium.
Pren moy pour tiers compagnon en amitié, Ascribe me tertium in amicitiam.
Prendre aucun pour juge, Iudicem capere.
Prendre la personne de juge, Induere personam iudicis.
Prendre arbitre, Arbitrum sumere.
Prendre le juge pour arbitre et s'accorder à luy, Iudicem de controuersia sumere.
Prendre terre, c'est faire chemin, et aller outre, gaigner chemin. au 3. liu. d'Amadis chap. 6. Allez à tous les diables, qu'ils vous traictent aussi chaudement que vous en avez traicté d'autres depuis huit jours en ça, et ne laissez pas de prendre terre, car celles que vous avez si long temps tenuës par force demeureront de leur gré avec moy.
Prendre à tesmoing, Attestari, Testes facere.
Prendre quelqu'un pour maistre et enseigneur, Capere magistrum ad rem aliquem.
Prendre à fils, Arrogare aliquem in filium, Adoptare.
Prendre à femme, et mener en sa maison, Ducere vxorem.
Prendre quelqu'un pour exemple, Documento habere aliquem.
Je ne prendray pour excuse ce que tu dis que tu n'y estois point, Non sum auditurus, Non eram.
Prendre heritage en payement pour le pris qu'ils sont estimez valoir, Praedia in aestimationem accipere.
Prendre à caution et pour pleige, Accipere aliquem vadem pro alio.
Prendre le serment, Adigere sacramento. B.
Envoyez pour prendre le serment, Missi qui iusiurandum exigerent. Budaeus.
Prendre et assigner jour et lieu pour faire quelque chose, Diem et locum ad aliquid constituere. Liu. lib. 23.
Prendre à loüage en navire, Nauem conducere.
Prendre à merci une ville qui se rend, Vrbem in deditionem accipere.
Prendre aucun en haine, Odium alicuius capere.
La matiere vaut bien prendre la peine, Digna adeo res est vbi tu neruos intendas tuos B. ex Terent.
Prendre esgard sur aucun, Documento habere aliquem.
Prendre garde, Aduertere, Aduertere animum, Attendere animum, Obseruationi operam dare, Conspicere, Circunspicere, Obseruare.
Prendre garde diligemment à quelque chose, Seruare.
Prendre garde à son aage, AEtatem suam respicere.
Prendre garde et espier, Imminere, Explorare.
Prendre garde à la nature des choses, Euoluere naturam rerum.
Prendre garde à quelque chose, et en avoir soing, Rem aliquem animaduertere.
Prendre garde et escouter, Arbitrari.
Prendre garde de bien pres, Obseruare restricte.
Prendre garde de pres à la nature des choses, Rerum naturam studiose intueri.
Quand on prend garde de pres à une chose, Animaduersio.
Il faut prendre garde que, etc. Spectandum ne, etc. Cautio est ne, etc. Custodiendum est vt, etc.
Je pren garde à cela, et y pense, In oculis animoque versatur mihi haec res.
J'y prendray garde, Ego istuc videro.
Prenez garde je vous prie, Quaeso animum aduertite.
Prendre garde à ce qu'on dit, Cogitate verba facere.
Personne ne prend garde à ce, Hanc nemo ducit rationem.
On prend garde que, etc. Curatur vt vinea vetus semel fossa sit.
Qui prend garde à quelque chose, et y a l'oeil, Custos.
Qui prend garde et advise à chacune syllabe, Auceps syllabarum.
Qui prend fort garde à ce qu'il fait, Consyderatus.
Lyre en y prenant garde, Cum cura legere.
Qui ne prend point garde et ne luy chault de son vivre, Circa victum indifferens.
Prendre garde à soy, Respicere se.
Prendre sa partie au bric, In articulo causae aliquid contechnari. Budaeus.
Prendre qualité de noblesse, In persona controuersiae nobilitatem vsurpare. B.
Prendre conclusions criminelles, Facinus in crimen vocare, Reis poenam suppliciumque irrogare libello, Mulctam dicere. B.
Prendre conclusions doulces et gratieuses à l'encontre d'un accusé, Molli brachio petitiones aduersus reum intendere.
