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Campus AFD - Master MODEV

ANALYSE ÉCONOMIQUE DE
PROJET

Benoît Faivre-Dupaigre
Emmanuel Fourmann
29-30 mars 20231
Présentation des intervenants
Benoît Faivre-Dupaigre
• Ingénieur agronome et docteur en économie de formation
•Avant l’AFD…
• ONG/Bureau d’étude IRAM
• Expert auprès du NEPAD

•Et à l’AFD (depuis 2017)


• Responsable équipe-projet Agriculture-Développement rural (4 ans)
• Chargé de mission au Département de la recherche (depuis 18 mois)

2
Présentation des intervenants
Emmanuel Fourmann
• Statisticien-économiste de formation
•Avant l’AFD…
• Prof (maths, éco, musique) au Burkina Faso (2 ans)
• Modélisateur-prévisionniste à l’OFCE (5,5 ans)
• Direction du budget du Ministère des finances à Bercy (5,5 ans)
• Et à l’AFD (depuis 2000)
• Études macroéconomiques des pays d’intervention (4 ans)
• Agences du Cameroun (éducation, santé, macro) et de Madagascar
(développement urbain, ports, énergie) (4 ans + 4 ans)
• Coordinateur des projets de l’AFD en Chine (3 ans)
• Responsable équipe-projet Forêt-Biodiversité (8 ans)
• Chargé de mission au Département de la recherche (depuis 6 mois)

3
Présentation de la séquence AEP
Objectifs Résultats attendus
• Présentation des enjeux et • Identifier l’intérêt d’une AEP lors
principes de l’AEP et sa place d’une faisabilité
dans l’évaluation d’un projet • Disposer de références pour
• Comprendre les principaux pouvoir contribuer à la
concepts, outils et méthodes formulation des TdR d’une AEP
de l’AEP dans un contexte de • Analyser, commenter, compléter
décision publique les études de faisabilité
• Étudier différents cas de • Exploiter les résultats pour la
figure sectoriels décision publique, en relative
connaissance de cause
4
Présentation de la séquence AEP
Attention BONUS!!

Rappels méthodologiques
! Où en
sommes-
nous?
Traduction anglaise

Étude de cas
5
Présentation de la séquence AEP
1. Introduction sur les analyses économiques/financières
2. Les méthodes d’analyse économique
1. Analyse coût-avantage (ACA)
2. Principes de méthode des effets (MDE)
3. L’application pour des biens et services marchands
1. ACA pour biens et services marchands
2. MDE pour biens et services marchands
4. Le cas des services non marchands
1. Externalités
2. Biens et services non marchands
5. Discussions
6
MODULE 1
INTRODUCTION ET RAPPELS

7
Le cycle du projet
8. Evaluation 1. Identification
rétrospective

7. Evaluation 2. Préparation
finale

Clôture
3. Évaluation
prospective

6. Exécution
supervision

Approbation 5. Négociation 4. Présentation


des conditions
8
À quoi sert l’analyse économique de projets ?

• Qu’est-ce qu’un bon projet ?


• Quelle rentabilité intrinsèque ?
• Quelle rentabilité relative?
• Dans quel but ?
• Pour qui ?

=> différence analyse financière et économique


De surcroit, elle donne des idées sur des
politiques économiques souhaitables

9
La différence entre l’approche du point de vue
individuel et collectif
• Un projet d’investissement = analyse financière, mais limites aussi…
• bénéfices économiques, les identifier et les quantifier... c’est
naturellement un volet de l’étude de faisabilité.
• Les flux économiques attendus sont-ils supérieurs aux coûts prévus ?
• Les gagnants et perdants du projet ? Quelles compensations des
acteurs ?
• Et s’il y a des nuisances écologiques, comment les intégrer ?
• Et s’il y a des nuisances sociales, comment les intégrer ?
• Et s’il y a plusieurs projets concurrents sur le même sujet (variantes) ?
• Et s’il y a plusieurs projets concurrents sur le même sujet
(compétition) ?

10
Posture du décideur public (porteur de l’intérêt collectif)

• Des choix à faire pour l’allocation de ressources rares :


– investissements publics, prises de participation
– subventions
– exonérations
– octroi de facilités diverses
• statut de zone franche
• régimes particuliers du code des investissements
• prêts à taux préférentiels…
• … avec impact sur le budget de l’État
• En fonction de l’intérêt collectif dans un cadre de raisonnement
économique (c-à-d en portant prioritairement attention aux ressources les plus
rares et aux aspects (re)distributifs)
• Néanmoins, on doit garder à l’esprit que rarement le critère
d’impact sera celui qui emportera la décision , mais il peut
toujours éclairer les parties en présence sur le sort que leur
11
réserve la mise en œuvre du projet
! FLASH METHODOLOGIQUE
Analyse économique de projets
• L’analyse économique des projets a pour but d’élucider leurs coûts et
avantages économiques du point de vue de la collectivité, au-delà de leur
simple équilibre financier.
• Elle mesure la valeur, si possible monétaire ou monétarisée, des coûts et
avantages dont profite ou pâtit, directement ou non, chaque acteur affecté par
le projet.
• L’analyse économique intègre les dimensions sociales et environnementales
dans l’évaluation des effets et des dynamiques économiques générés par un
projet.
• La théorie économique dit que plusieurs états optimaux (au sens de Pareto)
peuvent exister avec diverses allocations des ressources et que même certains
états non optimaux sont plus souhaitables par la société en raison de la
distribution des ressources à laquelle elle correspond. Le critère d’efficacité ne
peut alors pas suffire à l’appréciation de l’intérêt d’une mesure
• Selon la méthode, elle peut identifier les avantages et coûts supportés par
différents types d’acteurs 12
Principes
1- L’évaluation économique est relative à une situation
de référence «sans projet» ou « contrefactuel » :
 comparer la situation « avec » et « sans » et non pas la
situation « avant » et « après » … Baseline or
Counterfactual
scenario
effectuée sur un horizon temporel où « seul compte l’avenir »
(horizon technique du projet)
2- sur un périmètre d’étude défini
 au sens géographique
 au sens des agents / acteurs concernés ou affectés

3 - L’analyse des flux : effets économiques nets / variations de


coûts et avantages permet de cerner l’intérêt du projet et
d’identifier gagnants et perdants.
13
1- Scénarios avec et sans projet, variantes…

Situation avec

sans (hypothèse 1)

O temps
« avant »
sans (hypothèse 2)

On compare « avec » et « sans » projet


- et non « avant » et « après » -
sur un horizon de temps et un périmètre d’analyse donnés
Importance du choix du contrefactuel 14
2- Identification des parties prenantes

• Le porteur de projet, ses clients, ses fournisseurs, ses


actionnaires…

• Les autorités compétentes sur le(s) territoire(s)


d’intervention

• Les voisins, riverains, utilisateurs d’infrastructures

• Les personnes affectées, à l’amont ou à l’aval, directement


ou indirectement, parce que…
– Déplacées dans leur habitat (déguerpissement, relocalisation)
– Restreintes dans leurs usages (passage, collecte)
– Affectées dans leur environnement (bruit, poussière, trafic)
– Y compris si illégaux ou squatters ou nomades…
15
3- Identification des flux
• Flux = valeurs positives et négatives liées à un investissement,
mesurées chaque année.
Chart Title
investissement et 175
renouvellement
125

75
charges d'exploita-
25
tion
-25 année 0 année 1 année 2 année 3 année 4 année 5 année 6 année 7 année 8
investissement et-75 -200 -50 NaN NaN NaN NaN -200 -50 NaN
recettes renouvellement
-125
charges d'exploita- -30 -60 -60 -60 -60 -60 -60 -60 -60
tion
-175
recettes 80 160 160 160 160 160 160 160 160
-225

-275

Flux de recettes nettes


0n s’intéresse surtout 400
300

à la recette cumulée 200


100
nette, à une date que 0
1 2 3 4 5 6 7 8 9

l’on se fixe -100


-200
16
3- apporter un jugement sur les flux
a- des moyens simplistes d’apprécier un résultat net

• Le temps de récupération: délai nécessaire pour que les


recettes du projet équilibrent les investissements et
charges d’exploitation recettes nettes cumulées identiques en année 8
1800

Recettes cumulées en mil-


1600 Projet à rentabi-
lité rapide
Temps de 1400
1200
récupération
lions €
1000
Projet à rentabili-
identique, mais … 800 té plus lente
600
400
200
0
année 0 année 1 année 2 année 3 année 4 année 5 année 6 année 7 année 8

• Le rendement de l’unité monétaire investie: quotient du


montant cumulé des recettes sur les investissements:
Mais selon cette technique, 1 million dans 20 ans serait identique à 1 million perçu
aujourd’hui 17
FLASH METHODOLOGIQUE
! Taux d’actualisation
« Quelle valeur du temps? »
Intuition: Une somme d’argent immédiatement disponible est préférable à cette
somme disponible dans 1, 2 ou 10 ans

Traduction monétaire: Si une somme K immédiatement disponible devait être


prêtée, j’imposerai à l’emprunteur un intérêt au taux i. Après 1 an, la somme
vaudra K x (1+i), au bout de 2 ans, K x (1+i)², et au bout de n ans K(1+i) n

Inversement: une recette R percue dans n années a aujourd’hui la valeur


R/(1+i)n

i est le taux d’actualisation, identique à un taux d’intérêt


Discount Rate 18
3.b Choix d’un taux d’actualisation

• Intérêt : comparer l’utilité sociale de plusieurs projets qui ont


des distribution temporelles différentes des flux de coûts et
d’avantages
• L’actualisation concerne des valeurs et pas des quantités
physiques : attention à l’évolution des prix relatifs
(et en monnaie constante, pas de lien avec l’inflation)
• Danger : l’actualisation « écrase les coûts et avantages » qui
sont très éloignés dans le temps… et qui peuvent être
déterminants, mal perçus, mal évalués (comme les coûts
environnementaux, par exemple)

• L’actualisation est parfois utilisée pour intégrer la prise en compte d’un « risque » :
il vaut mieux les traiter séparément (actualisation et prime de risque)

19
Quel est le « bon » taux d’actualisation ?
Aux États-Unis, les taux recommandés sont de 3 % (investissement public)
et de 7 % (investissement privé).
Au Royaume-Uni, le taux d’actualisation est de 3,5 % pour des horizons de
moins de 30 ans tend progressivement vers 1,5% sur des horizons plus long.
En France, le taux d’actualisation sans risque de 4 % jusqu’à trente ans et
décroissant jusqu’à 2 % au-delà.
En Inde, plutôt 10,2%. Pour la Banque mondiale, plutôt 10%.

En France le Commissariat Général au Plan a recommandé en 2005 de retenir la valeur de 4 %


compte tenu de (i) la baisse des taux d’intérêt réels, de (ii) la mise en place d’un marché international
des capitaux permettant de desserrer la contrainte de financement globale de l’économie au niveau
national et (iii) des préoccupations en matière d’environnement et d’effets à long terme de certaines
décisions publiques (ce qu’un taux d’actualisation élevé a tendance à minimiser).
Mais de 1985 à 2005, le taux d’actualisation public était encore de 8 %, déterminé à partir de la
rentabilité marginale du capital industriel (6 %) augmentée d’une prime de risque de 2 % tenant
compte des incertitudes sur l’environnement international et la croissance . 20
FLASH METHODOLOGIQUE
! Valeur actuelle nette (VAN)

« Comment conjuguer le futur au présent »


NPV
Net Present Value

21
FLASH METHODOLOGIQUE
!! Taux de rentabilité interne

« A quel taux mon projet sera rentable? »


Donc le TRI est un taux
d’actualisation, celui qui annule IRR
la VAN à l’horizon du projet Internal Rate of Return
22
Petite illustration numérique

Valeur actualisée/présente r 1000 n


10% 385,54 10
- d’une somme de 1000€ 10% 148,64 20
- disponible dans n année 10% 8,52 50
- au taux d’actualisation r 10% 0,07 100

• Un taux de 10% écrase r 1000 n


totalement les flux éloignés 4% 675,56 10
4% 456,39 20
• Un taux de 4% est préféré 4% 140,71 50
aujourd’hui (au moins dans 4% 19,80 100
les pays riches en capital)
r 1000 n
• Pour les effets à très long 4% 675,56 10
terme, on peut utiliser un 4% 456,39 20
taux dégressif 3% 228,11 50
2% 138,03 100
23
24
FLASH METHODOLOGIQUE
! TRIE vs TRIF, VANE vs VANF

Si je sais monétariser autre chose que les flux


financiers (emprunt, remboursement), je peux
consolider des flux financiers avec des flux physiques
(du bruit, de la pollution, du temps, etc.)
monétarisés…et aller vers une VANE
« L’analyse financière ne dit pas tout »
Much ado for
nothing !

25
Comparer le TRI et le TRE d’un projet permet de fournir :
• des clés d’analyse du projet et
• des clés d’arbitrage

=> Pour les décideurs publics (gouvernements)


qui doivent veiller à l’utilité de la dépense publique : meilleure
efficacité économique, sociale et financière de l’euro investi

=> Pour les bailleurs de fonds :


coût d’opportunité sur leur ressource

26
Les rentabilités d’un projet

Bons projets… pour Bons projets


certains seulement
Rentabilité financière

élevée (financement public-


(financement privé) privé ?)

