Management Des Organisations Cours
Management Des Organisations Cours
Management Des Organisations Cours
ORGANISATIONS
Éléments de cours
Le management est souvent défini comme étant l’action, l’art ou la manière de conduire
une organisation, de la diriger, de planifier son développement et de la contrôler. Son
domaine d’application est apparu dans un contexte industriel. Peu à peu les techniques
managériales ont débordaient le cadre de l’industrie pour gagner des secteurs nouveaux
de l’économie: Commerce, assurances, services publics, politique…
Introduction: Le management –Rappel-
Si le management des organisations s’est progressivement imposée comme une discipline en soi, il n’en
reste pas moins qu’elle est influencée par d’autres sciences sociales. Elle intègre ainsi les apports de :
– l’économie (réflexion sur la place de l’organisation dans une économie de marché, la relation
d’agence, l’évolution des organisations...) ;
– « des unités sociales essentiellement destinées à atteindre certains buts » (Parsons, 1964) ;
– « des systèmes d’activités dirigées vers un but et maintenant leurs frontières » (Aldrich, 1979) ;
– « les organisations n’existent pas. Elles sont un mythe, seuls existent des événements liés
ensemble par des cercles de causalité » (Weick, 1979).
Introduction: Les conditions d’une organisation
Barnard (1938) estime que trois conditions sont nécessaires à l’apparition d’une
organisation : un but, un ou des créateurs et enfin des participants.
Pour Argyris et Schön (1996), « les organisations ne sont pas simplement des
regroupements d’individus, mais aucune organisation n’existe sans ces regroupements ». Il
existe, selon eux, trois conditions à remplir pour qu’un regroupement d’individus, devienne
une organisation:
– l’existence de membres ;
– l’existence d’une hiérarchie ou d’un contrôle social de certains membres (leaders)qui peuvent
prendre des décisions et engager la collectivité ;
– des buts. La notion de but est souvent présente dans les définitions des organisations. Mais
cependant, les buts sont évolutifs, les membres de l’organisation peuvent avoir une vision
différente des buts et avoir des objectifs personnels, le but réel d’une organisation peut être
différent de celui qui est affiché... ;
– des frontières –s’il y en a!- dans la mesure où les relations prennent des formes plus variées :
réseau d’entreprises, accords de sous-traitance, de coopération...
CHAPITRE 1- MANAGEMENT
DES ORGANISATIONS:
FONDEMENTS HISTORIQUES
La pratique avant la science
Dans son ouvrage « The Evolution of Management Thought », Daniel Wren fait
remonter l’histoire du management jusque cinq millénaires avant Jésus-Christ, chez les
Sumériens, qui produisaient des relevés pour faciliter les activités gouvernementales et
commerciales. Le management a joué un rôle important dans la construction des
pyramides d’Egypte, dans l’émergence de l’Empire romain et dans le succès commercial
de Venise au XIVème siècle.
1. Adam Smith. Dans son livre Inquiry Into the Nature and Cause of the
Wealth of Nations-1776, Smith a inclu un chapitre sur la division du
travail.
Dans ce contexte, Smith a abordé l′exemple d′une usine fabriquant des pins qui a
adopté le processus de division du travail en plusieurs branches. Ceci a conduit à
la séparation de la fabrication des pins en 18 opérations. Cela a permis aux
travailleurs de se concentrer sur une seule tâche. Ce qui a entraîné l
′augmentation de la quantité des pins fabriqués par jour. Smith a aussi mis l
′accent sur l′importance des machines adéquates pour faciliter le travail.
Le management: Les précurseurs –avant 1800-
- Postulat mécaniste :
L'entreprise est une machine composée de milliers de pièces. Les ouvriers ne sont que des
rouages du mécanisme global.
- Postulat rationaliste :
L'entreprise est composée d'éléments humains et matériels qui peuvent être dominés par l'esprit
de l'organisateur : Le matériel est régi par des lois physiques que l'on connaît et dont on maîtrise
les processus industriels alors que les individus réagissent, eux aussi, selon des lois
psychologiques que l'on croit connaître parfaitement, à savoir :
• Le principe d’exception: les subordonnés s'occupent des tâches routinières. Seuls les
problèmes exceptionnels doivent remonter la hiérarchie et être solutionnés par elle.
Taylor propose une méthode pour améliorer l’organisation du travail qu’il présente
comme scientifique, car reposant sur l’expérimentation. Taylor croit en la possibilité de
rendre le management « scientifique » et d’imposer sa méthode de par sa « rationalité »
indiscutable.
La problématique traitée par l’OST part du fait que les organisations doivent fonctionner
de façon à améliorer leur efficacité et leur efficience. Pour ce faire, la préoccupation
principale des entreprises doit être d’organiser le travail des ouvriers et les encadrer.
