essor

essor

n.m. [ de l'anc. fr. essorer, lâcher dans les airs ]
Développement rapide de qqch : Le secteur des loisirs est en plein essor croissance, expansion, progrès ; crise, recul élan, impulsion
Donner l'essor à son imagination,
Litt. lui donner libre cours.
Prendre son essor,
s'envoler, en parlant d'un oiseau ; fig., commencer à se développer.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

ESSOR

(è-ssor) s. m.
Action de l'oiseau qui s'élance pour prendre son vol.
Avant que la nitée Se trouvât assez forte encor Pour voler et prendre l'essor [LA FONT., Fab. IV, 22]
Déjà prenait l'essor pour se sauver dans les montagnes cet aigle.... [FLÉCH., Tur.]
Il reprit l'essor, il alla se reposer un peu plus loin, et revint encore sur le sein de Vénus [MONTESQ., Céphise et l'Am.]
Être à l'essor, se dit d'un oiseau qui vole loin de son nid pour ses différents besoins.
L'aube du jour arrive, et d'amis point du tout ; L'alouette à l'essor, le maître s'en vient faire Sa ronde.... [LA FONT., Fabl. IV, 22]
Terme de fauconnerie. Monter d'essor, se dit du vol de l'oiseau lorsqu'il monte à perte de vue pour trouver un air plus frais. Par extension.
Et dès que son Dieu l'ordonne, Son âme, prenant l'essor, S'élève d'un vol rapide Vers la demeure où réside Son véritable trésor [RAC., Cantique, II]
Son âme, hélas trop tôt prenant l'essor, Tel un fruit mûr qu'un jeune enfant dérobe, Nous est ravie.... [BÉRANG., Quénescourt.]
Prendre l'essor, s'est dit aussi pour s'en aller à la hâte.
M'en croirez-vous, monsieur ? prenez l'essor [HAUTEROCHE, le Souper mal apprêté, sc. 18]
Fig. Prendre l'essor s'est dit pour s'écarter de son sujet.
Pourquoi, me dira-t-on, nous ramener toujours Cette cassette ? est-ce une circonstance Qui soit de si grande importance ? Oui, selon mon avis ; on va voir si j'ai tort ; Je ne prends point ici l'essor, Ni n'affecte de railleries [LA FONT., Fianc.]
Fig. Mouvement moral, comparé à l'essor de l'oiseau, par lequel un homme, un esprit, une âme se portent aux choses élevées, étendues.
Leur esprit prend l'essor où leur langue les guide [RÉGNIER, Sat. v.]
Et quand je me demande un titre légitime D'où prendre quelque gloire et chercher quelque estime, Je vois pour tout appui de mes plus hauts essors Le néant que je suis et le rien d'où je sors [CORN., Imit. III, 40]
Son âme toute royale garde l'équilibre, même dans ses plus grands essors ; ses élévations mêmes ont quelque chose de modéré dans le principe [SAINTE-BEUVE, Causeries, 19 janvier 1852]
Donner l'essor à son génie, à son imagination, à sa plume, lui donner libre carrière.
Vous n'avez qu'à suivre les traits d'une imagination qui se donne l'essor [MOL., Critique, 7]
En un sens plus restreint, il se dit d'une personne qui se dégage d'une contrainte, d'une sujétion, d'une infériorité. Ce jeune homme a pris tout à coup l'essor.
Quand le poids du malheur accablant son enfance Interdisait l'essor à ses puissants destins [SAURIN, Spart. II, 1]
Succès qu'obtient un livre, une idée.
N'espérons plus que la haine pardonne à mes chansons leur trop rapide essor [BÉRANG., Ad. à la camp.]
Essor s'est dit pour publication.
Si l'on peut pardonner l'essor d'un mauvais livre, Ce n'est qu'aux malheureux qui composent pour vivre [MOL., Mis. I, 2]
Développement qui a quelque chose de rapide comme le vol de l'oiseau. Essor des sciences, des arts, de l'industrie.
Terme des fouriéristes. Essor harmonique, marche que suivraient les passions individuelles dans une société réglée selon les principes de cette école. Essor subversif, la marche que suivent les passions dans les sociétés mal organisées qui contrarient la nature de l'homme.