Mauvais Projets d’intérêt


général
faible
projets
(financement ?)

faible élevée
Rentabilité économique

Si TRE > TRI : projet public à considérer, projet privé éligible à une subvention ou
exonération (ex. code des investissements, zone franche, prêts à taux
préférentiels…)

27
4- Périmètre de l’analyse
Investissements complémentaires

• Pour certains projets privés, il peut être indispensable


de réaliser des investissements complémentaires :
– Une unité de production d’énergie pour une mine ou une
unité de traitement de produits miniers ou une cimenterie
– Une route pour une exploitation forestière ou une
plantation ou une installation industrielle
– Des logements sociaux
– Des actions de formation pour le personnel
• Dans ce cas, ils doivent être pris en compte dans
l’analyse économique, même s’ils n’apparaissent pas
dans l’évaluation financière du point de vue de
l’entrepreneur
28
Conclusion: Enjeux de l’évaluation économique

• les coûts et avantages économiques représentent (la


monétarisation) des variations de bien-être des différents
acteurs impliqués/concernés/affectés par le projet
• identifier quels éléments sont à prendre en compte dans une
analyse économique de projet alors qu’ils ne sont pas pris en
compte dans l’analyse financière…
• Savoir apprécier l’urgence d’un résultat et la valeur de la
rareté des ressources (le budget investi et les autres
ressources non monétaires)
•  quels coûts et quels avantages : qui est impacté ? Jusqu’à
quel point mesurer les effets induits? Jusqu’à quel horizon de
temps prendre en compte l’impact?

29
L’exemple du barrage de Nam Theun II au
Laos (films et discussion)

30
Nam Theun 2 (Laos)

• Un petit film de présentation


• Échanges sur le projet
• Approche intuitive de l’AEP (enjeux, méthodes)

31
Nam Theun 2– note de visionnage ASEAN News
Laos : pays très forestier et très pauvre au nord de la Thaïlande
Hydroélectricité : un business prometteur au Laos car soutien gouvernement, sites favorables
et forte demande thaïlandaise
Nam Theun II (financé par BAsD, BM et AFD), 1,2 md USD, 1700 MW (1200 pour la Thailande
– 90% exporté) – Plus gros projet de la zone (> budget national du Laos)
Un barrage de 39 m + un réservoir + une centrale électrique + une connexion au réseau
(commerce régional et développement national)
A cheval sur deux rivières qui vont toutes les deux vers le Mékong
Une société de gestion NTPC
16% de l’investissement sur la gestion des impacts (déplacement population,
développement local des villages – santé, éducation, routes rurales, protection de
l’environnement)  quelle durabilité dans le long terme?
Bénéfice gouvernement du Laos 2 md USD sur 25 ans + création d’emplois
Impacts : zone inondée de 450 km² (16 villages, 6300 personnes, forêt)
Compensation : construction de villages (maison, éducation, santé, silos, route, eau potable
et électricité ) et allocation de terre cultivable (après 2 années de consultation).
Critiques : terre moins fertile, pêche aléatoire, hausse du coût de la vie, fin de l’abattis-brûlis,
conversions professionnelles 32
Nam Theun 2 (Laos)

• Approche intuitive de l’AEP (enjeux, méthodes)

33
ACTEURS : Le barrage hydro-électrique Nam Theun 2 au Laos

Actionnaires Société Projet


thaïlandais et internationaux
Prises de
participation,

financière
Analyse
Etat Lao dividendes
Taxes, dividendes,
droits de concession Banques commerciales

Bailleurs de Prêts,
fonds Société Projet diligences

Prêts, diligences concessionnaire (NTPC)


Vente gros
Enjeux:
Validité de la Distributeurs d’électricité
logique d’intérêts laotien et thaïlandais
partagés
Entreprises

Centrale existante Emplois CT et LT?


Société Civile
Theun Hinboun ONG
Vente détail
Perte de
Préservation biodiversité
production Usagers Usagers Climat
thaïlandais laotiens Dynamiques sociales

Répartition du surplus ? Populations Hausse de revenus


Accès à des services
déplacées / affectées
Capital social 34
?
Bilan par acteur (Nam Theun 2)

300.0
Bilan par acteur Van Totale
250.0

200.0

150.0

100.0

50.0

0.0
Conso. EDL EGAT Sté projet Etat Lao T. Inboun Pop. Climat S.Envir. VAN
Lao globale
-50.0

M. USD

35
Bilan par acteur (Nam Theun 2)
Prendre en compte de l’apport en devise

300.0
Bilan par acteur Van Totale
250.0

Surplus des
200.0 consommateurs Distributeur thaï- Activité de
Laos landais : alterna- maintien des
tive de centrale services du
thermique bassin versant
150.0

Entreprise
électricité
100.0 Laos
Bilan car-
bone :
Quel
50.0 Prix ?

0.0
Conso. EDL EGAT Sté projet Etat Lao T. Inboun Pop. Climat S.Envir. VAN
Lao globale
-50.0
Ancienne centrale : com-
ment dédommager les per-
M. USD dants ?
36
Diversité des Effets
Impact sur l’économie Impact sur le commerce extérieur :
locale et sur le PIB exportations et importation
(niveau, structure, (balance devise, balance
répartition spatiale, commerciale, dépendance)
répartition public/privé Impact
sur les
prix

Impact sur
l’épargne
Impact sur

Impact sur la Projet l’environnement

consommation

Impact sur l’emploi

Impact sur
les institutions, le
Impact sur les Impact sur la formation capital social et la
conditions de vie et le capital humain démocratie
37
CHAQUE PROJET EST SPÉCIFIQUE
Exemple projet d’irrigation

38
DES CARACTERISTIQUES DE PROJETS D’IRRIGATION
ALLIANT INFRASTRUCTURES ET RESSOURCES
NATURELLES
infrastructures individuelles ou collectives;
• nécessité d’une « structure de gestion » qui assure la bonne utilisation de
l’infrastructure collective (niveau supplémentaire de gouvernance) ;
• obligation de financer l’exploitation et la maintenance de l’infrastructure
délicate conciliation des intérêts individuels et des obligations
collectives, avec une forte diversité d’acteurs au sein d’un
type (les « irrigants»)
utilisation de ressources naturelles (terre et eau) partagées
avec d’autres usages préleveurs
superpositions et combinaisons de droits d’affectation,
d’usage et de faire valoir (foncier cultivé, pastoral, forestier,
accès
à l’eau)
emprise territoriale impactante (voies d’accès, flux d’eau en
aval et amont)
forte sensibilité au changement climatique

39
DES OBJECTIFS COLLECTIFS A BIEN DÉFINIR
Exemple projets d’irrigation

Augmentation de la production/productivité
• projet d’impact national ou régional
• substitution aux imports
• moteur du développement de filières en aval
Production pour l’export
• génération de devises
• moteur du développement de filières en aval
• préservation de l’intérêt des filières imports ou consommateurs
Amélioration des revenus des agriculteurs
• priorité aux ruraux sur consommateurs urbains
• politique d’aménagement du territoire
• soutien de la transition vers pratiques durables
Développement rural
• développement socio-économique local.
• Fixation des populations rurales, génération d’emplois.
Adaptation au changement climatique
• résilience des systèmes agricoles.
• Vision long terme.
Optimisation de l’utilisation des ressources (eau, azote, carbone)
• modification des pratiques (réduction émissions NO2,CH4)
• diminution des pertes d’eau
• Amélioration de la gestion (recouvrement des coûts, exploitation et
maintenance...)
40
LES INTÉRÊTS INDIVIDUELS À BIEN ANALYSER

Un projet ne fonctionne que si chacun y trouve un intérêt

41
UN PROJET D’IRRIGATION: UN SUJET D’ÉCONOMIE POLITIQUE A BIEN
ANALYSER EN AMONT

• Pour déterminer la contribution de


chacun au financement de
l’infrastructure
• Pour déterminer la contribution de
chacun au service de l’eau
• Pour déterminer le niveau de
production à cibler
• Une gouvernance a plusieurs niveaux

42
LES ENJEUX SUR LE FINANCEMENT DE L’INFRASTRUCTURE

charges
exploitation

enjeu fort de
rémunération
négociation entre
des irrigants irrigantst et investisseur

profit de
l'investisseur

VA incluse
enjeu fort de
(directe,
négociation entre
indirecte)
Etat et investisseur résultat net
cumulé
investissement

coût que doit


assumer
l'investisseur
contenu en privé
imports
effort
possible
de l'Etat

43
LES DIFFERENTS POINTS DE VUE SUR LE RÉSULTAT
D’EXPLOITATION

gros enjeu de répartition

coût du disposition à
différentiel service de payer de profit différentiel
de l'eau (CSE) l'irrigant tant de
production que production
(irrigué-non CSE<ΔProd (irrigué-non
irrigué) ΔVA de irrigué)
l'irrigant salaires
expoloitation

des
irrigants
l'équivale
l'équivalent
nt de la
de la VA en coût du
VA en
pluvial service de pluvial
l'eau (CSE)

intrants intrants
intrants

Ce que regarde le Ce que regarde la


Ce que regarde l'irrigant
capitaliste puissance publique

44
POINTS DE VUE DIFFÉRENTS DES ACTEURS SUR L’OPTIMUM DE PRODUCTION

profit (pour
production en l'entrepreneur)
valeur
valeur /ha irrigué
ajoutée
(pour
l'irrigant)

production
totale (pour
cout du travail l'Etat)

cout des intrants

préférence du
capitaliste
préférence de
l'irrigant

préférence de l'Etat

45
LES DIFFÉRENTES RATIONALITÉ DES IRRIGANTS

Irrigant capitaliste irrigant familial irrigant subsistant

€ € €

profit =
rémunération
productio de l'irrigant production production
capitaliste en valeur
n en en valeur
valeur /ha irrigué /ha irrigué
totale

cout du valeur ajoutée


travail au =
cout du
cout des prix du rémunération
travail au
salaires marché de l'irrigant
prix du
marché
cout des cout des
intrants intrants
cout des production
intrants totale 
revenu
Q Q Q

préférence de préférence de préférence de


l'irrigant employeur l'irrigant familial l'irrigant substistant

46
ENJEUX INSTITUTIONNELS POUR LA VIABILITÉ D’UN PROJET
D’IRRIGATION
Pour fonctionner, un système irrigué a besoin d’un grand nombre de
règles entre acteurs;
Enjeu: éviter les passagers clandestins
Règles discutées, négociées, définies, et acceptées par les usagers, les
techniciens. Il faut également que les institutions chargées de les mettre en
œuvre soient légitimes
Principe 1 : Des limites clairement définies
Dans le système irrigué, les limites des terres pouvant bénéficier de l’eau, les individus ou
ménages qui ont des droits à l’eau, sont tous les deux clairement définis.
Principe 2 : Des avantages proportionnels aux coûts assumés
Les règles précisant de quelle quantité d’eau dispose un irriguant sont fonction des conditions
locales et des règles exigeant les investissements en travail, en matériel, ou en argent.
Principe 3 : Des procédures pour faire des choix collectifs
La majorité des individus concernés par les règles opérationnelles font partie du groupe qui peut
modifier ces règles.
Principe 4 : Supervision et surveillance
Ceux qui sont chargés de surveiller et de contrôler l’état physique du réseau et le comportement
des irrigants sont responsables devant les usagers, et/ou sont eux-mêmes des usagers
Principe 5 : Des sanctions différenciées et graduelles
Les usagers qui enfreignent les règles doivent encourir des sanctions. Elles doivent être
différenciées en fonction de la gravité et du contexte de la faute et décidées par les autres
usagers, les agents responsables devant ces usagers, ou les deux.
Principe 6 : Des mécanismes de résolution de conflits
Les usagers et leurs employés ont un accès rapide à des instances locales, peu coûteuses, pour
résoudre les conflits entre les usagers, ou entre les usagers et les employés.
Principe 7 : Une reconnaissance par l’État du droit à s’organiser
Le droit des usagers à inventer leurs propres institutions n’est pas mis en question par des
autorités gouvernementales externes.
47
COMMENT CES CONDITIONS DE VIABILITÉ SONT-ELLES ABORDÉES DANS
CETTE PRÉSENTATION D’UN PROJET D’IRRIGATION ?

HTTPS://WWW.YOUTUBE.COM/WATCH?V=UWZVL-OLDCA

48
LES DIFFÉRENTS NIVEAUX DE L’ANALYSE ÉCONOMIQUE ET
FINANCIÈRE

49
JUSQU’OÙ TOUT VALORISER EN MONNAIE ?

50
PLACE DE LA DÉMARCHE DANS L’ELABORATION D’UN PROJET:

APS + analyse
financière AP
+ analyse D
économique
sommaire

51
MODULE 2
LES MÉTHODES D’ÉVALUATION
ECONOMIQUE

52
MODULE 2 A
L’ANALYSE COÛT-AVANTAGE

53
Avantages
Coûts
Bénéfices

somme des satisfactions


dépense monétaire ou non apportées par un programme ou
monétaire (externalités et coûts une mesure publique à des
d'opportunité) nécessaire individus, des groupes d'individus
et à la collectivité
(disparition de ressources) (création de ressources) 54
Approche coût bénéfice

Coûts Bénéfices

Qui est impacté (périmètre)?


