Droit, Civisme Et Citoyenneté 2

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Droit, civisme et citoyenneté

Semestre 6
Jamal BENABBI
S2: Les théories de l’État
1) Les théories classiques
• Très longtemps les auteurs ont recherché
l’explication de la nature du pouvoir politique dans
une réflexion sur les origines de cette institution.
• À la suite de saint Paul qui avait posé en axiome que
le pouvoir vient de Dieu, les auteurs chrétiens, de
Tertullien à Emmanuel Mounier, admettront tous
que le pouvoir politique a été créé par Dieu pour
satisfaire ses desseins concernant la race humaine.
• De même, en ce qui concerne la forme du
gouvernement, si l’Église s’est longtemps montrée
favorable à la monarchie au point d’en être solidaire
dans ses vicissitudes, la grande majorité des
théologiens reste fidèle aux positions très souples
arrêtées en ce domaine par saint Augustin dès le Ve
siècle et consacrées au XIIIe par saint Thomas d’Aquin :
• le pouvoir vient de Dieu, mais celui-ci laisse aux
hommes le soin d’en aménager concrètement
l’exercice et ne leur impose aucune forme particulière
de gouvernement.
2) La thèse de l’origine contractuelle du Pouvoir
• Il est apparu au XVIe siècle un courant de pensée qui
deviendra dominant au XVIIIe et qui fait naître l’État, non
de la volonté divine, mais d’un contrat conclu entre des
volontés humaines.
• L’Anglais Hobbes cherchera à retourner la théorie de
l’origine contractuelle du pouvoir à l’avantage de
l’absolutisme monarchique. Dans son ouvrage très célèbre,
Le Léviathan, paru en 1651, il expliquera qu’avant
l’apparition du pouvoir politique, les hommes vivaient dans
un « état de nature » caractérisé par la pire des anarchies,
chacun cherchant à opprimer les autres et à les dépouiller.
• C’est au contraire pour justifier la Révolution qui
vient de chasser Jacques II du trône d’Angleterre
que John Locke publie en 1690 ses deux Traités sur
le gouvernement civil dans lequel il renverse le
raisonnement développé par Hobbes.

• Selon lui, les hommes, dans l’état de nature, étaient


relativement heureux, et ils n’ont voulu instituer
l’État que pour accéder à un bonheur plus complet
par une vie collective plus dense.
3) La théorie hégélienne de l’État
• Avec Hegel et sa Philosophie du droit (1821), la réflexion
sur la nature de l’État quitte le terrain des origines de
l’institution étatique pour celui de la philosophie pure.
C’est à partir d’une analyse de la fonction de l’État qu’il
prétend découvrir sa nature.
• Pour Hegel, fondateur de la méthode dialectique,
l’Homme moderne est pris dans une contradiction entre
son individualisme, qui le pousse à promouvoir son
intérêt particulier, et sa raison, qui lui fait entrevoir que
sa personnalité ne saurait vraiment s’accomplir que dans
• Grâce à lui, à la liberté anarchique qui ne peut
pleinement satisfaire l’individu en raison de
l’aspiration de celui-ci à l’universel, et à la pure
contrainte qui lui est odieuse parce qu’il reste
individualiste, succédera la liberté « concrète
» qui permet à l’homme de retrouver son
unité.
4) La conception juridique de l’État
• À partir de la fin du XIXe siècle, le privilège de l’interrogation
sur la nature de l’État appartiendra essentiellement aux
juristes. Son degré d’abstraction n’en sera que renforcé sans
que cependant les a priori politiques en soient éliminés.

