dos
dos
[ do] n.m. [ lat. dorsum ]DOS
(dô ; dans la conversation l's ne se lie pas : un dô énorme ; l's ne se lie hors de la conversation que dans cette locution : dos à dos, dites : dôza-dô) s. m.HISTORIQUE
- XIe s. Tute l'eschine [il] Iui desevre du dos [, Ch. de Rol. XCI]De ceus d'Espaigne qui ont les dos tournez [, ib. CLXXIV]
- XIIe s. En son dos [il] vest un blanc aubert dopler [doublé] [, Ronc. p. 49]
- XIIIe s. Se Tybers de son dos la grant rue ne tert [n'essuye, sur la claie].... [, Berte, XCIII]Si mist arriere dos toute couardie, et se feri en els l'espée traicte [H. DE VALENC., XI]Quand li roi Ferrans et sa gent virent qu'il ne poroit plus endurer, si tournerent le dos, et Anglès encaucierent [poursuivirent] jusques à la nuit oscure [, Chron. de Rains, p. 78]Nus [nul] chevax qui porte à dos ne doit paier que obole de chaucie [, Liv. des mét. 275]Themis, quant oï la requeste, Qui moult estoit bonne et honeste, Lors conseilla [à Deucalion et à Pyrrha] qu'il s'en alassent, Et qu'il après lor dos gitassent Tantost les os de lor grant mere [, la Rose, 17822]La dame, qui aler voloit Au moustier si com el soloit, Geta en son dos sa chemise, Et puis si a sa robe prise [RUTEB., 324]Le roy m'apela là où je me seoie avec les riches hommes du pays, de là en un prael, et me fist le dos tourner vers eulz [JOINV., 289]
- XIVe s. Bien dix mille Espaignols des meilleurs qu'il y a [il] Mist en une bataille, et bien les arrousta, Une riviere au dos, qui couroit par de là [, Guesclin. 11660]Ne pourront prendre de corroyer un dos [peau] que deux sols six deniers [, Ordonn. des rois de Fr. t. II, p. 365]Flamens fist assalir, point ne les espargna ; Chil tournerent les dos ; car cascuns s'esmaia [s'effraya], Quant Henris leur failli.... [, Baud. de Seb. VI, 574]
- XVe s. Et quand les Anglois y chevauchent [en Écosse], il convient que leurs pourveances, si ils veulent vivre, les suivent toujours à dos [par derrière] [FROISS., II, II, 228]Nous faisons doute, quoi qu'il vous ait mandé ni quoi qu'il dise ni promette, que il ne vous tournast le dos [ID., II, II, 39]L'un d'iceulx compaignons fist bas dos au suppliant et à l'un des autres, et monterent par dessus un petit mur [DU CANGE, dorsum.]Porter harnois sur vostre doux [, Bibl. des Chartes, 4e série, t. V, p. 362]J'ai toujours porté sur mon dos Paine, travail à grant planté ; Ne nulle choses n'ay hanté, Dont on dye qu'aye failly [CH. D'ORL., Compl. de l'amant et de l'amour]Et se riens y a d'offense passée, prestement après le pardon fait est mise darriere le dos [G. CHASTEL., Expos. s. vérité]Ayant le dos au feu et le ventre à la table [BASSELIN, II]Jehanne fait la beste à deux dos, Perrette est ung peu trop pansue, L'aultre est feutrée sur le dos, Pource qu'elle est ung peu bossue [COQUILL., Monologue des perruques]Cinq cent dos de fines martres gebelines [J. de Saintré, p. 210, dans LACURNE]Bois qui estoit croissant sur les dodasnes des fossez de la dite ville [DU CANGE, ramiliae.]Le suppliant bailla à Perrinet de la quarre ou du doulx de la main gaulche en arriere main sur la joue [ID., dodus.]Tous les rivaiges ou dosdasnes qui au prieur appartenoient [ID., ib.]Et sur le dos [de la lettre] : Au deleal Girard.... [LOUIS XI, Nouv. XXVI]Le bon mari print place en une chaire à dos [ID., ib. XXIX]
