assiéger

(Mot repris de assiège)

assiéger

v.t.
1. Entourer un lieu afin de s'en emparer, d'y pénétrer : Les forces alliées ont assiégé le palais occupé par les rebelles fait le siège de ; investir ne s'éloignent pas de ; bloquer
2. Litt. Harceler qqn de sollicitations, de demandes importunes : Depuis qu'il a gagné de l'argent à ce jeu, il est assiégé de toutes parts poursuivre, tourmenter
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

ASSIÉGER

(a-sié-jé) , j'assiége, nous assiégeons ; j'assiégeais ; j'assiégeai ; j'assiégerai ; j'assiégerais v. a.
Faire le siége d'une place.
On sait que Louis foudroie les villes plutôt qu'il ne les assiége ; et tout est ouvert à sa puissance [BOSSUET, Marie-Thérèse.]
[Il] Nous surprend, nous assiége et fait un tel effort, Que, la ville aux abois, on lui parle d'accord [CORN., Rodog. I, 6]
Par extension, se presser autour. Les curieux assiégeaient la porte du tribunal. Les vents déchaînés assiégent les rochers sourcilleux.
Du palais cependant il assiége la porte [RAC., Esth. II, 1]
Je n'assiége pas la porte des grands [BOSSUET, III, Vêtur. 3]
Ceux-ci de la faveur assiégent les sentiers [LAMART., Harm. IV, 11]
Fig. Obséder, importuner, poursuivre. Il m'assiége de ses supplications, de ses plaintes. Ses créanciers l'assiégent à toute heure. Ce souvenir m'assiége. Beaucoup de maux assiégent la vieillesse.
Mathan.... Plus méchant qu'Athalie à toute heure l'assiége [RAC., Athal. I, 1]
Il viole en un jour les droits des souverains, Ceux même des autels où ma fureur l'assiége [ID., Andr. V, 4]
Les discours flatteurs assiégent leur trône [MASS., Tent.]
Le révérend père vint assiéger ses derniers moments [VOLT., L'h. aux 40 écus.]
Non qu'après tout Valois [Henri III] ait un cœur inhumain, Mais l'exemple du crime assiégeait sa jeunesse [ID., Henr. II]

HISTORIQUE

  • XIe s.
    En Saragoze vous viendrat aseger [, Ch. de Rol. XXX]
  • XIIe s.
    David se cureçad forment, e assejad la cited, e prist la tur de Syon, ço est la cited David [, Rois, 137]
    En vain se travilleroit por esleveir noz cuers, s'il ne savoit ke li creeres de nostre salveteit fust assigiez [assis] en ciel [ST BERN., 525]
    E il les avironerent tot en tor e les assegierent [, Machab. I, ch. 6]
    Ainz que passast la matinée, Orent lur gent tute ordenée, Des or est Paris assegiez [BENOIT, II, 3999]
  • XIIIe s.
    Et bien cuidoit certainement que ce fussent Grieu qui le venissent assegier [VILLEH., CLXII]
    Einsi se logea li os, et fu Jadres assegié droit au jor de feste Saint-Martin [ID., XLVI]
    De joste lui [il] l'a aseigié [assis] [, Ren. 15131]
    Un jor que li dux repaira, Molt ot grant gent, si aseja La cité, e tendi ses tentes [, Grégoire le Grand, p. 58]
  • XVe s.
    Si issirent de Nantes et allerent assieger Rennes tout autour [FROISS., I, I, 170]
  • XVIe s.
    Nostre chevet assiegé de medecins et de prescheurs [MONT., I, 90]
    Leurs affaires vous tiennent encore assiegée [occupée] [ID., II, 69]

ÉTYMOLOGIE

  • Berry, assiéger, assiéter, assiter, asseoir ; provenç. assetjar, assetiar, asetiar ; catal. assetjar, assitiar ; espagn. asediar ; ital. assediare ; bas-lat. assediare, avec les deux sens de donner un siége et mettre le siége ; de ad, à, et d'une forme barbare sedia dérivée de sedes (voy. SIÉGE, et, pour les formes qui ont un t, ASSIETTE).
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

assiéger

ASSIÉGER. v. tr. Faire le siège d'une place de guerre. On va bientôt assiéger la ville, la forteresse.