• C’est ainsi que, par fidélité peut-être aux théories juridiques


développées lors de la Révolution française sur l’État-nation,
mais aussi et surtout pour satisfaire aux sentiments profonds
d’une époque où la passion nationaliste se manifeste à tout
propos, ils mettront l’accent — de part et d’autre du Rhin
d’ailleurs — sur les rapports entre l’État et la nation.
• Mais l’État constitue une personne morale d’un
type spécial puisque ce que ses fondateurs ont mis
à sa disposition lors de sa création, ce n’est pas
leurs capitaux comme dans le cas d’une société, ni
leurs efforts comme dans celui d’une association.
• Ce qu’ils lui ont donné, c’est le pouvoir politique.
L’État, c’est donc l’institution qui détient le pouvoir
politique et au nom de qui ce pouvoir s’exerce : «
l’État, dira plus tard Georges Burdeau, c’est le
pouvoir institutionnalisé ».
5) La réaction sociologique
• Les seuls auteurs importants qui aient contesté cette idée
sont en France Léon Duguit et en Allemagne Max Weber qui
se présentaient à la fois comme juristes et comme
sociologues en une époque où la sociologie accomplissait ses
premiers pas. Selon Duguit, l’État est un pur produit de la
force :
• « Les gouvernants ont toujours été, sont et seront toujours
les plus forts... Le fait simple et irréductible, c’est la possibilité
pour quelques-uns de donner aux autres des ordres
sanctionnés par une contrainte matérielle ; c’est cette
contrainte monopolisée par un certain groupe social ;…
• La même idée préside à la définition que Max
Weber donne de l’État : il est « le groupe politique
qui revendique avec succès le monopole de la
contrainte physique légitime ».
• Le concept de légitimité que M. Weber fait ainsi
intervenir dans la définition de l’État à côté de celui
de contrainte est une notion sociologique et non
pas juridique : un gouvernement est légitime quand
il est reconnu par les gouvernés comme ayant
moralement droit à leur obéissance.
6) Les théories du droit naturel
• La prétention de l’État à modifier le droit existant et à
transformer ainsi la société à son gré s’est de tout temps heurtée
à une très vive opposition des juristes et des philosophes.

• Ce courant de pensée jus naturaliste qui réunit des auteurs aussi


importants qu’Aristote, Cicéron et saint Thomas d’Aquin
s’enrichit au XVIIe siècle de l’apport de l’École du droit de la
nature et des gens fondée par le Hollandais Grotius. Pour
Grotius, le respect des règles essentielles du droit existant
s’impose à l’État non seulement parce que ces règles sont
l’œuvre de Dieu, mais aussi et surtout parce qu’elles consacrent
des droits que l’individu tient de sa nature humaine.
7) Les théories positivistes
• Ce sont certainement moins les faiblesses intrinsèques des
théories jus naturalistes que la volonté de la bourgeoisie, après
son triomphe en 1789 d’utiliser le droit pour transformer la société
à son profit, qui a provoqué l’essor des théories positivistes.
• Affirmée avec force dès le Ve siècle avant J.-C. par le sophiste
athénien Protagoras, contenue implicitement dans la pensée de
Rousseau, la thèse selon laquelle l’État, détenteur du monopole de
la contrainte et par conséquent seul capable de sanctionner la
violation du droit, est par là même l’unique source du droit et peut
donc le modifier à son gré, sera reprise au XIXe siècle en
Allemagne, sous l’influence de Hegel, par Jhering et Jellinek, et en
France au XXe siècle par Carré de Malberg et M. Waline.
8) Le point de vue des théories politiques :
adversaires et partisans de l’Etat
• La controverse qui oppose les juristes sur l’étendue
des pouvoirs de l’État par rapport à la société se
retrouve, mais amplifiée et marquée d’un style tout
différent, chez les théoriciens politiques.
• À la distinction classique entre la gauche et la
droite, se superpose un autre clivage qui explique la
diversité des familles politiques dans de nombreux
pays : celui qui oppose les adversaires de l’État à ses
A. Les adversaires de l’État
1- Le libéralisme
Les premiers en date des adversaires de l’État
moderne sont les libéraux.
2- L’anarchisme
Pour les anarchistes, le plus précieux de tous les biens
est la liberté, et l’État est son ennemi.
3- Karl Marx et Engels
Marx est hostile à l’État et considère sa disparition
comme nécessaire à l’accomplissement de l’Homme.
B. Les défenseurs de l’État
1- L’étatisme démocratique
La pensée démocratique telle notamment qu’elle s’est exprimée chez
J.-J. Rousseau a puissamment contribué au renforcement de l’État.
2- Le nationalisme
L’exaltation du sentiment national qui caractérisait au XIXe siècle les
milieux de gauche est devenue au XXe un attribut spécifique de la
droite.
3- Le marxisme-léninisme
À partir des enseignements de K. Marx, Lénine va développer une
théorie de l’État qui sera ensuite reprise et aménagée par ses
successeurs : Staline et Khrouchtchev en Union soviétique, Mao Tsé-
toung en Chine.

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