air
1. air
n.m. [ lat. aer, du gr. aêr ]2. air
n.m. [ de 1. air ]airs
n.m.pl.3. air
n.m. [ it. aria ]AIR1
(êr) s. m.REMARQUE
- En termes de marine, air de vent, chacune des trente-deux divisions du vent. Je suivais le même air de vent pour toute règle [J. J. ROUSS., Ém. V]Les marins ont pris l'habitude d'écrire air de vent ; mais ce n'en est pas moins une faute et une confusion d'air avec aire ; l'expression propre est une aire de vent (voy. AIRE), c'est-à-dire la 32e partie de la surface ou cercle qui renferme la direction des trente-deux vents. On trouve aussi air pour vitesse : Ce vaisseau a de l'air, il va vite. C'est encore une faute, et c'est erre qu'il faut mettre (voy. ce mot) : ce vaisseau a de l'erre.
REMARQUE
- Airs au plur. se prend dans deux sens différents. Air s'emploie pour gaz ; en ce sens l'azote, l'hydrogène sont des airs différents l'un de l'autre. L'examen approfondi des propriétés nous apprend qu'il existe des airs d'espèces très diverses, c'est-à-dire plusieurs airs, BIOT., C'est là le pluriel comme on l'entend ordinairement. Quand au contraire on dit : s'élever dans les airs, entend-on parler de plusieurs airs, en tant qu'ils diffèrent les uns des autres ? Non assurément ; on veut seulement désigner la généralité de l'air ; ce pluriel n'a donc qu'un sens collectif et non pas le sens distributif qu'exige la définition ordinaire du nombre pluriel, [JULLIEN, ]
HISTORIQUE
- XIIIe s. Eles repairent à lor premiere matere et deviennent airs ansi come uns aniaus pert sa forme au fu et devient ors ou argens que il estoit ançois [, Comput, f. 13]Et mout estoit li airs de froide atrempeüre [, Berte, XLII]
- XIVe s. Ele vit de l'aer non pas pur et sans mangier [ORESME, Eth. 23]
- XVe s. Car estoit tané de tant avoir esté à Bruges sans changier air [G. CHASTEL., Chr. des D. de Bourg. III, ch. 159]Et pour la puantise des bestes que on tuoit en l'ost, l'air en estoit ainsi qu'à demi corrompu.... et vint le roi loger, telle fois fut, à Male, pour esloigner ce mauvais air [FROISSART, II, II, 232]
- XVIe s. [Le vent] barbe et cheveux tous blancs me fait branler, Ne plus ne moins que feuilles d'arbre en l'air [MAROT, I, 395]D'un toict de tortue qui eschappa des pattes d'un aigle en l'air [MONT., I, 74]L'on ne leur demandoit qu'un titre en l'air, au lieu de quoy on leur offroit realement et de faict les choses dont ilz avoient plus grant besoin [AMYOT, Sertor. 35]Si tost que les deux compagnons ouirent parler de cette rumeur, ils prirent l'air sous couleur d'aler à la guerre, et depuis on a su leurs projets [D'AUB., Hist. III, 60]Ou je suis fol, encores vaut-il mieux Aimer en l'air une chose incogneue Que n'aimer rien.... [RONS., 215]
ÉTYMOLOGIE
- Bourguig. et Berry, ar ; provenç. aer, air, aire ; ital. aria, aere ; espagn. aire ; du latin aer, le même que le grec.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 1. AIR. Ajoutez :
- Ajoutez : XIIe s. En près si tost come il enteise [la flèche], Flanbe li fers, l'ers et li venz [BENOIT DE STE-MORE, Roman de Troie, V. 12282]
HISTORIQUE
AIR2
(êr) s. m.REMARQUE
- 1. Elle a l'air fâché ou fâchée. L'adjectif se rapporte également au sujet du verbe ou à son propre substantif. Quelques grammairiens ont voulu régler l'emploi de ces deux accords et fonder sur des nuances fines, mais arbitraires, le choix de l'un ou de l'autre ; mais l'usage a rejeté avec raison ces distinctions, et conserve à celui qui parle ou qui écrit une entière liberté. Il est toujours entendu que, pour que cette liberté existe, l'adjectif doit pouvoir se rapporter aux deux substantifs. S'il était impossible qu'il se rapportât à l'un des deux, il faudrait nécessairement l'accorder avec