Autrement, il parait rationnel de se demander : « comment intégrer et diriger la main
d’œuvre de façon à augmenter sa productivité ? »
1. Fondements de l’OST
Une longue expérience conduit Taylor à penser qu’un des principaux problèmes de
l’industrie et de lutter contre la « paresse naturelle des ouvriers » qui est
provoquée par « la tendance de tous les hommes à une flânerie systématique due
au non-intérêt des ouvriers à produire ».
• La motivation financière est le meilleur moyen pour combattre la paresse des ouvriers ;
• La direction de l’entreprise doit être établie sur des bases scientifiques OST pour
concilier l’intérêt de l’employé et celui de l’employeur;
• Le « one best way »: « Il n’y a qu’une unique et bonne façon d’organiser la production,
le travail et l’entreprise. Cette façon la plus rationnelle doit s’imposer à tous ».
2.Les principes de l’OST
- Positionnement historique-
2.Les principes de l’OST
Principe 1 : Principes hiérarchiques
C’est la séparation entre le travail d’exécution et le travail intellectuel de conception , assuré par les
ingénieurs du « bureau des méthodes ». Par la démarche scientifique (étude du poste, décomposition et
simplification des gestes, attribution d’un temps d’exécution (chronométrage) à chaque tâche élémentaire),
ils déterminent la seule bonne façon d’effectuer une tâche (« the one best way »).
C’est la parcellisation des tâches entre opérateurs. A chaque opérateur est attribuée
une tâche élémentaire. la plus simple possible, afi n d’automatiser et d’accélérer les
gestes.
N.B. La division horizontale des tâches, menée le plus loin possible, aboutit au
« travail à la chaîne » , innovation de Ford, appliquée à partir de 1913 dans ses usines.
Da ns so n o uvrage, « Recherches sur la nature et les causes de la richesse
des nations », Adam Smith (1776 : 72) introduira la division du travail
en s’a ppuya nt sur le célèbre exemple de la manufacture d’épingles : «
Un ouvrier tire le fil à la bobine, un autre le dresse, un troisième coupe
2.Les la dressée, un qua trième empointe, un cinquième est employé à émoudre
le bout qui d oit recevoir la tête. Cette tête est elle-même l’objet de deux
ou tro is op ératio ns séparées : la frapper est une besogne particulière ;
principes blanchir les épingles en est une autre ; c’est même un métier distinct et
sép aré q ue de piquer les papiers et d’y bouter les épingles ; enfin,
de l’OST l’impo rtant travail de faire une épingle est divisé en dix-huit opérations
distinctes ou environ, lesquelles, dans certaines fabriques, sont remplies
pa r a uta nt de ma ins différentes, quoique dans d’autres le même ouvrier
en remplisse deux ou trois ».
2. Les principes de l’OST
« Mais maintenant il nous faut dire que l’une des premières caractéristiques d’un
homme qui est capable de faire le métier de manutentionnaire de gueuses de fonte est
qu’il est si peu intelligent et si flegmatique qu’on peut le comparer, en ce qui concerne
son attitude mentale, plutôt à un boeuf qu’à toute autre chose. L’homme qui a un esprit
vif et intelligent est, pour cette raison même, inapte à exercer ce métier en raison de la
terrible monotonie d’une tâche de ce genre. » (TAYLOR, 1911).
2. Les principes de l’OST
La seule motivation d’un tel travail ne peut donc être que l’argent. Pour cette raison, le
salaire au rendement s’impose : à chaque tâche correspond un temps d’exécution ; le
chronomètre détermine alors la rémunération de l’ouvrier en écart au temps référentiel
(système des « bonis »).
→ Le salaire au rendement permet donc la lutte contre les temps morts, qu’ils découlent
d’une mauvaise organisation ou de la tendance spontanée des travailleurs à choisir leur
propre rythme (« la flânerie ouvrière »).
2.Les principes de l’OST
Prin c ipe 3 : La c o o rdin atio n et la c o o pératio n
Il est clair que le fossé s'accroît entre, d'une part, la surqualification et l'autorité des
ingénieurs qui, non seulement indiquent ce qui doit être fait, mais aussi comment il faut le
faire (the one best way) et, d'autre part, la déqualification des ouvriers qui ne peuvent accéder
à un apprentissage global du processus et exécutent stupidement un geste dépourvu de sens.
La coopération entre le management et la main d’œuvre doit être étroite car « le travail et la
responsabilité du travail se divisent d’une façon presque égale entre les managers et les
ouvriers » et cette coopération renforce la solidarité et favorise la productivité.
2.Les principes de l’OST
Prin c ipe 4 : La h iérarc h ie f o n c tio n n elle
- L e p r e m i e r c h a rg é d e l ’ i n s p e c t i o n
- L e d e u x i è m e c h a rg é d e l a r é p a r a t i o n
- L e t r o i s i è m e c h a rg é d e l a c a d e n c e ( c h r o n o m é t r a g e )
- E t l e q u a t r i è m e c h a rg é d e l ’ é q u i p e
En France, le taylorisme est introduit en deux temps. Renault, dès 1912, l’adopte, malgré les
fortes résistances des ouvriers au système. La guerre de 1914 et l’arrivée d’ouvrières sans
qualification dans les usines en facilitent l’introduction. La reconstruction après la Seconde
Guerre mondiale est la seconde période où le taylorisme se développe, en intégrant d’anciens
paysans, puis des immigrés (Peaucelle, 2000).