Quelle est la nature des coûts et des bénéfices (contrefactuel) ?
A quelle échelle doit-on les mesurer (périmètre)?
A quelle valeur de référence comparer (contrefactuel) ?
55
FLASH METHODOLOGIQUE
! Analyse coût-avantage (ACA)

L’analyse coûts-avantages est une méthode d’évaluation


économique, monétaire, consistant à identifier et
quantifier pour un ensemble d’acteurs identifiés et sur
un espace donné, les effets positifs et les effets négatifs
d’une opération d’investissement, pour une période
déterminée

CBA
Cost Benefit Analysis

56
Commentaires
• L’ACA permet d’identifier les options de choix
ayant la plus grande efficacité économique
(VAN max) : elle donne une image synthétique
des avantages d’un projet
• L’ACA ne prend a priori pas en compte la
distribution des coûts et avantages entre les
agents
• L’ACA se base sur des prix « économiques »
(prix de référence) et pas toujours sur les prix
constatés 57
Analyse coûts-avantages
check-list
1. définir le projet
2. définir la collectivité qui évalue
3. définir l’horizon de l’analyse
4. caractériser les situations avec et sans projet
5. (considérer des alternatives au projet)
6. lister les parties prenantes
7. lister les coûts et avantages monétaires ou monétarisables pour
chaque partie prenante
8. affecter des valeurs monétaires aux chroniques de coûts et avantages
9. calculer la VANE des flux monétarisés de coûts et avantages, le TRIE
et éventuellement d’autres indicateurs
10. outre la VANE pour la collectivité, calculer la VANE pour chaque
partie prenante
11. tester la sensibilité du ou des indicateurs aux hypothèses
12. le cas échéant, reformater le projet et reprendre l’analyse à l’étape
(5)
58
Identification des flux : check list

• Préalables :
– Disposer d’une étude financière
– Définir : périmètre, horizon, contrefactuel (=scénario sans projet), acteurs
– Travailler en monnaie constante (« prix réels ») - on s’intéresse aux prix relatifs, hors
inflation / glissement général des prix (« prix nominaux »)
– S’assurer que le projet ne produira pas, ou peu, de changement de prix autres que ceux,
limités, directement produits par le projet (projet ‘marginal’ par rapport à l’ensemble de
de l’économie)
– considérer le périmètre d’analyse  éliminer les transferts entre agents (notamment
taxes et subventions) qui ne traduisent pas l’usage d’une ressource et n’ont donc pas de
coût économique  travailler hors taxes
• Caractériser les flux :
– Variation de surplus des producteurs
– Variation de surplus des consommateurs
– Investissements complémentaires
– Coûts d’opportunité (dont effets d’éviction)
– Coûts et avantages non marchands
– Externalités
59
FLASH METHODOLOGIQUE
! Qu’est-ce qu’un vrai prix ?

La valorisation pertinente n’est pas toujours la


valeur naturellement observée.

Quelques réflexions rapides sur :


• Prix observés, prix administrés, prix corrigés
• Taux de change
• Salaire et prix du travail
60
Théorie des prix et réalité
En théorie, le prix de marché est supposé ajuster Offre et Demande, en
maximisant le surplus social.

• En réalité, pas en situation de concurrence pure et parfaite :


– externalités, biens publics…
– concurrence imparfaite, « pouvoir de marché », asymétries d’information,
monopoles…
– taxes et subventions, prix administrés (taux de change, taux d’intérêt)
– restrictions quantitatives, rationnement (quotas), obstacles non tarifaires

• En pratique, signal prix brouillé, pas d’allocation optimale


– Rareté des devises : rationnement, contrôle des changes, fixation des taux de
change...
– Capitaux : rareté des fonds publics, de l’épargne, marchés financiers fragmentés
– Abondance de main-d’œuvre, chômage : situation générale de sous-emploi,
pouvant coexister avec pénurie de main-d’œuvre spécialisée
– Distorsions sur le marché des biens : contrôle des prix, contingentements,
droits de douane, fiscalité, monopoles...
61
FLASH METHODOLOGIQUE
! Définition des prix de référence
• Tenir compte et rectifier les imperfections des marchés en
introduisant des prix de référence, c’est-à-dire un systèmes de prix
qui permettent de mieux traduire les coûts et les avantages pour la
collectivité.
• Le prix de référence exprime la valeur économique de l’usage de
certaines ressources (facteurs de production du projet) ou des
biens produits. Identifier les flux et appliquer un taux de
conversion à chaque type de flux
Approche issue de multiples apports
• Manuel de Little et Mirrless en 1968 (OCDE)
• Directives d’évaluation de Sen, Dasgupta et Marglin en 1972 (ONUDI)
• Méthode BM Squire et Van de Tak « Analyse éco de projets » en 1974

Shadow prices!
62
FLASH METHODOLOGIQUE
! Coût d’opportunité
Estimer le contribution d’un projet à la
croissance et au PIB par rapport à d’autres
investissements ou d’autres utilisations des
fonds (y compris importer les biens)

notion centrale de coût d’opportunité

Opportunity cost!
63
FLASH METHODOLOGIQUE
! Biens non échangeables
Pour les biens non échangeables (produits localement) comme
énergie, transports, bâtiment, etc.,

on part des facteurs primaires (K, w, $) = (capital, travail,


devises)...
Facteur Rareté Prix financier Prix de référence
K Rare Taux d’intérêt Taux d’actualisation
W Abondant Salaire Revenu net alternatif
$ Rare Taux de change Taux de change fictif

… et on en déduit des coefficients de conversion pour chaque


type de biens (il peut exister des listes de coefficients de
conversion standard) 64
FLASH METHODOLOGIQUE
! Prix de la main d’œuvre
Coût économique de différentes catégories de main
d’œuvre en fonction de leur rareté relative (chômage)
et des priorités du gouvernement
• Quelle est l’origine de la MO employée par le projet ?
(sectorielle et géographique )
• Y aura-t-il une perte de production ailleurs ?
– Si chômage : coût d’opportunité = 0
– Si période de labour ou si personnes qualifiées rare =
perte de productivité ailleurs =coût élevé
65
FLASH METHODOLOGIQUE
! Prix de la main d’œuvre
• Main d’œuvre abondante : le TSR (taux de salaire réel)
obtenu est souvent inférieur au salaire minimum garanti.
Banque Mondiale recommande 75 % du salaire minimum.

• Main-d’œuvre rare (qualifiée) : salaire virtuel au moins


égal au salaire marchand ; peut être supérieur si le
travailleur est rendu indisponible pour un autre emploi,
sans contrepartie, et avec coûts de formation pour
retrouver l’équivalent (donc coût d’opportunité + coûts de
transaction élevés)
66
FLASH MÉTHODOLOGIQUE
! Prix de référence du capital
Prix économique du capital = taux d’actualisation = « valeur du
temps » et préférence pour le présent
 Point de vue consommation : prime de renonciation à la
consommation présente pour une consommation future
supérieure (via l’épargne et l’investissement)
 Point de vue production : productivité marginale du capital =
ce que rapporte un euro/dollar/dinar investi ;
 Prix d’équilibre d’un marché virtuel du capital, est égale au taux
d’intérêt réel s’appliquant au capital public
En marché parfait : équivalence de ces trois notions et égalité de ces
trois grandeurs

67
ACA: Exemple basique (1)
Une usine de traitement des eaux, qui va vendre de l’« eau propre »…
(horizon du projet 20 ans, taux d’intérêt de 5%)
APPROCHE FINANCIERE 01/01/2018 01/01/2019 01/01/2020 01/01/2021 01/01/2022 01/01/2035 01/01/2036 01/01/2037 01/01/2038 01/01/2039
Usine de traitement des eaux -100
Commercialisation de l'eau 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Flux financiers -100 10 10 10 10 10 10 10 10 10
TRI= 8,0166%
VAN= 28,2
Taux d'actualisation 5%

Le périmètre (industriel) : l’usine, les tuyaux, les compteurs…


Le TRI-F est à 8,02%
La VAN-F est de 28,2 UC sur 20 ans au taux de 5%
donc pour l’investisseur, le projet est rentable (financièrement) au taux
de 5%
68
Exemple basique (2)
Une usine de traitement des eaux, qui va vendre de l’« eau propre »
(la même!) et va aussi réduire les diarrhées (maladies et morts évités)
APPROCHE ECONOMIQUE 01/01/2018 01/01/2019 01/01/2020 01/01/2021 01/01/2022 01/01/2035 01/01/2036 01/01/2037 01/01/2038 01/01/2039
Usine de traitement des eaux -100
Commercialisation de l'eau 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Réduction des diarrhées 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Flux financiers -100 20 20 20 20 20 20 20 20 20
TRI= 19,51%
VAN= 156,3
Taux d'actualisation 5%

Le périmètre est élargi à la population des consommateurs


Le TRI-E est de 19,51% (contre TRIF de 8,02%)
Le taux proposé par le banquier est de 5% et je m’en sers comme de
taux d’actualisation
A ce taux, c’était rentable pour l’investisseur mais c’est aussi rentable
pour la collectivité. NB : Il a fallu monétariser l’avantage que
69
représente la réduction des maladies et décès dus à l’eau sale
Exemple basique (3)
La même usine de traitement des eaux, un taux d’actualisation de 10%
(contre 5% précédemment)
APPROCHE FINANCIERE 2018 2019 2020 2021 2022 2035 2036 2037 2038 2039
Usine de traitement des eaux -100
Commercialisation de l'eau 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Flux financiers -100 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Flux actualisé -90,91 8,26 7,51 6,83 6,21 1,80 1,64 1,49 1,35 1,23
Flux actualisé cumulé -90,91 -82,64 -75,13 -68,30 -62,09 -17,99 -16,35 -14,86 -13,51 -12,28
TRI= 8,022%
VAN= -12,3
Taux d'actualisation 10,0%

APPROCHE ECONOMIQUE 2018 2019 2020 2021 2022 2035 2036 2037 2038 2039
Usine de traitement des eaux -100
Commercialisation de l'eau 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Réduction des diarrhées 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Flux financiers -100 20 20 20 20 20 20 20 20 20
Flux actualisé -90,91 16,53 15,03 13,66 12,42 3,60 3,27 2,97 2,70 2,46
Flux actualisé cumulé -90,91 -74,38 -59,35 -45,69 -33,28 54,94 58,21 61,18 63,88 66,34
TRI= 19,528%
VAN= 66,3

Le TRIE et le TRIF sont indépendants du taux d’actualisation retenus.


La VANF et la VANE sont très impactées par le taux d’actualisation.
La VANF et la VANE peuvent être très différentes et même de signe opposé.
70
Monétarisation des coûts et avantages
arrêt sur concepts
VANF = valeur actuelle nette financière, vue de
l’investisseur…
!
VANE = valeur actuelle nette économique, qui enrichit
l’approche financière en prenant en compte les impacts
(financiers ou non) pour la collectivité, en les valorisant
(même s’ils sont non monétaires) et en les actualisant.

TRIF = valeur du taux d’actualisation qui annule la VANF


TRIE = valeur du taux d’actualisation qui annule la VANE
Attention au périmètre, aux impacts et à leur
monétarisation, au taux d’actualisation 71
Analyse coûts-avantages
Gagnants et perdants : efficacité et équité
Non OK

Perdants ? Compensation
directe

Oui Possibilité de Oui


Oui compensation ?

Décision
Non tutélaire
VAN (variation
globale de surplus)
positive ? Non STOP
72
Analyse coûts-avantages
des exemples de présentation d’ACA

• Barrage de Nam-Theun
• Bus Rapid Transit (BRT) d’Aman

73
Analyse coûts-avantages
Bilan par acteur du barrage de Nam Theun 2 (Laos)

300.0

Bilan par acteur Van Totale


250.0

200.0

150.0

100.0

50.0

0.0
Conso. EDL EGAT Sté projet Etat Lao T. Inboun Pop. Climat S.Envir. VAN
Lao globale
-50.0

M. USD

74
Analyse coûts-avantages
Gagnants
Projet et perdants
de BRT d’Amman (Millions de du
dinarsBRT d’Amman
jordaniens, VAN@10%) –(Jordanie)
commentaires ?

+455,0

+287,4 -158,3

75
MODULE 2 B
LA MÉTHODE DES EFFETS

N.B. Marche bien pour des projets productifs

76
Les principes de la méthode des effets

• Évaluation quantitative avec techniques comptables (ce


qui empêche que l’évaluation soit uniquement
participative) => travail d’expertise
• Evaluation économique et non financière (en terme
d’efficacité et de répartition): on se place du point de
vue de la collectivité et non de l’intervention privée en
tenant compte des effets indirects sur d’autres agents.
• Se basent sur une représentation de la réalité (un
modèle). Souvent le modèle est fourni par la matrice
de comptabilité nationale (tableaux entrée sortie)
• On travaille avec les prix constatés
Évaluation d’impact des politiques

Benoit FAIVRE
Application au cas d’un investissement dans une
filière
•La partie investissement est commune à celle de
l’ACA
•La partie opération se base sur l’analyse de filière
qui vise à rendre compte des différentes étapes de
la transformation d’un produit.
•Il s’agit d’une méthode quantitative qui rend
compte des relations qu’entretiennent les acteurs
entre eux (rapports d’échanges en particulier)
=> prise en compte de l’intérêt général
Þ prise en compte de la distribution entre acteurs

Évaluation d’impact des politiques

Benoit FAIVRE
l’analyse de filière; ses principes:

• L’identification de différents maillons (opérateurs au


comportement assez homogène)

• Le suivi du produit tout au long de son processus de


transformation

• La décomposition du prix final en éléments de coûts jusqu’à


l’identification des éléments importés et de la valeur ajoutée
créée nationalement

Évaluation d’impact des politiques

Benoit FAIVRE
La modélisation en terme de filière

 On part de l’analyse des agents et des états des produits


(structure de la filière):
 Identification des différents états du produit (riz)
 Décomposition en volume et prix des transactions (en valeur), par type
d’agent
 Utilise les comptes d’exploitation de chaque agent (permet de
décrire les relations)
 Les produits et charges sont détaillés
 Valeur ajoutée, taxes sont isolées
 Les flux matières sont mis en évidence
 Calcule les agrégats pour l’ensemble des agents (synthétise les
rapports de production/échanges)
=> on peut tout faire sur un tableur
La chaîne d’opérations (ou structure de la filière):
agents et états du produit
• Le produit est défini en fonction du périmètre d’impact
accordé au projet
• On identifie tous les procès de transformation du produit
(coef. techniques) (la matrice de compta sociale peut
aider)
• On recense les opérateurs
• On définit des types d’opérateurs qui se distinguent par
– un état du produit
– Un processus de transformation assez homogène
– un niveau de valorisation des différents états du
produit (on peut être amené à scinder une entreprise
en plusieurs « types d’agents »)
La construction du graphe de filière
• On matérialise graphiquement les relations
entretenues par les agents
entreprise capitaliste coopérateur sur AHA riziculteur privé
rizicole

collecteur

IMPORT
rizier industriel décortiqueur artisanal

EXPORT grossiste

consommateur Capitale consommateur ville consommate autoconsom


province ur rural mation
Les flux économiques

La règle d’or:
1- Les volumes sont conservés le long du
processus de transformation (principe de
Lavoisier)
2- On doit faire correspondre:
• les volumes et prix d’achat du produit avec
ceux de son fournisseur
• les volumes et prix de vente avec ceux de
son client
Évaluation d’impact des politiques