- XVIe s. Il charge sus son dours les deux pretieuses coingnées [RABEL., Pant. IV, Nouv. prol.]Frere Jean daulba Rouge-museau, dours et ventre, bras et jambes [ID., Pant. IV, 16]Je voy le dos d'une mer Couppé de rames legeres [DU BELLAY, III, 41 verso].... et qui se donne los D'avoir porté son vieil pere [Anchise] à son dos [DU BELLAY, IV, 23, verso]Brief, haut et bas, en face et à dos, à dextre et à gauche nous sommes assiegez et assaillis [CALVIN, Instit. 791]Les Flamens qui nous aimoyent, et lesquels on a contrains de nous haïr, de quelle allegresse nous sauteroyentils à dos ! [LANOUE, 24]Il disoit que, pour devenir riche, il ne falloit que tourner le dos à Dieu, cinq ou six bons ans [DESPÉR., Contes, LV]Mais pensez qu'en chaude colere, M. de Rachaut lui donna à dos [la battit] [ID., ib. t. I. p. 273, dans LACURNE]Ses parens maternels lui tournerent tous le dos en haine de la Religion [D'AUB., Vie, XX]À peine fut-il parti que la reine mere, qui en fut avertie, lui mit à dos plusieurs partis pour le prendre [ID., ib. XLIII]Doux-d'asne.... dos d'asne [ID., Hist. II, 280]Les uns à dos renversés, estendus, Les uns à ventre, en leur long espandus [AM. JAMYN, Poésies, f° 29, dans LACURNE]Ont dit et escrit ce que bon leur a semblé, rempli trois feuillets de papier en dos et en ventre [le recto et le verso] [, Nouv. coutum. génér. t. III, p. 282]Parce que Socrates avoit la chair dure, qu'il avoit bon dos, qu'il portoit tout.... [CHOLIÈRES, Contes, t. II, Après-dînée II, p. 46, dans POUGENS]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, dous ; provenç. et anc. catal. dors, dos ; espagn. et portug. dorso ; ital. dorso, dosso ; du latin dorsum. La suppression de l'r du latin dans dos est remarquable, d'autant plus qu'elle se trouve aussi dans le provençal et dans l'italien, à côté de la forme en r. Au XVIe siècle, quelques écrivains avaient repris l'r étymologique.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- DOS. Ajoutez :
dos
En termes militaires, Mettre sac au dos, S'apprêter à partir. Soldats, sac au dos.
Fig. et fam., Avoir le dos au feu et le ventre à table, ou Être le dos au feu et le ventre à table, Prendre toutes ses aises en mangeant.
Fam., Faire le gros dos, se dit des Chats lorsqu'ils relèvent leur dos en bosse.
Fig. et fam., Plier le dos, Céder, se résigner à ce qui arrive de fâcheux.
Fig., Tendre le dos aux coups. Voyez TENDRE.
Fig. et fam., Porter quelqu'un sur son dos, En être importuné, fatigué. Avoir toujours quelqu'un sur le dos, En être sans cesse obsédé, poursuivi.
Très fam., Avoir plein le dos d'une personne ou d'une chose, Être excédé de cette personne ou de cette chose.
Fig. et fam., Mettre tout sur le dos de quelqu'un, Se décharger sur lui de toute la responsabilité, de tout le blâme, rejeter sur lui tous les torts. On dit dans un sens analogue, Battre quelqu'un sur le dos d'un autre, Faire retomber indirectement sur quelqu'un les reproches que l'on adresse à une autre personne.
Fam., Tourner le dos à quelqu'un, Tourner le dos du côté où il a le visage, lui présenter le dos. Il se dit, figurément et familièrement, lorsqu'on quitte quelqu'un et qu'on le laisse là par mépris, par indignation, ou lorsqu'on abandonne ses intérêts. Dans la mauvaise fortune, la plupart des amis vous tournent le dos. Tourner le dos aux ennemis, à l'ennemi, ou, simplement, Tourner le dos, Fuir. Il tourne le dos à l'endroit où il veut aller, se dit d'un Homme qui, au lieu d'aller où il veut, prend un chemin tout opposé. Tourner le dos signifie encore S'en aller. Vous n'aurez pas tourné le dos, vous n'aurez pas le dos tourné qu'il ne se souviendra plus de vous. Fig. et fam., Avoir bon dos, se dit de Quelqu'un à qui l'on attribue toutes les sottises qui se disent, toutes les fautes qui se font.
Fig. et fam., Avoir quelqu'un à dos, se mettre quelqu'un à dos, L'avoir pour ennemi, s'en faire un ennemi. Se mettre tout le monde à dos.
Fig. et fam., Renvoyer des gens dos à dos, Renvoyer chacune de leur côté deux personnes qui sont en différend, sans donner à l'une aucun avantage sur l'autre.
Fig. et fam., Le dos lui démange, se dit d'une Personne qui fait tout ce qu'il faut pour qu'on en vienne à la battre.
En dos d'âne. Voyez ÂNE.