Prendre conclusions fort rigoureuses à l'encontre d'un accusé, Atroci brachio et gladiatorio petitiones aduersus reum intendere. Budaeus.
¶ Prendre plaisir et recreation, Voluptatem capere.
¶ On prend l'un pour l'autre, Erratur in nomine.
Prendre autrement et en autre sens une chose qu'on ne l'a dicte, Accipere aliorsum.
J'ay prins cela en ce sens, Id ego in eam partem accepi.
Prendre à la rigueur de la lettre, Expromere ius literis.
Prendre en bonne part, In bonam partem interpretari, AEqui boni facere.
Prendre en mauvaise part, Secus interpretari. B.
Prendre en patience, AEquo animo pati, Ferre. Sueton. Terent. Patienter ferre. Cato in distich.
Il prend bonne patience, AEquissimo patitur animo. Sueton. in Octauio.
Prendre à bon escient ce qui est dit par jeu, Praeuertere, serio, quod dictum est ioco.
Ne prendre ou n'entendre pas bien une chose, Parum accipere locum aliquem, et minus intelligere.
Prendre à injure, Ad contumeliam accipere.
Interpreter et prendre à mal quelque chose faicte pour bien, Recte facta detorquere.
Pren-le ainsi que je le dy, Accipe hoc vt a me dicitur.
Qu'on le prenne comme on voudra, Vt volet quisque accipiat.
¶ Je pren en gré ce qu'il baille, Quod dat accipio.
Prendre en gré, Accipere aequo animo.
Qui prend tout en gré et patience, AEquus animus.
¶ Pren-le pour toy, Habe tibi, Tene tibi.
¶ Se prendre à aucun de quelque meffait, Iras in aliquem vertere.
Se prendre à fortune de quelque chose, Ad Fortunam transferre factum aliquod.
On ne s'en sçauroit prendre sur moy, Praestare nihil debeo.
Les crediteurs ne s'en doivent prendre à autre que à eux mesmes de leur negligence, Creditores suae negligentiae expensum ferre debent.
Dieu immortel s'est prins à nos gens de guerre pour reparation de tes fautes, et les a punis, Tua scelera Deus immortalis in nostros milites expiauit.
On ne s'en prendra qu'à nous de toutes ses paroles, Dicta omnia praestanda nobis sunt.
Ils s'en prendront à toy, si, etc. Abs te rationem reposcent, si grauius quid acciderit.
Ne t'en pren point apres à moy, Ne post conferas culpam in me, Ne posterius in me culpam transferas.
Pren t'en à toy de tout l'affaire, Omnem culpam in te transfer, Attribue tibi.
Pren t'en apres à moy de tout, Culpam omnem post in me impingito.
Or voila, se prenne à moy qui voudra, Age, Phormionem qui volet lacessito. B. ex Terent.
¶ Prendre sur soy quelque affaire, Ad se recipere.
Prendre sur soy les debtes de ses amis, et se charger de les acquitter de leurs debtes, AEs alienum amicorum suscipere.
Je le pren sur moy, Author id tibi sum.
Il le fera je le pren sur moy, Ad me recipio, faciet.
Prens-tu sur ta foy que j'en seray bien payé? Fide tua esse iubes?
¶ Le droict est prins sur ce qu'on a accoustumé de faire, Stat ius exemplis.
Je suis prest de prendre droict par ton propos mesme, Per me licet vt in hoc quod contendis et ponis, summam controuersiae constituamus, vt id sit litis decretorium. B.
Estre prest de prendre droict par ce que les tesmoings en diront, Vouloir en croire ceux qui y estoient presens, Sponsione aduersarium lacessere, ni testes ita dicerent testimonium. B.
Seroit-il possible qu'un tel malefice peust prendre sur luy, et peust cheoir sur luy? Potest hoc homini huic haerere peccatum?
¶ Prendre sur le fait, Prehendere, vel Deprehendere.
Prendre quelqu'un par ses paroles, Obsignatis literis cum aliquo agere. Bud.
Prendre au mot, Conditionem accipere. B.
Est-il prins de pres? Satisne vobis praetori improbo circundati cancelli videntur? id est, Non habet quo se vertat, aut qua euadat. B.