l'autre. Ainsi on dira : Cette femme a l'air enceinte, et non pas l'air enceint, puisque enceint n'a pas de masculin dans ce sens. Ils ont l'air fâchés de ce qu'ils viennent d'apprendre, parce que le complément de ce qu'ils viennent d'apprendre ne peut être une cause de fâcherie que pour les personnes et non pour l'air [JULLIEN, p. 234]On peut ajouter que, quand le sujet est un nom de chose, il vaut mieux accorder l'adjectif avec ce nom qu'avec air. Cette poire a l'air mûre ; cette maison a l'air gaie. En effet, on ne peut que difficilement concevoir que l'air de la poire, de la maison, soit mûr ou gai.Cette proposition n'a pas l'air sérieuse [VOLT., Remarque sur les Horaces]Cependant quelques écrivains ont, même en ces cas, accordé l'adjectif avec air.La tuile a l'air plus propre et plus gai que le chaume [J. J. ROUSS., Emile.]En voilà une [statue] qui a l'air bien grossier [FÉN., Fable, XXV, 3]
- 2. Grand air, air grand. Ce sont deux choses bien différentes. On dit d'un homme qui vit en grand seigneur : il a le grand air. On dit d'un homme dont la physionomie est noble et la mine haute, qu'il a l'air grand [BOUHOURS, Remarques sur le langage]
- 3. De même, ne confondez pas mauvais air avec air mauvais, bon air avec air bon, etc. Il a mauvais air, il a des manières de mauvaise compagnie ; il a l'air mauvais, il paraît méchant. Il a bon air, il a des manières de bonne compagnie ; il a l'air bon, il paraît d'un bon caractère.
- 4. De Caillières (1690) remarque qu'à la cour on dit : Il se donne d'un air d'homme à bonne fortune ; ces sentiments-là vous donnent d'un air de vieillard ; et Bouhours, Nouv. rem. dit : " Prendre l'air, c'est ainsi qu'on parle ; prendre de l'air, comme disent quelques-uns, c'est mal dit. " Ces locutions sont mauvaises, et le de ne peut être accepté. Mais que faut-il penser de ces phrases-ci : Cela a bien de l'air d'une chimère, LE PRÉSIDENT HÉNAULT, ; et : Vous ne devez pas trouver étrange que, vous aimant comme je le fais, je sois si facile à m'alarmer sur toutes les choses qui ont de l'air d'une faute [RACINE, Lettre 19 à son fils]Féraud fait observer, à l'occasion de ces deux phrases, que ce de est inutile et contre l'usage ; en effet, ce n'est que quand on parle de la ressemblance qui existe entre les traits du visage de deux personnes, que le de s'emploie avant le mot air : Ils ont bien de l'air l'un de l'autre ; ils ont beaucoup d'air l'un de l'autre. Mais ici on doit dire que ce de est partitif, et atténue la force de l'expression dans la phrase de Racine, ainsi : sur toutes les choses qui ont de l'apparence d'une faute. Quant à l'exemple du président Hénault, le de est sans doute amené par l'adverbe de quantité bien qui le précède.
SYNONYME
- AIR, MINE. Les auteurs de synonymes adjoignent d'ordinaire physionomie ; mais physionomie ne s'appliquant qu'au visage, ne peut pas être synonyme de mine et d'air qui s'appliquent à toute la personne. Mine et air sont très voisins. Ce qui paraît le plus les distinguer, c'est que mine se rapporte plutôt à l'apparence de la personne, et air plutôt aux manières et au maintien. Un homme de bonne mine, c'est un homme dont la personne est d'un bon aspect ; un homme de bon air est un homme dont les manières sont bonnes. Un malade a meilleure mine, quand des signes du retour de la santé se manifestent. Un jeune homme a meilleur air, quand il s'est habitué à la politesse du monde.
HISTORIQUE
- XIe s. Ahi ! cuivert, mauvais hom de pute aire [, Ch. de Rol. 69]
- XIIe s. Mais se vos œil ne mi sont de male aire [, Couci, 2]
- XIIIe s. Kar estes fel et de put aire [MARIE DE FRANCE, t. II, p. 377]Nés fu de Mazovie et nourri de vostre aire [DU CANGE, area.]
