entamer
entamer
v.t. [ lat. intaminare, souiller ]entamer
Participe passé: entamé
Gérondif: entamant
Indicatif présent |
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j'entame |
tu entames |
il/elle entame |
nous entamons |
vous entamez |
ils/elles entament |
ENTAMER
(an-ta-mé) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Jà par cop d'arme [le haume] ne sera entanpnez [, Roncisv. p. 36]E ne suffrid pas que oisels entamassent les cor de jurs, ne les bestes de nuiz [, Rois, p. 202]
- XIIIe s. Li fromaches fu auques mox [un peu mou], Et Tiercelins i fiert grans cox [coups] De son bec, si que il l'entame [, Ren. 7251]Mais se cil ribaut m'entamast L'espaule, ou ma teste eüst quasse.... [, la Rose, 14694]Et si m'en convient il à force Entamer ung poi de l'escorce [, ib. 21982]Et ainsi pot estre li ples [procès] entamés entre les parties [BEAUMANOIR, VII, 13]Ne porquant se la jornée est entamée ne tant ne quant, il doit paier toute le [la] jornée entiere [ID., XXXVIII, 4]Tant vous ama [Dieu], Dame des angles [anges] vous clama ; En vous s'enclost, ainz n'entama Vo dignité ; N'en perdites virginité [RUTEB., II, 4]Si comme en la verriere Entre et reva arriere Li solaus que n'entame [sans entamer], Ainsinc fut vierge entiere, Quant Dieux, qui es cieux iere [était], Fist de toi mere et dame [ID., Théoph.]Se pitié vostre cuer n'entame, Bien m'ont trahi Li œil dont je premiers vous vi, Salut d'amors [JUBINAL, t. II, p. 263]
- XIVe s. Par la mort qui tout met à fin, Et qui nos cars [chairs] mort et endame [J. DE CONDET, p. 104]Contusions où le cuir n'est pas entamé par dehors [H. DE MONDEVILLE, f° 35]
- XVe s. Ce traité fut entamé et mis avant [FROISS., I, I, 115]
- XVIe s. De quelle prudence il [le chien] l'entomme [l'os], de quelle affection il le brise, et de quelle diligence il le sugce [RAB., Garg. I, prol.]La fouldre consumera les os sans entommer la chair qui les couvre [ID., Pant. III, 33]Pour enguarder les chastagnes de peder, l'on les entame [ID., ib. II, 31]Il faust que la necessité vous prenne à la gorge pour l'entamer [votre trésor] [MONT., I, 316]Il ne vouloit pas que l'on parlast aucunement des meschans, se donnant bien garde d'en entamer jamais le propos [AMYOT, Caton, 52]Aucuns n'entament leurs vins que le jour du vendredi [O. DE SERRES, 243]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, entenmer, entamer, entomer ; wall. edamer ; nam. èdaumer ; rouchi, adamer ; provenç. entamenar ; piémont. antamnà ; du latin attaminare, mettre la main sur quelque chose, prendre. Diez, qui préfère cette étymologie au grec (comment en effet ce mot grec serait-il entré dans les langues romanes ? ), et au celtique tam, mordre, remarque que les langues romanes changent non rarement le préfixe d'un mot latin : ainsi dans con-vier, venant de in-vitare, cum, au lieu de in. Le celtique (bas-breton, tam ; écossais, teum, irl. teuman) conviendrait plus directement au sens ; mais les formes entamenar du provençal, entanpner du français, semblent indiquer le latin. On remarquera endamer de J. de Condet qui était du Hainaut, et les patois voisins du Hainaut qui ont aussi le d. Ce d ne peut guère s'expliquer que par une confusion avec dam, dommage.
entamer
Fig., Entamer la réputation de quelqu'un, son crédit, etc., Y porter quelque atteinte.
Fig., en termes de Guerre, Entamer un corps de troupes, Commencer à le rompre. Dès que la cavalerie eut entamé la première ligne, tout le reste prit la fuite.
