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    N° 2536 de la Cour d'appel de

    FICHE D’ARRET Marrakech rendu le 19 octobre


    2022 [numéro de dossier
    2022/8313/1826
    PRESENTATION DE L’ARRET :
     C'est un arrêt n° 2536 de la Cour d'appel de Marrakech rendu le 19 octobre
    2022 [numéro de dossier 2022/8313/1826].
    Il qui porte sur une déclaration de créance faite dans le cadre d'une
    procédure de liquidation judiciaire.
    La décision se concentre sur la légitimité d'une déclaration faite par la
    société [B.T.] avant la notification officielle.
    RESUME DES FAITS :
     La société (B.T) avait déclaré une créance d’un montant de 340 564,71
    dirhams auprès du tribunal de commerce de Marrakech le 28 juin 2021, soit
    avant d’être notifiée par le syndic, dans le cadre de la procédure de
    redressement judiciaire d’une autre entreprise.
    Le syndic a rejeté cette déclaration de créance, estimant qu’elle avait été
    effectuée après notification de la procédure.
    La société (B.T.) a contesté cette décision en appel, affirmant qu’elle avait
    bien déclaré sa créance dans le délai légal, avant même la notification du
    syndic.
    Prétentions de l'appelant (Société B.T.) :

     L’appelant soutient que la déclaration de créance a été faite dans les délais
    légaux, en date du 28 juin 2021, comme le montre l’attestation du greffe du
    tribunal.
     Il affirme que la déclaration a été faite avant la notification par le syndic,
    conformément à l’article 720 du Code de commerce.
     Il demande l'annulation de la décision du tribunal de commerce et la
    reconnaissance de sa créance.
    Prétentions de l'intimée (le syndic) :

    L’intimée argue que la société n’a déclaré sa créance que le 21 février 2022,
    bien après la notification par le syndic, intervenue le 9 août 2021.
     Selon le syndic, la société a confondu le paiement des frais judiciaires pour
    la déclaration de créance avec la procédure de déclaration de créance auprès
    du syndic.
    Il demande le maintien de la décision de rejet de la créance.
    PROBLEME DE DROIT :
    La question juridique soulevée est la suivante :
     La déclaration de créance effectuée avant la notification par le syndic, mais
    non enregistrée par ce dernier dans le registre des créances, peut-elle être
    considérée comme valable et effectuée dans les délais légaux
    conformément aux dispositions de l’article 720 du Code de commerce ?
    SOLUTION DE LA COUR
    D’APPEL
    La Cour annule la décision du tribunal de commerce.
     Elle considère que la déclaration de créance effectuée par la société (B.T.) le
    28 juin 2021, avant la notification par le syndic, est valable et a été faite dans
    les délais légaux.
    La Cour rejette l’argument du syndic selon lequel la créance aurait été
    déclarée tardivement et renvoie l’affaire au juge-commissaire du tribunal de
    commerce pour statuer sur le fond de la créance.
    L’ARTICLE 720 DU CODE DE
    COMMERCE :
    « La déclaration de créance doit être adressée dans un délai de deux mois à
    compter de :
    la date de l’avis prévu à l’article précédent pour les créanciers inscrits sur la liste
    ainsi que ceux connus du syndic ;
    – la date de l’avis prévu à l’article précédent pour les créanciers titulaires d’une
    sûreté ayant fait l’objet d’une publication ou d’un contrat de crédit-bail publié ;
     – la date de publication du jugement d’ouverture au «Bulletin officiel » pour les
    autres créanciers.
     Ce délai est augmenté de deux mois pour les créanciers domiciliés hors du
    Royaume du Maroc.
    Pour le cocontractant mentionné à l’article 588, le délai de déclaration expire
    quinze jours après la date à laquelle la renonciation à continuer le contrat est
    acquise, si cette date est postérieure à celle du délai prévu au premier alinéa. »

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