- XVIe s. C'est une ladrerie spirituelle qui a quelque air de santé [MONT., I, 62]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. aire ; catal. ayre ; anc. ital. aire (cuore di bon aire). Les dictionnaires confondent air, fluide gazeux, et air, manière, façon. Il est bien difficile de voir comment l'air atmosphérique aurait fini par signifier l'apparence, la manière. Diez a senti la difficulté, et il tire air dans le second sens de l'allemand art, manière, façon. Mais on ne voit pas comment le t aurait disparu. Dans un travail subséquent, il est disposé à réunir air de l'atmosphère et air manière, par le sens de souffle, spiritus, qui, donnant esprit, conduirait à manière, caractère. Le vieux français, à ma connaissance, n'emploie pas aire dans le sens d'air atmosphérique ; et il a air auquel il ne donne pas le sens de manière. Le provençal, qui a aer, air atmosphérique, ne s'en sert pas pour signifier manière, non plus que l'ancien catalan de son aer, et l'italien de son aer ou aere. Le provençal et l'espagnol emploient aire, ayre, dans le double sens de manière et d'air atmosphérique : c'est donc sur aire seul que porte le double sens ; c'est aire seul qui a permis une confusion ; car en effet aire (voy. AIRE) existe, dans l'ancien français du moins, avec le sens de place et nid. Voici dès lors comment je conçois la filiation des sens : place et nid ; demeure, famille ; qualité, manière. Puis air et aire se seraient confondus dans les langues romanes. Air de vent et aire de vent est un exemple d'une confusion analogue. C'est, je crois, la fauconnerie qui, en signalant le faucon de bon aire, a permis le passage d'idée entre aire, nid, et extraction, famille, qualité.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 2. AIR. Ajoutez :
air
Il se dit souvent par rapport à la Température et à la qualité de l'air. Air sain, malsain. Bon air. Grand air. Mauvais air. Air vif. Air frais. Air doux. Air tempéré. Air subtil. Air pur. Air lourd. Air étouffé, renfermé, vicié, infect. Air brûlant. Air glacé. L'air du soir est humide. L'air de ce pays est excellent. Air marin. Air des montagnes, des bois, etc.
Air natal, L'air du pays où l'on est né. Prendre l'air natal. Aller respirer l'air natal.
Aller prendre l'air, Aller se promener, aller au grand air; et simplement Prendre l'air, Respirer l'air, être dans un lieu où l'on respire un air plus pur, plus léger. Changer d'air, Changer de séjour, afin de respirer un autre air.
Mettre, exposer quelque chose à l'air, Le placer dehors, en un lieu où il soit exposé à l'action de l'air. On dit de même Se tenir à l'air. On dit aussi En plein air, Dans un lieu où l'action de l'air se fait sentir de tous côtés, où rien ne garantit de l'action de l'air.
Donner de l'air à une chambre, En ouvrir les fenêtres, afin que l'air entre et sorte plus librement. On dit dans un sens analogue Renouveler l'air d'une chambre, d'une salle.
Donner de l'air à un tonneau de vin, En ôter le bondon, de peur que le vin ne fasse éclater les douves.
En termes de Peinture, Il n'y a pas d'air dans ce tableau, Les figures n'y sont pas assez détachées du fond et les plans se confondent.
Fendre l'air, se dit d'un Oiseau qui vole rapidement, d'un Cheval lancé à la course, d'une Personne qui court très vite.
Prov. et fig., Ne faire que battre l'air, Se donner inutilement de la peine pour quelque chose.
Prendre l'air du feu, un air de feu, S'approcher du feu, afin de se chauffer comme en passant.
Se donner de l'air, Se dérober, prendre la fuite.
Fig., Porter le mauvais air en quelque endroit, Y porter la contagion; et Prendre le mauvais air, Être atteint de la contagion, gagner le mal contagieux. L'air du monde est contagieux, La fréquentation du monde peut faire contracter des vices.
Fig., Cela est dans l'air se dit de Certains sentiments, généralement répandus et qui se communiquent à tous les esprits. Ces idées étaient dans l'air. La révolution était dans l'air.