¶ Je pren le cas, Concedo. Ciceron dit, Do sane, si postulas, Je pren le cas, si tu le veux.
Pren le cas qu'ainsi soit, Age porro, Sine sic habere, Fac esse, Esto, Finge ita esse.
Pren qu'il soit ainsi, Puta te illa mitissima lege causam dicere, id est, fac ita esse. B.
Pren que tu sois en mon lieu, Fac quaeso, qui ego sum, esse te. Bud. ex Cic.
Pren le cas qu'ainsi soit, toutesfois, etc. Verum vt ita sit, tamen, etc.
Prenez encore qu'il n'en y ait point d'autres, certes si est-il à craindre que, etc. Vt alia non sint, certe ne lassescat Fortuna, metus est.
Prenez que, etc. Esto Barbari externique ritus inuenerint.
Prenez le cas qu'il n'y ait rien fait de ce qui a esté fait, Omnia pro infecto sint.
Prenez le cas qu'il ne soit pas ainsi, certes, etc. Ne sit sane, videri certe potest.
Pren le cas que quelqu'un, etc. Finge aliquem nunc fieri sapientem.
Pren le cas qu'on ne luy en sçache pas bon gré, Cesserit parum gratus.
¶ Il luy est bien prins, Bene actum cum eo.
Il en est bien prins, Res bene vertit. B. ex Gell.
Il m'en est prins en telle sorte, comme si j'eusse, etc. Perinde cessit mihi, ac si, etc. B.
Voila comment il m'en est prins, Ita mihi cessit negotium. B.
Il leur print bien que, etc. Bono eis fuit illum occidi.
Il luy prend bien, Bono est ei. B. ex Liu.
Il ne luy en sçauroit bien prendre, Incertis auspiciis hoc aggressus est, vel aduersis. B.
¶ Il n'y prend ne n'y met, Isti illic nec seritur nec metitur. Budaeus ex Plaut.
¶ Faire prendre un autre tour et cours aux fleuves, Contorquere in alium cursum amnes, et deflectere.
Prendre chemin, Eam affectare viam. B. ex Terent.
¶ Prendre à quelque chose, Adhaerere.
Faire prendre ensemble, Coagulare, Congelare.
Ces choses se prennent et se lient ensemble en y mettant, etc. Haec excipiuntur cerato e rosa facto.
Cet odeur prent aux habillemens et le sentent, Transit in vestes is odor vna conditus.
Prins, Captus, Sumptus, Assumptus, Prensus, Prehensus.
Estre prins par sa confession, Indui sua confessione.
prendre
PRENDRE, v. act. [Prandre; 1re lon. 2e e muet.] Je prends, tu prends, il prend: nous prenons, vous prenez, ils prennent, ou prènent; je prenois ou prenais, je pris, j'ai pris, je prendrai, je prendrois ou prendrais; prends, que je prenne ou prène, je prisse, prenant, pris. — * On disait aûtrefois, il prind, ils prindrent. = 1°. Litéralement, c'est saisir avec la main. "Prendre un livre, une épée, un cheval par la bride, un homme par la main, etc. = 2°. Mettre sur soi. "Prendre sa chemise, son habit, son manteau, etc. = 3°. Dérober, emporter en cachette: "On lui a pris son chapeau: on m'a pris ma bourse, etc. = 4°. Empoigner une chôse ou une persone par force. "Il prit le pistolet de son énemi: il le prit au collet, à la gorge, par les cheveux, etc. = 5°. Arrêter quelqu'un pour le conduire en prison. "On a pris les voleurs: ils ont été pris. = 6°. Se rendre maitre de. "Aprês six mois de siège, on prit enfin la place: elle a été prise d'emblée, de vive force. = Et à la chasse, prendre des oiseaux à la pipée, des renards au piège, etc. Prendre du poisson à la ligne, au filet, etc. = 7°. Fig. Comprendre, concevoir. "Prendre bien le sens d'un Auteur. Il prend mal ce passage, le sens de ce texte. "Prendre les chôses de travers, à contre-sens, etc. "Il a bien pris ce qu'on lui a dit de votre part. Vous prenez mal mes paroles. — Prendre quelque chôse en bone, ou en mauvaise part, etc. = 8°. Recevoir, accepter: "Prenez ce qu'on vous donera, ce petit présent, etc. = 9°. Avaler, humer: Prendre un bouillon, un verre de vin, une médecine, etc. = 10°. Il se dit des maladies qui se gâgnent par le mauvais air. "Il a pris la fièvre d'un tel. = 11°. V. n. Il y a des plantes, qui prènent en tout pays, c. à. d. qui y prènent racine, qui y réussissent. = Fig. Cet Ouvrage~ a pris, n'a pas pris: il a, ou n'a pas réussi. "Les grandes nouvelles, qu'on débite, ne prènent pas autant qu' on le désirerait. Journ. Polit. = 12°. Qui fait impression à la gorge ou au nez. "Ce ragoût est trop épicé: il prend à la gorge: cette odeur est trop forte: elle prend au nez. = 13°. Se geler: "La rivière a pris: elle prendra bientôt; ou se câiller; si l'on veut que le lait prène, il faut y mettre, etc. = 14°. V. imperson. "Il vous en prendra mal de vous ataquer à lui.