Benoit FAIVRE
La règle de conservation des volumes
cas général
Flux matière (conservation des volumes entrants et sortants)
fournisseur
(exploitant d'un
périmètre)
500 500

500 100 50 150 200


collectrice à collecteur étuveuse autoconsom
vélo motorisé mation

100 100

100 50 20 30
décortiqueur grossiste détaillant

Évaluation d’impact des politiques

Benoit FAIVRE
Règle de cohérence des prix

Flux de prix (différenciation des prix entrants et sortants)


fournisseur (exploitant
d'un périmètre)

100

100 100 100 100


collectrice à collecteur étuveuse autoconsom
vélo motorisé mation

120

120 120 120


décortiqueur grossiste détaillant

Évaluation d’impact des politiques

Benoit FAIVRE
Établissement des comptes d’exploitation 1/2

Le principe:
• valeur = prix x volume
• Les comptes sont établis aux prix constatés
• On établit un compte par type d’agent (agrégation
des comptes individuels ou calcul direct pour
l’ensemble des opérateurs du type)

Évaluation d’impact des politiques

Benoit FAIVRE
Établissement des comptes d’exploitation
• valeur = prix x volume (établis aux prix constatés)
• un compte par type d’agent (agrégation des comptes individuels ou
calcul direct pour l’ensemble des opérateurs du même type)
EBE
(revenu familial)
VA directe
salaires

intérêts des emprunts

taxes et impots

amortissement
CI:
engrais
phytosanitaires CI
semences
aliments des animaux
électricité
gasoil
fournitures diverses
Le bilan économique global
250

VA
(marge
commerciale)
200

VA VA VA VA
(profit directe directe directe
+salaire) totale totale totale

décortiqueuse

travail
riz montage VA
électricité blanc pièces indirecte
100 importées totale
VA marge EDF (incluse
(salaire + amort. Centrale dans les
W familial) CI pétrole import CI)
totale marge distrib.
engrais matière directe engrais import
première
travail
semences multiplication importations
semence import
marge distrib totales
gasoil gasoil
importé

agriculteur décortiqueur commerçant TOTAL TOTAL TOTAL


consolidation des comptes par type d’opérateur
résultat net
revenu familial
salaires
Taxes VA
VA
Directe TOTALE

CI
nationales
(VA indirecte)

CI Dépense
importées Devises

=> On obtient une image de la rentabilité de la production


aux différentes étapes du processus d’élaboration
Les variables de sortie

• La valeur ajoutée créée par type d’acteur, et


globale
• Les besoins en devise (comptes extérieurs de
l’Etat)
• Les recettes fiscales
=> Et donc tous les ratios de calcul de rentabilité
d’un investissement, d’efficacité d’une mesure
etc.
Avantages de la méthode des effets

• Méthode qui établit la relation entre la production primaire et le


produit final consommé
=> Or à la différence des secteurs manufacturiers, en agriculture et secteurs primaires, la
demande finale et la concurrence internationale s’exercent sur des produits très en
« aval » par rapport aux investissements.

• méthode explicite et d’utilisation pratique dans la mesure où elle


s’appuie sur les prix de marché constatés:
=> facilite le dialogue entre acteurs (de culture économique basique)

• Méthode qui désagrège le calcul de la valeur ajoutée pour les


différents acteurs
=> permet facilement de rendre compte de l’inéquité d’une mesure ou d’une situation
FLASH MÉTHODOLOGIQUE
! Méthode des effets
• La méthode des effets, élaborée dans les années 1960, est une
procédure d'analyse et de calcul économique qui vise à mesurer
l'intérêt d'un projet d’investissement du point de vue d'un
ensemble national. Méthode alternative aux méthodes basées sur
les prix de référence.
• Cette méthode va consister à calculer et à retenir comme avantages
les revenus supplémentaires entraînés par le projet
d’investissement non seulement au niveau du groupe des agents
investisseurs, mais au niveau de chacun des agents de cette
collectivité nationale : salariés, entrepreneurs, État, collectivités
publiques (s’inspire des mécanismes de multiplicateur
d’investissement).
• Nécessite une comptabilité nationale disponible, à jour et des
enquêtes complémentaires. 92
Synthèse analyse coût-bénéfice/prix de
référence (pour mémoire)
• type de méthode : type comptable qui permet de prévoir et de réaliser une
estimation agrégée des avantages de la mise en œuvre d’une mesure.
• Domaine d’utilisation : vise à poser un jugement absolu, en particulier en direction
de financeurs, sur l’opportunité ou non d’un projet ou d’un investissement.
• Données nécessaires : il faut connaître les valeurs des transactions à un niveau plus
ou moins désagrégé. Pour chaque valeur, il faut réaliser une correction des prix réels
qui souvent se base sur des conventions ou sur la mesure des coûts d’opportunité.
Les prix internationaux des produits et des facteurs doivent être connus.
• Principales limitations : pour être pertinente la correction des prix réels doit être
fondée sur une analyse précise des coûts d’opportunité des différentes activités.
D’autre part la méthode des prix de référence rend son verdict de manière très
agrégée
• Résultats : sous forme d’indicateur agrégé : bénéfice social net, rendement du
capital investi, taux de rentabilité interne, temps de récupération.
Synthèse méthode des effets
(pour mémoire)
• type de méthode : type comptable qui permet de prévoir et de réaliser une
répartition des avantages de la mise en oeuvre d’une mesure entre agents.
• Domaine d’utilisation principal:répond à un souci d’optimisation dans un
contexte de planification des investissements
• les données nécessaires : pour chaque agent dont on veut mesurer les
avantages ou les pertes, la décomposition des achats et des ventes en valeur.
• Limite importante de la méthode : Les coefficients techniques de
transformation sont en général fixes : on se base sur une année de référence
pour déterminer les rapports entre inputs et outputs + hypothèse d’une
demande intérieure finale donnée, cad que la demande est indépendante de
l’application ou non de la mesure.
• les résultats: une mesure directe, de l’augmentation de valeur ajoutée, donc de
l’efficacité d’une mesure mais aussi de la répartition de cette valeur ajoutée par
agent de la filière et des secteurs connexes.
ACA et MDE: des méthodes qui se font miroir
• On peut montrer que la méthode des effets et des prix de
référence se correspondent mathématiquement.
• -> La première consiste à déterminer la combinaison des
facteurs assurant la croissance maximale en tenant
compte des ressources disponibles
• -> La seconde à calculer un système de prix qui minimise
le coût global d’utilisation des facteurs
=> Si la demande finale est considérée constante, et si
mêmes choix de taux d’actualisation, de taux de change et
hypothèses des coûts d’opportunité (vs.perte de
production), le calcul du bénéfice économique actualisé sera
identique 95
DE L’ANALYSE COÛTS-BÉNÉFICES ET DES EFFETS AUX
DÉCISIONS DE POLITIQUES COMMERCIALES

96
LE PRINCIPE DE LA MATRICE D’ANALYSE DES POLITIQUES
La correction des prix de marché pour obtenir les prix de référence conduit à
l’établissement d’un nouveau compte consolidé du projet : La MAP

Les MAP sont des tableaux synthétiques de présentation comparée


des comptes d’exploitation des filières en prix de marché et en prix de
référence dont l’objectif est d’évaluer les écarts liés à des
interventions/défaillances sur les marchés domestiques:

1- Il est possible d'établir la MAP, soit pour une année de croisière du projet soit
pour la durée de vie du projet en faisant la somme actualisée des flux annuels

2- la démarche suivie consiste à établir les comptes en prix de référence :


- à adopter les prix internationaux pour tous les biens et services que
l'économie échange ou pourrait échanger sur le marché international ;
➠ Les échanges avec le système économique international servent de référence
- en les ajustant en fonction de la valeur « réelle » de la monnaie nationale
(TCR) ;
➠ La viabilité du projet dépend de la situation macro-économique
- selon le niveau de rémunération des facteurs domestiques (travail, capital,
biens d'environnement).
➠ Les politiques locales et les conditions effectives de rémunération des facteurs (relativement aux prix
internationaux) se répercutent sur la viabilité du projet

97
UNE PRÉSENTATION SIMPLIFIÉE

Produit charges Marges


Prix de référence 100 50 50
Prix de marché 80 60 20
transferts 20 -10 30

Les transferts mesurent l'impact, positif ou négatif, des distorsions


résultant des imperfections des marchés et des politiques économiques:
Transfert = Valeur aux prix de marché – Valeur aux prix de référence
Þ On visualise les effets des politiques nationales sur le résultat
du projet

Mais tous les produits et toutes les charges ne portent pas les mêmes
potentiels d’action par une politique nationale: il faut distinguer entre biens
échangeables et non échangeables:

Les biens non échangeables sont des biens que l’on ne peut pas (ou
difficilement) échanger entre pays : le prix international n’a pas ou peu de
sens comme prix de référence; on prend le prix de marché ou le coût
d’opportunité domestique (cf. partie sur ACA).

98
QUE SONT DES BIENS ÉCHANGEABLES ET NON ÉCHANGEABLES ?

99
100
LES CRITÈRES DE JUGEMENT À PARTIR DE LA MAP

A partir du compte consolidé en prix de référence et en


prix de marché, la MAP permet d’analyser la viabilité
d’un projet dans l’économie internationale. Cela consiste
à:

""""" calculer les revenus engendrés par le projet, en prix


de référence, et les transferts de ressources dont il
bénéficie par le fonctionnement des marchés (par
différence avec les valeurs en prix de marché)

""""" prendre la mesure des conditions de protection et


de la compétitivité du projet

""""" examiner l'efficience économique du projet sous la


contrainte extérieure globale des marchés internationaux
(rentabilité économique)

101
ANALYSE DU REVENU GÉNÉRÉ PAR LE PROJET

Calcul d’un « solde économique », véritable


« profit » pour la collectivité (VAN)

-> un solde positif indique que le projet


contribue à l'accroissement du revenu
national mesuré en prix internationaux. Il
utilise efficacement les ressources
économiques
-> S'il est négatif, le coût de la production
du projet est alors supérieur à celui de
l'importation du produit. => projet ne peut
subsister que par une subvention de la part
des autres secteurs de l'économie : le projet
est un « poids » pour
l'économie

102
ANALYSE DES TRANSFERTS SUSCITÉS PAR LE PROJET

Calcul d’un « transfert net », qui


correspond à la contribution de la
collectivité aux agents du projet

-> un transfert négatif indique que les


agents contribuent à l'accroissement du
revenu national plus fortement que leur
propre rémunération (ils sont « taxés »
-> S'il est négatif, les agents reçoivent,
en plus de leur rémunération une
contribution du revenu national (ils sont
« subventionnés »)
Origine du transfert net:
 transferts sur les produits. Ils proviennent de la différence entre les prix de marché et les prix
internationaux de ces produits ;
 transferts sur les intrants échangeables. Ils proviennent de la différence entre les prix de marché et les
prix de internationaux de ces intrants ;
 transferts sur les intrants non échangeables et la rémunération des facteurs de production :
normalement proche de 0 mais ces transferts proviennent essentiellement de l'introduction de facteurs
non rémunérés (terre mise à disposition, travail valorisé)

Le transfert net représente donc l'impact global des imperfections du marché et des
politiques économiques et l’avantage (ou détriment) qu’en tirent les agents impliqués dans
le projet.

103
ANALYSE DE LA PROTECTION DONT BENEFICIE LE PROJET

Calcul d’un « taux de protection


nominal »: rapport A/E
-> TPN>1 : les agents vendent à un
prix supérieur à ce qu’ils
obtiendraient sur le marché
international: ils sont « protégés »
-> TPN<1 : les agents vendent à un
prix inférieur à ce qu’ils
obtiendraient sur le marché
international: ils sont « protégés »

N.B un TPN peut être calculé pour


les intrants (B/F) et renseigner sur la
politique commerciale vis-à-vis des
importations d’intrants
N.B. un TP effective peut –être
calculé qui prend en compte à la fois
la protection sur les prodduits et sur
les intrants: (A-B)/(E-F)
104
ANALYSE DE LA COMPÉTITIVITÉ DU PROJET: LE COÛT EN RESSOURCES
DOMESTIQUES
(IMPORTANT POUR LES PROJETS D’EXPORTATION OU DE SUBSTITUTION AUX
IMPORTS) Calcul de l’efficience (rendement) de
l’utilisation d’une unité de devise dans le
projet : cout en ressources domestiques:
rapport G/(E-F) = facteurs de production
non échangeables nécessaires pour
générer un $ ou € de revenu économique

-> CRD>1 : le coût des facteurs domestiques


utilisés (terre, eau, travail…) est supérieur à la
valeur réellement créée pour l’économie => il y
a perte de richesse collective
-> CRD<1 : la collectivité dispose d’un surplus de
richesse après rémunération des facteurs de
production domestiques: la valeur créée est
supérieur au coût des ressources domestiques
N.B pour un projet en agriculture familiale, consommées; la production se fait à un coût
ne pas oublier d’inclure la rémunération du
moindre que l’emploi des mêmes ressources sur
travail familial: un projet passe aisément
d’un CRD<1 à un CRD>1 qui illustre une les marchés internationaux.
baisse d’intérêt d’un projet agro-export par
exemple

105
MODULE 2C
EXEMPLE D’ÉVALUATION DES COÛTS
ET AVANTAGES MARCHANDS:
CAS MONOPRODUIT AVEC FONCTIONS DE
DEMANDE ET D’OFFRE CONNUES

106
FLASH METHODOLOGIQUE
! Marché

107
FLASH METHODOLOGIQUE
! La vérité sort… Dupuit!
1. « Inventeur » de la notion de surplus : Jules Dupuit (1804-1866)
Comme ingénieur des ponts et chaussées, il devait faire des choix parmi différents projets de
nouveaux ponts ou routes à construire.
• Approche financière : si un péage permet de financer l’exploitation du pont, l’investissement est
rentable. Toutefois, Dupuit fait remarquer que certains usagers seraient prêts à payer davantage
pour traverser le pont
• Pour savoir si le pont doit être construit, et choisir du point de vue de l’utilité sociale, il est
intéressant de considérer le montant maximal que les usagers seraient prêts à payer. La
différence entre cette valeur et le montant acquitté (le péage) représente le surplus du
consommateur.