AIR se dit, par extension, de Tout fluide élastique et invisible. Dans cette acception, il est synonyme de GAZ. Air fixe, ou Gaz acide carbonique. Air inflammable, ou Gaz hydrogène. Air vital, ou Gaz oxygène, etc.
Il se dit aussi de l'Air en mouvement, du vent. Il ne fait point d'air. Il y a ici de l'air, beaucoup d'air. Il n'y a pas un brin d'air, pas un souffle d'air. Courant d'air. Il faut se défier des courants d'air. Il vient de l'air par cette fenêtre.
Coup d'air, Fluxion ou douleur qui vient de ce qu'on s'est exposé à un courant d'air.
Fig. et fam., L'air du bureau, Ce qui paraît, en bien ou en mal, des dispositions de ceux à qui l'on a affaire. J'allai prendre l'air du bureau et je m'aperçus qu'il m'était contraire.
Fam., Être libre comme l'air, N'avoir aucune sujétion, pouvoir disposer de tous ses moments. Depuis que j'ai donné ma démission, je suis libre comme l'air.
Prov. et fig., Vivre de l'air du temps, N'avoir rien pour vivre.
AIR, en termes d'Aéronautique, désigne la Partie de l'atmosphère où l'homme se meut à l'aide d'appareils construits et aménagés pour le vol. La conquête de l'air. Les routes de l'air. Les héros, les victimes de l'air. Le martyrologe de l'air.
Prendre l'air se dit d'un Aviateur qui se met en route, d'un avion, d'un dirigeable qui sort de son hangar.
Tirer en l'air, tirer un coup en l'air, Tirer un coup de fusil, de pistolet sans le diriger vers aucun but; et figurément et familièrement Faire une démarche inutile, qui ne conduit point au but.
Avoir toujours le pied en l'air, un pied en l'air, Être toujours prêt à partir, à courir, à sauter, à danser. On dit dans le même sens Cet homme, cet enfant est toujours en l'air. On dit encore d'une Personne frivole qu'elle est en l'air.
Fig. et fam.. Tout le monde est en l'air, toute la ville est en l'air, Tout le monde, toute la ville s'agite, est en mouvement. Quand on apprit leur arrivée, toute la ville fut en l'air.
Être en l'air, tout en l'air, se dit aussi d'une Chose qui ne paraît presque soutenue par rien. Un escalier qui est tout en l'air. Fig., Une chambre tout en l'air, En désordre.
Fig. et fam., Toute sa fortune est en l'air, Sa fortune ne porte sur rien de solide.
EN L'AIR se dit figurément et au sens moral des Choses qui sont sans réalité, sans vérité, sans fondement. Des contes en l'air. Des paroles en l'air. Des propos en l'air. Des menaces en l'air. Des projets en l'air. Des craintes en l'air. Un raisonnement en l'air. C'est pour une Iris en l'air qu'il fait des vers amoureux. On dit de même Parler, raisonner en l'air. Vous dites cela en l'air.
air
Avoir grand air, se dit des personnes qui ont une Haute distinction, des choses qui ont une Belle et grande apparence.
Un homme du bel air, les gens du bel air, les gens du grand air, se dit de Ceux qui veulent se distinguer des autres par des manières plus recherchées. Il est le plus souvent ironique.
Fam., Prendre des airs, se donner des airs, se donner de grands airs, Affecter, prendre un ton, des manières au-dessus de son état, de sa condition, de sa fortune. Prendre des airs de maître, de savant, de bel esprit, Vouloir s'attribuer sans raison une autorité de maître, affecter de passer pour savant, pour bel esprit, quoiqu'on ne le soit pas.
Fam., Avoir des airs penchés, prendre des airs penchés, Affecter certaines attitudes pour chercher à intéresser et à plaire.
Avoir l'air signifie aussi Sembler, paraître; et alors, quand le mot Air est immédiatement suivi d'un adjectif, si cet adjectif se rapporte également au sujet de la proposition et au mot Air, il s'accorde de préférence avec ce mot. Elle a l'air bon. Elle a l'air faux. Mais quand l'adjectif se rapporte plus directement au sujet, il vaut mieux qu'il s'accorde avec lui, Elle a l'air mal faite; Ces propositions ont l'air sérieuses; ou mieux, d'être mal faite, d'être sérieuses.