Mal prend aux volereaux de faire les voleurs.
La Fontaine.
"Bien vous en a pris de prendre les devans dans l'esprit de ce public. = Il lui prit une envie de rire, etc. = 15°. V. réc. S'atacher à: Il s'est pris à cet arbre heureusement: autrement il était perdu. "Un homme qui se noie, se prend à tout ce qu'il peut. = S'acrocher à; Il s' est pris à un clou, et son habit s'est déchiré. = Comencer à. "Il s'est pris à rire; elle se prit à pleurer. = Se figer: "L'huile se prend dans un endroit frais: le sirop va bientôt se prendre.
16°. PRENDRE, se joint à plusieurs noms substantifs qu'il régit sans article; prendre conseil, faveur, heure, jour, langue, médecine, part, patience, séance, terre, etc. etc. ou avec l'article: Prendre le deuil, l' habit, la perruque; Prendre l'avantage, le change, le fait et cause, le parti, les intérêts de, etc. etc. Voyez ces noms, et aûtres, à leur place.
REM. Bossuet dit prendre, des hommes, comme on le dit des animaux à la chasse. "Les Romains rendoient meilleurs tous les peuples qu'ils prenoient~. — On ne le dit, dans un sens aprochant de celui-là, que des malfaiteurs, qu'on saisit pour les mettre en prison. = On dit, prendre pour, regarder comme; "Me prenez-vous pour un fripon? Vous me prenez pour un aûtre. "Qui que vous soyez, mortelle ou déesse, quoiqu'à vous voir, on ne puisse vous prendre que pour une divinité. Télém. — Prendre à honeur, à injûre, est tout au plus du style médiocre. = Prendre que est du st. fam. "Prenez que je n'ai rien dit. "Prenez qu'on m'a surpris. Gresset, Méch. = Être pris dans des liens, des filets, des lacets, etc. n'est pas une expression noble. Racine dit, dans l'Alexandre:
Comme si les beaux noeuds, où vous me tenez pris,
Ne devoient arrêter que de foibles esprits.
M. Racine le fils pâsse condamnation sur ce vers. — Bien des gens y sont pris (atrapés), dit La Fontaine. Cela est bien dans une fâble. = Il ne faut pas confondre se prendre à, et s'en prendre à: le 1er, signifie saisir quelque chôse, pour ne pas tomber (n°. 15°); l'aûtre imputer à quelqu'un son malheur: "Je m'en prendrai à vous, si l'afaire ne réussit pas; et non pas, je me prendrai sans en. Quelques Auteurs l'ont retranché. "Il ne se prenoit point à lui, d'une pièce qu'il voyoit qui partoit de ses ennemis. Font. "Le peuple ne pouvoit se prendre de sa misère qu'à sa propre intempérance. Vertot. "Ils se prenoient aux derniers Rois de cette race de tous les maux qu'ils avoient soufferts. Henaut. "Le Roi se prenoit avec raison au Duc de Lorraine de toutes les entreprises de Gaston. Id. = Marsolier dit, au contraire, s'en prendre, pour se prendre. "Un homme, qui se noie, est en droit de s'en prendre où il peut. Dites, se prendre. = Dans le sens de s'ataquer à, on doit aussi dire, s'en prendre, et non pas, se prendre. Dans une Fable de La Fontaine, la Lime dit au Serpent.