2. Marshall, Principes d’Économie Politique (1920) :


« Le consommateur retire d’un achat un surplus de satisfaction. La somme supplémentaire qu’il
aurait accepté de payer, au-delà du prix, plutôt que de renoncer à l’achat, mesure le surplus de
satisfaction. On peut l’appeler le surplus du consommateur. »

108
FLASH METHODOLOGIQUE
! Surplus du consommateur

109
FLASH METHODOLOGIQUE
! Surplus du producteur

110
FLASH METHODOLOGIQUE
! Surplus agrégé

111
Lorsqu’on dispose d’une courbe d’offre et de demande…

(par ex. cas des sociétés électriques ou de distribution des eaux)

• On peut étudier l’impact d’un projet sur les prix


d’un marché (et en déduire l’évolution
favorable ou défavorable du surplus global)

• On peut comparer deux projets concurrents


quant à leur impact sur le surplus global

• On peut étudier l’effet d’une mesure de


restriction (quotas) ou de taxation (hausse des
prix)
112
Exemple
• Un lac où les gens se baignent
• Chaque usager du site a un consentement à payer (CAP) > 0
pour la baignade
• Chaque baigneur a donc un surplus > 0
• La somme des surplus individuels forme le surplus collectif
• Si la qualité des eaux de baignade baisse, le CAP des baigneurs
potentiels baisse : la demande de baignades diminue
• La pollution diminue le surplus individuel et le nombre de
baigneurs, donc le surplus collectif
• La perte de surplus correspond à la monétarisation des
dommages causés aux baigneurs

113
Exercice

• Pour un coût d’accès de 50 euros la demande de baignade est nulle,


à l’inverse pour un coût d’accès nul la demande est de 2 000
baignades par an. La courbe de demande est linéaire.
• Calculer la valeur d’aménité du site sur la base de cette demande
• Un péage de 25 euros est institué. Quelle est la demande pour ce
niveau de péage ?
• Calculer le surplus collectif qui en résulte
• Une pollution survient et diminue la demande de 500 baignades
par an quel que soit le coût d’accès. Le niveau du péage est
inchangé
• Calculer la perte de surplus qui en résulte
• Traduire graphiquement les résultats
• Que peut-on en déduire sur le coût social de la pollution ?

114
Corrigé

115
Corrigé

116
Corrigé

117
Corrigé

118
Corrigé

119
Corrigé

120
Corrigé

121
MODULE 3
EVALUATION DES EFFETS NON MARCHANDS

122
MODULE 3 A
EXTERNALITÉS

123
FLASH METHODOLOGIQUE
! Externalités
Effets de l’activité d’un agent économique sur la fonction de
production ou de consommation d’autres agents, sans que ces
effets ne donnent lieu à une compensation (transaction
monétaire, échange sur un marché)
Externalités positives
• Apiculture et verger
• Protection des massifs forestiers, ou agriculture de conservation, avec impact antiérosif et
baisse des coûts de maintenance des infrastructures en aval (transport, irrigation) – cf.
paiements pour services environnementaux (PSE)
• Infrastructures : utilisation d’une route à objectif de connexion portuaire à l’hinterland par des
agriculteurs et artisans locaux
• Externalités de réseau (téléphone, internet) : tout nouvel utilisateur apporte des opportunités
supplémentaires et donc augmente l’utilité des usagers déjà connectés
• Recherche et innovation (car une innovation est toujours plus ou moins imitable)
Externalités négatives
• Pollution : un fumeur et un non fumeur dans un bureau ; pollution de l’eau, de l’air
• Externalités d’encombrement (pêche, pastoralisme, ostréiculture, bois de feu, cueillette des
champignons – « tragédie des communs »)
• Le coût marginal social (avec pollution) est alors supérieur au coût marginal privé
124
Externalités et biens publics
• Les services issus de l’usage d’un bien public ne sont pas rémunérés directement
par l’usager : à financer par l’impôt

Utilisation rivale Utilisation non-rivale


• Exclusion possible Biens privés Biens à péage (bien de club)
Exclusion impossible Biens communs Biens publics

• Exemple de l’éclairage public : on ne peut pas exclure une personne de la


« consommation » de l’éclairage (non exclusion) et deux personnes peuvent le
« consommer » en même temps (non rivalité)
• On ne peut pas financer le service d’éclairage public en faisant appel au
consentement à payer des consommateurs : absence de marché (on ne peut pas
acheter « sa part » de bien public), impossibilité de financement par
« souscription » car comportements opportunistes (passagers clandestins) :
• de plus, éclairage = source d’externalités positives : sécurité accrue dans les
quartiers, développement de l’activité économique (marchés nocturnes) etc.
- pertinent pour l’AEP
125
Externalités
Si le projet crée des externalités sur l’économie (=sur les
autres agents économiques), comment procéder?

• les identifier
– Observation et enquête
– Information et consultations participatives (consultation d’utilité
publique)

• les évaluer
– Études économiques
– Études d’impact, modélisations et simulations
– Enquête auprès des parties prenantes

• les monétariser
– Valeurs tutélaires (fournies par l’État)
– Proxy (créativité)
– Enquête auprès des parties prenantes 126
MODULE 3 B
BIENS PUBLICS ET COMMUNS, AMENITES

127
Coûts et avantages non marchands

• Valeur du temps, valeur des nuisances dues au bruit


(transports), aux pollutions locales ou globales
(émissions de GES)
• Valeur de la vie humaine épargnée (transports,
projets de santé)
• Valeur de la santé vs. maladie ou incapacité (projets
de santé)
• Biens et services environnementaux ou culturels

128
Méthodes d’évaluation des actifs non marchands

• Plusieurs approches selon la nature de la variation de surplus à


évaluer (valeur de quoi ?) et le type d’informations accessibles
• Toutes imparfaites et discutables : il s’agit d’approximations
raisonnables, à confronter avec l’absence d’évaluation
• A quoi ça sert ?
– Ex post : fournir une référence pour le calcul d’indemnisations
– Ex ante : intégrer l’environnement à parité avec d’autres enjeux dans
l’évaluation des projets (aménagement, investissement)
• Est-ce vraiment pertinent ? Quelle alternative ?
– Peuvent donner l’illusion d’une quantification précise ; alors que l’actif
ou ses variations ont été mal caractérisés ou mal contextualisés.
– Prévoir des échantillons suffisants pour des résultats significatif
– Prévoir des enquêtes (légères) de suivi des préférence

Spangenberg, J. H., & Settele, J. (2010). Precisely incorrect? Monetizing the value
of ecosystem services. Ecological Complexity, 7(3), 327-337.
CANM : instruction cadre transports 2005
- Annexe I relative à la valorisation tutélaire
des effets indirects ou non marchands -

Valeurs issues du rapport « Transports : choix des investissements et coût des nuisances » du
Commissariat Général du Plan préparé par un groupe de travail présidé par Marcel Boiteux
(avril 2001). Projets interurbains (réf. circulaire sur « les investissements routiers en rase
campagne » de 1998). Suites avec le rapport Quinet 2008 sur la valeur tutélaire du carbone

130
CANM : instruction cadre transports 2005
- Annexe I relative à la valorisation tutélaire
des effets indirects ou non marchands -

131
CANM : instruction cadre transports 2005
- Annexe I relative à la valorisation tutélaire
des effets indirects ou non marchands -

PIB/hab. 2011 = 33 000 € => 45 ans de PIB ! Mais comprend dépenses de secours et
hospitalières + pretium doloris + perte de production nette (PIB - consommation) +
préjudice moral ; autre proxy = prime d’assurance (valeur révélée)

En transport individuel,
meilleure couverture du
risque par l’assurance =>
coût social moins élevé :
abattement de 1/3

132
CANM : instruction cadre transports 2005
- Annexe I relative à la valorisation tutélaire
des effets indirects ou non marchands -

• Rester dans les limites de la réglementation n’implique pas un coût


économique nul (idem pollution)
• Nuisance marginale croissante
• Pondération supérieure pour les périodes nocturnes : + 5 dB(A)
• Majoration de 30 % si exposition > 70 dB(A) le jour ou 65 dB(A) la nuit
pour tenir compte des effets de long terme sur la santé

133
CANM : instruction cadre transports 2005
- Annexe I relative à la valorisation tutélaire
des effets indirects ou non marchands -

• Pollution atmosphérique… (pollution locale)

134
CANM : instruction cadre transports 2005
- Annexe I relative à la valorisation tutélaire
des effets indirects ou non marchands -

• Effet de serre (pollution globale) : valorisation = niveau de taxation qui


permettrait à la France de satisfaire aux engagements issus de Kyoto (hors
mécanismes de flexibilité càd marchés carbone et MDP)

• … et le texte précise : « Cette pénalisation des émissions de carbone est à


prendre en compte y compris dans l’éventualité où une taxe d’un montant
équivalent serait effectivement introduite »
• … ce qui marque bien la différence entre coût ou avantage économique et
transfert
• GES : différencier prix financier (prix du CO2 sur un marché, dans l’analyse
financière) et prix économique (coût marginal de réduction des émissions, ou
coût marginal de la nuisance) 135
Coûts et avantages non marchands : santé
- Exemple d’analyse coût-efficacité (Belli et al. Banque Mondiale) -

• 2 types de vaccins (DPTT et BCG)

• 5 modalités étudiées, envisagées en plus des programmes existants portant sur


d’autres maladies

• Questions :
1. Parmi les trois premières modalités, quelle est la plus efficace ?
2. Quelle est la deuxième modalité la plus efficace ?
3. Le fait que l’un des vaccins DPTT ou BCG existe déjà modifie-t-il l’efficacité du deuxième
vaccin ?
4. Quelle est la modalité à retenir parmi les 3 premières si la contrainte budgétaire est de
115 MUS$ ? 136
Coûts et avantages non marchands : santé
• Indicateurs = YLG (Years of Life Gained), HYLG (Healthy Years of Life
Gained), ou mieux : DALY (Disability Adjusted Life Year) qui incorpore
aux éventuels gains de mortalité évitée (mesurés en unité de temps),
ceux en temps d’immobilisation liée aux maladies, en les pondérant
par tranche d’âge
• Par exemple, l’analyse d’un projet d’accès à l’eau potable pourra
mesurer le nombre de jours d’immobilisation évités par la réduction
des diarrhées.
• La quantification monétaire consiste ensuite à valoriser le temps des
individus concernés. En première approximation, leur revenu par unité
de temps peut être retenu.
• Approche équivalente à celle des transports ; applicable à toute
pathologie

137
Coûts et avantages non marchands : environnement
Valeur économique totale

BPL Valeurs d’usage


BPG Valeurs de non-usage

Valeur directe Valeur directe Valeur indirecte Valeur d’option, Valeurs d’existence,
par extraction sans extraction de quasi option patrimoniale, de legs

+ tangible - tangible

Changement de Prix hédoniques, Coût de Evaluation Evaluation


productivité, coûts de remplacement, contingente, contingente
coût de déplacement, coût de Choice modelling
remplacement… choice modelling protection…
138
Pourquoi une évaluation économique de la biodiversité ?

Estimer sa valeur économique afin que les agents l’intègrent dans leur décision

Þ Evaluation ex ante :

 Intégrer l’environnement à parité avec d’autres enjeux qui concourent au bien-être social dans l’évaluation de
projets

 Apporter des éléments d’information (quantitatifs) les plus objectifs possibles sur lesquels pourront s’appuyer les
décisions publiques et privées
 L’intégration des coûts et des bénéfices environnementaux est essentielle pour permettre aux décideurs
d’effectuer des choix d’investissements ou de projets de manière rationnelle (Analyses coûts-bénéfices)
 Permettre des arbitrages fondés sur la valeur comparée des biens et des services en concurrence (arbitrage
conservation / développement économique)

=> (Eval. ex post): Avoir des éléments de référence pour le calcul d’indemnisations

 L’évaluation de la biodiversité n’a pas vocation à sa mise en marché éventuelle (une « marchandisation »)
La conception économique orthodoxe de la valeur
(Concept d’utilité, de préférence, de bien-être)

• Un objet a de la valeur s’il est utile et rare


• La biodiversité est-elle utile ?
• La biodiversité est-elle rare ?