AIR se dit aussi d'une Certaine ressemblance qui résulte de toute la personne, et particulièrement des traits du visage. Avoir un faux air de quelqu'un, Avoir quelque ressemblance avec lui. Il a beaucoup de votre air. Un peintre qui prend bien, qui attrape bien l'air du visage. On voit tous les traits de son visage dans ce portrait, mais la physionomie, l'air n'y est pas.
Avoir un air de famille, Avoir cette conformité de traits, de physionomie, qui existe ou qu'on croit reconnaître entre les personnes d'une même famille.
En termes de Peinture et de Sculpture, Un air de tête, des airs de tête, L'attitude d'une tête, la manière dont une tête est dessinée. De beaux airs de tête. De grands airs de tête. De vilains airs de tête.
AIR, en termes de manège, se dit des Allures d'un cheval. Airs bas, Ceux où le cheval manie près de terre. Airs relevés, Ceux où le cheval s'enlève davantage en maniant. Ce cheval va à tous airs, On le manie comme on veut.
air
N'être pas dans l'air, Ne pas chanter exactement un air, détonner.
Prov. et fig. Je connais des paroles sur cet air-là, J'ai entendu en pareille occasion les mêmes choses que vous venez de dire pour vous excuser, pour soutenir cette opinion.
AIR se dit quelquefois du Chant et des paroles tout ensemble. Un air à boire. Un recueil d'airs. Apprendre un air nouveau.
aïr
Aïr, Mot de deux syllabes, Ira. Il y a seulement transposition de lettres.
air
Air, Mot d'une syllabe, Aer, Dium, Spiritus.
A l'air, Sub dio, siue Sub diuo.
Estre à l'air, Sub dio agere.
Air assemblé, Aer concretus.
Bon air, Bonum caelum.
Bonté et attrempance de l'air, Salubritas caeli atque temperies.
Un air doux et bien temperé, Temperies caeli.
Gros air et mal sain, Malitia caeli.
Air gros et espez, Concretus aer.
Mauvais air, Calamitosum caelum.
S'accoutumer à l'air de quelque lieu, Auras ferre.
Qui est fait en l'air, ou Qui vit de l'air, Aereus, vel Aerius.
Bailler air, Spiramentum dare.
air
AIR. [pron. èr, è ouvert.] Il est douteux au sing. air, chair, etc. long au pluriel, airs, chairs, etc. D'OLIV.
air
AIR, s. m. [Èr, è ouv. dout. au sing. long au plur. les airs.] Il signifie, 1°. Un des quatre élémens. L'air est plus léger que l'eau; colonne d'air, l'air est pesant, il se dilate. "air sain, mal sain, doux, tempéré, subtil, grossier. = 2°. Il se prend pour le vent: il ne fait point d'air. = 3°. Manière, façon: "l'air dont il fait toutes chôses; dire les chôses d'un certain air, etc. — 4°. Physionomie, ressemblance: "Il a l'air d'un tel; il a beaucoup de votre air. = 5°. En termes de manège, allure du cheval: "Ce cheval va à tous airs; on le manie comme on veut. 6°. En termes de musique, suite de tons qui composent un chant: "Air gai, air triste, air nouveau, air ancien. — Il se dit aussi du chant et des paroles: air à boire.
Rem. Ce substantif entre dans un grand nombre d' expressions. — Prendre l'air, c'est ainsi qu'on parle, et non pas prendre de l'air. Bouh. On dit pourtant qu'un homme a pris du mauvais air, quand il a été en lieu où il a pris la peste, ou quelque autre maladie épidémique. — * Mais prendre un air, ou un coup d'air, pour dire que l'air nous a saisi, nous a causé une fluxion, un rhume, est un provençalisme.