Pauvre ignorant! et que prétends-tu faire?
Tu te prens à plus dur que toi
Il faut, tu t'en prends à, etc. Bouhours pense que se prendre est bon en ce sens. L'Acad. n'en done point d'exemple. = On dit encôre, dans un autre sens: je ne sais comment m'en prendre, ou m'y prendre; le 1er est tout au moins douteux; le 2d est plus sûr. "Enseignez-moi comment je dois me prendre à chatier ces insolens. Odyss. "On s'y prend mal; on n'agit pas comme il faut pour réussir. Voyez plus bâs, s'y prendre. = Prendre, neut. se dit en diférens sens, des persones et des chôses. "Il prend beaucoup sur soi, il se modère et se surmonte. — Il régit quelquefois de et l'infinitif: il ne saurait prendre sur lui d'être sévère. = Prendre sur soi, c'est aussi agir sans ordre. "Il a pris sur lui de proposer ces conditions. = Prendre sur; changer. "Ce goût naissant ne prit rien sur ses habitudes. Marm. = Prendre avec le datif. "Cette sagesse vous prend un peu tard.
Mais dis-moi, ces accês te prènent-ils souvent?
Gresset.
= Il se dit sans régime, même des persones, dans le sens de réussir (n°. 11°.) "Il a bien pris dans le monde. "Un pareil homme ne pouvoit manquer de bien prendre dans une Cour corrompûe. = Se laisser prendre à, se laisser gâgner. "Le style de la Calprenède est détestable, et cependant je ne laisse pas de m'y prendre, comme à de la glu. Sév. "Ne vous laissez pas prendre à tous ces beaux dehors. = S'y prendre, prendre les moyens de. "Je parlerai à Duchêne de votre petit Médecin, à qui nous donerons, dans notre quartier, quelques malades à tuer, pour voir un peu comme il s'y prend. Sév. = Il me semble que pour les pensées et les chôses de l'esprit, on dit emprunté de, et pris dans; cette pensée est empruntée d'Horace, prise dans Virgile. "Le P. Rapin dit toujours pris de. "Outre ce fonds de capacité prise de la lecture des Pères. "Ce qu'il y a de bon à ce sujet, est pris d'Aristote. — Je voudrais dire, prise dans la lecture, etc. Pris dans Aristote. = Dans le Dict. Gram. on n'aprouve pas se prendre de confiance, d'amitié, de passion pour. L'Academie en done pourtant des exemples, et de bons Auteurs modernes l'ont employé. "On se prend d'afection et de goût pour certains animaux, pour certaines méthodes. Bufon. "Je ne serois pas étonée qu'on se prît pour vous d'inclination. Marm. "Se prendre d'amitié ou d'aversion pour quelqu' un. Acad. = On dit, se prendre de vin, s'ennivrer. Se prendre de paroles, se quereller; M. Marin dit, se prendre de dispute. "Damis et Valère se prènent de dispute sur un ruban. L'Homme Aimable. = On dit, dans le style fam. où avez-vous pris que, c. à. d. sur quel fondement dites-vous que. "Où avez-vous pris, Madame, que Mde. la Duchesse de Bourgogne a eu la rougeole? Mde. de Coul. * Bossuet a employé cette expression, peu digne de la Chaire. "Où a-t-on pris que la peine et la récompense ne soient que pour les jugemens humains? Or. Fun. de la Princesse Palatine.
À~ tout prendre, adv. En considérant, en compensant le bien et le mal, les avantages et les inconvéniens. "Le tems que j'aurois mis à cultiver mon bien, je l'ai mis à m'instruire: à tout prendre, ai-je eu tort? Réponse d'Anaxagore, raportée dans le Dict. de Phys. du P. Paulian.