Il se dit aussi en parlant des Personnes qui sont enfermées dans une place. Assiégés durant de longs mois, ils résistèrent héroïquement.

Fig., Déjà les eaux débordées assiégeaient notre dernier refuge, nous assiégeaient de toutes parts.

Il se dit encore d'une Foule qui se présente avec empressement à l'entrée de quelque lieu. La foule assiégeait de bonne heure les bureaux du théâtre. Les curieux assiégeaient la porte du tribunal.

Il signifie aussi figurément Obséder, poursuivre, importuner. Ses créanciers l'assiègent tous les matins dans sa maison. Être assiégé par les solliciteurs. On dit dans un sens analogue Assiéger la porte de quelqu'un, S'y présenter continuellement, fréquemment.

Il se dit également des Choses. Les fléaux qui nous assiègent. Tous les maux assiègent sa vieillesse. Ce souvenir m'assiège.

Le participe passé ASSIÉGÉ, ÉE, s'emploie souvent comme nom. Les assiégés firent une sortie. Un des assiégés vint, se rendit dans le camp. On dit dans un sens collectif L'assiégeant et l'assiégé. Voyez ASSIÉGEANT.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

assieger

Assieger une ville, Circumuallare, Obsidere, Obsidium facere, Circumsedere, Vrbem obsidione cingere. L'Italien le dit de mesme façon Assediar, combien qu'en ce nom siege ils ne le dise de mesmes nous, ains Assedio.

Tant de choses m'assiegent tout à un coup, dont je ne puis sortir, Tot res repente circumuallant, vnde emergi non potest.

Assiegé, Obsessus.

Estre assiegé, Assideri, Obsideri.

Estre assiegé de tous costez, Circumsideri.

Qui assiege une ville, Obsessor.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

assiéger


ASSIÉGER, v. a. [A-cié-jé. 2e et 3e é fer. tout bref.] Faire le siège d'une place. — Au passif, il se dit des persones enfermées dans une place assiégée. "Il fut assiégé dans Tournai. — Au figuré, enfermer: environer "Les eaux nous ont assiégés. "Que de malheurs nous assiégent. "Ses créanciers l'assiègent. — Importuner: "Il m' assiège tout le jour: "J'en suis assiégé à toute heure.
   Rem. Ce verbe n'a que le régime direct, (l'acusatif.) La Motte, dans son Iliade en racourci, lui done pour 2d régime la prép. de (l'ablat.)
   * Quand les vents, échapés des cavernes profondes,
   Du choc bruyant des flots assiègent les rochers.
Des vents qui assiègent du choc des flots!
En vérité, cela est inimitable, dit ironiquement l'Ab. Des fontaines.
   * Le Gendre done à ce verbe un autre faux régime, la prép. sur: "Sigismond Malatesta, en 1463, assiégéa Sparte sur les Turcs.
   *ASSIÉGÉ par, pour attaqué, ateint, est une expression condamnée par le Père Bouhours. "Assiégé par un déluge d'hérésies, par un déluge de maux: Ces façons de parler ne valent rien, dit ce célèbre critique. On peut demander grâce pour la seconde. Car, puisqu'on peut dire: un déluge de maux nous assiége; pourquoi ne dirait-on pas qu'on en est assiégé?

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

assiéger

Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

assiéger

besiege, beleaguer, besetכיתר (פיעל), צבא על-, צר (פ'), כִּתֵּר, צָרbelegeren, bestormen, lastig vallenbeleërbelagern, sekkierensieĝiasediar, sitiarmengepungassediareassediar, cercar, sitiarbelägra (asjeʒe)
verbe transitif
1. encercler un lieu assiéger une ville
2. figuré venir en masse pour pénétrer dans un lieu assiéger un magasin
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

assiéger

[asjeʒe] vt
(MILITAIRE) → to besiege, to lay siege to
[foule, touristes] → to mob, to besiege
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005