HISTORIQUE

  • XVe s.
    Sans estre mis à l'essor de largesse [CH. D'ORL., Ball. 122]
  • XVIe s.
    Les ames donc tirent la penitence De leurs vieux maulx ; les unes hault pendues Sont parmy l'air à l'essor estendues ; Aucunes sont dedans la mer plongées [DU BELLAY, IV, 60, recto.]
    Nous sommes en un royaume auquel, pour la facilité de nos rois, les choses viennent aisément à l'essor [au désordre] [PASQ., Recherches, p. 46, dans LACURNE]
    J'apprehende bien que nous laissions les choses presentes et asseurées pour nous jetter à l'essor [à l'aventure] [SULLY, Mém. t. VI, p. 432, dans LACURNE]

ÉTYMOLOGIE

  • Voy. ESSORER.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    ESSOR. Ajoutez :
    Terme de fauconnerie. Plumes d'essor, dites aussi vanneaux, plumes allongées, roides et fortes de l'aile des oiseaux, et surtout des oiseaux de proie.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

essor

ESSOR. n. m. Action d'un oiseau qui part librement pour s'élever dans les airs. Un aigle qui prend son essor, qui prend l'essor. Un essor rapide.

Il se dit figurément de l'Action de débuter en quelque chose avec énergie, avec hardiesse et liberté. Favoriser l'essor du talent. Les arts, l'industrie prirent bientôt leur essor.

Il se dit aussi figurément d'une Personne qui, après avoir été dans la contrainte, s'en tire tout d'un coup et se remet en liberté. On tenait ce jeune homme dans une trop grande contrainte, il a pris son essor.

Fig., Donner l'essor à son esprit, à sa plume, Donner à sa pensée son libre développement. On dit aussi Donner l'essor à son génie, à son imagination.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

essor

Essor, m. acut. C'est quand le vent et le hale sont à la secheresse, et ainsi aucuns le rendent par ce mot Latin Siccitas, Et semble qu'il vient de Ex prepos. et Aura. comme si l'on disoit Essaur, Ex aura, quae vtplurimum desiccat, Ainsi dit on un oiseau avoir prins l'essor, ou estre allé à l'essor, quand il a prins l'amont suyvant le vent.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

essor


ESSOR, s. m. [È-sor; 1reè moy. — Le Gendre, Crouzaz et d'autres Auteurs ont écrit essort. Cette manière d'écrire est contre l'usage et contre l'analogie, puisqu'on dit s'essorer, prendre l'essor, et non pas s'essorter.] Vol qu'un oiseau de proie prend en montant fort haut en l'air et s'abandonant au vent. "Cet oiseau a pris l' essor, son essor. — Il se dit figurément, d'un jeune homme qui se tire de la contrainte où on l'avait tenu. = On dit aussi, au figuré: Doner l'essor à son esprit, à sa plume, parler, écrire avec émulation, avec liberté. "Il est dangereux de prendre un trop grand essor. Doner l'essor à ses passions, leur lâcher la bride, ne point les combatre. "Dès que la passion eut pris son essor, rien ne fut plus capable de le retenir.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

essor

nom masculin essor
1.  Élan d'un oiseau dans l'air.
envol, envolée, vol -littéraire: volée.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

essor

rise, flight, expansionהמראה (נ), שוונג (ז), תאוצה (נ), תנופה (נ), תעופה (נ)bloei, (het) opvliegen, opkomst, de bloei (fig.), het opvliegen, vluchtAufschwung, AufwärtsentwicklungBoomBoomBoom (esɔʀ)
nom masculin
développement
se développer
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

essor

[esɔʀ] nm [économie] → rapid expansion
prendre son essor [oiseau] → to fly off (fig) [entreprise, pays] → to take off
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005