Avoir l'air régit les noms, ou sans article, ou avec la pré. de. "Il avoit l'air Seigneur, lors même qu'il l'afectoit le plus. Creb. F. Ainsi l'on dira, il a l'air prélat, il a l'air pédant, et non pas l'air de Prélat, de pédant, etc. — Avec un, la prép. de fait fort bien, soit que ce pron. un soit joint à air, ou au nom qui est régi: il a un air d'empire, il a l'air d'un Prélat, etc. Enfin, quand avoir l'air est suivi d'un adjectif, il n'y a ni article, ni prép. devant le régime: il a l'air triste, l'air content, etc. et c'est la raison pour laquelle les substantifs mêmes se mettent sans article; c'est qu'ils sont employés adjectivement. "Il a l'air Seigneur, etc. — Quelquefois l'adjectif suit le genre du sujet et non celui d'air: "Elle a l'air bien étourdie. Th. d'Éduc. Le Prés. Henaut dit avoir bien de l'air de... "Cela a bien de l'air d'une chimère. Ce de est inutile et contre l'usage. Il faut dire, avoir bien l'air, etc. = Quand on parle de ressemblance, le de va bien devant air: "Le Général Banier avoit beaucoup de l'air de Gustave Adolphe. — Avoir l'air régit de devant les verbes: "Il a l'air d' avoir trop bû: "Ils eurent l'air de se livrer enfin à un examen, par lequel ils auroient dû commencer. Moreau. "Il ne vouloit pas avoir l'air d'y être excité. Hist. d'Angl. — Se doner les airs régit aussi de et l'infinitif. "Puisqu'il veut se doner les airs d'aimer, il faut qu'il commence par devenir discret. Th. d'Éduc.
Prendre ou se doner des airs, se prend en mauvaise part. "Il se done des airs de Marquis; il prend de certains airs, etc. M. de Callières, (dans son Traité du bon ou du mauvais usage de la langue) condamne ces expressions; mais l'Acad. et l'usage les aprouvent. — Les airs, dit Coyer, quel est le Français qui ne les connoît pas? Les petits airs, les grands airs: ce sont les grands qui vous conviennent. Let. à un Grand.
Rem. 1°. Ce sont deux chôses bien différentes, avoir le grand air, et avoir l'air grand. Le premier se dit d'un homme qui vit en grand Seigneur; le second d'un homme dont la physionomie est noble et la mine haute. Bouh.
2°. Le bel air et le bon air (synon.) L'un anonce l'élégance, le luxe, la magnificence; l'autre, l'ordre, le goût, la décence, la convenance. Mde. de Sevigné les réunit dans la même phrâse: "Ce n'est pas une chôse indifférente pour la dépense que le bel air et le bon air dans une maison comme la vôtre: cette magnificence est ruineuse. On dit, en ce sens, il est du bel air ou du bon air de faire, etc. "M. le Coadjuteur me disoit, que rien n'étoit d'un meilleur air que de bâtir pendant le procès: je n'en convenois pas; mais ce qui seroit sans difficulté d' un mauvais air, c'est la honte qu'il y auroit à ne pas achever ce qui est commencé. SEV.
Faut-il donc s'ennuyer pour être du bon air?
Gresset.
3°. Le bon air, le bon ton. "Le Chevalier de Méré formoit Mlle. d'Aubigné à ce qu'on apelloit alors le bon air, qui fait les précieux, et revenoit à notre bon ton, qui fait les frivoles. La Beaumelle.
4°. On ne doit pas non plus confondre avoir l' air mauvais et avoir mauvais air. L'un tient au caractère, l'autre aux manières.
Cléon, lorsque vous nous bravez,
En démontant votre figure,
Vous n'avez pas l'air mauvais, je vous jure:
C'est mauvais air que vous avez.
Le Cte. de Choiseul.
Remarquez que le premier se dit avec l'article, et le 2d. sans article.
Dans le style familier on dit, changer d'air, quitter un pays où l'on est malade, pour aller dans un aûtre, dont on croit que l'air, le climat est plus salutaire. "Les Anglais viennent en France pour changer d'air. — Avoir l'air à la danse: avoir l'air de réussir à ce qu'on entreprend, ou avoir l'air gai, éveillé. — Avoir toujours un pied en l'air: être toujours remuant, coureur, etc. Battre l'air: agir inutilement, faire de vains efforts. — Tirer en l'air: faire une démarche inutile, se vanter, mentir. — Air de tête. Voy. TêTE.
Les Poètes disent, la plaine des airs, le vague des airs. Ils apellent les oiseaux les habitans de l'air ou des airs.