Il désigne aussi, par analogie, la Partie de certaines choses qui, par sa destination, par sa position ou par sa forme, offre quelque rapport avec le dos de l'homme ou de l'animal. Le dos d'un habit, d'une robe, La partie d'un habit, d'une robe qui sert à couvrir le dos; Le dos d'une chaise, d'un fauteuil, etc., La partie d'une chaise, etc., contre laquelle on s'appuie le dos. Le dos d'un couteau, Partie opposée au tranchant. Le dos d'un livre, Partie opposée à la tranche et sur laquelle on met ordinairement le titre. Dos brisé, se dit d'une Reliure faite de telle sorte que le livre que l'on ouvre ne se referme pas de lui-même. Le dos d'un papier, d'un billet, d'un acte, etc., Le revers. Mettre sa signature au dos d'un chèque. Le dos de la main, Le côté extérieur de la main, la partie opposée à la paume de la main.
dos
Dos, vient de Dorsum Latin dont il a la signification, comme si vous disiez Dors, et est l'opposite de la superficie du devant, c'est à dire la superficie de derriere. Selon ce on dit le dos d'un homme d'un couteau, d'une scedule et semblables, Tergum.
La partie du corps que fait le dos pres les reins, contenant cinq vertebres dudit dos, Lumbus.
Dos agu et trenchant en façon de cousteau, Cultellatum dorsum.
Tourner le dos, Destourner sa face, Auersari.
Tourner le dos, S'en retourner, Gradum referre.
Tourner le dos et s'en fuyr, Terga vertere.
Qui monstre le dos destournant sa face, Auersus.
Toute chose escrite au dos, Opistographus.
dôs
DôS, s. m. [Dô, long, et devant une voyelle, dôz.] Derrière de l'animal depuis le cou jusqu'~ aux~ fesses. Trév. La partie de derrière de l'animal entre les épaules et les reins. Acad. Cette défintion est plus honête. "Le dôs d'un homme, d'un cheval, etc. Être couché sur le dôs. Dôs courbé, vouté. L'épine du dôs. Porter quelqu'un sur son dôs.
Ce mot entre dans plusieurs expressions. Tourner le dôs, ou se dit sans régime, et alors il ne s'emploie qu'au propre: "Où fuyez-vous, fils de Laerte? Quoi! vous tournez le dôs. Mde. Dacier, Iliade; ou il régit le datif, et alors on s'en sert au fig. et au prop. "La fortune lui a tourné le dôs. — "N'~ auriez~-vous rien sur la morale, les arts, le commerce? Nos Pères les lisoient, me dit-il, et il me tourna le dôs. Coyer. — S'atirer quelqu'un à dôs, ou l'avoir à dôs; ou se le mettre à dôs, l'avoir pour énemi. "M. de Roberval en avoit moins dit que moi. Cependant c'en fut assez pour s'atirer à dôs Descartes. Paulian, Dict. de Phys. Se mettre à dôs est le meilleur des trois. — Avoir quelqu'un sur son dôs, l'avoir à sa charge, en être chargé. — Le porter sur son dôs; en être fatigué, ou gémir sur son triste sort. — Mettre tout sur le dôs de quelqu'un, se décharger sur lui de tout le faix. Cela est sur son dôs, c. à. d. à sa charge. — Faire le grôs dôs, l'homme important. — Battre dôs et ventre, extrêmement.
On dit d'un homme extrêmement pauvre, qu'il n' a pas une chemise à mettre sur son dôs; et de ceux qui aiment leurs aises et la bone chère, qu'ils veulent avoir le dôs au feu et le ventre à table; et d'un homme qui soufre tout sans se plaindre, sans se fâcher, qu'il se laisseroit manger ou tondre la laine sur le dôs.
Au dôs de, adv. Au dôs du livre. — Dôs-à-dôs, dôs contre dôs. — Figurément, mettre deux persones dôs-à-dôs, dans un acomodement; ne pas doner plus d'avantage à l'un qu'à l'autre.
Dôs-d'âne. Une chôse est en dôs-d'âne, quand elle est en talus des deux côtés.
dos
Rücken, Rückseiteback, spinerug, achterzijde, onderkantאחור (ז), גב (ז), גַּב, גַבrugٌظهر, ظَهْرdors, esquenazádarygπλάτη, νώτα, πάχηdorsoespalda, dorso, envés, reversoselkähátbelakang, punggungdorso, schiena, dietro, dosso, groppone, schienale, tergo背中, 背dorsumryggplecycostas, dorsospaterygg, bakспина, рубашкаleđa등หลัง ส่วนหลังsırtlưng后背 (do)nom masculin
s'allonger en regardant le ciel
dos
[do] nmsur le dos → on one's back
de dos → from the back, from behind
dos à dos → back to back
robe décolletée dans le dos → low-backed dress
"voir au dos" → "see over"