• La valeur économique est une notion :


• Anthropocentrée : basée sur le bien-être des humains
• Subjective : chacun est le meilleur juge de ses préférences
• Utilitariste (conséquentialiste) : maximiser le bien-être
• Marginaliste : on ne mesure pas vraiment, on compare
 Mesurer la variation de bien-être engendrée par l’évolution de la
qualité et/ou de la disponibilité d’un bien ou d’un service
Une approche extensive de la valeur

• VALEUR INSTRUMENTALE
Valeur de la biodiversité pourvoyeuse de ressources et de services utiles, voire indispensables au fonctionnement des sociétés
humaines.
Ex. valeur instrumentale liée à la production d’aliments ou à l’utilisation d’espaces récréatifs

• VALEUR D’OPTION

• Valeur instrumentale particulière, assurance-vie et potentiel d’innovation pour les sociétés actuelles et futures.
Ex. découverte de nouvelles molécules d’intérêt pour l’industrie pharmaceutique

• VALEUR PATRIMONIALE
valeur culturelle, identitaire, historique de la biodiversité, qui fait de celle-ci, ou de certains de ses éléments ou processus, un
patrimoine à conserver, pour le présent et les générations futures.

• Ex. Protection d’un paysage, d’une espèce emblématique ou d’une variété cultivée traditionnelle, pour son importance culturelle
• VALEUR INTRINSÈQUE
valeur de la biodiversité en elle-même et pour elle-même, en considérant que, quel que soit son usage éventuel par l’homme, la
diversité de la vie sur terre doit être préservée et que les êtres humains ont le devoir moral de la respecter.

Ex. Reconnaissance de droits aux êtres vivants non humain

141
MODULE 6
ÉTUDES DE CAS

142
L’exemple de la valorisation des barrières
coralliennes et lagons

143
Lagon de Bonaire (caraïbe NL)

Petit film de présentation


144
145
146
QCM

• Le récif corallien d’Hawaï « vaut » 10 milliards $, celui


de Moorea 85,5 millions $

• Est-ce que cela veut dire que :


a. le récif d’Hawaï est plus beau
b. le récif d’Hawaï est plus grand
c. cela ne veut rien dire

147
QCM

• Le récif corallien d’Hawaï « vaut » 10 milliards $,


celui de Moorea 85,5 millions $

• Est-ce que cela veut dire que :


a. le récif d’Hawaï est plus beau
… l’écosystème est peut-être en meilleure santé
b. le récif d’Hawaï est plus grand,
oui … et les gens peuvent y être plus riches
c. cela ne veut rien dire dans l’absolu :
il faut connaître le contenu
et le but initial de l’évaluation

148
Exemple/exercice : lagon de Moorea

• Contexte : observation d’une dégradation de l’état de santé


du récif corallien (via le suivi de proxy - remplacement du
corail par des algues et baisse des populations de mollusques)

 mise en place d’un « Plan de Gestion de l’Espace Maritime »


(PGEM) pour établir des règles et conditions s’appliquant aux
usages primaires du lagon (pêche, conservation, tourisme,
récréation) pour une gestion durable

• Méthode : décrivez la méthode de travail à mettre en œuvre

149
Étude de Cas :

Éducation Supérieure à
l’île Maurice

150
Amélioration de l ’éducation supérieure à Maurice

 Contexte:

- Déclin de la compétitivité industrielle


- Situation de plein emploi => pression sur les salaires
- Éducation universelle, mais 50% secondaire et 5%
supérieur

 Stratégie:

Faciliter l’adoption de nouvelles technologies grâce au


développement du capital humain (formation supérieure et
professionnelle)

151
Amélioration de l ’éducation supérieure à Maurice

 Alternative:

Bourse d’étude pour se former à l’étranger

 Inconvénients:
 Coût en devises

 Risque d’émigration permanente

 Perte d’externalités positives (recherche…)

152
Amélioration de l ’éducation supérieure à Maurice

 Principal avantage:
Productivité additionnelle des diplomés

153
Amélioration de l ’éducation supérieure à Maurice

 Principal avantage:

Productivité additionnelle des diplomés


Cycle d’étude Revenu attendu à la sortie Coût d’opportunité
MBA 300.000 180.000
Autres masters / doctorats 240.000 180.000
Premier cycle universitaire 180.000 72.000
Diplôme du Secondaire 72.000 --

Augmentation attendue des promotions


Cycle 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 05 07 08 09 10-20
Premier cycle 0 91 147 212 238 404 436 451 581 652 713 823 897 918 918
MBA 2 2 5 8 11 15 19 23 28 33 39 46 53 61 70
Autres masters / doctorat 5 15 17 20 22 27 30 32 34 36 38 40 42 44 47

154
Amélioration de l ’éducation supérieure à Maurice

 Calcul VAN en deux temps

- Chaque diplômé est supposé travailler pendant 40 ans


40
nb _ diplomési .(revenu _ additionne l )

i 1 (1  taux _ actualisat ion ) i
- Deuxième actualisation à l’année de référence (1995)

Cycle 1996 1997 1998 1999 2 000


Premier cycle 0 79 399 440 128 260 635 184 974 521 207 660 075
MBA 1 978 506 1 978 506 4 946 266 7 914 026 10 881 785
Autres masters / doctorat 2 473 133 7 419 399 8 408 652 9 892 532 10 881 785
Total 4 451 639 88 797 346 141 615 553 202 781 078 229 423 646
VAN 1995 3 974 678 70 788 700 100 799 153 128 871 041 130 181 138
VAN cumulée 1996-2020 3 246 348 451

155
Amélioration de l ’éducation supérieure à Maurice

 Coûts économiques:

i. Revenus non-perçus
(en milliers UM) 1995 1996 1997 1998 1999
Premier cycle 8 208 19 462 35 726 46 534 68 036
MBA 540 873 1 503 2 700 3 861
Autre doctorat 1 080 4 266 6 480 7 524 8 388
Total 9 828 24 601 43 709 56 758 80 285
VAN 1995-2020 960 776

156
Amélioration de l ’éducation supérieure à Maurice

 Coûts économiques:

ii. Biens échangeables

(en milliers UM) 1996 1997 1998 1999


Coût financier 77 641 5 331 3 281 6 480
- taxes d’importation 11 475 781 481 950
= prix frontière 66 166 4 550 2 800 5 530
+ premium taux de change (10%) 6 617 455 280 553
= coût économique 72 782 5 005 3 080 6 083
Facteur de conversion 0.937 0.939 0.939 0.939
Distribution des coûts
Coût pour les universités 77 641 5 331 3 281 6 480
Coût pour l’Etat (11 475) (781) (481) (950)
Premium taux de change 6 617 455 280 553
Coût économique pour la société 72 782 5 005 3 080 6 083

157
Amélioration de l ’éducation supérieure à Maurice

 Présentation synthétique par acteur:


Coûts – Avantages (milliers UM) Etudiants Universités Etat Total société
Avantages
Revenu additionnel 1 947 808 1 298 540 3 246 348
Coûts
Revenu non-perçu (576 466) (384 310) 960 776
Frais de scolarité (258 781) 258 781 0
Investissements (342 659) (9 900) (352 559)
Coûts récurrents (143 992) (143 992)
Subvention du gouvernement 486 651 (486 651) 0
Total des coûts (835 247) 259 122 (880 861) (1 456 986)
Bénéfices nets 1 112 561 259 122 417 679 1 789 362

 Impact fiscal pour l’Etat ?


 Projet secteur public ou privé? (viable sans subvention, externalités)
 Analyse des risques?
 Viabilité et durabilité du projet?

158
Tous Conseillers du Ministre!

• 6 groupes (5 mn)

• Une question type « cabinet ministériel » à traiter

• 15 mn de temps de réflexion

• Un représentant pour la restitution devant les autres (2 mn)

• Partage et corrigé…

159
Conseiller du Ministre – les commandes
• Un opérateur de tourisme se propose de construire un village de vacances au bord d’un lagon dans le pays
où vous travaillez, en soulignant la contribution à l’emploi et à l’économie locale. Rédigez une brève note
au Ministre expliquant l’importance de prendre en compte les dommages liés à l’impact sur
l’environnement.

• Un consultant vous propose un questionnaire pour évaluer le consentement à payer pour la préservation
d’une forêt classée. Quelles mises en garde méthodologiques et points d’attention lui rappelez-vous ?

• Votre ministre veut accélérer l’électrification du pays en plafonnant le prix de l’électricité à un niveau bas.
Vous rédigez une mise en garde sur les risques liés à ce type de mesure

• Une ONG écologiste demande l’application d’un taux d’actualisation nul sur tous les projets
d’investissement du pays. Rédigez une note argumentaire au ministre.

• Un banquier privé a interpellé le Ministre l’absence de rentabilité financière des financements en faveur
de la nature. Rédigez une note argumentaire au ministre rappelant les avantages économiques non
financiers liés à la conservation de la nature.

• Un député de l’opposition estime qu’il y a du favoritisme dans les choix d’investissement. Vous briefez la
ministre sur l’apport de l’analyse économique sur laquelle se fonde les choix du gouvernement.

160
Corrigé – opérateur de tourisme

• Un opérateur de tourisme se propose de construire un village de vacances


au bord d’un lagon dans le pays où vous travaillez, en soulignant la
contribution à l’emploi et à l’économie locale. Rédiger une brève note au
Ministre expliquant l’importance de prendre en compte les dommages liés
à l’impact sur l’environnement dans l’analyse économique du projet.

• Restitution groupe

• Nécessité de compléter l’analyse avec le calcul des pertes éventuelles de


services écosystémiques à moyen long terme.
• Par ex. perte de mangrove, destruction de barrière de corail, pollution du
lagon, érosion côtière, moindre prises des pêcheurs, traitement des eaux et
déchets.
• En cas de pertes pour les riverains, envisager des mesures d’évitement ou
de compensation.

161
Corrigé – Enquête sur les Consentements

• Un consultant vous propose un questionnaire pour évaluer


le consentement à payer pour la préservation d’une forêt
classée. Quelles mises en garde méthodologiques et points
d’attention lui rappelez-vous ?

• Restitution groupe

• Nombre d’enquêtés doit être suffisant pour des résultats


signifiants
• Questions doivent être précises et contextualisées
• Chiffrer le coût de l’enquête préalable et envisager des
enquêtes légères de suivi
162
Corrigé – Électrification

• Votre ministre veut accélérer l’électrification du pays en plafonnant le


prix de l’électricité à un niveau bas. Vous rédigez une mise en garde sur
les risques liés à ce type de mesure

• Restitution groupe

• Si le prix est fixé en dessous du prix d’équilibre industriel (qui égalise


pour le producteur son coût marginal), il y aura inefficacité économique.
• L’opérateur électrique n’a pas d’intérêt à augmenter sa production
puisque chaque unité supplémentaire produite engendre une perte au
prix plafonné.
• Conseil : Préférer une politique de subvention de l’opérateur par l’État,
pour compenser les pertes liées aux branchements sociaux.

163
Corrigé – ONG écologiste
• Une ONG écologiste demande l’application d’un taux
d’actualisation nul sur tous les projets d’investissement du
pays. Rédigez une note argumentaire au ministre.

• Restitution groupe
• Valoriser le futur autant que le présent ne correspond en rien à la rationalité des
individus : tout le monde préfère une somme quelconque aujourd’hui que cette
même somme perçue dans dix ans.
• Mais une baisse du taux d’actualisation, justifiée par la baisse observée des taux
d’intérêt réels, permet de mieux valoriser l’impact sur kes ressources naturelles.
• Par ailleurs, l’intérêt d’avoir un taux d’actualisation commun pour apprécier la
valeur des investissements permet de comparer différentes alternatives et
d’assurer une certaine égalité de traitement à l’échelle nationale.
• Conseil : proposer l’ouverture d’une réflexion collective entre État, entreprises et
société civile pour envisager la fixation d’une valeur d’un taux d’actualisation de
référence à l’échelle du pays.
164
Corrigé – Banquier privé
• Un banquier privé a interpellé le Ministre l’absence de rentabilité
financière des financements publics en faveur de la nature. Rédigez une
note argumentaire au ministre rappelant les avantages économiques non
financiers liés à la conservation de la nature.

• Restitution groupe
• L’analyse financière permet au banquier privé d’évaluer la capacité d’un
emprunteur à assurer le service de sa dette. Elle a toute sa place pour le prêteur.
En revanche, ce type d’analyse ne valorise pas les effets non financiers résultant
d’un projet de conservation de la nature (amélioration ou maintien des ressources
en eau, lutte contre l’érosion et la désertification, lutte contre les pollutions,
compensation écologique). L’État, garant du patrimoine national, notamment du
capital naturel du pays considéré, doit intégrer tous les effets dans son
appréciation
• Rappeler au banquier que la solvabilité de ses clients dépend aussi de la capacité à
conduire leurs activités face au changement climatique et à l’érosion de la
biodiversité. L’eau, l’énergie, les ressources naturelles, la santé des salariés sont
des inputs incontournables pour toutes les entreprises 165
Corrigé – Choix des investissements
• Un député de l’opposition estime qu’il y a du favoritisme dans les choix
d’investissement. Vous briefez la ministre sur l’apport de l’analyse
économique sur laquelle se fonde les choix du gouvernement.

• Restitution groupe
• L’analyse économique est systématiquement utilisée dans notre pays, pour identifier et
prioriser les projets les plus rentables pour la collectivité dans une perspective de moyen
terme.
• Ces analyses permettent de classer en ordre décroissant d’intérêt collectif tous les projets
proposés par les ministères (infrastructures de transport urbaines et interurbaines,
infrastructures d’énergie, de santé, d’éducation)
• Les analyses menées font systématiquement l’objet d’analyse de sensibilité pour assurer des
choix éclairés.
• Les bailleurs de fonds du pays (agences de notation) vérifient que cette politique est bien
mise en œuvre.