AIR fournit à quelques adverbes. — En l'air: contes, discours en l'air; parler en l' air; vous dites cela en l'air. * Par analogie. Bossuet a dit: "On nous vante en l'air tous les caractères, etc. À~ ce compte, on pourrait dire, louer en l'air, blamer en l'air, etc. mais cela ne se dit point. L'emploi d'en l'air est très-borné en ce sens-là. = D'un air: "Protésilas écoutoit toutes ces louanges d'un air sec, distrait et dédaigneux. Telem. "Je lui répondis d'un air entre triste et mutin. * Bossuet a dit, en ce sens, pratiquer un air: barbarisme d'expression. "Quelle aûtre a mieux pratiqué cet air obligeant, qui fait qu'on se rabaisse sans se dégrader. = Par air: faire les chôses par air, pour se doner l'air d'un homme à la mode, ou opulent, etc. "Ce Marquis, fatigué de celle qu'il protège, la garde par air, comme il fait la guerre par air. Coyer. "J'ai vu... de ces coquettes par air, qui détruisoient cruellement dans le tête-à-tête les espérances, que leurs agaceries sembloient donner dans le public. Marin, l'Amante ingénue.
air
air
air
air
(ɛʀ)nom masculin
air
(ɛʀ)nom masculin
sembler Elle a l'air gentille.
air
Luft, Miene, Anblick, Anschein, Ansehen, Augenschein, Aussehen, Äußere, Gesicht, Schein, Aspekt, Erscheinung, Arie, Luftverschmutzung, Melodieair, look, tune, appearance, aspect, expression, sight, view, countenance, mien, semblancelucht, aanzien, gezicht, uiterlijk, voorkomen, aanblik, air, gelaatsuitdrukking, schijn, uitzicht, verschijning, deuntje, wijsje, melodie, sfeer, uitdrukking, wind, houding, vóórkomen, plateauאוויר (ז), ארשת פנים (נ), מראה (ז), נגינה (נ), ניגון (ז), נעימה (נ), סבר (ז), פנים (ז״ר), צורה (נ), רוח (ז), אֲוִיר, נִגּוּן, נְגִינָה, נְעִימָה, סֵבֶר, רוּחַaanblik, aansien, aansig, air, aspek, gesigaspecte, cara, posatvzduch, melodiesyn, luft, sangaero, aspekto, mieno, ŝajnoaire, aires, apariencia, aspecto, semblante, tonadailme, ilma, sävelmäkifejezés, kinézet, látszat, nézetantariksa, udaraaria, apparenza, aspetto, motivo, piglio, melodiaaspectamen, faciesmina, melodia, powietrzear, aparência, aspecto, cara, expressão, exterioridade, fisionomia, semblante, melodiaвоздух, вид, мелодияanblick, anseende, vy, luft, melodiαέρας, μελωδίαلـَحْن, هَوَاءmelodija, zrak曲, 空気곡조, 공기luft, melodiทำนอง, อากาศhava, melodigiai điệu, không khí空气, 音调въздух空氣 (ɛʀ)nom masculin
air
[ɛʀ] nml'air que l'on respire → the air we breathe
air chaud → warm air
air froid → cold air
le grand air → the open air
prendre l'air (= s'aérer) → to get some fresh air, to get some air
une bouffée d'air frais (fig) → a breath of fresh air
l'air ambiant → the ambient air
à l'air libre → in the open air
avoir l'air... → to look ...
Elle a l'air fatiguée → She looks tired.
Elle a l'air fatigué → She looks tired.
avoir l'air de ... → to look like ...
Il a l'air d'un clown → He looks like a clown.
avoir l'air de faire → to look as though one is doing, to appear to be doing
un air de famille avec → a resemblance to
avoir l'air de dire que ...
Il avait l'air de dire que la pièce n'est pas formidable → He seemed to be saying that the play isn't much good.
prendre de grands airs → to give o.s. airs
prendre de grands airs avec qn → to give o.s. airs with sb
en l'air [projets] → up in the air
tirer en l'air → to fire shots in the air
paroles en l'air → idle words, hot air
menaces en l'air → idle threats
être tête en l'air → to be a scatterbrain
l'air de rien (= discrètement) → without any fuss
dire qch l'air de rien → to say sth casually
n'avoir l'air de rien → to be not much to look at