Les principaux disciples de Taylor sont Barth, Gantt, Emerson et les époux Gilbreth qui ont
poursuivi l’étude des temps et des mouvements.
Les prolongements du taylorisme: Le Fordisme
• Le modèle taylorien permet un accroissement des quantités produites, ainsi que la baisse des coûts.
Néanmoins, compte tenu des évolutions de la demande, un nouveau modèle de production
permettant d’atteindre des objectifs en apparence contradictoires, devient nécessaire ;
• L’inventeur du toyotisme, Ohno, reconnaît son inspiration de Ford et Taylor et poursuit leur effort
de rationalisation (Coriat, 1994). Ohno estime notamment que son système est performant dans la
diversification, mais que le fordisme est le plus adapté pour une production de masse standardisée.
Le toyotisme est structuré autour de cinq principes
:
– Le zéro délai : C’est la production à “flux tendu”, “juste à
temps”. Cela permet d’éviter l’offre excédentaire.
L’autonomisation des machines équipement des machines de dispositifs d’arrêt, simple, peu
onéreux, qui permet la surveillance de plusieurs machines
par un même opérateur.
4- LES LIMITES
DU MODÈLE - La conception très réductrice de l’homme se retrouve dans la non
prise en compte de facteurs psychologiques. L’homme est vu comme
uniquement motivé par l’argent et est réduit à sa fonction.
TAYLORIEN-
FORDIEN - Le travail à la chaîne, estimant cette méthode inefficiente dans la
mesure où le rythme de l’activité est calé sur le plus lent et
démotivante car personne ne voit le résultat final, ni ne peut faire
preuve d’esprit d’initiative.
1 . d i v i s i o n d u t r a v a i l : s p é c i a l i s a t i o n p o u r a c c r o î t r e l ’ e ff i c i e n c e d e t o u t t r a v a i l ;
3. discipline : obéir selon les conventions établies, dépend de la valeur des chefs ;
5. unité de direction : chaque groupe d’activités est dirigé vers un même but et a un dirigeant et un plan ;
6. subordination des intérêts individuels à l’intérêt général : le dirigeant doit concilier les deux ;
8 . c e n t r a l i s a t i o n d e l ’ a u t o r i t é p o u r é v i t e r l e s d i v e rg e n c e s d ’ i n t é r ê t s q u a n d l e s é c h e l o n s h i é r a r c h i q u e s s e m u l t i p l i e n t ;
9. clarté de la hiérarchie : hiérarchie matérialisée par une chaîne de commandement et d’autorité qui peut être court-circuitée si
les circonstances l’exigent ;
10. ordre matériel et moral : une place pour chaque chose et chaque chose à sa place, de même pour les hommes ;
11 . p r i n c i p e d ’ é q u i t é : l e s s u p é r i e u r s d o i v e n t s e c o m p o r t e r a v e c j u s t i c e e t b o n t é p o u r s u s c i t e r l o y a u t é e t d é v o u e m e n t ;
1 4 . u n i o n d u p e r s o n n e l o u e s p r i t d e c o r p s : l e s e ff o r t s d o i v e n t t e n d r e v e r s u n s e u l b u t ; i m p o r t a n c e d u t r a v a i l d ’ é q u i p e e t d e l a
3. Les apports de l’OAT
- La fonction administrative définit l’activité du gestionnaire ou manager, applicable à toutes les
organisations.
→ Fayol propose donc pour la première fois une vision de l’organisation top-down.
- Le premier à avoir défendu l’idée que le management peut et doit être enseigné.
- Fayol est vu comme étant l’inventeur de l’organigramme, symbole de l’école classique.
- La classification des activités marque également la reconnaissance de la structure
fonctionnelle.
- Fayol est reconnu pour avoir introduit la notion de prévoyance. Anticiper reste un maître mot
en management aujourd’hui et la théorie de Fayol marque les débuts de la planification
glissante.
- Fayol fait preuve de modernité en mettant en garde contre l’excès de spécialisation et
d’organisation du travail. Il appelle également à motiver par l’initiative et encourage la
communication directe.
4- Les prolongements de l’OAT
– la fixation d’objectifs ;
– l’organisation ;
– la motivation et la communication ;
Mintzberg r es p o n s ab i l i t é » ( Mi n t zb erg , 1 9 8 4 ) .
Les rôles interpersonnels 1. Symbole : obligations de nature cérémoniale ;
2. Leader : tout manager doit savoir motiver et encourager ses
employés ;
3. Agent de liaison : construire un réseau extérieur d’informations.