166
MODULE 6
ARRIÈRE-CUISINE

167
FLASH METHODOLOGIQUE
! Analyses de sensibilité
Identifier les variables qui impactent le plus les
coûts et les avantages (paramètres critiques )
élasticité du TIR ou de la VANE par rapport
aux principales variables.
Méthode type Montecarlo : permettant une extraction
aléatoire répétée d’une série de valeur de variables critiques

Sensitivity test!
168
FLASH MÉTHODOLOGIQUE
! Un exemple de test de sensibilité

Taux Durée de Prix tutélaire de la VANE du projet en


TRE du projet
d'actualisation référence tonne de CO2 MEUR
Scénario 1 - Référence 5% 20 ans 30 euros stable 33,5 16%
Scénario 2 - taux
12% 20 ans 30 euros stable 7,3 16%
d'actualisation indien
Scénario 3 - durée du
5% 35 ans 30 euros stable 61,0 18%
projet sur 35 ans
Scénario 4 - hausse du
5% 20 ans de 30 à 100 euros 100,3 31%
prix de la tonne

169
Analyse coûts-avantages
Limites de l’approche
Plusieurs points sensibles et parfois délicats :
• Taux d’actualisation
• Prix utilisés : la notion de prix de référence
• Identification du périmètre : degré de finesse,
distinction entre acteurs…
• Élaboration du scénario sans projet et de l’évolution de
la situation (identification de projets alternatifs)
• Informations disponibles vs besoins d’enquête

Plutôt adapté à un projet d’infrastructure localisé qu’à


une politique sociale à l’échelle nationale (hypothèse d’un
projet marginal) 170
Compte financier
Etape 1
Corrections des transferts et taxes

Flux réels du projet


Etape 2
Corrections des externalités

Flux réels du projet sur l’économie


Etape 3
Application des prix de référence Compte
économique

Biens Biens non


échangeables Biens non échangeables
échangeables
Non importants
importants

Utiliser les prix de Appliquer des 171


parité aux coefficients spécifiques Appliquer un coefficient
frontières pour refléter les coûts standard
marginaux
FLASH METHODOLOGIQUE
! 2.8. Taux de change de référence
Contexte : en général, situation de rareté des devises. Les
investissements sont nécessaires à la croissance mais gourmands en
importations… et les exportations ne suivent pas toujours.

Prendre pour l’analyse des flux, le taux de change effectif réel (TCER),
comme par exemple l’indice Mac Do (publié par le Financial Time) :
• Le Big Mac est un produit standard qui incorpore du travail, du
capital, des produits agricoles, de l’énergie, etc.

• Le Big Mac est vendu dans différents pays à différents prix, dont
le quotient révèle le taux de change effectif.
…Ou bien le taux du marché noir 172
3. Attention aux doubles comptes
dans le traitement des CANM (et dans toute l’analyse économique)

• approche du coût de la pollution de l’eau par le prix de l’eau


minérale + coût des soins de santé
=> si les options sont mutuellement exclusives retenir l’une ou
l’autre

• addition de la variation de surplus de l’usager (temps gagné)


et de la variation de valeur d’usage des actifs (changement de
la valeur locative) en économie des transports

173
MODULE 8
CONCLUSIONS

174
Différences entre évaluation financière et
économique
rubrique évaluation évaluation
financière économique
monnaie courante constante
impôts et subventions oui non
prix du marché de référence
charges financières oui : taux non, mais taux
d’intérêt d’actualisation
unité de compte UM UM aux prix de
référence,
VA (si ME)
surplus du consommateur non oui
(composante du bien-être global)
Investissements complémentaires et non oui
coûts d’opportunité
valorisation d’effets non marchands non oui
valorisation des effets externes non oui
175
Synthèse
1. définir le projet
2. définir la collectivité qui évalue
3. définir l’horizon de l’analyse
4. caractériser les situations avec et sans projet
5. considérer des alternatives au projet, en choisir une
6. lister les parties prenantes dans chaque alternative
7. lister les coûts et avantages monétaires ou monétarisables pour
chaque partie prenante dans chaque alternative
8. affecter des valeurs monétaires aux chroniques de coûts et
avantages dans chaque alternative
9. calculer la VAN des flux monétarisés de coûts et avantages, le TRIE
et éventuellement d’autres indicateurs (rentabilité immédiate…),
10. calculer la VAN pour chaque partie prenante
11. tester la sensibilité du ou des indicateurs aux hypothèses
12. le cas échéant, reformater le projet et reprendre à l’étape (5) 176
Conclusion
Une approche de transparence, de dialogue et de pédagogie -

• Évaluation économique : condition nécessaire mais pas


suffisante d’une « bonne » décision
• Fait apparaître des informations et arguments qui alimentent
le dialogue administratif, politique ou citoyen
• Plutôt discussion entre acteurs pour faire évoluer les contours
du projet et répartir coûts et avantages, que choix entre
projets « tout ficelés » dans une file d’attente
• Importance des chiffres mais surtout
– de la manière d’y parvenir
– de l’impact des changements d’hypothèses, d’approche et de
méthode sur les résultats
• Un art, à pratiquer
177
ÉVALUATION ÉCONOMIQUE DE LA BIODIVERSITÉ
(sources Blahic et Neuville)

178
Qu’est-ce que la biodiversité ?

• La biodiversité est « la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre
autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les
complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des
espèces, entre espèces ainsi que celle des écosystèmes » (Convention de Rio, 1992)

 Trois niveaux fonctionnels


• Diversité génétique
• Diversité spécifique
• Diversité écosystémique

 Une affaire d’interactions


La biodiversité, un support aux services écosystémiques

« Les services écosystémiques sont les bénéfices que retirent les


individus à partir de l’écosystème » (MEA, 2005)

• Classification en 4 grands groupes (MEA)


Services Servicesculturels
d’approvisionnement - esthétiques
- Alimentation - spirituels
-Eau douce - Éducatifs et pédagogiques
- Bois et fibres - récréatifs, etc.
- Bioénergies, etc.

Fonctions de base
(entretien de la fonctionnalité)
- Cycles des nutriments
(carbone, azote, phosphore, etc.)
- Formation des sols
- Production primaire

Servicesderégulatio
n
- climat
- Hydrologie (étiages,
inondations)
- Épuration des eaux
- Maladies (homme, plantes,
animaux)
- etc.
Contexte : Le déclin de la biodiversité et des Services Ecosystemiques

« La biodiversité n'a jamais été dans un si mauvais état


et elle continue à décliner »
Neville Ash (directeur de la section biodiversité du PNUE) - Octobre
2012

•Selon la Liste rouge de l'UICN : 41% des espèces amphibies, 33% des barrières de
corail, 25% des mammifères, 20% des plantes et 13% des oiseaux sont menacés
• Près de 60% des services rendus par les écosystèmes sont menacés (MEA, 2005)
•La France occupe le 5e rang mondial pour le nombre d’espèces animales et
végétales menacées (UICN)

Rythme actuel d'extinction des espèces : 100 à 1.000 fois supérieur au taux moyen
d'extinction depuis l'apparition de la vie sur Terre (6ème crise d’extinction)
Contexte : Le déclin de la biodiversité et des
Services Ecosystemiques

182
Contexte : Le déclin de la biodiversité et des
Services Ecosystemiques

183
Un déclin sous l’effet de pressions de nature socio-économiques

• Destruction et dégradation des habitats, générées par :


 Agriculture (intensification agricole, abandon des terres, drainage, irrigation)
 Sylviculture (exploitation intensive, reboisements mono-spécifiques)
 Pêche industrielle et aquaculture
 Construction d’infrastructures et urbanisation (fragmentation des habitats), aménagements
touristiques, industriels …

• Pollution : eutrophisation des milieux aquatiques, dépôts d’oxyde d’azote atmosphérique


sur la végétation, acidification des sols, pesticides, métaux lourds …

• Changements climatiques :
Hausse de la température  déplacement des espèces terrestres, blanchissements de
coraux  modifications de la structure et du fonctionnement des écosystèmes  mise en
péril de certaines espèces.

• Surexploitation des ressources biologiques sauvages (chasse, pêche, cueillette,


exploitation du bois)  rythmes de prélèvement incompatibles avec leur renouvellement

 Les causes sous-jacentes de l’érosion de la biodiversité sont ainsi


largement de nature socio-économique
Trois exemples actuels
• Coûts de l’effondrement des pêcheries maritimes

• Pour plus d’un milliard d’être humains, le poisson représente


l’unique ou la principale source de protéine animale,
notamment dans les PED

• Importance de la biodiversité pour la pollinisation

• Un service estimé à 150 milliards d’€ pour 2005 encore


largement rendu par des pollinisateurs sauvages

• Risques sanitaires liés aux perturbations des écosystèmes

• Des expériences convergentes (brésil, états-unis) montrent


que la biodiversité est un facteur important d’inhibition de
nombreuses maladies (leishmaniose, maladie de lyme, etc.)
• A l’opposé, la destruction des milieux est un facteur
favorisant de propagation de ces maladies
Historique de la notion de SE en économie (1/2)
1. Émergence du concept (1970-1997) – Prise de conscience de la surexploitation des ressources naturelles

 Montée en puissance de l’économie de la biodiversité (1990’s)

1. La biodiversité est menacée à cause des activités humaines ;


2. Activités humaines qui n’intègrent pas les coûts et les avantages liés à la biodiversité dans les processus de
décision (analyses coûts-avantages) ;
3. Pour sauvegarder la biodiversité, il convient de l’évaluer monétairement afin de l’intégrer dans la
prise de décision.
2. Médiatisation du concept (1997-2005)

 Évaluation monétaire des écosystèmes globaux (Costanza et al. 1997)


• Estimation entre 16 T$ et 54 T$ de la valeur annuelle des SE

 Rapport du MEA (2005)


• Représentation graphique des liens entre SE et bien-être
• Alerte sur les pressions exercées sur ces SE : 15 des 24 SE étudiés sont en cours de dégradation ou de gestion non
durable
Historique de la notion de SE en économie (2/2)

• Tendance à la mise à l’agenda politique (post-2005) - Recours croissant à l’analyse économique

 La démarche TEEB (The Economics of Ecosystems and Biodiversity)


• « Offrir une argumentation économique exhaustive et irréfutable pour la conservation des
écosystèmes et de la biodiversité » (TEEB, 2008)

 Le rapport CAS (2009)


• Proposer un cadre d’évaluation monétaire pour l’évaluation de projet (valeurs de référence)

 Clarifier les enjeux liés à la conservation ou la destruction d’écosystèmes


 Quantifier ces enjeux (pour mettre en évidence leur importance)
 Confronter ces enjeux à d’autres éléments concourant au bien-être social (justifier des
arbitrages politiques)

 Estimation des coûts de l’inaction : 13 938 milliards d’euros pour la période 2000-2050, soit 7%
du PIB mondial par an en 2050 (TEEB, 2008)
La biodiversité : un bien non marchand
• La biodiversité ne s’échange pas sur un marché, elle n’a donc pas de
prix


La biodiversité est un bien public :

Non Exclusif : personne ne peut être empêchée d’utiliser le
bien

Non Rival : l’usage par une personne ne diminue pas celui
d’une autre
• Par assimilation abusive, les individus tendent à agir comme si elle
n’avait pas de valeur
• Or : Valeur  Prix
 Valeur = repose sur le concept d’utilité,
de préférence, de bien-être
 Prix = équivalent monétaire sur un
marché
 Coût = meilleure opportunité à laquelle on
renonce pour acquérir ce bien

 Pas de relation d’ordre générale

 Non-prise en compte de la biodiversité dans les calculs des agents économiques


 Risque d’une mauvaise allocation des ressources
Une tentative de valorisation par la valeur économique totale (VET):

La VET traduit l’ensemble des raisons qui fondent l’intérêt


de la préservation des écosystèmes pour les sociétés
humaines
Valeurs non-anthropocentriques

Valeurs Valeurs
instrumentales intrinsèques

•Intérêt des entités


pour elles-mêmes •Valeur inhérente,
et pour les indépendante de
ensembles dans tout évaluateur
lesquels elles
s’insèrent

Source : CAS, 2008


 La VET ne reflète pas la véritable "valeur de la nature"
UN MÊME ÉLÉMENT DE LA BIODIVERSITÉ PEUT PRENDRE UNE
VALEUR DIFFÉRENTE SELON LES ACTEURS

• Les valeurs attribuées à la biodiversité varient


selon les cultures, les contextes sociaux,
économiques et politiques, et les sensibilités
propres à chacun:

190
Evaluer quoi ? 18

Evaluer la biodiversité… via le « Grand Inventaire »


… On évalue chaque composante, leur nombre et on fait le total ?