Il signifie aussi Diminuer une chose en en retranchant une petite partie. Entamer un pain, un melon, un pâté. Entamer une pièce de drap. Entamer un sac de bonbons. Il a entamé son patrimoine.
Fig. et fam., Entamer quelqu'un, Empiéter, entreprendre sur ses droits, sur sa charge ou, dans un autre sens, l'amener à faire quelque chose contre sa résolution. Prenez bien garde qu'on ne vous entame. Il a une volonté des plus fermes, et il est difficile de l'entamer. C'est un homme perdu, s'il se laisse entamer. C'est un homme qui se laissera facilement entamer. Il signifie aussi, en parlant d'une Personne, Parvenir à connaître ses vues cachées, ses sentiments secrets. C'est un homme impénétrable, on ne sait par où l'entamer. Il se dit également en parlant d'une Personne sur qui on prend quelque avantage dans une discussion. C'est un rude logicien, qu'il n'est pas facile d'entamer.
ENTAMER signifie encore figurément Commencer à s'occuper de quelque chose. Entamer une matière, un discours, une affaire, une négociation. Entamer un procès.
entamer
Entamer, Incidere, Admordere, Praecerpere, Praeflorare, a témnô. Id est, frango. In aoristo secundo étamon. Hinc Entamer, Nisi forte a tomos, id est Incisio, sectio étomis, id est, incisio.
Blesser et entamer la peau, Vlcerare, Exulcerare, Conuulnerare.
Entamer de cousteau, ou autre ferrement, Ferro sauciare.
Entamer et oster des lopins, Contruncare.
Entamer et gaster en faisant quelque chose, Deflorare.
Entamer l'honnesteté, Honestatem delibare.
Qui entame, Exulceratrix.
Entamé, Praelibatus.
La chose est entamée, Non est integrum.
Tu n'avois encore rien entamé ne commencé, Tibi in integro tota res erat.
Qui n'est point entamé ne corrompu, Illibatus.
entamer
ENTAMER, v. act. ENTAMûRE, s. f. [Antamé, mûre: 1re lon. 3eé fer. au 1er, lon. au 2d.] Entamer, au propre, c'est faire une petite déchirûre; entamer la peau, la chair; ou ôter une petite partie d'une chôse entière; entamer du pain, un pâté, une pièce de drap, un sac d'argent. = Au figuré, comencer; entamer une matière, un discours, etc.
Rem. Ce mot se dit élégamment au figuré. "Il s'est laissé entamer: (on a découvert ses sentimens) ne vous laissez pas entamer, pénétrer ou gagner. ("Il ne se laissa pas entamer ni à leurs promesses, ni à leurs menaces, et tint ferme pour le bien public. Rollin.) Dès qu'un Ambassadeur se laisse entamer, il est perdu, c. à. d. dès qu'il soufre qu'on lui retranche quelque chôse des honeurs, qu'on lui doit, ou qu'on ne lui acorde pas ce qu'on lui a promis. "Entamer une afaire, comencer à en parler, à en traiter. BOUH. Entamer un escadron, un batâillon; l'ouvrir, le rompre. Entamer la réputation de quelqu'un, lui doner ateinte. — On dit aussi d'un homme qu'il est entamé, pour signifier que son crédit, sa faveur, ont reçu quelque échec par les mauvais offices de quelqu'un. L. T.
ENTAMûRE ne se dit que dans le sens propre et litéral. Déchirûre: * Le coup lui a fait une légère entamûre. — Le premier morceau qu'on coupe d'un pain. "Il aime l'entamûre du pain. — Ouvertûre d'un jambon. "Je me suis trouvé à l'entamûre d' un bon jambon.
EN TANT QUE, conjonct. "Je m'y opôse en tant que cela me touche. Voy. TANT.
entamer
anbrechenbreak into, broach, cut intoaanbrekenהחל (הפעיל), התחיל (פעיל), הֵחֵל, הִתְחִילaanbreekekkonsumiavviare, intaccare, intavolare開始začítBegynd (ɑ̃tame)verbe transitif
entamer
[ɑ̃tame] vtQui a entamé le gâteau? → Who's started the cake?