PRENDRE est substantif dans cette phrâse proverbiale: Avoir le prendre, ou le laisser. Voy. LAISSER.
prendre
prendre
prendre (se)
prendre
(pʀɑ̃dʀ)verbe transitif
prendre
nehmen, fassen, einnehmen, einschlagen, fressen, greifen, mitnehmen, tölten, stehlentake, catch, get, assume, lay hold of, pick up, catch on, gain, get up, snap, take on, take up, go on, have, pick, setnemen, pakken, aannemen, opvatten, aanvatten, oprapen, vatten, (mee)nemen, aangaan [vuur], afslaan, bevriezen, grijpen, kosten, stollen, succes hebben, vastkoeken, wortel schieten, aanpakken, afbuigen, afnemen, gebruiken, halen, innemen, inslaan, oplopen, opnemen, overnemen, pikken, scheppen, trekken, vangen, dragenגבה (פ'), החזיק (הפעיל), לכד (פ'), לקח (פ'), נטל (פ'), נקט (פ'), קיבל (פיעל), תפס (פ'), גָּבַהּ, לָכַד, לָקַח, נָטַל, נָקַטvzít, brát, nastoupit, svézt se, vzít sitomar, coger, prender, ir, llevar, robarottaa, nousta, viedäambil, angkat, mengambil, mengangkattaka取る, ・・・に乗る, ・・・を持っていく, ・・・を盗む, 手に取るcaperetata, ta medπαίρνω, κρατώ, λαμβάνω, αρπάζω, προλαβαίνωбрать, взять, ванна, нести, остановить, украстьprendere, assumere, attecchire, espugnare, pigliare, rapprendersi, rilevare, portare, prendere al voloيَأْخُدُ, يَأْخُذُ, يَرْكَبُnå, tageodnijeti, putovati, uhvatiti, ukrasti...을 가져가다, 가져가다, 가지고 가다, 따라잡다łapać, wziąć, zabraćapanhar, levar, pegar, roubarขโมย, ขึ้นรถ, นั่งรถ, นำไปalmak, binmek, götürmeklái, lấy, lấy cắp, lên xe偷, 拿, 拿取, 赶verbe intransitif
prendre
[pʀɑ̃dʀ]Prends tes affaires et va-t'en! → Take your things and go!
prendre qch à qn → to take sth from sb
Il m'a pris mon stylo! → He took my pen!
J'ai pris du lait en rentrant → I got some milk on the way home.
J'ai pris des places pour le concert → I got some tickets for the concert.
passer prendre → to pick up, to go and fetch
Je passerai te prendre → I'll come and pick you up., I'll come and fetch you.
Je dois passer prendre Richard → I have to pick Richard up., I have to go and fetch Richard.
Nous avons pris le train de huit heures → We took the eight o'clock train.
Je prends toujours le train pour aller à Paris → I always go to Paris by train., I always take the train when I go to Paris.
prendre de la valeur → to gain in value
prendre goût à qch → to develop a taste for sth, to acquire a taste for sth
tel est pris qui croyait prendre → it's a case of the biter bit
prendre qn en sympathie → to get to like sb
prendre qn en horreur → to get to loathe sb
prendre sur soi de faire qch → to take it upon o.s. to do sth
à tout prendre → all things considered
prendre sa source [rivière] → to rise, to have its source
prendre qn à partie → to take sb to task
être pris à partie par qn (= interpellé par qn) → to be taken to task by sb
être violemment pris à partie par qn (= molesté par qn) → to be violently set upon by sb
Prenez à gauche en arrivant au rond-point → Turn left at the roundabout.
Il se prend pour Napoléon → He thinks he's Napoleon.
Pour qui il se prend celui-là? → Who does he think he is?
se prendre d'affection pour qn → to become fond of sb
s'y prendre avec qch → to go about sth
Tu t'y prends mal! → You're going about it the wrong way!
s'y prendre à l'avance → to see to it in advance
s'y prendre à deux fois → to try twice, to make two attempts
Il sait s'y prendre avec les animaux → He knows how to handle animals.
- On peut prendre des photos ici ?
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- On peut prendre des cours ?
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