Or :
• La biodiversité est un objet complexe, multidimensionnel: que mesurer ?
Nb d’entités, dissemblance, abondance, niveaux d’organisation, répartition dans l’espace,

• La biodiversité est une affaire d’interactions
• Points de non-retour
• Difficulté d’évaluer le rôle de stabilité et de résilience de la biodiversité
• Inventaire partiel et biaisé
– Actuellement, environ 1,8 millions d’espèces décrites
– Un nombre total difficile à estimer 10, 100 millions…
– Les espèces décrites ne sont sans doute pas représentatives de la diversité à découvrir

 Les évaluations de la biodiversité en tant que telles sont peu nombreuses

 Plutôt des évaluations d’objets concrets : gènes, espèces, habitats, services


Evaluation économique de la biodiversité et des services rendus par les écosystèmes :

Evaluer quoi ? Des ressources génétiques

• Ces travaux évaluent la bioprospection


Recherche parmi le patrimoine biologique existant des ressources
génétiques et biochimiques pouvant avoir une valeur commerciale
(secteurs agricole, industriel, pharmaceutique)

 Les ressources génétiques comme input à la production de biens


marchands
 Estimation des CAP pour ces ressources via les contrats de
bioprospection
 Valeur d’usage direct

• Ex. : Valeur marginale d’un hectare d’habitat pour différents hotspot :


• $0 - $20 /hectare/an (Simpson et al. 1996)
• $0 - $9000 /hectare/an (Rausser & Small 1998)
• $1 - $300 /hectare/an (Costello & Ward 2006)
Evaluation économique de la biodiversité et des services rendus par les écosystèmes :

Evaluer quoi ? Des espèces, des habitats

• Estimation du consentement à payer (CAP) des individus pour des programmes


visant la protection des espèces ou des habitats

CAP pour financer les actions visant à protéger et assurer


la survie à long terme de 3 espèces.
(Durand et Point, 2000)
Evaluation économique de la biodiversité et des services rendus par les écosystèmes :

Evaluer quoi ? Des services


• L’approche indirecte par les services, objet d’interface entre la biodiversité et le
bien-être humain (MEA, 2005)
 Une voie d’accès aux fonctions, délicates à évaluer car pas de finalité sociale
 Une fonction croissante de la diversité (CAS, 2009); -> modélisations biophysiques

Source : Chevassus-au-Louis et al. (2009)


Exemple : Services rendus par les zones humides

Des valeurs qui pourront servir à établir des


Source : CGDD (2012) valeurs de référence qui pourront être intégrées
dans des analyses coûts-bénéfices
Comment faire ?

Trois approches, qui consistent à recueillir des info sur les enjeux perçus :

• Méthodes basées sur des coûts observables (directement ou


indirectement par des effets de productivité)

• Méthodes basées sur les préférences révélées par des comportements


observés sur des marchés

• Méthodes basées sur des préférences déclarées lors d’enquêtes par


questionnaire

 Le choix d’une méthode dépend de la nature de l’actif à évaluer et du


type d’informations accessibles
1- Les méthodes basées sur des coûts observables

 Coûts de remplacement (ou de restauration) : Assimiler la valeur du SE aux


dépenses qu'il faudrait engager pour remplacer ses fonctions

Ex. : Dégradation de l'eau potable d'un bassin versant (Catskill-Delaware, NY)


- Construire une usine de traitement de l'eau : coût estimé à 6-8 milliards $, plus
300-500 millions $/an pour l'entretien
- Restaurer le BV : coût = 1,5 milliard $

 Effets sur la productivité (fonction de production) : Assimiler la valeur du SE à la


perte de production qui résulterait de sa disparition

Ex. : Contribution des insectes pollinisateurs à la production agricole mondiale estimée à


153 milliards d’euros (= pertes de production liées à la disparition de ce SE) – Gallai
et al. (2009)
Exemple de valeurs comparées des
mangroves et de l’élevage de crevettes

198
2- Les méthodes basées sur les préférences révélées (1/2)

 Coûts de déplacement (de transport) : « Pour bénéficier des aménités


récréatives procurées par un site naturel, le visiteur doit se déplacer jusqu'à
ce site et subir des coûts (notamment de transport). Ces coûts constituent
des prix implicites et permettent d'estimer la valeur d'usage récréative du
site »

Ex. : Valeur (moyenne) récréative des forêts en Lorraine estimée entre 285
et 400 F/ménage/an (Despres et Normandin, 1998)
Enquête postale auprès de 4000 ménages lorrains (tirage aléatoire à partir des
listes téléphoniques). Au final : 563 ménages
Questionnaire à logique « d’entonnoir » (général  particulier) : Sensibilité à la
protection de l’environnement, intérêt porté à la forêt, …
Identification du nombre total de visites en forêt effectuées par les ménages
selon des classes de distance moyenne à la forêt,
 Estimation d’un coût unitaire du déplacement (coût de l’essence)

Qui enquêter ? Sur site / hors site ?


Quels coûts de transport ? Coût de transport simple, droit d’entrée, coût
de l’équipement, l’hébergement, coût d’opportunité du temps
passé…
2- Les méthodes basées sur les préférences révélées (2/2)

 Prix hédonistes : Le prix d'un bien immobilier dépend de ses différentes


caractéristiques, parmi lesquelles la qualité de l'environnement
Différences de prix = prix implicite de cette qualité

 Evaluation des aménités paysagères, de la préservation d’espaces


ouverts dans des zones urbaines, …

Ex. : Le prix d’une maison ayant vue sur la rivière la Scarpe (Nord-Pas-
de- Calais) est supérieur de 21.5% à celui d’une maison ne l’ayant
pas. (Fromon et Zuindeau, 1999)
3- Les méthodes basées sur les préférences déclarées (1/2)

 Évaluation contingente : Obtention directe du consentement à payer (CAP) des


individus sur des marchés hypothétiques
Combien seriez-vous prêt à payer pour…?

Exemple : Combien seriez-vous prêt à payer pour la protection des flamants rose de
Camargue ?
29

Autre exemple d’évaluation contingente : Une Enquête nationale pour estimer la valeur économique
de la biodiversité des forêts françaises (Garcia et al., 2007)

• Enquête téléphonique : 4426 ménages contactés, au final 1070 ménages


• Biodiversité représentée par la protection des espèces

En France, parmi les espèces animales (vertébrées) vivant en forêt, 2% sont menacées de
disparition ; en outre, 12% sont vulnérables et 6% sont rares ; quant aux plantes, 2% environ
sont menacées ou vulnérables. La diversité biologique des forêts apparaît ainsi comme un
patrimoine à préserver par diverses mesures de protection ou d’entretien qui représentent des
coûts directs ou indirects.

• Au nom de votre foyer, seriez-vous prêt à consacrer chaque année à la biodiversité de


la forêt française la somme de X € ?
(15 montants proposés de 6 à 90 €)
• Quelle contribution accepteriez-vous au maximum ? Si cette
contribution maximale est nulle, pourquoi ?
La biodiversité forestière ne vous intéresse pas vraiment ; Vous considérez que ce n’est pas à vous de payer

 CAP moyen varie entre 45 et 64 €/ménage/an (variation selon le revenu et la région de l’individu)
3- Les méthodes basées sur les préférences déclarées (2/2) 30

 Analyse conjointe : même principe que l'évaluation contingente en faisant exprimer des choix dans des
alternatives ; application à des biens multidimensionnels

• Exemple : Un plan de gestion qui vise plusieurs objectifs (préservation d'une espèce particulière, d'un service
particulier) → identification de plusieurs scénarios possibles, chacun affecté d'un coût

• Chaque bien peut être décrit par ses caractéristiques (attributs et niveaux)
 Une forêt : diversité des essences et des structures, bois mort, lisière…
 Un plan de gestion : accès au public, protection faune/flore, protection incendies…

• Une question d’évaluation = un ensemble de choix


• Chaque ensemble de choix = plusieurs scénarios fictifs : alternatives
• Ces alternatives sont décrites par les attributs du bien dont on cherche à estimer la valeur
• Différences entre alternatives : différences des niveaux pris par les attributs

=> Choix d'un scénario par l'individu → révélation (indirecte) de la valeur qu'il accorde à chaque objectif
=>A partir des choix réalisés par les enquêtés : identification des arbitrages faits entre les attributs ; et
détermination des prix implicites des attributs (à condition qu’un attribut monétaire soit intégré dans les scénarios)
Exemple
programme : Evaluation
Natura d’un
2000, site
des Marais de l’Erdre
31

(Maresca et al., 2006)

• Aide à la décision: Quelles actions privilégier (point de vue éco et non écologique) ?
• Enquête en face-à-face : 420 pers (7 communes riveraines des marais)
Exemple de
choix présenté
aux enquêtés

 Entretien de 1% de canaux en
plus de ce qui est prévu par le
programme de base valorisé à
0,16€
 Protection d’une espèce suppl.
valorisée à 4,24€
Autre exemple
économiquede : Evaluation
delaplans
d’aménagement
Bonifatu (Corse) forêt
par la de 32

méthode des programmes


• Forêt menacée par les incendies (sous une pression touristique croissante)
(Bonnieux et

• al. 2006)
Réflexion pour définir une stratégie de développement durable : concilier
protection de la forêt et accueil du public (via 4 projets)
• 98 ménages et 103 visiteurs interrogés (en face-à-face)

 Priorité à la nature : protection incendies ( 120€/ha/an) ; faune/flore ( 100€/ha/an)


 Rejet des projets en lien avec le public (CAP négatifs)
 Dépenses ‘entretien infrastructures’ et ‘lutte contre incendies’  75€/ha/an < au CAP pour
protection contre incendies
 Projets ‘protection renforcée contre incendies’ et ‘protection faune/flore’ socialement
justifiés
Toutes ces approches rencontrent des limites fortes

• Des limites informationnelles :


• Les méthodes basées sur des coûts doivent être contraintes par des valeurs (si la
restauration d’un écosystème vaut 10 fois ce que les agents sont prêts à dépenser pour
restaurer, que fait-on ?)
• Les méthodes basées sur des préférences révélées ne capturent généralement qu’une
partie de la valeur
• Des biais systématiques :
• Les méthodes basées sur des préférences révélées ne portent que sur certaines valeurs
d’usage réel (récréatif, aménités esthétiques…)
• Les méthodes basées sur des préférences déclarées peuvent aboutir à des mesures
déformées (biais hypothétique, stratégique, d’inclusion…)
• L’évaluateur est confronté à un dilemme, choisir entre:
• des méthodes robustes (il y a des observations : coûts, comportements) sur un spectre
limité (aux valeurs d’usage réel)
• des approches à spectre plus large (potentiellement toutes les valeurs sont identifiables) ;
mais peu robustes (basées sur de simples déclarations)
Des différences de valeur qui peuvent
semer le trouble
Exemple de la pollinisation :

207
Des différences de valeur qui peuvent
semer le trouble

208
Incertitudes et controverses

• On peut évaluer des services écosystémiques menacés… mais


difficilement des services irremplaçables
• Les évaluations ne peuvent évidemment pas porter sur la fonction
globale de support de la vie
• Malgré des tentatives audacieuses (Costanza et al., 1997 ; Pimentel et al.,
1997), on ne sait pas vraiment mesurer la valeur de l’ensemble des
écosystèmes
• L’initiative TEEB (The Economics of the Ecosystems and Biodiversity,
P. Sukhdev, 2008-2011) vise à mesurer des variations à grande
échelle à partir de scénarios (Impact pathway)
• On peut, en revanche, assez bien mesurer les services perdus du fait
de la destruction d’une unité de forêt ou de zone humide.
• Hectare après hectare, le monde change irréversiblement et on ne sait
pas où est le seuil d’une irréversibilité vraiment coûteuse
• Les valeurs peuvent donc être logiquement faibles (résilience des
écosystèmes), aussi longtemps qu’on est loin d’un effondrement
Pour conclure
37

• De grands espoirs
l’évaluation sont placés
économique pour dans
améliorer lesetdécisions
biodiversité aux relatives à la
écosystèmes…
• « La meilleure
biodiversité estfaçon
de luide protéger
affecter une la
valeur économique » (randall, 1988)

• « On ne protège pas ce qu’on ne


valorise pas » (myers & richert, 1997)

• « On ne peut pas gérer ce que l’on


ne peut pas mesurer » (sukdhev, 2008)

• … Mais cela n’est pas si simple


• « L’évaluation économique n’est ni
nécessaire ni suffisante pour la
conservation. Nous conservons
Au-delà de l’évaluation économique

211
212
Les crises de la biodiversité

• La vie semble être apparue sur une Terre jeune il y a 4 milliards d’années
• Un très grand nombre de genres et d’espèces ont donc disparu et les
espèces actuelles représentent sans doute moins de 1% de l’ensemble de
celles qui ont existé
• Les paléontologues ont en outre identifié 5 grandes crises d’extinction

• Ces crises sont liées à


des « catastrophes »
(volcanisme géant des
« trappes », météorites)
• Les pressions liées aux
activités humaines
pourraient provoquer
une « sixième
extinction »
• Le temps de
récupération des crises
passées se mesure en
millions d’années
La mesure de la biodiversité

• La biodiversité est une notion multidimensionnelle :


– Nombre d’entités, pondération des entités, dissemblance des entités
– Abondances absolues, répartition dans l’espace, niveaux d’organisation…

• La richesse spécifique : le plus fruste


• Les indices basés sur l’abondance relative
• Les mesures basées sur la dissimilitude conjointe

• Les indices sont pertinents pour la comparaison de sites homogènes


La mesure de la biodiversité (suite)

• 1- La richesse spécifique (taxonomique) : à nombre égal d’individus,


plus il y a de taxons présents, plus la diversité est grande.


Mais l’assimilation au nombre d’espèces oublie :
– - La notion d’espèces ‘clé de voute’ : la disparition d’une espèce peut
induire la disparition d’un écosystème
– - La notion d’abondance relative
– - La prise en compte des dissimilitudes
La mesure de la biodiversité (suite)


Les indices basés sur
l’abondance relative
 indice de Simpson = 1 - i2
 indice de Shannon ou d’entropie = - i logi

• 2- La répartition de l’abondance : à nombre égal d’individus et à


nombre égal de taxons, plus un taxon domine les autres (en
abondance), moins la diversité est grande. La diversité est maximale
lorsque l’abondance est répartie de manière uniforme entre eux.
La mesure de la biodiversité (suite)


Les mesures basées sur la dissimilitude conjointe
– - L’indice doit augmenter uniquement lorsque la dissimilitude augmente

– - Indice récursif de Weitzman = Dw(S) = max (Dw(S – si) + d(si, S


– si))
• 3- La notion de composition : la diversité est d’autant plus grande que les taxons présents sont
différents les uns des autres, selon des critères écologiques ou phylogénétiques.

• Échantillon 1

• Échantillon 2
C’est fini!!
Merci de votre attention…

[email protected] www.afd.fr

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